Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Doudou Diène, rapporteur des Nations-Unies contre le racisme... | Page d'accueil | Mamadou Koulibaly: "Gbagbo vient avec l'indépendance économique" »

jeudi, 06 septembre 2007

Après le témoignage de Berthé Seydou - Le frère de Guy André kieffer rejoint Raymond Tchimou



Le Courrier d'Abidjan — No: 1103 du Mercredi 5 Septembre 2007 —
http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=15818

(Voir aussi, sur Seydou : http://delugio.zeblog.com/2007/09/4
et article ci-dessous * )

par Pierre Aimé Koffi
:

«
“Le témoignage de Berthé Seydou n’est pas nouveau. En ce sens qu’il m’avait déjà contacté, il y a de cela 18 mois à peu près, après que j’ai lancé un appel à témoin dans la presse ivoirienne. Et à l’occasion, il m’avait dit l’essentiel de ce qu’il a affirmé récemment devant les caméras de France 3. J’ai communiqué en son temps ces éléments au juge et aux enquêteurs français», a déclaré hier, mardi 4 septembre, sur les ondes de la Radio France internationale (RFI), Bernard Kieffer, frère du journaliste canadien disparu en Côte d’Ivoire depuis avril 2004, avant d’ajouter : «effectivement, dans tout ce que Berthé Seydou m’avait dit en direct puis devant les enquêteurs français l’année dernière, il était question d’informations qui lui avaient été rapportées par les membres du commando. Qui ont enlevé puis probablement exécuté mon frère. Cette année, Berthé Seydou dit maintenant qu’il a constaté un certain nombre de choses en direct. Il dit : nous avons fait ceci, nous avons fait cela (…)».
L’on se souvient que Raymond Tchimou, procureur de la République avait convié la presse, le samedi 25 août dernier, au parquet pour démontrer que le témoignage de Berthé Seydou ne fait pas avancer l’enquête. Selon le magistrat, tout ce que le témoin «oculaire» a dit a été déjà exploité. «Dans le cas de cette procédure, tous les lieux et sites dont il a fait mention dans le reportage ont été, en son temps, perquisitionnés par les juges français et ivoiriens en charge de ce dossier», (in courrier 1095), a souligné Raymond Tchimou. Pour le procureur, «ce genre d’individu profite de la crainte des parents pour les escroquer et s’enrichir. C’est donc une aubaine pour Berthé Seydou d’empocher de l’argent car la famille du disparu a promis des récompenses à qui aiderait à trouver leur époux, père et frère». Comme on le voit, l’affaire «Guy André Kieffer» ouvre toujours une nouvelle lucarne en ce qui concerne la version des faits. »

*



* Affaire Kieffer – le «scoop» de France 3, son «témoin» et l’oxymore
(Delugio 05/09/2007)

Des nouvelles du fameux « témoin » du scoop de France 3, qui aurait vu Kieffer se faire assassiner sous ses yeux.

Dans le journal ivoirien Notre Voie, Didier Depry a enquêté sur Berté Seydou (c’est le nom du « témoin » présenté par la chaîne française).

Et voilà, nous apprend-il, que Seydou est militant du RDR, qu’il a dans sa famille des cadres du RDR : son frère est vice-président RDR d’un conseil général, il est proche du ministre RDR de l’Agriculture, ami de Ouattara, qui lançait… près de Paris sa campagne électorale pour la présidentielle… ivoirienne au moment du « scoop » de France 3, qui accompagnait la réception par Sarkozy, ami de Ouattara, de la famille de G.-A. Kieffer.

Seydou se trouve en outre être réfugié en France, arrivé au motif des fameux « escadrons de la mort » restés célèbres depuis leur promulgation par Le Monde, qui depuis a été condamné par la justice française à payer dommages et intérêt au couple Gabgbo pour diffamation concernant lesdits « escadrons de la mort ».

Seydou, nous dit Didier Depry, est réfugié en France depuis lors, mais sans moyens et sans papiers. C’est sur ces entrefaites qu’il est amené à témoigner, et à corriger son témoignage devant France 3 (voir aussi la dernière déclaration de Bernard Kieffer sur cette 'évolution' de Seydou) : il devient témoin visuel du « meurtre » en tant que « chauffeur » de Tony Oulaï qui aurait exécuté Kieffer pour le compte de « proches de Gbagbo » (Tony Oulaï en France lui aussi, vient de porter plainte pour diffamation). Voilà donc un militant du RDR, opposant déterminé à Gbagbo, participant à un commando qui conduit sa victime « dans les sous-sols de la présidence » !

Rappelons que le RDR, le parti de Ouattara, est une des deux branches issues de l’ancien parti unique au pouvoir pendant quarante ans, qui se sont alliées l’an dernier lors d’un pacte anti-Gbagbo scellé à Paris (le RHDP). Branche de l’ancien parti unique qui n’a jamais admis l’alternance, et qui, à l’appui des principaux médias français, attaque régulièrement le pouvoir (élu) de Gbagbo et du FPI.

Ouattara est en outre le Premier ministre de Houphouët, qui à la demande du FMI et Paris, a opéré la privation de l’économie ivoirienne, rachetée sous sa primature par des groupes français, dont les groupes de son ami Bouygues, ami de Sarkozy par ailleurs, et de Bolloré.

Privation comportant, et c’est ici que j’en viens à l’oxymore, la cession des télécommunications ivoiriennes à… France Télécom, groupe nationalisé français comme l’ont sait.

J’ai donc fait allusion au blog de Corinne Maier et à sa note : « Le capitalisme français, un oxymore ? » : « les deux mamelles du capitalisme français, c’est nationalisme + étatisme, écrit-elle. D’ailleurs, « capitalisme français », ne serait-ce pas un oxymore, cette formule qui consiste à associer des termes qui ne vont pas ensemble ? »


Ce qui n’a pas échappé aux Belges, remarque-t-elle. Je la cite à nouveau : « Gaz de France va se marier avec Suez. La fusion entraîne la privatisation de fait de GDF. Une privatisation qui fait grincer les dents des partisans du service public, et qui s’accompagne paradoxalement d’une nationalisation… de l’électricité belge. Car Electrabel, le principal producteur d’électricité belge, déjà sous pavillon français dans Suez, sera désormais filiale d’un groupe où l’État français détiendra un peu plus de 30% du capital. On s’en chagrine et s’en inquiète en Belgique, où le journal Le Soir titre : « Sarkozy nationalise l’électricité belge », rappelant que les activités belges du groupe engendrent l’essentiel des bénéfices de Suez. »

Oxymore à la française, donc, qui n’a pas échappé non plus en son temps à l’ancien ministre de l’Economie de Gbagbo, actuel président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou Koulibaly, qui notait, à propos des nationalisations Ouattara (cet ami personnel de Sarkozy et dont le « témoin » du « meurtre » de Kieffer est un militant de son parti) : «
privatiser à Abidjan, cela peut signifier céder au secteur public français. Prenons le cas des Télécommunications. Il y a eu une compétition rude entre Américains, Asiatiques et Français. La veille du dépouillement des offres, le processus du marché fût stoppé. C’est finalement un contrat de gré à gré qui fût passé avec France Télécom. Voilà donc comment nous avons privatisé Côte d’Ivoire Télécom ! » (http://saoti.over-blog.com/article-12109623.html).

Voilà un certains nombre d’éléments qui expliquent en bonne part pourquoi, comme le remarque la journaliste Mahalia Nteby dans Le Courrier d’Abidjan, (http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=15804), cette « réactualisation » de l’affaire Kieffer arrive à ce moment précis :
« au moment où des négociations cruciales pour les intérêts de la nation ivoirienne arrivent à échéance, le gouvernement français ressort de ses cartons l’affaire Kieffer, le «journaliste» franco-canadien disparu et oublié, dont la France se souvient sporadiquement, quand ça l’arrange – de préférence à la veille de renégociations d’envergure –, et le Canada pas du tout »



Les commentaires sont fermés.