Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 17 septembre 2008

Effet net ?



Libération publie aujourd’hui un article sur une histoire passée sous silence – sauf dans les milieux concernés par les méfaits de la Françafrique et dans quelques reportages télé diffusés au milieu de la nuit.

La chose est suffisamment significative pour être signalée : cinquantenaire de la mort du leader camerounais Ruben Um Nyobè… et silence général.

L’article de Libération (http://www.liberation.fr/transversales/grandsangles/35234...) qui, à ma connaissance, fait exception, est-il un fruit de l’effet net ?

Tout circule sur le net, les événements récents concernant la Françafrique, notamment lors de la crise franco-ivoirienne, ont montré que les grands médias sont désormais mal venus de taire et déformer ce qui circule de toute façon sur le net ; puis les déborde et les oblige à « réviser » leur premier discours qui venait à l’appui du pouvoir…




Effet grands médias ?



Yoro signale
la publication sur Rue89 d’un article enfin normal dans un journal français — journal en ligne — sur le pouvoir ivoirien et sur les suites de l’accord de Ouagadougou, via une présentation « normale » de Simone Gabgbo — a des lustres des caricatures que les grands médias nous ont infligées…

Effet « grands médias » qui a laissé ses traces : suite à l’intéressant article —
http://www.rue89.com/2008/09/16/crise-ivoirienne-et-si-si...
, repris de L'observateur paalga — de Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana, des commentaires ont retenu surtout des éléments (absents de l’article) de l’ancien « portrait » au vitriol assené dans tous les journaux français pour « présenter » Mme Gabgbo.

C’est ainsi que les « commentaires » passent à côté du propos de l’article, pour reprendre, par exemple, les anciennes accusations de « racisme » : il était tellement rassurant en France à l’époque de penser que l’armée française ne faisait que protéger un peuple de son pouvoir « raciste », fût-ce au prix de « bavures », comme devant l’hôtel Ivoire…





dimanche, 31 août 2008

Gbagbo candidat de son parti à la présidentielle



… et silence radio, aucun tollé, dans la « communauté internationale »… Que de chemin parcouru !…


« Côte d'Ivoire: Laurent Gbagbo candidat de son parti à la présidentielle »

YAMOUSSOUKRO (AFP) - samedi 30 août 2008 - 21h06

- http://www.izf.net/upload/AFP/francais/special/afrique/AF... :

« Huit ans après son accession au pouvoir, le président ivoirien Laurent Gbagbo a été officiellement et sans surprise désigné samedi candidat de son parti politique, le Front populaire ivoirien (FPI), à l'élection présidentielle du 30 novembre en Côte d'Ivoire.

"Nous venons ce jour du 30 août 2008 de désigner Laurent Gbagbo comme notre candidat", a déclaré le président du FPI, Pascal Affi N'guessan, à l'issue d'une convention extraordinaire du parti organisée à Yamoussoukro et consacrée exclusivement à cette question.

"Nous avons besoin d'un meneur, d'un guide, d'un leader pour que notre rêve se réalise. C'est une mission que nous venons de lui confier", a poursuivi M. Affi N'guessan lors de son discours de clôture.

"Notre part, c'est de tout faire pour que Laurent Gbagbo triomphe le 30 novembre 2008", a-t-il ajouté en appelant les militants du parti "à taire les luttes intestines".

La désignation de l'ancien président et fondateur du FPI a été une formalité dans la mesure où les plus importants cadres du parti appellent depuis des mois les Ivoiriens à voter pour lui et que personne ne s'était présenté contre lui.

Laurent Gbagbo n'était pas présent, son entourage expliquant qu'il avait préféré "laisser les militants choisir librement".

Elu une première fois en 2000, Laurent Gbagbo va tenter de remporter un scrutin qui a été sans cesse repoussé depuis la fin de son premier mandat en octobre 2005 en raison de la crise politico-militaire et de la partition du pays.

En septembre 2002, une rébellion a essayé de le renverser avant de s'emparer de la moitié nord de la Côte d'Ivoire. Les deux parties ont finalement signé un accord de paix le 4 mars 2007 pour réunifier le pays et organiser des élections.

Pour expliquer le choix du "camarade Laurent Gbagbo" comme candidat à la magistrature suprême, les représentants des différentes structures du FPI ont souligné son rôle dans le règlement de cette crise qui a bouleversé le pays et aussi provoqué une dégradation pendant des années des relations avec la France, ancienne puissance coloniale.

Ces cadres ont défendu "le génie politique" du chef de l'Etat qui a initié le dialogue direct inter-ivoirien ayant débouché sur l'accord de paix de Ouagadougou.

D'autres ont souligné "sa stature" de chef d'Etat et sa "vision" pour la Nation, rappelant qu'il n'avait pas pu, en raison de la crise, mettre en oeuvre la "refondation" qu'il promettait en 2000.

Un autre a enflammé la salle en rappelant que le président Gbagbo s'est battu "contre les ennemis de la Côte d'Ivoire" et "les réseaux obscurs de la +Françafrique+".

Le même orateur a critiqué sans les nommer ses adversaires les plus sérieux à la présidentielle: l'ancien chef de l'Etat Henri Konan Bédié et l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, respectivement candidats officiels du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et du Rassemblement des Républicains (RDR).

Ces deux poids lourds de la scène politique locale faisaient partie de la douzaine de candidatures qui avaient été rejetées avant la présidentielle de 2000.

Laurent Gbagbo avait ensuite battu au premier tour, le 22 octobre 2000, le défunt général Robert Gueï, qui avait pris la tête d'une junte militaire après le renversement en décembre 1999 d'Henri Konan Bédié.

M. Gbagbo devrait maintenant confirmer sa candidature lors d'une cérémonie d'investiture prévue au mois d'octobre, a indiqué à l'AFP M. Affi N'guessan.

Son programme de gouvernement sera présenté à cette occasion, a-t-il précisé. »

 



 

samedi, 30 août 2008

Normalisation France-Côte d’Ivoire. Après l’amende honorable du PS, celle de la droite…



« Jean Claude Flory (député maire de Vals Les Bains, proche de Chirac) -“Gbagbo est un bon dirigeant” »

Le Temps samedi 30 août 2008 — http://news.abidjan.net/h/302471.html  

par
Koné St Aguy, correspondant régional 
:

« 
La place publique de Ouragahio a abrité le jeudi dernier, une cérémonie marquant le jumelage des villes de Ouragahio et de Vals Les Bains, en France. Venu pour nouer un partenariat entre sa municipalité et celle de Ouragahio, le député maire de VALS LES BAINS, l'Honorable Jean Claude Flory a saisi l'occasion pour rendre un vibrant hommage au chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. Le parlementaire français issu du parti de Jacques Chirac a reconnu le travail abattu pour développer la Côte d'Ivoire, en général, et la sous-préfecture de Ouragahio, en particulier. Cette cérémonie conjointement organisée par la municipalité de Ouragahio en collaboration avec les cadres de ladite ville, s'est déroulée le jeudi 28 août 2008 à la place publique de la sous préfecture. Les populations sorties nombreuses étaient visiblement heureuses de présenter les danses du terroir à leurs invités. Mais avant, M.Ouraga Philippe, premier adjoint au maire de la localité a livré son mot de bienvenue à la délégation conduite par le député maire de VALS LES BAINS. Il a souhaité que pour une meilleure coopération bilatérale, la municipalité de VALS LES BAINS soit connectée sur le même site Internet que la ville de Ouragahio. Ceci pour partager les expériences et donner un cadre de vie idéale aux populations. Parlant de l'historique de ce partenariat, le député de Ouragahio Bayota, Boli Gaoudi a indiqué que c'est en juin 2002 que les premiers contacts ont été noués en France. Il a ensuite émis les vœux de voir ce mariage aboutir à un jumelage. A son tour, l'invité du jour, le député maire de VALS LES BAINS, Jean Claude Flory a d'emblée rendu un vibrant hommage au chef de l'Etat, Laurent Gbagbo pour sa bravoure. Car à l'en croire, malgré la guerre le ¨Président tient et conduit le navire ivoire sûrement vers la paix. ''Je voudrais saluer le travail entrepris depuis quelques jours à Ouragahio dans le cadre du développement de votre localité. Les projets dont nous avons discuté vont se réaliser. Toutefois, je souhaite que tout le monde s'inscrive dans ce sens pour mieux consolider notre partenariat naissant. J'ai été satisfait de votre accueil chaleureux et de votre disponibilité. J'en sais gré. Et au nom de la délégation qui m'accompagne, je voudrais vous dire sincèrement merci. Nous repartons comblés de joie et garderons de bons souvenirs du peuple Bété, reconnu pour son sens d'ouverture'' a dit le député maire français. Le ministre Kadet Bertin, représentant le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, a indiqué que la présence de Jean Claude Flory, à Ouragahio, est un acte de sympathie qu'il vient de poser en faveur des Ivoiriens et leur pays. '' Vous avez accepté de venir ici parce que vous voulez offrir vos services à nos populations. C'est un acte à saluer. Pendant la guerre, vous avez soutenu le président Gbagbo, malgré votre appartenance politique. Vous êtes député du parti de Jacques Chirac, mais cela ne vous a pas gêné pour apporter votre soutien aux Ivoiriens lorsqu'ils étaient dans des difficultés. Cela ne nous étonne pas du tout. Car vous aimez l'humanité''. Le ministre Kadet a, par ailleurs, demandé aux populations présentes de se faire enrôler afin de voter massivement Laurent Gbagbo au soir des élections d'octobre 2008. ''Il faut maintenir Gbagbo au pouvoir pour dire non à ceux qui pensent que le pouvoir se trouve dans la rue'', a-t-il conclu. La cérémonie s'est achevée par des échanges de présents entre les populations et leurs hôtes. A cette occasion, le député Jean Claude Flory a été fait chef coutumier Bété et porte désormais le nom ''Ouraga Bably'', Fondateur du village de Ouragahio. A noter que la délégation française était composée de cinq membres. »




mardi, 22 juillet 2008

Quand le ‘spécialiste Afrique’ de ‘Libé’ prend le procureur ivoirien de la République pour son boy…



C’est Djignab qui dévoile ce symptôme-clef de l’attitude de Hofnung.

« Farfelu » : c’est la sentence que laisse tomber Hofnung quand le procureur de la République ivoirienne s’appuie sur des menaces de mort proférées pour suspecter des collaborateurs de Kieffer (pour Hofnung, cela fait « aucun élément pouvant entraîner leur mise en examen »).

« Farfelu » aussi sans doute, le fait — qu’omet naturellement Hofnung — que l’un d’eux ait concédé à RFI (cf. article ci-dessous *) avoir des raisons de lui en vouloir !

andouille1.jpgCela ne fait certes pas un coupable, mais si « le 3e substitut du procureur de St Brieuc », pour reprendre l’image de Djignab, avait ne serait-ce que la moitié de telles bases pour inculper quelqu’un, Hofnung le trouverait-il « farfelu » ?

L’obséquiosité à laquelle nous a habitués Hofnung quand il s’agit de gradés moyens de la hiérarchie française n’en laisse que peu de doutes… Ainsi Hofnung en 2004
(cf. article ci-dessous **) n’avait pas jugé « farfelu » le propos du Col Destremau — Hofnung s’en est même fait, et sans rire, le porte-voix —, selon lequel les chars français avaient encerclé la résidence de Gbagbo parce qu’ils s’étaient trompés de route !

Oui mais voilà, Destremau est un colonel français, pas le Procureur de la République (excusez du peu) d’une colonie. Avec le procureur Tchimou, on peut tout se permettre quand on est « spécialiste Afrique » d’un quotidien français qui se plie en quatre pour faire la promotion du dernier disque de Mme B.-S.

Bien sûr, pour Hofnung, il n’est pas « farfelu » non plus que la « convocation » à Paris de la présidente (Simone Gbagbo) du groupe majoritaire à Assemblée nationale et d’un ministre d’État (Bohoun Bouabré) se soit faite via RFI ! (Il n’en fait même pas mention !)

Hofnung peut ainsi montrer tout son courage contre un pays, la Côte d’Ivoire, où la presse nationale insulte le Président sans être inquiétée ; avec comme gage de courage pour Hofnung, depuis que Chirac n’est plus au pouvoir, une petite égratignure éventuelle en toute fin d’article contre l’ancien pouvoir français : « deux hauts responsables français séjournaient en Côte-d’Ivoire » au moment de la disparition de Kieffer… Cela dit, ce fait ne saurait, pour Hofnung, qu’être « une coïncidence » (sic).

Entre temps, le pouvoir ivoirien aura été traité de « clan » et la lutte contre la corruption de la filière café-cacao comme n’ayant pas d’autre sens qu’électoraliste…

Une corruption qui, il est vrai, n’aurait, dit-on, rien à envier à celle qui, dit-on, sévirait en France, où, dit-on aussi, il y aurait (qui sait ?) des pressions pour faire disculper des amis aux frais du contribuable.

Mais là, ce ne saurait être le fait de juristes farfelus…


*

 


* Affaire Kieffer : du mouvement ?


1) Interview par RFI d’un des Français dont le procureur
de la République ivoirien
a demandé la mise en examen :

(Voir l'interview commentée par Edgar Yapo)

samedi 12 juillet 2008 - Par RFI http://news.abidjan.net/h/297651.html :

« […]

Dans une interview exclusive avec notre correspondant à Abidjan, l’un des accusés, Jean-Michel Aron-Brunetière, dément formellement toute implication dans la disparition de Guy-André Kieffer.

Jean-Michel Aron-Brunetière : Je suis véritablement bouleversé de savoir que je suis mis en cause et je tiens à déclarer de la manière la plus solennelle que Monsieur le procureur de la République a dû être mal renseigné, que je n’ai absolument rien à voir avec la disparition de Guy-André Kieffer.

RFI : Est-ce que vous l’avez menacé avec un pistolet dans le bureau du PDG de la CCC ?

J.M. Aron-Brunetière : C’est une information complètement aberrante, absurde et ridicule. Jamais de la vie.

RFI : Vous n’avez jamais menacé Guy-André Kieffer de mort ?

J.M. Aron-Brunetière : Jamais de la vie.

RFI : Pourquoi est-ce que votre nom sort à votre avis ?

J.M. Aron-Brunetière : Je suis incapable de vous répondre, il est possible que cela se fasse dans la mesure où j’ai connu et côtoyé Guy-André Kieffer, qui a travaillé effectivement pour la CCC pendant quelques mois, mais je ne peux pas trouver d’autres explications.

RFI : Quels étaient vos rapports avec Guy-André Kieffer ?

J.M. Aron-Brunetière : Pas si bons que cela, je n’appréciais pas tellement l’homme.

RFI : Pourquoi ?

J.M. Aron-Brunetière : Probablement, il écrivait des articles dans des journaux sous de faux noms et personnellement ce sont des choses que je n’approuve pas.

RFI : Vous le lui avez dit ?

J.M. Aron-Brunetière : Je lui ai dit.

RFI : Comment avait-il réagi ?

J.M. Aron-Brunetière : Cela ne lui a pas plus, mais cela n’a pas dégénéré de la manière qui est rapportée aujourd’hui.

RFI : A votre connaissance, est-ce que des dirigeants de CCC ont menacé de mort Guy-André Kieffer ?

J.M. Aron-Brunetière : Je n’ai aucune possibilité de vous répondre, mais ça me paraît absurde.

[…] »


2) Dépêche de l’Agence de Presse Africaine :

« Côte d’Ivoire-France : Le juge Ramael est incompétent pour convoquer Mme Gbagbo, selon le procureur de la République »

samedi 12 juillet 2008 - Par Agence de Presse Africaine — http://news.abidjan.net/h/297650.html
:

«
Abidjan - Le procureur de la République ivoirien, Raymond Tchimou a estimé vendredi que son collègue français, Patrick Ramaël « n’est pas compétent de manière territoriale » pour convoquer madame Simone Ehivet Gbagbo dans le cadre de l’affaire du journaliste franco canadien, Guy André Kieffer, a appris APA vendredi à Abidjan.

«Nous avons appris dans la presse qu’il a convoque la première dame de la Côte d’Ivoire et le ministre Bohoun Bouabré. Mais jusque là je n’ai pas encore entendu de sa part qu’il confirmait ou infirmait cette déclaration faite dans la presse », a-t-il expliqué.

Lorsque nous étions ensemble avec lui, a poursuivi M. Tchimou « il nous a fait savoir qu’il viendrait en Côte d’Ivoire pour entendre certaines personnalités ».

«Il sait bien le cheminement. Je ne pense pas qu’un haut magistrat de ce genre puisse violer les accords de coopération existant entre nos deux pays. Cela m’étonnerait », a-t-il laissé entendre.

Selon M. Tchimou, le procureur français est obligé de passer par voie dérogatoire internationale c’est-à-dire qu’il faut qu’il demande au pays dans lequel se trouve ce citoyen, la possibilité de l’entendre.

"Et lui-même ne peut pas le faire par ce qu’il n’est pas compétent de manière territoriale », a poursuivi le procureur Tchimou à propos de son collègue français.

Il a par ailleurs demandé l’inculpation de quatre Français dans le cadre de l’enquête sur la disparition en 2004 du journaliste franco-canadien Kieffer.

«Ces donnés nous ont semblé assez crédibles. Quelqu’un qui dit va te cacher, deux jours après tu disparais. Moi je n’ai pas besoins d’aller loin. Je commence par lui demander, qu’est ce qui s’est passé. Donc en tant que magistrat nous allons ensemble chercher dans ce sens. C’est pourquoi, la collaboration avec le collègue français est nécessaire pour qu’on sache la vérité » a-t-il dit à propos d’une enquête qu’il mène en France.

«Dès lors l’inculpation de ces quatre personnes comme auteurs ou complices de l’enlèvement, de la séquestration ou de l’assassinat de Kieffer, s’impose dans le cadre de la manifestation de la vérité » a conclu le procureur Tchimou. »



3) Voir aussi :

Le blog d'Edgar Yapo : http://leblogdedgaryapo.ivoire-blog.com/archive/2008/07/1...

Le blog de Fabien de Ménilmontant : http://menilmontant.noosblog.fr/mon_weblog/2008/07/la-justice-ivoi.html

AFP : http://news.abidjan.net/h/297647.html

nouvelobs.com : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20080712.OBS2585/kieffer__la_justice_ivoirienne_evoque_une_piste_francai.html

 

*

 

** « Une vingtaine » - II

(Delugio - 10/12/2004)

 

Après avoir changé cinq ou six fois de parole, la ministre française de la Défense, forcée d’admettre que l’armée française a tué des citoyens ivoiriens — « une vingtaine » tout au plus ! « bousculades » incluses —, tente de faire une synthèse de ses variations en expliquant (dans « Le Figaro », 08.12.04) : nos soldats, menacés, n’ont pas pu s’y prendre autrement (par exemple depuis des hélicoptères) qu’en faisant ce qu’elle a appelé « usage total de leurs armes ». Peut-être aurait-elle pu être crue plus facilement si elle avait tenu la même parole dès le départ ? Mais à présent ! Ne peut la croire spontanément que qui ne demandait qu’à être convaincu avant même ses « explications ».

Est-ce la raison pour laquelle la nouvelle stratégie de communication française semble se situer dans le registre de l’humour ?! Le journal « Libération » publie ce matin (10.12.04) une analyse appuyée sur une interview du colonel Destremau, responsable de l’opération de l’hôtel Ivoire. « Il commet une invraisemblable erreur d’orientation, explique Thomas Hofnung. En pleine nuit, la colonne de blindés s’égare et se retrouve face à la résidence du président Gbagbo : "Au lieu de tourner à gauche, notre guide situé à l’avant a fait un tout-droit et nous nous sommes retrouvés devant le palais présidentiel", raconte le colonel. » Finalement « après avoir demandé son chemin à un officier des forces ivoiriennes, le détachement parvient, vers 5 h 30, sur l’esplanade de l’hôtel Ivoire, à moins d’un kilomètre de là. Mais la rumeur d’un coup d’État contre le Président ivoirien a été lancée » explique Thomas Hofnung. Et ce n’est pas tout : le colonel Drestremau et ses troupes « découvrent, dit-ils, que les étages supérieurs (la tour en compte vingt-deux) sont occupés à plein temps par "de multiples habitants". » Mais oh surprise, ces « multiples habitants » ne sont pas les ressortissants français auxquels on pourrait s’attendre, mais divers conseillers et employés du pouvoir ivoirien ! Mais voilà : venus là pour les ressortissants français, ils découvrent cela trop tard : « la rumeur d’un coup d’État contre le Président ivoirien a été lancée. » Quelle mauvaise foi de la part des Ivoiriens ! doit-on entendre. Et quelle irrationalité !

Imaginons que des chars russes, se retrouvent, par erreur, en face du Palais de l’Élisée, puis que les troupes russes s’installent dans un hôtel des Champs Élysées dont les étages supérieurs « sont occupés à plein temps par "de multiples habitants" » employés du pouvoir français. Rationnels que nous sommes, jamais nous ne soupçonnerions une tentative de coup d’État ! Pas même si auparavant les Russes avaient décidé de régler nos problèmes avec les Corses ou les Basques et avaient consacré la partition du pays en offrant aux dits Corses ou Basques qui auraient pris les armes, le ministère de l’Intérieur et de la Défense — cela sans demander son avis au pouvoir français légal, mis devant le fait accompli. Et cela en arguant de ce que le pouvoir français officiel ferait preuve d’une exécrable « francité » en tentant de régler le problème corse ou basque. Puis, quand l’armée française aurait osé tenter de réunifier le pays, les Russes auraient détruit, pour cause de bavure déclarée « intentionnelle », toutes ses forces aériennes, puis pris les aéroports de Paris et leurs accès en tuant des manifestants tentant de s’y opposer. C’est sur ces entrefaites que les chars russes se seraient trompés de chemin pour se retrouver devant l’Élysée. Mais à ce moment, jamais, en France, ne se serait répandue « la rumeur d’un coup d’État contre le Président » !

Pour paraphraser un film français, si la situation prêtait à plaisanterie, on pourrait penser que les Ivoiriens sont fondés à se demander si, depuis les événements du 6 au 9 novembre, on a enfin retrouvé la septième compagnie !

Et la France continue de s’étonner des « rumeurs » de ce genre et de ce qu’elles peuvent être alimentées par les doutes des Ivoiriens sur la nature de la bavure, ou autre chose, déclarée « intentionnelle », de Bouaké. Très désireuse d’apaiser ces doutes et de mettre fin à ces « rumeurs », la France refuse cependant aux enquêteurs ivoiriens l’accès au site de Bouaké (cf. « L’intelligent d’Abidjan » - 01.12.04), tandis que Guy Teissier explique à l’Assemblée nationale dont il préside la Commission Défense, qu’une enquête sur les événements de Côte d’Ivoire ferait de la peine à nos soldats ! Est-on toujours dans le registre de l’humour ? Ou ne comprend-on pas qu’on risque de laisser croire aux Ivoiriens, comme permettent de le laisser penser les arguties de la ministre de la Défense, que c’est la vérité qui ferait de peine à nos soldats ?

Et on ne lésine pas sur les moyens pour empêcher quiconque de poser des questions ! L’avocat d’une Association des gendarmes d’Ouvéa, qui a porté plainte contre le Président Gbagbo, juge même scandaleux son constat selon lequel il n’a pas vu les corps des soldats français de Bouaké ! Scandaleux ? Mais que peut-il dire d’autre ? Les a-t-il vus ? Il a vu comme tout le monde la cérémonie aux Invalides autour des cercueils des soldats tués ! Il n’a rien mis en doute. Il n’a fait que constater que les corps avaient été évacués avant toute enquête, et avant même que, selon l’habitude, on puisse leur rendre hommage. Tout comme le corps de l’humanitaire américain. Et quand toute enquête semble refusée sur ce qui s’est passé à Bouaké, on est bien obligé de s’en tenir, comme il le dit, à la version de l’armée française : c’est la seule version ! On la croit puisque l’armée française le dit ainsi !

Et en France on gronde, à la limite de la menace, contre quiconque, scandaleusement, a l’audace de poser des questions ! Qu’est-il besoin d’enquête ? Il est vrai que la version de l’armée française est corroborée par un film que l’on a montré subrepticement, et qui, dit-on, confirme le témoignage d’un militaire français que l’on a présenté en train d’expliquer, gestes à l’appui, que les Sukhoï sont passés par ici, et sont repassés par là, à très basse altitude avant de faire feu. C’est là qu’apparaît ledit film montrant deux Sukhoï en piquet, lâchant des bombes (à Bouaké ? À Korhogo ? Dans le Caucase ? — pourrait demander avec indécence un sceptique). Suite à quoi ledit film montre un bulldozer affairé autour d’un char français, puis un soldat français derrière un grillage avec une blessure sur le bras. Telle est la preuve qui est proposée ! On la croit, disent quand même les sceptiques ivoiriens, puisque c’est le seul élément qu’on nous donne. Mais une enquête sur les événements de Bouaké et d’Abidjan serait-elle vraiment tout à fait inopportune ? Pas inopportune, mais indécente, risquant de vexer nos soldats !… Ah bon ? Nos soldats en seraient vraiment offusqués ? On est porté à penser que dans le doute qui s’est installé, ils seraient les premiers à préférer autre chose que cette chape de silence, depuis laquelle on demande de croire sans discuter. Même le colonel Destremau dit à « Libération » souhaiter cette commission d’enquête ! Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu ! — répond notre France laïque…

Et pleins de la vénération due à l’armée française, on n’en demandera pas plus. On s’incline, ce qui certes est la moindre des choses, devant le sacrifice de nos soldats, tandis que les victimes ivoiriennes, « une vingtaine » — finalement peut-être plus, admet-on —, attendent patiemment (trois semaines) et force reportages, films, témoignages directs et menaces de plainte de la Côte d’Ivoire à la CPI, pour qu’on daigne enfin reconnaître qu’ils ont bien dû effectivement mourir ! Cela non sans qu’on les ait, au passage, implicitement traité de sauvages, comme ce manifestant décapité dont la ministre de la Défense tient à dire (mais cela semble n’être pas indécent !) qu’il était particulièrement agité, au point de s’agripper à un canon français ! Bref sa décapitation, il ne l’a pas vraiment volée…

Tandis qu’il est urgent de pleurer sur les « vraies » victimes, les Français rapatriés. Où l’on retrouve, après « la septième compagnie », un autre genre de films, un de ces vieux films coloniaux, où les Nègres tombent indistinctement les uns après les autres, après les éléphants de la scène de chasse précédente, et avant les singes menaçants de la scène suivante, sans que l’on n’ait à s’émouvoir outre mesure (ah, si ! on est censé s’émouvoir un peu de la mort accidentelle du boy noir du héros blanc attristé — preuve de son humanisme). Les vraies larmes sont réservées à la détresse de l’ami blanc du héros blanc ou à la menace que ressent la vertueuse blanche menacée par les sauvages.

Que nous a t-on resservi d’autre ces dernières semaines que ce mauvais film ? De la sympathie pour les boys qui ont sauvé leurs employeurs blancs à la démultiplication des nombres de viols. Comme si la violence subie, de part et d’autre, ne méritait pas au moins qu’on ne l’instrumentalise pas. (Et jusqu’où ne va-t-on pas ! — : « je suis très choquée de voir comment mes propos ont été déformés » se scandalise une Française violée, dans une lettre écrite à Paris, le 17 novembre 2004, publiée dans « Notre Voie » le 30.11.2004, de ce qu’on ait voulu à tout prix lui faire dire qu’elle a été victime des patriotes, ce qu’elle nie !)

La différence par rapport aux films coloniaux d’il y a soixante ans, c’est que les Africains d’aujourd’hui captent nos télévisions et lisent nos journaux — s’étonnant d’y être jugés « indécents » lorsqu’ils se posent des questions sur notre traitement de l’information. Et ils nous voient nous étonner de même de ce qu’ils puissent trouver à tout cela un arrière-goût de guerre coloniale !

 

vendredi, 11 juillet 2008

Sus à l’opération mains-propres



ben hur.jpgAprès la convocation par les ondes (de RFI) d’une députée présidente de groupe parlementaire (Mme Gbagbo) et d’un ministre d’État (P.-A. Bohoun Bouabré) à comparaître à Paris à l’occasion d’une des toujours opportunes réapparitions du serpent de mer de l’affaire Kieffer, la presse française, qui a complètement zappé les interviews-bombes (par Mediapart) du gal Poncet et de Me Balan, avocat des familles de soldats tués à Bouaké (seul le Gri-Gri international a repris cela) — la presse française, par la voix de l’inénarrable Hofnung de Libération, vend la mèche : il s’agissait bien, comme l’ont noté Djignab et Edgar Yapo, de brouiller l’opération mains-propres.

Hofnung, dans un concentré de mauvaise foi, fait mine de déplorer que l’opération soit tardive et proche des élections.

À l’appui des habituels « experts » sortis de sa manche, Hofnung espère tout haut que cela n’empêche pas que le résultat des élections ne soit pas acquis, et — moment particulièrement exquis de cette mauvaise foi dont il a le secret — tient à écrire que « les institutions financières internationales et l’Union européenne multipliaient les pressions en ce sens » depuis 2001. Il oublie simplement de préciser que, ce faisant, appuyés sans modération par les Hofnung et consorts, les financiers « internationaux » cassaient via la cassure du pays en deux, le gouvernement d'alors (qui était d’union nationale) et toute possibilité de régénération du pays, y compris en matière de lutte contre la corruption…

Quand le déroulement ultérieur de l’histoire et le cours de la justice font éclater si évidemment leur parti-pris d’alors, il est naturel pour des médias qui avaient si lourdement erré, RFI et Hofnung en tête, d’occulter les avancées de la justice concernant Bouaké et de déplorer que les choses bougent enfin. Il n’est donc pas surprenant que nul ne se soit seulement interrogé sur cette façon surprenante de convoquer à l’étranger par les ondes une parlementaire et un ministre d’État d’un pays tiers souverain et ami.



 

mercredi, 09 juillet 2008

Scoop dans l’affaire Kieffer : la présidente du groupe FPI à l’Assemblée nationale ivoirienne convoquée par RFI chez un juge français…




trompettes.jpgLa nouvelle est claironnée depuis hier dans les médias français (cf. article ci-dessous *) : depuis le Soir3 jusqu’à nouvelobs.com, qui titre carrément « Le juge convoque la femme du président Gbagbo » (sic).

C’est donc (par incidence) au titre de « femme du président Gbagbo » qu’elle serait convoquée.

On imagine le tollé avec un titre dans la presse ivoirienne du genre : « le juge convoque la femme du Président Sarkozy à Abidjan ».

Sauf que là, elle n’est pas seulement « la femme du Président Gbagbo », elle est aussi députée élue, au bénéfice comme telle de l’immunité parlementaire — présidente du groupe FPI majoritaire à l’Assemblée nationale ivoirienne, homologue de Jean-Marc Ayrault, comme présidente du groupe parlementaire socialiste, ou de Jean-François Copé, comme présidente du groupe majoritaire à l'AN.

On imagine le scoop : « le juge ivoirien convoque Jean-Marc Ayrault /ou Jean-François Copé à Abidjan ».

Si on y ajoute, convoqué aussi, un ministre d’État (Paul-Antoine Bohoun Bouabré) — mettons en parallèle M. Alliot-Marie par exemple : les dernières révélations sur l’affaire Bouaké-Abidjan 2004 vaudraient bien tout de même une convocation comme « simple témoin »…

Car c’est comme simples témoins que Simone Gbagbo et Paul-Antoine Bohoun Bouabré sont convoqués. Nouvelobs.com ne nous avait pas habitués à de telles circonlocutions concernant celle qui se trouve être la belle-sœur de son beau-frère (lequel est réputé être le dernier à avoir rencontré Kieffer). D’habitude, cela vaut culpabilité avant tout jugement à Simone Gbagbo (qui est non seulement la belle-sœur de son beau-frère mais aussi la femme de son mari).

Cette fois nouvelobs.com tient tout de même à préciser (c’est à mon sens le vrai scoop de l’affaire) que «
les soupçons des enquêteurs ne se portent pas directement sur les époux Gbagbo ».

Malgré tout cela, « on ne s'oppose pas par principe à une convocation » a fait savoir Me Rodrigue Dadje (avocat de Mme Gbagbo) selon l’AFP, qui précise : « "Il ne faut pas qu'on donne l'impression que Mme Gbagbo fait obstruction à l'appareil judiciaire français", a souligné Me Dadje, ajoutant que "Mme Gbagbo souhaite aussi que la vérité soit faite sur ce dossier et que la page soit tournée". »

Façon de couper court à ce que l’on ressort régulièrement et qui ressemble (cette fois plus que jamais) très fort à une provocation à fin de stigmatisation médiatique : répondre "non" à une telle provocation convocation, reviendrait évidemment à servir une « preuve » médiatique de culpabilité de Simone Gbagbo.

Une convocation qui sort apparemment opportunément — pas par rapport à l’affaire Ingrid (autre disparue célèbre dont il n’a échappé à personne qu’elle avait été libérée), mais quant aux coïncidences d’agenda

Et quand on sait par ailleurs que la convocation en question, reprise par les autres médias français, sort pour l’instant des seuls studios de RFI… Ça, c’est un scoop
(cf. article ci-dessous **) !

*

 

* Rudy, Ségolène et Simone… ou : l’huile sur le feu médiatique
(Delugio - 09/07/2008)

 

1) Rudy : Libération (le 8 juillet) annonce, reprenant une dépêche AFP, l’interpellation de cinq personnes dans le cadre du déferlement de violence qui avait plongé le jeune Rudy dans le coma.

Sous-titre : « ce jeune juif avait été grièvement blessé le 21 juin lors d'affrontements intercommunautaires entre bandes dans le XIXe arrondissement de Paris ».

Tiens, se dit le lecteur, l’antisémitisme est passé à la trappe, suite probablement aux premiers résultats de l’enquête, lesquels avaient débouché concernant l’antisémitisme, on s’en souvient, sur l’idée d’une simple « incidence ».

Puis arrivant au bout de ce bref article, le lecteur découvre que les violences desdits « affrontements intercommunautaires entre bandes » sont « aggravées par le caractère antisémite de l'agression »...

Voilà un bref article à même de produire un effet catastrophique ! Car de deux choses l’une : ou bien il s’agit d’une agression antisémite, et cela devrait paraître en sous-titre (au lieu d’ « affrontements intercommunautaires »).

Où il ne s’agit pas d’antisémitisme, et on évite de parler de violences « aggravées » ! Sauf à vouloir induire le soupçon selon lequel l’affiliation religieuse d’un membre des bandes lors d’ « affrontements intercommunautaires entre bandes » vaut traitement particulier !

Qu’est-ce qu’un tel traitement médiatique fait d’autre qu’attiser la concurrence inter-« communautaire » ? — c’est-à-dire mettre de l’huile sur le feu :

- les uns jugeront à juste titre que considérer l’antisémitisme comme simple circonstance aggravante de ce qui — si l’antisémitisme est le mobile — s’apparente à un acte genre pogrom, est tout simplement indécent.

- les autres considèreront à tout aussi juste titre que mentionner l’antisémitisme comme circonstance aggravante s’il s’agit d’ « affrontements intercommunautaires entre bandes » consiste à faire deux poids deux mesures selon qui reste sur le carreau lors desdits affrontements.

Voilà un emballement politico-médiatique, celui du 21 juin dernier, dont il reste au moins cette trace médiatique : le concept d’ « antisémitisme par incidence », avec effet catastrophique (à présent avéré dans un bref article de Libé) des emballements politico-médiatiques récurrents (et intéressés concernant les politiques) : les victimes de ces emballements sont de toute façon et les juifs et les Arabes / ou les « noirs ».


2) Ségolène : toujours dans Libération, reprise d’une dépêche, de Reuters cette fois. On apprend que Ségolène Royal s’est élevée contre cette façon sarkozienne de se moquer des grévistes en clamant que "désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit" — propos déjà déplorés par les syndicalistes.

L’article rapporte la vive dénonciation du propos par Ségolène Royal :
« "On se croirait revenu sous l'Ancien régime où le roi s'amuse, le roi dilapide l'argent, le roi soigne ses amis, le roi enrichit ceux qui sont déjà riches", a déclaré mardi l'ex-candidate PS à la présidentielle sur RTL.
"Et pendant ce temps là, le peuple s'appauvrit", a-t-elle ajouté, précisant: "Pour lui l'argent n'a pas d'importance, puisqu'il croule sous l'argent. Il ne se rend pas compte que les gens sont désespérés."
Ségolène Royal a invité Nicolas Sarkozy à se méfier des "protestations muettes", soulignant qu'il était "très difficile aujourd'hui pour les salariés de perdre une journée de salaire sur des grèves."
Pour l'ex-candidate socialiste, les propos du chef de l'Etat témoignent d'une "méconnaissance de ce qui se passe aujourd'hui en France". »


Jusque là, la dépêche rend compte. Et voilà que l’article conclut — que le lecteur s’accroche :
« Ségolène Royal a provoqué par ailleurs un tollé la semaine dernière lors d'un voyage à Québec en affirmant que Nicolas Sarkozy n'était "absolument pour rien" dans la libération d'Ingrid Betancourt.
Même à gauche, des voix se sont élevées pour condamner la présidente de la région Poitou-Charentes. »


Quel rapport avec le sujet sur les propos sarkoziens ? Aucun, ou plutôt un seul : discréditer la dénonciation en discréditant celle qui l’a portée — via le sous-entendu : Ségolène Royal s’emballe pour rien…


3) Simone : nouvelobs.com cette fois, annonce que
« Le juge convoque la femme du président Gbagbo » — à propos de l’affaire Kieffer.

En fin d’article — comme la « circonstance aggravante » pour Rudy et le détour par Ingrid pour Ségolène — en fin d’article donc, on apprend, pour la première fois à ma connaissance depuis les mises récurrente de Mme Gbagbo sur la sellette médiatique, que
«
les soupçons des enquêteurs ne se portent pas directement sur les époux Gbagbo ».

Depuis on sait en outre que ladite « convocation » a été émise par… RFI ! Cette nouvelle information n’a pas été répercutée, à ma connaissance, par nouvelobs.com par les autres des médias français qui s’étaient fait l’écho de ladite « convocation »…


*


** Affaire Kieffer / Ramaël outrepasse ses droits : Tchimou monte au créneau


Fraternité Matin — 10 juillet 2008 — http://www.fratmat.info/1,,,1_fgfd10,,1.php?,__=eb,,0-0&a...

par
Ferro M. Bally :

« Le procureur de la République anime ce jour une conférence au moment où des convocations ont été adressées à des citoyens par des “canaux non conventionnels”. Le procureur de la République anime cette après-midi même une conférence de presse sur l’affaire Guy-André Kieffer, du nom du journaliste franco-canadien porté disparu depuis le 16 avril 2004. Féhou Raymond Tchimou a eu une séance de travail, mardi après-midi, principalement avec le conseil de Mme Simone Gbagbo, Première dame de Côte d’Ivoire, pour faire la lumière sur la présumée convocation, aujourd’hui à Paris, de la Première dame et du ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, Paul Antoine Bohoun Bouabré, par le juge d’instruction français, Patrick Ramaël en charge de l’affaire. Pour être entendus comme témoins. Les “pseudo-convocations” ne seront pas, aujourd’hui, suivies d’effets. Mme Gbagbo et M. Bohoun Bouabré ne se rendront pas dans la capitale parisienne pour être entendus sur la disparition, dans des conditions non encore élucidées, du journaliste Kieffer. Mais l’évolution de la situation soulève deux problèmes clés. Le premier porte sur la violation du droit et des procédures normales. Car, en dépit des dispositions de la coopération judiciaire entre la Côte d’Ivoire et la France, Patrick Ramaël a été autorisé, par le ministère ivoirien de la Justice, à instruire en Côte d’Ivoire, en lieu et place de ses homologues qui exercent sur le territoire ivoirien qu’il aurait dû saisir dans le cadre de l’affaire Kieffer qu’il instruit. Ce sont ces derniers qui devraient entendre les présumés coupables, les témoins et lui transmettre, à Paris, les conclusions des auditions. Mais, comme il a, au vu et au su de tous, outrepassé ses droits, il continue sur sa lancée, sans que l’Etat ivoirien, pris au piège de ses propres turpitudes et de ses complexes, ne trouve à redire. Aussi, peut-il, comme il l’a avoué, lui-même, hier sur RFI, “passer par des canaux non conventionnels” pour convoquer Mme Gbagbo et le ministre d’Etat Bohoun. Le second problème concerne le mépris du juge français pour les institutions ivoiriennes. Mme Simone Gbagbo et M. Bohoun Bouabré sont deux personnalités de la Côte d’Ivoire. Ils n’ont certes pas le statut d’un Chef d’Etat en exercice, mais ils ont des qualités qui les mettent à l’abri de poursuites cavalières. La Première dame est député. Pour cette raison, Ramaël aurait dû, à travers les autorités ivoiriennes, écrire au Parlement ivoirien pour demander à l’entendre. Comme l’a fait justement la justice ivoirienne pour le député Abo Daniel dans l’affaire des malversations dans la filière café-cacao. L’immunité parlementaire dont bénéficie Mme Gbagbo est sans doute accordée par le système judiciaire ivoirien. Mais, de sources judiciaires, pour qu’elle puisse répondre à une quelconque convocation ou être poursuivie par une juridiction étrangère, il faut que l’Assemblée nationale lui donne une autorisation. Mais, sans doute, aux yeux du juge d’instruction français, cette institution, déclarée dissoute par le Groupe de travail international (GTI) dès sa première réunion en décembre 2005, n’existe plus.
Quant à Bohoun Bouabré, il est ministre d’Etat et n°2 de l’actuel gouvernement. C’est-à-dire que même s’il ne bénéficie pas de l’immunité propre à un ambassadeur, il représente une autorité d’un pays souverain. En le convoquant sans aucun égard et par voie de presse, c’est toute l’équipe gouvernementale de Soro Guillaume que Patrick Ramaël nargue. Car, s’il arrivait qu’il se retrouve en France dans le cadre de ses missions, le juge français pourrait pousser le pion à vouloir l’entendre. Sans mandat. C’est pour cette raison qu’à juste titre, Guédé Pépé dit James Cenach, conseiller du ministre d’Etat, a déclaré que “le gouvernement devrait protester”. Tiraillé entre des intérêts divergents et contradictoires, il ne le fera pas; se blottissant dans la position du singe de la gravure: ne rien dire, ne rien entendre et ne rien voir. C’est au milieu de cette dérive et de cette pagaille que le procureur Tchimou va intervenir. Pour mettre les pendules à l’heure? Pour redresser le tir? Tout le monde attend. »





 

vendredi, 20 juin 2008

Affaire Kieffer, affaire «bombardement» de Bouaké : deux traitements médiatiques




bizarre.jpgBizarre autant qu’étrange : chaque fois qu’un «témoin» est déniché sur l’affaire Kieffer, chargé d’un des deux scoops suivants :
— Kieffer enquêtait sur le cacao qui est une source financière importante de l’État ivoirien ;
— Kieffer a rencontré l’homme qui est le beau-frère de sa belle-sœur Simone, laquelle est la femme de son mari Laurent ;
chaque fois qu’un nouveau témoin nous apprend à nouveau une de ces deux informations (et il est certes heureux que l'on parle de Kieffer), il fait plusieurs fois la une des journaux télévisés, relayés par les grands journaux écrits.

Hier, Mediapart publiait l’interview (par Fabrice Lhomme) de Me Balan, l’avocat des familles de soldats français tués à Bouaké. Il affirme — excusez du peu :
— que Mme Alliot-Marie avance des «justifications [...] non seulement insatisfaisantes, mais surtout inexactes» — et que «Mme Alliot-Marie doit s’expliquer»…
qu’ «il n’est pas exclu que la France soit complice d’une affaire qui aurait pu être le prétexte idéal pour se débarrasser de Laurent Gbagbo» (selon les termes de la question de Fabrice Lhomme) : «c’est une hypothèse comme une autre» ! (répond Me Balan).

Cela à l’appui de l’audition du Gal Poncet qui dit — excusez du peu — qu’il a reçu «instruction de libérer les mercenaires» — assassins présumés des soldats français, tout de même —, par deux canaux différents :
— «d’une part le canal diplomatique[…].“C’est l’ambassadeur de France qui m’a fait savoir qu’il fallait remettre ces personnes au représentant de la Russie. ”»
— «d’autre part le canal militaire. […] Le général dit avoir reçu l’ordre formel de libérer les mercenaires du général Emmanuel Beth, commandant du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO). “Le général Beth n’a pu que me retransmettre un ordre qu’il avait lui-même reçu, il n’a pas pris d’initiative sur ce plan-là”»

Et une telle «bombe» médiatique — selon les termes de Th. Kouamouo qui relaie l’information — ne reçoit aucun écho dans les grands médias et journaux français. Je fouille les moteurs de recherche : rien !

Je vous assure mon cher lecteur : vous avez dit «bizarre» !

 

*

 

Cf. :

Le Gal Poncet et l'avocat des familles de soldats parlent des événements de Bouaké :


Signalée sur le blog de Théophile Kouamouo qui en donne l'essentiel sous le titre éloquent
«
"Bombardement" de Bouaké : la "bombe" de Mediapart»,

une enquête de Fabrice Lhomme sur Mediapart :
«L'enquête sur le bombardement de Bouaké se heurte à la raison d'Etat».


Un résumé : ici.

 

 

 

vendredi, 06 juin 2008

Laurent Gbagbo sur les événements de 2004 et sur l'affaire Kieffer



Interview d’Ulysse GOSSET pour France 24

Interview en entier : http://appablog.wordpress.com/2008/06/05/laurent-gbagbo-p...

Ulysse Gosset s’est entretenu avec Laurent Gbagbo, président de la Côte d’Ivoire, un pays en crise depuis plusieurs années. Regardez l'entretien dans son intégralité sur le "Talk de Paris" vendredi 6 juin à 19h10, heure de Paris (GMT+2).
(

[…]

M. Laurent GBAGBO.-
[…] je ne me sens pas dans la peau d’un coupable. [...]
Il y a eu une guerre civile dans mon pays. L’état français, dirigé par Jacques Chirac, a pris des positions qui nous ont amenés à le suspecter légitimement. Bon !
Nous avons, dans une offensive militaire, décidé de rompre toutes les bases arrières de la rébellion. On nous a déclaré que ces bombardements ont fait des morts français.
Je m’incline encore devant les morts, mais j’ai dit qu’il fallait des enquêtes pour vérifier si ce sont nos bombardements qui ont coûté ces morts, et dans quelle situation, quelle condition. Ce n’est pas encore fait.

Là-dessus, l’armée française, présente en Côte d’Ivoire, est dirigée par le général Poncet. A-t-il reçu des ordres de Paris ou pas ? Je n’en sais plus rien aujourd’hui. Il se met à casser toutes nos flottes aériennes.

M. Ulysse Gosset.- C’était une mesure de réaction de la France…

M. Laurent GBAGBO.- Oui, oui. La réaction populaire dans la rue ne s’est pas fait attendre. Les Ivoiriens sont descendus dans la rue, outrés qu’une puissance étrangère vienne casser sa flottille militaire. Telles sont les conditions dans lesquelles, eux, ils ont certainement été agressés et sont partis.
Si on veut discuter des responsabilités, je suis prêt à le faire, mais de toutes les responsabilités. On ne peut pas dire : “Oui, ceux qui ont tout perdu”, et jouer sur les sentiments. Le droit ne joue pas sur les sentiments mais sur les faits.

M. Ulysse Gosset.- Vous, est-ce que vous seriez prêt à les indemniser personnellement en tant que chef de l’Etat ?

M. Laurent GBAGBO.- Je fais ce qui est bien pour mon pays. En tant que chef d’état, je fais ce qui est bien pour mon pays. Il y a des entreprises, je pense qu’elles sont indispensables au bien-être de mon pays, donc je les aide.

M. Ulysse Gosset.- Qu’est-ce que vous dites à tous les Français…

M. Laurent GBAGBO.- Je leur dis que ce n’est parce que j’ai décidé d’indemniser les entreprises à se réinstaller, que je considère que j’ai tort dans l’affaire. Il faut que ce soit clair. Je ne considère pas du tout que j’ai tort, et je considère même, et je le demande depuis longtemps, qu’une enquête soit ouverte sur l’ensemble des éléments.
Certains députés français ont demandé une commission d’enquête française. Elle n’a pas eu lieu cette commission, elle n’a pas fonctionné.
Si aujourd’hui, je décide d’aider à ouvrir l’école française, si je décide vraiment d’aider certaines entreprises à s’installer, dans la mesure de mes moyens, c’est parce que c’est utile pour mon pays. Cela ne vaut pas acceptation d’une culpabilité quelconque.

M. Ulysse Gosset.- Quel est message que vous adressez à ces Français expatriés, qui vivaient en Côte d’Ivoire, qui sont partis ? Vous leur dites : “Venez, c’est calme” ?

M. Laurent GBAGBO.- Je dis : venez chez vous parce qu’à part ces quelques malheureux militaires français dont on nous a signalé la mort sur le front là-bas, et pour lesquels je demande une enquête qui n’a jamais pu avoir lieu, je demande qu’on élucide ça, aucun Français n’a été détroussé en Côte d’Ivoire, aucun Français n’a été pillé, aucun Français n’a été tué, chassé.

M. Ulysse Gosset.- Il y a quand même eu de graves incidents. Des français ont été molestés et d’autres choses graves. Vous le savez bien…

M. Laurent GBAGBO.- Oui, mais je vous ai resitué le contexte, mais sur ça, je ne me sens pas coupable, pas du tout !

M. Ulysse Gosset.- Pour l’avenir, vous leur dites : “Il est temps de revenir en Côte d’Ivoire” ?

M. Laurent GBAGBO.- Voilà ! Il est temps de revenir chez vous. C’est pourquoi, Monsieur Gosset, je vous dis que les hommes qui font de la politique doivent être toujours sérieux et toujours responsables. En effet, chaque homme qui fait la politique est responsable des millions de vies, et les gens ne savent pas que les mots qu’ils prononcent, les phrases qu’ils prononcent peut amener à des débordements. Il faut que, de part et d’autre, nous soyons responsables.

 


Sur l'affaire Kieffer :


Réaction de la famille de GAK : ici.

[…]

M. Laurent GBAGBO.-
[…] Guy-André Kieffer a disparu. Nous avons fait les recherches comme nous avons pu. Nous avons fait beaucoup de recherches. Je me suis investi, effectivement, dans ces recherches tout le temps que j’ai cru qu’il s’agissait d’une affaire de disparition d’homme, qu’il fallait donc le retrouver. Je me suis rendu compte, il y a quelque temps, que s’était brandi dans certains milieux comme un chiffon rouge devant le taureau que je se suis censé être politiquement.
Chaque fois que certaines personnes sont en difficulté, ils brandissent Guy-André Kieffer. Ce n’est plus mon affaire. Je pense que c’est totalement déplacé de jouer comme ça sur des sentiments… Moi, j’ai fait mon travail de chef d’état.

M. Ulysse Gosset.- Ne serait-il quand même pas mieux que l’enquête avance et que le juge français en charge de cette affaire puisse travailler jusqu’au bout pour qu’on puisse avoir les résultats de l’enquête officielle et que la justice avance ?

M. Laurent GBAGBO.- Je ne suis pas juge.

M. Ulysse Gosset.- Seriez-vous d’accord ?

M. Laurent GBAGBO.- Est-ce que, moi, je l’empêche de travailler ?

M. Ulysse Gosset.- Je ne sais pas.

M. Laurent GBAGBO.- Il entre en Côte d’Ivoire quand il veut, il sort quand il veut. J’apprends qu’il est sorti, entré. C’est son affaire. Ce n’est plus la mienne. Depuis que j’ai su que les gens essayaient de brandir cette affaire comme un chiffon rouge politique, cela ne me regarde pas.

M. Ulysse Gosset.- Saura-t-on la vérité un jour ?

M. Laurent GBAGBO.- Je n’en sais rien ! C’est au juge de dire la vérité, pas à moi. Je ne suis pas juge. C’est le juge français, Ramaël, qui est en charge de ce dossier. Je ne suis pas Français, je ne suis pas chef d’état français et je ne suis pas juge français.

M. Ulysse Gosset.- De façon générale, ne redoutez-vous pas que certains contentieux entre la France et la Côte d’Ivoire ralentissent le processus de normalisation du rapprochement ?

M. Laurent GBAGBO.- Sur le contentieux ? Qu’est-ce que vous appelez le contentieux entre la France et la Côte d’Ivoire ? Je n’en vois pas ! Parce que si un Ivoirien disparaît en France, que je me mets à accuser Nicolas Sarkozy de l’avoir enlevé, vous comprenez que le monde ne peut plus avancer.

Vous savez comme moi qu’il y a des tas et des tas de personnes qui disparaissent, même en Europe.

M. Ulysse Gosset.- Je ne parlais pas de ça.

M. Laurent GBAGBO.- Non. Moi, je vous le dis. Vous ne parlez pas de ça, mais moi j’en parle. Il y a beaucoup de disparitions. Les petites filles qui disparaissent en Europe, les jeunes gens, il y en a beaucoup ! Accuse-t-on les chefs d’Etat de les avoir fait disparaître ?

 

 


lundi, 02 juin 2008

Au nord de la Côte d’Ivoire : « rétrocession de communes aux maires élus » (sic)




Deux extraits de l’article ci-dessous : Il s’agit de « 
rétrocéder les communes aux différents maires démocratiquement élus ». En l’occurrence, « rétrocession des mairies dans le cadre de l’unicité des caisses de l’Etat ». Simple remarque : la… prise en main des mairies avant leur « rétrocession » aux maires élus était un des effets collatéraux de l’interposition Licorne et du tant vanté — par les médias français — « accord de Marcoussis ». Une… prise en mains, qui perdure dans les villes qui n’ont pas encore bénéficié de ladite « rétrocession », et qui inclut, avec la bénédiction de la « communauté internationale » la... ponction financière non-étatique desdites communes, ce qu’en d’autres lieux, et en termes moins choisis, on appelle « racket ».

Lu dans
Fraternité Matin samedi 31 mai 2008 — http://www.fratmat.info/1,,,1_fgfd10,,1.php?,__=eb,,0-0&a...:

« 
Sortie de crise : Les Forces nouvelles cèdent quatre autres communes »

Article par
Adjé Jean Alexis, correspondant régional :

« La gestion des communes de Sakassou, Béoumi, Diabo et Bodokro qui était aux mains des Forces nouvelles, depuis le déclenchement de la crise militaro-politique qu’a connue le pays, le 19 septembre 2002 a été cédée à ses maires, hier au secrétariat général desdites forces. Le commandant de la zone 3, le chef de bataillon Chérif Ousmane, a profité de cette occasion pour attirer l’attention du secrétariat national chargé de l’économie et des finances dans les zones CNO sur la prise en charge des éléments des Forces nouvelles. En attendant que le gouvernement qui s’est engagé dans ce sens dans le cadre de l’unicité des caisses de l’Etat dégage les moyens nécessaires. Avant de dire que cela ne peut constituer un frein au respect de leurs engagements c`est-à-dire continuer à rétrocéder les communes aux différents maires démocratiquement élus. "La preuve, après la commune de Bouaké, c’est nous-mêmes qui avons rappelé au secrétaire national chargé de l’économie et des finances dans les zones CNO que les communes telles que Sakassou, Béoumi, Diabo et Bodokro méritent également d’être restituées à leurs maires respectifs", a-t-il laissé entendre. Le représentant du secrétaire national chargé de l’économie et des finances dans les zones CNO, M. Abel Djoré, a fait savoir que l’acte important qui vient d’être posé rentre dans le cadre du processus de paix en cours dans le pays. Et que chacune des parties en présence se doit de jouer sa partition pour permettre à la Côte d’Ivoire de sortir de cette crise qui n’a que trop duré. "Les Forces nouvelles, à travers leur secrétariat national chargé de l’économie et des finances ont pris l’engagement d’aller jusqu’au bout", a-t-il affirmé. Intervenant au nom de ses pairs, M. Kouadio Kouamé Eugène, le maire de la commune de Sakassou, a exprimé toute sa reconnaissance au secrétaire général des Forces nouvelles et à travers lui, tous les membres de ce mouvement qui ont pris l’engagement de leur céder l’ensemble de leurs outils de travail qu’ils détenaient. Pour lui, leur priorité est d’abord d’aller à la rencontre de leurs populations pour les sensibiliser sur ce grand changement à vient de s’opérer. Et ensuite, de se remettre rapidement au travail pour rattraper le temps perdu dans l’intérêt de leurs administrés. M. Djézou Konan, le secrétaire général de la préfecture de Sakassou, représentant le préfet de ce département, a souligné que l’acte que viennent de poser les Forces nouvelles est d’une importance capitale pour l’administration. Parce que le processus de paix qui est en cours et dont la rétrocession des mairies dans le cadre de l’unicité des caisses de l’Etat est un maillon, rencontre pleinement l’adhésion de l’administration ivoirienne. Puis il a précisé que les éléments du Centre de commandement intégré (CCI) qui ont été désignés pour suppléer les Forces nouvelles dans le département de Sakassou dans le cadre de la sécurisation des biens et des personnes tardent à se redéployer. Cela, précise-t-il, pose problème. C’est pourquoi, il a affirmé que les populations du département ont encore besoin des Forces nouvelles pour assurer leur sécurité jusqu’à la sortie définitive de la crise. »