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lundi, 06 novembre 2006

Il y a deux ans, à Abidjan…



In memoriam :

«Mme Ya Suzanne, mère du jeune Jean-Louis Coulibaly Kouassi – "Mon fils ne mourra pas d’une seconde mort"»


Le Courrier d’Abidjan — lundi 6 novembre 2006 — http://www.lecourrierdabidjan.info/page_article.php?id=15... :

par D. Tagro :

Ya Suzanne«Le petit Coulibaly Kouassi Jean- Louis, a eu la tête explosée par les balles assassines des soldats de la Force Licorne en Côte d’Ivoire, devant l’Hôtel Ivoire, le mardi 09 novembre 2004. Depuis, Mme Ya Suzanne, sa mère dont Jean-Louis est le fils unique, vit seule. Deux années sont passées et elle qui jusque-là sombrait dans la tristesse a décidé d’immortaliser l’artiste. Artiste parce que son fils était un sculpteur, contrairement à ce qui se disait dans les médias étrangers qui traitaient les patriotes, sortis comme un seul homme pour défendre la souveraineté de leur pays, de désœuvrés. «Mon fils n’était pas un va-nu-pied comme le fait croire la France. Tout comme la majorité de tous ces enfants, ces hommes et ces femmes qui étaient dans la rue lors de ces évènements», soulignera-t-elle avec un sourire rassurant. Elle veut immortaliser à travers ses œuvres qu’elle considère comme les enfants de Jean-Louis. « Mon fils ne mourra pas d’une seconde mort », a souligné Mme Ya Suzanne. Elle a profité de l’occasion pour exprimer sa gratitude au chef de l’Etat, aux Ivoiriens et à toutes les personnes qui, de près ou de loin, l’ont soutenue dans cette douloureuse expérience. Elle leur demande en outre de l’aider à ressusciter le petit Coulibaly à travers ses œuvres. Ses camarades continuent de travailler dans l’atelier. Aussi voudrait-elle que l’Etat de Côte d’Ivoire, à travers le ministère de la Culture, l’aide à pérenniser les œuvres de Jean-Louis grâce à une subvention qui permettra d’offrir, à ces enfants pleins de talents, un atelier qui flirte avec la modernité. «Que l’Etat n’oublie jamais le sacrifice de sang de ses enfants !» Elle souhaiterait qu’une des œuvres de Coulibaly Kouassi Jean-Louis soit réalisée en grandeur nature dans un endroit de la rue qui porte son nom sur le tronçon Blokauss-Cocody.»



samedi, 04 novembre 2006

Le général Mangou met en garde - “Nous ne nous laisserons pas faire”



L'intelligent d'Abidjan — samedi 4 novembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=220956 :

par Barthélemy Téhin :

«
A leur demande, le président de la République Sem Laurent Gbagbo a reçu hier vendredi 3 novembre, les Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire au palais présidentiel.

Sous la houlette du général de brigade Philippe Mangou, chef d'état-major des armées, les Fds de Côte d'Ivoire sont allées rencontrer le chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo au palais présidentiel, pour lui témoigner leur loyauté en ces temps de grande inquiétude. Après avoir remercié le président de la République pour la promptitude avec laquelle il les a reçues, les Fds de Côte d'Ivoire par la voix de leur premier responsable, le général Philippe Mangou, ont passé au peigne fin les débats qui ont engendré la R-1721 de l'Onu. Selon le général Mangou, ces débats ont mis en relief la justesse, la reconnaissance et l'universalité du combat pour la vérité et la légalité que mènent les Fds depuis le 19 septembre 2002. Fort de cette reconnaissance, le général Mangou a dit que les armées ivoiriennes vont poursuivre ce combat pour la mémoire de tous les Ivoiriens tombés pour leur patrie. Une minute de silence a été observée en leur mémoire. Abordant la question des menaces de déstabilisation qui planent sur la Côte d'Ivoire, "les forces de défenses et de sécurité voudraient ici rassurer l'ensemble des populations vivant en Côte d'Ivoire sur leur plus que farouche volonté à continuer à assurer leur sécurité ainsi que celle de leurs biens", a assuré le général Mangou. Et d'ajouter : "par conséquent, les Fds mettent en garde toux ceux qui, tapis dans l'ombre, activent à la déstabilisation du régime. Nous ne nous laisserons pas faire". Pour lui, le temps des coups d'Etat est passé. Par ailleurs, le général Mangou a tendu une main fraternelle à ses frères d'armes en exil et à ceux de Bouaké, qu'il a invité à reprendre avec les Fanci le dialogue militaire. En conclusion, les Fds ont traduit leur gratitude à leurs frères d'armes venus des autres pays pour aider la Côte d'Ivoire à sortir de son mauvais rêve, et ont réitéré l'attachement des Fds de Côte d'Ivoire au président de la République, chef suprême des armées. Quand il a pris la parole, le président Gbagbo est revenu lui aussi sur la R-1721 et a révélé que "dans cette résolution, ce qu'il y a d'important c'est ce qui n'est pas écrit : les raisons du non de certaines grandes puissances et de certains pays d'Afrique”. Pour le chef de l'Etat, à partir de ces débats tous les petits pays du monde peuvent désormais être maîtres de leur destinée. C'est donc dans la droite ligne de ces débats, "que je défends le droit qu'a tout peuple de choisir sa destinée (…) Ce que je demande aux autres pays c'est de venir nous aider à sortir de la crise. Nous ne leur demandons pas de venir changer notre régime. Nous sommes grands pour le faire nous-mêmes", a précisé le chef de l'Etat. A ceux qui croient gagner du temps en faisant durer la crise, Laurent Gbagbo a été clair : "qu'on ne compte pas sur moi. Jamais, je ne céderai sur la souveraineté. Je ne serai pas fatigué tant qu'il s'agira de défendre la constitution de mon pays". Il a par ailleurs indiqué que la Côte d'Ivoire n'a pas de problème de papiers d’élection, ce dont elle souffre, c'est la présence d'hommes irrégulièrement en armes.»





vendredi, 03 novembre 2006

Discours à la Nation de S.E.M. Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d'Ivoire



Ivoiriennes
Ivoiriens,
Chers amis de la Côte d'Ivoire,

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies vient de prendre la Résolution 1721 (2006) sur la Côte d'Ivoire. Cette résolution constitue la 19ème du genre par laquelle notre organisation universelle se penche sur la crise qui secoue la Côte d'Ivoire depuis le 19 septembre 2002.

Je me suis imposé le devoir de vous rendre compte des circonstances de l'adoption de cette résolution, des enjeux contenus dans son adoption et surtout de la belle victoire remportée par la Côte d'Ivoire et avec elle tous les Etats africains.

Vous savez que, comme l'année dernière à la même époque, la CEDEAO a fait des recommandations de règlement de la crise ivoirienne à l'Union Africaine. Celle-ci, à l'issue d'une réunion de son Conseil de Paix et de Sécurité a rendu une décision sur laquelle je me suis gardé de faire des commentaires. A la suite du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine, l'ONU a été saisie pour clôturer la procédure.

Comme moi, vous avez eu connaissance du projet de résolution qui a constitué la base de travail du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ce projet contenait la grave affirmation selon laquelle: « les décisions du Conseil de Sécurité prévalent sur la constitution ivoirienne et la législation du pays».

Cette proposition posait pour la première fois la double question de la souveraineté des Etats africains indépendants et de l'égalité de ces Etats avec les autres Etats du monde.

Sur cette question fondamentale, la réponse de l'ONU est tombée: elle est claire et sans ambages. Les pays membres du Conseil de sécurité ont rejeté toute possibilité de subordination de la Constitution d'un Etat, quel qu'il soit, à une décision d'une organisation internationale, fut-elle l'ONU. Ils l'ont fait en ne retenant pas dans la présente résolution la proposition visant à soumettre la constitution d'un Etat souverain à la décision d'une organisation internationale.

Notre pays se réjouit d'avoir donné l'occasion au Conseil de Sécurité de l'ONU de trancher cette question. Nous nous réjouissons pour nous-mêmes mais aussi pour tous les pays du monde épris de liberté.

Je saisis cette occasion pour saluer les grandes puissances membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui partagent avec nous la même conception de la Constitution et de la souveraineté. Je salue également leur attachement à la charte des Nations Unies et à l'espoir qu'ils viennent de donner aux peuples du monde.

La position du Conseil de Sécurité met ainsi fin au débat sur la possibilité de remettre en cause la souveraineté d'un Etat par la suspension ou la modification de sa constitution par l'ONU.

Notre constitution sera donc appliquée.
Ivoiriennes, Ivoiriens,

Un autre débat était celui de la possibilité pour le Premier ministre de nommer aux emplois supérieurs civils et militaires de l'Etat. Ce même projet contenait en effet la phrase selon laquelle le Premier Ministre pouvait « nommer aux emplois civils et militaires». Ce débat a été également tranché par la présente résolution. Au regard de notre constitution, le Premier ministre de Côte d'Ivoire, nommé par le Président de la République, par décret, ne peut lui-même nommer par décret.

Le premier ministre ne nommera donc pas aux emplois civils et militaires de l’Etat.

Bien sûr, ce texte étant le fruit d'une véritable bataille diplomatique, c'est à nous Ivoiriens, bénéficiaires de la paix dans notre pays, qu'il appartient de poursuivre et d'achever le combat mené pour nous au Conseil de Sécurité.

C'est pourquoi, toutes les atteintes contenues çà et là encore dans le texte de la résolution et qui constituent des violations de la constitution de la République de Côte d'Ivoire ne seront pas appliquées.

Cette position, nous la défendons parce qu'elle est dans la droite ligne de celle adoptée par le Conseil de sécurité sur la question de la souveraineté nationale de la Côte d'Ivoire. Nous la défendons également parce que nous n'en sommes pas les seuls bénéficiaires. C'est une position qui profite à tous les Etats indépendants d'Afrique et du monde.

Ivoiriennes, Ivoiriens,

Je vous invite à aller plus loin. Nous devons en effet, nous rassembler et faire preuve d'imagination pour rechercher et retrouver la paix par nous-mêmes et pour notre pays.
Je l'ai déjà dit et je le répète; les autres, quelle que soit la bonne volonté qui les anime, ne pourront que nous apporter leur aide. Mille résolutions pourront être prises, elles ne seront pas couronnées de succès si nous refusons la paix. Je vous invite donc au rassemblement autour de notre constitution et des institutions de notre pays.

Depuis quatre ans vous vous battez pour que la Côte d'Ivoire reste debout. Je vous demande de rester sereins. Le moment est venu pour le Président de la République de monter en première ligne. Je suis à la barre. J'invite particulièrement notre armée, dans toutes ses composantes à protéger les populations, à défendre la Constitution et la République.

Je demande à chacune et à chacun de rester calme, de vous abstenir de toute manifestation de nature à donner le prétexte à ceux qui veulent prolonger les souffrances de notre peuple et plonger la Côte d'Ivoire dans le chaos.

Je vous demande à vous tous de vaquer à vos occupations.

Allez au travail, allez au champ, allez à l'école!

Gardez vous de toute manifestation qui servirait de prétexte à ceux qui, en restant dans leurs salons, donnent des mots d'ordre, incitent à des manifestations de rue et organisent des massacres de personnes en vue d'en faire la comptabilité en escomptant des dividendes politiques. Demeurez vigilants!

J'ai donné des instructions fermes à la police, parce que c'est sa vocation, de veiller à l'ordre public dans le district d'Abidjan, et sur l'ensemble du territoire national, avec l'appui de la gendarmerie. Leur mission est d'assurer la libre circulation des biens et des personnes, avec les moyens conventionnels, dans le respect de l'intégrité et de la vie des citoyens.

J'ai également pris un décret permettant à l'armée de leur venir en appui, s'il y a lieu, afin que durant cette période, rien ne vienne perturber la mise en œuvre des mesures nécessaires au retour de la paix en Côte d'Ivoire.

J'appelle au rassemblement de tous les Ivoiriens autour de notre constitution et de nos institutions. Notre force, dans cette bataille, c'est la solidité du lien sacré entre le Chef de l'Etat, le peuple et l'armée. Restons soudés. Dans quelques jours, je m'adresserai de nouveau à vous pour tracer avec vous le nouveau cadre de règlement de la crise ivoirienne.

Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire!

source : http://www.presidence.ci/ci/infos_details.php?srub=magazi... — Jeudi le 2 Novembre 2006



jeudi, 02 novembre 2006

Le Cnrd réaffirme la primauté de la constitution



Déclaration du Congrès National de la Résistance pour la Démocratie (Cnrd) —
Le Cnrd réaffirme la primauté de la constitution

L’Intelligent d’Abidjan
— N°949 — 2 novembre, 2006 - Publie a 7:14 am :

«Malgré les sérieux revers de la diplomatie française dans son funeste projet de hold-up constitutionnel au profit du Premier ministre Charles KONAN BANNY acquis à sa cause, par le biais d’un projet de résolution fixant le cadre politique d’une nouvelle transition en Côte d’Ivoire, le Congrès National de la Résistance pour la Démocratie tient à rappeler son attachement à la Constitution Ivoirienne conformément à sa Charte du 2 Mars 2006. Le Congrès National de la Résistance pour la Démocratie rappelle qu’en Côte d’Ivoire c’est le peuple ivoirien et lui seul qui est la source du pouvoir. En Octobre 2000, le peuple souverain a fait le choix de la liberté en confiant son destin politique au candidat Laurent GBAGBO élu sur la base de la Constitution d’Août 2000 : il n’a donc pas écrit la Constitution qui légitime son pouvoir.

Le Congrès National de la Résistance pour la Démocratie rappelle que le Président Laurent GBAGBO est le seul à avoir prêté serment devant les hommes et devant l’Etre Suprême, acte solennel et sacré qui l’engage au respect scrupuleux de notre Constitution d’Août 2000. Au cours des débats suscités par le projet français, l’ambassadeur John BOLTON a tenu ces propos mémorables “la Constitution des Etats-Unis d’Amérique est sacrée. Elle prime sur toutes les résolutions internationales. Rien ne peut être imposé au peuple américain”. De même, au CNRD, nous affirmons haut et fort notre attachement à l’inviolabilité de notre loi fondamentale. Qui dispose en ses articles 38 et 39 que le Président élu “demeure en fonction” et ce, jusqu’à la prestation de serment de son successeur. Le constituant, c’est-à-dire le peuple de Côte d’Ivoire n’a donc pas laissé de vide juridique. Le Congrès National de la Résistance pour la Démocratie rejette par conséquent toute atteinte à la souveraineté de la Côte d’Ivoire. Le fait que le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine et les Nations Unies entérinent des dispositions constitutionnelles de Côte d’Ivoire ne signifie nullement que c’est la Communauté Internationale, encore moins la résolution 1633, qui proroge le mandat du président Laurent GBAGBO.

Le président Laurent GBAGBO est et demeure au pouvoir par la seule volonté du peuple ivoirien et conserve toutes les prérogatives que lui confère la Constitution. Par conséquent le Congrès National de la Résistance pour la Démocratie invite le Président de la République à former le Gouvernement de son choix afin d’engager efficacement le processus de libération du pays et de mettre un terme aux souffrances des populations.
»

Fait à Abidjan le 1-11-2006
Le Secrétariat Général