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jeudi, 12 juillet 2007

«Enquête sur l’attentat contre Soro - Comment l’Elysée veut brouiller les pistes»



Le Matin d'Abidjan
— mercredi 11 juillet 2007 — http://news.abidjan.net/article/?n=256620

par
Guillaume N'Guettia

« Rien n'arrête l'Elysée qui veut blanchir la Licorne, fortement compromises dans l'attentat manqué contre le Premier ministre. Ses réseaux médiatiques se succèdent donc, pour noyer le poisson et mettre en cause le Palais d'Abidjan.

Ils remettent le couvert. Les traditionnels canaux médiatiques au service de la France officielle sont en branle. Dès les premiers moments de l'attentat manqué contre le Premier ministre, c'est l'AFP qui ''découvre'' les présumés auteurs de l'attaque. Les premières dépêches sont formelles, il s'agit d'assaillants issus de la rébellion, mécontents du nouveau cadre institutionnel issu du dialogue direct. L'opinion aura noté. Le 29 juin, l'agence de presse reste silencieuse sur la dénonciation à chaud de Konaté Sidiki et Issiaka Ouattara ''Wattao'' qui ont publiquement accusé la Licorne et l'ONUCI. Depuis, la thèse est invariablement reprise par les autres réseaux. A la suite de ''la radio du monde'', Jeune Afrique entre en scène, avec une autre variante. Le camp présidentiel est mis en cause. Dans sa dernière parution, l'hebdomadaire panafricain tente à son tour de brouiller les pistes pouvant conduire aux militaires français et onusiens. Celui qui monte au créneau est Christophe Boisbouvier, le chef de file des anti Gbagbo sur les ondes de RFI, et accessoirement collaborateur à Jeune Afrique. Dressant un tableau qui se veut des plus précis de l'attentat, où la présence de la Licorne et l'ONUCI au sein de l'aéroport est néanmoins occultée, le papier conduit à trois pistes. La première, celle ébauchée les premiers jours, mène à des éléments des forces nouvelles remontés contre Soro. " Comme le coup a eu lieu dans le fief des FN, la première hypothèse est, bien entendu, celle du complot ourdi au sein même de l'ex rébellion. Chacun sait qu'après l'accord de Ouagadougou et, surtout au lendemain de l'accession de Guillaume Soro à la primature, des anciens rebelles se sont demandé si leur chef n'allait pas les trahir ", reprend J.A pour faire chorus avec ses confrères. Pour justifier cette hypothèse, il se sert d'un document édité par ''International crisis group'' deux jours avant le bombardement du Fokker 100. L'ONG estime justement que " les choix de Soro ne sont partagés avec le même enthousiasme par tous les responsables des FN." L'assertion de Jeune Afrique est alimentée par les hésitations et atermoiements de Soro, au lendemain de l'attentat. Jouant des coudes pour ne pas fragiliser son mouvement, le Premier ministre prend le contre-pied de ses collaborateurs. Il ''blanchit'' les chefs de guerre Koné Zakaria et Chérif Ousmane, visiblement en rupture de ban, ainsi que les forces militaires internationales vertement mises en cause. Les media porte-voix de la Françafrique se servent donc de ces approches discordantes pour mettre hors d'atteinte, la France et l'ONU. Dans la foulée, une seconde idée est émise. Ibrahim Coulibaly ''IB'' dont l'ombre n'arrête pas de planer sur Bouaké, est mis en cause. L'hebdomadaire panafricain monte en épingle sa farouche opposition à Soro, pour le désigner probable coupable. Mais très vite, le sergent qui vit en exil à Cotonou au Bénin est déclaré incapable d'une action de telle envergure, malgré la confiance dont il continue de bénéficier de la part d'une frange des combattants des zones assiégées.

Détourner les regards sur la Licorne
Pour mieux disculper celui vers qui lorgnent pas mal d'Ivoiriens, l'hebdo lui donne les moyens de sa défense. IB est interrogé et comme l'on peut s'y attendre, dément : " Je n'ai rien à voir avec cet attentat (…) J'attends qu'on me cite officiellement et si jamais on m'accuse, ceux qui m'attaquent vont m'entendre. " S'il n'a pas convaincu, Boisbouvier vole à son secours.N"Depuis quelques mois, IB se sait surveillé de près. Aurait-il commis une telle imprudence ? " s'interroge l'auteur du papier, comme pour mettre fin aux soupçons qui pèsent sur le sergent déserteur. Le camp présidentiel n'a pas droit à cet honneur. Gbagbo et ses proches que vise en réalité Jeune Afrique, n'ont droit qu'à des accusations, sans possibilité de contredire les ''enquêteurs'' parisiens. C'est la troisième phase de ce qui s'apparente à une opération ''disculper la Licorne et les casques bleus''. " Si l'on suit le raisonnement de Guillaume Soro, c'est-à-dire la piste du coup venu d'ailleurs, on ne peut écarter non plus l'hypothèse du complot ourdi par le camp Gbagbo. En Côte d'Ivoire, certains observateurs n'hésitent pas à soupçonner le chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo d'être lui-même compromis dans l'affaire ", accuse J.A, mettant les pieds dans le plat. Si l'hebdo panafricain concède qu'il " est difficile d'y croire " à cause du dialogue direct initié par Gbagbo, ses proches sont cloués au pilori. " En revanche certains membres de l'entourage présidentiel n'auraient pas été chagrinés si Soro avait disparu. Sa nomination à la tête du gouvernement a diminué la marge de manœuvre du FPI et la part de gâteau réservée à ses barons ", manipule cette autre caisse de résonance de la nébuleuse françafricaine. Jeune Afrique fait donc dans l'intox, pour ''mouiller'' les partisans de Gbagbo. Avec au bout toujours la même ambition : écarter l'armée française du champ de vision d'éventuels véritables enquêteurs. Là encore, c'est un refrain qui remonte au début de la crise armée qui est entonné. Kadet Bertin, le conseiller militaire du palais d'Abidjan, " censé avoir la haute main sur les commandos " est épinglé par les limiers de l'hebdomadaire panafricain. " Tout est possible. Même une infiltration en zone nord d'un commando du Sud avec la complicité de quelques éléments des FN " notent les scribes de l'Elysée qui ne s'arrêtent pas là. Reprenant un air déjà entendu dans la sphère des houphouëtistes, Boisbouvier se demande, pour crédibiliser ses charges contre la présidence de la République : "Pourquoi la présidence s'est-elle empressée de faire rentrer l'avion cible à Abidjan, le soir même du 29 juin ? " Réponse de ''JA'' déguisée en interrogation : " N'était-ce pas pour effacer les traces de l'attentat ? " Bien entendu, c'est le black out sur les explications du chef de l'Etat sur le sujet. Recevant l'équipage du Fokker 100 mardi 4 juin soit cinq jours après l'attentat, Gbagbo qui a félicité les pilotes a confié que le retour en catastrophe de l'appareil était mû par la crainte d'autres pilonnages à la roquette en pleine nuit. Mais cela, Jeune Afrique et Boisbouvier n'en ont cure. Il faut un coupable pour détourner les regards sur les militaires français. Et cela vaut bien les coutumiers assauts contre le numéro 1 ivoirien et ses partisans. »





vendredi, 06 juillet 2007

Darfour — «pédagogie médiatique», ou : comment être sûr de ne rien comprendre…



Lu sur Afrikara, un article utile : il permet de démêler quelques nœuds médiatiques habituels concernant le conflit du Darfour. Je relèverai cinq précautions de cet article, que j’ai marquées (*), précautions indispensables pour sortir un peu du flou sémantique et de l'embrouillamini de la
«pédagogie médiatique» qui prévaut habituellement concernant le Darfour.



L’article d’Afrikara
— 03/10/2006
http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1416&PHPSESSID=8bdb22622f01bb890ec793b825a2209a:


« Darfour, génocide en direct : Périssent les Faibles, surtout s’ils sont Africains !

Le conflit qui a éclaté au Darfour en mai 2003 a déjà eu les pires qualificatifs possibles, de génocide pour Colin Powell, à crime contre l’humanité pour le président français Jaques Chirac, il n’a pas arrêté depuis quelques années de susciter émotions, promesses généreuses, cris d’alarme. En septembre 2006, plus de 30 000 personnes manifestaient à New York contre cette tragédie humaine, ses plus de 200 000 morts et 2,5 millions de déplacés, ses milliers de femmes violées, familles torturées, razziées, villages brûlés, exécutions de masses. Dany Glover ou Georges Clooney, personnalités réputée du cinéma mondiales, n’ayant pas hésité à s’afficher pour la cause du Darfour.

Une horreur indicible qui fait pourtant son chemin malgré vents et marées. Peut-être que si il y avait quelque part une véritable volonté d’arrêter ces déplacements de populations et massacres consécutifs aux combats entre milices dites «arabes» (*) Djandjawids, soutenues par le gouvernement et «ethnies» dites «africaines» (*), cela se serait su.

Ce conflit est très emblématique des intérêts des puissants et de la situation des faibles dans la géopolitique mondiale d’aujourd’hui. L’ONU -est-ce une surprise ?- est paralysée par l’implication de deux membres du Conseil de sécurité aux côtés des autorités soudanaises : la Russie fournisseur d’armes d’une répression sans nom d’un gouvernement sur une de ses populations -de l’Ouest- et la chine qui exploite le pétrole du pays.


A cette neutralisation de l’ONU, finalement bien faiblement utile à la paix dans le monde, lorsque de surcroît ses « grands pays » ne sont pas d’accord…, précède la vieille tradition de razzias esclavagistes menées par les populations arabes sur les Noirs (*), dans un climat politique dominé par une dictature militaire islamique.


Un conflit complexe donc. Politique, les Africains -non musulmans ou pas assez (*)- ayant toujours été muselés et sujets de brimades et servitudes, s’étant mis en rébellion contre le régime islamique au pouvoir ; économique avec des oppositions pour le partage de la terre entre paysans sédentaires et nomades; et religieux-culturel -«animistes» contre musulmans (*).

Au milieu de cette catastrophe humanitaire où les conditions d’existence des déplacés s’aggravent de jour en jour, en 2004, mai 2004 selon le journal allemand Zeit, la Syrie avait profité du cheptel humain africain, pour tester sur les populations africaines du Darfour, des armes biologiques. En accord de «coopération» avec le gouvernement soudanais ! Une information passée inaperçues en son temps.


Les tribulations de l’Union africaine, de l’UE et toutes les interpellations, appels et mobilisations ne parviennent aucunement à infléchir la violence du régime central du Soudan. Il faut reconnaître que le Darfour représente un bon «produit» dans l’imagerie occidentale inconsciente du monde. Des Noirs jamais moins indignes dans les images internationales retrouvent toute leur place dans les médias occidentaux. Une place utile à montrer un négatif, utile à démontrer indirectement les zones «civilisées» où il vaudrait mieux avoir le privilège de vivre, tout en se rendant sensible aux clichés dégradants et avilissants de peuples entiers pourtant visibles sur d’autres aspects.


Prenant la place jouée naguère par l’Ethiopie et les famines, le Darfour rassure aussi ceux qui n’imaginent l’Afrique que malade, en guerre, mourante, à aider, modalité subtile de contrôle des Etats modernes et riches, tout en inculquant aux Africains la haine de soi, l’indifférence aux autres, aux valeurs, à soi.


Le Darfour rempli ainsi une mission de reproduction des imaginaires de la modernité, de la civilisation et des barbaries, avec l’aide de tous ! »


Les cinq précautions commentées :

— 1) «milices dites "arabes"»
: «dites "arabes"» (avec les guillemets), précision indispensable ;

— 2) «"ethnies" dites "africaines"» : de même que les guillemets à «arabes», les guillemets à «ethnies» et à «africaines» sont fort utiles dans la mesure où tous, localement, sont «africains», et où il n’est pas indispensable de recourir à la notion d’«ethnie» ;

— 3) «les Africains - non musulmans ou pas assez -» : la précision «pas assez» musulmans, corrigeant «non musulmans» donne cette indication fort précieuse : le véritable problème local n’est pas «ethnique», mais relève de l’intégrisme du pouvoir (pouvoir soutenu en son temps, au-delà de la Chine et de la Russie, aussi par la France et les USA ! — ceci expliquant largement cela). Le régime intégriste a ainsi tout loisir de ne pas tolérer, et les chrétiens, et les musulmans… «pas assez» musulmans (que nos médias appellent les «Noirs» pour les distinguer des «Arabes», lesquels «Arabes» sont éventuellement aussi africains, voire «noirs» que les autres ! — mais lesdits «Arabes» sont adeptes d’un islam — arabe — qu’ils considèrent plus pur…

— 4) «"animistes" contre musulmans» : on comprend à la lecture de ce qui précède que les guillemets à «animistes» sont indispensables.


À cela s’ajoute

— 5) «la vieille tradition de razzias esclavagistes menées par les populations arabes sur les Noirs», «tradition»-prétexte sur laquelle s’appuient les intégristes au pouvoir — cette «vieille tradition» servait en effet d’alibi pour des razzias s’autorisant d’une… mission civilisatrice — «les bienfaits de la colonisation» — (musulmane en l’espèce) : réduire des populations en esclavage pour leur bien !

Où les puissances onusiennes, au-delà de leurs intérêts, manifestent un certain… embarras ; tandis que nos médias, sous prétexte de simplifier les choses pour le public (mais ont-ils bien saisi eux-mêmes), ethnicisent un problème autre, et du coup, embrouillent tout.

Pendant ce temps, les musulmans «pas assez» intégristes, non seulement subissent violences et massacres, mais servent en outre d’alibi à la bonne conscience du citoyen euro-américain lambda, qui peut s’en prendre aux «Arabes», finalement bien pires qu’on l’est chez nous : c’est ainsi que nos pouvoirs, se joignant à ce concert larmoyant mais inoffensif — d’un citoyen télévisuel qui ne comprend rien (et pour cause) —, peuvent continuer à s’indigner vertueusement contre les Chinois, les Russes… et accessoirement les Africains, décidément incurables !…

vendredi, 29 juin 2007

Attentat manqué contre le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro



Ivoire-Presse — vendredi 29 juin 2007 — http://news.abidjan.net/h/254902.html :

« Attentat manqué contre le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, Secrétaire général des Forces nouvelles, à l`aéroport de Bouaké - La déclaration des Forces nouvelles

Ce vendredi, 29 juin 2007, le foker 100, transportant le Premier Ministre Guillaume Soro, quelques membres du gouvernement, de son cabinet et plusieurs journalistes, a été l’objet d’une attaque à la roquette.

Après l’atterrissage et pendant que l’avion se rendait sur le tarmac, deux violents coups de roquette ont atteint la deuxième cabine suivi des tirs de rafales. L’attaque a fait 3 morts et plusieurs blessés.

Cette attaque s est circonscrite au niveau de l’aéroport.
Les Forces Nouvelles saluent toutes les manifestations de solidarité à l’égard du Premier Ministre, secrétaire général des forces Nouvelles.

Les Forces Nouvelles réaffirment leur engagement dans le processus de paix, issu de l’accord de Ouagadougou.

Pour les Forces Nouvelles de Côte d’Ivoire,
Le Porte-Parole, Konaté Sidiki »



Apparemment, la sécurité est toujours peu assurée au nord, quoiqu'il en soit de la puissante présence des forces internationales :


Attentat manqué contre le Premier ministre ivoirien à Bouaké — “C’est L’ONUCI qui sécurise l’aéroport de Bouaké”, selon le porte-parole de la force Licorne, le lieutenant-colonel Xavier Pons.


Lu dans
Notre Voie
— samedi 30 juin 2007 — http://news.abidjan.net/h/254996.html:



«
Attentat manqué contre le Premier ministre à Bouaké: Le rôle douteux des soldats de l’ONUCI et de la Licorne»

par
Paul D. Tayoro :

«
Ce coup de poignard que certains individus veulent porter au processus de paix en cours, remet au goût du jour, l’épineuse question du véritable rôle des forces étrangères en Côte d’Ivoire. Que font exactement les soldats de l’ONU et surtout la Force Licorne qui est la mieux équipée et la plus visible sur le terrain, aussi bien dans la zone ex-occupée que dans celle sous contrôle gouvernementale ?

Selon le lieutenant-colonel Xavier Ponce, porte-parole de la Licorne, c’est l’ONUCI qui se charge de la sécurité à l’aéroport de Bouaké. Le journaliste de Notre Voie qui se trouvait dans l’avion soutietn cependant, avoir clairement vu les soldats français dans les herbes environnant l’aéroport. Xavier Ponce explique qu’ils s’y trouvaient pour sécuriser un avion français en transit au moment des faits. Comment donc ces crimes supplémentaires ont-ils pu être commis en présence des éléments de l’ONUCI et des Français, sans qu’ils n’aient pu les empêcher? [...]
»



Explications du porte parole de Licorne : un peu confus ! — :

«
Lieutenant Colonel Xavier Pons (Licorne) : “C’est L’ONUCI qui sécurise l’aéroport de Bouaké”»

Article dans Notre Voie — samedi 30 juin 2007 — http://news.abidjan.net/h/254995.html

par
Faustin Yao K. :

«Le porte-parole de la force Licorne, le lieutenant-colonel Xavier Pons, a déclaré hier que c’est l’ONUCI qui a en charge la sécurisation de l’aéroport de Bouaké. “C’est l’ONUCI qui s’en occupe », a affirmé l’officier français, joint hier par téléphone, dans le cadre de l’attentat manqué contre l’avion du Premier ministre ivoirien hier, à Bouaké. Attentat qui, selon plusieurs sources concordantes, a fait quatre morts et une dizaine de blessés dont un dans un état grave.
D’entrée de jeu, le porte-parole de la Licorne a expliqué que les forces impartiales n’ont rien à voir avec la sécurisation de l’aéroport de Bouaké. Et que cette tâche revenait “aux Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire”. Mieux, le lieutenant-colonel Pons a indiqué que les forces françaises ne sont plus dans le périmètre de l’aéroport. Selon lui, seul un avion militaire français était en transit à l’aéroport de Bouaké au moment des faits. « Nous n’avons fait que prendre en charge les blessés. Sinon pour la sécurisation de l’aéroport, normalement c’est l’ONUCI », a insisté le colonel Pons. Avant de conseiller de prendre attache avec le ministère de la Défense pour de plus amples informations.»





 

lundi, 18 juin 2007

«RDR / Zemogo claque officiellement la porte — ADO perd la bataille contre la dissidence»



Le Matin d'Abidjan
— lundi 18 juin 2007 —

http://www.lematindabidjan.com/visual_article.php?num_actualite=7562
:

par
Bidi Ignace :

« 
Le germe de la division a eu raison du RDR. Malgré maintes négociations et coups d'éclat, la dissidence s'est définitivement désolidarisée.

Fini les négociations entre la dissidence conduite par Zémogo Fofana et la direction du Rassemblement des républicains (RDR). Le ''cas Zémogo'' qui n'existerait pas au sein du parti est devenu grave. La fracture est confirmée depuis hier, dans l'après-midi. En effet, Zémogo Fofana a claqué la porte et annoncé officiellement son départ. Il s'est retranché au siège de la Cafca-Ci, une structure de négoce en café-cacao, sise au II Plateaux Vallon, à quelque 500 mètres du cabinet de Alassane Dramane Ouattara, pour livrer sa déclaration de rupture. " Je viens de terminer un processus et j'ai pris la décision de quitter le RDR ", a-t-il confié. Son départ est l'expression de l'échec des nombreuses négociations, " maintes concertations ", avec la direction. La dernière négociation date du mercredi 13 juin dernier, au terme de laquelle les partisans d'ADO ne sont pas parvenus à retenir leur camarade. La dissidence est donc consommée même si le partant la veut une " séparation fraternelle ". Tant il considère comme un moyen pour lui de recharger ses batteries. Mais au profit de qui ? L'on saura plus tard la réponse à cette question. Pour la simple raison que lui-même évite encore de préciser son point de chute. Par contre, il s'explique aisément sur le motif du divorce, dû à " une seule raison : la rupture de la confiance entre (lui) et la direction du parti ". C'est pourquoi, à l'en croire, il n'a eu besoin d'aucune personne interne à cette direction pour se décider. " Je ne pars avec personne. J'ai décidé souverainement et personnellement de partir ", jure-t-il. Toutefois, le nouvel ''électron libre'' reste attaché aux idéaux de son ancien parti dont il entend poursuivre le combat. Zémogo Fofana " demeure dans les idéaux, l'élan du combat et le sens de la lutte du RDR ". Mieux, il ambitionne de rester sur la ligne de front. Alors qu'il donnait dos hier à Alassane Dramane Ouattara et ses partisans, Zémogo Fofana a exprimé une " pensée très profonde " pour les militants du RDR. Le faisant, il rend hommage aux victimes et autres anonymes qui ont perdu la vie pour le parti.

Un vrai camouflet pour ADO
Le président du RDR se trouve en ce moment hors du pays. Avant son départ, il a eu des échanges avec Zémogo. Ces échanges se sont déroulés nuitamment à la Rue Lepic, siège du parti. Le seul fait qui pouvait inquiéter le président du RDR au sortir de cette rencontre-là, ce sont bien les éclats de voix autour du compromis obtenu avec Zémogo. Rien ne devait en effet filtrer des entretiens. Mais les partisans d'ADO, tenant une conférence de presse ce jour-là, ont tenté de faire croire que Zémogo Fofana avait abdiqué. Il aurait même fait allégeance au mentor. Une réplique des pro-Zémogo s'en est suivie, qui a rétabli " la vérité ". Malgré la dissonance attestant que tout était bel et bien fini, ADO a continué à nier l'évidence, estimant que Zémogo n'est qu'un " épiphénomène ". Hier, Zémogo a donc rendu le tablier, avec un air de défiance. C'est en face des bureaux de Ouattara qu'il s'est prononcé, infligeant un camouflet au mentor. Car, du côte à côte, ce dernier a choisi, pour quitter ''la case'', le face-à-face. A preuve, c'est en face des bureaux d'ADO que Zémogo a tenu son premier point de presse. »




jeudi, 14 juin 2007

"Arrêt sur images" absent de la grille de rentrée ?



Voilà qui parlerait aussi de la «crise ivoirienne» — puisque l’émission de Daniel Schneidermann était la première (à ma connaissance) de la TV française à interroger le traitement médiatique du rôle de l’armée française à Abidjan en nov. 2004 (avant même que Canal + ait permis d’aller plus loin que les simples questions).

Cet hommage est dû à Daniel Schneidermann.


Selon
nouvelobs.com | 14.06.2007 | 17:47 —
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/medias/20070614...:

« L'émission sur les médias pourrait ne pas être reconduite à la rentrée, affirme son présentateur Daniel Schneidermann. La direction de France 5 devrait annoncer sa décision lundi 18 juin au plus tôt.

L'émission "Arrêt sur images", diffusée sur France 5, pourrait ne pas être reconduite à la rentrée, a-t-on appris sur le blog des journalistes de l'émission. Daniel Schneidermann, présentateur de l'émission, a lancé, jeudi 14 juin, un appel aux téléspectateurs afin qu'ils interpellent ce week-end le président de France Télévisions Patrick de Carolis, présent au "Salon de la télévision".

Le 6 juin, le présentateur de l'émission de décryptage des médias avait déjà indiqué que l'émission prévue dimanche prochain serait la dernière. "Le dimanche 17 juin, en effet, nous nous arrêterons pour la dernière fois de l’année sur les images d’une saison particulièrement riche", écrivait-il. […] »

 

 

samedi, 09 juin 2007

Sur le rôle de la manipulation médiatique dans la «crise ivoirienne»



Ce n’est pas pour rien que ceux qui font la pluie et le beau temps médiatiques attaquent le livre
de Simone Gbagbo, Paroles d’Honneur. Il dévoile leurs façons…

Extrait de son livre de sur le blog de Calixte Tayoro :

(Voir aussi une interview télévisée de Mme Gabgbo)

“Le Belge Benoît Scheuer, fera un film sur le faux charnier de Yopougon:
Côte d’Ivoire poudrière identitaire. Ce film a été tourné en Côte d’Ivoire entre octobre 2000 et avril 2001. Il a pour objectif de retracer l’origine, la dynamique et les dramatiques conséquences du concept d’ivoirité. Scheuer déclarera urbi et orbi que son film a été réalisé pour empêcher un génocide en Côte d’Ivoire. (…) Des images d’Hitler et du Rwanda et des interviews obtenues en prétendant qu’ils vont servir à un travail scientifique de sociologie sont coupées et montées de façon à mettre en cause Laurent Gbagbo. Le film va être envoyé sous cape aux opposants à Abidjan, mais le Président l’apprend et demande, au contraire, de le rendre public, afin de pouvoir en discuter librement. La télévision ivoirienne organise alors un long débat autour de ce film. Les personnes interviewées dans le film sont invitées sur le plateau. Elles voyaient ce document pour la première fois. Choquées, elles crient au scandale, car le cinéaste, manipulant leurs propos, a coup les réponses pour recréer de faux discours, falsifiant leurs idées (…). Le film avait bizarrement été projeté à Bruxelles suivi d’une grande conférence de presse, comme par hasard, le jour d’une importante réunion communautaire, où il était question de l’Afrique et du cacao de Côte d’Ivoire en particulier. Qui voulait nuire n’aurait pas fait mieux! (…) Dans la guerre qui est pratiquée contre la Côte d’Ivoire, la communication est une des armes massivement utilisées. Elle est exploitée avec virtuosité. Sur ce terrain-là, la crédibilité affichée compte plus que la vérité des faits. (…) A l’heure de la “guerre contre le terrorisme”, les conflits se gagnent de plus en plus, auprès de l’opinion, avec de fausses évidences et des montages abjectes. (…) On crée des ONG à des fins politiciennes uniquement et des médias peu scrupuleux - je pèse mes mots - se couvrent courageusement du manteau altruiste de ces ONG pour véhiculer des mensonges criminels. (…) Un des principes fondamentaux de Goebbels, journaliste de formation, ministre de la Propagande et de l’Information de Hitler, était qu’il suffisait de répéter un argument, vrai ou faux, pour que les gens y croient et que cette affirmation devienne la nouvelle vérité. C’est ce qu’a fait Benoît Scheuer. C’est ce qu’a fait l’ONG “Prévention génocide”, créée tout exprès, pour cette cause (…). Les médias français vont s’en donner à cœur joie! Ils vont se déchaîner à outrance. Notons au passage que les principaux organes médiatiques en France sont également la propriété de groupes industriels (Bouygues, Lagardère, Dassault…) dont certains d’entre eux fabriquent et vendent de l’armement et dépendent tous, en partie, des commandes de l’Etat français. Difficile de les imaginer indépendants!” (Paroles d’honneur, pp.287-295)

[...]

  La guerre de communication est assurément une guerre terrible. En sous-estimer les conséquences peut conduire à des échecs irrémédiables. Avec la crise ivoirienne nous avons reçu cette leçon cinq sur cinq. C’est une des raisons qui m’ont amenée, lors des débats sur les projets de lois imposées par les accords de Marcoussis, à veiller à ce que le peuple ivoirien tout entier soit minutieusement informé de tous les détails des débats, sur chaque point. Nous avons exigé et obtenu que soient retransmises en direct nos séances parlementaires. Pendant trois ans, le peuple a ainsi pu voir et entendre ses représentants à l’Assemblée nationale se faire une opinion par lui-même. Pendant ces trois années, les populations ont pu s’associer au débat et donner leur point de vue, soit en interpellant leur député dans sa circonscription, soit en écrivant des articles dans la presse, ou encore en animant des conférences et débats dans les agoras et parlements de quartiers. Dans les foyers, dans les villages, dans les villes, la retransmission de la session était attendue chaque jour. Les Ivoiriens, directement informés, ont pu ainsi échapper aux tentatives de manipulation des médias. Résultat, l’Etat français furieux décida de la dissolution de l’Assemblée nationale par le truchement du GTI (Groupe de Travail International) chargé du suivi de l’application des résolutions de l’ONU sur la crise ivoirienne.” (p.295)

 

Comme le note de Calixte Tayoro : « On voit ainsi que par deux fois, le couple présidentiel décide de rendre accessible au plus grand nombre ce qui circule sous le manteau (le film de Scheuer) ou ce que la “communauté internationale” aimerait bien cacher (la réalité des débats à l’Assemblée nationale). Ce réflexe fut salutaire pour le régime, puisqu’il permit de mettre en place un véritable système de contre-information destiné à parer la couverture de la crise par les médias internationaux, et en particulier français. »




 

mardi, 29 mai 2007

Guerres, médias et autocritique



« Les médias américains peinent à faire leur autocritique »
titre Libération
pour un article annonçant en sous-titre :
« Un documentaire pointe leurs erreurs dans le traitement du conflit irakien. »
Article signé par DéVRY Thomas, correspondance de New York — daté du mardi 29 mai 2007 —
http://www.liberation.fr/actualite/monde/256710.FR.php


L’article annonce remarquablement la couleur dès sa première phrase. Je cite :

« Comme le chante Elton John, «Sorry seems to be the hardest word» («S'excuser est la chose la plus difficile»). Quatre ans après l'invasion de l'Irak […]la presse américaine semble toujours réticente à admettre son rôle de «facilitateur» dans la catastrophe irakienne. »

Voilà qui s’annonce intéressant pour qui suit la façon de faire de la presse française concernant la crise ivoirienne depuis 4 ans. Un article, écrit pour un journal français — et quel journal français, en regard de la crise franco-ivoirienne !

On peut aisément reprendre mot pour mot cette première phrase à deux détails près :

« Comme le chante Elton John, «Sorry seems to be the hardest word» («S'excuser est la chose la plus difficile»). Quatre ans après l’interposition en Côte d’Ivoire […]la presse française semble toujours réticente à admettre son rôle de «facilitateur» dans la catastrophe ivoirienne. »

(Heureusement, et malgré l’ « interposition » française, la crise en Côte d’Ivoire s’est trouvée depuis quelques mois une issue qui permet la paix jusqu’à présent — avec le dialogue direct.)

Reprenons la lecture de l’article de Libération, pour constater que la presse américaine, elle, se remet tout de même quelque peu en question — cela apparaît tout au long de l’article, sans compter le film qui est à la base de l’article — ce à quoi on pourrait ajouter le scandale d’Abou Graïb rapporté par la presse américaine —, quand la presse française se gardait bien de parler d’Abidjan nov. 2004, et d’enquêter sur le présumé « bombardement » de Bouaké.

Et pourtant le film amateur montrant les tirs sur la foule devant l’hôtel Ivoire qui circulait sur Internet, et où l’on voit Jean-Louis Coulibaly se faire décapiter par une balle de gros calibre, était connu : un extrait (non-significatif) en était montré par nos journaux télévisés. Il a fallu trois semaines et le reportage de Canal + diffusant en outre le bombardement du pont de Gaulle pour que les Français voient enfin ! — l’équivalent de « l'exception d'une poignée de reporters » américains (Canal + et les questions de Daniel Scheidemann à « Arrêt sur image » et dans « Rebonds » — bon alibi pour Libé !).

Et pourtant, rien en France d’équivalent à la remise en question américaine ; non plus qu’à cet autre documentaire « du vétéran Bill Moyers » signalé par l’article Libé, diffusé « début mai » (2007 ?) par la TV publique américaine : « recensant les principales charges (absence de questionnements des motifs de la Maison Blanche, crédulité des reporters, relégation des articles sceptiques en fin de journal...), ce journaliste respecté a recueilli les confidences penaudes d'un certain nombre d'acteurs de l'époque. L'ancien présentateur de CBS, Dan Rather, admet : «Nous n'avons pas assez creusé. Je ne crois pas que l'on puisse excuser ma performance et celle de la presse en général dans les préparatifs de la guerre.» 

Amende honorable qui n’est pas sans dignité, et dont on attendrait l’équivalent de la part des médias français, Libé en tête, concernant la Côte d’Ivoire. Mais rien de cela en France, quand en outre, contrairement à la guerre d’Irak, il ne s’agit pas d’une dictature, mais de dégommer un président démocratiquement élu — au prix des pires calomnies relayées par les médias français.

Poursuivons notre lecture : « 
L'ex-PDG de CNN, Walter Isaacson, pour expliquer le bilan médiocre de la chaîne qu'il dirigeait, lâche : "Il y avait une police du patriotisme dans la foulée du 11 septembre, et quand nous montrions des images de victimes civiles par exemple, nous recevions des coups de téléphone des annonceurs et du gouvernement qui nous taxaient d'antiaméricanisme..." 

Voilà qui nous replace en terrain connu en France, où les doigts ont aussi connu la couture du pantalon — certes des médias, mais aussi des opposants politiques, comme au PS —, mais personne pour reconnaître là l’équivalent d’« une police du patriotisme ».

Et pourtant en France aussi, nouvelle équivalence, comme pour leurs confrères américains, « si, à l'exception d'une poignée de reporters, la plupart des journalistes [français] se sont fait rouler dans la farine par l'administration [Chirac], ce sont les éditorialistes et chroniqueurs qui en ont été la vraie chambre d'écho. »

Il n’est pas jusqu’à ce « jeune "faucon de gauche" Peter Beinart [— à présent,] sa prestation fait peine à voir [… — qui] admet qu'il n'a jamais mis les pieds en Irak, qu'il n'est pas spécialiste du Proche-Orient, mais qu'il "a beaucoup lu sur la question" et que cela le rendait parfaitement apte à disserter doctement sur le conflit qu'il appelait de ses vœux... » — il n’est pas jusqu’à ce « jeune "faucon de gauche" » qui n’ait son équivalent : les nombreux ennemis plumitifs français de la démocratie ivoirienne — les fameux « spécialistes de la Côte d’Ivoire » — l’attaquant tout au long des coups de boutoirs diplomatico-militaires françafricains pour la renverser.

Mais en France, pas d’amende honorable. Ici, on pratique le « révisionnisme évolutif » ! Aussi, en France on ne saura pas si — comme « le Time, par exemple, [qui] n'a pas hésité à recruter comme chroniqueurs grassement payés » — certains de nos propriétaires de journaux et accessoirement marchands d’armes ou tout aussi accessoirement propriétaires de l’essentiel de l’économie de la Côte d’Ivoire, se sont payé de même le luxueux service de chroniqueurs, ni de quelle éventuelle façon.

En revanche, on trouvera moult critiques, dans ces mêmes journaux français, de la presse américaine qui a, elle, la décence de faire amende honorable.

Ne reste qu’à espérer que la leçon finale de l’article de Libé puisse valoir aussi en France : « pour la prochaine guerre, ses conseils seront utiles. »




 

mercredi, 23 mai 2007

Sarkozy se rapproche de Gbagbo



Normalisation des relations Côte D'ivoire – France ::
Sarkozy se rapproche de Gbagbo

Le Matin d’Abidjan
Mercredi 23 Mai 2007 —
http://www.lematindabidjan.com/visual_article.php?num_act...

par Mireille Abié :

«
Le départ de Jacques Chirac va-t-il permettre la normalisation des relations entre la France et la Côte d'Ivoire? Tout porte à le croire. Basile Boli un des hommes de main du nouveau président français est venu en éclaireur. Il a été reçu hier au palais présidentiel par le Chef de l'Etat.

Basile Boli fait partie de l'équipe qui a fait campagne pour l'élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République française. Hier, en fin d'après midi, l'ancien international a été reçu en audience par le Président Laurent Gbagbo. L'entretien entre les deux hommes a duré une heure. Au sortir de cette rencontre avec le Chef de l'Etat, Basile Boli dit être venu rendre "une visite de courtoisie au Président Laurent Gbagbo, pour lui exprimer que la France reste toujours l'amie de la Côte d'Ivoire". Puis d'expliquer aux ivoiriens pourquoi il a apporté son appui médiatique et idéologique à Sarkozy pendant la présidentielle française : " J'ai apporté au nouveau Président de la France une certaine force médiatique et idéologique, parce que j'avais confiance en lui. J'avais donc le devoir de venir expliquer à ma famille comment les élections se sont passées et pourquoi j'ai soutenu ce candidat". Ça c'est la version officielle. Car si l'ex sociétaire de l'Olympique de Marseille et de l'équipe de France n'a pas voulu en dire plus, en précisant que "aucun dossier" n'a pour l'instant été abordé, il reste évident qu'il a été essentiellement question de la normalisation des relations Côte d'Ivoire-France. Des sources proches du Palais révèlent d'ailleurs que cette visite est en réalité "une prise de contact Gbagbo-Sarkozy ". Et en la matière, Basile Boli l'un des principaux piliers du nouveau chef d'Etat français en matière de politique africaine, était la personne la mieux indiquée pour favoriser le rapprochement entre le successeur de Chirac et son homologue ivoirien. Puisque, en plus d'être un homme du sérail sarkoziste, Basile Boli est avant tout ivoirien : " Je suis un enfant de la Côte d'Ivoire même si je suis de nationalité française ". Fort de cet atout, il a donc été envoyé en éclaireur. Et la mine radieuse qu'il affichait au sortir de la rencontre avec le Chef de l'Etat en dit long sur l'issue de cet entretien avec le locataire du Palais du Plateau. Il n'est donc pas exclu que dans les jours à venir l'axe Paris-Abidjan soit ''réchauffé''. Pour rappel, les relations entre la Côte d'Ivoire et son ancienne métropole se sont considérablement brouillées depuis novembre 2004. Après la destruction de la quasi-totalité des engins de la chasse ivoirienne et le massacre de jeunes patriotes par la force Licorne sur ordre express de Jacques Chirac. Depuis les deux hommes ne s'étaient plus parlés. Et les différentes tentatives de rapprochement n'avaient rien donné, jusqu'à ce que l'ancien n° 1 français quitte le palais de l'Elysée. Aujourd'hui, on peut le dire, c'est un nouveau soleil qui se lève dans le ciel des relations entre Paris et Abidjan.»





mercredi, 16 mai 2007

Chirac – Sarkozy : la question de la succession



Françafrique : le réseau Chirac, la relève Sarkozy? par Survie


Afrikara
— 15/05/2007 http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1761&PHPSESSID=a5218a8515e1c631539a557b98e14cde
:

Alors que les amitiés d’un chef d’Etat nouvellement élu sur la promesse de rupture et de changement radical, commencent à interroger les spécialistes, les acteurs réputés françafricains, attitrés des relations délétères entre le continent noir et l’ancienne métropole affichent leur proximité avec M. Nicolas Sarkozy. Ainsi d’Omar Bongo Ondimba qui s’est déclaré à plusieurs reprises ami du nouveau président depuis les années 90, rencontré à la mairie de Paris. Vincent Bolloré n’est pas, dans la liste, le moins disant françafricain.

Les liens avec M. Sassou Nguesso président congolais fuitent dans la presse, ceux d’un aspirant à la rupture avec ce que l’Afrique compte de plus archaïque dans l’imaginaire du pouvoir et les pratiques caractéristiques de ce que les médias nomment les républiques bananières : coups d’Etats, guerres civiles, enrichissements ostentatoires, clientélismes outranciers, …

[...]


Françafrique : le réseau Chirac, la relève Sarkozy?, par Survie

«Nicolas Sarkozy a promis d’être à côté de ceux qui souffrent sous la dictature, il a promis la rupture avec la Françafrique, il a fait part de son indignation face aux liens personnels affichés entre la présidence française et un certain nombre de chefs d’Etats africains.

Nicolas Sarkozy s’est pourtant rendu à plusieurs reprises pendant sa campagne dans la résidence particulière personnelle de Omar Bongo, il a également su manifester publiquement son amitié à Denis Sassou N’Guesso (respectivement bourreaux et tortionnaires des populations du Gabon et du Congo Brazzaville)...

Enfin, en choisissant d’aller fêter sa victoire électorale à bord d’un Falcone, puis d’un Yacht de luxe mis à disposition par son ami Vincent Bolloré dont une des principales ressources est intrinsèquement liée au pillage des richesses naturelles (comme le bois) du continent africain, ainsi que d’une politique de monopole de ses infrastructures (à l’instar du port de Douala au Cameroun), Nicolas Sarkozy confirme et renforce les craintes relatives à ses intentions profondes en matière de refonte de ces relations franco-africaines, intentions déjà solidement compromises par son héritage pasquaien au Conseil général des Hauts de Seine, brillamment illustré par son mariage, où en compagnie de Charles Pasqua, il choisi pour témoin Bernard Pinault et Martin Bouygues, autre célèbre "bienfaiteur" du continent...

Dans le même registre, notons que Martin Bouygues a également été désigné parrain de son plus jeune fils. Quant à Serge Dassault "paisible" fabricant d’armes et d’aéronautique qui, avec Lagardère, détient prés de 70% de la presse nationale, il s’en tient à de simples "relations amicales"... Nicolas Sarkozy, déclarait d’ailleurs en 2005 : « j’ai tous les patrons de presse avec moi.", tout un programme...»




P.S. : cf. ici : http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=929 la retranscription d’une conférence organisée le 14 mars 2007 à Grenoble par le groupe local de Survie en Isère, sur les liens présumés entre Nicolas Sarkozy et la Françafrique.


Et concernant la relation avec la Côte d’Ivoire, cf. :



Déjà en 2003 dans la crise franco-ivoirienne : alliance Sarkozy-Bouygues-Ouattara et lâchage d’Eric Besson !

Deux articles édifiants — et d’une actualité étonnante — datés de mars 2003 dans deux journaux ivoiriens :



1) L'Inter – 19 mars 2003 :

« Comment le couple Ouattara s’est préparé - Les hommes clés de leur réseau - Des témoignages inédits » :

« Alassane Ouattara, le leader du RDR, veut gouverner la Côte d'Ivoire. Depuis le début des années 1990 où il caressait ce rêve, il s'est donné les moyens de ses ambitions. Patiemment, il s'est tissé, avec le soutien ferme de son épouse, un important réseau relationnel. Quant aux moyens financiers, c'est ce qui manque le moins à Alassane et Dominique Ouattara. Aujourd'hui, plus que jamais, le couple ADO pense que l'heure a sonné pour lui. Il active tous ses réseaux dans un seul et unique but : faire partir Gbagbo. Le vendredi 12 avril 2002, la France était à une dizaine de jours de la présidentielle. Jacques Chirac, candidat à sa propre succession, dépêche pour sa campagne en Côte d'Ivoire, M. Pierre Bédier, le secrétaire général adjoint aux fédérations du Rassemblement pour la République (RPR) [Pierre Bédier, depuis, a connus certains… aléas]. Après avoir sollicité au cours d'une rencontre à l'hôtel Ivoire, les suffrages des Français de la Côte d'Ivoire pour son candidat, M. Bédier met son séjour abidjanais à profit pour rencontrer certains hommes politiques du pays notamment l'ancien chef de l'Etat Henri Konan Bédié et le président du Conseil économique et social, M. Laurent Dona Fologo. Le 15 avril, à la veille de son départ pour la Guinée, prochaine étape de son périple, il est reçu à 12h30 mn par Alassane Dramane Ouattara à son domicile. Au cours de cette rencontre, le leader du Rassemblement des Républicains a lâché une phrase sibylline dont seules les oreilles avisées ont pu mesurer toute la portée : "le feu est sous les cendres," avait murmuré ADO à son hôte français. Interrogé par un confrère sur la situation en Côte d'Ivoire, M. Bédier confiera à son tour au journaliste : "Vous vivez une paix précaire". Cinq mois après, plus précisément le 19 septembre 2002, Abidjan, Bouaké et Korhogo se réveillent sous les coups de feu nourris. Ce qui avait les allures d'un coup d'Etat manqué s'est vite révélé être une guerre bien préparée pour faire sauter le régime en place. Après cinq mois de canonnade, la diplomatie semble progressivement prendre le pas sur les armes. D'Accra à Marcoussis en passant par Lomé et Dakar, les efforts de paix se sont multipliés. Aujourd'hui, on en est à la formation d'un gouvernement dit de réconciliation nationale. Peu à peu, les masques tombent, les têtes fortes de la rébellion et celles qui jusque-là n'ont pas voulu s'afficher, sortent de l'ombre et, fait notable, elles sont toutes des proches du RDR. Mais cela suffit-il pour faire d'Alassane Ouattara le parrain de la rébellion ? Certainement pas, cependant, malgré un assouplissement ces derniers temps, la position longtemps affichée par le RDR et la rébellion demeure le départ par tous les moyens du président Gbagbo. Exfiltré du pays après un mois passé à la résidence de l'ambassade de France à Abidjan, ADO, depuis son exil parisien, poursuit sans relâche, ce qu'il prépare depuis plus d'une décennie : l'accession au trône. Son premier soutien dans cette lutte pour le pouvoir exécutif reste avant tout son épouse Dominique Ouattara née NOUVIAN, celle qu'il épouse officiellement en 1991 ; car bien avant cet acte, les deux êtres se connaissaient parfaitement. (...) Pourtant, c'est à cette jeune blonde que le premier président de la Côte d'Ivoire va confier dans les années 1980 la gestion de ses biens immobiliers et celle d'une partie du patrimoine immobilier de l'Etat. Grâce à sa structure, l'Agence immobilière de Côte d'Ivoire (AICI) implantée un peu partout notamment à Abidjan (Plateau), Paris (Avenue Victor Hugo), Cannes (Gray d'Albion) et aux Etats-Unis, elle s'est rapidement imposée dans le milieu de la gestion immobilière. Dans les années 1990, elle rachète les salons Jacques Dessange aux USA et en fait un véritable battage médiatique sur RFI. Cette dame, qui trône aujourd'hui à la tête d'un vaste empire immobilier, vient de vendre il y a trois mois en France pour le compte de la succession de Félix Houphouët-Boigny des biens immobiliers d'une valeur de 19,5 millions d'euros soit environ 13 milliards de FCFA. Il s'agit plus précisément des villas de Marne la coquette. Selon les confidences d'un diplomate à la retraite, L'Etat ivoirien aurait l'intention de commander un audit pour "voir clair" dans la gestion de son patrimoine. Depuis quelque temps, c'est Omar Bongo, le président gabonais, qui lui a confié la gestion d'une partie de ses biens immobiliers. L'antenne AICI-Gabon est gérée par Philippe Nouvian, le frère de Mme Dominique Ouattara, qui a dû quitter la Côte d'Ivoire sur la pointe des pieds quand ça n'allait plus entre le couple Ouattara et les autorités de la transition militaire. Lors de la privatisation par Alassane Ouattara en 1991 de la CIE et de la SODECI, Bouygues immobilier aurait donné des avantages à l'AICI (France), Jacques Foccart en était d'ailleurs informé. Du monde des affaires, aux arcanes de la politique, le couple tisse et exploite un solide réseau relationnel En vendant en 1992 à Bouygues les deux sociétés d'Etat que sont la CIE (Electicité) et la SODECI( Eau), Alassane Ouattara savait bien qu'il faisait d'une pierre deux coups : traiter affaires avec le géant français du béton et profiter par conséquent des multiples relations politiques du puissant bétonneur. Le soutien sans faille dont jouit ADO aujourd'hui de la part de Nicolas Sarkozy n'est pas fortuit, car Martin Bouygues n'est autre que le parrain du fils de Sarkozy, tout puissant ministre français de l'Intérieur. C'est à travers ce jeu des alliances que les couples Sarkozy et Ouattara sont devenus désormais amis. Mais ce soutien de Sarkozy au mentor des Républicains n'est pas dénué de calculs politiques. En 2007, Chirac sera au terme de son second et dernier mandat ; "Sarko" voudrait naturellement tenter sa chance à la présidentielle. Si en 2005, date prévue pour la présidentielle en Côte d'Ivoire, ADO passe, il peut se montrer bien reconnaissant, vu sa puissance financière, à l'endroit de son bienfaiteur. A l'heure de "la grande collecte de fonds" destinée à alimenter le budget de campagne, le geste du "président Ouattara" et celui naturellement de Bouygues pourraient sauver. Faire d'ADO, le poulain de la France pour 2005 On avait à tort pensé que les réseaux Foccart n'allaient pas survivre à la mort de celui qui avait longtemps fait et défait des chefs d'Etat en Afrique. A la mort en 1996, de Jacques Foccart, des nostalgiques de ce passé peu glorieux de la politique française comme l'avocat Robert Bourgi, ancien professeur et coopérant à la Fac de Droit de l'Université d'Abidjan, veulent réactiver ces réseaux au grand dam de la nouvelle donne de la politique française "l'Afrique aux Africains". C'est lui qui coordonne le lobbying de Mme Dominique Ouattara pour son mari. En reconnaissance, la présidente de "Children of Africa" l'a remis en selle auprès d'Omar Bongo, qui lui avait entre-temps tourné le dos (financièrement s'entend). Dans ce réseau relationnel chargé de "booster" la candidature de Ouattara, il y a outre les ténors comme Nicolas Sarkozy et Bouygues, Dominique Strauss-kahn, l'ancien argentier sous Mitterrand, Michel Camdessus, l'ex-patron d'ADO au FMI aujourd'hui conseiller de Chirac pour le nouveau partenariat africain pour le développement (NEPAD). Les deux principaux parrains en Afrique sont Blaise Compaoré du Burkina Faso et le Gabonais Omar Bongo. Kadhafi serait lui aussi de ce réseau. Ceux qui soupçonnent le guide de la Jamahiriya arabe libyenne estiment que seule une puissance financière comme la Libye pouvait injecter autant de milliards dans l'achat d'armement pour la rébellion ivoirienne. Or, fait curieux, la récente tournée d'inspection" du guide libyen dans la sous-région notamment son séjour à Bamako où il était arrivé le 16 mars dernier, a coïncidé avec la présence d'Alassane Ouattara et celle des rebelles. Ceci pouvait-il expliquer cela ? On ne peut fermer ce "cercle des amis" (les vrais) de Alassane Dramane Ouattara sans évoquer un nom et pas des moindres : Pierre Mazeaud, le chef d'orchestre de la table ronde de Linas-Marcoussis. Cet avocat et ancien ministre français est un vieil ami d'Omar Bongo, le chef de l'Etat gabonais. Au sommet de Klébert, ces deux hommes ont pesé de tout leur poids pour arracher des concessions et imposer ce qu'ils voulaient imposer. A la lueur de tout ce qui précède, on comprend aisément que, aussi bien à Linas-Marcoussis qu'à la Rue Klébert, les dés étaient pipés. Enfin le rôle des médias Que vaut ce beau travail de lobbying s'il n'est pas relayé par la presse ? Au plan médiatique, le couple n'a rien laissé au hasard. Depuis le début de la crise ivoirienne, le traitement de l'information par la presse étrangère a offusqué le pouvoir qui réduira au silence certaines chaînes internationales. La presse écrite française n'a pas non plus échappé aux critiques des tenants du pouvoir. Le mois dernier, le chef de l'Etat avait exprimé son exaspération face aux attaques dont lui et son épouse ont été victimes de la part de ces journaux. Il avait même annoncédes poursuites contre La Croix et Le Monde [poursuites suivies, depuis, de condamnations par la justice française pour diffamation]. Tout en vilipendant le couple Gbagbo, ces journaux français faisaient pratiquement l'éloge de Dominique et d'Alassane Ouattara qu'ils présentent comme des victimes de la politique "ivoiritaire" du pouvoir FPI. (...)



2) Notre Voie (mars 2003) :

« Un Français répond au journal Le Patriote » [sur le lâchage, par un certain… Eric Besson, des socialistes ivoiriens !] :

« En passant, vendredi 7 mars, devant le marchand de journaux comme chaque jour, je jetais un coup d'œil aux premières pages exposées, et quelle ne fut pas ma stupéfaction de lire sur “Le Patriote” en gros titre, “Gbagbo lâché par les Socialistes français”, en titre moyen “C'est un dictateur”, en caractères très minces “Selon un député P.S.”, et ensuite encore bien lisible “Son élection est imparfaite”. “Il est incapable de se placer au-dessus des radicaux”.
De la part d'un journal que certains appellent “le soi-disant Patriote”, car il n'a aucun rapport avec les vrais patriotes qui manifestent pour la libération de leur pays, on peut s'attendre à divers procédés de mensonges, mais celui-ci est très élaboré, car il mise sur le fait que beaucoup de lecteurs ne lisent pas attentivement les textes des articles, en particulier tous ceux qui passant lisent les titres sans acheter le journal. Ainsi, la fausse nouvelle se répand !
Si l'on prend soin de bien lire le rapport de mission de Régis Passérieux qui est l'objet de ce gros titre, on peut affirmer que rien dans ce texte ne désavoue le Président Gbagbo. C'est un rapport très bien écrit, un peu difficile à lire car sans sous-titre, d'où peut-être l'idée du gros titre mensonger ? Il se veut très objectif et donc à certains paragraphes apparaît l'influence (téléphonique) d'Alassane Ouattara et de Guillaume Soro, ainsi que des rencontres avec Louis Dakoury-Tablé et Henriette Diabaté. C'est le cas en ce qui concerne l'insécurité à Abidjan qui serait d'après eux plus grave que normale, ce qui sous-entendrait (mais l'expression n'est même pas écrite) de prétendus “escadrons de la mort”. Le seul reproche à faire sur ce point du rapport est qu'il ne reprend pas l'excellente argumentation du Président : à qui profite ces crimes sur des personnes n'ayant aucun rôle notable ? Sûrement pas au Président. Les victimes vivantes ne gênaient pas le président Gbagbo, mortes elles lui font le plus grand tort, car elles servent la propagande des agresseurs et du RDR. Donc à qui profitent ces crimes ? Voilà une bonne question qui aurait pu figurer dans ce rapport. Mais il rappelle quand même que c'est le Président Gbagbo qui vient à nouveau de faire appel à une mission d’enquête et de saisir la Cour pénale internationale sur toutes les exactions commises en Côte d’Ivoire.
Tout bon lecteur peut donc constater que ce rapport de mission de ses amis Socialistes est favorable au Président Gbagbo et que rien n’y justifie le gros titre de première page du soi-disant “Patriote”. Mais plus vicieux encore est le moyen titre “C’est un dictateur” en caractères gras, et “selon un député PS” presque illisible, car cela vise à faire croire que c’est le rapport de mission socialiste qui comporterait cette incroyable affirmation. Or ce sous-titre bien lisible est extrait d’un article de “Libération” donné en page 2 sous le titre “Gbagbo divise les Socialistes”. Ce journal français, qui prétend être de gauche, depuis longtemps hostile au Président Gbagbo et souvent hostile au Parti Socialiste, ce journal “gauchiste” qui sème la division à gauche et roule pour les multinationales finançant l’agression de la Côte d’Ivoire, n’a rien trouvé de mieux que de citer les paroles (exactes ou non) d’un seul député socialiste (lecteur sans doute trop assidu de “Libération”) qui se serait laissé aller à dire que “Gbagbo serait un dictateur”. Ce Monsieur Eric Besson qui de la Drôme n’a probablement jamais mis les pieds à Abidjan, et peut-être même jamais en Afrique (à moins que ce soit chez le dictateur Compaoré) se permet d’assener cette contre-vérité sans la moindre explication [depuis, on sait qui est cet Eric Besson qui à l’époque avait été l’initiateur du lâchage des socialistes ivoiriens par les socialistes français : décidément le lâchage, ça le connaît]. Et il suffit qu’un journaliste peu scrupuleux de “Libération” en tire la conclusion d’une “division du PS” pour qu’un journal manipulateur d’informations (le soi-disant “Patriote”) place la malheureuse petite phrase en première page ! Si ce socialiste là avait voyagé, il aurait constaté qu’à Abidjan la presse est abondante et entièrement libre, plus que dans les autres pays, et même en temps de guerre beaucoup trop libre, car des journaux soi-disant “Patriote” se permettent de titrer, alors qu’ils sont affichés partout (avec les autres), que le Président serait un “dictateur”. A-t-on vu pareille liberté, même dans nos démocraties données pourtant comme exemplaires ? Monsieur Besson dira peut-être. “mais son élection est imparfaite” comme en première page du “Patriote” alors il devrait compter les chefs d’Etat africains aussi bien élus que le Président Gbagbo. Combien sont en place suite à un coup d’Etat (souvent soutenu par la France) ? Combien organisent eux-mêmes leur réélection (j’ai entendu dire que Compaoré avait été réélu avec une participation de 19% de l’électorat) ? Combien dont l’élection a été organisée par leur adversaire ont été élus avec plus de 59,7% des voix ? Certains objecterons qu’une “vedette politicienne”, A. Ouattara avait été interdit de se présenter par feu le Général Guéï (organisateur des élections, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat avec l’accord de la France). Mais que représentait Alassane Ouattara en dehors de certains riches musulmans, comme lui-même, ivoiriens et burkinabés (car loin d’être exclus, ils tiennent le commerce et les transport, et la moitié des professions libérales), et d’une partie des burkinabé installés en Côte d’Ivoire, la plupart analphabètes (comme au Burkina) : cela faisait environ 15% des voix qui ont reçu d’Alassane Ouattara la consigne de s’abstenir. Il ne faut pas oublier que ce politicien avait été mouillé dans un certain nombre d’affaires du temps de la “dictature éclairée” d’Houphouët-Boigny, donc le peuple a été heureux de voter pour un homme nouveau, et pour un programme vraiment démocrate. Le programme de Laurent Gbagbo qui, rappelons-le, était proscrit quand Ouattara profitait de la place de Premier ministre d’Houphouët pour conforter sa fortune. Les électeurs ivoiriens se souviennent de tout cela, même si la presse française et un député socialiste veulent l’ignorer.
Entre parenthèses, il serait intéressant que le Parti socialiste lance une enquête pour établir comment la presse française que l’on croyait “libre” peut-elle se vendre à une cause aussi mauvaise que celle de putschistes et de leur agression armée contre la République ivoirienne ? Comment ces médias peuvent-ils être devenus inobjectifs au point de “matraquer” une information sur un éventuel “escadron de la mort” commandité par le gouvernement pour “liquider” une dizaine de personnes qui vivant ne le gênaient pas, et de refuser d’informer que sur centaines de civils et de prisonniers massacrés par les assaillants, les militaires rebelles et leurs mercenaires depuis le matin du 19 septembre jusqu’à maintenant ? Quand le MPIGO et autres disent pour les exactions récentes de l’Ouest, que ce sont des civils qui se massacrent entre eux, ils oublient que dans les zones occupées c’est à eux de faire régner l’ordre, et que tous les témoins mettent en cause leurs mercenaires libériens, comme d’ailleurs dans les attaques contre les villages en zone loyaliste. De ça, les médias français tardent à parler, pourquoi ? Ne serait-il pas possible de créer en France à côté de ces médias vendus aux trusts, une presse indépendante ?
Revenons à la presse “trop” indépendante de Côte d’Ivoire (Trop en temps de guerre) et aux procédés de désinformation par titres truqués du soi-disant “Patriote”. Même le titre moyen de première page est un mensonge : dans le rapport de Régis Passérieux, il n’est nulle part écrit “il est incapable de se placer au-dessus des radicaux”. Le texte exact est, “Cette analyse ne saurait exonérer le pouvoir légitime de sa responsabilité dans sa capacité à dépasser la crise et à se placer au-dessus des forces qui poussent à la radicalisation”. Il n’y a là, si on sait lire, que la reconnaissance de la capacité du Président à s’élever au-dessus des rancunes radicales, et un encouragement à continuer de négocier autant que possible.
Le soi-disant “Patriote” prouve par cette manipulation des titres qu’il n’a rien à dire de sérieux contre le Président Gbagbo, et qu’il cherche à lui nuire par tous les moyens, même les plus opposés à la déontologie journalistique. On peut se demander si ces procédés de désinformation et de diffamation ne vont pas s’aggraver avec un ministre de la Communication lui-même spécialiste de la propagande contre le Président et ses proches.

Quelle sera la prochaine étape ?…

Depuis le 19 septembre 2002, un plan de destruction de la Côte d'Ivoire est en exécution dont les différentes étapes, comme les pièces d'un gigantesque et macabre puzzle, se mettent en place par petites touches, soigneusement et patiemment, au fil du temps. Ce puzzle a pour partie visible les chefs terroristes, transformés pour les besoins de la cause en vedettes planétaires, par des médias étranges mais non moins mondialement connus, et qui visiblement passent à la caisse auprès des commanditaires, avant et après chaque basse besogne de déformation de la vérité. La partie visible, c'est aussi certains pays voisins, fournisseurs d'armes et de mercenaires, à qui l'on a promis le paradis terrestre pour leurs peuples, une fois la Côte d'Ivoire entièrement détruite.
La partie invisible de ce puzzle rassemble comme dans un panier à crabes, la horde des commanditaires véreux et des concepteurs mafieux du programme de destruction de la Côte d'Ivoire, parmi lesquels hélas, une grande puissance bien connue des Ivoiriens. Mais de la même manière que les enfants dont nos sages disent “qu 'ils savent courir mais ne savent pas se cacher”, cette grande puissance a beau être ingénieuse dans la conception des sales complots dans les ténèbres, son dos nu est demeuré honteusement exposé au soleil, depuis le matin de l'apocalypse en Côte d'Ivoire. En effet, au vu et au su de toute personne dotée d'un minimum d'intelligence, cette puissance a constamment joué au “Baby-sitter” des terroristes en leur assurant une protection rapprochée, et en mettant gracieusement à leur disposition toutes sortes de moyens de transport.
Et la cerise sur le gâteau, c'est quand un de ses ministres profère des menaces à peine voilées, contre le Président élu de l'Etat souverain de Côte d'Ivoire pour que celui-ci installe les terroristes aux postes-clés de ministres de la Défense et de l'Intérieur, et se dessaisisse lui-même, de toutes ses prérogatives présidentielles au profit d'un Premier ministre plutôt imposé que consensuel. Pour nous qui trouvions cela immoral et insensé, le ministre en question explicita sa théorie politique en ces termes: “Toutes les fois que contre un pays donné, une coterie d’Etats (voyous ?) voisins ou lointains, lèveront une armée de rebelles terroristes disposant d'une puissance de feu supérieure (ou supposée telle) à celle de l'armée régulière de ce pays, alors automatiquement les ministères de la Défense et de l'Intérieur doivent être attribués aux terroristes” ! Un vrai ministre des affaires étranges ne légiférerait pas mieux, n'est-ce pas ?
Mais contre toute attente, cette théorie a reçu l'aval de toute la communauté internationale pour qu'elle soit expérimentée pour la première fois en Côte d'Ivoire avec, au sortir de la réunion d'Accra, l'entrée triomphale et triomphante des terroristes au gouvernement, par la seule force des armes. Et au moment où commanditaires et concepteurs du complot sablent le champagne sur les bords de la Seine, le sourire leur fendant les joues jusqu'aux oreilles, le peuple ivoirien meurtri espère, quant à lui, retrouver bientôt la paix. Mais les patriotes doivent rester vigilants et se poser la question suivante : Accra représente-t-il la dernière pièce du puzzle ? En d'autres termes, les commanditaires et concepteurs de ce plan macabre ont-ils déployé tant d'énergie, usé de tant de stratégie, et dépensé tant d'argent, pour se contenter seulement des portefeuilles ministériels des terroristes ? La raison et la logique commandent que nous répondions par la négative à cette question. Cela légitime dès lors cette autre interrogation: Alors, si les accords d'Accra ne représentent pas la dernière étape du puzzle, quel en sera la prochaine pièce, comment sera-t-elle abattue, et quel effet cela aura-t-il sur la vie de la Nation ivoirienne” ? Sans avoir de réponses précises à ces questions, nous pouvons cependant considérer certaines décisions récentes du “grand ordonnateur” du supplice ivoirien, la France (puisqu'il faut finalement la nommer), comme un message codé pour nous dire qu'elle rendra bientôt la vie en Côte d'Ivoire encore plus épouvantable et que seuls les terroristes auront droit à un visa pour se mettre à l'abri sur son sol.
Aussi chers patriotes, sur notre chemin à la rencontre de la paix, devons-nous garder constamment un œil ouvert sur l'agencement des différentes pièces du puzzle français de destruction de la Côte d'Ivoire. Peut-être alors arriverons-nous à percer à temps la théorie sous-jacente, et à pouvoir anticiper, pour bloquer définitivement l'engrenage de cette machine macabre et infernale. Haut les cœurs ! »

Docteur Desquith Etienne
Chercheur mathématicien
Maître de Recherche à l'Université de Cocody



mercredi, 09 mai 2007

Retour sur un pugilat ministériel



«La privatisation de l’État»

Le Courrier d'Abidjan No 1001 du Lundi 30 Avril 2007 — http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=14175

par Théophile Kouamouo :

«Cela fera bientôt deux semaines qu’un évènement inédit s’est déroulé à l’Hôtel du Golf d’Abidjan, et a défrayé la chronique. Deux ministres se sont battus ! Deux ministres issus de la rébellion, Moussa Dosso et Youssouf Soumahoro, respectivement titulaires des portefeuilles de l’Enseignement technique et du Commerce, se sont affrontés physiquement et publiquement, se donnant coups de poing sonores et coups de têtes rageurs. Au centre de leur bataille : un conflit d’intérêts.
Dans le gouvernement Banny, Moussa Dosso était ministre du Commerce et Youssouf Soumahoro ministre de l’Enseignement technique. A l’ère Soro, ils ont été invités à intervertir leurs fonctions. Mécontent d’avoir été écarté d’un poste «juteux», Youssouf Soumahoro a réagi en vidant les locaux du ministère qu’il quittait à contrecoeur. Affirmant avoir équipé entièrement le ministère après qu’il ait été saccagé par les étudiants de la FESCI, en pleine période de belligérance, il a tout ramassé : meubles, documents, climatiseurs, etc…
Son camarade-ennemi a contre-attaqué en sollicitant un cabinet d’huissiers chargé de constater le pillage de son lieu de travail. Finalement, Moussa est allé, dans un esprit belliqueux, à la rencontre de Youssouf. Injures, cris… et coups !
On pourrait analyser ce développement de l’actualité en se disant qu’après tout, il ne s’agit que d’une «extension du domaine de la barbarie». A Bouaké, les rebelles ont littéralement démonté de nombreux édifices publics, dont l’Université. Alors, un cabinet ministériel…
Mais les choses sont plus graves et moins manichéennes que cela. La partie de boxe non conventionnelle entre Youssouf Soumahoro (qui s’était déjà négativement signalé en 2004 en agressant notre consoeur Danielle Tagro et notre ex-photographe Thierry Gouégnon, dont il avait confisqué le matériel de travail) est une illustration d’une maladie du pacte national, qui s’est aggravée avec la crise militaro-politique déclenchée le 19 septembre 2002. Il s’agit de la privatisation de l’Etat.
L’Etat-nation démocratique contemporain, tel qu’on l’enseigne dans les facultés de droit, est une sorte de «mutuelle de citoyens». Rendus égaux par le droit de vote, les membres de la collectivité se choisissent des représentants qui, dès qu’ils arrivent au pouvoir, s’engagent à se soumettre à la notion d’intérêt général. Ils s’engagent à garantir l’impartialité de l’Etat. Ce modèle de gouvernance n’est pas universel.
Il existe (et il a existé dans le passé) des monarchies de droit divin, entièrement dévouées à la satisfaction du Prince. Le très vaste Congo a été, il n’y a finalement pas si longtemps, la propriété personnelle d’un homme, le roi de Belgique, qui y avait droit de vie et de mort sur ses sujets.
L’idéal républicain est un combat de tous les jours. Le parti unique a été combattu par les peuples africains parce qu’il avait dégénéré en monarchie déguisée. Nos pays étaient transformés en propriétés personnelles de «pères de la Nation» concentrant entre leurs mains tous les pouvoirs, pouvant faire d’un clochard un milliardaire et d’un milliardaire un clochard. Malheureusement, le multipartisme a accentué le phénomène de privatisation de l’Etat. Acculés, les anciens partis uniques ont mis toute leur énergie à écarter tous ceux qui ne pensaient pas comme eux du processus de décision mais aussi de distribution de la richesse nationale. L’intérêt général, qui pouvait être accepté dans le cadre du parti unique (le Prince n’ayant pas de concurrent déclaré à frustrer) est devenu un scandale pour une oligarchie effrayée. Ainsi, pour faire disparaître «l’autre», un Etat africain transformé en camarilla (le Rwanda d’Habyarimana et de l’akazu) a planifié un génocide…
Dans de nombreux pays d’Afrique, la crise de l’Etat républicain et les calculs de grandes puissances à la recherche de matières premières à piller ont accouché de nombreuses guerres de partition, d’occupation et de prédation. Liberia, Sierra Leone, République démocratique du Congo, puis finalement Côte d’Ivoire… Dans ces pays, des groupes privés se sont installés sur de larges pans de territoire, les ont exploités sans aucune obligation vis-à-vis des populations et en lien direct avec des multinationales étrangères. En Côte d’Ivoire, pendant près de cinq ans, des associations armées non reconnues légalement (MPCI, MPIGO, MJP…) ont mis en coupe réglée le Nord et une partie du Centre et de l’Ouest. D’autres associations armées non reconnues ont soutenu un Etat républicain qui ne pouvait pas faire face efficacement à des adversaires «sans contraintes». Profitant de l’affaiblissement de l’Etat, et exerçant sur lui un chantage subtil, des réseaux mafieux ont prospéré en son sein, négociant les contreparties de leur soutien. Les accords de Linas-Marcoussis sont venus accentuer la tendance : chaque parti politique ayant au moins un élu et chaque mouvement ayant pris les armes contre la République avait gagné, en France, un bout du pays et/ou du gouvernement. «La chèvre broute là où elle est attachée», dit le proverbe. Il a été appliqué méthodiquement par les profiteurs de guerre, qui ont fini par se détacher de leur groupement pour s’approprier personnellement certains espaces publics. Ainsi, le ministère de l’Enseignement technique «appartenait» à Youssouf Soumahoro, du moins dans son esprit. Les Youssouf Soumahoro sont légion dans la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui, et pas seulement au sein du MPCI…
Il est plus que jamais urgent qu’une coalition de citoyens et de leaders déterminés mette hors d’Etat de nuire tous ceux qui ont arraché des «brins d’Etat» pour les transformer en biens personnels. Il est plus que jamais urgent de consolider la République.»