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vendredi, 31 décembre 2010

404 (sur n.obs.com)

 

Avant les voeux pour la nouvelle année, info : je découvre après ma brève pause sans Internet que mon blog ouvert récemment, "ter repepetita" sur nouvelobs.com est déjà parti en 404 :

http://unebourriche.blogs.nouvelobs.com/ ;

http://blogs.nouvelobs.com/search.html?tag_name=delugio&a...

 

Les articles partis en 404 : ici.

 

La suite ici :

 

Parlant de "coupures"... Pour info, la RTI est "coupée" régulièrement par "Intelsat", qu'elle paye pourtant pour la diffuser. La RTI en direct ici :

 

 

Dorénavant toutes les notes et tous les commentaires : ici ou ici (sachant que la disparation totale de tout blog "delugio" sur n.obs ne serait pas surprenante). Telle est la liberté de la presse et des opinions dans les pays où l'on fustige les seules voix alternatives au matraquage obligatoire...

Posts de "Ter repetita" (sur n.obs.com) partis en 404

 

25.12.2010

Et... Joyeux Noël à toutes et à tous !

Et par dessus-tout,

éviter l'étape guerre

 

 

Pause Noël jusqu'à fin 2010...

 


23:49

 

24.12.2010

Les fossoyeurs de la Côte d'Ivoire

 

Article sur le blog Saper Aude via le blog Etc.

 

Souvent des pays éprouvent le besoin d’inviter des tiers à les accompagner dans le processus électoral. Pour observer, valider s’il le faut, et parfois même départager quand telle disposition est expressément convenue entre les parties en lice. Or donc de mémoire d’homme aucun peuple, sauf à y être contraint, n’a accepté de céder sa souveraineté au point d’autoriser ladite tierce partie- au demeurant étrangère- de se substituer aux institutions consacrées par sa Loi fondamentale. C’est la Constitution, et elle seule, qui produit le droit. Et non pas une supra-autorité internationale, quelque crédit qu’on lui reconnût. En matière d’élection le dernier mot revient, en cas de litiges, à la Cour suprême ou, pour le cas de la Côte d’ivoire à la Cour constitutionnelle. L’arrêt de cet organe est péremptoire et sans appel advenant même qu’il se fut trompé. Dura lex sed lexla Loi est dure mais c’est la loi !


C’est toutes ces subtilités, pourtant à la portée de tout diplomate en herbe, que le représentant de l’Onu en Côte d’Ivoire semble n’avoir jamais comprises. Des trois choses l’une : le sieur Youn-jin Choi a été totalement dépassé par des événements à l’aboutissement desquels il n’était pas préparé ; ou bien était-il en service commandé : valider vaille que vaille et coûte que coûte la victoire d’Alassane Dramane Ouattara somme toute le choix de l’Occident ; ou alors s’est-il senti, en toute bonne foi "investit d’une mission" humanitaro-messianique, à savoir sauver le pauvre peuple ivoirien en mettant de facto "sous tutelle onusienne" les institutions du pays.


Au vrai nul, ne serait-ce que par compassion, ne souhaite au commettant de Ban-Ki-Moon de s’être laissé emporter dans une telle dérive néocolonialiste. Mais son empressement, et les médias internationaux avec lui, à certifier les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI), que venait cependant d’annuler la Cour constitutionnelle, laisse perplexe. C’est un Youn-jin Choi manifestement ulcéré qu’on a vu revendiquer avec aplomb son inamovible statut acquis de droit divin : Certificateur je fuscertificateur je demeure !
Un surprenant zèle qui confine à la profession de foi ; sinon qu’à la naïveté…


Qu’on se rappelle seulement : En 2000 c’est la Cour suprême des États-Unis qui trancha en faveur du candidatGeorge W. Bush face à Al Gore dans une présidentielle litigieuse. Aucune instance étrangère ne s’opposa publiquement à ceci que tous, tout bas, désapprouvèrent. De ce même pays on sait aussi qu’il a considérablement affaibli l’institution du Tribunal Pénal International(TPI) en refusant d’y souscrire ; au motif qu’aucune juridiction étrangère n’est qualifiée pour juger des citoyens américains. Ce qui ne les empêche pas d’être "déçus" que les pays africains n’exécutent pas les arrêts de ladite cour ; précisément en ce qui concerne le mandat d’arrêt visant le Soudanais Omar El-Béchir par une juridiction dont ils se défient eux-mêmes.


Mais les États-Unis ne sont pas à un paradoxe près…


Or donc que dire de l’Union européenne et de leurs médias qui se sont précipitamment engouffrés dans la brèche ouverte par Youn-jin Choi comme si l’une et les autres n’attendaient que cela : le "feu vert" de l’Onu en Côte d’Ivoire(ONUCI). Une diligente prise de position qui ne peut que prêter à suspicion. Et qui a jeté le peuple ivoirien dans la confusion.


Ce genre d’ingérence, qui dit son nom, a été à l’origine de la radicalisation de bien des pays.

A titre de comparaison, au même moment en Guinée-Conakry voisine, les protagonistes de l’élection présidentielle ont patiemment attendu l’arbitrage de la Cour Suprême- qui entendait les doléances et récriminations de l’un et l’autre candidat- et se sont ralliés à son verdict !
Si cette cour a affirmé les résultats de la CEI guinéenne, c’est qu’elle avait également le pouvoir de les infirmer. Une logique qui tombe pourtant sous les sens; mais pas pour tous, à l’évidence.



Faites ce que je vous dis de faire


Mais ne faites surtout pas ce que je fais ». Tel semble être le leitmotiv de la communauté internationale à l’endroit d’Abidjan. En France, pays qui se pose aujourd’hui en porte-voix (ou porte-flingue) à la dissidence deLaurent Gbagbo, aussi bien les juges de la Cour suprême que le président de la Cour constitutionnelle sont nommés par le chef de l’État. Autre fait : hors de France qui s’étonne de ce que Nicolas Sarkozy se soit arrogé le droit de nommer le président de France Télévisions ?


Au Canada le Premier ministre nomme aussi bien les juges, les sénateurs et même le Gouverneur-général. Cette personnalité, qui représente la monarchie britannique au Canada, y est d’office le chef de l’État et des armées…
De nombreux autres pays tous réputés démocratiques sacrifient au même procès quant à la nomination des juges ainsi que des hauts dirigeants des instances publiques sans que ceci ne constitue sujet à débats sur la scène internationale. Car c’est une pratique courante et somme toute banale. Seuls ceux qui aujourd’hui croient gagner à la diaboliser affichent leur vertu offensée dans une hypocrite indignation digne de grands tragédiens. Autrement d’où vient-il que cette prérogative soit réservée aux uns mais pas aux autres ? L’on peut légitimement se demander si la communauté internationale aurait tant rué dans les brancards s’il s’était agi de la Guinée-Bissau, du Vietnam, du Costa-Rica ou du Rwanda…


Mais la Côte d’Ivoire, pour son malheur, est "un pays qui compte" en Afrique et dans le monde. L’occasion ne se présentera peut-être pas de si tôt d’installer à sa tête quelqu’un- Ouattara fut un haut-cadre du Fonds monétaire international(FMI)- qui a l’habitude d’obtempérer aux injonctions de l’Occident. A contrario Gbagbo est vu par tous comme un "empêcheur d’assujettir en rond".


Mais déjà la suspicion point dans les rangs même des partisans de Ouattara. Dans un reste de sursaut patriotique d’aucuns parmi eux s’interrogent sur l’indépendance dont jouirait un président qui devrait tout à l’Occident. Des relents de soumission, de compromission et de collusion entament inexorablement chaque jour le socle sur lequel tente de s’élever la stature de leur candidat. En jouant l’opportune carte de la communauté internationale contre les institutions de son propre pays Alassane Dramane Ouattara réveille les vieux démons de "l’ivoirité" que dressa jadis devant lui son actuel allié Henry Konan Bédié. C’est ce dernier qui, en faisant douter de sa nationalité ivoirienne, le disqualifia de toute participation à une élection présidentielle. Jusqu’à ce que Laurent Gbagbo refermât cette boite de pandore permettant ainsi à Ouattara d’être enfin candidat à la controversée présidentielle qui semble tenir le monde entier en haleine.



Les fossoyeurs de la Côte d’Ivoire


Aujourd’hui c’est devenu un secret de polichinelle qu’Alassane Ouattara ne fut pas étranger à la guerre civile qui consacra une décennie durant la partition de la Côte d’Ivoire en deux entités dont les traces demeurent encore vivaces. Dans les esprits et sur la réalité géographique. Puisqu’il ne s’en cache réellement plus- il n’a de cesse de brandir le spectre de la rébellion s’il n’obtient pas gain de cause- on peut craindre qu’il n’hésite pas à déclencher à nouveau la lutte armée. Il tient à le faire savoir à demi-mots, il évoque sans le dire le tragique précédent qui plongea le pays dans la désolation. Il tient à récolter les bénéfices qui sont rattachés à la guerre.


Il présente aux Ivoiriens le choix entre lui et le chaos. Mais cette fois-ci Ouattara dispose de l’aval, et peut-être déjàdu soutien logistique de la communauté internationale, pour ce faire.


On peut aisément imaginer les fossoyeurs de la Côte d’Ivoire savourant enfin leur vengeance sur Gbagbo ; triomphant sans états d’âme et surtout sans péril aux antipodes des souffrances que seuls les Ivoiriens appréhendent. Ils pensent avoir démontré avec suffisance sinon qu’avec mépris que les institutions "pseudo-démocratiques" des pays africains doivent demeurer subordonnées à la volonté de la communauté internationale. Une façon de remettre au gout du jour l’anecdotique incapacité des populations obscurantistes africaines de se prendre en charge. Alors même qu’une nouvelle génération de dirigeants du Continent, dont Laurent Gbagbo, s'applique à faire oublier ce caricatural déterminisme. Avec le risque que ceux que cela dérange leur tombent dessus à bras raccourcis. Mais c’est le prix à payer, autrement il faut encore courber l’échine…


Le plus troublant dans cette saga c’est qu’Alassane Ouattara acquiesce à l’idée que les institutions de son pays soient considérées comme désuètes puisqu’elles ne lui offrent pas le pouvoir promis par des instances plus…éclairées. L’Histoire, hélas, lui sera comptable de cette posture- suspecte désinvolture vis-à-vis d’un peuple dont on se réclame- qui rappelle par trop l’allégeance de certains leaders africains au colon qui leur "accorda" l’indépendance.


La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui ne mérite pas telle injure. L’Afrique refuse cette imposture.


EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ

14:10

 

Côte d'Ivoire - Les longues dents des jeunes loups

Article sur le blog Saper Aude via le blog Etc.

 

Guillaume Soro et Charles Blé Goudé ont longtemps joué à se faire peur, ainsi que tout Ivoirien le sait. L’anecdote fait remonter leur inimitié aussi loin qu’à l’époque où ils étaient étudiants à l’Université, à Abidjan. Que le fait soit vrai ou faux, il demeure que l’ambition politique qui dévore chacun est née et s’est accrue dès leur première passe d’armes. Car il y eut bien cette première fois où leurs chemins se croisèrent et se séparèrent. Avec la tenace promesse de croiser à nouveau les fers « quand on aura trente… » ainsi que le dit la chanson ! Et ce temps semble être venu, un temps dont il faut souhaiter qu’il soit seulement celui d’une confrontation ; et non point celui de la déflagration. Parce qu’entretemps Soro a d’ores et déjà engagé toutes ses (dernières) forces dans l’épreuve comme s’il n’avait plus rien à perdre. Or donc de l’autre côté on voit un Blé Goudé serein- il détient un portefeuille, lui, et annonce qu’il veut mettre les jeunes au travail- tout le contraire de ce qu’il a toujours été. Le ton s’est inversé, l’agitateur n’est plus Blé Goudé, le modéré n’est finalement plus Soro. La roue parait avoir définitivement tourné.

Les statures et les statuts semblent avoir désormais été changés. Ils étaient interchangeables, les deux hommes se valant jusque dans la réalité de ce jeux des rôles. Mais on comprend que Soro ait été surpris, lui qui se croyait à tort supérieur à son éternel rival. À croire qu’il aura perdu son temps sans vraiment rien comprendre, ivre de gloire dans sa "tour d’ivoire", cette "Primature" qui lui sort par tous les pores telle la marque du sot. ! Les deux jeunes loups de la scène politique ivoirienne se font aujourd’hui face, cependant qu’en arrière les deux véritables sphinx (Gbagbo et Ouattara) s’observent en chiens de faïence. Ils ont chacun distribué toutes leurs cartes et attendent beaucoup des "As"- ou plutôt des "Jokers"- qui s’escriment en ce combat singulier annoncé de longue date. Mais dans cette joute épique Soro, qui détenait déjà le pouvoir, a été à son détriment trop tôt jeté dans l’arène politique. À trop vouloir préparer le terrain pour Ouattara- raison pourquoi il évoluait obséquieusement auprès de Gbagbo- il s’est brûlé les ailes. Il l’aura désormais difficile pour prendre un nouvel envol. Gbagbo y veillera, il faut le croire. Quant à Charles Blé Goudé, bien qu’ayant fait la preuve de sa loyauté en militant avec un rare zèle, son mentor n’a jamais voulu le voir servir dans le gouvernement Soro. Comme s’il voulait le protéger de toute velléité de compromission. Goudé, pourtant combattant aguerri, était gardé en réserve pour des temps…plus tumultueux. Ces temps- on y est désormais- tout porte à croire que Gbagbo les subodorait, ou que du moins il les appréhendait. Il n’ignorait pas qu’il logeait au milieu de lui le loup (Soro) et se doutait bien qu’à la première occasion- les élections qui se profilaient- ce fauve qui ne savait plus cacher ses dents trop longues chercherait à ne faire qu’une bouchée de lui. Ceci rappelle" la trahison" d’un certain Sarkozy au profit de Balladur face à Chirac. Soro rêve peut-être d’un scénario semblable qui le porterait au pouvoir suprême dans un proche avenir. Avec ou sans Ouattara. De préférence sans celui-ci. Le modèle français, le "modèle Sarkozy", existe pour l’encourager dans cette voie.

Sauf qu’en Côte d’Ivoire telle chose est loin de survenir : il y a toujours Ouattara, Bédié, et trop de prétendants au trône pour que Guillaume Soro ne réussit jamais à les supplanter. Contrairement à ce qu’il croit secrètement il n’est pas le mieux placé pour diriger la Côte d’ivoire dans la prochaine législature. Surtout que rien n’empêche que Gbagbo- qui vraisemblablement finira l’actuel mandat en dépit de tous et de tout- peut toujours se succéder à lui-même, retardant encore les aspirations des uns et des autres. Soro passerait alors son tour.
Et plusieurs autres tours avant d’affronter…Charles Blé Goudé !


Redistribution des cartes

Laurent Gbagbo vient enfin d’abattre la carte qu’il dissimulait dans sa manche. En nommant Blé Goudé au ministère de la jeunesse il compte sur l’influence de ce dernier sur cette incontournable force que son rival et lui appellent maintenant ouvertement à la rescousse. La jeunesse ivoirienne est assidument courtisée par les deux leaders pour manifester, ou pour contrer les manifestations du camp adverse. Cette jeunesse constitue aujourd’hui la pièce maitresse de la stratégie des "deux présidents". C’est son ardeur au bénéfice de l’un ou l’autre adversaire qui fera la différence bien plus que les imprécations et les interventions intempestives de la communauté internationale. Et d’ailleurs, contre cette posture d’un âge que l’on croyait révolu, de plus en plus de voix s’élèvent pour les dénoncer comme une honteuse ingérence. Menaces et ultimatums ne sont là que pour rappeler ce donné : la communauté dite" internationale" ne regroupe qu’un agrégat de bien-pensants, tous occidentaux, et qui peine à faire entendre raison à l’Iran des Mollahs, à la Corée du Nord et à la Birmanie, courbant l’échine devant la Chine, insultée au quotidien par Hugo Chavez le Vénézuélien ! Ce Tribunal post-colonialiste, ce groupe de procureurs et des proconsuls pénétrés de Vérité ne portent généralement la charge que sur les Africains dont regorgent les cellules duTribunal pénal International(TPI). Comme s’il ne se passait rien dans les territoires occupés de la Palestine, comme s’il ne s’est jamais rien passé à Guantanamo et Abou Graïb. À ce moment même Hashim Thaçi, ancien leader politique de l’Armée de libération du Kosovo(UCK) et actuel premier ministre de cette entité livrée clef en mains par la communauté internationale, fait les frais d’un rapport du Conseil de l’Europe.

Dick Marty, un Suisse membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, l’y accuse d’avoir protégé des réseaux criminels liés à l’UCK, se livrant à des trafics de drogue et d’organes (sur des Serbes et des Albanais). « Les grandes puissances- c’est-à dire la communauté internationale- connaissaient l'existence d'un trafic d'organesmais ont fermé les yeux », ajoute-t-il en substance. Les vertueuses indignations de ladite communauté internationale sur un sujet aussi grave ont sans doute été couvertes par le crépitement des armes automatiques à Abidjan !Pis, et à la honte de l’Afrique, il ya la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest(CDEAO) et l’Union africaine (UA) enrégimentées, peut-être également sous la menace et les ultimatums, pour cautionner une position qu’elles ne tiennent pourtant pas à l’égard du Soudanais Omar El- Béchir. Ce dernier serait-il vraiment plus…fréquentable que Laurent Gbagbo ? Mais ce qui prête le plus à rire, dans le drame, c’est la sortie de Raïla Odinga, premier ministre du Kenya, dernier pays où l’on vit El-Béchir se pavaner en toute liberté. Or donc on sait qu’Odinga ne doit d’être à son poste qu’à la faveur d’une effusion sanguinaire. D’ailleurs une instruction judiciaire du TPI est actuellement ouverte en rapport avec des massacres perpétrés par son camp et celui de son rival de président sur les populations civiles…

Quant à Nicolas Sarkozy, affairiste invétéré et avéré, il lui faudra plus que la Côte d’Ivoire pour faire oublier les révélations sur ses liens troublants avec l’héritière de l’Oréal, la veuve Béthencourt. Mais pas seulement : pour fidéliser le vote de l’extrême-droite, ce fils d’immigré hongrois n’a pas hésité à jeter le discrédit sur le pays d’adoption de son père. Le monde entier a assisté révulsé, et il y a seulement peu, aux pratiques racistes dont ont été victimes les Rroms (ou "Gens du voyage") en France. Voilà un donneur de leçons dont la commissaire aux droits de l’homme de l’Union européenne (UE) a vertement tancé la moralité.

Ils sont désormais légion, en Afrique comme en Occident, à tenter de se refaire une nouvelle virginité sur le dos de Laurent Gbagbo. Alors même que le président ivoirien ne devrait répondre de rien devant le retour en force de l’impérialisme occidental des vieux temps, et de ses vassaux africains en mal d’amour et de légitimité. L’Occident tient si peu en estime les Ivoiriens et les Africains qu’il est décidé à mépriser pour une énième fois leurs "institutions corrompues". Afin de réinscrire au feuilleton son influence sur le continent noir. Aussi pour dire le droit en lieu et place des institutions locales, pour imposer un statu quo qui n’aurait jamais du changer à leurs yeux, pour créer un dangereux précédent dont aucun leader africain à l’avenir ne pourrait se libérer, pour que dans l’esprit de la jeunesse africaine soit prêté à confusion l’entendement entre souveraineté nationale et souveraineté internationale ! Pour faire croire que c’est l’Occident qui détiendrait la première et dispense la seconde à sa guise. Et que hors de la volonté occidentale- la communauté internationale- il n’y a point de salut !


Un pays sans Soro

Cette tragédie que la communauté internationale alimente sans états d’âme ne devrait profiter in fine qu’à Soro, le seul qui aurait tout à perdre si Ouattara et Gbagbo parvenaient à un accord.

Car le fait n’est pas exclu. Sauf méprise, Laurent Gbagbo n’obtempérera probablement pas aux injonctions des Occidentaux et des leurs affidés de la CDEAO et de l’UA, parmi lesquels on trouve des dictateurs notoires et des repris de justice. Alassane Ouattara est assez intelligent pour s’en douter même s’il espère fortement le scénario inverse. Mais il est également soucieux de la néfaste image que son adoubement par les étrangers laisserait sur une grande partie des Ivoiriens. Il pourrait donc être tenté de saisir la main tendue par son rival. Quant à Henry Konan Bédié, que l’on entend de moins en moins, il en est sûrement à se demander ce qu’il fait au milieu de cette galère. La neutralité après le premier tour du scrutin n’aurait-elle pas mieux valu pour lui en définitive que cette dernière sortie politique ratée et associée à la débâcle que vit actuellement le pays. Celle-ci n’eut-elle pas pu être évitée s’il s’était abstenu de supporter Ouattara ? Une question qui doit tourmenter ses nuits et celle d’Henriette sa femme.

Au vu de tout, le sort de la Côte d’ivoire serait différent- et forcément meilleur- sans Guillaume Soro dans le décor. Son ambition est telle qu’il finira par se détourner de Ouattara quand ce dernier ne fera plus son affaire. Qui a bu boira. Il connait désormais le goût du pouvoir et ne voudra jamais plus que, tel le vampire pour le sang, s’abreuver à cette source vitale. Gbagbo le connait bien. Advenant une nouvelle partition du pays Ouattara n’y gagnerait rien, Soro, à la tête de ses milices des Forces nouvelles n’aurait aucun intérêt à partager un pouvoir qu’il peut détenir seul. À Ouattara de savoir s’en défier à temps en assurant ses arrières. Car lorsque Soro, qui est d’ores et déjà dans la position du kamikaze, verra son avenir politique bouché par des tractations le laissant hors-jeu il sévira.

On verra alors l’ange déchu vouloir entrainer dans sa perte tout le peuple ivoirien dans un marasme indicible. Il y est fermement décidé, même s’il ne détient pas le destin du peuple ivoirien entre ses dents de loup. Il appartient aujourd’hui à Gbagbo et Ouattara d’arrêter les velléités destructrices de cet homme. Guillaume Soro est dangereux pour la Côte d’Ivoire.

Gare à qui le soutient et l’encourage dans ses sombres desseins.

Comme tout éléphant, la Côte d’ivoire a la mémoire longue.

EMERY UHINDU-GINGALA

14:09

 

Guerre et Paix

 

Lu sur le blog "Crise Ivoirienne - ou comment l'ONU prend la démocratie en otage"

 

Pourquoi faire la guerre puisqu’il faudra bien finir par faire la paix ? Voilà une question que le gouvernement de la république du Golf ne semble pas se poser, tant la politique de Ouattara est ancrée depuis des années dans la violence. Cette politique s’appuie sur trois éléments récurrents que l’on voit ressurgir ces derniers jours.

Le charnier
Avec Ouattara, tout commence et se termine par un charnier. D'abord le charnier de Yopougon en 2000, médiatisé à souhait par la fidh et rsf, dont l’enquête qui n’aboutira pas ne sera pas parvenue à écarter la thèse gênante d’une manipulation de la part du RDR. On stigmatise déjà les « médias de la haine » pro-gouvernementaux à grands coups d’obscures ONG telle que « prévention génocide » pour laquelle la Côte d’Ivoire est une aubaine. C’est dans ce cadre, en 2001, qu’est produit le film de benoit Scheuer «Côte d’Ivoire, poudrière identitaire» , dont la scène du charnier attribuée à un supposé massacre en Côte d’Ivoire avait été tournée au Rwanda. C’est grâce à ce génocide virtuel qu’Alassane Ouattara recrute ses rebelles.

Le rebelle
Dans l’incapacité de se présenter à l’élection présidentielle avant que le président Gbagbo ne lui permette en 2005, Ouattara ne pouvait concrétiser son ambition que par la violence. Il finance une rébellion armée dont les cadres sont les gardes du corps des cadres du RDR qui parvient à prendre le Nord de la Côte d’Ivoire en 2002. Cette fois ci, le massacre des gendarmes perpétré par les rebelles est bien réel. Il n’empêche que Ouattara maîtrise déjà les rouages des médias, et sa rébellion apparait héroïque aux yeux des journaux français acquis à sa cause. Sa propagande n’a pas changé. Il suffit de lire l’Est –Républicain du 17/12/2010 pour retrouver la figure du rebelle héroïque :

Le visage enduit de cirage noir, les cheveux enserrés dans un filet retenu sur la nuque, la poitrine bardée de cartouchières, son fusil-mitrailleur équipé de deux chargeurs scotchés ensemble, son couteau de commando sur la cuisse, il monte au front en faisant le signe de la victoire. Ce «Rambo» africain, militaire des Forces Nouvelles (ex-rebelles du Nord), qui constituent la garde rapprochée du président élu Alassane Ouattara, veut en découdre. Il pense qu’il sera facile de faire fuir l’armée régulière, embusquée avec ses blindés au-dessus de l’hôtel du Golf, en bordure de la lagune Ebrié, au cœur d’Abidjan. Comme certains de ses camarades, il pense peut-être que les balles ne peuvent pas le traverser. « Les balles arrivent sur nous mais elles ne rentrent pas, alors on avance, on avance et, en face, ils fuient, ils ont peur », confie un militant pro-Ouattara, les yeux brillants. En Afrique, la réalité des choses se mélange avec la pensée magique. Après un feu nourri, échange de rafales de mitrailleuses et de roquettes, tirées au RPG, à genoux dans les buissons, les premières victimes tombent de part et d’autre. Ce « Rambo » dont l’histoire ne retiendra pas le nom, attaquant au cœur vaillant cinq minutes plus tôt, a reçu une balle en plein ventre. Quatre soldats le traînent dans la poussière. Il ne crie pas, ne se plaint pas, ses mains crispées sur la blessure qui pisse le sang. Mais son regard s’affole. En quelques minutes, il meurt.

La mort. Dominique de Villepin a eu beau baptiser la rébellion « Force Nouvelle », la violence est son seul mode d’expression, la mort son aboutissement. Dans la zone nord où règne pillage et prébende, c’est par une extrême violence que la rébellion fait régner sa « justice ». En organisant les marches du 16 et du 17 décembre, Alassane Ouattara avait prévu d’envoyer à la mort les jeunes du PDCI-RDA en les envoyant en première ligne contre les FDS gouvernementaux tandis que les rebelles armés ouvriraient le feu. Les jeunes du RDA n’ont pas marché, et ce sont ses rebelles que Ouattara a dû sacrifier pour alimenter son prochain charnier mensonger à grand renfort de propagande. C’est encore la guerre que le premier ministre de Ouattara souhaite pour la Côte d’Ivoire, la mort pour cadeau de Noel aux ivoiriens tandis qu’il s’offre une publicité indécente dans un journal satellite de Jeune Afrique.

Face au droit de la force, Laurent Gbagbo oppose la force du droit. [...] Suite et article en entier ici.

14:09 |

 

A propos des amis français de Gbagbo : réponse de Théophile Kouamouo à Pierre Haski

 

Sur Le blog de Théophile Kouamouo

Avant toute chose, je voudrais commencer ce post par une mise au point : je connais, j’aime beaucoup et j’admire Pierre Haski, pour la subtilité de sa vision de la France et du monde et pour le talent intuitif qu’il met à construire Rue89, un média que j’aime et auquel je contribue.

Mais je suis tout de même un peu dérangé par son dernier papier sur la Côte d’Ivoire, sur « ces conseillers blancs qui soutiennent Gbagbo ». Ces « curieux appuis » se trouvent « à droite, très à droite », ce qui serait étonné pour une cause qui se réclame du panafricanisme et est très hostile à la Françafrique.

Pourquoi l’angle de ce papier me dérange-t-il ? Déjà parce que j’estime que l’analyse n’est pas poussée très loin. Lue rapidement, elle peut laisser croire qu’il n’y a plus guère que les vieux chevaux de retour de la droite et de l’extrême droite qui ont des sympathies (forcément embarrassantes) pour le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI). Il est vrai que Pierre Haski a fait un papier, il y a déjà plusieurs jours, sur les amis qui restent encore à Gbagbo au Parti socialiste… Il est difficile d’écrire sur ceux qui, à gauche, se taisent par peur de représailles médiatiques et de procès en sorcellerie de la part des gardiens du fameux « cercle de la raison ». Mais il me semble que les prises de position de la classe politique française sur la Côte d’Ivoire traduisent en partie une nouvelle fracture politique hexagonale et peut-être européenne, qui pourrait devenir centrale et remettre en cause le clivage gauche/droite : elle sépare les « nationalistes » et les « internationalistes tendance Grand Soir » des « mondialistes », si l’on peut dire.

Jean-Marie Le Pen et Henri Emmanuelli ont deux points communs : ils se démarquent de l’hallali anti-Gbagbo de la classe politique française ET ils ont tous fait campagne contre le traité constitutionnel européen. [...] Article en entier et suite et ici.

 

14:09

 

Lu sur Alger républicain

 

Sur Alger républicain, un article de Kader Badreddine via Résistances Côte d'Ivoire :

 

 

Côte d’Ivoire Des ingérences impérialistes insolentes pour perpétuer des rapports de domination anachroniques

Une campagne de désinformation sans précédent est orchestrée pour justifier l’intervention étrangère en Côte d’Ivoire et placer à la tête de ce pays, Alassane Ouattara, un larbin totalement dévoué aux intérêts des multinationales. Ancien DG adjoint du FMI, ancien premier ministre d’Houphouët-Boigny, en 1990, exécutant à ce titre du plan d’ajustements structurels imposé par cette institution, plan qui a plongé, comme partout ailleurs, le peuple ivoirien dans une profonde détresse sociale, Alassane Ouattara est la marionnette nominée par les grandes puissances pour diriger la Côte d’Ivoire et veiller à ce que leurs juteuses affaires ne soient pas menacées par l’arrivée au pouvoir d’hommes incontrôlables. En dépit de leurs rivalités pour le contrôle du monde, les grandespuissances impérialistes française et américaine se sont entendues pour écarter Gbagbo coupable à leurs yeux de mener une politique nationale préjudiciable à leurs intérêts.

Après des années de tractations et de calculs savants les différentes forces en présence ont fini par accepter d’organiser une élection présidentielle dont le 2 ème tour s’est tenu le 28 novembre dernier. Ces puissances ont au préalable manœuvré de sorte à placer au sein d’une commission électorale qualifiée d’indépendante une majorité de représentants ayant pour mission de valider par tous les moyens une prétendue victoire de Ouattara. Au mépris de la Constitution ivoirienne qui prévoit que la proclamation des résultats électoraux est du ressort du Conseil constitutionnel, c’est donc cette commission qui a proclamé Ouattara vainqueur. Qu’importe qu’aucune preuve sérieuse n’ait été avancée pour certifier l’absence de fraude et la sincérité des chiffres donnés ! Les USA, la France, suivie rapidement du SG de l’ONU se sont dépêchés de proclamer qu’ils ne reconnaissaient que Ouattara comme nouveau chef d’Etat. La machine de propagande internationale s’est aussitôt mise en route pouraccréditer l’idée que cette décision soi-disant conforme à la volonté du peuple ivoirien est celle de la « Communauté internationale ». Ni la Chine, ni la Russie, ni l’Inde, ni de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, qui forment ensemble les 3 quarts de la population du monde n’ont droit au chapitre. Bref, ne sont éligibles au statut de « communauté internationale », dont la parole vaut ordre exécutoire, que les USA, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, en somme la même poignée de puissances coloniales etimpérialistes qui ont précipité par deux fois les peuples dans une effroyable guerre mondiale pour faire main basse sur les marchés, les matières premières, le pétrole et le gaz.

Depuis la mise en route de leur machine de propagande et de mensonges, les agences de presse ne cessent de marteler les mêmes phrases stéréotypées que reprennent en boucle les télés, les radios et même les journaux algériens dans un réflexe aplaventriste devenu mécanique : « Ouattara est le président démocratiquement élu et reconnu par la communauté internationale après proclamation des résultats du scrutin par la commission électorale indépendante ». Quand le Conseil constitutionnel est évoqué, les agences de presse ajoutent systématiquement la mention « acquis à Gbagbo » pour enlever tout crédit aux résultats qu’il a officiellement proclamés.

Tout y est dit et Gbagbo doit quitter les lieux « avant la fin de la semaine » en vertu de l’ultimatum de Sarkozy. Ce dernier qui veut jouer le rôle de va-t-en guerre en chef contre les peuples ne lui pardonne pas d’avoir joué en 2002 les multinationales pétrolières américaines contre leurs rivales françaises. Un crime que d’avoir ouvert la chasse gardée des capitalistes français à d’autres ! Autre crime encore plus insupportable de Gbagbo : il a cette fois-ci osé ouvrir les routes qui mènent au pétrole du Golfe de Guinée aux grands ennemis que sont la Chine et la Russie ! Pour lui infliger la correction méritée, Sarkozy s’est décidé à faire aujourd’hui cause commune avec les USA. Ces derniers acceptent le marché tant ils sont d’accord pour mener les peuples à coup de drônes et de missiles. Ils semblent d’autre part détenir des données qui les ont convaincus que Ouattara finira par échapper à l’emprise française et à basculer de leur côté. Sarkozy qui a reçu l’an dernier Ouattara pour finaliser le plan de « débarquement » de Gbagbo et de reprise en main de la Côte d’Ivoire par son entremise est au contraire persuadé que la bourgeoisie compradore inféodée à l’impérialisme français constituera le meilleur rempart contre l’entrée des USA sur les terres de la Françafrique. A condition cependant de commencer par nettoyer le terrain des « trublions » en obtenant dans l’immédiat l’éviction du président ivoirien actuel quitte à l’envoyer, s’ils persiste dans son nationalisme, dans une prison de La Haye pour « crimes contre l’humanité ». Les services subversifs de l’impérialisme savent à perfection les provoquer comme ils l’ont montré en Yougoslavie au terme d’une série de manipulations de l’opinion internationale qui ont conduit à l’emprisonnement des dirigeants serbes opposés à la présence de l’OTAN dans leur pays.

Par son intervention inhabituelle sur la scène internationale et la mise en garde préventive contre des crimes « anticipés », le président de la Cour Pénale internationale n’aura fait que dévoiler un aspect de ce plan machiavélique étudié dans ses moindres détails.

On aura saisi l’essentiel de l’enjeu des luttes en Côte d’Ivoire quand on a compris que le fond du problème réside dans les questions suivantes : qui va contrôler les ressources pétrolières découvertes au large de ce pays ? Quel est l’homme sur qui compter pour la perpétuation de rapports de domination et le maintien de la Côte d’Ivoire dans son état de néo-colonie, 50 ans après une indépendance formelle obtenue sans luttes ni sacrifices ? Au-delà de la Côted’Ivoire, les néo-colonialistes ont surtout peur que l’exemple ivoirien fasse tâche d’huile et que les peuples de la « Françafrique » se mettent l’un après l’autre à affirmer leur aspiration à une véritable indépendance en commençant par chasser les marionnettes de la grande bourgeoisie française.

La référence « au respect du choix démocratique du peuple » est risible dans la bouche des dirigeants des puissances impérialistes qui ont couvert et soutenu sans état d’âme des dictatures cruelles dans le monde tant qu’elles font prospérer les affaires de leurs capitalistes.

Dans tous les cas, même si Gbagbo a des liens étroits avec les socialistes français, lesquels n’ont brillé que par leur zèle à défendre le système néo-colonialiste, même si ses alliances passées laissent planer un petit doute sur les objectifs qu’il défend, la lutte qui s’engage entre les puissances impérialistes et la grande masse du peuple ivoirien, révoltée par l’arrogance des anciens colonisateurs et décidée à ne plus tolérer les rapports de domination et d’exploitation, cette lutte est en train de créer un mouvement d’ensemble qui dépasse les calculs mesquins des hommes politiques. Ceux-ci n’auront servi en fin de compte qu’à jouer le rôle de détonateur dans une région devenue un enjeu stratégique dans la lutte pour le contrôle des ressources énergétiques africaines. L’impérialisme veut infliger une leçon aux peuples. Il veut couper court au processus libérateur ivoirien pour dissuader les autres peuples d’Afrique de prendre en main le contrôle de leurs ressources naturelles à un moment où la crise du capitalisme met aux abois la grande bourgeoisie.

Les peuples auront le dernier mot quelles que soient leurs éventuelles défaites temporaires dans la destruction d’un système impérialiste condamné par l’histoire.

A supposer que Ouattara ait remporté de quelques voix les élections grâce au formidable appui financier et médiatique de l’impérialisme, la légitimité historique n’est pas de son côté. Elle n’est pas du côté des larbins des classes possédantes quand bien même une masse plus ou moins importante de gens trompées par la propagande des nantis et rivées à l’intérieur d’un horizon tribal et confessionnel borné leur accordent leurs suffrages. Elle est du côté du peuple qui secoue les chaînes de la domination impérialiste et des chefs qui dirigent son combat dans cette voie. Les grands bonds en avant des peuples vers le progrès ne se décident pas dans les urnes. En général celles-ci ne font qu’entériner les processus d’émancipation déjà accomplis pour l’essentiel. Le devoir des forces de progrès est de soutenir la lutte des peuples pour leur libération nationale.

De toute évidence, celle-ci ne fait que commencer en Côte d’Ivoire.

Kader Badreddine via alger-republicain.com

14:06

 

De l’usage diplomatique des vrais et faux génocides

 

 

In Le Nouveau Courrier N°160 du 22 Décembre 2010 Gérard Koné

C’est un médiaplanning qui fait froid dans le dos. A peine le gouvernement ivoirien a-t-il demandé le départ des forces onusiennes de son territoire que nous faisons face à une avalanche d’informations (à prendre avec de grosses pincettes) sur des « enlèvements », des « violations massives des droits de l’homme », voire des « marquages » de maisons dont les hôtes, d’une certaine ethnie, devraient être tués dans le cadre d’un remake du Rwanda.


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L’idée est la suivante : il faut absolument montrer que le départ des forces internationales entraînerait des massacres épouvantables, voire un génocide. Dans le cas d’espèce, en dépit des diverses incitations médiatiques (notamment de la séditieuse ONUCI FM, dont le contenu sera bientôt étudié par des chercheurs) et de cette dyarchie artificiellement créée pour faire bouillir la marmite des haines locales, les Ivoiriens ne s’entretuent pas encore pour de sombres passions tribales. Il n’empêche : on peut les aider de diverses manières, y compris en allumant la mèche, à travers des provocations bien senties et des artifices diaboliques.

La mauvaise foi médiatique n’ayant pas de limite, on tronquera par exemple les propos de Jacqueline Oble ou de Charles Blé Goudé, qui mettent en garde contre un plan machiavélique préparé par l’ONUCI pour se légitimer à travers des massacres provoqués. On les présentera comme des sombres individus qui menacent la « communauté internationale » d’un génocide.

Ces passions macabres s’expliquent. Face au principe sacro-saint édicté par le droit international – la non-intervention dans les affaires intérieures des Etats –, un concept fait son bout de chemin : le droit d’ingérence. Il ne peut s’exercer, estiment ses défenseurs, qu’en cas de crimes contre l’humanité face auxquels brandir l’argument de la souveraineté de la Nation serait une non-assistance à peuple en danger. Qui peut s’opposer à un tel concept plein de bon sens et de compassion ? C’est au nom du droit d’ingérence que le mandat global des Casques bleus, qui était subordonné à leur impartialité face aux forces en présence, au consentement des parties en conflit et à la limitation de l’usage de la force à des fins de légitime défense, a été élargi à l’utilisation des armes dans le cas où les populations civiles sont en danger. C’est dans la même logique que l’Acte constitutif de l’Union africaine permet de mettre entre parenthèses la souveraineté d’un pays en cas de génocide, notamment.

Les meilleures intentions du monde sont toujours perverties. Le « plus jamais ça » poussé par l’Afrique après le cauchemar rwandais, devient désormais un fonds de commerce pour les services secrets et les impérialistes de tout poil, qui utilisent désormais (et de manière très cynique) l’éventualité du sang versé comme une variable d’intervention. Pour pouvoir s’imposer aux peuples du Sud, il est plus que jamais utile de faire pleurer dans les chaumières, quitte à fabriquer de toutes pièces une réalité médiatique manichéenne. Après la République virtuelle du Golf, il est question d’accoucher d’un génocide virtuel.

Un retour à un passé récent permet de mieux comprendre ce qui se passe actuellement. Quand, après le coup d’Etat avorté du 19 septembre 2002, il fallait faire avaler à l’opinion l’idée de l’invasion de la Côte d’Ivoire par des forces internationales et la nécessité d’une interposition équivalant à une partition de fait, de nombreux éditorialistes en France ont théorisé – déjà ! – sur le spectre du Rwanda. Puis la thématique a disparu aussi vite qu’elle était apparue : l’objectif était atteint.

Un peu plus loin dans l’Histoire, l’on se souvient aisément que la presse française, pour légitimer la rébellion pétrolière que De Gaulle et ses alliés africains menait contre le Nigeria dans la région du Biafra, a utilisé la même technique. Maurice Robert, responsable des services secrets français à l’époque, l’a confessé dans un livre-entretien.  « Ce que tout le monde ne sait pas, c'est que le terme de "génocide" appliqué à cette affaire du Biafra a été lancé par les services. Nous voulions un mot choc pour sensibiliser l'opinion. Nous aurions pu retenir celui de massacre, ou d'écrasement, mais génocide nous a paru plus ''parlant''. Nous avons communiqué à la presse des renseignements précis sur les pertes biafraises et avons fait en sorte qu'elle reprenne rapidement l'expression ''génocide''. Le Monde a été le premier, les autres ont suivi. » En 1982, pour pouvoir légitimer leur combat contre les sandinistes au Nicaragua, l’Amérique de Ronald Reagan a crié au génocide. Face à l’absence d’éléments de preuve, elle a diffusé dans la presse une photo témoignant d’un « massacre d’Indiens Miskitos », une ethnie locale. Or il s’agissait d’un cliché pris bien avant l’arrivée au pouvoir des sandinistes… lors d’un tremblement de terre. De nombreux intellectuels de gauche – comme le gouvernement sandiniste du Nicaragua – tombèrent dans le panneau et jouèrent, à l’époque, le rôle «d’idiots utiles » au service de l’impérialisme le plus réactionnaire. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil…

 

12:18

 

Retour au "trac" (= panneau de référencement sur la page d'accueil de n.obs.com - retour éphémère !)

 

Surprise dans ma boîte mail ce matin, qui m'invite à interrompre ma pause de Noël : je viens de recevoir le "code d’activation" demandé il y a une semaine, lors de l'effacement de mon blog du "trac", pour ouvrir un nouveau blog qui apparaisse audit "trac" ! C'est Noël !

 

Effet soutien d'autre blogueurs du Nobs ? (Merci à vous tous qui vous reconnaîtrez, y compris à ceux qui l'ont fait avec réserve quant à la voix alternative que je peux représenter concernant les événements en Côte d'Ivoire, voix alternative et, je le conçois, bien étrange pour plusieurs...)

 

Effet JM Bouguereau ? Commentant son article sur la Côte d'Ivoire (à sa demande - dernier commentaire sous son article), avec lequel je suis en désaccord, j'en avais profité pour lui demander d’intervenir auprès de la "modération"... (Merci en tout cas à lui pour son accueil dans son espace "commentaires".)...

 

Effet retard dans le courrier ? Une semaine après demande...

 

Bref, quoiqu'il en soit, ce premier message est un essai de visibilité...

 

Voilà de quoi tracter "Une Bourriche" (1)

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10:51 

mercredi, 22 décembre 2010

Joyeux Noël !

Pause Noël pour quelques jours...


Message du Président Gbagbo à la nation: «Je ne veux pas que le sang d’un seul Ivoirien soit versé»




Le Pdt Laurent Gbagbo a livré son premier discours radio-télévisé et propose un comité d’évaluation international
Publié le: 21/12/2010  |  RTI


Ivoiriennes,
Ivoiriens,
Mes chers compatriotes,
Chers amis de la Côte d’Ivoire.


Le vendredi 3 décembre 2010, le Conseil constitutionnel de la République de Côte d’Ivoire a proclamé les résultats définitifs de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Ces résultats sont connus de tous, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

J’ai remporté le scrutin, avec 51, 45 % des suffrages. Je suis le Président de la République de Côte d’Ivoire.

Je remercie les Ivoiriens de m’avoir renouvelé leur confiance.

Conformément à l’article 39 de la Constitution, j’ai prêté serment, devant le Conseil constitutionnel réuni en audience solennelle au Palais de la Présidence de la République, le samedi 4 décembre 2010.

Le lundi 6 décembre, j’ai nommé un premier ministre et le premier conseil des ministres du nouveau mandat s’est tenu au Palais présidentiel le mardi 7 décembre 2010.

Le pays s’est aussitôt remis complètement au travail. Les mesures de sécurité, en vigueur durant le scrutin, sont levées ou allégées, dès le lundi. Les frontières sont rouvertes et les horaires du couvre-feu aménagés. L’Etat fonctionne. L’économie est en route.

Durant tout ce processus, je m’en suis tenu, scrupuleusement, aux règles établies par notre Constitution. Et les Ivoiriens, dans leur immense majorité, ont choisi de suivre la voie de la légalité républicaine qui garantit le fonctionnement démocratique des Institutions.

Je remercie les Ivoiriens pour leur attachement à notre patrie et aux Institutions de la République.

Les troubles que l’on observe aujourd’hui, en Côte d’Ivoire sont nés du refus de mon adversaire de se soumettre aux lois, règlements et procédures en vigueur dans notre pays.

Je tiens donc pour responsables des tueries, des incendies et des pillages, perpétrés au cours de la marche insurrectionnelle du Rhdp le 16 décembre 2010, ceux qui, à l’intérieur comme à l’extérieur, ont décidé d’agir contre les lois ivoiriennes. Ils nous font la guerre, non pas parce que nous aurions empêché l’expression démocratique des Ivoiriens, mais parce qu’ils renient au peuple ivoirien son droit souverain de choisir lui-même ses dirigeants, de respecter les Institutions qu’il s’est donné et de vivre dans un pays libre.

Selon les lois ivoiriennes, en effet, la Commission électorale indépendante (Cei), organise les élections et en proclame les résultats provisoires. Il revient au Conseil constitutionnel, et à lui seul, de proclamer les résultats définitifs.

L’article 59 alinéa 2 du code électoral stipule que la Commission électorale indépendante « procède aux opérations de collecte et à la proclamation des résultats provisoires, au niveau national et en présence des représentants des candidats».

Dans une note circulaire en date du 13 novembre 2010, la Cei elle-même, a indiqué que cette «proclamation des résultats globaux par le Président de la Cei se fait en séance publique en présence des Commissaires centraux».

Au lieu de cela, à quoi avons-nous assisté ? Le jeudi 2 décembre 2010, Monsieur Youssouf Bakayoko, président de la Cei, se retrouve, contre toute attente, à l’Hôtel du Golf, Quartier général de campagne de mon adversaire. Là-bas, seul, sans les commissaires centraux ni les représentants des candidats, il a proclamé des résultats de l’élection présidentielle en violation de toutes les dispositions légales et réglementaires régissant la Cei.

Il est évident que ces résultats sont nuls et de nul effet. Et c’est en se fondant sur ces résultats que la communauté internationale déclare la guerre à la Côte d’Ivoire. Cela n’est pas acceptable et cela ne sera pas accepté.

La vérité, c’est qu’à la fin du deuxième tour de l’élection présidentielle, la Cei n’a pas été capable de proclamer les résultats provisoires dans les délais prescrits par la loi, soit 72 heures après la clôture du scrutin. Elle a plutôt donné au monde entier, le spectacle affligeant d’une Institution bloquée par ses contradictions internes, étant composée de représentants des partis politiques et de la rébellion armée.

La Cei a failli. Il revenait au Conseil constitutionnel de se saisir du dossier. Ce qu’il a fait.

Je rappelle que la Commission électorale indépendante (Cei) est une autorité administrative tandis que le Conseil constitutionnel est la plus haute juridiction de la Côte d’Ivoire. Les deux Institutions ne sont pas comparables et il est illégitime de les comparer. Leurs décisions sont de natures différentes. Elles n’ont pas les mêmes fondements, ni la même portée.

Aux termes de l’article 2 du code électoral, les missions de la Cei sont d’assurer notamment :

La garantie sur toute l’étendue du territoire national et à tous les électeurs, du droit et de la liberté de vote;

Le contrôle de la régularité du déroulement des opérations de vote, de dépouillement des bulletins de vote et de recensement des suffrages;

La collecte des Procès-verbaux des opérations de vote et la centralisation des résultats ;

La proclamation provisoire ou définitive des résultats de toutes les élections à l’exception de l’élection présidentielle et du referendum pour lesquels la proclamation définitive des résultats relève de la compétence exclusive du Conseil constitutionnel.

Mes chers compatriotes,
Chers amis de la Côte d’Ivoire.

L’élection du 28 novembre 2010 est bien une élection présidentielle. Il fallait attendre la décision du Conseil constitutionnel pour connaître les résultats définitifs et le nom du vainqueur. J’ai attendu que le droit soit dit.

Les troubles qui endeuillent aujourd’hui mon pays font suite aux déclarations tendant à faire croire que la qualité de Président de la République de Côte d’Ivoire peut échoir à une personne autre que celle qui est proclamée élue par le conseil constitutionnel.

Le bilan de ces troubles est lourd: Pour la seule journée du jeudi 16 décembre 2010, nous avons enregistré 20 morts dont 10 membres des forces de l’ordre, tués par balles.

Je salue la mémoire de nos hommes, nos Forces de Défense et de Sécurité, tombés au champ d’honneur. Je salue la mémoire de toutes les personnes mortes au cours de ces journées de folie. Elles sont nos martyrs, les martyrs de la République. Elles sont mortes pour défendre la Constitution ivoirienne et les institutions qui l’incarnent.

Je souhaite prompt rétablissement à tous ceux et à toutes celles qui sont blessés. Je souhaite du courage à ceux, et ils sont nombreux, qui ont vu leurs maisons pillées et incendiées.

On veut nous terroriser mais il ne faut pas croire que les légalistes vont le céder à ceux qui ont pris la voie de l’illégalité. Ceux qui respectent la constitution et donnent leur vie pour la défendre ne vont pas le céder à ceux qui veulent saper les fondements de la République et de la démocratie.

Mes positions sur la conquête et l’exercice du pouvoir sont connues. Pour moi, il ne faut pas vouloir le pouvoir pour le pouvoir. On veut le pouvoir pour servir le peuple. Le pouvoir ne peut pas servir de moyen pour faire souffrir le peuple. Je ne veux plus que le sang soit versé. Je ne veux plus de guerre. Je ne veux pas que le sang d’un seul ivoirien soit versé. Je ne veux pas d’une guerre en Côte d’Ivoire qui peut s’étendre aux pays voisins ou les affaiblir.

Je suis donc prêt, dans le respect de la constitution, des lois ivoiriennes et des procédures que nous nous sommes librement données, à accueillir un comité d’évaluation sur la crise post- électorale en Côte d’ivoire. Ce Comité, dirigé par un représentant de l’Union Africaine, et comprenant des représentants de la Cedeao, de l’Uemoa, de la Ligue Arabe, des Nations Unies, des Etats-Unis, de l’Union Européenne, de la Russie et de la Chine, aura pour mission d‘analyser objectivement les faits et le processus électoral, pour un règlement pacifique de la crise.

Ce Comité devra également comprendre des Ivoiriens de bonne volonté.

Je lance un appel à toutes les personnalités qui se trouvent encore à l’hôtel du Golf de regagner leurs domiciles. Personne ne les a contraints à se réfugier dans cet hôtel. Personne ne les empêchera d’en sortir. Elles sont libres de leurs mouvements.

J’appelle les Ivoiriens à la retenue. Nous avons demandé le départ de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et des forces françaises qui la soutiennent. Notre démarche s’est faite par la voie diplomatique. C’est par la voie diplomatique que nous entendons obtenir satisfaction sur cette exigence capitale, pour notre souveraineté.

Je demande aux jeunes de rester calmes. L’Onuci et les Forces françaises partiront de Côte d’Ivoire mais nous ne voulons pas de morts inutiles. Nous avons encore tous en mémoire les douloureux souvenirs des événements de novembre 2004.

Aujourd’hui en 2010, comme hier en 2002, 2003, 2004, 2007, je tends la main du dialogue. Je tends la main à l’opposition, à Monsieur Ouattara, comme à la rébellion armée qui le soutient.

J’ai confiance en notre capacité à construire une nation dans la paix, la démocratie et la prospérité. Quittons le chemin de la guerre. Reprenons notre marche vers le progrès dans la paix.

Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire!
Que Dieu bénisse les Ivoiriens !
Que Dieu bénisse l’Afrique !

Je vous remercie.

Transcription publiée le Mercredi 22 Décembre 2010 | Le Temps



mardi, 21 décembre 2010

Jean-François Probst: «Je crois que Gbagbo est plus proche de Mandela que de Mugabe.»

Kernews / Autre média via "indignez-vous" | mardi 21 décembre 2010


Jean-François Probst, l’ancien bras droit de Jacques Chirac, est un éminent spécialiste de l’Afrique. Après une carrière politique extrêmement riche (il a notamment été conseiller de Jérôme Monod au RPR, secrétaire général du groupe RPR au Sénat, conseiller d’Alain Juppé et directeur de la communication de la Mairie de Paris pour Jean Tibéri), il est aujourd’hui consultant international en communication et conseille des chefs d’entreprise, des politiques et des chefs d’État africains. Il était l'invité de Yannick Urrien mardi 21 décembre à 8h10 sur Kernews.




Nous publions quelques extraits de l'entretien avec Jean-François Probst. Ce script ne constitue pas l'intégralité de l'entretien sonore: compte tenu de la longueur de l'entretien, nous avons du trier, de notre point de vue, les citations les plus marquantes de M. Probst.

Kernews : Pour quelles raisons le gaulliste que vous êtes estime-t-il que nos compatriotes, particulièrement ceux qui sont attachés aux souverainetés nationales, doivent s’intéresser aux événements de Côte d’Ivoire qui, selon vous, marqueront l’histoire de l’Afrique ?

Jean-François Probst : Pour comprendre ce qui se joue aujourd'hui, il faut se reporter à la fin de la IVème République. Les socialistes n'arrivaient pas se dépêtrer des affaires coloniales et c'est là que le général De Gaulle a joué un coup majeur, pour l'intérêt supérieur de la France et des Africains : il a octroyé par référendum à chaque pays la possibilité de devenir indépendant et souverain. La base de l'indépendance nationale lorsque l'on est gaulliste, c’est le 18 juin 1940. C'est le refus de l'occupant, c'est le refus de la collaboration avec l'ennemi, c'est la capacité, malgré la difficulté, à résister. En Côte d'Ivoire, la flamme d'une résistance générale, contre les colonisateurs, les anciens colonisateurs ou les nouveaux colonisateurs que sont les États-Unis, la Chine ou l'Inde, cela existe. Dans le monde entier, des centaines de milliers de jeunes gens s'informent et voient bien qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Ce qui ne fonctionne pas, c'est un point très cher à la doctrine du général De Gaulle : l'organisation des Nations Unies, «le machin» comme l'appelait le général. C'est une organisation qui n'a pas lieu de s'ingérer dans les affaires intérieures d'un pays pour régler ou annoncer les choses à sa manière. Dans ce qui se passe, la responsabilité de l'ONU est patente. Les Nations Unies ne font pas respecter leurs résolutions de manière générale, que ce soit en Israël, en Iran ou au Kosovo après les trafics d'organes… En Côte d'Ivoire, les Nations Unies n'ont pas fait leur travail pour organiser une élection dans un pays qui a connu une dizaine d'années de crise. Monsieur Gbagbo a été élu en 2000. Il n'est pas arrivé du ciel, il n'est pas seulement un homme un peu socialiste soutenu par les socialistes français. C'est un Ivoirien qui a souffert dans le passé en tant qu’opposant et c'est d'ailleurs Monsieur Ouattara qui l’avait mis en prison quand il était premier ministre de Monsieur Houphouët-Boigny. Pour revenir à ce qui nous préoccupe, les Nations Unies auraient dû organiser des élections incontestables. Or, ce qui vient de se passer montre que rien n'était prêt : les listes électorales n'étaient ni faites ni à faire, on a vu 20 000 électeurs supplémentaires par rapport aux inscrits dans le nord où Ouattara et Soro ont été des rebelles à l'élection... Il y a eu des fraudes, tricheries et truandages... Le délégué des Nations Unies en Côte d'Ivoire, Monsieur Choi, a, à mon avis, une technique coréenne qui n'a rien à voir avec la démocratie moderne. S'il souhaite par la suite qu'il y ait deux Côte d'Ivoire, comme il y a deux Corée depuis 70 ans, c'est son affaire… Mais en Afrique, on est en Afrique, on n’est pas en Asie ! Il y a 15 000 Français en Côte d'Ivoire et ils ne doivent pas subir les effets de la carence, de l'incompétence de l'ONU dans l'organisation d'élections. On voit bien qu'il y a eu beaucoup de fraudes. On me dit qu'il y en a eu des deux côtés. Probablement, mais je vois les cinq régions dans lesquelles certains bureaux de vote sont quasiment à 95% pour Monsieur Ouattara... Il y a eu des empêchements de voter, des violences, des viols et on m'a même raconté que dans certains villages, les amis de Messieurs Ouattara et Soro y allaient à l’arme pour intimider les gens et même parfois les tuer. Les Nations Unies ne peuvent pas fermer les yeux sur de telles affaires. Monsieur Choi n'a pas fait son travail dans le nord… Est-ce que cela exonère pour autant le président Gbagbo et son équipe de tous les défauts ? Sûrement pas, mais ce n'est pas à nous, gens de l'extérieur et prétendument de la communauté internationale, de nous ingérer dans les affaires de la Côte d'Ivoire… La Côte d'Ivoire n'est pas un pays qui est appelé à vivre en guerre civile. C'est un pays que je connais depuis 1969, c'est un pays gaulliste et houphouëtiste dans son cœur et dans ses tripes, c'est un pays uni et rassemblé avec de nombreuses ethnies et des étrangers. Et voilà que les Nations Unies, au lieu d'installer et de préserver la paix, viennent de sécréter la guerre. Je dis que Monsieur Ban Ki-Moon et Monsieur Choi vont avoir très mauvaise conscience et du sang sur les mains.

Pourquoi l’ONU a-t-elle fermé les yeux sur les fraudes dans le nord et pourquoi soutient-on Monsieur Ouattara à Washington en lui attribuant cette victoire ?

Avant de parler des États-Unis, de Monsieur Obama, de Washington et de la CIA, finissons de parler des Nations Unies et de leur rôle. Je crois qu'il y a beaucoup de soldats dans les chars marqués UN. Il y a beaucoup de fonctionnaires et de bureaucrates et, d'après des témoins sur le terrain, on n'a pas vu beaucoup d'observateurs dans les bureaux de vote des cinq régions du nord où il y a eu toutes ces fraudes. Là où l'ONU a encore un rôle encore plus critiquable, c'est que le président de cette fameuse commission électorale indépendante - qui, en réalité, n'avait d’indépendante que le nom - Monsieur Bakayoko, à peine avait-il quelques résultats partiels, s’est enfui à l'Hôtel du Golf… Tout cela est une farce ! Les Nations Unies couvrent cette ouattaresque pantalonnade et c'est très grave ! Cela s'apparente à un vol et un cambriolage de voix d’Ivoiriens par Monsieur Ouattara, malheureusement téléguidé par l'extérieur…

Vous avez évoqué la CIA…

De mon point de vue, et du point de vue de certains observateurs avertis et connaissant bien les affaires ivoiriennes, il est évident que depuis longtemps la CIA téléguide avec quelques longues cornes, et assez facilement semble-t-il, le couple Alassane et Dominique Ouattara… Les rebelles du nord sont manipulés de l'extérieur, et pas seulement par l'islam avec Al Qaïda, des islamistes du nord de l'Afrique qui voudraient bien pousser jusqu'au sud. Tout cela est un imbroglio dans lequel les États-Unis nagent comme d'habitude à contre-courant. Ils ont engendré beaucoup de guerres et beaucoup de conflits civils, avec de nombreux morts dans de nombreux pays où il y a du diamant, de l'uranium, de l’or, du pétrole et d'autres richesses… Tout le monde fait la danse du ventre autour de la Côte d'Ivoire, mais les États-Unis, avec leurs manières lourdingues et obamesques, un peu comme Bush le faisait en Irak, arrivent à entraîner derrière eux des petits satellites ou des vassaux. Malheureusement pour mon beau pays de France, que le général De Gaulle avait fait sortir du commandement intégré de l'OTAN, le président Sarkozy a réintégré l'OTAN. Le président Sarkozy est à la traîne des États-Unis et la France est un wagon de queue de la grosse locomotive américaine… Les USA voudraient le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Mali, le Niger et cette Haute-Volta, devenue Burkinabè, qui veut percer vers le sud jusqu’à Yamoussokro pour, disent-ils, transformer la basilique Houphouët-Boigny de Yamoussoukro en mosquée. Obama, comme Sarkozy, c'est un peu une marionnette entre les mains du complexe militaro-industriel américain et des grandes multinationales de l'agroalimentaire qui font ces barres chocolatées qui rendent obèses tous les enfants du monde. Cette action américaine me fait retourner un peu en arrière, au moment de la mort du président Houphouët-Boigny. La France avait déjà cette espèce de difficulté à être ensemble de façon gaullienne pour reconnaître les bienfaits et les défauts de la politique d'Houphouët. Mais Houphouët a dû gérer un pays après l'indépendance, il a commis sûrement des erreurs. Il a sûrement commis celle de mettre dans le même marigot Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, qu'il a nommé premier ministre pendant que sa femme, Dominique, jouait un rôle semble-t-il bizarre à Abidjan et à Yamoussoukro. À la mort d'Houphouët, dans l'avion qui emmenait les autorités, Chirac ne parlait quasiment plus à Balladur... Messmer l'Africain représentait un peu l'autrefois. Il était difficile pour ces gens-là de se parler, même pour Mitterrand qui était carrément attaché aux années 40-50, pour ne pas dire à Vichy puisqu'il y avait carrément reçu la francisque... Le seul en France, socialiste d'ailleurs, qui avait une vision de l'avenir, c'était Gaston Defferre. Aujourd'hui, le président Sarkozy n'a aucune compétence dans le domaine de l'Afrique. Il l’a d'ailleurs démontré par deux stupides discours : celui de Dakar, qui était à la fois raciste et précolonial, et celui de Pretoria, que je viens de relire, dans lequel il annonçait que la France retirait toutes ses bases et tous ses militaires… Aujourd'hui, ce qu'il reste à faire à Monsieur Alain Juppé et à Madame Alliot-Marie, c'est conseiller au président Sarkozy de tenir son engagement : retirer les troupes françaises et pas à cause des élections cafouilleuses de Côte d'Ivoire, mais parce que nous allons vers un monde nouveau, vers la communauté de destin de 53 pays d'Afrique : 1 milliard d'habitants et pas seulement le petit Gabon, dont ne s’occupent que les Balkany, les Bourgi ou les Guéant... Nicolas Sarkozy pourra de façon grossière et indécente s'agiter, vociférer, s'ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d'Ivoire, mais il n'aura que des réponses cinglantes des Ivoiriens qui lui répondront que la Côte d'Ivoire n'est pas une sous-préfecture française. Donc, de grâce, que les Américains, que la France de Monsieur Sarkozy, que l'Europe de Messieurs Baroso et Van Rompuy, se calment et s'abstiennent de commentaires vasouilleux et menaçants… Pendant ce temps, Monsieur Netanyahou n'a que faire des recommandations des Nations Unies et Monsieur Ahmadinejad s'assoit sur les recommandations des Nations Unies et de Monsieur Obama…

Sommes-nous en train de vivre un cas de manipulation médiatique mondiale comme ce fut le cas avec l’Irak ?

Incontestablement. Il y a intoxication des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs sur la situation qui prévaut à Abidjan et en Côte d'Ivoire. Bien sûr, il y a la responsabilité des journalistes, dont certains ne connaissent rien à la réalité ivoirienne : c'est le cas de Monsieur Jean-Michel Apathie qui s'est fait moucher par un artiste africain… Mon cher Yannick Urrien, je suis né en 1949, j'ai travaillé dans la politique, et des manipulations, il y en a eu plus d'une... D'abord, il y a un grand nombre de monopoles de journaux qui sont tenus par des marchands de canons, des marchands d'avions, des marchands de caleçons ou de béton… Mais c'est aussi vieux que le monde, la manipulation, l'intoxication, c'est aussi vieux que la politique étrangère… Mais cela n'a jamais été aussi accéléré qu'aujourd'hui, parce qu'il y a les médias et surtout Internet, avec les révélations de Wikileaks qui sont tout-à-fait extraordinaires ! Donc, on peut mentir à la population mondiale une fois, comme disait Abraham Lincoln, mais on ne peut pas mentir à tout le monde tout le temps. Par conséquent, les États-Unis, qui sont un géant aux pieds d'argile, feraient mieux de réfléchir plusieurs fois avant d'installer la guerre dans des endroits où ils finiront, comme partout, par être rejetés… Ce qui se passe en Côte d'Ivoire, ce n'est pas seulement de l'intoxication et de la désinformation, ce n'est pas simplement l'instrumentalisation d'un gars comme Ouattara pour mettre le pied dans la porte des richesses. La nouvelle guerre qui se tient maintenant dans tous les coins du monde, c'est celle entre les États-Unis d'Amérique et la République populaire de Chine. L'Afrique de l'Ouest sera l'eldorado des vingt prochaines années dans le monde et, si nous ne comprenons pas que nous avons le devoir, même cynique, d'un rapport Nord-Sud intelligent, il vaut mieux que nous allions nous coucher et la France deviendra un espèce de vaste musée où l'on viendra voir les statues de cire de Monsieur Sarkozy, de Madame Dati ou de Monsieur Delanoë au musée Grévin… Il faut aussi que les journalistes, comme Monsieur Elkabbach, arrêtent de prendre les élites africaines pour des petits «négros Banania»… Cela dépasse l'entendement ! Je viens de réécouter l'interview par Monsieur Elkabbach de Monsieur Pierre Kipré, brillant ambassadeur de la République de Côte d'Ivoire en France, et je me demande s'il ne serait pas temps que les Duhamel, Apathie et Elkabbach aillent directement à la maison des vieux artistes de Ris-Orangis ! On sent l’incompétence, l'arrogance et presque l'injure. Cela rejoint ce que pensent de nombreux Français de Nicolas Sarkozy. Ce garçon a trop tété le biberon de Charles Pasqua et il est le roi de la rodomontade. La politique étrangère, cela nécessite du calme, de la hauteur de vue et de la discussion. Je recommande aussi à nos reporters de France Info et d'ailleurs, d'arrêter de camper dans des halls d'hôtel et de lire des papiers qui leur sont confiés par je ne sais qui à l'ambassade de France ou par d'autres officines… Je suis très peiné pour mon pays, parce que l'on disait la France fille aînée de l'église et la Côte d'Ivoire petite sœur de la France. Les Ivoiriens et nous, nous étions faits pour nous aimer et nous entendre. À Abidjan, il y a quelque chose d'un peu marseillais et en France il y a quelque chose de très ivoirien, ce goût de l'indépendance, de la liberté de la souveraineté et de la rébellion. Ne négligeons pas le fait que 60% des Ivoiriens ont moins de 20 ans. Ne négligeons pas que, comme les gaullistes de la Résistance, ils ont envie de s'opposer aux colonisateurs et au totalitarisme… Seulement, les Chinois ont une diplomatie un peu plus intelligente que la nôtre… Actuellement, ce n'est pas difficile, parce que des crétins gèrent notre approche française de l'Afrique… L’ONU n’a pas été capable de préparer et de contrôler convenablement ces élections et je les entends dire, dans le camp Ouattara de l’Hôtel du Golf, que le Conseil constitutionnel est à la solde du président Gbagbo. Mais ils sont injurieux ! Est-ce que Monsieur Louis Joxe était à la solde de De Gaulle ? Est-ce que Monsieur Roger Frey était à la solde de Pompidou ? Est-ce que Monsieur Roland Dumas était à la solde de Mitterrand ? Est-ce que Monsieur Jean-Louis Debré était à la solde de Chirac ou à la solde du président Sarkozy ? Les journalistes, prétendus spécialistes de l'Afrique, qui essaient de faire passer Gbagbo pour Mugabe se trompent : je crois que Gbagbo est plus proche de Mandela que de Mugabe.

Eviter l'étape guerre

Tel est le message qu'a donné le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou Koulibaly, à ses collègues :



Un message qu'il tient depuis la sortie des élections : "Notre engagement, c`est de parler aux protagonistes. Nous ne pouvons pas faire autrement parce que nous sommes embarqués sur la même barque. D`un côté comme dans l`autre, il n`y a pas de solution alternative. Ce que mes amis et moi nous faisons, c`est de prendre à témoin l`opinion ivoirienne, les personnes de bonne volonté pour que nous nous mobilisions en prière et en action pour que chaque Ivoirien parle dans son propre camp aux leaders pour que l`on calme le jeu. Pour que la tension baisse pour qu`on se dise que l`autre en face n`est pas quelqu`un que nous devons détruire. Nous devons avoir pour objectif de bâtir ce pays." "Il faut éviter la guerre, il faut éviter la bagarre. Tout est possible. D`un côté comme de l`autre, on n`a pas de solution que de se parler car si la paix est perdue, chacun en payera le prix. Une guerre serait un recul. Il n`y a pas de solution militaire dans la situation où nous sommes. Il ne faut pas que des gens rêvent. La seule voie qui nous reste c`est de se parler".

Faut-il rappeler que c'est la position que soutien ce blog ? Tout conflit se termine... par la paix. Au prix, avant d'en venir à la paix qui avait déjà précédé la guerre, d'un entre-temps sanglant, indécent, et inutile, puisqu'il faudra qu'il débouche sur la paix. Autant y aller directement. Eviter l'entre-temps sanglant qui ressemble fort si ce n'était les morts et les violences, à une querelle puérile !

Mais pour cela, pour éviter l'étape de la guerre il faut prendre la peine de regarder les choses selon la perspective de l'autre protagoniste.

Faut-il rappeler aussi que c'est ce à quoi s'attache ce blog ? Adressé donc d'abord à ceux qui n'entendent que la voix de la "communauté internationale", et donc tout d'abord aux Français. Les Français n'ont pas accès à la vision des choses qui est celle des Ivoiriens. Les Ivoiriens, du moins ceux de la zone "gouvernementale", ont accès et aux médias internationaux et à la petite voix de la Rti et des journaux (minoritaires) pro-Gbagbo. Les mises hors ligne ou les interdictions ponctuelles, aux moments de fortes tensions, ne visent qu'à éviter d'envenimer les choses, de même que le couvre-feu. Chacun sait que les informations à l'emporte-pièce, et clairement partisanes des "médias internationaux" n'ont fait, et cela depuis 1999, qu'envenimer les choses. La prudence est donc de mise.

Quelles sont les deux perspectives depuis la fin des élections ? Celle de la "communauté internationale" est connue, mais préciser certaines choses permet d'y voir plus clair : c'est celle du camp Ouattara-Soro. Dans cette perspective, qui est admise par l’unanimité des grands médias, Ouattara a gagné les élections, il est donc normal que l'Onu et la "communauté internationale" le soutiennent, y compris du poids des casques bleus et des forces qui du coup, continuent à se considérer comme "impartiales".

Une impartialité qui ne saute forcément pas aux yeux de ceux qui s'en tiennent au droit ivoirien, et qui depuis déploient tous les arguments dans ce sens en appelant à la paix, et soulignons-le, à la protection des Français de Côte d'Ivoire.

Et ceux-là d'en appeler de même, mais auprès du Président français, à une solution négociée entre Ivoiriens :



Et les juristes ivoiriens d'en appeler à la "communauté internationale" pour qu'elle considère leur droit :

lundi, 20 décembre 2010

L’opposition camerounaise félicite le Président de la République de Côte d'Ivoire

 

Douala le 04 décembre 2010
A
Son Excellence Laurent GBAGBO
Président de la République
de Côte d’Ivoire
ABIDJAN
Objet :   Félicitations

Excellence, Monsieur le Président et Cher Frère
L’Union des Populations du Cameroun (UPC) a suivi avec une attention particulière, le processus électoral en Côte d’Ivoire pour la présidentielle qui s’est achevé le  28 novembre 2010 par votre éclatante victoire qui est le couronnement d’une lutte du peuple ivoirien.
En cette heureuse circonstance, le Comité Directeur se joint à tous les militants upécistes pour vous présenter leurs chaleureuses félicitations, à vous, à tous les camarades du Front Populaire Ivoirien (FPI) ainsi qu‘à toute la majorité présidentielle.



"Un roi nègre s’accroche au pouvoir"

 

Un article de Sylvie Kouamé dans Le Nouveau Courrier. Extrait :

"[...] En gros, il s’agit d’un pays où un roi nègre s’accroche au pouvoir. Alors qu’il a perdu des élections transparentes et validées par une «communauté internationale» forcément honnête, vertueuse et mue par sa mission civilisatrice et «démocratisante». Non violent, porteur d’espoir, son adversaire a appelé «le peuple» à descendre pacifiquement dans la rue, mais la soldatesque aux ordres du président sortant a sévi. Depuis, les puissances occidentales essaient de faire prévaloir les valeurs universelles…

Cette belle fable ne résiste ni à la réalité ivoirienne, bien plus complexe, ni à la froide logique de la diplomatie internationale. [...]"


La suite et l'article en entier ici...

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"L`ONU dénonce des exactions 'massives'", titre l'AFP

Et l'Onu est bien placée pour savoir ce dont elle parle, elle qui non seulement a couvert ces exactions, mais a soutenu et revêtu de ses uniformes ceux qui les ont perpétrées.

Mais voilà, dénonçant "dimanche des 'violations massives des droits de l`Homme' qui ont fait plus de 50 morts ces derniers jours en Côte d`Ivoire", l'Onu non seulement n'en a pas tiré les conséquences, mais au contraire, "a rejeté l`exigence de Laurent Gbagbo d`un retrait des Casques bleus."

Les exactions pourront donc continuer en toute impunité...



La dépêche AFP (AFP qui se lâche un peu plus chaque jour, se faisant désormais porte-parole du, je cite : "gouvernement Ouattara" - sic !) poursuit : "La responsable onusienne s`est inquiétée de 'violations massives des droits de l`Homme', évoquant notamment des enlèvements dont ont fait état des 'centaines de victimes et membres de leurs familles'. Selon elle, ces enlèvements seraient commis 'particulièrement la nuit, par des individus armés non identifiés en tenue militaire, accompagnés d`éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) ou de milices'. Les FDS sont le pilier sécuritaire du régime Gbagbo", précise l'AFP.

Et nous revoilà comme en 2003, où au moment où la population soutient massivement Gbagbo, on nous sort en boucle des exactions et autres enlèvements commis par "des hommes en uniforme" (précisant : euh, à propos ce sont ceux des Fds pro-Gbagbo).


Les destinataires de la propagande "internationale", déjà acquis à la cause ONU/rebelles du Golf, s'y tromperont sans doute volontiers. Les victimes des exactions ne s'y trompent pas, se posant simplement la question "à qui profite le crime ?" Rien que le fait de se grimer en Fds pour aller commettre des exactions en secret disculpe les Fds - du moins pour quiconque n'a pas la raison oblitérée par cette propagande.

Ainsi, concernant un de ces affreux forfaits, l'attaque des mosquées d`Abobo et de Bassam par des hommes en uniforme, vendredi dernier : "à qui profite le crime ?" C'est la question que s'est posée le conseil supérieur des imams, qui du coup n'a pas été dupe.

Pendant ce temps l'Onu (comme l'AFP et consorts) couvre minutieusement les exactions en zones pro-Ouattara, où elles sont une méthode de "gouvernement"...


Cherchez l'erreur...

Et pendant ce temps, tandis qu'Onuci-fm relaie les appels à l’insurrection, les patriotes et la RTI ne cessent de multiplier les appels au dialogue et à la paix.

Cherchez l'erreur...

samedi, 18 décembre 2010

Côte d'Ivoire - un avocat français dénonce

Maître Ceccaldi pointe la défaillance de la "communauté internationale" :