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mercredi, 14 mai 2008

Alpha Blondy vote Gbagbo

Alpha Blondy, star du reggae: "Voici mon candidat pour l’élection présidentielle"

Notre Voie mardi 13 mai 2008 http://www.notrevoie.com/a_la_une.asp?id=19846 :

1943330439.jpg« La star ivoirienne du reggae s’est envolée de nouveau, il y a quelques jours, pour une tournée internationale. Mais, avant de quitter Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire, Alpha Blondy a tenu à nous livrer, en exclusivité, le nom du candidat à l’élection présidentielle pour lequel il a décidé personnellement de faire campagne et de voter. "Je demande aussi aux Ivoiriens de voter pour lui, le 30 novembre 2008", précise-t-il déjà. »



Entretien réalisé par Didier Depry et Schadé Adédé :

Notre Voie : Le premier tour de l’élection présidentielle se déroulera le 30 novembre prochain, selon la décision prise par la Commission électorale indépendante (CEI), en accord avec les différents acteurs politiques ivoiriens. Que vous inspire cette décision ?

Alpha Blondy : Le fait qu’on ait fixé une date est une très bonne chose. Cela signifie que nous allons vers une résolution définitive de la crise, you know ! Je pense qu’on commence à voir le bout du tunnel. Les acteurs qui ont contribué à faire avancer le processus de paix doivent assurément se sentir un peu soulagés. C’est la preuve que ceux qui veulent la paix ont eu raison des va-t-en-guerre.

N.V. : Qu’est-ce qui vous fait penser que l’on tiendra effectivement cette élection présidentielle à la date indiquée ?

A.B. : Ecoutez, moi j’ai toujours préféré la voie des urnes contre la voie des armes. Je ne peux que croire en la tenue prochaine de cette élection afin de voter pour mon candidat. Lorsque ce jeu démocratique sera en marche, mon candidat remportera, j’en suis sûr, l’élection au premier tour, parce qu’il est en symbiose avec le peuple.

N.V. : Qui est ce candidat pour lequel Alpha Blondy a opté ?

A.B. : Mon candidat se nomme Laurent Gbagbo. Je demande à tous mes bramôgô, à tous les Ivoiriens épris de démocratie véritable de voter le 30 novembre prochain pour lui. Il faut que nous donnions une leçon aux va-t-en-guerre.

N.V. : Qui sont ces va-t-en-guerre ?

A.B. : Il s’agit de tous ceux qui oeuvrent à contre courant de la paix. Je ne dirai pas leurs noms. Ils se reconnaîtront.

N.V. : Pourquoi avez-vous choisi Laurent Gbagbo comme candidat ?

A.B. : Je suis un citoyen ivoirien et, à ce titre, j’ai le droit de choisir le candidat qui répond à mes aspirations de paix. Le Président Laurent Gbagbo a été élu en octobre 2000, mais il n’a pas eu le temps de gouverner tranquillement. Il était obligé de colmater les brèches laissées ouvertes par ses prédécesseurs dans la société ivoirienne. Je voudrais qu’on lui donne le temps de travailler afin qu’il montre aux Ivoiriens ce dont il est capable.

N.V. : C’est le chef de l’Etat qui vous a convaincu de le soutenir ?

A.B. : (Il s’énerve un peu) Chers amis, personne ne m’a rien demandé ! Je suis capable d’opérer librement mon choix. C’est le citoyen ivoirien Koné Seydou dit Alpha Blondy qui appelle à voter pour son candidat Laurent Gbagbo, you know. C’est tout !

N.V. : Vous n’êtes pas un citoyen ordinaire. Vous êtes la plus grosse star du pays, une personnalité adulée par des millions de mélomanes d’obédiences diverses. Cela doit vous incliner à être neutre…

A.B. : (Il reprend son souffle) Bruce Springsteen est un citoyen américain célèbre; il a demandé récemment à ses concitoyens de voter pour son candidat Barak Obama. En France, avant l’élection présidentielle, Johnny Hallyday, aussi célèbre, avait demandé de voter pour Nicolas Sarkozy. Pourquoi cela serait-il interdit à Alpha Blondy ?

N.V. : Mais parce que les Etats-Unis et la France ne sont pas la Côte d’Ivoire, un pays qui sort d’une guerre politico-militaire…

A.B. : Mais tous les pays ont connu leur période de crise. Même les Etats-Unis et la France. Cela n’a pas empêché que les citoyens, qu’ils soient célèbres ou non, aient un parti pris s’agissant des candidats aux élections. Moi Alpha Blondy, j’ai un parti pris. Je voterai pour Gbagbo afin que les uns et les autres comprennent que seules la démocratie et les urnes peuvent nous aider. Pas les armes. Ce n’est pas parce que je suis un artiste que je ne dois pas avoir de choix politique. Je suis pour la démocratie et pour Laurent Gbagbo.

N.V. : Avant l’élection présidentielle de 2000, vous aviez aussi demandé que les Ivoiriens votent pour Laurent Gbagbo. C’est un candidat qui doit particulièrement vous séduire…

A.B. : Exactement. Je suis contre la prise du pouvoir par les armes. En 2000, lorsque Laurent Gbagbo était face au général Robert Guéi pour l’élection présidentielle, j’ai demandé que les Ivoiriens votent pour le candidat civil, Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, je récidive je voudrais qu’on vote pour mon candidat, you know. Didier Depry peut demander qu’on vote pour le candidat Kouassi ou Yéo, c’est son droit. Mais qu’il n’oublie pas aussi que moi, j’ai le droit comme lui de demander qu’on vote pour Laurent Gbagbo qui est mon candidat. C’est clair ?

N.V. : Vous ne risquez pas de fâcher une partie de votre public en ayant un tel parti pris ?

A.B. : Ce n’est pas parce qu’ils aiment ce que je fais que je deviens prisonnier de leur amour. Ça, je dis non !!! Ceux qui veulent se fâcher, je crois qu’ils se fâcheront. C’est pas grave ! Mais ils comprendront plus tard que j’avais raison de choisir Laurent Gbagbo. Je respecte le choix de chacun. Je demande qu’on en fasse autant pour moi. Par la même occasion, j’appelle tous les Ivoiriens à voter pour mon candidat. Je m’impliquerai dans la campagne pour qu’au soir du 30 novembre 2008, mon candidat soit déclaré vainqueur.

N.V. : Vous êtes ainsi de plain-pied dans l’activité politique…

A.B. : La politique, you know, si tu ne l’as fait pas, elle te fera. Dès l’instant où vous avez le passeport d’un pays, c’est de la politique. Dès l’instant où vous êtes appelé à aller voter, c’est de la politique. Que tu le veuilles ou pas, tu es citoyen d’un pays et ta vie est régie par les politiques. Qu’on arrête donc de brandir la politique comme un épouvantail. Je ne suis pas un politicien, mais j’ai appris que dans un régime démocratique, il faut aller aux urnes pour choisir librement son ou ses dirigeants. Avant d’être Alpha Blondy, je suis d’abord un citoyen ivoirien. C’est donc ce citoyen ivoirien qui vous dit qu’il a un candidat pour l’élection présidentielle de novembre prochain. Il s’agit de Laurent Gbagbo.

N.V. : Que reprochez-vous aux autres candidats dont les plus importants sont Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara ?

A.B. : Je ne reproche rien aux autres candidats… Si, je reproche beaucoup de choses à l’un d’eux, Alassane Ouattara. Tout le monde sait ce que je lui reproche. Mais je préfère ne pas y revenir (Il insiste). [Voir ce qu’il en dit sur le blog de Théo : http://kouamouo.ivoire-blog.com/archive/2008/05/13/]

N.V. : Le 24 avril dernier, les partis politiques ivoiriens ont signé un code de bonne conduite en présence du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et du représentant du facilitateur du dialogue direct, Bouréima Badini. Pensez-vous que les acteurs ivoiriens respecteront ce code ?

A.B. : Tous ne le respecteront pas, j’en suis sûr. Il y aura un ou deux qui violeront les termes de cet accord de bonne conduite au moment de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Ils montreront leur face de mauvais perdants, d’adversaires de la démocratie. Ce sont ces personnes-là qui m’intriguent.

N.V : De qui parlez-vous ?

A.B : Je ne citerai pas de noms. Ils se dévoileront d’eux-mêmes aux Ivoiriens.

N.V : Vous aviez exigé, dans l’une de vos célèbres chansons, le départ définitif de l’armée française installée sur le territoire ivoirien depuis les années 60. Maintenez-vous toujours cet engagement ?

A.B : Il n’ y a pas de demi-indépendance. On est indépendant ou on ne l’est pas. Il faut que l’armée française s’en aille. Il faut que notre indépendance soit vraie. Il faut mettre fin à cette hypocrisie. Nous sommes un pays souverain. On n’accepte pas indéfiniment la présence d’une armée étrangère sur son sol. Ce n’est pas normal. C’est démocratiquement injuste.

N.V. : Le Président Laurent Gbagbo disait, récemment dans une interview à la presse française, qu’il ne voit pas d’inconvénients à ce que le 43ème Bataillon d’infanterie marine français (43ème BIMA) ferme sa base en Côte d’Ivoire. Vous aviez vous-même dit, avant sa déclaration, que vous soutiendrez le candidat qui demandera le départ de l’armée française. Cette convergence de vues vous a-t-il davantage rapproché de votre candidat ?

A.B. : Je reconnais l’avoir dit. Mais sachez que mon candidat, le Président Laurent Gbagbo, m’a déjà fait honneur en plusieurs occasions.

N.V. : Lesquelles ?

A.B. : Par exemple, il a initié le dialogue direct. Avec ses frères Soro et Compaoré. Il a permis à la Côte d’Ivoire de sortir progressivement de cette crise à travers l’accord de Ouagadougou.
(Après une pause) Oui, la position du Président Gbagbo par rapport à l’armée française ne fait que me conforter dans mon choix.





Commentaires

Plus indépendant que Blondy tu meurs. L'homme au fond est très cohérent.

Écrit par : Edgar | jeudi, 15 mai 2008

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