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mardi, 07 novembre 2006
CQFD : Voilà qui est clair !
Lecture faite dans 24 Heures, journal de l’alliance rebelle de l’opposition françafricaine en Côte d'Ivoire, de l’interview de Sarkozy à Jeune Afrique — édifiant — :
Titre :
«Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, ministre français de l’Intérieur: "Alassane Ouattara fait honneur à l’élite africaine"»
24 Heures — mardi 7 novembre 2006 — http://news.abidjan.net/h/221431.html :
«Le président de l’UMP, le parti au pouvoir en France, et ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, est un homme politique qui ne sait pas manier la langue de bois(*). Il vient de le prouver encore une fois, dans une interview parue dans la dernière livraison de l’hebdomadaire Jeune Afrique. Sur l’immigration, la Françafrique, le Maghreb, l’Irak, mais aussi et surtout la Côte d’Ivoire. Il parle de Gbagbo, de Ouattara et de la nouvelle transition.
Nicolas Sarkozy connaît Alassane Ouattara et cela ne date pas d’aujourd’hui(**).
Interrogé par nos confrères de Jeune Afrique, François Soudan et Marwane Ben Yahmed, sur ses amitiés avec le président du Rassemblement des Républicains, RDR, et surtout sur l’influence que cette relation pourrait avoir sur sa lecture de la crise ivoirienne, le patron de l’UMP est allé droit au but : "Je connais Alassane Ouattara depuis l’époque où il était le directeur adjoint du FMI, et je pense qu’il fait partie de ces hommes qui font honneur à l’élite africaine. Cela dit, je connais beaucoup de gens sur le continent africain. Ce n’est pas pour cela que je m’ingère dans la vie politique de leur pays."
Et nos confrères de remuer le couteau dans la plaie. "Quel type de relations convient-il d’entretenir avec le président Gbagbo ?" lancent-ils au ministre français de l’Intérieur. "Cela dépend de lui et de son attitude à l’égard du processus de transition. S’il refuse des élections crédibles(***), je ne vois pas très bien quel genre de rapport nous pourrions avoir avec lui." Pour ceux qui entretiennent la légende selon laquelle les origines de la crise ivoirienne sont économiques et les ressources tirées de l’économie ivoirienne vitales pour la France, M. Sarkozy lâche sans regarder dans le rétroviseur : "La Côte d’Ivoire n’est pas un enjeu significatif pour l’économie de la France : elle représente moins de 0,2 % des exportations françaises"(****)
Moralité. Tous ceux qui comptent frénétiquement les jours qui nous séparent de la fin du mandat du président Jacques Chirac devront sans doute se raviser. Car Nicolas Sarkozy, le probable futur candidat de la droite à la prochaine élection présidentielle en France, n’est certainement pas un enfant de chœur.
Il n’a surtout pas la sagesse accommodante de Jacques Chirac(*****).
A.Sangaré»
* Effectivement : «Kärcher», «racaille»…
** Certes, Neuilly et sa mairie ainsi que Mmes, sans compter l’ami commun et parrain du petit, Bouygues, en savent quelque chose.
*** C’est-à-dire concrètement : «s’il n’accepte pas que l’on change l’électorat !» — changement en vue duquel la «communauté internationale» élyséenne (que Sarkozy cautionne manifestement) organise le recul indéfini du désarmement et du redéploiement de l’administration dans les zones occupées ; rendant ainsi impossibles les élections !
**** CQFD : il persiste et signe : les Chinois n’en demandaient pas tant !
***** Il a été en effet très accommodant : il n’a fait qu’envoyer l’armée dans les rues, et n’est pas allé plus loin qu’affronter l’Onu jusqu’à l’humiliation. Mais jusqu’où Sarkozy ira-t-il donc plus loin ?!
16:45 Publié dans Analyses & commentaires | Lien permanent | Commentaires (0)
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