mercredi, 14 mai 2008
Alpha Blondy vote Gbagbo
Alpha Blondy, star du reggae: "Voici mon candidat pour l’élection présidentielle"
Notre Voie — mardi 13 mai 2008 — http://www.notrevoie.com/a_la_une.asp?id=19846 :
« La star ivoirienne du reggae s’est envolée de nouveau, il y a quelques jours, pour une tournée internationale. Mais, avant de quitter Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire, Alpha Blondy a tenu à nous livrer, en exclusivité, le nom du candidat à l’élection présidentielle pour lequel il a décidé personnellement de faire campagne et de voter. "Je demande aussi aux Ivoiriens de voter pour lui, le 30 novembre 2008", précise-t-il déjà. »
Entretien réalisé par Didier Depry et Schadé Adédé :
Notre Voie : Le premier tour de l’élection présidentielle se déroulera le 30 novembre prochain, selon la décision prise par la Commission électorale indépendante (CEI), en accord avec les différents acteurs politiques ivoiriens. Que vous inspire cette décision ?
Alpha Blondy : Le fait qu’on ait fixé une date est une très bonne chose. Cela signifie que nous allons vers une résolution définitive de la crise, you know ! Je pense qu’on commence à voir le bout du tunnel. Les acteurs qui ont contribué à faire avancer le processus de paix doivent assurément se sentir un peu soulagés. C’est la preuve que ceux qui veulent la paix ont eu raison des va-t-en-guerre.
N.V. : Qu’est-ce qui vous fait penser que l’on tiendra effectivement cette élection présidentielle à la date indiquée ?
A.B. : Ecoutez, moi j’ai toujours préféré la voie des urnes contre la voie des armes. Je ne peux que croire en la tenue prochaine de cette élection afin de voter pour mon candidat. Lorsque ce jeu démocratique sera en marche, mon candidat remportera, j’en suis sûr, l’élection au premier tour, parce qu’il est en symbiose avec le peuple.
N.V. : Qui est ce candidat pour lequel Alpha Blondy a opté ?
A.B. : Mon candidat se nomme Laurent Gbagbo. Je demande à tous mes bramôgô, à tous les Ivoiriens épris de démocratie véritable de voter le 30 novembre prochain pour lui. Il faut que nous donnions une leçon aux va-t-en-guerre.
N.V. : Qui sont ces va-t-en-guerre ?
A.B. : Il s’agit de tous ceux qui oeuvrent à contre courant de la paix. Je ne dirai pas leurs noms. Ils se reconnaîtront.
N.V. : Pourquoi avez-vous choisi Laurent Gbagbo comme candidat ?
A.B. : Je suis un citoyen ivoirien et, à ce titre, j’ai le droit de choisir le candidat qui répond à mes aspirations de paix. Le Président Laurent Gbagbo a été élu en octobre 2000, mais il n’a pas eu le temps de gouverner tranquillement. Il était obligé de colmater les brèches laissées ouvertes par ses prédécesseurs dans la société ivoirienne. Je voudrais qu’on lui donne le temps de travailler afin qu’il montre aux Ivoiriens ce dont il est capable.
N.V. : C’est le chef de l’Etat qui vous a convaincu de le soutenir ?
A.B. : (Il s’énerve un peu) Chers amis, personne ne m’a rien demandé ! Je suis capable d’opérer librement mon choix. C’est le citoyen ivoirien Koné Seydou dit Alpha Blondy qui appelle à voter pour son candidat Laurent Gbagbo, you know. C’est tout !
N.V. : Vous n’êtes pas un citoyen ordinaire. Vous êtes la plus grosse star du pays, une personnalité adulée par des millions de mélomanes d’obédiences diverses. Cela doit vous incliner à être neutre…
A.B. : (Il reprend son souffle) Bruce Springsteen est un citoyen américain célèbre; il a demandé récemment à ses concitoyens de voter pour son candidat Barak Obama. En France, avant l’élection présidentielle, Johnny Hallyday, aussi célèbre, avait demandé de voter pour Nicolas Sarkozy. Pourquoi cela serait-il interdit à Alpha Blondy ?
N.V. : Mais parce que les Etats-Unis et la France ne sont pas la Côte d’Ivoire, un pays qui sort d’une guerre politico-militaire…
A.B. : Mais tous les pays ont connu leur période de crise. Même les Etats-Unis et la France. Cela n’a pas empêché que les citoyens, qu’ils soient célèbres ou non, aient un parti pris s’agissant des candidats aux élections. Moi Alpha Blondy, j’ai un parti pris. Je voterai pour Gbagbo afin que les uns et les autres comprennent que seules la démocratie et les urnes peuvent nous aider. Pas les armes. Ce n’est pas parce que je suis un artiste que je ne dois pas avoir de choix politique. Je suis pour la démocratie et pour Laurent Gbagbo.
N.V. : Avant l’élection présidentielle de 2000, vous aviez aussi demandé que les Ivoiriens votent pour Laurent Gbagbo. C’est un candidat qui doit particulièrement vous séduire…
A.B. : Exactement. Je suis contre la prise du pouvoir par les armes. En 2000, lorsque Laurent Gbagbo était face au général Robert Guéi pour l’élection présidentielle, j’ai demandé que les Ivoiriens votent pour le candidat civil, Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, je récidive je voudrais qu’on vote pour mon candidat, you know. Didier Depry peut demander qu’on vote pour le candidat Kouassi ou Yéo, c’est son droit. Mais qu’il n’oublie pas aussi que moi, j’ai le droit comme lui de demander qu’on vote pour Laurent Gbagbo qui est mon candidat. C’est clair ?
N.V. : Vous ne risquez pas de fâcher une partie de votre public en ayant un tel parti pris ?
A.B. : Ce n’est pas parce qu’ils aiment ce que je fais que je deviens prisonnier de leur amour. Ça, je dis non !!! Ceux qui veulent se fâcher, je crois qu’ils se fâcheront. C’est pas grave ! Mais ils comprendront plus tard que j’avais raison de choisir Laurent Gbagbo. Je respecte le choix de chacun. Je demande qu’on en fasse autant pour moi. Par la même occasion, j’appelle tous les Ivoiriens à voter pour mon candidat. Je m’impliquerai dans la campagne pour qu’au soir du 30 novembre 2008, mon candidat soit déclaré vainqueur.
N.V. : Vous êtes ainsi de plain-pied dans l’activité politique…
A.B. : La politique, you know, si tu ne l’as fait pas, elle te fera. Dès l’instant où vous avez le passeport d’un pays, c’est de la politique. Dès l’instant où vous êtes appelé à aller voter, c’est de la politique. Que tu le veuilles ou pas, tu es citoyen d’un pays et ta vie est régie par les politiques. Qu’on arrête donc de brandir la politique comme un épouvantail. Je ne suis pas un politicien, mais j’ai appris que dans un régime démocratique, il faut aller aux urnes pour choisir librement son ou ses dirigeants. Avant d’être Alpha Blondy, je suis d’abord un citoyen ivoirien. C’est donc ce citoyen ivoirien qui vous dit qu’il a un candidat pour l’élection présidentielle de novembre prochain. Il s’agit de Laurent Gbagbo.
N.V. : Que reprochez-vous aux autres candidats dont les plus importants sont Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara ?
A.B. : Je ne reproche rien aux autres candidats… Si, je reproche beaucoup de choses à l’un d’eux, Alassane Ouattara. Tout le monde sait ce que je lui reproche. Mais je préfère ne pas y revenir (Il insiste). [Voir ce qu’il en dit sur le blog de Théo : http://kouamouo.ivoire-blog.com/archive/2008/05/13/]
N.V. : Le 24 avril dernier, les partis politiques ivoiriens ont signé un code de bonne conduite en présence du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et du représentant du facilitateur du dialogue direct, Bouréima Badini. Pensez-vous que les acteurs ivoiriens respecteront ce code ?
A.B. : Tous ne le respecteront pas, j’en suis sûr. Il y aura un ou deux qui violeront les termes de cet accord de bonne conduite au moment de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Ils montreront leur face de mauvais perdants, d’adversaires de la démocratie. Ce sont ces personnes-là qui m’intriguent.
N.V : De qui parlez-vous ?
A.B : Je ne citerai pas de noms. Ils se dévoileront d’eux-mêmes aux Ivoiriens.
N.V : Vous aviez exigé, dans l’une de vos célèbres chansons, le départ définitif de l’armée française installée sur le territoire ivoirien depuis les années 60. Maintenez-vous toujours cet engagement ?
A.B : Il n’ y a pas de demi-indépendance. On est indépendant ou on ne l’est pas. Il faut que l’armée française s’en aille. Il faut que notre indépendance soit vraie. Il faut mettre fin à cette hypocrisie. Nous sommes un pays souverain. On n’accepte pas indéfiniment la présence d’une armée étrangère sur son sol. Ce n’est pas normal. C’est démocratiquement injuste.
N.V. : Le Président Laurent Gbagbo disait, récemment dans une interview à la presse française, qu’il ne voit pas d’inconvénients à ce que le 43ème Bataillon d’infanterie marine français (43ème BIMA) ferme sa base en Côte d’Ivoire. Vous aviez vous-même dit, avant sa déclaration, que vous soutiendrez le candidat qui demandera le départ de l’armée française. Cette convergence de vues vous a-t-il davantage rapproché de votre candidat ?
A.B. : Je reconnais l’avoir dit. Mais sachez que mon candidat, le Président Laurent Gbagbo, m’a déjà fait honneur en plusieurs occasions.
N.V. : Lesquelles ?
A.B. : Par exemple, il a initié le dialogue direct. Avec ses frères Soro et Compaoré. Il a permis à la Côte d’Ivoire de sortir progressivement de cette crise à travers l’accord de Ouagadougou.
(Après une pause) Oui, la position du Président Gbagbo par rapport à l’armée française ne fait que me conforter dans mon choix.
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lundi, 12 mai 2008
Le Pr Harris Memel-Fotê s’est éteint
Fraternité Matin — 12 mai 2008 — http://www.fratmat.info/1,,,1_fgfd10,,1.php?,__=eb,,0-0&a... :
« L’ "Encyclopédie humaine", comme l’a baptisé le Professeur Barthélemy Kotchy, s’est refermée. La triste nouvelle est tombée, hier soir 11 mai 2008, dimanche de Pentecôte. L’illustre professeur Memel Fotê Harris s’est éteint au matin du même jour, laissant derrière lui sa chère patrie, la Côte d’Ivoire, compagnons de lutte, adversaires politiques, disciples, condisciples et parents, consternés et tristes.
Récemment encore, le Professeur Harris Memel Fotê était au cœur d’une série de journées hommages à sa personne, «à titre costume…plutôt qu’à titre posthume», disait-on en souriant. C’était au mois de janvier dernier. «Memel a révolutionné la pensée en Côte d’Ivoire. Son œuvre sera connue comme base de l’enseignement philosophique de demain. Je suis fier de lui», s’était d’ailleurs réjoui le Président de la République SEM. Laurent Gbagbo.
Harris Memel-Fotê est né en 1930 à Mopoyem (Dabou), en Côte d’Ivoire. Philosophe, anthropologue, sociologue, cette éminence grise des sciences des sciences humaines était président de l’Académie des sciences, des cultures, des arts et des diasporas africaines (ASCAD) de Côte d’Ivoire et membres de plusieurs sociétés savantes, membre de l'Académie universelle des cultures. Ses étudiants, séduits par ses valeurs, l'appelaient affectueusement "Ogotemmêli", en référence à une figure légendaire du pays Dogon (Mali).
Harris Memel-Fotê laisse dans la mémoire des Ivoiriens et certainement des Africains une brillante carrière d'universitaire partagée entre la Côte d'Ivoire (où il a fondé dans les années 1960 l'Institut d'ethno-sociologie) et la France, où il a été directeur d'études à l'Institut des hautes études en sciences sociales de Paris. »
Un penseur au coeur de l'actualité :
http://delugio.zeblog.com/2008/05/12
Hommage du Président Gbagbo :
http://unevingtaine.wordpress.com/2008/05/13/
Voir aussi sur le blog d'Edgar Yapo.
21:43 Publié dans Articles de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vingtaine, côte d'ivoire, afrique, delugio, politique, actualité, international
dimanche, 11 mai 2008
"Le jour où Nicolas Sarkozy s’est repenti" !
… titre LIBERATION.FR, dimanche 11 mai 2008 (Source AFP) :
« Nicolas Sarkozy a appelé samedi à regarder «de façon lucide et apaisée» l’histoire de l’esclavage, tout en soulignant que l’asservissement restait une question actuelle. Le chef de l’Etat présidait dans les jardins du Luxembourg les cérémonies de la troisième journée nationale de commémoration des «mémoires de la traite négrière de l’esclavage et de leurs abolitions», instaurée en 2006 par son prédécesseur Jacques Chirac.
Evoquant l’esclavage des Noirs, «blessure profonde qui pèse encore sur les consciences», «crime contre l’humanité», Nicolas Sarkozy a, dans son discours, exhorté à regarder «cette histoire telle qu’elle a été», car «c’est l’histoire de France». »
La suite : http://www.liberation.fr/actualite/societe/325711.FR.php
…
Et puisqu'il est question d'enseignement scolaire, imaginant donc bien que vont apparaître des Pétré-grenouillages — concernant un certain « essai d’histoire globale des traites négrières » aussi célèbre quant au titre qu’inconnu quant au contenu — je me permets de signaler ces quelques remarques notées à ma lecture de ce livre : http://unevingtaine.wordpress.com/2008/04/14/guerre-et-ci... (2e partie : "L'ont-ils lu?").
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vendredi, 19 octobre 2007
Préparation de l’élection présidentielle ivoirienne
Notre Voie — vendredi 19 octobre 2007 — http://news.abidjan.net/h/269159.html
« Alassane Ouattara à sa sortie d`audience avec le Président Gbagbo - “Nous avons eu un bon entretien” »
par Boga Sivori :
« L'entretien que le président de la République, Laurent Gbagbo, a eu hier, au palais de la présidence au plateau avec Alassane Dramane Ouattara, président du RDR, s'est déroulé en deux étapes. La première en présence de mme Henriette Diabaté, secrétaire générale du Rassemblement des Républicains (RDR) et Amadou Soumahoro membre de la direction dudit parti. La deuxième a été un huis clos entre le président Gbagbo et le président du RDR. A la fin de la rencontre, M. Alassane Ouattara a fait la déclaration qui suit : «C'est une visite fraternelle. Je suis venu saluer le chef de l'Etat. Nous avons engagé une phase importante du processus de paix de l'accord politique de Ouagadougou : les audiences foraines. Et il est important que ces audiences se passent dans un climat apaisé et que les problèmes de fond, notamment la question de citoyenneté, soient réglées de manière définitive pour nous permettre d'aller aux élections. Donc nous sommes venus voir le chef de l'Etat et nous avons vu cet après-midi, le premier ministre pour leur dire que c'était important pour nous de leur faire part de nos premières réactions et de dire qu'il est important que ce processus se passe dans la tranquillité, dans la sérénité, que les ivoiriens qui n'ont pas de papiers puissent les obtenir et qu'on puisse également commencer le processus d'identification avec le choix de l'opérateur dans les plus brefs délais pour permettre de produire les cartes d'identité, les cartes d'électeur et de procéder au recensement électoral. Car c'est après tout cela qu'on pourra faire des élections démocratiques, des élections propres. Nous avons eu un bon entretien avec le chef de l'Etat et je me réjouis qu'il a également la volonté, parce que nous avons insisté qu'il faut une ferme volonté du chef de l'Etat et du premier ministre pour que ce processus avance efficacement et respecte les délais qui ont été convenus. Je vous remercie”.
Selon des indiscrétions, Ouattara est allé voir le chef de l'Etat et le Premier ministre suite aux nombreux cas de fraude dont se sont rendus coupables un certain nombre d'individus dans le cadre des audiences foraines.
On pourrait se poser la question de savoir pourquoi, à chaque fois qu'on découvre des cas de fraude sur la nationalité, Ouattara est dans tous ses états et fait feu de tout bois. Est-ce un aveu cet homme dont l'identité a été gravement mise en doute par la plus haute juridiction du pays ? »
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vendredi, 12 octobre 2007
"Françafrique, Accords de Défense et spoliations"
Afrikara — 07/10/2007 —
http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=19...
par Akam Akamayong :
« Au début des années 60 suivant les sociétés africaines, la littérature politique s’empare avec enthousiasme du thème des indépendances. Elle valide souvent rapidement la décolonisation formelle, pour le bonheur de ceux qui espèrent dans un grand soir de liberté universelle et pour ceux qui, au contraire se délectent d’un tour de passe-passe permettant de frauder avec les apparences de libération. Toujours est-il qu’aucun pays occidental, aucune communauté européenne installée en Afrique ne renoncera à ses privilèges sans tenter et souvent parvenir dans le secret, à restaurer ses rentes. C’est ce qu’a parfaitement réussi la France coloniale, qui a perpétré un mensonge d’Etat à son peuple, en feintant un retrait définitif et historique d’Afrique, malgré les bases militaires encore toujours présentes, les firmes multinationales de Bouygues à Bolloré qui continuent, bien au-delà de leurs missions officielles, de servir les intérêts bien compris du pré carré, de la Francafrique. La Francafrique, cette partie rhizomique et criminelle des intérêts de quelques groupes français en Afrique, prêts aux pires actions et exactions, allant de la guerre du Biafra à celle du Congo-Brazzaville, aux opérations Turquoise ou Epervier, visant à maintenir tous les bénéfices possibles de prédations et de spoliation en collusion avec des classes dirigeantes clientes.
Alors qu’une course nouvelle aux matières premières ébranle le sous-sol africain et paupérise l’essentiel du continent, au Niger, au Mali, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Gabon, au Congo, au Cameroun, en Guinée équatoriale, … il est important de saisir un des maillons par lesquels les apparences d’indépendances ont été contournées par les groupes prédateurs.
Dans les années 2000, le pic pétrolier annoncé, l’entrée dans l’après-hydrocarbures accélérant les positionnements des pays et firmes pour se prémunir de ruptures d’approvisionnements ultérieurs, ou pour préempter le sous-sol africain afin d’éliminer des concurrents industriels émergents -Chine, Inde, Brésil, ….-, des configurations nouvelles apparaissent. Quant aux élites africaines, pour l’heure, elles investissent à corps perdu pour «vendre» leurs pays en espérant amasser suffisamment de fortunes pour elles-mêmes. Les exemples des prédécesseurs ne leur auront pas servi, le compte en banque ambulant Mobutu Sese Seko s’en étant allé enterré en catimini, honteusement dans un cercueil d’à peine quelques kilogrammes pour un corps rongé par le cancer… Les jeunesses francafricaines, répandues en Afrique et en diaspora, nonobstant les salaires ultimes et peu enviables des Bokassa, Mobutu, Kabila, Ahidjo, Senghor, … se lèchent également bêtement les babines, jouant la montre et spéculant sur la fin du cycle naturel des présidents à vie. Elles aussi croient dans l’infinité des fortunes du bradage de l’Afrique aux Blancs. Un chemin mille fois piégé, mais l’imbécillité prédatrice blindée de gris-gris et avide autant que vide d’idéal, n’est que difficilement amendable, engluée dans le clin clan, les petites choses et les basses manœuvres.
Il reste aux alternatives naissantes une indispensable compréhension des mécanismes de prédation, de dépossession des Africains, de leur paupérisation légale. Les pseudo «Accords» de Défense imposés par la Francafrique aux anciennes colonies qu’elle tenait par un exécutif façonné à ses besoins et une économie de traite qu’elle dominait, illustrent une technique de dépossession qui n’est qu’une modalité du pillage du continent. «Signés» en principe en 1961 simultanément et en lot par quatre pays -France, Côte d’Ivoire, Dahomey (Bénin), Niger- évoquant une administration centralisée du pré carré «indépendant», les dispositions en annexe II desdits accords établissent un contrôle de la France sur les politiques d’exportations et d’importations de matières premières des anciennes colonies.
En laissant supposer une réciprocité de contrôle des politiques inaccessibles aux Africains, ne serait-ce que faute de moyens, ils ne peuvent pas et ne se sont pas donnés tous les arguments techniques quarante ans plus tard pour établir la réalité des «exportations» prédatrices de pétrole, d’uranium, d’or, etc., la Francafrique signe un forfait habillé par le droit international.
A partir de ces dispositions, et d’autres secrètes renforcées par les usages et pratiques de corruptions croisées des Africains et des Européens (Cf. Affaire Elf), l’uranium, le pétrole, l’or, le phosphate, … seront vite entre les mains d’intérêts francafricains au détriment des besoins des peuples affamés.
La présidence ivoirienne a rendu publique certaines dispositions de ces «Accords de Défense» dont nous reprenons l’annexe II qui nous concerne. Deux articles, 3 et 4 consacrés aux obligations africaines d’information de la France sur leurs politiques de matières premières sont identiques (?) ainsi que l’on pouvait l’observer sur le site Internet de la présidence ivoirienne.
Accords de défense entre la Côte d'Ivoire et la France
Annexe II
A l’accord de Défense entre la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey, la République Française et la République du Niger concernant la coopération dans le domaine des matières premières et produits stratégiques.
Afin de garantir leurs intérêts mutuels en matière de Défense, les parties contractantes décident de coopérer dans le domaine des matériaux de Défense dans les conditions définies ci-après :
Article 1 : Les matières premières et produits classés stratégiques comprennent :
- Première catégorie : les hydrocarbures liquides ou gazeux ;
- Deuxième catégorie : l’uranium, le thorium, le lithium, le béryllium, leurs minerais et composés.
Cette liste pourra être modifiée d’un commun accord, compte tenu des circonstances.
Article 2 : La République Française informe régulièrement la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger de la politique qu’elle est appelée à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques, compte tenu des besoins généraux de la Défense, de l’évolution des ressources et la situation du marché mondial.
Article 3 : La République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger informent la République Française de la politique qu’elles sont appelées à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques et des mesures qu’elles se proposent de prendre pour l’exécution de cette politique.
Article 4 : La République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger informent la République Française de la politique qu’elles sont appelées à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques et des mesures qu’elles se proposent de prendre pour l’exécution de cette politique.
Article 5 : La République Française est tenue informée des programmes et projets concernant l’exportation hors du territoire de la République de Côte d’Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du Niger des matières premières et des produits stratégiques de deuxième catégorie énumérés à l’article premier.
En ce qui concerne ces mêmes matières et produits, la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et de la République du Niger, pour les besoins de la Défense, réservent par priorité leur vente à la République Française après satisfaction des besoins de leur consommation intérieure, et s’approvisionnent par priorité auprès d’elle.
Article 6 : Les Gouvernements procèdent, sur les problèmes qui font l’objet de la présente annexe, à toutes consultations nécessaires.
Fait à Paris, le 24 avril 1961
Pour le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire : Félix Houphouet-Boigny, Pour le Gouverneur de la République Française: Michel Debré, Pour le Gouverneur de la République du Dahomey :Hubert Maga, Pour le Gouverneur de la République du Niger: Hamani Diori.
Commentaire.
Le premier article définit l’objet, les matières premières et produits concernés par les «accords». Le deuxième donne les obligations de la France, les troisième et quatrième, identiques (erreur de reproduction ?) fixe les obligations africaines, et le cinquième et dernier, crucial, définit le privilège de la France sur la jouissance des matières premières africaines. Une chose saute aux yeux. Les obligations françaises et africaines ne sont pas libellées de la même façon, et de fait, ne sont pas les mêmes. Les Africains informent la France sur les politiques qu’ils mènent sur leurs matières premières et les moyens ou mesures de l’exécution de ces politiques. La France n’est tenue à cette obligation que «régulièrement» c'est-à-dire pas systématiquement, premier biais. Deuxième biais la France informe régulièrement sur la politique -terme généraliste- qu’elle est appelée à suivre, mais pas sur les mesures -terme concret- qu’elle se propose de prendre, à la différence des Africains. Enfin en rajoutant l’expression «compte tenu des besoins généraux de la Défense, de l’évolution des ressources et de la situation du marché mondial», une confusion volontaire est insinuée. Sémantique puisqu’il n’est pas évident que le «compte tenu» s’applique à «la République française informe…» ou alors à «la politique qu’elle est appelée à suivre …», ce qui pourrait vouloir dire que la France informe compte tenu de la Défense etc., donc qu’à la limite elle pourrait légalement ne pas informer.
Le droit et ses apparences, outil moderne de non-droit et de prédation, l’exemple francafricain des «Accords de défense» est probant. »
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mercredi, 03 octobre 2007
Jean-Marie Bockel au Cameroun : La France refuse de démanteler ses bases militaires
Le Messager (Douala) — 3 octobre 2007 — http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=110&a...
par Alexandre T. Djimeli :
« La “Mère patrie” croit toujours qu’elle a un rôle providentiel à jouer en Afrique. Les déclarations de Jean-Marie Bockel, ont renforcé cette idée hier, 2 octobre 2007, à la Résidence de France à Yaoundé.
Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat français à la coopération et à la francophonie, s’est en effet confié à la presse hier à Yaoundé. Trois thèmes majeurs ont dominé l’échange avec les journalistes : d’abord la mise en œuvre du Contrat de désendettement et de développement (C2D), ensuite les accords de défense et de maintien de la paix, enfin l’épineuse question de l’immigration choisie. D’entrée de jeu, le secrétaire d’Etat se dit satisfait de la réalisation des projets financés par les fonds issus du C2D et de toutes les autres initiatives de coopération bilatérale.
En termes d’engagements, affirme l’ambassadeur de France au Cameroun, Georges Serre, “la coopération civile française [inscrit le pays de Sarkozy] au rang des partenaires bilatéraux et multilatéraux du Cameroun, avec une moyenne de 65,6 milliards de Fcfa par an au cours des cinq prochaines années.” Une opportunité de développement à saisir. Illustration. Le C2D, provision financière de 352,83 milliards de Fcfa sur six ans (2006 – 2011) est investi dans l’éducation de base, les infrastructures routières et urbaines, la santé, le développement rural et l’environnement, le pilotage et les études. Jean-Marie Bockel ne s’empêche de rappeler qu’il s’agit d’un levier pour l’amélioration des conditions de vie. Pourvu, dit-il en s’inspirant du discours sarkozien sur l’Afrique, que les Camerounais montrent qu’ils sont capables d’impulser et d’entretenir eux-mêmes le désir de se développer.
Ce développement doit se faire dans un contexte de paix. Le secrétaire d’Etat justifie la permanente présence française sur le sol africain, à un moment où on pense à un démantèlement des bases militaires françaises sur le continent. “Nos bases servent d’appui à toutes les forces en place. Nous jouons un rôle de soldat de la paix en respectant une certaine éthique. C’est vrai que sur le terrain, ce n’est pas facile”, reconnaît Jean-Marie Bockel qui conclut : “Nous jouons ce rôle et c’est bien !” A sa suite, le général Emmanuel Beth, directeur en charge de la coopération militaire et de défense, confesse que “le dispositif militaire français sur le sol africain aujourd’hui est adapté à l’évolution des Etats et à l’organisation sous-régionale et régionale ; il accompagne tous les dispositifs de paix et de sécurité.”
Pour davantage illustrer la pertinence des bases militaires en Afrique, il affirme que, dans le cadre du conflit frontalier entre le Nigeria et le Cameroun au sujet de la presqu’île de Bakassi, la France a mis sur pied le dispositif Ramis dès 1996 pour “accompagner le règlement politique de la crise.”
Une partie de l’opinion ne partage pas cette vision du rôle des bases françaises. Malgré les discours de désengagement, la France renforce sa présence militaire en Afrique. Celle-ci a quelquefois aidé des dictateurs à se maintenir au pouvoir. En cas d’agression, on n’a plus vu la France intervenir aux côtés des gouvernements régulièrement élus. Nombreux sont ceux qui gardent en mémoire son rôle trouble dans la crise ivoirienne, de même que son faible engagement aux côtés du Cameroun dans le conflit de Bakassi. Mais Jean-Marie Bockel affirme la volonté de la France de continuer d’élargir ses bases militaires, voire à trouver de nouvelles variantes de la coopération de “maintien de la paix”. L’illustration est ce soutien à l’Ecole internationale de formation au maintien de la paix d’Awaé. Le secrétaire d’Etat français s’y est rendu hier en mi-journée après la signature des conventions d’appui à la décentralisation et à l’amélioration des performances de la police camerounaise.
De quoi Biya va parler avec Sarkozy
Paul Biya sera en France vers la fin du mois d’octobre. L’information a été confirmée hier, 02 octobre, par le secrétaire d’Etat français à la coopération et à la francophonie, Jean-Marie Bockel. Son programme prévoyait une rencontre avec le président Biya à Etoudi. Mais ce dernier lui a fait savoir, par l’entremise du Premier ministre, qu’il ne pourrait plus le recevoir, du fait qu’il se trouve encore à l’étranger. Mais au sujet de son déplacement pour la France, pas de doute, sauf impératif de dernière minute. Selon Jean-Marie Bockel, le président Biya et le président Sarkozy vont débattre de trois questions majeures : le première a trait aux relations bilatérales (France-Cameroun), la deuxième est liée aux rapports sous-régionaux (le Cameroun réaffirme son rôle moteur dans l’émergence de la sous-région Afrique centrale), et la troisième est en rapport avec les problématiques multilatérales. Ces problématiques puisent leur essence dans le discours d’orientation que Sarkozy, le président français, a prononcé dernièrement au Sénégal. Celui-ci relevait les potentialités de l’Afrique, ses atouts et les conditions de son développement. »
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mercredi, 26 septembre 2007
Le président de la de l'UA demande la suppression des bases militaires en Afrique
Discours de rupture au Conseil de sécurité : Konaré, président de la Commission de l'Union africaine demande la suppression des bases militaires en Afrique
Fraternité Matin — 26 Sep 2007 — http://news.abidjan.net/presse/fratmat.htm
par Abel Doualy :
« Nos envoyés spéciaux l'ont annoncé dans notre édition d'hier : " Paix et sécurité en Afrique, débats houleux en perspective". Ils ne croyaient pas si bien dire car la rencontre du Conseil de sécurité de l'ONU provoquée, hier, par le Président français, Nicolas Sarkozy, s'est voulue un moment de vifs échanges entre les dirigeants africains et leurs partenaires occidentaux. En somme, un discours de rupture tenu par les différents intervenants. Dont le président de la Commission de l'Union africaine, Alpha Oumar Konaré, qui a demandé " la suppression (pure et simple) des bases militaires en Afrique". Cette position rejoint celle de tous ceux qui oeuvrent à la pleine souveraineté de l'Afrique. Mais personne n'avait jamais osé l'exprimer aussi clairement avant la crise ivoirienne au cours de laquelle la Côte d'Ivoire et son Président ont su se dresser contre tous ceux qui n'avaient pas encore compris que le glas du néocolonialisme avait sonné.
Selon M. Konaré, si les financements et autres aides au développement sont nécessaires au continent africain, ils ne doivent pas servir de prétexte aux puissances étrangères pour s'ingérer dans les affaires intérieures des Etats d'Afrique. Des propos courageux qui ont été également tenus par le Président sud-africain, Thabo Mbeki, premier à prendre la parole à cette rencontre. Il a fait remarquer qu'il est bon que les partenaires au développement apportent de l'aide aux Etats moins développés.
Mais, affirme-t-il, lorsque l'Afrique démontre sa capacité à se prendre en charge et à régler elle-même ses problèmes, comme c'est le cas de la Côte d'Ivoire depuis la signature de l'Accord de Ouaga, il faut l'y encourager plutôt que de lui poser d'interminables obstacles dans le seul but de la voir échouer et de proclamer ainsi son immaturité et donc la nécessité pour elle de demeurer accrochée à des tutelles étrangères.
Initiateur de la rencontre, le Président Sarkozy a souhaité que les Africains prennent en main leur destin. Il a prôné, en outre, "un partenariat renforcé entre l'ONU et l'Union africaine au service de la paix". Car, soutient-il, l'Afrique doit être aidée par le monde entier. C'est pourquoi, Nicolas Sarkorzy et ses interlocuteurs se sont appesantis sur les crises au Darfour, en Somalie, etc.. Ils se sont félicités de quelques embellies dans certains Etats : la Côte d'Ivoire est progressivement en train de sortir de la crise ; la Sierra Leone vient d'organiser avec succès son élection présidentielle qui a porté au pouvoir l'opposant Ernest Bai Koroman à la satisfaction de la communauté internationale. Le Chef de l'Etat français, à l'instar de ses autres pairs intervenus hier à la tribune de l'ONU, recommande le strict respect de la personne humaine et des droits de l'homme. Il demande que soient punis tous ceux qui se livrent, à travers le monde, aux violations des droits de l'homme et autres actes criminels. »
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jeudi, 20 septembre 2007
Affaire Kieffer — la sœur de Tony Oulaï s’exprime
« La grande sœur de Tony Oulaï : "Kieffer est bel et bien vivant" »
Fraternité Matin — jeudi 20 septembre 2007 — http://news.abidjan.net/article/?n=265946
par Phil Nomel :
« La disparition du journaliste franco-canadien constitue un casse-tête chinois. Pendant que les uns le disent assassiné, les autres pensent le contraire. Le journaliste Guy-André Kieffer est-il encore vivant ou a-t-il été assassiné sous l’ordre du jeune capitaine d’aviation Jean-Tony Oulaï? Cette question, mille fois répondues et mille fois mises en doute, a été remise à plat par une parente de l’accusé. Madame Wayoro est la grande sœur du capitaine Oulaï. Elle vit depuis des années aux Etats-Unis. Nous l’avons jointe pour en savoir plus sur son frère.
“Ecoutez, cette affaire de Guy-André Kieffer, c’est un montage grossier (...) pour atteindre et casser le couple présidentiel ivoirien. Sinon, ces accusations portées contre Tony (le capitaine Jean-Tony Oulaï) ne sont pas fondées. D’ailleurs, regardez vous-même. On accuse quelqu’un du meurtre d’un citoyen français et c’est dans ce pays que le meurtrier vit depuis des mois, libre de tout mouvement. Soyons sérieux.” Celle qui s’exprime ainsi n’est autre que Mme Léoncine Wayoro, la grande sœur du capitaine d’aviation Jean-Tony Oulaï, actuellement en exil en France et qui fut nommément cité dans l’assassinat du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer. Le 23 août dernier, la chaine publique française, TF3, dans un document diffusé, a présenté Berthé Seydou comme étant un témoin oculaire dans l’assassinat du journaliste franco-canadien. Ce dernier se présentant comme le chauffeur du capitaine Oulaï a indiqué, avec force détails, les derniers moments du journaliste. Au dire de M. Berthé, le capitaine Oulaï aurait donné l’ordre de mitrailler le journaliste après quelques jours d’incarcération dans plusieurs habitations d’Abidjan dont la Présidence ivoirienne. Disparu depuis le 16 avril 2004 d’Abidjan, Guy-André Kieffer était un journaliste indépendant qui écrivait dans plusieurs journaux français. Au moment de sa disparition, il mènerait des investigations sur la gestion de la filière café-cacao en Côte d’Ivoire. Cette disparition a exacerbé les relations ivoiro-françaises déjà assez… hérissées depuis les fusillades de l’armée française le 6 novembre 2004. Mais pour Mme Wayoro, cette débauche d’énergie de la diplomatie française ne répond qu’à un seul et unique objectif, celui de nuire à un homme, le Président Gbagbo. “Quand on lit leurs commentaires et autres analyses, il est montré que M. Légré serait le dernier à avoir vu M. Kieffer. Mais pour la presse française, M. Légré n’a plus d’identité à lui, il faut inclure forcément et insidieusement Mme Simone Gbagbo qui est l’épouse du Président de la République. Dans tous leurs documents télévisés, quand les journalistes français parlent de cette affaire, ils ne font que montrer la photo de Mme Gbagbo, alors qu’ils parlent de Michel Légré”, indique-t-elle. Avant d’ajouter: “Allez-y comprendre quelque chose?”
Répondant aux accusations de M. Berthé, Mme Wayoro affirme que “cette affaire n’est pas un scoop comme la presse française a voulu le faire croire”. “C’est d’ailleurs sur la base de cette information que mon frère a été arrêté à Paris sur ordre du juge d’instruction Patrick Ramaël. Mais vous savez que Tony a été libéré. C’est qu’après enquête et autres vérifications, aucune preuve fiable n’a été trouvée aux propos mensongers du sieur Berthé. La preuve en est que mon jeune frère vit en France, se déplace sans être inquiété”, soutient-elle. De Tony Oulaï, elle rejette l’idée que son frère soit un assassin. “Mon frère n’est pas un meurtrier”. Se référant au livre de la Première dame, “Paroles d’honneur”, Mme Wayoro observe que “quand vous lisez ce livre au chapitre ayant trait à cette affaire Kieffer, Mme Gbagbo ne fait même pas mention de Tony Oulaï. Cela veut dire qu’elle n’avait même pas un soupçon quant à l’implication de Tony dans cette affaire.”Pour elle, la France gagne à ce que cette affaire perdure pour nuire au mieux à l’image du couple présidentiel. “La France sait la vérité dans cette affaire. Elle sait que Guy-André n’est pas mort mais qu’il a été extrait de la Côte d’Ivoire via le Nigeria pour la Suisse. Il n’est donc pas mort, selon nos enquêtes personnelles. Il vit soit au Nigeria, soit à Genève. Mais la vérité finira par se dévoiler”. Oui, comme le disait l’économiste Erik Orsenna, “les seules vérités qui vaillent sont des vérités lentes.” »
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mercredi, 12 septembre 2007
Mamadou Koulibaly: "Gbagbo vient avec l'indépendance économique"
HIER FACE AUX MILITANTS DU PDCI A ABOISSO
Mamadou Koulibaly: "Gbagbo vient avec l'indépendance économique"
Le Matin d’Abidjan — Lundi 10 Septembre 2007 —
http://www.lematindabidjan.com/visual_article.php?num_actualite=8639
Propos recueillis par S.O
Le Pr. Mamadou Koulibaly poursuit son œuvre de recrutement de militants dans les partis adversaires, pour le compte du FPI. Invité samedi par des démissionnaires du PDCI, il a apprécié la justesse du départ massif du plus vieux parti ivoirien. Le combat de l'Ivoirien, a-t-il sensibilisé, est d'œuvrer à l'indépendance économique du pays.
Aujourd'hui, tous ceux qui ont pris la parole ont dit : " nous, on est PDCI, nous sommes nés PDCI, nos parents sont nés PDCI, nos arrières parents sont nés PDCI. Mais aujourd'hui, après avoir compris, nous avons décidé de rejoindre la République, de rejoindre le FPI, de rejoindre le combat du président Gbagbo. " C'est une très grande journée pour Aboisso. Dans l'esprit de beaucoup de gens, Aboisso, c'est PDCI, un point, un trait. Un vieux m'a dit : "Ici à Aboisso, on naît PDCI et on meurt PDCI". Mais le soleil a changé. Vous qui êtes venus, je vous encourage, allez retransmettre le message à tous ceux qui n'ont pas fait le déplacement. Quand on dit : " hier, j'étais PDCI. Aujourd'hui, j'ai compris, je deviens FPI ", ce n'est pas une injure. Il y en a qui disent qu'ils sont houphouétistes, qu'ils sont néo-houphouétistes, mais ils font comme si le travail fait par Houphouët et celui qui se fait actuellement sont totalement différents. Ils font comme si ce sont deux présidents de deux pays différents. Houphouët a gouverné ce pays, il est mort. Gbagbo est venu, il gouverne un autre pays. Alors que c'est le même, c'est la même Côte d'Ivoire… Houphouët était le premier président de la Côte d'Ivoire. Il a fait ce qu'il pouvait. Il a été député en France, il a été ministre en France au moins quatre fois. Il a été ministre d'Etat en France. Il a siégé dans le gouvernement français à côté de De Gaulle. Il a été maire d'Abidjan. Il a été Premier ministre de Côte d'Ivoire avant d'être président de la République. C'est lui qui, à l'Assemblée nationale française, a fait un discours pour dire aux Français. " Moi, je suis de Côte d'Ivoire, ce que vous faites en Côte d'Ivoire dans cette période coloniale est inacceptable et inhumain. Le travail forcé, c'est de l'esclavage. Je ne peux pas accepter cela. La force que vous imposez à mon peuple est insupportable, je ne peux pas accepter cela ". Houphouët l'a dit, les Français l'ont combattu et puis ils ont fini par comprendre que ça ne pouvait plus continuer. Ils lui ont donné l'indépendance. Ils ont arrêté le travail forcé. L'indépendance qu'ils ont donnée à Houphouët, ils lui ont dit : " On va te donner le pays, tu vas le gérer, mais il faut savoir que la gestion que tu vas faire, c'est pour nous Français que tu vas le faire. Ce n'est pas le peuple de Côte d'Ivoire qui te nomme président, mais c'est moi De Gaulle qui décide que tu vas gouverner la Côte d'Ivoire. Le travail que tu vas faire, c'est ce que moi je vais te dire de faire. L'argent que tu as dans ton pays, c'est pour moi d'abord. Ce que je veux, je te rends ça après. S'il y a de l'or, du diamant, du pétrole, s'il y a des matières premières. C'est pour nous les Français d'abord. Pour ça, nous allons envoyer des militaires à Abidjan. Ils vont s'asseoir au 43e BIMA à Port-Bouët, pour surveiller ce que tu fais et tu dois le faire bien. Si tu dérailles, on va te rappeler à l'ordre. Si tu es droit, si tu travailles pour nous, on va te garder longtemps ". Ce que je suis en train de dire, c'est un papier qu'Houphouët a signé. Mais le jour où il signait, il n'avait pas le choix. Le travail forcé, nos parents portaient les cailloux, ils tiraient le bois et il y avait d'autres parents qui chicotaient ceux qui portaient les bagages. Vous rendez-vous compte ! Moi je porte le bagage et puis Aman Kadjo, est derrière moi, il me tape, et le Blanc nous regarde. Un frère frappe un autre frère et lui, il est content. Il fait comme le comédien. Il va voir Aman Kadjo, il dit : " Mamadou, c'est un faux type. C'est un esclave, toi tu es un noble. Toi tu es un roi, il faut le commander ". Et puis il vient me voir, il dit : " Aman Kadjo, c'est un faux chef, il faut que tu comptes sur moi et puis on va voir comment s'arranger ". Aman Kadjo et moi, on fait des palabres tous les jours et lui il prend l'or, le diamant, le pétrole. Il prend tout, il s'en va chez lui, il construit son pays et puis nous, on est dans la pauvreté ici. Houphouët a obtenu, pour les Ivoiriens, cette indépendance. Mais on ne lui a pas tout donné. Quand il vivait, vous qui étiez du PDCI, vous le savez, il disait : " Un jour, une nouvelle génération d'Ivoiriens naîtra qui va reprendre ce combat jusque-là où moi je n'ai pas pu arriver. Je me suis contenté de l'indépendance, mais je sais très bien que l'indépendance qu'on m'a donnée n'est pas une bonne indépendance. Il faut que je forme des gens, que je construise des écoles, que les gens aillent à l'école, ainsi, un jour, ils pourront parler d'égal à égal avec vous les Français. Je ne serai peut-être plus vivant, mais je suis convaincu que la formation de la jeunesse, c'est déjà une première solution pour obtenir plus tard, l'indépendance économique. Moi j'obtiens pour vous l'indépendance politique. J'ai signé les accords, les accords coloniaux, mais je sais que ce n'est pas tout ".
L'idéal d'Houphouët foulé aux pieds
Voilà ce que Houphouët nous a dit. Ceux qui ne connaissent pas et qui crient partout qu'ils sont Houphouétistes ne retiennent pas ça d'Houphouët. Ce qu'ils retiennent, c'est le parti unique. Houphouët est président, il n'y a pas d'autres candidats. Houphouët est président, il nomme des gens partout. Houphouët est président, il construit son village. Houphouët est président, il laisse les gens s'amuser. Ça, ce n'est pas le bon côté qu'Houphouët voulait qu'on retienne de lui. Etre houphouetiste, ce n'est pas dire : "Au temps d'Houphouët, on faisait ceci, aujourd'hui, on ne peut plus faire ça". Non ! les vrais houphouétistes doivent comprendre quel était le discours profond d'Houphouët. La mission qu'il leur a confiée, c'est d'arracher, dès que cela sera possible, l'indépendance économique de la Côte d'Ivoire. Ce n'est pas de se coucher sur l'héritage que lui Houphouët a laissé. Il a travaillé, il a laissé son héritage. Il vous dit : "Travaillez, prenez de la peine, c'est le fonds qui manque le moins ". Ça veut dire qu'il y a l'argent dans le pays. Ce n'est pas l'argent qui manque. C'est le travail et l'intelligence qu'il nous faut. " Moi j'ai pu signer le papier. On ne nous chicotte plus. On nous paie même souvent. On ne prend plus le café, le cacao et le bois pour partir. On nous donne un peu d'argent. C'est ce que j'ai pu faire. C'est l'indépendance politique. Mais ce n'est pas tout. Les houphouétistes s'arrêtent, ils disent : " Houphouët a tout fait, donc nous on est bien. On va s'asseoir, les Français n'ont qu'à faire ". Gbagbo Laurent dit non, ce n'est pas ce qu'on doit retenir d'Houphouët. Gbagbo dit : " Houphouët a obtenu l'indépendance politique, moi il me faut arracher l'indépendance économique ". Gbagbo vient donc avec l'indépendance économique, il vient avec la liberté. Les houphouétistes peuvent-ils nous dire ce qu'ils apportent par rapport à l'héritage d'Houphouët ? Ce n'est pas suffisant de dire : " Je suis houphouétiste… ". C'est de dire : " ce que Houphouët a fait-là nous, on ajoute ceci ou cela". Alors, moi je suis d'accord avec vous. Vous quittez le PDCI, c'est bien. A partir de maintenant, allez partout dire que quitter le PDCI, ce n'est pas trahir Houphouët.
Suivre Gbagbo pour l'indépendance économique
Houphouët a fait une part. Gbagbo est venu. Ce qu'il ajoute à ce qu'a fait Houphouët, c'est ce qui est bon pour nous. Nous allons le suivre pour obtenir la liberté économique. Nous tous en Côte d'Ivoire, nous sommes quelque part les héritiers d'Houphouët. Il y a ceux qui disent : " il a construit une maison, il a une plantation, il a un compte en banque, nous on va s'asseoir, on va bouffer ça. " Et il y a nous, qui disons qu'il a construit une maison, il a fait une plantation mais tout ça, c'était pour les Français, nous allons leur dire que c'est pour nous, qu'ils laissent, nous allons gérer nous-mêmes. Si nous nous trompons, ou si nous réussissons, ce n'est pas un problème. Mais ils n'ont pas besoin de nous obliger. Si Houphouët vivait encore, il allait encourager Gbagbo à prendre le papier qu'il a signé en 1959 et le déchirer. Parce que le jour où il le signait, il n'avait pas le choix. Nous, aujourd'hui, nous avons le choix. C'est pour ça votre décision est bien (…) Ce que vous avez fait est bien. Massaraba, allez dire aux gens de quitter le PDCI. Un parti politique qui ne vit que sur l'héritage statique de son fondateur est un parti qui va à la perte. Un parti politique qui n'attend que de partager le gâteau que le Père fondateur a laissé est un parti qui éclate. Depuis que Houphouët est mort, Fologo a pris une partie, il est parti. Danièle Boni Claverie, Djibo Aya Martine, tous s'en vont. Pourquoi ? Parce que ceux qui sont au PDCI ont dit : " Houphouët a tout fait, le travail est fini, on va dormir et manger ". Houphouët travaillait. On peut dire qu'il n'a pas obtenu la liberté pour les Ivoiriens. Mais il a quand même obtenu l'indépendance. On ne va pas se contenter de cette indépendance et dormir. Nous avons besoin de liberté. Nous avons besoin de liberté économique. Notre terre doit être à nous. S'il y a du fer, c'est pour nous, s'il y a du pétrole, c'est pour nous, l'eau, c'est pour nous, l'aéroport, le port, la SIR, c'est pour nous et on en fait ce qu'on veut. On n'a pas besoin d'avoir un fusil sous la tempe pour céder à qui que ce soit parce qu'il est fort. Ça c'était avant. Et je pense que si Houphouët était vivant, il aurait eu très honte de ses héritiers. Eux, ils n'ont pas compris son message. Gbagbo et les refondateurs ont compris son message. Voilà ce que je voulais vous dire à vous du PDCI qui êtes venus au FPI. Il ne faut pas perdre confiance. Nous les refondateurs, nous apportons un plus à l'héritage d'Houphouët. Eux, ils prennent l'héritage d'Houphouët pour gaspiller. Qui est mieux que qui ? Je leur laisse la réponse à cette question (…)
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jeudi, 06 septembre 2007
Après le témoignage de Berthé Seydou - Le frère de Guy André kieffer rejoint Raymond Tchimou
Le Courrier d'Abidjan — No: 1103 du Mercredi 5 Septembre 2007 —
http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=15818
(Voir aussi, sur Seydou : http://delugio.zeblog.com/2007/09/4
et article ci-dessous * )
par Pierre Aimé Koffi :
« “Le témoignage de Berthé Seydou n’est pas nouveau. En ce sens qu’il m’avait déjà contacté, il y a de cela 18 mois à peu près, après que j’ai lancé un appel à témoin dans la presse ivoirienne. Et à l’occasion, il m’avait dit l’essentiel de ce qu’il a affirmé récemment devant les caméras de France 3. J’ai communiqué en son temps ces éléments au juge et aux enquêteurs français», a déclaré hier, mardi 4 septembre, sur les ondes de la Radio France internationale (RFI), Bernard Kieffer, frère du journaliste canadien disparu en Côte d’Ivoire depuis avril 2004, avant d’ajouter : «effectivement, dans tout ce que Berthé Seydou m’avait dit en direct puis devant les enquêteurs français l’année dernière, il était question d’informations qui lui avaient été rapportées par les membres du commando. Qui ont enlevé puis probablement exécuté mon frère. Cette année, Berthé Seydou dit maintenant qu’il a constaté un certain nombre de choses en direct. Il dit : nous avons fait ceci, nous avons fait cela (…)».
L’on se souvient que Raymond Tchimou, procureur de la République avait convié la presse, le samedi 25 août dernier, au parquet pour démontrer que le témoignage de Berthé Seydou ne fait pas avancer l’enquête. Selon le magistrat, tout ce que le témoin «oculaire» a dit a été déjà exploité. «Dans le cas de cette procédure, tous les lieux et sites dont il a fait mention dans le reportage ont été, en son temps, perquisitionnés par les juges français et ivoiriens en charge de ce dossier», (in courrier 1095), a souligné Raymond Tchimou. Pour le procureur, «ce genre d’individu profite de la crainte des parents pour les escroquer et s’enrichir. C’est donc une aubaine pour Berthé Seydou d’empocher de l’argent car la famille du disparu a promis des récompenses à qui aiderait à trouver leur époux, père et frère». Comme on le voit, l’affaire «Guy André Kieffer» ouvre toujours une nouvelle lucarne en ce qui concerne la version des faits. »
*
* Affaire Kieffer – le «scoop» de France 3, son «témoin» et l’oxymore
(Delugio 05/09/2007)
Des nouvelles du fameux « témoin » du scoop de France 3, qui aurait vu Kieffer se faire assassiner sous ses yeux.
Dans le journal ivoirien Notre Voie, Didier Depry a enquêté sur Berté Seydou (c’est le nom du « témoin » présenté par la chaîne française).
Et voilà, nous apprend-il, que Seydou est militant du RDR, qu’il a dans sa famille des cadres du RDR : son frère est vice-président RDR d’un conseil général, il est proche du ministre RDR de l’Agriculture, ami de Ouattara, qui lançait… près de Paris sa campagne électorale pour la présidentielle… ivoirienne au moment du « scoop » de France 3, qui accompagnait la réception par Sarkozy, ami de Ouattara, de la famille de G.-A. Kieffer.
Seydou se trouve en outre être réfugié en France, arrivé au motif des fameux « escadrons de la mort » restés célèbres depuis leur promulgation par Le Monde, qui depuis a été condamné par la justice française à payer dommages et intérêt au couple Gabgbo pour diffamation concernant lesdits « escadrons de la mort ».
Seydou, nous dit Didier Depry, est réfugié en France depuis lors, mais sans moyens et sans papiers. C’est sur ces entrefaites qu’il est amené à témoigner, et à corriger son témoignage devant France 3 (voir aussi la dernière déclaration de Bernard Kieffer sur cette 'évolution' de Seydou) : il devient témoin visuel du « meurtre » en tant que « chauffeur » de Tony Oulaï qui aurait exécuté Kieffer pour le compte de « proches de Gbagbo » (Tony Oulaï en France lui aussi, vient de porter plainte pour diffamation). Voilà donc un militant du RDR, opposant déterminé à Gbagbo, participant à un commando qui conduit sa victime « dans les sous-sols de la présidence » !
Rappelons que le RDR, le parti de Ouattara, est une des deux branches issues de l’ancien parti unique au pouvoir pendant quarante ans, qui se sont alliées l’an dernier lors d’un pacte anti-Gbagbo scellé à Paris (le RHDP). Branche de l’ancien parti unique qui n’a jamais admis l’alternance, et qui, à l’appui des principaux médias français, attaque régulièrement le pouvoir (élu) de Gbagbo et du FPI.
Ouattara est en outre le Premier ministre de Houphouët, qui à la demande du FMI et Paris, a opéré la privation de l’économie ivoirienne, rachetée sous sa primature par des groupes français, dont les groupes de son ami Bouygues, ami de Sarkozy par ailleurs, et de Bolloré.
Privation comportant, et c’est ici que j’en viens à l’oxymore, la cession des télécommunications ivoiriennes à… France Télécom, groupe nationalisé français comme l’ont sait.
J’ai donc fait allusion au blog de Corinne Maier et à sa note : « Le capitalisme français, un oxymore ? » : « les deux mamelles du capitalisme français, c’est nationalisme + étatisme, écrit-elle. D’ailleurs, « capitalisme français », ne serait-ce pas un oxymore, cette formule qui consiste à associer des termes qui ne vont pas ensemble ? »
Ce qui n’a pas échappé aux Belges, remarque-t-elle. Je la cite à nouveau : « Gaz de France va se marier avec Suez. La fusion entraîne la privatisation de fait de GDF. Une privatisation qui fait grincer les dents des partisans du service public, et qui s’accompagne paradoxalement d’une nationalisation… de l’électricité belge. Car Electrabel, le principal producteur d’électricité belge, déjà sous pavillon français dans Suez, sera désormais filiale d’un groupe où l’État français détiendra un peu plus de 30% du capital. On s’en chagrine et s’en inquiète en Belgique, où le journal Le Soir titre : « Sarkozy nationalise l’électricité belge », rappelant que les activités belges du groupe engendrent l’essentiel des bénéfices de Suez. »
Oxymore à la française, donc, qui n’a pas échappé non plus en son temps à l’ancien ministre de l’Economie de Gbagbo, actuel président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou Koulibaly, qui notait, à propos des nationalisations Ouattara (cet ami personnel de Sarkozy et dont le « témoin » du « meurtre » de Kieffer est un militant de son parti) : « privatiser à Abidjan, cela peut signifier céder au secteur public français. Prenons le cas des Télécommunications. Il y a eu une compétition rude entre Américains, Asiatiques et Français. La veille du dépouillement des offres, le processus du marché fût stoppé. C’est finalement un contrat de gré à gré qui fût passé avec France Télécom. Voilà donc comment nous avons privatisé Côte d’Ivoire Télécom ! » (http://saoti.over-blog.com/article-12109623.html).
Voilà un certains nombre d’éléments qui expliquent en bonne part pourquoi, comme le remarque la journaliste Mahalia Nteby dans Le Courrier d’Abidjan, (http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=15804), cette « réactualisation » de l’affaire Kieffer arrive à ce moment précis : « au moment où des négociations cruciales pour les intérêts de la nation ivoirienne arrivent à échéance, le gouvernement français ressort de ses cartons l’affaire Kieffer, le «journaliste» franco-canadien disparu et oublié, dont la France se souvient sporadiquement, quand ça l’arrange – de préférence à la veille de renégociations d’envergure –, et le Canada pas du tout »
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