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mardi, 22 août 2006

Après les «escadrons de la mort» et l’«ivoirité», le «charnier de Yopougon» :



Le troisième pilier du dénigrement de la Côte d’Ivoire républicaine en train de s’écrouler à son tour...



En commun avec les deux autres, ce lieu central de la diabolisation de la Côte d’Ivoire républicaine a trouvé sa caisse de résonance (au minimum) dans les médias français et françafricains.

Le Monde a été condamné par les tribunaux français pour sa promotion des fameux «escadrons de la morts de Gbagbo» — condamnation qu’en général les Français ignorent. Le concept d’«ivoirité» promu par la presse française quasi-unanime (seul Bernard Debré s’était opposé à l’époque à cette caricature) a fait long feu.

Quant au charnier de Yopougon, dont la découverte au moment de l’investiture de Gbagbo était promue par RFI, on savait déjà par les autopsies qu’il recelait quelques bizarreries, comme la présence de fusillés décédés par noyades…

Mamadou Koulibaly vient de porter le coup fatal à ce troisième pilier du dénigrement, promu via les médias français :


«Les graves révélations de Mamadou Koulibaly» titrait hier Le Courrier d’Abidjan Parution N° 794 du Lundi 21 Aout 2006 — http://news.abidjan.net/presse/courrierabidjan.htm :

«Charnier de Yopougon – Le président de l’Assemblée nationale, le Pr. Mamadou Koulibaly a dévoilé, hier au cours d’un grand meeting au stade d’Anyama, comment le charnier de Yopougon a été monté de toute pièce par les déstabilisateurs de la Côte d’Ivoire. Et pourquoi le chef des hommes qui ont exécuté l’opération à Abidjan s’est repenti, après avoir été expatrié au Mali.
La Côte d’Ivoire a en sa possession des preuves importantes sur le charnier de Yopougon (la plus grande commune de Côte d’Ivoire), a expliqué le président de l’Assemblée nationale, le Pr. Mamadou Koulibaly. Selon lui, les cadavres présentés comme étant des gens massacrés par le pouvoir du président Gbagbo sont en réalité des corps des événements qui ont suivi l’élection présidentielle de 2000.
"Ce sont les morts des massacres perpétrés par Boka [Yapi] et ses hommes qui ont été ramassés pour constituer le charnier de Yopougon (…). Et l’autopsie a clairement montré que ces gens n’ont pas été tués au même endroit et de la même manière. On a découvert que certains sont morts par noyade, certains ont été asphyxiés, d’autres ont été tués par balles ou à l’arme blanche…" {…}
Le Pr. Mamadou Koulibaly précise surtout que «le monsieur qui a été chargé de mener l’opération était allé au Mali quelques temps après avoir fait le travail qui lui était confié. Mais il est revenu à Abidjan parce que ceux qui lui ont demandé de ramasser ces cadavres pour eux l’ont trompé. Ils lui ont remis 10 millions de francs de faux billets…. Nous sommes allés avec lui chez le juge. On l’a filmé avec les témoins. {…}»



Cf. plus bas, l’article de
Fraternité Matin - 21 août 2006.


La nature des réactions de la presse d’opposition politico-rebelle ne fait que donner l’impression d’un net désarroi ; ce qui confirme le sentiment que Mamadou Koulibaly n’a pas lancé de tels propos à la légère.

Exemple, Le Patriote, journal du RDR de Ouattara, propose pour toute contradiction — http://news.abidjan.net/h/208278.html — :
— l’idée paradoxale que Mamadou Koulibaly appelant les populations du Nord à rejoindre sans crainte la République, prônerait de la sorte la sécession !
— que son report du témoignage de l’homme chargé de l’opération selon lequel les 57 cadavres du charnier ont été entassés là à dessein est à assimiler aux propos de Le Pen faisant de la Shoah un détail de l’histoire ! Dernier clin d’œil désespéré au public français et françafricain, qui a été jusque là si fidèle pour soutenir le dénigrement de la République ivoirienne…


Les populations du Nord, elles, ne suivent pas cette argumentation désespérée :

«
Touré Moussa (chef central des Malinké d`Anyama) - “Nous sommes d`accord avec Mamadou Koulibaly”»
titre ainsi Notre Voie - 8/21/2006 — http://news.abidjan.net/h/208237.html.


Quand on sait que dans l’opinion africaine en général — témoin, les réactions à l’interview de Gbagbo au Cameroun (cf. 2e article ci-dessous) — les effets du dénigrement médiatique orchestré sont passés, il ne manquait plus que ce dernier coup, et le ralliement de plus en plus net des populations des zones occupées au camp républicain (que Le Patriote tente de présenter comme «sécession»), pour que l’isolement de la thèse médiatique françafricaine ne soit ignoré que des Français.

Je ne désespère cependant pas d’un sursaut. Et je renvoie à l’appel du Pr Maurice Gnagne au Pr Bernard Debré — http://delugio.zeblog.com/ — pour que l’on perçoive bien qu’il n’y a rien d’anti-Français dans ce retournement de situation… mais qu’il serait temps de se réveiller.


******


Fraternité Matin - 21 août 2006 -
«Les révélations de Mamadou Koulibaly - Crise ivoirienne»

http://news.abidjan.net/article/?n=208131 :

«Le président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly était hier face aux ressortissants du nord du pays, résidant à Anyama.
Ce sont plusieurs centaines de Malinké et Sénoufo qui ont pris d’assaut le stade municipal de la capitale de la colas, pour écouter leur “ fils et frère ”, venu leur expliquer les tenants et aboutissants de la crise ivoirienne.
Contrairement à ses interventions habituelles, le président Mamadou Koulibaly a entretenu pendant près d’une heure ses parents en malinké pour mieux passer son message.
Evoquant les raisons de la crise ivoirienne, le président de l’Assemblée nationale a indiqué que la rébellion a menti aux nordistes en leur faisant croire que le combat qu’elle mène est le leur. C’est-à-dire entre nordistes et sudistes ou entre musulmans et chrétiens. Faux, explique Mamadou Koulibaly, pour qui la crise ivoirienne n’est rien d’autre que la traduction de l’intérêt géo-politique de la France qui est en jeu sur le territoire ivoirien. Pour l’orateur, le vrai adversaire de la Côte d’Ivoire dans la crise qu’elle traverse est la France. Qui dans sa volonté d’imposer un Chef d’Etat en Côte d’Ivoire pour continuer de piller les richesses, a armé des rebelles pour défendre leurs intérêts, comme cela a toujours été depuis la colonisation. Et le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara, est le cheval sur lequel mise la France. Puisque ce dernier avec la politique de privatisation dans les années 90, a permis à la France d’avoir des structures stratégiques, telles que l’eau et l’électricité.

Charnier de Yopougon
LA CONFESSION DU METTEUR EN SCÈNE DÉJÀ EN FILM

Dans sa course à la déstabilisation de la Côte d’Ivoire, la France a utilisé plusieurs stratégies dont le charnier de Yopougon, pour salir le pouvoir en place.
A ce sujet, la vérité est enfin connue, à en croire le président Mamadou Koulibaly. Qui a révélé que le principal auteur de ce charnier monté de toutes pièces par le RDR est enfin connu. Bientôt le film témoignage sera diffusé sur les antennes nationales.
Selon le président de l’Assemblée nationale, un propriétaire de camion de sable aurait été approché en 2000 par Aly Coulibaly le porte-parole du RDR, pendant la crise qui a suivi l’élection du Président Gbagbo, afin que ce transporteur ramasse et assemble des cadavres dans la forêt du Banco, contre la bagatelle de 10 millions de francs CFA. Seulement le salaire promis a été payé en faux billets de banque. L’auteur du prétendu charnier s’en rendra compte seulement pendant son exil au Mali où tous ces billets ont été refusés sur le marché. S’étant donc senti floué, explique le président de l’Assemblée nationale, ce transporteur dont l’identité n’a pas été révélée a décidé de se mettre à table.

Trafic café-cacao vers le Mali et le Burkina
BICTOGO A REÇU 250 MILLIARDS
Revenant à la crise elle-même, Mamadou Koulibaly a expliqué à “ses parents”, que contrairement à ce qui leur a été dit, la situation conflictuelle que vit le pays ne profite qu’à certains individus dont Adama Bictogo du RDR, qui aurait reçu 250 milliards, pour le trafic de cacao et café qu’organise la rébellion vers le Mali et le Burkina.
Face donc à tout ce que le président de l’Assemblée nationale a qualifié de mensonge et d’endoctrinement des populations du nord, il a demandé à “ses parents”de ne pas céder aux discours tendant à opposer les musulmans aux chrétiens et le nord au sud. “Evitez les discours tribalistes”, a lancé le président Mamadou Koulibaly aux nordistes. Avant de les inviter à véhiculer ce message à leur frères restés dans les zones occupées. Pour lui, dès que les Malinké diront non aux mensonges de la rébellion, la guerre finira en Côte d’Ivoire.
Le président de l’Assemblée nationale a profité de sa présence à Anyama pour traduire au Chef de l’Etat, la volonté des jeunes de cette cité de tourner le dos à toutes velléité d’association aux mouvements rebelles. “M. le président, les jeunes d’Anyama disent que l’erreur est humaine. Mais ne pas la reconnaître est grave. C’est pour cela que les populations d’Ayama disent qu’elles ne veulent plus être les têtes de pont de la rébellion au sud”. Le président de l’Assemblée nationale était accompagné à Anyama par le Directeur général du Port, Marcel Gossio, du secrétaire national de la JFPI Konaté Navigué et de certains députés du groupe parlementaire FPI.
Auteur: Marc YEVOU»



Le Courrier d’Abidjan
Parution N° 795 du Mardi 22 Aout 2006 — http://news.abidjan.net/presse/courrierabidjan.htm :

Article de
Benjamin Silué :

«Constat - Après son interview sur la télévision privée camerounaise Canal 2, la côte du président de la République de Côte d’Ivoire est montée dans l’opinion publique camerounaise. Au pays de Paul Biya, on comprend mieux le combat que Laurent Gbagbo mène pour l’Afrique.

Un véritable événement. C’est ainsi que les observateurs ont qualifié l’interview du président Gbagbo à la chaîne de télévision privée camerounaise Canal 2. Alors que le même jour, pratiquement à la même heure, le FC Barcelone de la superstar Samuel Eto’o disputait un match contre l’Espanyol, où joue le gardien camerounais Carlos Kameni, la majorité des téléspectateurs a préféré regarder l’interview du président Gbagbo.
Qu’ont-ils retenu ? «Dans le fond, les Camerounais connaissent très bien la crise ivoirienne, et les explications de Gbagbo les confortent dans l’idée qu’ils ont : un coup d’Etat manqué qui se mue en rébellion», explique un analyste qui a effectué une enquête d’opinion rapide. Le flou engendré par la propagande de RFI et consorts existe tout de même, et les mises au point du numéro un ivoirien sont bienvenues, selon un autre observateur.
«Les Camerounais ont été séduits par sa simplicité, et sa fierté d’être un enfant du ghetto qui n’accepte pas que d’autres souffrent comme il a souffert hier», entend-on également.
Le Forum des lecteurs du quotidien Le Messager, qui a publié l’entretien en intégralité, montre également le point de vue des Camerounais sur la question. Un lecteur affirme par exemple : «Je pense que le président Gbagbo est sincère et il faut le soutenir. On ne peut pas soutenir la rébellion dans un pays au point de lui dérouler un tapis rouge et demander au président élu de céder son pouvoir aux putschistes. La communauté internationale devait aider la Côte d’Ivoire à se débarrasser des putschistes. Le pouvoir doit être pris par les urnes. Les Européens encouragent en Afrique ce qui ne peut faire l'objet d'un rêve chez eux. Je souhaite bon courage à Gbagbo. Qu'il tienne bon», écrit un lecteur. Les débats dans les forums camerounais sur Internet (cameroon-info.net, cameroonlink.net, etc…) laissent également entrevoir la même tendance.
Selon nos informations, de nombreux membres du gouvernement camerounais, mais aussi de la société civile, ont appelé l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Cameroun, Paul Ayoman, pour lui traduire leurs félicitations et leur admiration envers le président Gbagbo. «J’en suis à me demander pourquoi ne l’avoir pas fait plus tôt, pourquoi ne pas le faire dans d’autres pays ? Cette crise est aussi une guerre de communication. Et il n’y a pas mieux que ce genre de communication, où des Africains parlent à d’autres Africains des problèmes d’un pays d’Afrique. Sans intermédiaires», nous a par exemple confié un journaliste camerounais.»




dimanche, 20 août 2006

150…



150 soldats français envoyés, sans grand enthousiasme nous dit-on, au Liban. Et effectivement, quand on se souvient de 1983 et de l’attentat revendiqué par le Hezbollah : 56 soldats français tués, on est porté à comprendre qu’il y ait hésitation. Rien n’indique que le risque de boucherie se soit atténué… Où ce qui suit n’est en aucun cas un appel à plus de présence militaire française sur les lieux !

Cette précision à mon sens indispensable étant posée, ce n’est donc pas à ce point que je m’interroge sur une éventuelle… incohérence (?)…

150 soldats français pour la Finul, force aux prises à de puissantes armées qui ont fait quelques 1000 ou 2000 morts civils en un mois de guerre «officielle», sans compter le quotidien «normal».

medium_doh_ben_laden.JPG10 000 soldats «internationaux» en Côte d’Ivoire, dont la moitié de soldats français non-casques bleus — «Licorne» — pour s’interposer entre l’armée légale et une rébellion composée de 437 dissidents de cette armée au matériel difficilement comparable à celui des protagonistes du conflit proche-oriental, et de bandes armées (dont un spécimen célèbre sur la photo en médaillon).

Novembre 2004. Destruction des moyens militaires aériens ivoiriens et tentative française de prise d’Abidjan («pour protéger nos ressortissants») suite à la mort de neuf soldats français à Bouaké dans des circonstances toujours pas établies. Le tout à grand renfort de menaces (dont le doigt télévisuellement agité de Raffarin). 63 morts par balles parmi les manifestants ivoiriens et plus d’un millier de blessés.

23 octobre 1983. Attentat à Beyrouth, avéré celui-là, et volontaire, revendiqué par le Hezbollah : explosions simultanées de deux camions piégés devant les casernes des marines américains et de l'Armée française. 56 parachutistes français (et 241 marines américains) de la Force multinationale sont tués. La veille de l'attentat, les deux futurs «martyrs» étaient longuement reçus par le guide «spirituel» du Hezbollah, cheikh Mohamed Hussein Fadlallah. Quelle riposte de la France ? «On ne touche pas impunément à un soldat français» disait en substance Raffarin agitant son doigt vingt ans après, repris en chœur à droite et à gauche — cela concernant cette fois un acte dont on ne connaît toujours pas les auteurs et dont a fortiori l'intentionnalité n'est toujours pas prouvée. Disons que les choses ont dû changer en vingt ans, époque où l'on ne ripostait pas de façon claire concernant un acte revendiqué...

Je précise à nouveau que ceci n’est évidemment pas un appel à une politique plus belliqueuse au Proche-Orient mais une interrogation.

Reste, outre l’impression fournie par la photo en médaillon, le sentiment d’une… incohérence — au minimum…



Autre chose — qui n’a rien à voir ? — :


UEDEN, une nouvelle association de soutien à Gbagbo
AIP — 19 août 2006 — http://www.rezoivoire.net/news/read_aip.php?newsid=863

Une association de soutien au Président Gbagbo, dénommée Union des Electrices du Grand Nord (UEDN) créée par le député-maire de Mankono, Mme Kanaté Elise, ancienne militante du Rassemblement des Républicains actuellement au Front Populaire Ivoirien (FPI) a été lancée samedi, en présence du Pr Dédy Séry, représentant le président du FPI, M. Affi N'Guessan.

Le député-maire de Mankono a viré au FPI depuis le 04 août 2006, rappelle-t-on.

Selon Mme Kanaté UEDEN se fixe pour objectif de jeter les bases de la victoire éclatante du candidat Gbagbo dans le grand nord, à partir de la mobilisation des femmes, lors de la prochaine élection présidentielle.

"Nous devons ramener toutes les électrices du grand nord au Président Gbagbo et ces enjeux électoraux exigent que nous puissons nous mobiliser dès maintenant", a-t-elle dit.

Le Pr Dédy Séry a, pour sa part, salué cette initiative du député-maire de Mankono et a invité toutes les femmes du grand nord à adhérer à ce mouvement dans lequel, elles doivent avoir un engagement clair et sans équivoque.

"Le FPI vient de capturer un éléphant. (...) A partir d'aujourd'hui, grâce à vous, le FPI doit faire une offensive dans le nord", a-t-il ajouté.

Plusieurs associations de soutien à Gbagbo, notamment, Deux millions de filles pour Gbagbo, le Front Patriotique pour la Libération du Grand Nord (FPLGN) et des danses traditionnelles issues du grand nord, se sont associées à la cérémonie.



jeudi, 17 août 2006

Héritage Chirac ?



Sera-ce l’expression que l’on utilisera dans quelques années pour parler de la débâcle africaine de la France ?

Depuis des mois ce blog (sur blogs.nouvelobs.com depuis nov. 2004) lance un cri d’alerte, au prix de censures intempestives. La France unanime, pouvoir et opposition — jusqu’à l’extrême gauche —, médias à l’unisson et donc suivis par le public, tous font bloc, et souvent le bloc du silence face à ce qui se passe en Côte d’Ivoire, face à ce qu’ils croient être, selon la stratégie française de communication, une interposition française humaniste.

Novembre 2004. Un présumé bombardement à Bouaké pour lequel la France
— malgré que neuf soldats français aient été tués — interdit toute enquête (rappeler cela a valu pas mal d’articles censurés sur blogs.nouvelobs.com) débouche sur la destruction des moyens militaires ivoiriens, et des manifestations monstres face à ce qui est compris en Côte d’Ivoire comme une tentative de renversement du président élu — ce qui se solde, outre l’évacuation des Français (aucun mort), par 63 morts parmi les manifestants et plusieurs centaines de blessés (plus d’un millier) suite à des tirs de l’armée française. Au lendemain de ces événements, ignorés du public français (puisque présentés comme manifestations «anti-françaises») qui ont opposé pendant quelques jours l’armée française à la population ivoirienne, la télévision française nous accorde une brève apparition de Mamadou Koulibaly annonçant à partir des événements ivoiriens un Vietnam africain, à grande échelle, pour la France. Mamadou Koulibaly est le Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, ex-ministre des finances, brillant économiste, que l’on fait passer pour un dangereux extrémiste pour ne pas l’entendre. Cette brève apparition a évidemment pour fonction de conforter nos médias dans cette présentation de Mamadou Koulibaly.

Près de deux ans après, où en est-on ? Le combat ivoirien pour l’indépendance économique, le combat panafricain des patriotes ivoiriens, présenté en France comme xénophobe — stratégie française de communication oblige —, est devenu celui de toute l’Afrique (de celle qui refuse les dinosaures inféodés à la Françafrique). Les articles signalant cela font partie des plus censurés de blogs.nouvelobs.com. Et pourtant, il serait temps de sortir de cette stratégie médiatique de l’autruche !

Il y a deux semaines, ce blog reproduisait un des nombreux articles burkinabés soutenant le combat des patriotes ivoiriens (censuré sur blogs.nouvelobs.com). Je me contentai donc la semaine dernière d'y signaler simplement la sortie du livre de Blé Goudé, pour éviter la censure : signe des temps, Blé Goudé, présenté en France comme un fasciste xénophobe («anti-malien» autant qu’ «anti-burkinabé» comme il se doit) voit son combat soutenu — non seulement par l’opposition burkinabé, mais aussi — par la malienne Aminata Traoré, qui le préface, et ô ironie, vient de porter une critique virulente sur le musée Chirac du Quai Branly (encensé en France). Hier (16 août), je signalais la solidarité des parlementaires sud-africains avec Mamadou Koulibaly et les députés ivoiriens, dont la tâche avait été déclarée caduque par la France et la «communauté internationale» ! — qui avait dû reculer suite aux manifestations des patriotes (qui leur avaient valu toutefois des sanctions). À ce moment, ils avaient reçu le soutien de l’ambassadeur d’Angola Carlos Belli-Bello (dans un article censuré sur blogs.nouvelobs.com).

Carlos Belli-Bello vient de mourir — dans le silence total des médias français, mais dans les hommages généraux des résistants africains.

Exemple remarquable : l’article ci-dessous. Une journaliste camerounaise y rend un vibrant hommage à cet Angolais pour son soutien au combat des patriotes ivoiriens !

Cette chronique risque naturellement d’être rapidement censurée (sur blogs.nouvelobs.com). Il valait de tenter de la publier quand même — à titre d’alerte à l’adresse d’un peuple français totalement ignorant de telles réalités, et dès lors, de fait, complice par indifférence de la politique suicidaire autant que criminelle — et insulte à l’avenir — qui et celle de nos pouvoirs (et opposition) français…



Le Courrier d’Abidjan Parution N° 790 du Mercredi 16 Aout 2006 — http://news.abidjan.net/presse/courrierabidjan.htm


medium_courrier_-_belli-bello.JPG«
Merci l’ami…»

par Nathalie Yamb :

«Hommage - «Je répondrai toujours présent, jusqu’à mon ultime souffle, à l’appel du peuple frère de Côte d’Ivoire.» C’est à travers cette phrase forte, qui traduit tout l’attachement de l’Ambassadeur de l’Angola au noble combat que mènent les patriotes ivoiriens pour la libération de leur pays, que notre consœur Nathalie Yamb rend un hommage mérité à Carlos Belli Bello.


«Je répondrai toujours présent, jusqu’à mon ultime souffle, à l’appel du peuple frère de Côte d’Ivoire» (Carlos Belli Bello). Il y a des mots qui sont difficile à écrire. Ceux-ci en font partie. Parce qu’au lieu de devoir rendre hommage à un combattant, j’aurais préféré continuer à discuter et échanger des points de vue avec lui.

C’était un résistant

Celui qui est parti samedi soir a toujours résisté. Il a combattu pour la libération de son pays, contre la rébellion instrumentalisée qui mettait en péril la stabilité de l’Angola. Il a soutenu la Côte d’Ivoire aux heures les plus sombres, dans ces instants où l’on discerne les vrais amis des faux. Face à la guerre menée par la France contre l’Etat de Côte d’Ivoire, il s’est résolument placé du côté du peuple ivoirien, petit Poucet face aux tentaculaires manipulations politico-médiatiques de la Françafrique. Peu friand de la langue de bois que l’on dit pourtant inhérente à l’exercice de la fonction diplomatique, l’homme se distinguait par ses prises de position tranchées. Toujours en faveur d’une Afrique débout, d’une Côte d’Ivoire libérée du joug colonial français.
Carlos Belli Bello était un patriote. Africain avant tout. La résistance ivoirienne, l’Afrique digne ont perdu une figure emblématique, source d’inspiration pour les nouvelles générations. Ses propos nous revigoraient, ses interventions nous rendaient une fierté que l’oppresseur s’est toujours attaché à nous arracher.

Carlos Belli Bello est mort

«J’ai simplement accompli mon devoir de combattant Africain, de combattant pour la liberté de la patrie et de vétéran de la lutte de libération Nationale en Angola», m’écrivait-il récemment. Ceux qui l’ont connu savent quel monument s’en est allé. Jusqu’au bout, il a tenu parole. Il a répondu à l’appel des Ivoiriens. La meilleure façon de lui rendre hommage, c’est de continuer sa lutte. Notre lutte. Et de vaincre. Mais pour l’instant, unis dans la profonde douleur causée par sa disparition, nous lui disons : «Merci Monsieur l’Ambassadeur, merci l’ami. Ce fut un honneur de vous avoir connu et d’avoir appartenu à la même catégorie de résistants.»



vendredi, 11 août 2006

Liban et Côte d’Ivoire



Jean Daniel —
éditorialiste et fondateur du Nouvel Observateur explique dans son article intitulé «Israël dans le piège iranien» (http://blogs.nouvelobs.com/Jean_Daniel/) qu’un autre règlement du conflit Israël-Hezbollah eût été possible. Certes. Tout est toujours possible autrement. Je cite Jean Daniel : «Supposons en effet qu’après l’enlèvement de deux soldats par le Hezbollah, les Israéliens aient procédé à une riposte dont pratiquement personne, même parmi les Arabes, ne leur aurait contesté le droit. Supposons qu’ils aient exécuté cette riposte en un seul jour ou en deux au maximum et de manière écrasante. Supposons qu’ils se soient retournés ensuite vers l’opinion publique mondiale, l’OTAN, l’Union européenne, le Conseil de Sécurité et qu’ils aient tenu ce langage : "Voilà des années qu’aucun d’entre vous n’arrive à faire appliquer la résolution 1559 destinée à désarmer les milices du Hezbollah. Vous, vous pouvez attendre. Mais après l’agression du Hezbollah, ce n’est pas notre cas. Et ce que vous tardez à faire, nous sommes obligés de l’imposer." Cet avertissement israélien en forme d’ultimatum sécuritaire aurait été pris nécessairement au sérieux. En tout cas, le monde se serait senti en dette à l’égard d’un Etat qui ne serait pas passé directement du statut d’agressé à celui d’agresseur.»

Cher Jean Daniel
Ce que vous eussiez souhaité que fît Israël suite au non-désarmement du Hezbollah est exactement ce qu’a fait la Côte d’Ivoire républicaine de Gbagbo et des patriotes face au refus de la rébellion de désarmer, malgré ses promesses et les engagements de la «communauté internationale» (sauf que la brève riposte envisagée et qui avait déjà repoussé les rebelles, bien que relativement peu «écrasante» au regard de l’armement ivoirien, a été stoppée par la France). Résultat face à ce refus rebelle de désarmer : chaque fois que la Côte d’Ivoire républicaine entreprend la moindre action pour tenter d’amener ces bandes armées à leurs engagements, au moindre appel à manifester en vue du règlement de ce problème, ce sont les responsables républicains qui ont lancé ces actions ou ces appels qui subissent des sanctions ! En regard de ces faits, ou bien l’espérance que vous fondez en la «communauté internationale» est étrangement naïve, ou bien ladite «communauté internationale» pratique la politique du deux poids deux mesures.
En attendant ce sont les populations civiles qui subissent — et les souffrances que lui valent le poids des bandes armées du Hezbollah (comme les populations du nord de la Côte d’Ivoire souffrent du poids des rebelles) — et la violence de la riposte israélienne (contrairement à la Côte d’Ivoire où les républicains sont sanctionnés !).


«BOMBARDEMENTS ISRALIENS Koulibaly Mamadou apporte son soutien au Liban»

Soir Info — 11.08.2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=206573 :

«
Le président de l’Assemblée nationale, Koulibaly Mamadou, a apporté, hier jeudi, son soutien à des ressortissants libanais vivant en Côte d’Ivoire. Ils se sont regroupés au sein du collectif “Agir pour le Liban”, avec à sa tête Fakih Hani et Zorkot Nabil, pour dénoncer les bombardements israéliens dans leur pays. C’était à l’Assemblée nationale au Plateau, au sortir d’une audience que les députés ont accordée audit collectif, à sa propre demande. “La Côte d’Ivoire étant membre de l’Assemblée générale des Nations unies, -vous me direz que la Côte d’Ivoire est toute petite et qu’elle même a ses propres problèmes à régler, mais en tant que membre des Nations unies-, elle peut plaider avec les autres pour que le plus rapidement, les Nations unies arrêtent la danse des sorciers et prennent les décisions qu’il faut pour qu’il y ait un cessez-le-feu et que les populations civiles ne soient pas massacrées par cette guerre”, a confié, à la fin de l’entretien, Mamadou Koulibaly. Pour lui, ce n’est pas un soutien au Hezbollah. “Le Liban ne se résume pas au Hezbollah. Il y a des femmes, des enfants. Tout le monde n’est pas Hezbollah au Liban”, a dit le chef du Parlement ivoirien. “Vous savez une vie d’homme demeure une vie d’homme. Je pense que tous ceux qui pensent que la vie est sacrée doivent le faire savoir et faire en sorte qu’elle soit respectée”, a insisté le député de Koumassi, précisant qu’il a répondu au courrier adressé à l’Assemblée nationale et a invité les députés à venir écouter le collectif “Agir pour le Liban” {…}».




jeudi, 10 août 2006

En bonne compagnie françafricaine : Le Monde, Tiken Jah Fakoly, les «FN» en arme…



Adoptant, selon la bonne manière, le ton du détachement, Le Monde célèbre sans avoir l’air d’y toucher le nouveau refus des rebelles ivoiriens de désarmer — en reprenant leur nouveau prétexte. Et de donner, «avec l’AFP», en caractères gras, les intertitres idoines. Il vaut le coup de les citer :  «
"PROCESSUS FACTICE ET HYPOCRITE"» (citation de Soro) ; «CONDAMNATION DE L'ONU» (à l’encontre des patriotes, s’entend).

Le célèbre journal du soir, voix officielle de la Françafrique, avait dès la veille donné la parole au porte-chanson de la Françafrique en Côte d’Ivoire,
Tiken Jah Fakoly, présenté comme il se doit, en titre élogieux, comme «le griot de la jeunesse africaine», lequel «griot» ne manque pas, comme on l’y invite, à dénigrer le combat de son pays pour son indépendance — le tout, sur le ton, naturellement, de la dénonciation convenue de "l'Afrique esclavagisée, colonisée, dévalisée", défendant «l'idée d'une "mondialisation équitable".»

Tout cela ne mange pas de pain et permet de s’auto-proclamer depuis la plus belle tribune parisienne «porte-parole des sans-voix», plaçant sans vergogne cette auto-proclamation dans la bouche «des jeunes» : «Les jeunes me voient comme un porte-parole des sans-voix» (sic).

Le journal du RDR, Le Patriote, célébrant hier en Une le nouveau refus rebelle de désarmer, ne pouvait que signaler avec enthousiasme l’interview françafricaine et parisienne du chanteur «
affirmant "comprendre le combat" des Forces nouvelles (FN)». C’est le moins qu’on puisse dire !  



mercredi, 09 août 2006

Qu’il est difficile à la rébellion de désarmer !



Voilà que l’AFP nous annonce : «
Côte d'Ivoire: la rébellion suspend sa participation au dialogue militaire». C’est le titre de la dépêche (http://news.abidjan.net/article/?n=205985), par laquelle, au travers d’une série de contorsions, le fait central passe quand même : la rébellion ivoirienne est très fâchée de ce que les identifications en vue de la reconstitution du fichier électoral devra se faire en présence des représentants des autorités préfectorales.

C’est bien le moins que la «communauté internationale» a pu concéder, suite à leurs manifestations, aux patriotes, non sans les menacer de nouvelles sanctions : pensez, ils manifestent pour exiger que les identifications se fassent dans la transparence ! Et puisque, tout de même, ils obtiennent que les kalachnikovs des rebelles ne soient pas la seule garantie de transparence, les rebelles se fâchent, et leur leader monte au créneau : comme titre l’AFP, «la rébellion suspend sa participation au dialogue militaire» en vue d’un désarmement qu’elle n’a jamais effectivement commencé.

L’embarras rebelle est d’autant plus grand que le crédit qui leur resterait auprès des populations des zones occupées sous la seule «protection» de leurs armes, et des personnes qui y sont en droit effectif de voter, s’effrite chaque jour un peu plus : exemple aujourd’hui même, rapporté par L’Inter :


«Politique nationale : - 300 militants de l’opposition virent au Fpi.»

L'Inter — 9 août 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=206014 :

«
Ce passage de l’opposition au parti au pouvoir a été célébré le dimanche 6 août dernier au siège du Front Populaire Ivoirien en zone 4c. Ces nouveaux militants, en majorité des ressortissants du Nord, ont été reçus dans une ambiance de fête par la direction de leur nouveau parti. "Nous sommes agréablement surpris, parce qu’on nous a toujours dit que le Fpi est un parti qui est contre les nordistes. Nous sommes sincèrement heureux que la porte nous ait été ouverte sans la moindre difficulté", a indiqué El Hadj Amadou Diaby, porte-parole des nouveaux militants. "Nous avons constaté que le président Gbagbo est en train de refonder la Côte d’Ivoire, pour que chaque travailleur bénéficie de son travail. Nous avons donc décidé d’embarquer dans le train de la refondation", a-t-il ajouté. Le porte parole des nouveaux militants du Fpi, a expliqué leur choix par le fait que "la politique n’est pas une affaire de frère, ni d’enfant ou de famille. C’est un jeu d’intérêt, et on va où se trouve son intérêt et l’intérêt de son pays", a-t-il martelé. Pour Kesse Diomandé, président du COFENZA, Collectif des fédérations Fpi du Nord et du Zanzan, initiatrice de la rencontre, cet acte posé par ces transporteurs et ces commerçants est un signe qui ne trompe pas. "Nous sommes à une étape importante de la réalisation d’un des objectifs que le Confenza s’est fixés, à savoir la couverture du Nord et du Zanzan en candidature pour le Fpi". Le professeur Koné Dramane qui a parlé au nom des cadres Fpi du Nord, a félicité les nouveaux venus pour "s’être affranchis du mensonge pour arriver à la vérité". "Au Fpi, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera", a-t-il indiqué. Quant à Silué Jacques, représentant du parrain de la cérémonie, Mamadou Koulibaly, il a soutenu que la durée de la guerre a eu quelques petits avantages. Pour lui, beaucoup de vérités seraient restées cachées si la guerre n’avait duré qu’une semaine. "Ceux qui n’aiment pas le Fpi, disent que c’est le parti des gens de l’Ouest. Il n’en est rien. Le président Mamadou Koulibaly vous envoie en mission pour dire la vérité du Fpi". Le député Laurent Akoun, représentant le président du Fpi, Pascal Affi N’Guessan, a rappelé l’histoire qui lie le FPI au Nord. "C’est une longue histoire qui nous lie, mais l’imposture s’est emparée d’une partie de cette histoire. L’heure de la vérité viendra un jour, car les populations du Nord ont commencé à vaincre la peur et à dénoncer l’imposture", a-t-il dit. Et d’inviter les nouveaux venus à la vigilance. "Nous sommes à une ère de prédateurs, nous devons donc faire attention et rester vigilants", a-t-il conclu.»





mardi, 08 août 2006

«Crise ivoirienne. Ma part de vérité» : le livre du leader des jeunes patriotes est paru



Le livre de Blé Goudé, leader des jeunes patriotes ivoiriens dénigré par le gotha françafricain, paraît enfin : Charles Blé Goudé, Crise ivoirienne. Ma part de vérité, Frat-mat éditions.

On sait qui est Charles Blé Goudé, président du Cojep (Congrès panafricain des jeunes patriotes), à la tête de la défense des institutions ivoiriennes.

Son livre est préfacé par Aminata Traoré, écrivaine, ex-ministre de la culture du Mali, et par Mamadou Koulibaly, ex-ministre ivoirien de l’économie, président de l’Assemblée nationale ivoirienne.

Les propagateurs et autres auteurs d’âneries et imbécillités diverses à l’encontre des patriotes ivoiriens vont déchanter. J’en cite un — exemplaire par sa concision, par sa façon de ramasser en quelques mots toute la malveillance étalée au fil de nos médias — citation trouvée sur son blog
«Ici Palabre», 25/01/2005. L’auteur s’autorise, pour étaler un bref tissu de stupidités haineuses (citées plus bas), de ce qu’il a rencontré Ahmadou Kourouma !

Et tout imbu de ses certitudes anti-patriotes, ramassis des plus indécents lieux communs de la propagande françafricaine, le blogueur, prenant en otage l’écrivain décédé, qui doit se retourner dans sa tombe, l’oppose par avance (ce qu’il ne pouvait pas prévoir), de façon insultante, à Aminata Traoré, l’ex-ministre de la culture malienne, qui préface le livre de Blé Goudé.

S’agissant pour le leader patriote du soutien d’Aminata Traoré, incontournable au point que même Libération a dû lui emprunter récemment un de ses textes (concernant le musée du Quai Branly), elle dont nul ne peut douter de la culture, et malienne de surcroît (censée selon la propagande de la presse française, être victime de la «xénophobie» de Blé Goudé !), nos incultes divulgateurs de bourdes par lesquelles ils présentent les patriotes comme étant eux, incultes, ont de quoi pâlir !

Ainsi, quand notre blogueur, bien imbibé de propagande malveillante (à l’appui de cette sempiternelle photo «xénophobe et après ?» dont il n’a pas compris qu’il ne s'agit pas d'une revendication, mais d'une façon de lui renvoyer à sa figure à lui, lent à comprendre, ses certitudes imbéciles) ; quand notre blogueur affirme que les patriotes ne savent pas lire ! Aminata
Traoré n’est pas d’accord avec lui !…

Il vaut la peine de citer ledit blogueur lâchant du haut des certitudes de ses poncifs en forme de vulgate françafricaine, son bref tissu de contrevérités et de stupidités :


http:// jeanmichelneher.blog.lemonde.fr/ jeanmichelneher/2005/01/ahmadou_k_ne_sa.html :
« Dommage vraiment que les jeunes fascistes de Blé Goudé, petite minorité de mercenaires à la solde d'une cause pourrie et servant à merveille les intérêts du nouveau despote, ceux qui incinèrent la Côte d'Ivoire sans l'avoir tué (sic) et trahissent les rêves de prospérité de tout un peuple, ceux qui pillent, violent et font n'importe quoi pourvu que çà (re-sic) rapporte, ... dommage vraiment que ces gens-là ne sachent pas lire ! »

Sans commentaire !



Le Matin d'Abidjan
présente le livre de Blé Goudé :

«Regard sur la crise ivoirienne - Le livre-vérités de Blé Goudé est là !»


Par Yves De Sery,
08.08.2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=205838 (extraits) :

«Le Président de l'Alliance inaugure une nouvelle phase de son combat avec la publication d'un livre sur la crise politico-militaire que vit la Côte d'Ivoire depuis quatre ans. En exclusivité, " Le Matin d'Abidjan " vous présente brièvement la production du leader de la galaxie patriotique.

Annoncé depuis quelques semaines, le livre écrit par Charles Blé Goudé sur la crise ivoirienne, sorti chez " Frat-mat éditions ", est disponible depuis hier. Préfacé doublement par Mme Aminata Traoré, essayiste malienne et le Pr. Mamadou Koulibaly, l'œuvre, d'un volume de 194 pages, se veut le regard du président de l'Alliance sur la crise que vit la Côte d'Ivoire depuis le 19 septembre 2002. Elle est, selon les mots du président du Parlement ivoirien, "une réponse à un ensemble de questions : Pourquoi les militants de la Fesci ont-ils eu des destins si contrastés ? Qu'est ce qui explique que lui, Blé Goudé soit devenu un défenseur de la République et de ses institutions, alors que Soro Guillaume n'est rien d'autre qu'une marionnette aux mains de Dominique De Villepin et de la Françafrique ? Comment expliquer que Blé Goudé soit devenu un combattant aux mains nues alors que Soro Guillaume n'est rien d'autre que le tueur en chef des bandes de rebelles ivoiriens ? Comment expliquer que Soro Guillaume ait si bonne presse en France alors que Blé Goudé est présenté comme un dangereux individu anti-européen ? Mais bien plus, "Ma part de vérité" retrace tout le combat politique de celui que ses camarades des "parlements" et "agoras" nomment fièrement le "ministre de la rue". Le tout illustré par des photos inédites pour la plupart. De la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) à l'Alliance de la jeunesse pour le sursaut national, en passant par le Cojep, Charles Blé Goudé explique sa quête permanente de la Liberté et de la Démocratie. Il promène le lecteur, dans un style simple et captivant, des places poussiéreuses de Niagbragahio (Guibéroua, centre ouest de la Côte d'Ivoire), aux salons douillets des personnalités politiques ivoiriennes avec lesquelles il échange très souvent sur "l'avenir du pays" en passant bien entendu par la rue, ce lieu d’expression de la démocratie, où il se sent le mieux. Les séjours multiples en prison de l'homme sous le régime Bédié achèvent de montrer sa dimension de combattant aguerri aux souffrances et aux privations, qui forgent toujours les grands leaders. D'ailleurs, la photo qui illustre le livre est celle où il est enchaîné sur un lit d'hôpital. Tout un programme !

{…} "Nous n'avons pas l'intention de nous laisser faire. Cette guerre peut durer 6,8,10, ans, nous tiendrons bon. Nous n'avons pas le choix car il s'agit de notre souveraineté, de notre dignité, de notre survie. Nos ennemis veulent se mêler de tout, choisir à notre place ceux qui doivent diriger le pays. Quand, dans un combat, on arrive à ce stade, on n'a plus le choix. On peut se reposer un ou deux mois parce qu'on est essoufflé, mais on trouve toujours la force de reprendre le combat. Lorsque la France voit des jeunes gens couper des barbelés avec leurs dents, creuser dans le mur avec leurs mains, elle doit revoir sa position" (P158). Puis Charles de résumer son engagement contre le pouvoir français en ces termes : "Une bonne partie de l'opinion (l'opinion française en particulier et européenne en général) pense que je suis anti-français (…) mais je suis au regret de leur dire que je ne suis ni anti-français, ni anti-américain, ni anti-sénégalais, ni anti-gabonais (…) Je m'insurge en réalité contre tout pays qui pense pouvoir disposer d'un autre. J'estime en effet, tout simplement, une telle volonté de domination, inadmissible. Je trouve par conséquent inadmissible qu'à l'Onu, la France puisse avoir l'initiative exclusive des résolutions au sujet de la Côte d'Ivoire" (PP 141-142).

{…} "Ma part de vérité" se veut également une foi en l'avenir de l'Afrique : "Il est temps que ce continent vaste et riche retrouve la place qui est la sienne dans le concert des nations. Certains de nos dirigeants s'y attèlent déjà" (PP 153-154). Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'avec cette œuvre, Blé Goudé prend à contre-pied ceux qui ont toujours douté de ses capacités intellectuelles, le réduisant à un "désœuvré belliqueux". Aussi, il porte la lutte à une autre dimension en se donnant la possibilité d'atteindre un public plus large, dans le monde entier et surtout en France où l'opinion ne sait pas toujours ce que fait son armée en Côte d'Ivoire. {…}»

L’article de Y. De Séry en entier dans
Le Matin d'Abidjan : http://news.abidjan.net/article/?n=205838.




lundi, 07 août 2006

437 !



437 !
C’est le nombre de militaires ivoiriens dans la rébellion. Annoncé il y a quatre jours, le nombre n’est toujours pas démenti. Il semble dès lors qu’on peut attendre encore. Il serait pourtant d’autant plus facile de signaler des manquants, que la publication des noms est annoncée.

Voilà donc un quarteron, non pas de généraux, mais d’adjudants putschistes — qui, depuis, se sont auto-gradés, espérant en vain une ratification de ces nouveaux grades —, entre lesquels et l’armée régulière est interposée une force de 10 000 hommes, pour moitié Onu et pour moitié Licorne — au prix que l’on imagine pour leur entretien depuis trois ans, aux frais du contribuable français pour Licorne.

Voilà une rébellion bien précieuse pour n’être pas plus efficacement contrainte, ou bien efficace elle-même pour avoir résisté pendant trois ans à un désarmement promis, et «exigé» par l’Onu, désarmement que les forces onusiennes plus celles de Licorne n’ont pas pu durant tout ce temps, imposer aux bandes armées qui suppléent ledit quarteron…

Mystères et arcanes de la «communauté internationale»…


Ci-dessous la réflexion de
Théophile Kouamouo :
Le Courrier d’Abidjan — Parution N° 781 du Jeudi 3 Août 2006, rubrique «Le blog de Théo»
http://news.abidjan.net/presse/courrierabidjan.htm :

«
La fin d’une imposture

Il était une fois une impitoyable armée levée au Nord, formée de soldats et officiers nordistes «exclus» des forces de défense et de sécurité ivoiriennes. Sans l’interposition de la France, cette puissante armée aurait renversé le président Laurent Gbagbo, lâché par une bonne partie des militaires. Ah ! quelle belle armée, formée de plusieurs dizaines de milliers d’impétueux fantassins…
Retour à la réalité. La rébellion ivoirienne n’a jamais compté que quelques centaines de militaires ivoiriens. Quatre ans plus tard, le numéro un ivoirien le révèle avec une sorte de délectation gourmande. «Ce sont 437 militaires qui sont dans la rébellion. On les connaît. On a leur nom. Les autres viennent de partout. On parle de 2 000 voire 4 000, c’est faux. Le moment venu, je publierai la liste.»
L’aspect psychologique du DDR est souvent négligé. Le désarmement représente, pour la ligue politique qui a abreuvé le monde de mensonges depuis le 19 septembre 2002, une sorte de déshabillage grandeur nature – la fin d’une imposture. Au-delà de ce que la rébellion ivoirienne ne compte pas plus de 5% des effectifs initiaux de l’armée (ce qui discrédite le fond idéologique du concept d’Etat-major intégré), le cantonnement par exemple donnera une idée claire du nombre des recrues du MPCI, qui est très loin des chiffres fanfarons que brandissaient Soro et ses hommes, pour voler l’argent du contribuable international dans l’acquiescement général.
Et surtout… La réunification permettra à tous les Ivoiriens de voir les prouesses des «forces nouvelles». Universités pillées, matériel hospitalier démonté, établissements hôteliers ruinés… Le programme politique de ceux qui conspirent pour le déclin de la Côte d’Ivoire est clairement résumé par l’état dans lequel ils ont mis les zones occupées.»



dimanche, 06 août 2006

Colonies, dhimmitude, conflit proche-oriental, et politiques arabe et africaine de la France



(Cette première partie est un texte d'emprunt repris avec autorisation
de son auteur, qui a gardé l'anonymat - je lui ai fait avec son accord,
quelques autres emprunts intégrés dans d'autres billets)


Tartarin de Tarascon
,
Alphonse Daudet, 1872 : «{…} le bourriquot algérien a les reins solides... il le faut bien pour supporter tout ce qu'il supporte... demandez plutôt aux arabes. Voici comment ils expliquent notre organisation coloniale... en haut, disent-ils, il y a mouci le gouverneur, avec une grande trique, qui tape sur l’état-major ; l'état-major, pour se venger, tape sur le soldat ; le soldat tape sur le colon, le colon tape sur l'arabe, l'arabe tape sur le nègre, le nègre tape sur le juif, le juif à son tour tape sur le bourriquot ; et le pauvre petit bourriquot n' ayant personne sur qui taper, tend l' échine et porte tout.»

Si l’on passe sur quelques éléments de détail, l’explication globale du système colonial et de son fonctionnement hiérarchique, par Alphonse Daudet, ou plutôt par les Arabes selon lui, est finalement très actuelle. Elle date de 1872, soit deux ans après le décret Crémieux, qui, lorsqu’il sera entré dans les faits, fera remonter «le juif» de deux crans dans cette hiérarchie, puisqu’il passera au-dessus de «l’Arabe». J’y reviens.

En 1872, avant que les conséquences du décret Crémieux de 1870 ne soient intégrées dans les mentalités, le système est relativement simple : il s’agit d’une intégration à la République du système de la dhimmitude. Le système colonial (et sa chute – cf. infra) s’expliquent assez bien dans cette perspective. Vers le bas de la hiérarchie, de «l’Arabe» au bourriquot, on retrouve bien le système du dhimmi. «Le nègre» est au-dessus «du juif» dans la mesure où, en Afrique du Nord, il est musulman ; mais il est au-dessous de «l’Arabe» dans la mesure où l’on n’a pas oublié qu’il n’est pas musulman d’origine, qu’il l’est devenu via sa réduction en esclavage. Il est désormais en principe égal, mais la mémoire a son poids.


Quant au catholique (et autres chrétiens non-catholiques dans une moindre mesure — on sait ce que Daudet pensait des protestants) qui, dans le système musulman de la dhimmitude, serait en principe au niveau du juif, ou peut-être juste au-dessus, il est passé au–dessus de «l’Arabe» par la grâce de la conquête coloniale française. Il est colon, donc dans les «hautes sphères», citoyen de plein droit. C’est ce qui arrivera aussi «au juif» comme effet du décret Crémieux (ce qui explique «qu’il» choisira naturellement la République plutôt que la terre originelle maghrébine).

Où l’on voit que le système colonial correspond à une remarquable adaptation culturelle du système «indigène» (qui vaut de Lille à Brazzaville), et où s’explique le fait que dans le vocabulaire d’alors (et parfois d’aujourd’hui – cf. Sarkozy et son préfet «musulman») «musulman» soit donné en pendant d’Européen. On s’étonne en vain de ce qu’une religion soit donnée en vis-à-vis d’une origine géographique. L’étonnement ne vaut que si l’on n’a pas compris l’intégration de la dhimmitude aux colonies : une hiérarchie s’est substituée à une autre en intégrant une autre (d’où aussi le succès d’un mot à double sens : le mot intégration).

Où s’explique la chute de l’Empire colonial : qui supporte indéfiniment d’être «protégé» mais non-égal — la dhimmitude ? À ce point, la non-hésitation des juifs entre République et dhimmitude est naturellement éloquente. C’est cette «protection», comme non-citoyens, que les Arabes et les Noirs ont rejetée en revendiquant l’indépendance : une sorte de «dhimmitude» républicaine, une non-citoyenneté indéfiniment prolongée.

Où s’annonce que la question du concept de dhimmitude est ce que devra tôt ou tard régler l’islam ou il y trouvera sa chute, comme l’Empire français y a trouvé la sienne : nul ne supporte indéfiniment de n’être qu’un «protégé» — cf. le choix des juifs des pays arabes (de la République à Israël — Israël qui ferait bien à son tour de prendre garde à la tentation de rejouer à sa façon la hiérarchie de la dhimmitude façon colonies ! C'est la mise en garde d'un Yeshayahou Leibovitz). (Gageons en outre que les États-Unis s’en prenant à l’arabisme laïque — Irak et Syrie — plutôt qu’aux islamismes, ont peut-être compris cela : le système de la dhimmitude est la faille, le talon d’Achille du monde musulman. Autant, donc, le laisser prospérer, ne doutant pas que l’ennemi en mourra.)

La France en est restée ailleurs, en est restée avant, à la nostalgie, non sans mauvaise conscience, de l’Empire — hiérarchique — et de ses «aspects positifs».

Où s’explique une certaine tournure d’esprit dont on pourrait s’étonner, si on n’en connaissait, par des reliquats façon Alphonse Daudet, les racines : celle qui nous vaut la politique arabe et africaine de la France, avec entre autres saillies remarquables, celle d’un Douste-Blazy sur l’effet «stabilisateur» de l’Iran des mollahs et de leur volonté d’éradication des juifs au Moyen-Orient. On est au cœur d’une logique qu’on n’a jamais quittée, la logique coloniale et son sens hiérarchique intégrationniste.

C’est cette même logique, qui nous vaut aujourd’hui la sortie de Douste-Blazy, qu’a comprise hier la rébellion de Côte d’Ivoire et ses représentants bon chic bon genre qui pour emporter l’opinion et l’appui militaire français n’ont eu qu’à faire valoir via les médias parisiens (dès 1999) qu’on y ostraciserait les musulmans : où le souvenir enfoui de la hiérarchie décrite par Alphonse Daudet fera son office pavlovien, comme une des racines de l’imbroglio dans lequel on s’est fourré et qui nous discrédite dans toute l’Afrique — tout comme il est une des racines de notre politique proche-orientale, dont nul ne voit le sens et qui finit par irriter et les juifs… et les musulmans, notamment ceux d’entre les religieux qui prennent la mouche (forcément) dès qu’ils pressentent — façon de quiproquo — qu’on ne se place pas de nous-même en bas dans la hiérarchie de la dhimmitude.

Bref, on n’a pas pris la leçon de la chute de l’Empire — qui serait d’entendre enfin concrètement l’article 1er de la Déclaration des Droits de Homme et du Citoyen : «tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.»

Si l’on entendait cela, on saurait qu’il n’est question de tolérer ni hiérarchie essentialiste, ni quelque dhimmitude que ce soit, fût-elle coloniale, post-coloniale, ou autre…




medium_mine_verte.2.JPGAu secours !


Censure sur blogs.nouvelobs.com : Titre de ma chronique d’hier (censurée) : «Hollande et le PS sur la Côte d’Ivoire : la dérive des incontinents»
Contenu : «Après le lâchage peu glorieux des socialistes ivoiriens et de la Côte d’Ivoire républicaine par le PS français, Hollande tente de "s’expliquer" sur Jeune Afrique. Laborieux…
La suite sur : http://unevingtaine.hautetfort.com/ ou sur : http://delugio.zeblog.com/».

Et c’est cette seule annonce qui est censurée ! Cela vaut-il censure ? Apparemment oui, en tout cas au gré d’un journal «de gauche» et voulu «libéral» (à l’ancien sens du terme)… Le lecteur jugera...

Compte tenu du taux de la censure de mon blog [sur blogs.nouvelobs.com] (env. 20% d’articles au bas mot), j’ai dû émigrer ailleurs (sur les serveurs de blogs indiqués ci-dessus [hautetfort et zeblog])…

Titre de ce jour (que je n’ai pas osé mettre sur [blogs.nouvelobs.com]) : «Colonies, dhimmitude, conflit proche-oriental, et politiques arabe et africaine de la France». Intro : «Tartarin de Tarascon…» — le lecteur éventuel y trouvera peut-être matière à réflexion sur la censure (ou l’auto-censure ?) des journaux français sur nos ex-colonies : on n’a manifestement pas la possibilité de dire grand-chose !



samedi, 05 août 2006

Hollande et le PS sur la Côte d’Ivoire : la dérive des incontinents



Après le lâchage peu glorieux des socialistes ivoiriens et de la Côte d’Ivoire républicaine par le PS français, se rangeant pitoyablement derrière les excès diplomatico-militaro-coloniaux de la droite française ; jugeant, par la voix du premier secrétaire Hollande, Gbagbo infréquentable ; allant jusqu’à demander par un appel (lancé dans le Nouvel Obs par Montebourg et cosigné par une dizaine de responsables PS) l’excommunication du FPI de l’Internationale Socialiste — après tout cela, le PS se rend-il compte qu’il s’est fait avoir ?!

Dans le nouveau ton de son premier secrétaire interviewé par Jeune Afrique, on assiste à une tentative confuse d’explications, qui montre, hélas que la gauche française n’a cependant toujours pas compris ce qui se passe en Afrique. Admettons que les dérives et l’incontinence verbale des Hollande, Montebourg, Moscovici, Besson, & Cie, aient été faites de bonne foi. Admettons qu’ils se soient laissé piéger par la propagande françafricaine du pouvoir relayée par la presse française unanime (après tout, même l’extrême gauche, qui a pourtant vu la dimension néo-coloniale de l’attitude française, a cru à la propagande médiatique sur l'«ivoirité» et la xénophobie — pourquoi pas le PS aussi ?). Admettons donc qu’ils aient été de bonne foi. Que ne sont-ils donc pas plus clairs, alors, pour dire leur prise de conscience ?

Au lieu de cela, interviewé par le célèbre magazine françafricain, Hollande, semblant peaufiner un possible avenir élyséen familial ; Hollande, après des excuses qui n’en sont pas, puisqu’il tient quand même à dire qu’il a eu au fond raison de tenir ses propos indécents d’il y a deux ans, après donc ce qui revient à la vieille arrogance coloniale de celui qui donne des leçons (qui n’ont même pas lieu d’être !) à son «camarade» ; après cela, Hollande nous sert une resucée de Sarkozy, qui l’a précédé de quelques semaines dans le passage obligé en Afrique de sa campagne électorale, pour nous asséner de façon grandiloquente la même banalité que nous servent sur les relations France-Afrique tous les candidats aux élections en France en ces termes : «
Un maître mot pour conclure : la transparence. Le temps de l'opacité et de la connivence est révolu.»

«Maître mot» a-t-il dit ! Ce «maître mot» en forme de mot du maître qu’ont tenu tous ceux qui ont ambitionné d’être le maître de l’Élysée, jusqu’à Sarkozy le mois dernier, et qui engage à quoi ? Chirac lui-même n’est–il pas pour la transparence ? Voilà certes qui ne mange pas de pain, surtout quand on vient, en forme d’esquisse d’excuses, dans un flot d’incontinence verbale, de ne rien dire…

PS français, encore un effort si vous vous voulez passer enfin à la décolonisation de vos esprits…


Ci-dessous la lecture des propos de Hollande dans un journal ivoirien :


Le
Courrier d’Abidjan — Parution N° 780 du mercredi 2 Aout 2006, rubrique «Le blog de Théo»
http://news.abidjan.net/presse/courrierabidjan.htm

par Théophile Kouamouo :


«L’ami François !


François Hollande, le premier secrétaire du Parti socialiste français, probable futur «Premier Monsieur» de France (sa compagne Ségolène Royal est bien placée pour gagner les élections), a donné une interview à Jeune Afrique. Dans laquelle il était question, bien entendu, de la Côte d’Ivoire et de Laurent Gbagbo, qu’il jugeait «infréquentable» il y a quelques années – en pensant que cette sentence impériale avait une quelconque importance dans la vie politique réelle. Trouve-t-il toujours que le président ivoirien doit être mis en quarantaine ? Non. «S’il revient à Paris, je suis prêt à le voir», dit-il sans se demander si la réciproque est vraie et si l’enjeu a la moindre importance pour le camarade d’Abidjan. Insulte-t-il toujours Gbagbo avec la même flamme ? Non. Il s’est ramolli, et préfère opter pour une langue de bois prudente et politiquement correcte, dont le principal objectif est de justifier toutes ses positions précédentes – y compris les écarts de langage. «Laurent Gbagbo est arrivé au pouvoir en Côte d'Ivoire de façon démocratique et dans des circonstances très difficiles. Il a ensuite été emporté dans un maelström de conflits régionaux et ethniques qui l'ont amené, notamment en utilisant le concept de l'ivoirité, à s'éloigner des principes qui étaient les siens à l'origine. Certes, il a été l'objet d'une tentative de déstabilisation, et il a fallu qu'il se défende et qu'il défende l'intégrité de son pays. Mais, même s'il y a eu provocation, cela n'excuse pas les exactions que ses partisans ont commises. Nous les avons condamnées. Non pas dans le souci de lui nuire, mais pour lui rappeler les principes essentiels qui fondent son appartenance à la famille socialiste», dit Hollande. Ses contorsions et son désir maladroit de se justifier nous renseignent sur les expectations du Parti socialiste tendance Hollande-Royal, plus tout à fait convaincu que l’ami Laurent est sur le départ – mais conscient qu’une porte ouverte à Abidjan peut toujours servir. Mais surtout, l’on sent une sorte de morale missionnaire étrange, qui ne se justifie pas. Le PS tolérerait-il que le FPI lui rappelle avec le même ton les principes qui fondent son appartenance à la famille socialiste ? Le PS utiliserait-il ce ton pour rappeler à Tony Blair par exemple, les mêmes principes ? Y a-t-il dans la famille socialiste des enfants légitimes et des enfants adoptés ? Pour sauver l’Internationale socialiste, des hommes comme Hollande doivent faire leur psychanalyse et tuer en eux «le colon de gauche».»