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lundi, 02 juin 2008

Au nord de la Côte d’Ivoire : « rétrocession de communes aux maires élus » (sic)




Deux extraits de l’article ci-dessous : Il s’agit de « 
rétrocéder les communes aux différents maires démocratiquement élus ». En l’occurrence, « rétrocession des mairies dans le cadre de l’unicité des caisses de l’Etat ». Simple remarque : la… prise en main des mairies avant leur « rétrocession » aux maires élus était un des effets collatéraux de l’interposition Licorne et du tant vanté — par les médias français — « accord de Marcoussis ». Une… prise en mains, qui perdure dans les villes qui n’ont pas encore bénéficié de ladite « rétrocession », et qui inclut, avec la bénédiction de la « communauté internationale » la... ponction financière non-étatique desdites communes, ce qu’en d’autres lieux, et en termes moins choisis, on appelle « racket ».

Lu dans
Fraternité Matin samedi 31 mai 2008 — http://www.fratmat.info/1,,,1_fgfd10,,1.php?,__=eb,,0-0&a...:

« 
Sortie de crise : Les Forces nouvelles cèdent quatre autres communes »

Article par
Adjé Jean Alexis, correspondant régional :

« La gestion des communes de Sakassou, Béoumi, Diabo et Bodokro qui était aux mains des Forces nouvelles, depuis le déclenchement de la crise militaro-politique qu’a connue le pays, le 19 septembre 2002 a été cédée à ses maires, hier au secrétariat général desdites forces. Le commandant de la zone 3, le chef de bataillon Chérif Ousmane, a profité de cette occasion pour attirer l’attention du secrétariat national chargé de l’économie et des finances dans les zones CNO sur la prise en charge des éléments des Forces nouvelles. En attendant que le gouvernement qui s’est engagé dans ce sens dans le cadre de l’unicité des caisses de l’Etat dégage les moyens nécessaires. Avant de dire que cela ne peut constituer un frein au respect de leurs engagements c`est-à-dire continuer à rétrocéder les communes aux différents maires démocratiquement élus. "La preuve, après la commune de Bouaké, c’est nous-mêmes qui avons rappelé au secrétaire national chargé de l’économie et des finances dans les zones CNO que les communes telles que Sakassou, Béoumi, Diabo et Bodokro méritent également d’être restituées à leurs maires respectifs", a-t-il laissé entendre. Le représentant du secrétaire national chargé de l’économie et des finances dans les zones CNO, M. Abel Djoré, a fait savoir que l’acte important qui vient d’être posé rentre dans le cadre du processus de paix en cours dans le pays. Et que chacune des parties en présence se doit de jouer sa partition pour permettre à la Côte d’Ivoire de sortir de cette crise qui n’a que trop duré. "Les Forces nouvelles, à travers leur secrétariat national chargé de l’économie et des finances ont pris l’engagement d’aller jusqu’au bout", a-t-il affirmé. Intervenant au nom de ses pairs, M. Kouadio Kouamé Eugène, le maire de la commune de Sakassou, a exprimé toute sa reconnaissance au secrétaire général des Forces nouvelles et à travers lui, tous les membres de ce mouvement qui ont pris l’engagement de leur céder l’ensemble de leurs outils de travail qu’ils détenaient. Pour lui, leur priorité est d’abord d’aller à la rencontre de leurs populations pour les sensibiliser sur ce grand changement à vient de s’opérer. Et ensuite, de se remettre rapidement au travail pour rattraper le temps perdu dans l’intérêt de leurs administrés. M. Djézou Konan, le secrétaire général de la préfecture de Sakassou, représentant le préfet de ce département, a souligné que l’acte que viennent de poser les Forces nouvelles est d’une importance capitale pour l’administration. Parce que le processus de paix qui est en cours et dont la rétrocession des mairies dans le cadre de l’unicité des caisses de l’Etat est un maillon, rencontre pleinement l’adhésion de l’administration ivoirienne. Puis il a précisé que les éléments du Centre de commandement intégré (CCI) qui ont été désignés pour suppléer les Forces nouvelles dans le département de Sakassou dans le cadre de la sécurisation des biens et des personnes tardent à se redéployer. Cela, précise-t-il, pose problème. C’est pourquoi, il a affirmé que les populations du département ont encore besoin des Forces nouvelles pour assurer leur sécurité jusqu’à la sortie définitive de la crise. »




vendredi, 30 mai 2008

Nouveau scoop dans l’affaire Kieffer : Boga Doudou opposant de Gbagbo !




… Opposant « notoire » pour citer précisément David Servenay annonçant sur Rue89 un « scoop » de Canal+.

Car voilà qu’on nous ressert les fameux « escadrons de la mort de Gbabgo » que d’autres journalistes avaient jusque là pris l’habitude d’évoquer avec plus de circonspection…


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David Servenay, lui, qui semble ignorer qui était Émile Boga Doudou, semble ne pas savoir non plus que la justice française a condamné ses confrères qui avaient lancé le « scoop » desdits « escadrons » (en tête desquels confrères Stephen Smith du Monde — tout de même). Diffamation, pour laquelle de tels grands noms de la presse française ont dû payer au couple Gabgbo et à leurs gardes du corps des dommages et intérêts. Il y a quelque temps il est vrai : David Servenay a donc dû oublier…

À moins qu’il n’argumente à l’esbrouffe. Il n’avait pas cité Boga Doudou parmi les « opposants notoires » de son article. Il ne le mentionne qu’en commentaire, talonné par des commentateurs (Djignab et Destribat) qui lui demandent de nommer les fameux « opposants notoires » assassinés. Et comme il n’y en a pas, il nous lâche… Boga Doudou, proche de Gbagbo, haut responsable du FPI assassiné alors que la rébellion tente de renverser le gouvernement Gbagbo dont Boga Doudou est ministre de l’Intérieur ! Soit D. Servenay est très (trop) mal renseigné, soit il tente un coup d’esbrouffe (espérant que ses commentateurs soient aussi mal renseignés qu’il semble l’être ?) pour étayer son propos sur les « escadrons de la mort ».

Pour les autres victimes qu’il mentionne, il déclare le comédien télé Camara H « opposant notoire » — sauf que la notoriété de Camara H n’était pas due à son appartenance au RDR mais à son statut d’homme de télé connu !… Du coup, le voilà qui représente à lui tout seul « les artistes » (au pluriel – sic) assassinés… Son cadavre, on s’en souvient, s’est trouvé exhibé sur le terre-plein central d’une voie rapide très fréquentée, et arboré en boucle dans tous nos journaux télévisés — ce qui a alors permis aux médias français d’occulter, ou au moins de lourdement minimiser, les manifestations monstres d’Abidjan contre le coup fourré parisien de Marcoussis.

Voilà un assassinat qui, pour Gbagbo, serait revenu à se tirer une balle dans le pied, comme celui de son ancien ami Dacoury-Tabley (le troisième que mentionne Servenay, en commentaire) ; comme aussi celui du jardiner de Ouattara qui se trouve précisément être le jardinier… de Ouattara — ce qui en fait ipso facto un haut cadre de l’opposition !? pour reprendre l’interrogation de Destribat. On lira avec profit ses commentaires, ainsi que ceux de Djignab. Ils ont manifestement mis dans l’embarras D. Servenay, lequel a utilisé, ainsi que le note Destribat, et apparemment comme seule source sur ce point, un article de Jeune Afrique — du temps où le magazine était une des voix marquantes des attaques françafricaines contre la Côte d’Ivoire.

Mais alors quid de l’autre « scoop » ? — celui de Canal+ sur l’affaire Kieffer… Eh bien là, pas grand-chose, hélas.

Pour l’essentiel, ce qui était déjà de notoriété publique : la Côte d’Ivoire a acheté des armes pour se défendre, et a pour cela utilisé l’argent que lui rapporte le cacao qu’elle produit. Ce qui n’a jamais été ignoré. «
Gbagbo est le premier à avoir dit que l'argent du cacao a servi à acheter des armes pour protéger l'État ivoirien. C'était en 2003, donc avant que Monsieur Kieffer ne disparaisse », note Djignab.

Un commentaire de Destribat pose la bonne question : « si la France n'avait pas fui ses responsabilités (application des accords de Défense de 1962), l'argent du cacao aurait servi à financer des projets éducatifs, de santé »... et il n’y aurait pas eu de lieu d’acheter « des armes en Ukraine, des drones et l'assistance militaire israéliens », poursuit Destribat.

C’est là qu’est le mystère de l’affaire Kieffer… Car quel sens cela a-t-il de faire disparaître quelqu’un réputé dévoiler… des faits connus ?


Quant à ce que la justice française se voit opposer des obstacles, ce n’est pas un scoop non plus, comme il n’est plus un scoop que Paris lui oppose des obstacles dans l’enquête sur la mort des soldats français de Bouaké.

Un des obstacles majeurs à l’enquête Kieffer consiste peut-être… à faire mine de bloquer sur la non-extradition de Legré ! Comme si, en inversant les choses, un Français soupçonné par la justice ivoirienne d’avoir participé à un enlèvement en France pouvait être extradé vers la Côte d’Ivoire !!!

Quant aux « témoins » qui sont en France, Jean-Tony Oulaï ou Berté Seydou, leur présence n’a pas fait avancer grand-chose. Ils ont pourtant fait eux aussi l’objet de nombreux « scoops ».

Et pendant qu’on nous ressert ce type de « scoops » sempiternels, l’enquête piétine… En revanche, il semble que les « escadrons de la mort » aient encore de beaux jours médiatiques devant eux…

À preuve, il n’en fallait pas plus pour que
Hofnung sorte de son amer silence et nous donne la conclusion de ce qui à ce jour reste une énigme : Legré comme
« appât » (certes au conditionnel – restons prudent) et Gbagbo comparé à Le Pen évoquant son « détail » ! Où Hofnung franchit une nouvelle étape : comme le note très bien Djgnab, il fallait « oser mettre en parallèle la négation d’un génocide » avec l’affaire Kieffer. Hofnung a osé ! « Libération ne serait-il pas un peu haineux ? » demande Djignab en titre de son article. Comme le remarque Théo en commentaire : « Contre Gbagbo, contre Chavez, à peine contre Bush... Fort avec les faibles, faible avec les forts ». Attitude qui apparemment satisfait Hofnung, mais qui n’apporte rien concernant Kieffer — même quand il nous assure que « Kieffer multipliait les scoops dans la presse locale sur les malversations présumées des caciques du régime de Laurent Gbagbo » (cf. la réponse de Djignab). (Je n’ai toujours pas trouvé le ou les articles de Kieffer en question. Un commentateur de Servenay, Paul Aymé, promet qu’ « en quelques clics sur internet, vous en trouvez au moins une quinzaine sur différents sites » — « cacao ivoirien, global witness, bitter chocolate de carol off, la lettre du continent » précise-t-il. Les moteurs de recherche ne m’ont pas fourni lesdits articles de Kieffer à ces références-là… Si quelqu’un est plus habile que moi…)

Les questions troublantes sont posées, en commentaire de l’article de Hofnung, par Bernard Kieffer : « Pourquoi l'ambassade de France et les deux représentants du Quai d'Orsay qui étaient sur place ont-ils discrédité Guy-André Kieffer ("c'était un affairiste douteux qui n'a eu que ce qu'il méritait"), sitôt son enlèvement connu ? Pourquoi Le Lidec, ci-devant ambassadeur de France, a-t-il refusé de recevoir GAK qui lui avait demandé audience quelques jours avant son enlèvement ? […] Pourquoi Joubert et Delapalme ont-ils refusé de s'expliquer devant les auteurs du reportage diffusé par Canal Plus ? […] Pourquoi le Quai d'Orsay prétend-il n'avoir aucune information sur cette affaire qui regorge d'informateurs en tout genre ? […] Pourquoi la Brigade criminelle s'est-elle vu interdire de travailler sur ce dossier en novembre 2007, alors qu'elle enquêtait depuis le début de l'affaire ? Pourquoi cette attitude plus qu'ambiguë des autorités françaises ? »

Destribat, qui se présente comme « un simple citoyen qui refuse simplement d'être pris pour un con » rappelle quelques éléments utiles :

« Tout le monde sait que c'est Gbagbo qui a demandé [à GAK] cet audit sur la filière cacao. Si comme semble le montrer l'enquête, les hautes autorités ivoiriennes sont impliquées dans cette affaire, qu'est-ce qui les empêchait dès le départ d'expulser GAK ? Lorsque les autorités ivoiriennes dénonçaient l'impartialité de RFI dans le traité de la crise ivoirienne, ils ont purement et simplement privé d'antenne la radio. […]
Jean Ziegler ventait les louanges de l’Assurance Maladie Universelle que le parti de Laurent Gbagbo a fait adopter au parlement ivoirien début 2002. Le financement de ce programme, une première dans un pays du tiers Monde, a été bouclé en parti en prélevant une taxe sur l’exportation du cacao (Gbagbo parlait de 1 à 2% à l’époque). L’AMU devait garantir à toute personne résidant sur le territoire national de bénéficier des soins gratuits. Ce programme n’a pas hélas pu se mettre en place à cause de cette sale guerre, et l’argent prévu à cet effet a servi à acheter les armes pour résister à une rébellion dont les soutiens extérieurs sont légions.
L’armée ivoirienne ? Elle n’existait que de nom. […] La Côte d’Ivoire a procédé à un réarmement important […].
Les pistes américaines et européennes, plusieurs quotidiens qu’on qualifie de proche du pouvoir l’on souvent mentionné en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens ont la conviction que l’Affaire GAK est devenue aujourd’hui un épouvantail pour faire pression sur Gbagbo à chaque fois que le processus de paix semble aller vers la résolution définitive du conflit. »




mercredi, 28 mai 2008

Elisabeth, 12 ans, violée par dix Casques bleus en Côte d'Ivoire



La Tribune de Genève — 28 Mai 2008 — http://www.tdg.ch/pages/home/tribune_de_geneve/l_actu/mon...

437975313.jpgLes abus sexuels commis par les soldats de l'ONU et les travailleurs humanitaires restent impunis. Une ONG dénonce. Et appelle la communauté internationale à agir enfin.

par Andrés Allemand :


 «Ils m'ont attrapée, jetée à terre, violée l'un après l'autre. Je voulais m'enfuir, mais ils étaient dix. J'étais terrifiée. Quand ils ont terminé, ils m'ont abandonnée là, baignant dans mon sang...» Elisabeth* n'avait que 12 ans, en juin dernier, lorsque son chemin a croisé celui des Casques bleus pakistanais. Pour son plus grand malheur. Les soldats de l'ONU effectuaient une mission de «maintien de la paix» en Côte d'Ivoire. Dans le village de la fillette, on affirme que les militaires n'ont jamais été inquiétés.

Le récit bouleversant d'Elisabeth n'est qu'un des trop nombreux témoignages recueillis par l'ONG britannique Save The Children au cours des douze derniers mois. A en croire le rapport publié hier, des abus sexuels sont commis régulièrement par des Casques bleus, mais aussi par des travailleurs humanitaires.

Il ne s'agit pas toujours de viols. Affamés, des enfants sont contraints de vendre des faveurs sexuelles contre de la nourriture ou du savon dans des zones dévastées par la guerre ou des catastrophes naturelles. Surtout en Côte d'Ivoire et en Haïti. Les petites victimes ont parfois à peine 6 ans! «Notre enquête met au jour les actes ignobles d'un petit nombre de personnes qui abusent les enfants les plus vulnérables au monde, qu'ils sont supposés protéger», dénonce à Londres la directrice de Save The Children, Jasmine Whitbread. L'ONG affirme qu'on trouve de tels «prédateurs» dans toutes les organisations.

L'Afrique à vendre?
Elle estime que les politiques de «tolérance zéro» n'ont pas été traduites sur le terrain. L'impunité serait totale. C'est pourquoi Save The Children appelle d'urgence les acteurs internationaux à faciliter le dépôt de plaintes, afin de pouvoir sanctionner sévèrement les coupables et apporter un soutien aux victimes...

«Déposer plainte? Mais la plupart des victimes ne le feront jamais! Les abuseurs sont ceux dont elles dépendent pour se nourrir», objecte un humanitaire onusien sous le couvert de l'anonymat. «La vérité, c'est qu'il faut être extrêmement solide pour faire ce boulot. Vous n'imaginez pas comme la tentation est forte. Le continent noir est si vulnérable... Toute l'Afrique est à vendre! Dans les zones d'intervention internationale, les gens sont traumatisés. Les pires abus sont commis à l'intérieur même des familles et des communautés. Il n'y a plus ni bien ni mal. Alors si les Casques bleus n'ont pas une sérieuse formation aux droits de l'homme, s'ils n'ont pas été choisis pour leur droiture, s'ils ne sont pas régulièrement envoyés en «décompression» dans une grande ville où ils peuvent accéder à la prostitution «légale», alors certains succombent à leurs pires fantasmes.»

«Quant aux humanitaires, ne les croyez pas à l'abri de leurs pulsions!» poursuit notre interlocuteur. «Les internationaux gagnent 15 à 20 fois plus que leurs collègues locaux, qui comptent pour 90% des employés. Ceux-ci sont recrutés au sein de cette population traumatisée. Ils sont engagés sur des contrats de courte durée. L'avenir n'est jamais assuré. Pour beaucoup, la motivation humanitaire est secondaire, la corruption banalisée et le vice à portée de main. Voilà les problèmes à résoudre. Il serait temps de les affronter.»

Elisabeth est un prénom d'emprunt




vendredi, 23 mai 2008

Quand la vérité rattrape le mensonge tôt levé...

 

Une vidéo édifiante -
le retour des investisseurs français en Côte d'Ivoire : 
http://news.abidjan.net/videos/videowcat/eco_n/8963.htm

 

 

**************

Voir aussi sur le blog de Théo, un "Aveu de taille" du chef rebelle "Wattao" :
"Même le Président Gbagbo qui avait les moyens de nous écraser a accepté de négocier, il nous a tendu la main. Cela doit servir de leçon à tout le monde."

Le "lapsus" de Raffarin
affirmant fin 2004 : « l’armée française est là pour défendre les rebelles du Nord »… « euh… et les populations » - ce lapsus n'en aurait donc pas été un...

 

 

mardi, 20 mai 2008

Mamadou Koulibaly aux populations de Tiassalé


«Koulibaly Mamadou aux populations de Tiassalé - “Gbagbo ne veut plus d’un gouvernement de tout le monde”»

Notre Voie — No 2985, lundi 19 mai 2008 — http://news.abidjan.net/presse/notrevoie.htm :

par
Robert Krassault, envoyé spécial :

1214144647.JPG « Le 3ème vice-président du Front populaire ivoirien, M. Koulibaly Mamadou, par ailleurs, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, était, les jeudi et vendredi derniers dans le département de Tiassalé. Il était porteur de plusieurs messages du président Laurent Gbagbo.

“Le président Laurent Gbagbo m’a dit de vous dire que la Côte d’Ivoire va mal et qu’il le sait. Il m’a dit de vous dire qu’il est au courant de vos plaintes et complaintes, de vos frustrations. Il m’a dit de vous dire de ne pas vous décourager, de tenir debout, d’espérer et d’avoir foi en la Côte d’Ivoire”, a expliqué M. Koulibaly Mamadou, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, 3ème vice-président du Front populaire ivoirien au pouvoir, le jeudi 15 mai dernier, aux populations de N’Douci rassemblées, pour la circonstance, au quartier Plateau Kotican et aux populations de Tiassalé qui avaient, elles, envahi aux premières heures de l’après-midi l’espace situé devant la pharmacie Akpo Joseph. Le lendemain, vendredi 16 mai, il donnait ce même message du chef l’Etat ivoirien aux populations de la nouvelle sous-préfecture de Binao-Boussoué qui avaient pris d’assaut, tôt le matin, l’espace du marché du quartier Boussoué.
Partout sur son passage, le président Mamadou Koulibaly a ainsi expliqué que le pays se porte très mal et tout dégringole. “Les entreprises ferment et donc il y a du chômage. Les entreprises ne se créent pas et donc il n’y a pas de travail pour les femmes et pour les jeunes. L’Etat, lui, a des difficultés, donc les retraites et les salaires sont difficiles à payer”, a-t-il indiqué. Il a expliqué que quand Gbagbo a pris le pouvoir, il avait promis aux Ivoiriens de faire en sorte que les enfants puissent aller à l’école. Parce que, a soutenu M. Koulibaly Mamadou, Gbagbo était convaincu qu’un pays ne peut se développer que s’il a beaucoup de gens partis à l’école. Des gens éduqués, bien formés qui apprennent dans de grandes écoles et grandes universités; des gens qui ont des compétences et puis qui ont du travail, etc.

La guerre a interrompu le programme de Gbagbo

“Malheureusement, à cause de la pauvreté, dira-t-il, on n’a pas pu faire ça pendant longtemps. On avait même dit qu’aux heures de l’école, si on trouvait un enfant dehors ou au champ, on l’attrape et on va demander à son père pourquoi l’enfant est dehors. Certains parents nous ont dit : “Mais l’école, c’est cher !”On a dit que ça va se faire gratuitement et que l’argent de l’Etat doit servir à payer l’école, puis à former les gens. Et puis le jour où il n’y aura plus d’analphabètes en Côte d’Ivoire, nous allons commencer à rentrer dans le monde du progrès et puis avancer. Malheureusement, le président Gbagbo dit qu’il n’a pas pu faire ce travail-là à savoir l’école gratuite et obligatoire, parce que la guerre est arrivée un an et demi après la prise du pouvoir”.
Le 3ème vice-président du Front populaire ivoirien ne s’est pas arrêté là. Il a aussi rappelé aux populations de N’Douci, Tiassalé et de Binao-Boussoué que Gbagbo avait aussi promis de faire la décentralisation. “Boga Doudou a fait les lois. On a tout voté. On a fait les élections. On a installé les maires. On a installé les conseils généraux; les départements ont été créés. L’idée était que si vous vouliez une école, un pont, une adduction d’eau, d’électricité, ce n’était pas la peine d’aller attendre dans le ministère, taper à la porte, aller et venir. Le président Gbagbo avait dit que si les populations, elles-mêmes, pouvaient élire le président de leur département, l’Etat ivoirien donne à ces présidents de département 3 milliards de FCFA par an. Ce n’était pas beaucoup, mais, pour commencer, c’était énorme. Malheureusement, à peine un mois installés, les départements n’ont pas fonctionné; il y a eu la guerre. Au lieu de 3 milliards par département, actuellement l’Etat ne donne que 300 millions de FCFA. Ça ne peut pas faire grand-chose. Le président Gbagbo m’a dit de vous dire qu’il n’a pas pu réaliser son programme. Il avait dit qu’il allait gouverner autrement. Mais aujourd’hui, nous voyons tous que le gouvernement ne fonctionne pas. Il a dit qu’il ne faut pas vous décourager. Il faut garder foi. Il faut garder confiance dans votre pays. Il ne faut pas penser aux difficultés locales, aux difficultés momentanées. Il ne faut pas tout abandonner. Il m’a dit de vous dire qu’il est au courant. Les difficultés dont vous parlez, il les connaît”.

Les élections vont mettre fin aux souffrances des populations

M. Koulibaly Mamadou a toutefois rassuré les militants du Front populaire ivoirien et tous ceux qui sont venus l’écouter que le mal dont souffre la Côte d’Ivoire ne peut pas perdurer. Parce qu’il a indiqué que le chef de l’Etat dit qu’il est convaincu que ces difficultés ne peuvent prendre fin qu’avec les élections. “Il n’ y a pas d’autres issues. On ne peut pas acheter des fusils pour nous entretuer. Il y a eu trop de morts déjà. Et puis 5 ans de guerre, on a vu ce que ça a coûté. Ceux qui ont provoqué souffrent. Ceux qui ont supporté souffrent. Ceux qui en ont été victimes souffrent. La Côte d’Ivoire souffre; les pays voisins souffrent. Aujourd’hui, tout le monde regrette. Le président Gbagbo dit qu’on va sortir de la crise par les élections”, a-t-il encore indiqué. Aussi le président Koulibaly Mamadou a-t-il attiré l’attention des populations de ne pas s’asseoir pour croire que quelqu’un d’autre ira voter pour elles. “Il n’y a pas d’autres votants que vous. C’est tous ceux qui sont ici et qui ont 18 ans. C’est tous ceux qui sont ici qui ont 17 ans, le temps des élections qui vont avoir au moins 18 ans. Ce sont les Ivoiriens et c’est la Côte d’Ivoire”, a précisé le 3ème vice-président du FPI. Qui a invité les populations à se rendre au bureau de vote le jour de l’enrôlement pour faire les papiers nécessaires: la carte d’électeur et la carte nationale d’identité; en se présentant devant l’agent recenseur avec son jugement supplétif ou l’extrait d’acte de naissance.
“Le président Gbagbo m’a dit de vous dire qu’il faut voter pour lui pour qu’il ait le pouvoir au premier tour afin qu’il compose son gouvernement pour sortir de la situation d’irresponsabilité dans laquelle nous sommes”, a rapporté M. Koulibaly Mamadou. Il a expliqué que si Laurent Gbagbo ne gagne pas au premier tour des élections, il sera obligé de négocier avec ses adversaires politiques. Pour le président de l’Assemblée nationale, cela veut dire que la Côte d’Ivoire restera dans la situation de gouvernement “Nzassa”. Un gouvernement mélangé. Aussi indique-t-il qu’il faut craindre pour l’avenir dans ce cas-là. “Gbagbo m’a dit de vous dire qu’il ne veut plus ça. Il veut gagner au premier tour. Il a besoin de votre soutien.Le président Gbagbo m’a dit de vous féliciter et vous remercier pour toute la patience que vous avez eue, parce que, malgré toutes ces difficultés que nous avons connues ici, les gens ne sont pas venus nous jeter des sacs de riz, de patate. On a continué à se débrouiller quand même. C’est dur, mais on se débrouille. Dieu merci ! Ça va mieux, mais on n’a pas d’idéal. Ça ne va bien. Ça va bien qu’en 2005. Mais ça va mieux qu’en 2002. C’est encore très mauvais et il nous faut serrer les coudes”, a conclu M. Koulibaly Mamadou. »





mercredi, 14 mai 2008

Alpha Blondy vote Gbagbo

Alpha Blondy, star du reggae: "Voici mon candidat pour l’élection présidentielle"

Notre Voie mardi 13 mai 2008 http://www.notrevoie.com/a_la_une.asp?id=19846 :

1943330439.jpg« La star ivoirienne du reggae s’est envolée de nouveau, il y a quelques jours, pour une tournée internationale. Mais, avant de quitter Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire, Alpha Blondy a tenu à nous livrer, en exclusivité, le nom du candidat à l’élection présidentielle pour lequel il a décidé personnellement de faire campagne et de voter. "Je demande aussi aux Ivoiriens de voter pour lui, le 30 novembre 2008", précise-t-il déjà. »



Entretien réalisé par Didier Depry et Schadé Adédé :

Notre Voie : Le premier tour de l’élection présidentielle se déroulera le 30 novembre prochain, selon la décision prise par la Commission électorale indépendante (CEI), en accord avec les différents acteurs politiques ivoiriens. Que vous inspire cette décision ?

Alpha Blondy : Le fait qu’on ait fixé une date est une très bonne chose. Cela signifie que nous allons vers une résolution définitive de la crise, you know ! Je pense qu’on commence à voir le bout du tunnel. Les acteurs qui ont contribué à faire avancer le processus de paix doivent assurément se sentir un peu soulagés. C’est la preuve que ceux qui veulent la paix ont eu raison des va-t-en-guerre.

N.V. : Qu’est-ce qui vous fait penser que l’on tiendra effectivement cette élection présidentielle à la date indiquée ?

A.B. : Ecoutez, moi j’ai toujours préféré la voie des urnes contre la voie des armes. Je ne peux que croire en la tenue prochaine de cette élection afin de voter pour mon candidat. Lorsque ce jeu démocratique sera en marche, mon candidat remportera, j’en suis sûr, l’élection au premier tour, parce qu’il est en symbiose avec le peuple.

N.V. : Qui est ce candidat pour lequel Alpha Blondy a opté ?

A.B. : Mon candidat se nomme Laurent Gbagbo. Je demande à tous mes bramôgô, à tous les Ivoiriens épris de démocratie véritable de voter le 30 novembre prochain pour lui. Il faut que nous donnions une leçon aux va-t-en-guerre.

N.V. : Qui sont ces va-t-en-guerre ?

A.B. : Il s’agit de tous ceux qui oeuvrent à contre courant de la paix. Je ne dirai pas leurs noms. Ils se reconnaîtront.

N.V. : Pourquoi avez-vous choisi Laurent Gbagbo comme candidat ?

A.B. : Je suis un citoyen ivoirien et, à ce titre, j’ai le droit de choisir le candidat qui répond à mes aspirations de paix. Le Président Laurent Gbagbo a été élu en octobre 2000, mais il n’a pas eu le temps de gouverner tranquillement. Il était obligé de colmater les brèches laissées ouvertes par ses prédécesseurs dans la société ivoirienne. Je voudrais qu’on lui donne le temps de travailler afin qu’il montre aux Ivoiriens ce dont il est capable.

N.V. : C’est le chef de l’Etat qui vous a convaincu de le soutenir ?

A.B. : (Il s’énerve un peu) Chers amis, personne ne m’a rien demandé ! Je suis capable d’opérer librement mon choix. C’est le citoyen ivoirien Koné Seydou dit Alpha Blondy qui appelle à voter pour son candidat Laurent Gbagbo, you know. C’est tout !

N.V. : Vous n’êtes pas un citoyen ordinaire. Vous êtes la plus grosse star du pays, une personnalité adulée par des millions de mélomanes d’obédiences diverses. Cela doit vous incliner à être neutre…

A.B. : (Il reprend son souffle) Bruce Springsteen est un citoyen américain célèbre; il a demandé récemment à ses concitoyens de voter pour son candidat Barak Obama. En France, avant l’élection présidentielle, Johnny Hallyday, aussi célèbre, avait demandé de voter pour Nicolas Sarkozy. Pourquoi cela serait-il interdit à Alpha Blondy ?

N.V. : Mais parce que les Etats-Unis et la France ne sont pas la Côte d’Ivoire, un pays qui sort d’une guerre politico-militaire…

A.B. : Mais tous les pays ont connu leur période de crise. Même les Etats-Unis et la France. Cela n’a pas empêché que les citoyens, qu’ils soient célèbres ou non, aient un parti pris s’agissant des candidats aux élections. Moi Alpha Blondy, j’ai un parti pris. Je voterai pour Gbagbo afin que les uns et les autres comprennent que seules la démocratie et les urnes peuvent nous aider. Pas les armes. Ce n’est pas parce que je suis un artiste que je ne dois pas avoir de choix politique. Je suis pour la démocratie et pour Laurent Gbagbo.

N.V. : Avant l’élection présidentielle de 2000, vous aviez aussi demandé que les Ivoiriens votent pour Laurent Gbagbo. C’est un candidat qui doit particulièrement vous séduire…

A.B. : Exactement. Je suis contre la prise du pouvoir par les armes. En 2000, lorsque Laurent Gbagbo était face au général Robert Guéi pour l’élection présidentielle, j’ai demandé que les Ivoiriens votent pour le candidat civil, Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, je récidive je voudrais qu’on vote pour mon candidat, you know. Didier Depry peut demander qu’on vote pour le candidat Kouassi ou Yéo, c’est son droit. Mais qu’il n’oublie pas aussi que moi, j’ai le droit comme lui de demander qu’on vote pour Laurent Gbagbo qui est mon candidat. C’est clair ?

N.V. : Vous ne risquez pas de fâcher une partie de votre public en ayant un tel parti pris ?

A.B. : Ce n’est pas parce qu’ils aiment ce que je fais que je deviens prisonnier de leur amour. Ça, je dis non !!! Ceux qui veulent se fâcher, je crois qu’ils se fâcheront. C’est pas grave ! Mais ils comprendront plus tard que j’avais raison de choisir Laurent Gbagbo. Je respecte le choix de chacun. Je demande qu’on en fasse autant pour moi. Par la même occasion, j’appelle tous les Ivoiriens à voter pour mon candidat. Je m’impliquerai dans la campagne pour qu’au soir du 30 novembre 2008, mon candidat soit déclaré vainqueur.

N.V. : Vous êtes ainsi de plain-pied dans l’activité politique…

A.B. : La politique, you know, si tu ne l’as fait pas, elle te fera. Dès l’instant où vous avez le passeport d’un pays, c’est de la politique. Dès l’instant où vous êtes appelé à aller voter, c’est de la politique. Que tu le veuilles ou pas, tu es citoyen d’un pays et ta vie est régie par les politiques. Qu’on arrête donc de brandir la politique comme un épouvantail. Je ne suis pas un politicien, mais j’ai appris que dans un régime démocratique, il faut aller aux urnes pour choisir librement son ou ses dirigeants. Avant d’être Alpha Blondy, je suis d’abord un citoyen ivoirien. C’est donc ce citoyen ivoirien qui vous dit qu’il a un candidat pour l’élection présidentielle de novembre prochain. Il s’agit de Laurent Gbagbo.

N.V. : Que reprochez-vous aux autres candidats dont les plus importants sont Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara ?

A.B. : Je ne reproche rien aux autres candidats… Si, je reproche beaucoup de choses à l’un d’eux, Alassane Ouattara. Tout le monde sait ce que je lui reproche. Mais je préfère ne pas y revenir (Il insiste). [Voir ce qu’il en dit sur le blog de Théo : http://kouamouo.ivoire-blog.com/archive/2008/05/13/]

N.V. : Le 24 avril dernier, les partis politiques ivoiriens ont signé un code de bonne conduite en présence du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et du représentant du facilitateur du dialogue direct, Bouréima Badini. Pensez-vous que les acteurs ivoiriens respecteront ce code ?

A.B. : Tous ne le respecteront pas, j’en suis sûr. Il y aura un ou deux qui violeront les termes de cet accord de bonne conduite au moment de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Ils montreront leur face de mauvais perdants, d’adversaires de la démocratie. Ce sont ces personnes-là qui m’intriguent.

N.V : De qui parlez-vous ?

A.B : Je ne citerai pas de noms. Ils se dévoileront d’eux-mêmes aux Ivoiriens.

N.V : Vous aviez exigé, dans l’une de vos célèbres chansons, le départ définitif de l’armée française installée sur le territoire ivoirien depuis les années 60. Maintenez-vous toujours cet engagement ?

A.B : Il n’ y a pas de demi-indépendance. On est indépendant ou on ne l’est pas. Il faut que l’armée française s’en aille. Il faut que notre indépendance soit vraie. Il faut mettre fin à cette hypocrisie. Nous sommes un pays souverain. On n’accepte pas indéfiniment la présence d’une armée étrangère sur son sol. Ce n’est pas normal. C’est démocratiquement injuste.

N.V. : Le Président Laurent Gbagbo disait, récemment dans une interview à la presse française, qu’il ne voit pas d’inconvénients à ce que le 43ème Bataillon d’infanterie marine français (43ème BIMA) ferme sa base en Côte d’Ivoire. Vous aviez vous-même dit, avant sa déclaration, que vous soutiendrez le candidat qui demandera le départ de l’armée française. Cette convergence de vues vous a-t-il davantage rapproché de votre candidat ?

A.B. : Je reconnais l’avoir dit. Mais sachez que mon candidat, le Président Laurent Gbagbo, m’a déjà fait honneur en plusieurs occasions.

N.V. : Lesquelles ?

A.B. : Par exemple, il a initié le dialogue direct. Avec ses frères Soro et Compaoré. Il a permis à la Côte d’Ivoire de sortir progressivement de cette crise à travers l’accord de Ouagadougou.
(Après une pause) Oui, la position du Président Gbagbo par rapport à l’armée française ne fait que me conforter dans mon choix.





lundi, 12 mai 2008

Le Pr Harris Memel-Fotê s’est éteint



Fraternité Matin — 12 mai 2008 — http://www.fratmat.info/1,,,1_fgfd10,,1.php?,__=eb,,0-0&a... :

1876744172.jpg« L’ "Encyclopédie humaine", comme l’a baptisé le Professeur Barthélemy Kotchy, s’est refermée. La triste nouvelle est tombée, hier soir 11 mai 2008, dimanche de Pentecôte. L’illustre professeur Memel Fotê Harris s’est éteint au matin du même jour, laissant derrière lui sa chère patrie, la Côte d’Ivoire, compagnons de lutte, adversaires politiques, disciples, condisciples et parents, consternés et tristes.

Récemment encore, le Professeur Harris Memel Fotê était au cœur d’une série de journées hommages à sa personne, «à titre costume…plutôt qu’à titre posthume», disait-on en souriant. C’était au mois de janvier dernier. «Memel a révolutionné la pensée en Côte d’Ivoire. Son œuvre sera connue comme base de l’enseignement philosophique de demain. Je suis fier de lui», s’était d’ailleurs réjoui le Président de la République SEM. Laurent Gbagbo.

Harris Memel-Fotê est né en 1930 à Mopoyem (Dabou), en Côte d’Ivoire. Philosophe, anthropologue, sociologue, cette éminence grise des sciences des sciences humaines était président de l’Académie des sciences, des cultures, des arts et des diasporas africaines (ASCAD) de Côte d’Ivoire et membres de plusieurs sociétés savantes, membre de l'Académie universelle des cultures. Ses étudiants, séduits par ses valeurs, l'appelaient affectueusement "Ogotemmêli", en référence à une figure légendaire du pays Dogon (Mali).

Harris Memel-Fotê laisse dans la mémoire des Ivoiriens et certainement des Africains une brillante carrière d'universitaire partagée entre la Côte d'Ivoire (où il a fondé dans les années 1960 l'Institut d'ethno-sociologie) et la France, où il a été directeur d'études à l'Institut des hautes études en sciences sociales de Paris. »

Un penseur au coeur de l'actualité :
http://delugio.zeblog.com/2008/05/12

Hommage du Président Gbagbo :
http://unevingtaine.wordpress.com/2008/05/13/

Voir aussi sur le blog d'Edgar Yapo.

 

 

 

vendredi, 19 octobre 2007

Préparation de l’élection présidentielle ivoirienne



Notre Voie
— vendredi 19 octobre 2007 — http://news.abidjan.net/h/269159.html

« Alassane Ouattara à sa sortie d`audience avec le Président Gbagbo - “Nous avons eu un bon entretien” »

par
Boga Sivori :

« 
L'entretien que le président de la République, Laurent Gbagbo, a eu hier, au palais de la présidence au plateau avec Alassane Dramane Ouattara, président du RDR, s'est déroulé en deux étapes. La première en présence de mme Henriette Diabaté, secrétaire générale du Rassemblement des Républicains (RDR) et Amadou Soumahoro membre de la direction dudit parti. La deuxième a été un huis clos entre le président Gbagbo et le président du RDR. A la fin de la rencontre, M. Alassane Ouattara a fait la déclaration qui suit : «C'est une visite fraternelle. Je suis venu saluer le chef de l'Etat. Nous avons engagé une phase importante du processus de paix de l'accord politique de Ouagadougou : les audiences foraines. Et il est important que ces audiences se passent dans un climat apaisé et que les problèmes de fond, notamment la question de citoyenneté, soient réglées de manière définitive pour nous permettre d'aller aux élections. Donc nous sommes venus voir le chef de l'Etat et nous avons vu cet après-midi, le premier ministre pour leur dire que c'était important pour nous de leur faire part de nos premières réactions et de dire qu'il est important que ce processus se passe dans la tranquillité, dans la sérénité, que les ivoiriens qui n'ont pas de papiers puissent les obtenir et qu'on puisse également commencer le processus d'identification avec le choix de l'opérateur dans les plus brefs délais pour permettre de produire les cartes d'identité, les cartes d'électeur et de procéder au recensement électoral. Car c'est après tout cela qu'on pourra faire des élections démocratiques, des élections propres. Nous avons eu un bon entretien avec le chef de l'Etat et je me réjouis qu'il a également la volonté, parce que nous avons insisté qu'il faut une ferme volonté du chef de l'Etat et du premier ministre pour que ce processus avance efficacement et respecte les délais qui ont été convenus. Je vous remercie”.
Selon des indiscrétions, Ouattara est allé voir le chef de l'Etat et le Premier ministre suite aux nombreux cas de fraude dont se sont rendus coupables un certain nombre d'individus dans le cadre des audiences foraines.
On pourrait se poser la question de savoir pourquoi, à chaque fois qu'on découvre des cas de fraude sur la nationalité, Ouattara est dans tous ses états et fait feu de tout bois. Est-ce un aveu cet homme dont l'identité a été gravement mise en doute par la plus haute juridiction du pays ? »





vendredi, 12 octobre 2007

"Françafrique, Accords de Défense et spoliations"



Afrikara —
07/10/2007 —

http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=19...

par Akam Akamayong :

« Au début des années 60 suivant les sociétés africaines, la littérature politique s’empare avec enthousiasme du thème des indépendances. Elle valide souvent rapidement la décolonisation formelle, pour le bonheur de ceux qui espèrent dans un grand soir de liberté universelle et pour ceux qui, au contraire se délectent d’un tour de passe-passe permettant de frauder avec les apparences de libération. Toujours est-il qu’aucun pays occidental, aucune communauté européenne installée en Afrique ne renoncera à ses privilèges sans tenter et souvent parvenir dans le secret, à restaurer ses rentes. C’est ce qu’a parfaitement réussi la France coloniale, qui a perpétré un mensonge d’Etat à son peuple, en feintant un retrait définitif et historique d’Afrique, malgré les bases militaires encore toujours présentes, les firmes multinationales de Bouygues à Bolloré qui continuent, bien au-delà de leurs missions officielles, de servir les intérêts bien compris du pré carré, de la Francafrique. La Francafrique, cette partie rhizomique et criminelle des intérêts de quelques groupes français en Afrique, prêts aux pires actions et exactions, allant de la guerre du Biafra à celle du Congo-Brazzaville, aux opérations Turquoise ou Epervier, visant à maintenir tous les bénéfices possibles de prédations et de spoliation en collusion avec des classes dirigeantes clientes.

Alors qu’une course nouvelle aux matières premières ébranle le sous-sol africain et paupérise l’essentiel du continent, au Niger, au Mali, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Gabon, au Congo, au Cameroun, en Guinée équatoriale, … il est important de saisir un des maillons par lesquels les apparences d’indépendances ont été contournées par les groupes prédateurs.
Dans les années 2000, le pic pétrolier annoncé, l’entrée dans l’après-hydrocarbures accélérant les positionnements des pays et firmes pour se prémunir de ruptures d’approvisionnements ultérieurs, ou pour préempter le sous-sol africain afin d’éliminer des concurrents industriels émergents -Chine, Inde, Brésil, ….-, des configurations nouvelles apparaissent. Quant aux élites africaines, pour l’heure, elles investissent à corps perdu pour «vendre» leurs pays en espérant amasser suffisamment de fortunes pour elles-mêmes. Les exemples des prédécesseurs ne leur auront pas servi, le compte en banque ambulant Mobutu Sese Seko s’en étant allé enterré en catimini, honteusement dans un cercueil d’à peine quelques kilogrammes pour un corps rongé par le cancer… Les jeunesses francafricaines, répandues en Afrique et en diaspora, nonobstant les salaires ultimes et peu enviables des Bokassa, Mobutu, Kabila, Ahidjo, Senghor, … se lèchent également bêtement les babines, jouant la montre et spéculant sur la fin du cycle naturel des présidents à vie. Elles aussi croient dans l’infinité des fortunes du bradage de l’Afrique aux Blancs. Un chemin mille fois piégé, mais l’imbécillité prédatrice blindée de gris-gris et avide autant que vide d’idéal, n’est que difficilement amendable, engluée dans le clin clan, les petites choses et les basses manœuvres.

Il reste aux alternatives naissantes une indispensable compréhension des mécanismes de prédation, de dépossession des Africains, de leur paupérisation légale. Les pseudo «Accords» de Défense imposés par la Francafrique aux anciennes colonies qu’elle tenait par un exécutif façonné à ses besoins et une économie de traite qu’elle dominait, illustrent une technique de dépossession qui n’est qu’une modalité du pillage du continent. «Signés» en principe en 1961 simultanément et en lot par quatre pays -France, Côte d’Ivoire, Dahomey (Bénin), Niger- évoquant une administration centralisée du pré carré «indépendant», les dispositions en annexe II desdits accords établissent un contrôle de la France sur les politiques d’exportations et d’importations de matières premières des anciennes colonies.
En laissant supposer une réciprocité de contrôle des politiques inaccessibles aux Africains, ne serait-ce que faute de moyens, ils ne peuvent pas et ne se sont pas donnés tous les arguments techniques quarante ans plus tard pour établir la réalité des «exportations» prédatrices de pétrole, d’uranium, d’or, etc., la Francafrique signe un forfait habillé par le droit international.
A partir de ces dispositions, et d’autres secrètes renforcées par les usages et pratiques de corruptions croisées des Africains et des Européens (Cf. Affaire Elf), l’uranium, le pétrole, l’or, le phosphate, … seront vite entre les mains d’intérêts francafricains au détriment des besoins des peuples affamés.

La présidence ivoirienne a rendu publique certaines dispositions de ces «Accords de Défense» dont nous reprenons l’annexe II qui nous concerne. Deux articles, 3 et 4 consacrés aux obligations africaines d’information de la France sur leurs politiques de matières premières sont identiques (?) ainsi que l’on pouvait l’observer sur le site Internet de la présidence ivoirienne.



Accords de défense entre la Côte d'Ivoire et la France
 
Annexe II
 
A l’accord de Défense entre la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey, la République Française et la République du Niger concernant la coopération dans le domaine des matières premières et produits stratégiques.
Afin de garantir leurs intérêts mutuels en matière de Défense, les parties contractantes décident de coopérer dans le domaine des matériaux de Défense dans les conditions définies ci-après :
 
Article 1 : Les matières premières et produits classés stratégiques comprennent :
- Première catégorie : les hydrocarbures liquides ou gazeux ;
- Deuxième catégorie : l’uranium, le thorium, le lithium, le béryllium, leurs minerais et composés.
Cette liste pourra être modifiée d’un commun accord, compte tenu des circonstances.

Article 2 : La République Française informe régulièrement la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger de la politique qu’elle est appelée à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques, compte tenu des besoins généraux de la Défense, de l’évolution des ressources et la situation du marché mondial.

 
Article 3 : La République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger informent la République Française de la politique qu’elles sont appelées à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques et des mesures qu’elles se proposent de prendre pour l’exécution de cette politique.

Article 4 : La République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger informent la République Française de la politique qu’elles sont appelées à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques et des mesures qu’elles se proposent de prendre pour l’exécution de cette politique.


Article 5 : La République Française est tenue informée des programmes et projets concernant l’exportation hors du territoire de la République de Côte d’Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du Niger des matières premières et des produits stratégiques de deuxième catégorie énumérés à l’article premier.
En ce qui concerne ces mêmes matières et produits, la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et de la République du Niger, pour les besoins de la Défense, réservent par priorité leur vente à la République Française après satisfaction des besoins de leur consommation intérieure, et s’approvisionnent par priorité auprès d’elle.

 
Article 6 : Les Gouvernements procèdent, sur les problèmes qui font l’objet de la présente annexe, à toutes consultations nécessaires.
 
Fait à Paris, le 24 avril 1961
Pour le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire : Félix Houphouet-Boigny, Pour le Gouverneur de la République Française: Michel Debré, Pour le Gouverneur de la République du Dahomey :Hubert Maga, Pour le Gouverneur de la République du Niger: Hamani Diori.
 
 
Commentaire.

Le premier article définit l’objet, les matières premières et produits concernés par les «accords». Le deuxième donne les obligations de la France, les troisième et quatrième, identiques (erreur de reproduction ?) fixe les obligations africaines, et le cinquième et dernier, crucial, définit le privilège de la France sur la jouissance des matières premières africaines.
Une chose saute aux yeux. Les obligations françaises et africaines ne sont pas libellées de la même façon, et de fait, ne sont pas les mêmes. Les Africains informent la France sur les politiques qu’ils mènent sur leurs matières premières et les moyens ou mesures de l’exécution de ces politiques. La France n’est tenue à cette obligation que «régulièrement» c'est-à-dire pas systématiquement, premier biais. Deuxième biais la France informe régulièrement sur la politique -terme généraliste- qu’elle est appelée à suivre, mais pas sur les mesures -terme concret- qu’elle se propose de prendre, à la différence des Africains. Enfin en rajoutant l’expression «compte tenu des besoins généraux de la Défense, de l’évolution des ressources et de la situation du marché mondial», une confusion volontaire est insinuée. Sémantique puisqu’il n’est pas évident que le «compte tenu» s’applique à «la République française informe…» ou alors à «la politique qu’elle est appelée à suivre …», ce qui pourrait vouloir dire que la France informe compte tenu de la Défense etc., donc qu’à la limite elle pourrait légalement ne pas informer.

Le droit et ses apparences, outil moderne de non-droit et de prédation, l’exemple francafricain des «Accords de défense» est probant. »





mercredi, 03 octobre 2007

Jean-Marie Bockel au Cameroun : La France refuse de démanteler ses bases militaires



Le Messager (Douala) — 3 octobre 2007 — http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=110&a...


par Alexandre T. Djimeli :

« La “Mère patrie” croit toujours qu’elle a un rôle providentiel à jouer en Afrique. Les déclarations de Jean-Marie Bockel, ont renforcé cette idée hier, 2 octobre 2007, à la Résidence de France à Yaoundé.


Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat français à la coopération et à la francophonie, s’est en effet confié à la presse hier à Yaoundé. Trois thèmes majeurs ont dominé l’échange avec les journalistes : d’abord la mise en œuvre du Contrat de désendettement et de développement (C2D), ensuite les accords de défense et de maintien de la paix, enfin l’épineuse question de l’immigration choisie. D’entrée de jeu, le secrétaire d’Etat se dit satisfait de la réalisation des projets financés par les fonds issus du C2D et de toutes les autres initiatives de coopération bilatérale.

En termes d’engagements, affirme l’ambassadeur de France au Cameroun, Georges Serre, “la coopération civile française [inscrit le pays de Sarkozy] au rang des partenaires bilatéraux et multilatéraux du Cameroun, avec une moyenne de 65,6 milliards de Fcfa par an au cours des cinq prochaines années.” Une opportunité de développement à saisir. Illustration. Le C2D, provision financière de 352,83 milliards de Fcfa sur six ans (2006 – 2011) est investi dans l’éducation de base, les infrastructures routières et urbaines, la santé, le développement rural et l’environnement, le pilotage et les études. Jean-Marie Bockel ne s’empêche de rappeler qu’il s’agit d’un levier pour l’amélioration des conditions de vie. Pourvu, dit-il en s’inspirant du discours sarkozien sur l’Afrique, que les Camerounais montrent qu’ils sont capables d’impulser et d’entretenir eux-mêmes le désir de se développer.
Ce développement doit se faire dans un contexte de paix. Le secrétaire d’Etat justifie la permanente présence française sur le sol africain, à un moment où on pense à un démantèlement des bases militaires françaises sur le continent. “Nos bases servent d’appui à toutes les forces en place. Nous jouons un rôle de soldat de la paix en respectant une certaine éthique. C’est vrai que sur le terrain, ce n’est pas facile”, reconnaît Jean-Marie Bockel qui conclut : “Nous jouons ce rôle et c’est bien !” A sa suite, le général Emmanuel Beth, directeur en charge de la coopération militaire et de défense, confesse que “le dispositif militaire français sur le sol africain aujourd’hui est adapté à l’évolution des Etats et à l’organisation sous-régionale et régionale ; il accompagne tous les dispositifs de paix et de sécurité.”
Pour davantage illustrer la pertinence des bases militaires en Afrique, il affirme que, dans le cadre du conflit frontalier entre le Nigeria et le Cameroun au sujet de la presqu’île de Bakassi, la France a mis sur pied le dispositif Ramis dès 1996 pour “accompagner le règlement politique de la crise.”
Une partie de l’opinion ne partage pas cette vision du rôle des bases françaises. Malgré les discours de désengagement, la France renforce sa présence militaire en Afrique. Celle-ci a quelquefois aidé des dictateurs à se maintenir au pouvoir. En cas d’agression, on n’a plus vu la France intervenir aux côtés des gouvernements régulièrement élus. Nombreux sont ceux qui gardent en mémoire son rôle trouble dans la crise ivoirienne, de même que son faible engagement aux côtés du Cameroun dans le conflit de Bakassi. Mais Jean-Marie Bockel affirme la volonté de la France de continuer d’élargir ses bases militaires, voire à trouver de nouvelles variantes de la coopération de “maintien de la paix”. L’illustration est ce soutien à l’Ecole internationale de formation au maintien de la paix d’Awaé. Le secrétaire d’Etat français s’y est rendu hier en mi-journée après la signature des conventions d’appui à la décentralisation et à l’amélioration des performances de la police camerounaise.

De quoi Biya va parler avec Sarkozy
Paul Biya sera en France vers la fin du mois d’octobre. L’information a été confirmée hier, 02 octobre, par le secrétaire d’Etat français à la coopération et à la francophonie, Jean-Marie Bockel. Son programme prévoyait une rencontre avec le président Biya à Etoudi. Mais ce dernier lui a fait savoir, par l’entremise du Premier ministre, qu’il ne pourrait plus le recevoir, du fait qu’il se trouve encore à l’étranger. Mais au sujet de son déplacement pour la France, pas de doute, sauf impératif de dernière minute. Selon Jean-Marie Bockel, le président Biya et le président Sarkozy vont débattre de trois questions majeures : le première a trait aux relations bilatérales (France-Cameroun), la deuxième est liée aux rapports sous-régionaux (le Cameroun réaffirme son rôle moteur dans l’émergence de la sous-région Afrique centrale), et la troisième est en rapport avec les problématiques multilatérales. Ces problématiques puisent leur essence dans le discours d’orientation que Sarkozy, le président français, a prononcé dernièrement au Sénégal. Celui-ci relevait les potentialités de l’Afrique, ses atouts et les conditions de son développement. »