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samedi, 01 janvier 2011

Le roi nègre et ses thuriféraires

1) Le roi nègre

… « autoproclamé » face à l’ « Élu » de la « communauté internationale ». On reconnaît la formule de plus en plus invariable de l’ « analyse » de la « crise ivoirienne » fournie par…

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La formule se substitue désormais à celle qui l’a précédée : « reconnu par un conseil constitutionnel acquis à sa cause », face à l’ « Élu » de la « communauté internationale qui a validé les résultats de la CEI ».




2) Les thuriféraires

Face à cela, une TV, la RTI (régulièrement censurée, depuis « la crise » par Intelsat qu’elle paye pour la diffuser), et quatre journaux : Fraternité Matin, Notre Voie, Le Temps, Le Courrier d'Abidjan ; plus les forums et tweets, et des blogs dont on trouve une liste presque complète en lien dans ce blog, dont la version nouvelobs est censurée !

Ça ce sont les « thuriféraires » faisant une « propagande arrogante »… que personne, parmi ses contempteurs, n’écoute. On se contente d’en savoir ce qu’en disent ceux qui censurent ou étouffent les échos. Ainsi le porte-parole de l’Onu en CI, parlant d’ « appels à la haine de la RTI ». Fait-il allusion à la diffusion de la proposition de Gbagbo d’une commission de vérification de ce qui s’est passé lors des élections ? Proposition « haineuse » il est vrai, puisqu’elle mettrait en cause la « communauté internationale », qui s’y refuse, tout comme son « Élu » !

Fait-il allusion aux nombreuses interview accordées à la RTI par quantité de juristes ivoiriens et africains, français et occidentaux qui s’accordent pour reconnaître la parfaite légitimité du travail du conseil constitutionnel ? Arrogant en effet, de la part de la RTI, de fournir un tel nombre de juristes quand la « communauté internationale », avec ses puissants médias en avance… un, F. Wodié, le leader d’un parti membre de la coalition Ouattara, pour expliquer ce que les puissants médias répètent en boucle, mais qui ne convainc que ceux qui sont déjà convaincus : en vertu de l’accord de Pretoria, la « communauté internationale » serait habilitée à se substituer au conseil constitutionnel — à défaut d’avoir accompli la seule tâche qui lui était confiée, désarmer les rebelles…

Sachant qu’en dernière instance, c’est… au conseil constitutionnel souverain de démêler tout cela, on comprend que la phase la plus récente de la « communication » internationale, se résume à oblitérer purement et simplement ledit conseil constitutionnel — qui a l’arrogance d’exister. Alors on déclinera en boucle que celui qu’il a investi est « autoproclamé » ! Voilà qui est plus simple… et qui permet de bien saisir la réalité du problème — effet collatéral : d’un côté la Côte d’Ivoire souveraine avec les institutions qu’elle s’est donnée, de l’autre une « communauté internationale » qui les nie et s’y substitue, à l’appui de ses médias.

Mais ce ne sont pas eux qui font de la « propagande » « arrogante ». Ce sont les « thuriféraires » du roi nègre, qui « s’accroche à son trône ». Car qu’importe s’il a instauré la démocratie, et permis à son adversaire de se présenter, qu’importe qu’il a accepté une élection imposée (bien qu’illégitime au nord selon les critères onusiens) : c’est un roi nègre, et on sait que pour lui et ses thuriféraires, la culture est forcément un verni. Le verni de culture démocratique a donc laissé place à la vraie nature du roi nègre sitôt connu le « chiffre » de la « communauté internationale » validant son « Élu ». CQFD : ils ne peuvent pas se gouverner eux-mêmes, c’est pas dans leur nature (qui affleure sous leur verni de culture) : on leur imposera donc l’ « Élu », nègre comme les autres, certes, mais l’ « Élu » de la « communauté internationale »…

Et si l’autre, celui dont le verni de culture démocratique se craquèle, n’est pas content, on lui ressortira, à lui et ses thuriféraires qu’on compare à un célèbre ministre de la propagande, quelques morceaux d’anthologie médiatique internationale : après tout ça aussi fait partie de la guerre médiatique — on a su prendre la leçon, entre autre sur la calomnie, attribuée à ce célèbre ministre de la propagande du XXe siècle européen : il reste toujours quelque chose de la calomnie. En trois points :

- Charnier de Yopougon : ça marche toujours, même s’il est de notoriété publique en CI que c'est le camp Ouattara qui a bloqué l'enquête qui commençait à désigner... son parti. Pour mémoire :
"en Côte d’Ivoire, l’opinion sait que Ouattara n’a jamais milité pour l’éclatement de la vérité dans les massacres d’octobre 2000, le charnier de Yopougon, les escadrons de la mort, le coup d’Etat manqué de janvier 2001 et la rébellion armée. Concernant, par exemple, le charnier de Yopougon, une commission indépendante avait été mise en place par le ministère de la Justice [FPI] pour mener les enquêtes. Les travaux étaient fort avancés. Quand le RDR a pris le ministère de la Justice après Marcoussis et que Henriette Dagri Diabaté, SG du RDR et adjointe de Ouattara, a été nommée Garde des Sceaux, elle a automatiquement dissous la commission et interrompu les investigations. Elle n’a jamais mis sur pied une nouvelle commission ni réactivé les enquêtes. L’on saura plus tard par des sources judiciaires que les résultats partiels auxquels étaient parvenus les enquêteurs accablaient le RDR d’où la décision de Mme Diabaté de tout arrêter."

- "Escadrons de la mort" : ça marche aussi. Ils ont eu un effet remarquable en 2003 après Marcoussis (et depuis à l’occasion pour tel journaliste toujours disparu)... contre leur supposé auteur, Gbagbo, qui a gagné devant la justice française ses procès contre des journaux français, en tête desquels Le Monde (vous trouverez les références dans mon ancien blog, "une autre histoire"). La question est : "à qui a profité le crime ?" Mais on évitera au public de se la poser…

- Les « Sukhoï » de Bouaké : l’avocat des familles de soldats tués à Bouaké, Me Balan, clame haut et fort que Gabgbo n’y est pour rien ! Mais qu’importe ! Dès la mort des soldats français et l’atterrissage des avions à Yamoussoukro, les co-pilotes biélorusses ont été appréhendés par les autorités françaises... et exfiltrés vers le Togo ? Arrêtés au Togo par les autorités, ils ont été remis aux autorités françaises qui les ont re-exfiltrés vers... (qui sait où ils sont aujourd’hui ?) ? Ensuite, les soldats tués ont été enterrés avec une hâte telle que leurs effets (jusqu’aux paquets de cigarettes) étaient encore sur eux et qu’on avait interverti deux corps ? On sait cela parce que la juge aux armées Brigitte Raynaud a fini par obtenir, à force de pressions, que, comme le demandaient les familles, les cercueils soient ouverts. Depuis cette juge a été démise. Les autorités françaises refusent toujours toute autopsie des corps (que demande la Côte d’Ivoire) ? Qu’importe ! Ça marche encore…

Ce sont les trois piliers de la calomnie — toujours en usage… et qui permettent d’appuyer la certitude assénée en boucle selon laquelle c’est la « communauté internationale » qui doit désigner « l’Élu »…

Mais là, il y eu un hic : le roi nègre n’est pas d’accord et ses thuriféraires le disent, pardon, le progagent, et sont — arrogance extrême — de plus en plus nombreux en Afrique et ailleurs, au point de gêner même les velléités d’imposer « l’Élu » manu militari.

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