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mercredi, 27 décembre 2006

Apres les propositions du Chef d’Etat - La rébellion dans l’embarras



Soir Info
— mercredi 27 décembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=229885 :

«L’attitude silencieuse de la rébellion ivoirienne sur les nouvelles propositions de sortie de crise de Laurent Gbagbo, plus d’une semaine après le discours du chef de l’Etat, reste sujette à divers commentaires. C’est que, pour qui connaît les rebelles ivoiriens, prompts à réagir à la moindre déclaration de M. Gbagbo depuis quatre ans que dure la crise, leur mutisme actuel face à la nouvelle vision de sortie de crise du président Gbagbo, apparaît, en effet, comme une attitude d’approbation. Il faut le dire tout net ; la rébellion ivoirienne est aujourd’hui dans l’embarras, tiraillée qu’elle est entre la volonté de négocier avec le pouvoir de Gbagbo pour définir un nouveau cadre de sortie de crise- quitte à ce qu’elle y gagne quelque chose- et l’envie de rester aux côtés d’une opposition politique du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) qui s’est mise en vacances il y a quelques jours. Mardi 19 décembre dernier, c’est un Laurent Gbagbo, requinqué par l’échec de ses opposants politiques à bloquer l’application des décrets présidentiels sur l’affaire des déchets toxiques, qui a tendu la main à ses opposants armés. Le président ivoirien a souhaité l’instauration d’un dialogue direct avec les rebelles du nord, en vue, dit-il, du désarmement et de la réunification du pays. “ Les rebelles ont déjà dit, à maintes reprises, pourquoi ils ont pris les armes. Après les différents accords, la Côte d’Ivoire a satisfait à toutes leurs demandes. Mais ils n’ont toujours pas dit pourquoi ils n’ont pas encore déposé les armes ”, a déclaré M. Gbagbo, pour qui tous les accords signés et toutes les résolutions adoptées ne visaient qu’une chose : le désarmement. Et le chef de l’Etat d’annoncer qu’il entendait, au cours de ce dialogue, demander directement à ceux qui ont pris les armes contre leur propre pays de les déposer et de libérer le pays. “ La Nation leur tend une fois encore la main”, a-t-il ajouté En tout cas, Gbagbo s’est fermement engagé à discuter avec les dirigeants de la rébellion. “S’il ne tenait qu’à moi, ces discussions devraient avoir commencé depuis la semaine dernière. J’avais entamé les démarches en ce sens. Je souhaite que d’ici fin janvier 2007 au plus tard, les discussions soient achevées et qu’elles aboutissent au désarmement, pour que, enfin les élections prévues puissent se tenir ”, a espéré Laurent Gbagbo.
Saisir la perche Si les Forces nouvelles, officiellement invitées à la table de négociation du pouvoir, n’ont pas réagi jusque-là, laissant croire qu’elles sont tout au moins intéressées par l’instauration d’un dialogue avec le président Gbagbo, ce n’est pas le cas pour le Rhdp, l’allié naturel de la rébellion. En tout cas, le Rhdp qui n’a pas attendu longtemps pour réagir, a estimé que les propositions de M. Gbagbo “ visent à s’attirer la caution des Forces nouvelles, à créer les conditions de la guerre civile, à budgétiser la prise en charge de ses patriotes, à absoudre ses amis bourreaux des Ivoiriens et à faire de la récupération politicienne quant au traitement du dossier des déplacés et victimes de guerre.” L’opposition politique, qui ne se sent pas concernée par le message du président Gbagbo, a rejeté purement et simplement les nouvelles propositions de sortie de crise du chef de l’Etat, s’opposant de facto à l’instauration d’un dialogue direct Gbagbo-rébellion. Un dialogue que voudrait voir engagé pourtant Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles. C’est qu’en voulant parler directement avec la rébellion, le chef de l’Etat offre là une opportunité au secrétaire général des Forces nouvelles qui pourrait s’en saisir pour ‘’vendre’’ à un prix élevé son mouvement. Il pourrait, par exemple, demander et obtenir le poste de Premier ministre du président Gbagbo. Il l’avait réclamé d’ailleurs fin 2005, après l’échec de Seydou Diarra, prétextant qu’il y avait deux protagonistes dans la crise ivoirienne : le pouvoir de Gbagbo et la rébellion des Forces nouvelles. Au lendemain de l’adoption de la résolution 1721, Guillaume s’était convaincu que ce n’est ni l’Onu, ni l’Ua, encore moins la Cedeao, qui peuvent contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Le patron des rebelles ivoiriens, qui estimait avoir joué sa partition, avait alors demandé aux opposants politiques de faire leur part de travail pour contraindre Gbagbo à quitter le pouvoir. Aujourd’hui, tout indique que Guillaume Soro ne mise plus vraiment sur leaders du Rhdp, qui éprouvent du mal à mettre en difficulté un Laurent Gbagbo plus que jamais à la barre. Le secrétaire général des Forces nouvelles serait donc favorable à un dialogue avec le président Gbagbo, un dialogue qui exclu l’opposition politique. Mais à la vérité, les choses ne seraient aussi aisées pour le chef rebelle qui, il faut le dire, prend ainsi de gros risques. Il pourrait faire face à des grincements de dents au sein de son mouvement, contestation qui pourrait aboutir à une nouvelle décomposition de la rébellion après la guerre contre les partisans du sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit IB. Guillaume Soro devra donc convaincre les durs de son mouvement sur la nécessité d’un dialogue avec le pouvoir. Il lui faudra, surtout, composer avec les appuis externes et internes des Forces nouvelles, une rébellion aux multiples ramifications. Pour tout dire, si le secrétaire général des Forces nouvelles entend saisir la perche politique à lui tendue par le président Gbagbo, il devra user de tact, pour éviter de se faire ‘’manger’’ par sa rébellion Dans tous les cas, Guillaume Soro, qui parlera le 1er janvier à Bouaké, se prononcera sur les cinq propositions de sortie de crise du président Gbagbo.»



mardi, 19 décembre 2006

Message à la Nation - Le discours intégral du Président Laurent Gbagbo



Discours du Président Laurent Gbagbo - mardi 19 décembre 2006 - Par Présidence

«Ivoiriennes,
Ivoiriens,
Mes chers compatriotes,
Chers amis de la Côte d’Ivoire

Le 2 novembre dernier j’ai dit qu’au-delà de toutes les résolutions adoptées sur la Côte d’Ivoire, c’est à nous, Ivoiriens, qu’il revenait de sortir notre pays de la crise...


Et j’avais promis de tracer avec vous un cadre de règlement de la crise ivoirienne.

Pendant deux semaines, du 07 au 21 novembre, vous m’avez fait des propositions. Je voudrais profiter de mon propos de ce jour pour remercier l’ensemble du corps diplomatique accrédité en Côte d’Ivoire. Je remercie toutes les organisations de la société civile ivoirienne, les confessions religieuses, les chefs traditionnels, les dix neuf régions de notre pays et les communautés étrangères vivant en Côte d’ivoire, qui sont venus au Palais de la présidence de la République pour s’exprimer sur la crise et faire leurs propositions.

Le secrétariat chargé de faire le point de ces rencontres a enregistré 75 discours et 202 textes, sous forme de contributions collectives ou individuelles. Soit au total 277 documents recueillis, contenant 1 478 propositions. Ces propositions concernent le Désarmement, le Gouvernement, les relations extérieures de la Côte d’Ivoire, le processus électoral, l’appropriation du processus de paix par les Ivoiriens, la Réunification du pays, le redéploiement de l’administration et bien d’autres propositions se rapportant notamment à la reconstruction de la Côte d’Ivoire.

Je vous ai écoutés. Le plan que je propose aujourd’hui résulte de ces concertations. Mais il résulte aussi de mon expérience personnelle de ces quatre dernières années de crise. Vos préoccupations sont toutes légitimes. Je les partage entièrement. Les propositions qu’elles contiennent constitueront désormais l’horizon de nos réflexions et de notre action, y compris la nécessité de la formation d’un nouveau gouvernement, pour mener à bien les affaires de l’Etat.

Mais dans un Etat en crise, il n’est pas bon de faire tout en même temps. Nous allons faire aujourd’hui, ce qu’il faut faire maintenant pour avancer, pour la paix, pour la réunification du pays et pour les élections. C’est l’objet de mon message. J’invite chacun de nous, à prendre conscience de la situation de notre pays. J’invite chacun à l’ouverture d’esprit, à la tolérance envers les autres et à la détermination à obtenir la paix pour la Côte d’Ivoire.

Notre pays a été l’objet, depuis que dure cette crise, d’un grand nombre de réunions, sommets de Chefs d’Etat, communiqués, résolutions et accords. Tous ceux qui se sont ainsi penché sur le sort de la Côte d’Ivoire ont proposé des solutions et mis en place des organes pour appliquer ces solutions.

Aujourd’hui, 4 ans et 3 mois après le début de la guerre, aucune des solutions adoptées n’a pu ramener la paix. Ceux qui ont conçu ces solutions ont sûrement voulu bien faire. Ni leur engagement, ni leur compétence ne sont en cause. Ce qui est en cause, à mon avis, c’est le diagnostic. Maintenant, il nous faut aller, nous-mêmes au cœur de nos problèmes, pour trouver les remèdes adéquats.

Ivoiriennes, Ivoiriens,

Tous ceux qui nous ont aidés : Puissances étrangères, Etats amis, Organisations internationales, Personnalités de tout rang, ont fait ce qu’ils pouvaient pour nous sortir de la crise. Nous ne devons pas leur en vouloir de ne pas avoir réussi.

Mais, étant les principaux bénéficiaires de tous ces efforts de paix, nous, Ivoiriens, avons le devoir envers nous-mêmes de parvenir aux solutions définitives, en ayant posé le juste diagnostic de nos difficultés. Devant l’impasse des solutions extérieures, il est temps que les Ivoiriens s’approprient eux-mêmes complètement, le processus de paix.

C’est une vérité simple que chacun a le droit de rechercher pour lui-même son bonheur. Personne, surtout s’il ne propose mieux que nous, ne peut nous contester le droit de rechercher pour nous-mêmes ce qui est bien, c’est-à-dire la paix et la réunification de notre pays.

C’est pourquoi, au nom de l’Etat de Côte d’Ivoire, je propose aux Ivoiriens, mais aussi à la Communauté Internationale, une nouvelle approche.


Ma première proposition est l’instauration d’un dialogue direct avec la rébellion en vue du désarmement et de la réunification du pays.


Les rebelles ont déjà dit, à maintes reprises, pourquoi ils ont pris les armes. Après les différents accords, la Côte d’ivoire a satisfait à toutes leurs demandes. Mais ils n’ont toujours pas dit pourquoi ils n’ont pas encore déposé les armes. Pour nous, tous les accords et toutes les résolutions qui ont été adoptées ne visaient qu’une chose : le désarmement. Tout ce que ces accords et résolutions ont mis à la charge de l’Etat de Côte d’Ivoire pour obtenir le désarmement, nous l’avons fait.

J’entends, au cours de ce dialogue, demander directement à ceux qui ont pris les armes contre leur propre pays de les déposer et de libérer le pays. La nation leur tend une fois encore la main.

Je suis prêt, dès ce soir même, à discuter avec eux. Du reste, s’il ne tenait qu’à moi, ces discussions devraient avoir commencé depuis la semaine dernière. J’avais entamé les démarches en ce sens. Je souhaite que d’ici fin janvier 2007 au plus tard, les discussions soient achevées et qu’elles aboutissent au désarmement, pour que, enfin les élections prévues puissent se tenir.

C’est en vue de cet objectif que je fais d’autres propositions pour avancer.


Ma deuxième proposition c’est la suppression de la zone de confiance.


Au début du conflit en Côte d’Ivoire, il a été instauré, par les forces internationales, une ligne dite de non franchissement allant d’Est en Ouest. Elle était censée, à l’époque, constituer une zone tampon, empêchant les affrontements militaires. Cette ligne de non franchissement, baptisée zone de confiance, est devenue, à la pratique, une frontière intérieure consacrant la partition du pays en deux. Aujourd’hui elle n’a plus sa raison d’être. Les affrontements militaires ont cessé. De part et d’autre, la volonté d’une reprise des hostilités n’existe plus. Les Ivoiriens sont fatigués de la guerre. Ils veulent reprendre une vie normale, circuler librement sur toute l’étendue du territoire.

Il faut donc supprimer la zone de confiance parce qu’elle pose plus de problèmes qu’elle n’apporte de solutions. Elle constitue à l’évidence un obstacle physique à la réunification du pays, à la libre circulation des personnes et des biens et au retour des déplacés. Elle constitue également un obstacle à la reprise normale des activités économiques dans les zones actuellement sous contrôle de la rébellion, à la préparation des élections alors surtout que la possibilité de reprise des hostilités militaires est, je le répète, inexistante.

Les craintes ne sont donc plus justifiées et il faut simplement instaurer la confiance dans tout le pays.


Ma troisième proposition c’est la création d’un Service Civique National.


Je reste convaincu que la crise que nous vivons est aussi, et en grande partie, une crise de l’emploi et de la formation. Elle est également une crise de conscience. La jeunesse ivoirienne a besoin de reconquérir le sens du civisme, du respect de la République et des institutions qui l’incarnent. L’idée d’un service civique national vient donc combler les attentes de ceux de nos jeunes qui, faute de formation et d’emploi, faute d’une haute idée de la République, sont exposés à toutes les tentations, même les plus suicidaires.

Il s’agit de créer un organisme national pour recruter, former, employer ou faire employer toute cette jeunesse souvent désorientée et qui se croit, à tort, laissée pour compte. Personne ne sera exclu. L’opération prendra en compte tous les jeunes de Côte d’Ivoire. Elle concerne bien sûr ceux qui n’ont pas pris les armes mais aussi ceux qui sont actuellement dans la rébellion. Les jeunes filles comme les jeunes gens de toutes les régions sont concernés.

Le Service civique national, dont la mise en œuvre dépend du seul Etat ivoirien peut démarrer immédiatement. Parce que cela dépend uniquement du Président de la République et du gouvernement, nous allons commencer dès à présent là où c’est possible et continuer partout où les conditions seront réunies jusqu’à couvrir tout le territoire national.

J’entends installer un camp de service civique dans chaque région. Les moyens pour y parvenir sont déjà disponibles. Dès la fin du mois de février 2007, nous serons en mesure d’encadrer 40 000 jeunes. Chaque jeune engagé recevra une formation. Il percevra un pécule mensuel, en même temps que son séjour sera pris en charge par l’Etat. Au terme de son service civique, qui va durer 18 mois, il pourra trouver un emploi dans le public, dans le privé ou créer sa propre entreprise. C’est une voie d’insertion des jeunes dans le tissu social. C’est une voie de développement. C’est une voie de la paix.

J’invite donc tous les jeunes ivoiriens qui se sentent concernés à s’inscrire dans les bureaux qui seront ouverts à cet effet.


Ma quatrième proposition est une amnistie générale.


L’amnistie c’est le pardon que, pour retrouver une société plus soudée et plus solidaire, nous sommes obligés de nous accorder. La loi d’amnistie votée en 2003 est aujourd’hui caduque. Il faut une nouvelle loi d’amnistie qui concernera toutes les personnes impliquées. Je vais donc soumettre à l’Assemblée Nationale dans les jours à venir, un projet de loi d’amnistie. Cette loi, comme la précédente, ne couvrira pas les crimes contre l’humanité et les crimes économiques. Nous voulons la paix mais nous ne voulons pas donner une prime à l’impunité. C’est à cette condition que nous pourrons demeurer une nation moderne.


Ma cinquième proposition est la mise en place d’un programme d’aide au retour des déplacés de guerre.


Durant la guerre, de nombreuses familles ont dû tout abandonner pour se retrouver, parfois dépourvues de tout, loin de chez elles. Depuis quatre ans, aucun plan de sortie de crise ne s’est attaqué véritablement à cette question qui ronge notre société. Je propose ce programme comme un préalable au pardon auquel j’invite chacun de nous. C’est un devoir de solidarité que nous avons vis-à-vis de nos compatriotes qui vivent une situation que nul n’a voulu.

Ivoiriennes, Ivoiriens,
Mes chers compatriotes,

Telles sont mes propositions pour sortir notre pays de la crise. Il n’y a pas un ordre dans leur mise en œuvre. Pour chaque point, nous agirons dès que les conditions seront réunies.


L’objectif de l’ensemble de ces propositions, c’est la sortie de la crise par les élections. Je souhaite vivement que les élections aient lieu le plus rapidement possible. Et ce n’est pas un vœu purement personnel :

- D’abord c’est une nécessité pour la modernisation de la vie politique de notre pays. La Côte d’Ivoire ambitionne d’être un Etat moderne .Et dans les Etat modernes, les élections constituent le moyen de régulation des pouvoirs publics. Il n’y a que les élections pour décider de la conquête et de l’exercice du pouvoir d’Etat. Tous autres moyens non démocratiques, comme le recours à la violence sont proscrits.

- Ensuite, c’est une nécessité pour notre économie. La situation de crise que nous vivons aujourd’hui effraie les investisseurs. Tous les investisseurs qui frappent aujourd’hui à nos portes n’attendent que les élections pour s’engager à nos côtés dans le développement de notre pays. Nous devons donc absolument organiser ces élections et les réussir pour donner confiance aux opérateurs économiques d’ici et d’ailleurs.

- C’est également une nécessité pour la stabilité de notre pays et de la sous région. Au niveau intérieur, la crise a entraîné l’impossibilité de libre circulation des personnes et des biens, et une instabilité généralisée de tout le corps social. Il va sans dire que la persistance de cette crise risque de produire des catastrophes sociales plus graves. C’est pourquoi il convient d’y mettre rapidement fin par des élections justes et transparentes.

- Enfin, c’est une nécessité constitutionnelle. Dès lors que les délais constitutionnels pour les élections sont passés, les institutions de la République ne fonctionnent plus qu’en vue des élections. Dans notre système constitutionnel, lorsqu’il est impossible d’organiser les élections à la fin du mandat du Président de la République, les articles 38 et 39 de ladite constitution permettent la continuation du mandat du Président de la République. Afin d’assurer la continuité de l’Etat, le Conseil constitutionnel a déjà étendu ce principe aux autres institutions de l’Etat. Mais, comme le prévoit également la constitution, toutes les institutions ne fonctionnent plus qu’en vue des élections. Nous avons besoin, pour mettre fin à cette situation exceptionnelle, d’organiser les élections.

Nous pouvons organiser l’élection présidentielle dès le mois de juillet 2007.

Je le dis et je le répète, je suis un enfant des élections. Je n’ai pas reçu le pouvoir en héritage. Je récuse tout recours à la force et à la violence pour conquérir le pouvoir politique. J’invite toute la classe politique à abandonner la voie des coups d’Etat et à s’engager sur la voie des élections ; la voie de la démocratie.

La paix est à notre portée. Saisissons-là.

Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !»




samedi, 16 décembre 2006

«Déstabilisation, néocolonialisme - Les jeunesses africaines chargent la France et l’ONU»


Le Matin d'Abidjan — samedi 16 décembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=228517

par
Mireille Abié :

«À
l`initiative du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes, les leaders de jeunesse d`une dizaine de pays africains sont en conclave. Hier, à l`ouverture de ce sommet, qui est à sa troisième édition,les différentes délégations se sont engagées à soutenir la jeunesse ivoirienne dans son combat contre la France.

C`est dans une salle du Palais des Congrès archi comble et dans une ambiance de fête que s`est ouvert hier le troisième sommet des leaders de jeunesses africaines en présence du Président Laurent Gbagbo, de l`ex-premier ministre sénégalais Idrissa Seck, invité spécial du Cojep, "qui incarne l`espoir de la jeunesse sénégalaise", de plusieurs personnalités politiques de haut rang et de l`état-major de l`Alliance des jeunes patriotes. Pour cette rencontre-ci, les jeunes africains ont choisi de jeter un regard sur les résolutions de l`Onu et leur impacte sur la souveraineté des pays africains. Mais avant d`entrer dans le vif des travaux, qui vont s`étendre jusqu`à dimanche, les différentes délégations venues du Ghana, Togo, Burkina Faso, Niger, Sénégal, Gabon, Rwanda, Guinée, Cameroun, Congo et de la RDC se sont d`ores et déjà engagées à épouser le combat des patriotes ivoiriens. Parce que, ont-ils reconnu, "Charles Blé Goudé donne l`occasion à l`Afrique de se battre pour la conquête de sa liberté". C`est donc à juste titre que certains parmi les hôtes du Cojep ont souhaité qu`au sortir de ce sommet, une plate-forme continentale de toutes les jeunesses africaines soit mise sur pied "pour sortir l`Afrique du bourbier". Pour le représentant du Gabon, qui s`exprimait au nom de la jeunesse panafricaine gabonaise, cela s`impose comme une nécessité parce qu`il faut que tous les jeunes Africains " suivent les sillons tracés par ceux de Côte d`Ivoire ". Des propos réitérés par Rodrigue Kpovi du Togo qui, quant à lui, pense que "le combat que mènent les Ivoiriens est celui de toute l`Afrique. Il serait donc suicidaire que nous soyons en marge. Nous sommes avec vous pour la lutte contre l`impérialisme parce que depuis 2002 la jeunesse ivoirienne a démontré que la lutte pour la liberté est possible". Pour le porte-parole de la jeunesse militante et combattante du Congo, l`Afrique qui a trop souffert ne doit plus plier l`échine. "Nous devons nous lever comme un seul homme pour combattre l`impérialisme parce que la victoire est de notre côté, et la Côte d`Ivoire n`est pas à vendre ", a-t-il martelé. Conformément au thème du sommet, l`attitude de l`Onu à l`égard des pays les plus faibles du monde en général et de l`Afrique en particulier a été fortement critiquée. Tous ont reconnu à l`unanimité que ``le grand machin`` en qui l`Afrique avait placé ses espoirs n`est en réalité qu` " un couloir d`intrigues au service des plus forts". Si bien que "elle est devenue une organisation de la honte, tombée encore plus bas depuis qu`elle a condamné des gens qui, les mains nues, se sont opposés aux chars français". Toutes choses qui font que pour Ibrahima Amara de la Guinée, à l`instar de toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l`Onu, " la résolution 1721 a été mal faite parce que la constitution ivoirienne qui est la loi fondamentale est toujours en vigueur. Il est donc inconcevable que le Premier ministre targue des prérogatives constitutionnels du Chef de l`Etat et crée un bicéphalisme au sommet de l`Etat". Pour Quai d`Orsay de la RDC, l`Afrique n`est pas obligé de subir le diktat de l`Onu car "tant que les Etats africains seront souverains, les résolutions de l`Onu, on pourra les appliquer quand on veut et les rejeter quand on veut". Même son de cloche chez Kaly Niang de la Coalition citoyenne du Sénégal qui demande que "l`Afrique soit débarrassée de toutes armées d`occupation étrangères" parce que "ce que nous voulons c`est une nouvelle donne qui commande de ne plus céder une seule once de nos patries à la Fançafrique". Charles Blé Goudé, parlant de l`Onu, a quant à lui martelé que l`Afrique n`a que faire des spécialistes de salons qui pullulent la maison de verre de New York et qui depuis leurs bureaux feutrés prennent des décisions qui engagent la vie de milliers de personnes, sans tenir compte des réalités du terrain. C`est pourquoi, Evelyne Akaba, faisant un appel de pied au Président de la République quant à l`avenir de l`Onuci et la Licorne, a rappelé que "le Soudan a refusé les forces de l`Onu sans que le ciel lui tombe sur la tête". Les participants à ce sommet n`ont pas manqué d`exprimer admiration et soutien au Président Laurent Gbagbo, perçu par tous comme "l`espoir de l`Afrique" du fait du noble combat qu`il mène contre l`impérialisme mais surtout, parce qu`il a eu le courage de "dire non haut et fort à la France". Après les jeunes, le ministre Idrissa Seck, l`hôte de marque du Cojep, a pris la parole pour saluer l`initiative de ce sommet parce que l`heure du réveil de l`Afrique a sonné. Le Président Laurent Gbagbo a quant à lui fait le procès de l`Onu qui, à l`en croire, a besoin d`une reforme structurelle et organisationnelle pour être à la hauteur des attentes des pays les plus pauvres de la planète.


Les coulisses

Paul Kagamé, héros africain
Le président du Rwanda a été vraiment ovationné, chaque fois qu`on évoquait le nom des représentants de la jeunesse de son pays. Le président rwandais qui s`oppose à une cabale de la France a été pratiquement fait héros de la lutte contre le néo-colonialisme.

La jeunesse ivoirienne modèle africain
Standing ovation pour Charles Blé Goudé. Tous les représentants de délégations ont reconnu sa bravoure avant de lui rendre hommage. Cependant, les jeunes africains demandent aux Ivoiriens de rester constants dans la lutte pour édifier la jeunesse africaine toute entière.

Le Sénégal met Banny à sa place
Un premier ministre collaborateur du président de la République et respectueux de la constitution de son pays. Voilà ce que demande la délégation sénégalaise à Charles Konan Banny. A qui ils ont dit : " Ils vous trompent ", parlant de la communauté internationale qui veut faire de Banny l`égal du président Gbagbo.»





jeudi, 07 décembre 2006

«Interventionnisme de Chirac en Côte d’Ivoire et ailleurs - Les Français veulent la vérité»



Le Temps — jeudi 7 décembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=226886 :

Les rébellions surviennent en Afrique francophone, mais elles n’ont pas les mêmes traitements. Au Tchad comme en Centrafrique, l’armée française cherche à les mater aux côtés des autorités légales. En Côte d’Ivoire, c’est plutôt le contraire. Comme quoi, il y a rébellion et rébellion.

cit. Le Monde 06.12.06 — http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-842473@...

«
Edito du Monde Guerre muette :

Le Soudan et le Tchad s'affrontent en soutenant chacun des rébellions dans le pays voisin ; le conflit du Darfour paraît incontrôlable ; ces rébellions débordent en Centrafrique. L'Afrique centrale bascule, de nouveau, dans la guerre, et la France est en première ligne.
Paris avait déjà sauvé le régime d'Idriss Déby lors de l'attaque rebelle d'avril. Depuis dix jours, l'armée française aide les Tchadiens à contrer de nouvelles offensives. Depuis dix jours aussi, les forces françaises interviennent en Centrafrique, là encore aux côtés de l'armée gouvernementale, contre la rébellion. Au Tchad, l'engagement dans les combats est indirect ; en Centrafrique, les soldats français vont au feu, les Mirage tirent sur les rebelles. Dans ces deux pays, Paris se trouve de facto face au Soudan et à une myriade de guérillas.
La première question posée par ces interventions militaires, même sous couvert d'"internationalisation", est celle du rôle de "gendarme" de la France sur le continent noir. Paris est lié, outre l'"accord de coopération militaire", normalement restrictif, avec le Tchad, par des "accords de défense" avec six pays (Centrafrique, Congo-Brazzaville, Côte d'Ivoire, Gabon, Sénégal et Togo). En Afrique centrale, au coeur de la zone des "trois frontières", pourquoi la France se donne-t-elle un rôle de sentinelle ? Cet engagement joue peut-être un rôle stabilisateur. Mais peut-être ne sert-il aussi qu'à défendre des régimes indélicats ou à sauvegarder des intérêts purement français.
La seconde question posée par ces interventions en catimini concerne les Français. Ces dix derniers jours, c'est par des déclarations laconiques à l'Agence France-Presse du capitaine de vaisseau Prazuck, porte-parole de l'état-major des armées, que les nouvelles tombent : "Des Mirage F1 français ont ouvert le feu plusieurs fois au cours des derniers jours", "Un sous-officier français, dont les jours ne sont pas en danger, a été blessé", etc.
Le sommet de l'Etat est muet. Récemment, lorsque Jacques Chirac a pris la plume, ce fut pour assurer le président centrafricain Bozizé que "la France (restait) plus que jamais aux côtés de la Républicaine centrafricaine" ; lorsque Dominique de Villepin a pris la parole, ce fut, à N'Djamena, pour affirmer au Président tchadien Déby qu'il pouvait compter sur "le soutien de la France". Pas un mot aux Français. Pas de déclaration à l'Assemblée nationale. Pas même un communiqué. A l'heure où le débat sur le rôle de la France au Rwanda au début des années 1990, avant et pendant le génocide des Tutsi, ressurgit, où la situation en Côte d'Ivoire se dégrade, où la guerre s'étend en Afrique centrale, le pouvoir politique doit dire aux Français dans quelles guerres leurs soldats sont engagés, et pourquoi. Si une guerre est légitime, il n'y a pas de raison de la cacher. Si elle est illégitime, il n'y en a pas de la mener.
In Le Monde»




Pendant ce temps :


«
Déstabilisation de la Côte d`Ivoire - Chirac prépare un autre coup contre Gbagbo»

Le Temps — jeudi 7 décembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=226877

par
Germain Séhoué

«
Pendant qu’il mate les rébellions tchadienne et centrafricaine (Voir page 3), Jacques Chirac prépare encore un coup contre Gbagbo. Complot dans lequel revient le nom du Général togolais Assani Tidjani, ami de Guillaume Soro.

L'évolution de la rébellion déclenchée contre la Côte d'Ivoire le 19 septembre 2002 a montré l'implication de la France dans la déstabilisation des Institutions républicaines. Malgré tous les accords signés entre les parties pour parvenir à un règlement définitif de cette crise et en dépit de la bonne volonté du Président de la République, les autorités françaises continuent leurs manœuvres de déstabilisation en déployant des réseaux de malfaiteurs.
Il nous revient que le Président français Jacques Chirac a mis en marche un énième plan de déstabilisation de la Côte d'Ivoire. Plan conçu par une cellule de l'Elysée composée de personnalités dont Philippe Douste-Blazi, François Mattéi, Brigitte Girardin, de Bonnecorse et Joubert. Ce n'est un secret pour personne, le quartier général des activités de nuisance contre la Côte d'Ivoire est le 43e BIMA, à Abidjan (Port-Bouët). Un officier français nommé commandant Gouvard, inconnu du fichier officiel de la Licorne est le coordonnateur de toutes les opérations. Des Ivoiriens du bloc rebelle transmettent des informations sur le Président ivoirien et son entourage au Commandant Gouvard.
Comme les autres plans, l'objectif de celui-ci est l'élimination physique du Président ivoirien, afin que Jacques Chirac puisse avoir le champ libre et placer celui qu'il veut à la tête de la Côte d'Ivoire. L'exécution du complot est prévue avant la date du 10 janvier 2007. Les concepteurs de l'opération estiment qu'au-delà de cette échéance, le Président Chirac, pris dans l'étau de l'élection présidentielle française, ne pourra plus engager la France à quoi que ce soit, au plan international.

La main du Général Assani Tidjani

Deux mercenaires commis pour l'exécution du coup contre le Président ivoirien seraient Patrick Legrand appelé le moustachu et Philippe Renard. Ces deux mercenaires qui auraient pour interlocuteur direct le Général Assani Tidjani (ancien ministre de la défense du Togo) seraient basés à " l'hôtel du 2 février " de Lomé (Togo). Le second interlocuteur serait membre de gouvernement dans un pays de la sous-région. Le Général Assani Tidjani vient d’affirmer, dans une interview accordée au confrère Nord Sud quotidien, n°00466 des samedi 2 et dimanche 3 décembre 2006, qu'il offre ses compétences à la rébellion ivoirienne.
Une société basée au port de Lomé, convoierait régulièrement du matériel de mobilité et des armes aux rebelles ivoiriens via le Nord du Togo, grâce à la collaboration diligente d'une dame bien connue du Général Assani Tidjani et avec la complicité de M. Yendoubé, un Togolais travaillant dans la communication.
Les principaux chefs du bloc rebelle et l'actuel Premier ministre ivoirien seraient tous au courant de ce plan. Ils en suivent d'ailleurs le déroulement sur le terrain, non sans quelques divergences d'intérêt en leur sein.
Spéculant à partir de l'hypothèse de la disparition du Président Gbagbo, ces responsables du bloc rebelle ne souhaiteraient pas que Charles Konan Banny dirige la transition. Selon eux, ce dernier pourrait être privilégié à l'échéance et passer Président de la République un jour. Ils auraient donc proposé le Général Doué. Ayant perçu le jeu, Banny aurait alors décidé de jouer le rapprochement avec le Président Gbagbo. D'où le sens du tandem. Mais le tandem ne plaît pas à Chirac qui aurait pris la décision de ramener Banny dans le jeu macabre. C'est ce qui explique les défiances répétées du Premier ministre à l'égard du chef de l'Etat, depuis l'adoption de la Résolution 1721.
Depuis quelques jours, le maître à penser de l'Elysée et les membres de sa cellule, auraient demandé à Guillaume Soro de prendre des mesures dans son armée. Il s'agit de montrer aux Ivoiriens la détermination des rebelles à proclamer leur République. Ainsi, le Président ivoirien irrité par les actes de défiance, prendrait des mesures impopulaires pouvant occasionner des violences dont la Licorne se servirait comme prétexte pour entrer en scène. L'Elysée aurait également actionné le Général Doué afin que ce dernier contribue à entretenir la confusion et la peur parmi la population. Cette double action aurait pour objectif de présenter le Président Gbagbo comme l'obstacle N°1 à la paix. Dans ce schéma, l'Elysée ne fera pas la moindre déclaration pour condamner les actes de défiance de la rébellion. Est-ce pour joindre l'acte à la parole de Chirac que Guillaume Soro vient de publier des décisions de réorganisation de son armée et de nomination de responsables et que des déclarations se font au nom du Général Doué ?

L'application de la consigne élyséenne

Pour sûr, ce n'est pas la première fois que Guillaume Soro défie la communauté nationale et internationale, appuyé par la France de Chirac. Le 24 juillet 2005, à quelques jours (31 juillet 2005) de la date du pré-regroupement, et au cours d'une cérémonie organisée à la place du Carnaval de Bouaké, en présence des autorités de la Licorne, Soro a élevé ses combattants au grade supérieur. Ainsi, les colonels Soumaïla Bakayoko et Gueu Michel ont été élevés aux grades de Général de brigade ; les colonels Bamba Siniman et Kadioula ont été nommés colonels majors ; les sergents Chérif Ousmane, Losséni Fofana, Koné Issiaka dit Wattao, Koné Zakaria, Diarrassouba, Ouattara Morou, Touré Hervé dit Vecho et Deli Gaspard ont été nommés commandants ; les commandants de zones ont été élevés au grade de lieutenant et tous les militaires de rang promus caporaux.
Voilà donc comment la France chiraquienne veut porter l'estocade au régime en place, avant que tout lui échappe.»




lundi, 04 décembre 2006

Gbagbo met en garde le GTI



«COMMUNIQUE N° 10 DU 3 DECEMBRE 2006
GBAGBO MET LE GTI EN GARDE

(04-decembre-2006) (Source: www.macotedivoire.info
http://www.macotedivoire.info/alaune.php?action=lire_mess...)



Le Groupe International de Travail (GTI) mis en place par L’ ONU pour superviser le retour de la paix en Côte d’Ivoire, se positionne désormais comme le véritable fauteur de troubles en Côte d’Ivoire. C’est ce que vient de dénoncer le Président de la République qui entend, à tout moment, prendre les dispositions qui s’imposent pour mettre fin à la mascarade de Pierre Schori et ses amis…
Le Groupe de travail international a tenu le vendredi 1er décembre 2006 sa onzième réunion sur la situation en Côte d’Ivoire. Au terme de ses délibérations, cet organe de suivi du processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire a publié un communiqué dont il n’est pas nécessaire de revenir sur le contenu.

Il suffira seulement de dire que le Groupe de travail international n’a pas varié dans sa volonté exprimée dès sa première réunion d’empêcher le fonctionnement des institutions que la République de Côte d’Ivoire s’est données et de méconnaître la Constitution et les 1ois ivoiriennes.

En effet :

Dès sa première réunion tenue à Abidjan le 8 novembre 2005, le GTI a publié un communiqué dans lequel il avait donné au Premier ministre le pouvoir de désignation et de révocation des responsables de l’administration civile et militaire, le tout en violation de la Résolution 1633.

Dans le communiqué en date du 15 janvier 2006, publié à l’issue de sa troisième réunion, le GTI a écrit que “ le mandat de l’Assemblée nationale qui a expiré le 16 décembre 2005 n’a pas à être prolongé”.

Dans le communiqué en date du 8 septembre 2006, publié avant l’adoption de la Résolution 1721, le GTI a découvert des obstacles à la conduite du processus de sortie de crise donc une “dualité institutionnelle ” en Côte d’Ivoire et écrit que le Premier ministre devait nommer aux emplois civils et militaires. Et pour lever ces obstacles, le GTI a demandé à l’ONU la subordination de la Constitution et des lois ivoiriennes à la Résolution en préparation.

Or tout le monde sait depuis le 2 novembre 2006, date de l’adoption de la Résolution 1721, que le GTI n’a pas été suivi et que le projet de Résolution que le Groupe de travail a inspiré a été rejeté en l’état, le Conseil de sécurité ayant affirmé la souveraineté des Etats membres et la primauté de la Constitution et des lois nationales sur les instruments internationaux, y compris sur les propres résolutions de l’ONU. Cette position de l’ONU a été bien accueillie par le Président de la République qui a déclaré que tout ce qui est contraire à la Constitution ivoirienne et aux lois nationales ne sera pas appliqué en Côte d’Ivoire.

C’est donc tout à fait vainement que 1e GTI tente de contourner la réalité juridique et politique en Côte d’Ivoire en recommandant que les parties ne puissent “se prévaloir d’aucune disposition juridique pour faire obstacle au processus de paix”.

A quoi serviraient dans ces conditions toutes les modifications législatives et à caractère constitutionnel, effectuées par le Président de la République et les députés quatre années durant, à la demande de la Communauté internationale ? Le Président de la République saisit cette occasion pour dénoncer l’appel et les encouragements à la violence contenus dans le point 3 du communiqué final du GTI.

En effet, à l’appel du Premier ministre à troubler l’ordre public contenu dans sa déclaration lue le lundi 27 novembre 2006 et soutenue par le bloc rebelle, des manifestations de rue ont eu lieu à Abidjan et dans quelques villes de l’intérieur du pays. Celles-ci ont entraîné la mort d’une personne au moins, de nombreux blessés et causé de nombreux dégâts. Le GTI, à la surprise générale, déclare comprendre cela, au lieu de prononcer une condamnation, même de principe.

Le Président de la République fait savoir qu’il informera le Secrétaire général de l’ONU, les membres permanents du Consei1 de sécurité et toutes les Instances de l’Union africaine, de ces graves dérives du GTI contraires à l’esprit et à la lettre de la Charte des Nations unies. En tout état de cause, ces appels du GTI à la violence et les menaces de sanctions individuelles qu’il brandit rituellement font la preuve de l’incapacité de cet organe de suivi à innover dans la recherche de solutions.

Cette attitude du GTI confirme la conviction du Président de la République que c’est aux Ivoiriens eux-mêmes qu’il appartient d’élaborer une solution interne de sortie de crise, dans le respect de la Constitution et des lois qu’ils se sont données.

DESIRE TAGRO
(Porte-parole de la présidence de la République)»