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mercredi, 29 novembre 2006
Gbagbo sonne la fin de la récréation
Notre Voie — mardi 28 novembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=225402
par Boga Sivori
Avec les dernières mesures prises par le président de la République par rapport à la douane, au port, au district et à Fraternité Matin, le président Gbagbo a sonné la fin de la récréation. Ouf! le président Gbagbo est, enfin, sorti de sa réserve. En prenant en main les dossiers du district d’Abidjan, du Port autonome d’Abidjan et de la douane dans le cadre du scandale des déchets toxiques et celui de Fraternité Matin suite à la manipulation de l’information par le quotidien gouvernemental, le président Gbagbo a mis fin à la cacophonie installée dans l’administration ivoirienne par le Premier ministre Banny. En d’autres termes, le chef de l’Etat a sonné la fin de la récréation. Il était temps, car, poussé dans le dos par la rébellion, Banny avait fini par se mettre dans la peau de chef d’Etat. En reprenant l’initiative, le président Gbagbo rappelle à l'attention de tous qu’il est le seul et unique capitaine dans le bateau Ivoire. Il remet ainsi les Ivoiriens en confiance. Eux qui, par moments, avaient perdu la sérénité face au silence de celui qu’ils ont porté au pouvoir au prix de leur sang et même de la vie de certains après l’avoir démocratiquement désigné dans les urnes. Désormais, tout le monde sait de quel côté se trouve le pouvoir. En d’autres termes, on peut aisément dire que le pays est gouverné et bien gouverné. En tout cas, le président Gbagbo a décidé. N’en déplaise à ceux qui avaient déclaré de façon péremptoire qu’après le 30 octobre, il n’ y aurait plus d’Etat en Côte d’Ivoire et qui, depuis, se sont terrés.
En tout état de cause, les mesures que vient de prendre le président de la République annoncent d’autres. Celles-là plus vigoureuses qui vont définitivement mettre le pays sur la voie de la paix, dont il dit, depuis un moment, qu’elle est à portée de main. Il prend seulement le temps pour ne pas se tromper dans les décisions qu’il va prendre. Car il s’agit des décisions qui vont marquer le début de l’histoire de la Côte d’Ivoire véritablement indépendante. C’est pourquoi, depuis la fin des consultations, il a mis en place une équipe qui travaille sous sa présidence personnelle pour faire la synthèse de toutes les propositions qui ont été faites par les populations. A la suite de ce travail, cette équipe va dégager les grandes décisions à soumettre au chef de l’Etat, étudier l’applicabilité de ces décisions et, enfin, définir la feuille de route de la nouvelle équipe gouvernementale. C’est donc un travail scientifique qui est en train d’être fait dans la sérénité.
Le temps est l’autre nom de Dieu, a coutume de dire le président Gbagbo.
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lundi, 27 novembre 2006
«L’étoile de Kigali»
Le Matin d’Abidjan — lundi 27 novembre 2006 — http://www.lematindabidjan.com/visual_editorial.php?num_editorial=331
par Yves De Séry :
«Depuis le week-end dernier, les relations franco-rwandaises ont viré au vinaigre. Elles n'étaient d'ailleurs déjà pas bonnes depuis l'accession au pouvoir de Paul Kagamé, mais elles avaient quand même le mérite d'exister. A Paris, on espérait qu'à la longue, ce service minimum entre les deux pays se transformerait en une activité normale, le temps certainement que le premier citoyen de Kigali se montre davantage souple avec les autorités de France. Un objectif auquel travaillait l'ambassadeur de France au Rwanda. Et comme les résultats escomptés tardaient à se faire sentir,-Kagamé étant toujours d'une rare inflexibilité-, la France a alors décidé de sortir son joker, en la personne du juge d'instruction Jean-Louis Bruguière, chargé de déclencher une procédure devant conduire à terme le premier citoyen rwandais devant le Tribunal pénal international (Tpi). Une manœuvre à laquelle Kagamé n'a pas voulu se prêter, ce d'autant plus qu'il est conscient que celle-ci vise en réalité à neutraliser “un empêcheur de tourner en rond” au Congo- Kinshasa voisin, où un jeune loup de l'écurie parisienne vient d'accéder au pouvoir. Et comme le président rwandais n'est pas homme à se laisser distraire, ou encore à s'accommoder de la fourberie française, il a franchi le pas. Rappel de son ambassadeur à Paris, suivi le même jour de la rupture des relations diplomatiques avec la France. Un coup d'éclat à la vitesse de l'éclair qui a surpris plus d'un, à commencer par les autorités françaises qui n'avaient certainement pas pensé à une telle réaction de la part d'un pays africain. Car jusque là, rarement une crise diplomatique entre Paris et un pays du continent noir n'avait encore atteint pareil pic. Déroutés, les Français ont d'abord tenté de calmer les choses en indexant une initiative privée du juge Bruguière " qui n'engage pas la France ", avant de se résoudre finalement à fermer, sous la pression rwandaise, leur administration de Kigali. Depuis samedi dernier, c'est chose faite avec le départ inattendu de l'ambassadeur Dominique Decherf, poussé à la porte par la politique hasardeuse de ses grands patrons. En même temps que lui, toutes les institutions françaises au Rwanda, y compris l'école internationale française Saint-Exupéry et le centre culturel ont baissé pavillon. Conséquence immédiate de cet état des choses, il faut redéployer ailleurs tout le personnel chargé de l'animation de ces institutions et recaser dans les meilleurs délais les élèves de " Saint-Exupéry ". Une situation bien complexe pour Paris qui devra accueillir les nouveaux venus alors que depuis deux ans, elle peine à assurer l'intégration des rapatriés de Côte d'Ivoire. Mais là n'est franchement pas notre problème. Car Chirac et les siens ont bien cherché cette baffe rwandaise, du reste bien ajustée. D'ailleurs, que croyaient-ils ? Qu'ils pouvaient continuer de noircir un pouvoir tout en maintenant des relations hypocrites avec celui-ci, comme c'est le cas en Côte d'Ivoire et dans bien d'autres pays africains ? Qu'ils s'adonneraient à leur perfidie habituelle sans courir le risque de se faire démasquer un jour ? Qu'est ce qu'il faut encore à la France pour qu'elle comprenne que les temps ont changé et qu'elle n'est plus le méchant tigre qui, autrefois, imposait crainte et respect ? Et pourtant, les signes ne cessent de se multiplier : novembre 2004 en Côte d'Ivoire, vote de la résolution 1721 au Conseil de sécurité de l'ONU et aujourd'hui expulsion de son ambassadeur à Kigali. Des signes fort parlants tout comme la progression des rebelles vers N'djamena, malgré la présence de l'armée française dans ce pays. Même décor en République centrafricaine, où malgré le soutien de Paris, le pouvoir de Bozizé est à la portée de la rébellion. Le message de Kagamé à l'Afrique et au monde entier est clair : " On peut être un petit pays et rompre les liens avec une puissance mondiale sans que le ciel ne nous tombe sur la tête ". Un acte historique qui, depuis le week-end dernier, fait chavirer de bonheur les partisans de l'Afrique digne. Qui voudraient voir ce genre d'initiatives se multiplier sur le continent. A commencer par la Côte d'Ivoire où un autre fils du continent est en lutte contre la mafia de la françafrique. C'est vrai que contrairement à Kagamé, Laurent Gbagbo n'a plus en mains tous les leviers de son pouvoir, piégé qu'il a été par Paris. Et que de ce fait, on ne peut raisonnablement lui demander de faire comme les autorités rwandaises. Mais il peut, à tout le moins, marquer son territoire en refusant de marcher dans le moule français. Cela passe nécessairement par des décisions fortes devant relancer le processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire. Peu importe qu'elles aient la bénédiction de Paris ou non. La France ne pourra rien faire en dehors des habituelles condamnations de principe. La diplomatie, " c'est comme ça, y a rien, ça'a aller ", comme dirait " Garba 50 ", le groupe de rap qui fait actuellement fureur à Abidjan. A l'instar des tirailleurs sénégalais qui, à la guerre, ont découvert la vulnérabilité de l'homme blanc, l'Afrique entière réalise aujourd'hui, avec Kagamé, " l'étoile de Kigali ", qu'un petit Etat souverain peut traiter d'égal à égal avec une grande puissance et même se faire respecter d'elle. Tranquillement. Que les temps ont changé ! Assurément, il n'y avait pas meilleur hommage aux combattants de la liberté que sont les Um Nyobé, N'krumah, Lumumba, Sankara, Dignan Bailly et autres Kragbé Gnagbé, tous emportés par le système pour leurs idées. Et si le " Non " retentissant de Kigali sonnait le réveil de l'Afrique tant attendu ? Wait and see !»
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vendredi, 24 novembre 2006
«Fraternité Matin - Mme Coffie-Studer tente de légaliser son "coup d’Etat"»
Le Courrier d’Abidjan — vendredi 24 novembre 2006 — http://www.lecourrierdabidjan.info/page_article.php?id=15... :
par Benjamin Silué :
«La crise à Fraternité Matin est loin de connaître son épilogue. Après avoir «dégommé» de façon irrégulière le Directeur Général Honorat Dé Yédagne et installé au forceps Lebry Léon Francis à la tête du quotidien gouvernemental, Mme le ministre délégué à la Communication essaye de légaliser son passage en force. De sources généralement bien informées, Martine Coffie Studer tient actuellement sur son bureau, un projet de décret de nomination en date du lundi 30 octobre 2006 - soit le même jour que Dé Yédagne a été démarqué «par contumace» – et auquel elle a joint le CV de Lebry Francis, pour régulariser la situation illégale du nouveau DG. Projet de décret qu’elle entend faire signer par le président de la République, Laurent Gbagbo, au cours du prochain Conseil des ministres, en vue de rendre conforme à la légalité la nomination de Lébry Léon Francis.
L’attitude de la ministre déléguée à la Communication appelle au moins deux observations. Primo, elle prouve que la nomination du nouveau DG de Fraternité Matin est illégale. Sinon, pourquoi chercherait-elle, après coup, le quitus du président de la République ? Secondo, le fait que Martine Coffie Studer veuille faire signer son projet de décret par le chef de l’Etat démontre, si besoin était encore, que seule la signature du président Laurent Gbagbo est valable au sommet de l’Etat. En effet, pourquoi la ministre de tutelle de Frat-Mat, qui a pris part aux deux Conseils de gouvernement post-Résolution 1721, présidés par le Premier ministre, n’a-t-elle pas fait parapher son document par Charles Konan Banny, dont on dit que la communauté internationale a revêtu de pouvoirs pour signer des décrets-lois et des ordonnances ?
Quant au nouveau DG, plutôt que de se livrer déjà à une chasse aux sorcières à la rédaction de Fraternité Matin, Lebry Léon Francis devrait méditer sur son avenir dans le quotidien étatique, au cas où le président de la République refusait de cautionner cette «mascarade». Ou si la justice déclarait «nulle et non avenue» la décision de limogeage de Honorat Dé Yédagne. »
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mercredi, 22 novembre 2006
«Les Ivoiriens de France réclament le désarmement des rebelles»
«INTERVIEW / CONSULTATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Sylvain de Chambry, conseiller en communication de Gbagbo pour l’Europe:
"La diaspora veut une solution ivoirienne"»
Le Matin d’Abidjan — mercredi 22 Novembre 2006 — http://www.lematindabidjan.com/visual_article.php?num_act... :
Propos recueillis par
Philippe Kouhon :
«Dans cette interview exclusive, Monsieur Sylvain de Chambry, conseiller en communication du chef de l'Etat pour l'Europe, revient sur l'idée des consultations, la présidentielle, la résolution 1721 et sur les rapports entre le président ivoirien et la communauté ivoirienne de l'étranger.
Au mois d'octobre dernier, quelques jours avant la réunion du conseil de paix et de sécurité de l'Onu sur la Côte d'Ivoire, vous vous êtes confié à la presse ivoirienne pour faire un certain nombre de révélations sur la sortie de crise en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui avec la nouvelle résolution 1721 quel commentaire faites-vous à nouveau ?
Encore une fois, je constate que le Président Jacques Chirac a mis tout son poids diplomatique pour influencer l'ONU. Je regrette que l'analyse des conseillers français, en ce qui concerne la Côte d'Ivoire et la France, soit si peu objective et ne tienne pas compte des populations et des intérêts économiques de ces deux Nations. Au risque de me répéter, la seule personne légitime en Côte d'Ivoire, est le Président Laurent Gbagbo. Il y a quelques jours, je me suis surpris à rêver que toutes les instances internationales devenaient impartiales et intelligentes, en décidant d'adopter une résolution qui donnait une chance à la paix. Cette résolution allait dans le sens de la majorité des Ivoiriens, en donnant les pouvoirs au Président Laurent Gbagbo, la seule personne qui travaille dans l'intérêt de la Côte d'Ivoire. Malheureusement, le pouvoir de l'argent est plus fort que tout et la Côte d'Ivoire se retrouve pour une seconde période d'un an, avec un Premier Ministre plus au service de son ami le président français, qu'au service des Ivoiriens.
Comment la nouvelle résolution de l'Onu (1721) a -t-elle été reçue au sein de la diaspora ivoirienne de l'étranger et des Ivoiriens résidant en France en particulier ?
Avant de vous répondre, je tiens à préciser que nous avons organisé un mini sondage auprès de la diaspora ivoirienne en France. Cela concerne 128 personnes de toutes tendances. Ce qu'il en ressort est que la diaspora en a " ras la casquette " de cette situation, dans sa très grande majorité, elle réclame le désarmement des rebelles avant tout. Le message est clair: " comment peut-on faire des élections avec des gens armés au Nord ? " et cette phrase a été prononcée par 95% des Ivoiriens en France. Pour ce qui est des solutions de sortie de crise, plus de 80% de la diaspora, pense qu'il faut laisser les Ivoiriens trouver les remèdes et ce avec le Président Laurent Gbagbo. Même ceux qui ne voulaient pas de " Gbagbo " au début ont changé d'avis aujourd'hui en disant qu'il est le seul à ne pas s'enrichir dans la crise, le seul également à vouloir sortir de cette situation imposée par l'ingérence du Président Jacques Chirac.
Le Président Laurent Gbagbo achève sa large consultation avec la population ivoirienne sans que les Ivoiriens de l'étranger ne se prononcent. Selon vous, à quoi répond ce silence ?
Vous savez, ce n'est pas facile pour un Ivoirien vivant à l'étranger, surtout en France, de prendre le risque de se montrer indésirable en France, parce qu'il aura osé dire ce qu'il pense de l'attitude du président français. Au risque de vous surprendre, la diaspora ivoirienne présente sur le sol français aime cette histoire commune entre les deux pays. Et même si elle ne comprend pas l'attitude actuelle du président Jacques Chirac, elle continue d'apprécier la France et les Français.
Vous avez suivi les différentes propositions faites au président par les Ivoiriens de l'intérieur. Quel commentaire en faites-vous ?
Cette initiative est superbe. Elle prouve que le Président Gbagbo continue de travailler pour les Ivoiriens. Je crois que si avant d'influencer l'ONU, le Président Chirac avait consulté tous les Ivoiriens, nous n'en serions pas là.
Tout récemment l'ONUCI a fait publier les résultats d'un sondage mené au mois de juillet sur la popularité des leaders politiques en Côte d'Ivoire. Ces résultats ont placé le candidat Laurent Gbagbo en tête. Comment cela a-t-il été reçu en France ?
Très peu de gens sont informés des résultats de ce sondage en France, sur ce plan, on peut faire confiance à l'efficacité française. Mais rassurez vous, nous nous faisons un plaisir d'évoquer les résultats de ce sondage avec les médias français, qui sont particulièrement demandeurs de ce type d'information, surtout à la veille de la présidentielle en France.
Ce sont bientôt les élections en France. Selon vous, qu'est-ce qui changera au lendemain des résultats ? Sinon quel sera le prochain type de rapports entre la Côte d'Ivoire et la France ?
A mon grand désespoir rien ne va changer, nous savons tous que le Président Jacques Chirac va se présenter. Le pire est d'imaginer que le second tour oppose les 2 mêmes personnes qu'au second tour en 95. Quant au type de rapports entre la France et la Côte d'Ivoire, il restera identique, car l'économie française a un besoin vital des ressources d'Afrique. La solution serait, qu'avant la présidentielle française, le Président Gbagbo reprenne réellement les rênes du pouvoir. Alors là, et seulement là, le partenariat franco-ivoirien deviendra équitable pour un avenir durable.
Vous êtes l'initiateur d'une conférence publique le 25 novembre prochain à Paris. Quel message entendez-vous véhiculer ?
Nous organisons cette conférence pour dire notre incompréhension de la résolution 1721. Nous souhaitons que les Ivoiriens et le premier d'entre eux, le Président, puissent s'exprimer devant les médias français. Nous voulons montrer à tous que la crise est due au soutien du Président Jacques Chirac aux rebelles du Nord et qu'il n'y à qu'une seule solution, aider le Président Laurent Gbagbo à trouver une issue digne et juste.
Pourquoi avez-vous décidé de rendre vos actions publiques alors qu'au début de votre mission, vous aviez opté pour la diplomatie ?
Il y a un temps pour tout. Hier c'était utile d'œuvrer discrètement pour permettre à tous les acteurs d'exposer leurs opinions et tester les réactions de chacun, aujourd'hui il faut apparaître au grand jour car nous sommes fiers de ce que nous faisons. Nos différentes rencontres avec les médias notamment ont permis de faire connaître le vrai fond du problème… Chirac ne veut pas de Gbagbo, point final. Une grande partie des médias les plus importants vient de le comprendre et nous aide sans retenue.»
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lundi, 20 novembre 2006
«Propositions du Cnrd pour la sortie de crise - Bernard Dadié: "La Côte d`Ivoire vient de naître"»
Le Matin d'Abidjan — lundi 20 novembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=223681 :
par Mireille Abié :
«Le Cnrd est sorti de ses trois jours avec une douzaine de propositions à faire au Chef de l'Etat. Pour Bernard Dadié, le président du congrès national de la résistance pour la démocratie, c'est une action à saluer parce que " la Côte d'Ivoire vient de naître ".
"La Côte d'Ivoire vient de naître. Ce que vous avez fait, nous ne pouvions pas le faire en 1960 parce que nous étions encadrés. Il n'y avait pas de cadres pour poser les conditions du départ.Ce que vous venez de faire va servir d'exemple à toute l'Afrique. Parce que nous réclamons des droits inhérents à tout être humain ". C'est par ces mots de félicitation que l'écrivain Bernard B. Dadié par ailleurs président du CNRD a mis fin samedi dernier aux trois jours de réflexions de la plate-forme des résistants ivoiriens. Trois jours qui avaient pour but essentiel de trouver des voies de sortie de crise à la Côte d'Ivoire. " Le travail n'est pas achevé ", a souligné Mme Simone Gbagbo, SG du CNRD. Qui a par la même occasion expliqué que " un comité restreint va se réunir pendant trois jours pour peaufiner les conclusions ".Mais en attendant la mouture finale qui, elle, sera directement remise au président de la République, il ressort du rapport de synthèse, rendu public à la fin des travaux, que le congrès des résistants ivoiriens souhaite que la Côte d'Ivoire franchisse définitivement le pas de la rupture des relations coloniales avec la France. C'est en tout cas une de la douzaine de propositions que cette plate-forme de soutien à la République entend faire au Chef de l'Etat. Le CNRD soutient en effet qu'il est vital pour la Côte d'Ivoire d'être désormais perçu par la France comme un pays souverain et non " comme un Etat non encore indépendant ". Car, " c'est cette perception qui explique l'approche onusienne " qui donne à la France la latitude de rédiger des résolutions sur la Côte d'Ivoire au conseil de sécurité. Par conséquent le congrès, qui a aussi traité la question des relations extérieures avec la France, " invite le président de la République à reprendre en mains la diplomatie ivoirienne en vue d'une relecture des différents accords de coopérations latérales et multilatérales ". Et d'envisager pourquoi pas " une rupture des relations diplomatiques " avec la France. Parce que c'est elle qui par ses manipulations est à la base du parti pris flagrant d'une partie de la communauté internationale pour la rébellion. En outre, le CNRD exige le départ de la Force Licorne et " recommande au chef de l'Etat de demander à l'UA la mise en place d'une force africaine excluant les pays de la CEDEAO ".Toutes les autres questions abordées au cours de ce conclave ont aussi eu des réponses appropriées. Puisque 12 commissions ont eu à travailler sur les différents sujets qui fâchent. Comme solution au désarmement, " une question aujourd'hui au coeur de la sortie de crise ", le CNRD propose par exemple qu'il soit coercitif, c'est-à-dire forcé, parce que " après quatre ans, la solution volontariste a montré ses limites ".Ceci, pour permettre la libre circulation des personnes et des biens effective sur l'ensemble du territoire. Et par conséquent supprimer de la zone de confiance, " en raison des exactions qui y sont commises et des graves atteintes aux droits de l'Homme des rebelles sur les populations civiles ". Pour ce qui est du redéploiement de l'administration les séminaristes ont conclu qu'il ne peut se faire qu'après le désarmement parce qu'il " doit nécessairement débuter par le redéploiement de la Gendarmerie, de la police et de la justice ", c'est-à-dire, l'administration qui remplit les fonctions régaliennes de l'Etat. D'ailleurs pour ce qui concerne le volet de la justice, le congrès a tenu à attirer l'attention du président Gbagbo sur " l'urgence de la mise à niveau de l'appareil judiciaire ", et souhaité une meilleure organisation des recours pour l'indemnisation des victimes de guerre. La question de l'identification a été aussi examinée. Et pour le CNRD il faut rappeler aux différents hommes politiques qu'il faut nécessairement détacher " les impératifs de l'identification des populations de ceux des échéances électorales ". Et concernant justement les élections, il a souhaité que,contrairement à la 1721 qui donne la pleine gestion des élections à Gérard Stoudmann, la Cei et l'Ins travaillent de façon concertée et rendent compte ensemble périodiquement des travaux qui leur sont confiés. Et pour sortir du schéma onusien, le CNRD qui est pour un recours définitif à la constitution souhaite que, comme tout Ivoirien qui en remplit les conditions, Seydou Diarra et Charles Banny fassent eux aussi acte de candidature pour les prochaines élections présidentielles. Constatant l'échec des gouvernements dont les chefs sont proposés à l'extérieur, les résistants de la République proposent la formation d'un nouveau gouvernement avec un Premier ministre responsable devant le président de la République. Car l'échec de Diarra et Banny " est imputable tant aux conditions de leur nomination " qu'au mode de désignation des membres de leurs gouvernements. Le point relatif à la communication n'a pas été occulté. Puisque le CNRD demande " une réappropriation par la République des médias d'Etat " et l'élaboration d'une stratégie dynamique de communication ". Ce qui prouve que les propositions du CNRD ne sont pas différentes de celles des populations qui se succèdent depuis deux semaines au Palais présidentiel.»
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jeudi, 16 novembre 2006
"Les détails du sondage réalisé par l'ONUCI qui dérange"
«ENQUETE D'OPINION - Les détails du sondage réalisé par l'ONUCI qui dérange»
Le Matin d’Abidjan — jeudi 16 novembre 2006 — http://www.lematindabidjan.com/visual_article.php?num_actualite=4925 :
par ROBERT KRA
«L'enquête réalisée par l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire, rendue publique la semaine dernière, dérange assurément les adversaires politiques du Président Gbagbo. Ces derniers tentent de dénigrer le résultat de ce sondage. Et pourtant…
C'est l'hebdomadaire français L'express international dans sa parution de la semaine du 9 au 15 novembre dernier qui révèle l'information : l'Onuci a effectué un sondage du 14 au 24 juillet 2006 qui présente Laurent Gbagbo comme " la personnalité la plus respectée " du pays face à ses principaux opposants et bien d'autres personnalités. Plusieurs couches de la population ivoirienne ont été en effet sondées dans la réalisation de cette enquête et Laurent Gbagbo distance quasiment tous ses principaux adversaires politiques. Ainsi, les populations cibles ont-elles été sondées d'abord sur la base des tranches d'âge (18 à 24 ; 25 à 34 ; 35 à 44 ; 45 à 54 ; 55 et plus), ensuite la situation géographique (Abidjan, Sud-Est, Nord-Est, Sud-Ouest, Nord-Ouest) et la religion (chrétien, musulman, animiste, autres). Dix variables au total ont été jugées, à savoir Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, Charles Konan Banny, Henri Konan Bédié, Mamadou Koulibaly, parents, Dieu, Nelson Mandela, Didier Drogba et Charles Blé Goudé. Au niveau de toutes les tranches d'âge retenues, il a été constaté que Gbagbo caracole au-dessus de la barre des 40% là où ses adversaires politiques ont du mal à atteindre les 20%. Alassane Dramane Ouattara au niveau des tranches des 18 à 24 ans et 25 à 34 ne franchit même pas les 10%. Henri Konan Bédié et le premier ministre Charles Konan Banny se débattent quelle que soit la tranche d'âge en dessous des 10%. Au niveau du critère des régions retenu, Laurent Gbagbo se présente encore en tête des sondages réalisés par la représentation onusienne à Abidjan. Dans le Nord-Ouest - zone théoriquement favorable au parti d'ADO - en effet, Laurent Gbagbo plane au-dessus des 60% pendant que le leader du RDR lui-même n'atteint pas les 10%. Dans le critère de la religion, c'est encore le numéro 1 ivoirien qui est à la tête du classement. A ce niveau, Laurent Gbagbo démontre qu'il est l'une des personnalités politiques ivoiriennes en qui la communauté musulmane se reconnaît. Ce chiffre bat ainsi en brèche toutes les thèses qui présentent très souvent ADO comme celui qui symbolise toute la communauté musulmane. Au total, la synthèse de toutes ces données chiffrées de l'enquête, qui selon le document de l'Onuci est à sa troisième phase, porte Laurent Gbagbo en tête avec 39,3%. Il est suivi très loin d'Ado qui obtient 9,4% ; puis de Banny 7,0% et Bédié 4,7%. Seul le Président Laurent Gbagbo a progressé à cette phase 3 de l'enquête réalisée par l'Onuci par rapport à la phase 2 : Gbagbo était à 28,8%, ADO à 19,4% Bédié à 8,1% et Banny à 8,2%. Selon nos informations, ce sondage réalisé à l'initiative de la mission onusienne en Côte d'Ivoire et qui dérange devrait être exploité par Pierre Schori à d'autres fins. Malheureusement, les résultats obtenus n'ont pas permis son exploitation. En effet, à la dernière réunion du Conseil de sécurité, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies à Abidjan, Pierre Schori, escomptait un résultat défavorable au Président Laurent Gbagbo ; ce qui constituerait un argument solide pour la mise à l'écart du numéro1 ivoirien. Les résultats de cette enquête d'opinion que même les initiateurs (ONUCI) ont voulu tenir au secret sont à cette étape du processus de paix un coup dur pour le bloc rebelle et ses soutiens extérieurs. La rébellion veut faire croire que l'enquête n'a pas été réalisée dans l'optique de mesurer les intentions de vote. Elle oublie que dans une enquête d'opinion où des adversaires politiques sont en compétition, il est évident que les personnes interrogées, par réflexe, fassent prévaloir l'aspect politique même s'il n'est pas explicitement évoqué. Surtout en cette période de crise que connaît la Côte d'Ivoire. Tous les adversaires politiques de Laurent Gbagbo peinent à se faire une popularité sur le terrain. Aujourd'hui, les observateurs du microcosme politique ivoirien sont plus que convaincus que Laurent Gbagbo demeure l'homme politique ivoirien en qui la majorité se reconnaît.»
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mercredi, 15 novembre 2006
Constitution vs 1721 ?
Quelle est cette étrange diversion qui se met en place ?
Alors que l’Onu a rejeté la proposition de la «communauté internationale» élyséenne de biffer la Constitution ivoirienne, la stratégie de la communication élyséo-politico-rebelle a été dès le départ de tenter de faire passer le contraire — en nous vendant par exemple, contre les faits, que Banny aurait obtenu les pleins pouvoirs !
Les observateurs internationaux ont beau constater qu’il n’en est rien, on enfonce le clou. La stratégie élyséo-politico-rebelle n’est manifestement pas abandonnée. La phase actuelle consiste à tenter d’opposer la Constitution et la résolution 1721 : Gbagbo ayant constaté qu’il restait du projet élyséen initial des scories inapplicables parce qu’en contradiction avec l’essence de la 1721 — et qui donc ne seront pas appliquées ; voilà que la com élyséo-politico-rebelle s’engouffre dans la brèche de ces scories pour tenter de mettre en opposition la 1721 et la Constitution, Banny défendant la première, Gbagbo «s’arc-boutant» sur la seconde. Ainsi l’invraisemblable titre de l’organe de Ouattara, «Le Patriote» de ce lundi 13 nov. : «avec ou sans Gbagbo, la 1721 sera appliquée» (sic !) !
Mais que l’on sache, c’est Gbagbo qui actuellement est le garant de la 1721, dont la colonne centrale est le refus d’une mise de facto de la Côte d’Ivoire sous tutelle élyséenne. C’est pourquoi le cœur de la 1721 est précisément le maintien de la Constitution comme garante de la souveraineté nationale sans laquelle le processus de paix volerait en éclat !
Situation lourde de menaces pour la stabilité de toute la sous-région, ce que précisément l’Onu a rejeté.
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dimanche, 12 novembre 2006
La Côte d'Ivoire selon Chirac mis en échec à l’Onu
«Après son échec à l’ONU : Voici la Côte d'Ivoire selon Chirac»
Le Temps — N° 1068 du 11-11-2006 — http://www.letemps-ci.com/?action=lire&id=349 :
par J.L.Dimaert :
«Dans sa volonté d’avoir la peau du Président Gbagbo à tout prix, Jacques Chirac a une autre idée : installer Banny à la tête d’un micro Etat. Pourquoi pas. Les colons avant lui ont procédé de la même manière avec l’aide des indigènes.
Chirac n'en démord pas. A défaut de faire tomber Gbagbo, il a décidé de déchiqueter notre pays. Après avoir suscité et entretenu la rébellion du MPCI et de ses affidés, voilà que le Président français nous met devant un autre projet tout aussi sinistre : la création annoncée d'un "bannyland" !
Ce n'est un secret pour personne. Pour qu'un "anti affrontement" comme Banny se hasarde à engager un bras de fer avec le Président, il faut que quelqu'un lui ait donné des garanties solides de soutien. Ce quelqu'un, nous le savons aujourd'hui, c'est Chirac.
Le Président français aurait promis à Banny de le "bombarder", chef de l'Etat qu'il projette créer avec les rebelles de Soro Guillaume. Mais un tel projet, laisserait de côté une grande frange de Baoulé. Puisque situées dans la zone gouvernementale, de nombreuses villes Baoulé se trouveraient exclues de la "nouvelle chiraquie".
Pour régler cet aspect de la chose, Chirac aurait poussé Banny dans le dos, en lui promettant sécurité et soutien logistique en cas de besoin. En clair, Chirac a dit à Banny de faire un clash et qu'il mettait la Licorne à sa disposition pour empêcher les FDS de lui créer quelque souci que ce soit. Dans la foulée, Chirac a assuré Banny de son appui pour créer une "zone autonome" englobant les villes de Yamoussoukro, Dimbokro et Tiassalé.
C'est pour toutes ces raisons que Banny s'est retranché à Yamoussoukro. Et comme chacun le sait depuis, il y consulte, à longueur de journée, ses parents et des officiers de l'armée partageant de ses vues.
Chirac n'a pas agi par hasard. Il espère qu'en créant un Bannyland, les rebelles contrôlant plus des deux-tiers du territoire, il lui serait plus facile d'opérer, en toute sérénité un coup d'Etat contre le régime légal de Côte d'Ivoire. Mais ce n'est pas tout. L'homme Chirac espère, à défaut de réunir les rebelles du Nord à la cause de Banny, pouvoir brandir la zone de celui-ci comme un second front qui confirmerait "l'impopularité de Gbagbo".Malheureusement pour le Président français, les Ivoiriens ont lu dans sa pensée. Dès que Banny a fini de tenir le crachoir devant une bande d'affamés acquis à sa cause, les Ivoiriens ont décidé de faire bloc autour de celui qu'ils ont porté au pouvoir. Ils sont allés massivement, pour ceux qui y étaient conviés, aux journées de consultations initiées par Gbagbo. Même ceux qu'on a annoncé comme réfractaires à toute rencontre avec le Woody, les Baoulé du grand Centre, ont accepté d'affronter la furie des vandales de Banny à Yamoussoukro, pour aller à la rencontre de Gbagbo.
Banny devrait se ressaisir au plus tôt. Celui qui le pousse à l'acte irréversible, celui qui lui dit de renier l'acte fondamental de la Côte d'Ivoire, Chirac, est celui-là même qui défend la Constitution française. Chirac dit que ce "serait irresponsable de brader la Constitution française fondant la Cinquième République". Voilà qui est clair : la France a droit à une Constitution, la Côte d'Ivoire, non ! Comme Dieu prend plaisir à confondre l'imposture, Chirac a tenu ces propos le jeudi 9 novembre dernier, à l'occasion de la cérémonie d'hommage au Général de Gaulle. Soit, au lendemain du discours hallucinant de Banny! Si seulement cela pouvait mettre quelque plomb dans la tête du "jamais élu".»
Ce que — à travers la langue de bois — semble confirmer…
«Le Quai d’Orsay à propos du discours du Premier ministre»
République Française — dimanche 12 novembre 2006 — http://news.abidjan.net/h/222455.html :
«La France accueille avec satisfaction la déclaration que le Premier ministre ivoirien, M. Charles Konan Banny, a prononcée après l`adoption à l`unanimité de la résolution 1721 du Conseil de sécurité des Nations unies.
La France salue la détermination du Premier ministre à conduire la nouvelle phase du processus de transition dans le strict respect de la résolution 1721, par laquelle la communauté internationale a souhaité lui donner les moyens d`accomplir sa mission. Elle exprime sa confiance dans la capacité des Ivoiriens à retrouver la voie de la paix civile et de la réconciliation nationale, à travers une relance rapide du processus de désarmement et l`organisation
d`élections libres et démocratiques. A l`instar de l`ensemble de la communauté internationale, elle appelle la population et toutes les parties ivoiriennes à soutenir sans réserve l`action du Premier ministre.
Question: Ce soutien sans réserve au Premier ministre a-t-il une signification vis-à-vis de Laurent Gbagbo ?
En l`occurrence, nous parlons du Premier ministre et de l`intervention qu`il a faite après l`adoption de la 1721. Ce qui est très important, comme nous l`avons déjà dit, c`est que nous souscrivons à la décision du Conseil de paix de l`Union
africaine, qui a prolongé le mandat du Premier ministre et qui a renforcé ses pouvoirs dans différents domaines. C`est sur cette base que la France, comme d`ailleurs le reste de la communauté internationale, apporte son plein soutien au Premier ministre, Charles Konan Banny.`
Question: Mais, à travers cette résolution 1721, c`est la première fois que le Conseil de sécurité impose ainsi un Premier ministre ?
Il n`impose pas un Premier ministre. Le Premier ministre est en place. La résolution a prolongé la période transitoire pour un dernier délai d`un an, avec le but d`aboutir enfin à des élections. Pour ce faire, la résolution a renforcé les pouvoirs du Premier ministre dans différents domaines d`activité, en lui permettant notamment d`intervenir par ordonnances ou par décrets-lois et en
faisant en sorte qu`aucune partie ne puisse s`opposer à la mise en oeuvre de ce processus de transition. Mais le Conseil de sécurité n`a pas imposé M. Konan Banny.
Question: En général, c`est le Parlement qui donne les pleins pouvoirs à un Premier ministre.
Cela fait suite à des recommandations des Africains eux-mêmes. Il y a eu des recommandations de la CEDEAO, du Conseil de paix et de sécurité africaine. C`est sur la base de ces recommandations que le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1721.»
Un seul… «problème» à tout cela :
«Processus électoral : Laurent Gbagbo distance tous ses adversaires»
Fraternité Matin — samedi 11 novembre 2006 — http://news.abidjan.net/h/222414.html :
par F. M. BALLY :
«L’opération des Nations-unies en Côte d’Ivoire a réalisé un sondage qui rend compte de la progression du Chef de l’Etat dans l’opinion ivoirienne.
C’est l’embellie politique pour Laurent Gbagbo qui est en train de faire mentir toutes les affirmations incantatoires qui le présentent comme «illégitime et minoritaire». Le Président de la République engrange incontestablement des dividendes politiques de sa confrontation avec Jacques Chirac au point de distancer tous ses adversaires.
Si l’on en croit une enquête d’opinion effectuée, du 14 au 24 juillet dernier, par l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et supposée secrète, le Président de la République a le vent en poupe. Selon ce sondage, il recueille 39,3%, progressant ainsi de plus de dix points par rapport à l’étude précédente menée en avril. Le Chef de l’Etat est ainsi la personnalité politique «la plus respectée» du pays.
A l’inverse, les adversaires de Laurent Gbagbo sont en chute libre. Alassane Dramane Ouattara, président du RDR, qui vient en deuxième position, est très loin derrière lui. Sa cote de popularité a pris du plomb dans l’aile. Ayant perdu dix points, il passe de 19,4 à 9,4%. Aimé-Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, n’est pas mieux loti. L’ancien Chef de l’Etat, en perte de vitesse, est à la queue du classement. De 8,2%, il a reculé pour ne recueillir que 4,7%. Quant au Premier ministre Charles Konan Banny, il s’en tire avec 7% contre 8,2%, talonnant l’ex-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auquel il a succédé depuis janvier 1994.»
Cela sans compter qu’il faudrait peut-être revoir à la hausse «le score de Gbagbo (39,3% — à en croire le sondage de Pierre Schori) { : le chiffre de 39%} pourrait ne pas être le chiffre livré par les recherches. En tout cas, le cumul des points ne donne pas 100% d’opinion» ! — comme le signale Guillaume N`Guettia dans Le Matin d’Abidjan — lundi 13 novembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=222524.
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mercredi, 08 novembre 2006
«Les soldats morts à Bouaké "à la trappe"»
À présent, même Hoffnung le dit ! Il y a deux ans, il était certain pour tous, Libération et Hoffnung en tête, que comme l’affirmait Chirac, «Gbagbo avait pris la décision de "bombarder" Licorne à Bouaké» ! Depuis, l’Élysée n’a toujours pas pu l’abattre, on ne doute plus qu’il n’a pas pu prendre une décision aussi absurde, et malgré les blocages de Paris, l’enquête a avancé… «Révisionnisme évolutif». Suite...
«Les soldats morts à Bouaké "à la trappe"
Pas de mandat d'arrêt contre les mercenaires qui ont bombardé la force Licorne.»
Libération — mercredi 8 novembre 2006 — http://www.liberation.fr/actualite/monde/215718.FR.php :
Par Thomas Hoffnung :
«Veut-on enterrer l'enquête sur les exécutants du bombardement par un avion de l'armée ivoirienne d'un campement français à Bouaké qui, le 6 novembre 2004, avait fait 9 morts parmi les soldats de l'opération Licorne en Côte-d'Ivoire ? Deux ans après le drame, Me Jean Balan, l'avocat des familles, ne cache pas son inquiétude, alors que le parquet du tribunal aux armées de Paris (TAP) s'oppose aux demandes d'arrestation de deux mercenaires biélorusses et du négociant d'armes français Robert Montoya. «J'ai peur qu'on veuille faire passer le dossier à la trappe», a-t-il déclaré, lundi soir. En février 2006, juste avant de quitter ses fonctions, l'ancienne juge aux armées Brigitte Raynaud avait formulé trois mandats d'arrêt dans cette affaire. Mais, début septembre, le procureur Jacques Baillet a refusé, comme l'a révélé lundi le Figaro, de les délivrer. Selon lui, l'identité des pilotes ne serait pas établie. Pourtant, la DGSE elle-même, comme l'a indiqué Libération (3 juillet 2006), a cité les noms des deux pilotes biélorusses, Yuri Sushkin et Barys Smahin. «Ils bénéficient de la présomption d'innocence, mais pourquoi s'interdire de les entendre ? s'interroge Me Balan. En réalité, les autorités françaises n'ont pas envie qu'on sache qui a donné l'ordre — et pourquoi — de bombarder Licorne à Bouaké.» Alors que l'enquête reprise par la juge Florence Michon paraît au point mort, certaines familles de soldats tués commencent à exprimer ouvertement leurs doutes quant à la volonté du gouvernement de faire la lumière sur le bombardement de Bouaké.»
11:55 Publié dans Articles de presse | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 07 novembre 2006
CQFD : Voilà qui est clair !
Lecture faite dans 24 Heures, journal de l’alliance rebelle de l’opposition françafricaine en Côte d'Ivoire, de l’interview de Sarkozy à Jeune Afrique — édifiant — :
Titre :
«Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, ministre français de l’Intérieur: "Alassane Ouattara fait honneur à l’élite africaine"»
24 Heures — mardi 7 novembre 2006 — http://news.abidjan.net/h/221431.html :
«Le président de l’UMP, le parti au pouvoir en France, et ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, est un homme politique qui ne sait pas manier la langue de bois(*). Il vient de le prouver encore une fois, dans une interview parue dans la dernière livraison de l’hebdomadaire Jeune Afrique. Sur l’immigration, la Françafrique, le Maghreb, l’Irak, mais aussi et surtout la Côte d’Ivoire. Il parle de Gbagbo, de Ouattara et de la nouvelle transition.
Nicolas Sarkozy connaît Alassane Ouattara et cela ne date pas d’aujourd’hui(**).
Interrogé par nos confrères de Jeune Afrique, François Soudan et Marwane Ben Yahmed, sur ses amitiés avec le président du Rassemblement des Républicains, RDR, et surtout sur l’influence que cette relation pourrait avoir sur sa lecture de la crise ivoirienne, le patron de l’UMP est allé droit au but : "Je connais Alassane Ouattara depuis l’époque où il était le directeur adjoint du FMI, et je pense qu’il fait partie de ces hommes qui font honneur à l’élite africaine. Cela dit, je connais beaucoup de gens sur le continent africain. Ce n’est pas pour cela que je m’ingère dans la vie politique de leur pays."
Et nos confrères de remuer le couteau dans la plaie. "Quel type de relations convient-il d’entretenir avec le président Gbagbo ?" lancent-ils au ministre français de l’Intérieur. "Cela dépend de lui et de son attitude à l’égard du processus de transition. S’il refuse des élections crédibles(***), je ne vois pas très bien quel genre de rapport nous pourrions avoir avec lui." Pour ceux qui entretiennent la légende selon laquelle les origines de la crise ivoirienne sont économiques et les ressources tirées de l’économie ivoirienne vitales pour la France, M. Sarkozy lâche sans regarder dans le rétroviseur : "La Côte d’Ivoire n’est pas un enjeu significatif pour l’économie de la France : elle représente moins de 0,2 % des exportations françaises"(****)
Moralité. Tous ceux qui comptent frénétiquement les jours qui nous séparent de la fin du mandat du président Jacques Chirac devront sans doute se raviser. Car Nicolas Sarkozy, le probable futur candidat de la droite à la prochaine élection présidentielle en France, n’est certainement pas un enfant de chœur.
Il n’a surtout pas la sagesse accommodante de Jacques Chirac(*****).
A.Sangaré»
* Effectivement : «Kärcher», «racaille»…
** Certes, Neuilly et sa mairie ainsi que Mmes, sans compter l’ami commun et parrain du petit, Bouygues, en savent quelque chose.
*** C’est-à-dire concrètement : «s’il n’accepte pas que l’on change l’électorat !» — changement en vue duquel la «communauté internationale» élyséenne (que Sarkozy cautionne manifestement) organise le recul indéfini du désarmement et du redéploiement de l’administration dans les zones occupées ; rendant ainsi impossibles les élections !
**** CQFD : il persiste et signe : les Chinois n’en demandaient pas tant !
***** Il a été en effet très accommodant : il n’a fait qu’envoyer l’armée dans les rues, et n’est pas allé plus loin qu’affronter l’Onu jusqu’à l’humiliation. Mais jusqu’où Sarkozy ira-t-il donc plus loin ?!
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