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samedi, 09 juin 2007

Sur le rôle de la manipulation médiatique dans la «crise ivoirienne»



Ce n’est pas pour rien que ceux qui font la pluie et le beau temps médiatiques attaquent le livre
de Simone Gbagbo, Paroles d’Honneur. Il dévoile leurs façons…

Extrait de son livre de sur le blog de Calixte Tayoro :

(Voir aussi une interview télévisée de Mme Gabgbo)

“Le Belge Benoît Scheuer, fera un film sur le faux charnier de Yopougon:
Côte d’Ivoire poudrière identitaire. Ce film a été tourné en Côte d’Ivoire entre octobre 2000 et avril 2001. Il a pour objectif de retracer l’origine, la dynamique et les dramatiques conséquences du concept d’ivoirité. Scheuer déclarera urbi et orbi que son film a été réalisé pour empêcher un génocide en Côte d’Ivoire. (…) Des images d’Hitler et du Rwanda et des interviews obtenues en prétendant qu’ils vont servir à un travail scientifique de sociologie sont coupées et montées de façon à mettre en cause Laurent Gbagbo. Le film va être envoyé sous cape aux opposants à Abidjan, mais le Président l’apprend et demande, au contraire, de le rendre public, afin de pouvoir en discuter librement. La télévision ivoirienne organise alors un long débat autour de ce film. Les personnes interviewées dans le film sont invitées sur le plateau. Elles voyaient ce document pour la première fois. Choquées, elles crient au scandale, car le cinéaste, manipulant leurs propos, a coup les réponses pour recréer de faux discours, falsifiant leurs idées (…). Le film avait bizarrement été projeté à Bruxelles suivi d’une grande conférence de presse, comme par hasard, le jour d’une importante réunion communautaire, où il était question de l’Afrique et du cacao de Côte d’Ivoire en particulier. Qui voulait nuire n’aurait pas fait mieux! (…) Dans la guerre qui est pratiquée contre la Côte d’Ivoire, la communication est une des armes massivement utilisées. Elle est exploitée avec virtuosité. Sur ce terrain-là, la crédibilité affichée compte plus que la vérité des faits. (…) A l’heure de la “guerre contre le terrorisme”, les conflits se gagnent de plus en plus, auprès de l’opinion, avec de fausses évidences et des montages abjectes. (…) On crée des ONG à des fins politiciennes uniquement et des médias peu scrupuleux - je pèse mes mots - se couvrent courageusement du manteau altruiste de ces ONG pour véhiculer des mensonges criminels. (…) Un des principes fondamentaux de Goebbels, journaliste de formation, ministre de la Propagande et de l’Information de Hitler, était qu’il suffisait de répéter un argument, vrai ou faux, pour que les gens y croient et que cette affirmation devienne la nouvelle vérité. C’est ce qu’a fait Benoît Scheuer. C’est ce qu’a fait l’ONG “Prévention génocide”, créée tout exprès, pour cette cause (…). Les médias français vont s’en donner à cœur joie! Ils vont se déchaîner à outrance. Notons au passage que les principaux organes médiatiques en France sont également la propriété de groupes industriels (Bouygues, Lagardère, Dassault…) dont certains d’entre eux fabriquent et vendent de l’armement et dépendent tous, en partie, des commandes de l’Etat français. Difficile de les imaginer indépendants!” (Paroles d’honneur, pp.287-295)

[...]

  La guerre de communication est assurément une guerre terrible. En sous-estimer les conséquences peut conduire à des échecs irrémédiables. Avec la crise ivoirienne nous avons reçu cette leçon cinq sur cinq. C’est une des raisons qui m’ont amenée, lors des débats sur les projets de lois imposées par les accords de Marcoussis, à veiller à ce que le peuple ivoirien tout entier soit minutieusement informé de tous les détails des débats, sur chaque point. Nous avons exigé et obtenu que soient retransmises en direct nos séances parlementaires. Pendant trois ans, le peuple a ainsi pu voir et entendre ses représentants à l’Assemblée nationale se faire une opinion par lui-même. Pendant ces trois années, les populations ont pu s’associer au débat et donner leur point de vue, soit en interpellant leur député dans sa circonscription, soit en écrivant des articles dans la presse, ou encore en animant des conférences et débats dans les agoras et parlements de quartiers. Dans les foyers, dans les villages, dans les villes, la retransmission de la session était attendue chaque jour. Les Ivoiriens, directement informés, ont pu ainsi échapper aux tentatives de manipulation des médias. Résultat, l’Etat français furieux décida de la dissolution de l’Assemblée nationale par le truchement du GTI (Groupe de Travail International) chargé du suivi de l’application des résolutions de l’ONU sur la crise ivoirienne.” (p.295)

 

Comme le note de Calixte Tayoro : « On voit ainsi que par deux fois, le couple présidentiel décide de rendre accessible au plus grand nombre ce qui circule sous le manteau (le film de Scheuer) ou ce que la “communauté internationale” aimerait bien cacher (la réalité des débats à l’Assemblée nationale). Ce réflexe fut salutaire pour le régime, puisqu’il permit de mettre en place un véritable système de contre-information destiné à parer la couverture de la crise par les médias internationaux, et en particulier français. »




 

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