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mercredi, 22 novembre 2006

«Les Ivoiriens de France réclament le désarmement des rebelles»



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INTERVIEW / CONSULTATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Sylvain de Chambry, conseiller en communication de Gbagbo pour l’Europe:
"La diaspora veut une solution ivoirienne"
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Le Matin d’Abidjan
mercredi 22 Novembre 2006 — http://www.lematindabidjan.com/visual_article.php?num_act... :

Propos recueillis par
Philippe Kouhon :


«Dans cette interview exclusive, Monsieur Sylvain de Chambry, conseiller en communication du chef de l'Etat pour l'Europe, revient sur l'idée des consultations, la présidentielle, la résolution 1721 et sur les rapports entre le président ivoirien et la communauté ivoirienne de l'étranger.


Au mois d'octobre dernier, quelques jours avant la réunion du conseil de paix et de sécurité de l'Onu sur la Côte d'Ivoire, vous vous êtes confié à la presse ivoirienne pour faire un certain nombre de révélations sur la sortie de crise en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui avec la nouvelle résolution 1721 quel commentaire faites-vous à nouveau ?

Encore une fois, je constate que le Président Jacques Chirac a mis tout son poids diplomatique pour influencer l'ONU. Je regrette que l'analyse des conseillers français, en ce qui concerne la Côte d'Ivoire et la France, soit si peu objective et ne tienne pas compte des populations et des intérêts économiques de ces deux Nations. Au risque de me répéter, la seule personne légitime en Côte d'Ivoire, est le Président Laurent Gbagbo. Il y a quelques jours, je me suis surpris à rêver que toutes les instances internationales devenaient impartiales et intelligentes, en décidant d'adopter une résolution qui donnait une chance à la paix. Cette résolution allait dans le sens de la majorité des Ivoiriens, en donnant les pouvoirs au Président Laurent Gbagbo, la seule personne qui travaille dans l'intérêt de la Côte d'Ivoire. Malheureusement, le pouvoir de l'argent est plus fort que tout et la Côte d'Ivoire se retrouve pour une seconde période d'un an, avec un Premier Ministre plus au service de son ami le président français, qu'au service des Ivoiriens.

Comment la nouvelle résolution de l'Onu (1721) a -t-elle été reçue au sein de la diaspora ivoirienne de l'étranger et des Ivoiriens résidant en France en particulier ?

Avant de vous répondre, je tiens à préciser que nous avons organisé un mini sondage auprès de la diaspora ivoirienne en France. Cela concerne 128 personnes de toutes tendances. Ce qu'il en ressort est que la diaspora en a " ras la casquette " de cette situation, dans sa très grande majorité, elle réclame le désarmement des rebelles avant tout. Le message est clair: " comment peut-on faire des élections avec des gens armés au Nord ? " et cette phrase a été prononcée par 95% des Ivoiriens en France. Pour ce qui est des solutions de sortie de crise, plus de 80% de la diaspora, pense qu'il faut laisser les Ivoiriens trouver les remèdes et ce avec le Président Laurent Gbagbo. Même ceux qui ne voulaient pas de " Gbagbo " au début ont changé d'avis aujourd'hui en disant qu'il est le seul à ne pas s'enrichir dans la crise, le seul également à vouloir sortir de cette situation imposée par l'ingérence du Président Jacques Chirac.

Le Président Laurent Gbagbo achève sa large consultation avec la population ivoirienne sans que les Ivoiriens de l'étranger ne se prononcent. Selon vous, à quoi répond ce silence ?

Vous savez, ce n'est pas facile pour un Ivoirien vivant à l'étranger, surtout en France, de prendre le risque de se montrer indésirable en France, parce qu'il aura osé dire ce qu'il pense de l'attitude du président français. Au risque de vous surprendre, la diaspora ivoirienne présente sur le sol français aime cette histoire commune entre les deux pays. Et même si elle ne comprend pas l'attitude actuelle du président Jacques Chirac, elle continue d'apprécier la France et les Français.

Vous avez suivi les différentes propositions faites au président par les Ivoiriens de l'intérieur. Quel commentaire en faites-vous ?

Cette initiative est superbe. Elle prouve que le Président Gbagbo continue de travailler pour les Ivoiriens. Je crois que si avant d'influencer l'ONU, le Président Chirac avait consulté tous les Ivoiriens, nous n'en serions pas là.

Tout récemment l'ONUCI a fait publier les résultats d'un sondage mené au mois de juillet sur la popularité des leaders politiques en Côte d'Ivoire. Ces résultats ont placé le candidat Laurent Gbagbo en tête. Comment cela a-t-il été reçu en France ?

Très peu de gens sont informés des résultats de ce sondage en France, sur ce plan, on peut faire confiance à l'efficacité française. Mais rassurez vous, nous nous faisons un plaisir d'évoquer les résultats de ce sondage avec les médias français, qui sont particulièrement demandeurs de ce type d'information, surtout à la veille de la présidentielle en France.

Ce sont bientôt les élections en France. Selon vous, qu'est-ce qui changera au lendemain des résultats ? Sinon quel sera le prochain type de rapports entre la Côte d'Ivoire et la France ?

A mon grand désespoir rien ne va changer, nous savons tous que le Président Jacques Chirac va se présenter. Le pire est d'imaginer que le second tour oppose les 2 mêmes personnes qu'au second tour en 95. Quant au type de rapports entre la France et la Côte d'Ivoire, il restera identique, car l'économie française a un besoin vital des ressources d'Afrique. La solution serait, qu'avant la présidentielle française, le Président Gbagbo reprenne réellement les rênes du pouvoir. Alors là, et seulement là, le partenariat franco-ivoirien deviendra équitable pour un avenir durable.

Vous êtes l'initiateur d'une conférence publique le 25 novembre prochain à Paris. Quel message entendez-vous véhiculer ?

Nous organisons cette conférence pour dire notre incompréhension de la résolution 1721. Nous souhaitons que les Ivoiriens et le premier d'entre eux, le Président, puissent s'exprimer devant les médias français. Nous voulons montrer à tous que la crise est due au soutien du Président Jacques Chirac aux rebelles du Nord et qu'il n'y à qu'une seule solution, aider le Président Laurent Gbagbo à trouver une issue digne et juste.

Pourquoi avez-vous décidé de rendre vos actions publiques alors qu'au début de votre mission, vous aviez opté pour la diplomatie ?

Il y a un temps pour tout. Hier c'était utile d'œuvrer discrètement pour permettre à tous les acteurs d'exposer leurs opinions et tester les réactions de chacun, aujourd'hui il faut apparaître au grand jour car nous sommes fiers de ce que nous faisons. Nos différentes rencontres avec les médias notamment ont permis de faire connaître le vrai fond du problème… Chirac ne veut pas de Gbagbo, point final. Une grande partie des médias les plus importants vient de le comprendre et nous aide sans retenue.
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