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samedi, 30 septembre 2006

«Sorties hasardeuses et haine viscérale contre le Président ivoirien - Chirac, meilleur directeur de campagne de Gbagbo»



Le Temps
— 30 septembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=215503 :

par
Théodore Tomin :

«Le chef de l'Etat français en veut terriblement à Laurent Gbagbo et à son régime. Ses attaques gratuites et répétées contre le pouvoir d'Abidjan dénotent d'une volonté farouche d'en finir ''très rapidement'' avec son homologue ivoirien. Mais, ce que le locataire de l'Elysée semble ou feint d'ignorer et qui apparaît comme une vérité incontestable, c'est que ses sorties haineuses et injustifiées contribuent davantage à l'agrandissement du cercle des admirateurs du Président ivoirien. Pour ainsi dire, la France de Jacques Chirac fait à travers ses diatribes aussi violentes que provocatrices, une belle campagne pour le candidat Laurent Gbagbo. Cela est d'autant réel que le chef de l'Etat ivoirien, vilipendé, contesté et isolé en début de cette crise, a fini par se faire de gros alliés dans la sphère décisionnaire. En d'autres termes, Laurent Gbagbo gagne en sympathie et en estime de la part d'une bonne frange de la communauté internationale. Sans le vouloir, la France chiraquienne a mis en exergue la grande vision politique du n° un ivoirien. Le monde entier sait, aujourd'hui, la nature de la crise qui secoue la Côte d'Ivoire et le rôle joué par la France. Plus à travers les discours peu amènes des autorités de Paris, que les missions d'explication initiées par Abidjan-Jacques Chirac, en voulant noircir le Président Gbagbo a contribué à sa promotion, tant en Côte d'Ivoire, qu'à l'extérieur.»





jeudi, 28 septembre 2006

«Départ des troupes françaises: Affi N’Guessan entame l’offensive diplomatique»



Pascal Affi N’Guessan est vice-président de l’Internationale Socialiste. Quel écho a-t-il en France quand il demande instamment le départ des troupes françaises ?
Les Français ne sont-ils pas fondés à s’interroger sur l’étrange discrétion des médias français sur un fait d’une telle importance ?


Notre Voie jeudi 28 septembre 2006 - http://news.abidjan.net/article/?n=215026 :

par
Allan Aliali

«La déclaration de rupture d'avec la France du Front populaire ivoirien (FPI) ne sera pas une déclaration de principe. Depuis hier, en effet, son président, Pascal Affi N'Guessan, a entamé une vaste offensive diplomatique dans les chancelleries africaines. Il s'agit, pour lui, de solliciter le soutien des pays membres de l'Union africaine pour obtenir le départ des troupes françaises, l'obstacle, selon lui, à la paix en Côte d'Ivoire. Pour la première journée, le président Affi N'Guessan a visité les ambassades du Niger, du Nigeria, dans la matinée et dans l'après- midi celle de l'Angola. A l'ambassade du Nigeria, en l’absence de l'ambassadeur en congé, le président du FPI a été reçu par le chargé d'affaires M.A.F. Okoh. A son hôte du jour, le chef du FPI a fait l'historique du processus de paix. Il a déclaré que le processus bute sur la question du désarmement. Qui, pourtant, est le premier point à appliquer sur la feuille de la route. “Le processus de paix est bloqué, parce que le rebelles refusent de désarmer, malgré toutes les concessions faites par le président de la République et son peuple”, a déclaré le président du FPI. “Chaque fois que nous avançons, les rebelles évoquent d'autres problèmes : amnistie, réformes législatives, éligibilité à la présidence, grade des combats et, à chaque fois, la communauté internationale, à travers la France, a satisfait à leurs caprices”, a-t-il expliqué.
Pour lui, si la crise perdure, c'est parce que la France soutient à visage découvert la rébellion. M. Affi N'Guessan a donc soutenu que la paix passe par le retrait des troupes françaises qui ont fait preuve de forfaiture. “Ce sont elles qui empêchent le désarmement et la réunification du pays. La France a montré suffisamment qu'elle est là pour régler un problème personnel et non pour instaurer la paix”, a-t-il ajouté. Il a étayé ses propos en rappelant plusieurs événements : l'opération Dignité en novembre 2004, l'attaque de la résidence du chef de l'Etat, les communiqués du GTI rédigés par la France, de même que les sanctions prises contre tous ceux qui défendent les institutions. “On ne peut plus accepter l'arrogance de la France. La Côte d'Ivoire n'est pas une colonie de la France. Personne ne lui a donné mandat pour gérer la crise de la Côte d'Ivoire”, a-t-il fulminé. Il a, par ailleurs, proposé que les troupes françaises soient remplacées par des troupes africaines plus neutres. M. Affi N'Guessan a aussi demandé que l'Union africaine s'approprie la résolution de la crise. En mettant à la disposition de la Côte d'Ivoire sa diplomatie et des troupes militaires. “Il faut que l'Union africaine tire les leçons des quatre ans de crise et parte à l'essentiel. Que la communauté internationale soutienne la légalité en Côte d'Ivoire et la légalité, c'est le président Gbagbo. Les autres sont dans l'illégalité”, a souligné le président du FPI. En réponse, le chargé d'affaires de l'ambassade du Nigeria a déclaré que son pays mettra tout en œuvre “pour qu’une solution efficace soit trouvée à la crise”. Partout où il est passé, le président Affi N'Guessan a livré le même message. La croisade du président Pascal Affi N'Guessan se poursuit aujourd'hui. Il sera dans les ambassades du Bénin, de l'Afrique du Sud, de la Chine, Russie.
»




mercredi, 27 septembre 2006

Pourquoi Compaoré lâche «ses petits» de la rébellion ?



Le Courrier d’Abidjan
Parution N° 826 du Mercredi 27 Septembre 2006 — http://www.lecourrierdabidjan.info/page_article.php?id=15...

medium_courrier_27.09.JPG«Laser : Pourquoi Blaise fait volte-face»

par Saint-Claver Oula

«La visite de «travail et de concertation» de Mbeki en territoires ivoirien et burkinabé en début de semaine clôt définitivement le débat sur la poursuite ou non de sa médiation dans la crise ivoirienne. Ses rencontres avec le Premier ministre Charles Konan Banny et Blaise Compaoré à l’issue desquelles ceux-ci ont donné leur bénédiction au président Thabo Mbeki après que le bloc rebelle se soit rebellé contre lui achève de leur rabattre le caquet. Thabo Mbeki demeure médiateur dans la crise ivoirienne et est en train de rechercher, avec le président Laurent Gbagbo et ses pairs de l’Union africaine, un plan alternatif de sortie de crise. La résolution du conflit ivoirien n’étant plus au stade des négociations dans lesquelles la mauvaise foi, la haine ont disputé la place aux intérêts mesquins, des solutions concrètes s’imposent aux acteurs ivoiriens. C’est pour cette raison que le président Thabo Mbeki n’a plus voulu s’empêtrer dans des rencontres infructueuses avec les partis politiques ivoiriens qui ramènent toujours le débat à leur nombril.
Ce qui achève de donner espoir dans la poursuite du processus, c’est l’attitude conciliante du président du Burkina Faso. Face cachée de l’iceberg qui ronge la stabilité de la Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré commence peut-être à s’assagir – même s’il n’est pas exclu qu’il veuille endormir l’adversaire pour le poignarder dans le dos – dans le traitement du dossier ivoirien. D’aucuns soutiendraient que, eu égard au prochain départ de son parrain de l’Elysée, le beau Blaise serait à la recherche d’amitiés et de protection dans la sous-région et, au-delà en Afrique. Et l’Afrique du Sud dont la voix porte dans le concert d’autres grandes puissances dans le monde ferait un bon allié.
En venant accueillir Gbagbo et Mbeki à l’Aéroport international de Ouagadougou ce mardi 26 septembre avec des membres de son gouvernement et des présidents d’Institution, et en exprimant publiquement sa confiance pleine et entière au médiateur de la crise ivoirienne, le n°1 du Burkina Faso, président du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, veut, selon son entourage, prendre du recul par rapport à une rébellion ivoirienne à laquelle son image est fortement liée et qui écorne sa réputation (qui était, de toute façon, déjà sulfureuse). Pis, son pays souffrirait de la situation de crise en Côte d’Ivoire, et il pourrait beaucoup perdre en cas d’embrasement de la région ouest-africaine. Et dans ce cas, il n’en sortirait pas indemne.»

 



lundi, 25 septembre 2006

«Casses de la Bceao de Bouaké, Man et Korhogo - Mamadou Koulibaly : “L`argent a été blanchi à Dakar”»



L'intelligent d'Abidjan
- lundi 25 septembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=214434 :

«Pour la deuxième fois, le président de l'Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly a répondu favorablement à l'invitation des membres du parlement " Cour suprême " de Yopougon-Port-Bouët le samedi 23 septembre 2006. A cette occasion, a, une fois encore, fustigé le pillage des richesses de la Côte d'Ivoire par la France et la rébellion ivoirienne.

La répétition est une vertu pédagogique, dit-on. Le président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly était de nouveau dans la commune de Yopougon, précisément au quartier Port-Bouët 2, sur invitation du secrétaire général du parlement “La Cour suprême”, Moïse Kouamé qui, pour la circonstance, a eu le soutien des responsables de certains autres parlements notamment Boston de Wassakara, club fraternel de Banco 2 et Tiantigui d'Andokoi. Dans leurs différentes allocutions, ces responsables ont salué l'engagement du président de l'Assemblée nationale pour la paix et l'ont assuré de leur soutien sans faille. Invité spécialement par le Pr Mamadou Koulibaly, le président des jeunes burkinabé de Côte d'Ivoire, Dominique Gnissi, a pour sa part, confirmé le pillage du cacao, du café, du coton et du bois ivoirien au profit du Burkina Faso. " Le café, le cacao et le bois de Côte d'Ivoire sont vendus illégalement au Burkina Faso. Je suis allé dans mon pays, et j'ai vu cela. Le Nord de la Côte d'Ivoire est en train d'être pillé pour entretenir les rebelles. Nous nous sommes engagés dans la lutte auprès de la République, nous sommes appelés à vivre avec les Ivoiriens dans la solidarité et nous devons être reconnaissants vis-à-vis du peuple de Côte d'Ivoire", a indiqué Dominique Gnissi. Qui par ailleurs a traduit son soutien au Pr Mamadou Koulibaly dans son combat pour la libération de la Côte d'Ivoire du joug colonial. "Il ne s'agit pas d'une crise identitaire en Côte d'Ivoire. Nous devons démontrer à la France que la Côte d'Ivoire cherche son indépendance économique", a-t-il dit avant d'inviter ses compatriotes à ne pas se tromper de combat et à aider le président Gbagbo à libérer la Côte d'Ivoire. "La Côte d'Ivoire a des richesses que nous voulons partager, mais dans le respect des lois ivoiriennes", a conclu Dominique Gnissi dans un tonnerre d'applaudissements. Intervenant à son tour, le Pr Malick Ndiaye, chercheur à l'Université Cheick Antah Diop de Dakar au Sénégal, a tenu à saluer le Pr Mamadou Koulibaly qui a évité à la Côte d'Ivoire d'être un pays esclave en quittant la table ronde de Linas Marcoussis en janvier 2003. Poursuivant, le Pr Malick Ndiaye a fustigé la lâcheté de certains pays de la sous région. "Nous aurions dû avoir une présence plus sérieuse en analysant le problème de la Côte d'Ivoire qui n'est pas spécifique à ce pays. C'est l'économie ivoirienne qui est convoitée par les grandes puissances qui se servent des problèmes internes pour créer des troubles", a-t-il soutenu. La question de la paix étant majeure, le Pr Malick Ndiaye a invité les leaders politiques et les responsables des Forces nouvelles qu'il a rencontrés, à œuvrer pour le retour de la paix en Côte d'Ivoire. Prenant la parole devant les populations de Port-Bouët II qui ont massivement effectué le déplacement, le Pr Mamadou Koulibaly est une fois encore revenu sur le trafic du cacao ivoirien. ''50 à 60000 tonnes de cacao sont vendues par an au Burkina Faso. Adama Bictogo qui est conseiller de Banny prend une partie et une autre revient à son patron et ils disent qu'ils se battent pour le nord. C'est faux ! ils se battent pour leurs propres poches. Le résultat de la guerre c'est Bictogo qui est riche et le reste de la population est pauvre. Nos frères volent les richesses et Chirac et sa force Licorne les assurent de leur protection. Telle est la Côte d'Ivoire que Chirac veut. Le peuple dit non, l'époque de l'esclavage est terminée et si nous réussissons à lever le verrou, tous les autres pays lèveront la tête mais si nous avons peur, nous resterons dans la misère et la pauvreté'', a-t-il déclaré. Abordant les casses des agences de la Bceao de Bouaké, Man et Korhogo, le président de l'Assemblée nationale a soutenu que l'argent de ces casses ''a été blanchi à Dakar'' et que le président sénégalais, Abdoulaye Wade et son fils sont ''impliqués dans ce scandale''. Pour Mamadou Koulibaly, le déversement des déchets toxiques à Abidjan avait pour but d'amener les Ivoiriens à se soulever. ''C'était un plan tout tracé par la France. Le patron de Trafigura qui est à la Maca est un ami de Chirac, il faut donc être vigilant afin qu'il ne s'échappe pas, parce que d'une pierre on peut faire plusieurs coups'', a-t-il indiqué tout en souhaitant que les victimes de ces déchets soient indemnisées afin que justice soit rendue au peuple ivoirien. Par ailleurs, le Pr Mamadou Koulibaly s'est élevé contre la volonté du président français d'établir une liste électorale qui ferait son affaire pour les élections présidentielles en Côte d'Ivoire. ''Chirac est en fin de mandat et il veut absolument que Gbagbo parte avant lui. Il demande de nouvelles listes électorales sur une base qu'il a choisie lui-même. Le peuple ivoirien dit non'', a-t-il dit avant d'inviter les jeunes à expliquer au Rdr et au Pdci que ''les ennemis de la Côte d'Ivoire, c'est la France qui pille les richesses ivoiriennes. ''Nous voulons être libres, nous sommes fatigués d'être les plus pauvres et indignes”, a conclu le Pr Mamadou Koulibaly.
O.D
»



dimanche, 24 septembre 2006

Constat d’échec : depuis 4 ans, le pays reste divisé, le plan Marcoussis a échoué



Le président du FPI en tire la leçon : il est temps d’envisager une autre étape

«"Le FPI est profondément préoccupé par la division du pays qui perdure malgré toutes les concessions politiques faites par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo", a déclaré le président du parti Pascal Affi N'Guessan en préambule d'une conférence de presse à Abidjan.

"Le FPI demande en conséquence la dissolution du GTI et le départ du pays de toutes les forces militaires françaises de l'Opération Licorne et du 43e BIMa", a poursuivi M. N'Guessan. "Le FPI demande que le médiateur de l'Union africaine (le président sud-africain Thabo Mbeki) soit pleinement et exclusivement chargé du règlement de la crise et soit l'unique interlocuteur du Conseil de sécurité de l'Onu et de la communauté internationale", a ajouté l'ancien Premier ministre ivoirien.

L'Onu a officiellement confirmé mercredi que les élections en Côte d'Ivoire ne pourraient avoir lieu le 31 octobre, comme cela était initialement prévu. Aucune nouvelle date n'a été fixée à ce jour. Le président sud-africain est attendu lundi à Abidjan pour une visite de travail d'une journée.» (cit. AFP).




jeudi, 21 septembre 2006

Onu : la Françafrique vient de céder du terrain

 



Dépêche sur Abidjan.net :
«
07:29 - L’ONU, les acteurs et les médiateurs de la crise en Côte d’Ivoire ont confirmé le report des élections et laissé aux instances collectives africaines le soin de décider prochainement de l’avenir du processus de paix.»

Bref la Côte d’Ivoire républicaine a eu (provisoirement) raison des manigances pour l’abattre. La clarté de Gbagbo a donc payé : il obtient exactement ce qu’il a proposé : que les instances collectives décident prochainement de l’avenir du processus de paix.

Cela contre la menace des sanctions
brandie jusqu’au dernier moment par Douste-Blazy «à l'égard des "dirigeants ivoiriens"» (selon AP - 9/20/2006 5:47:17 PM — http://news.abidjan.net/h/213746.html) — Douste-Blazy apparemment chargé d’offrir en outre une humiliation en forme de reculade à Paris : « Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a estimé mercredi à New York qu’un départ des forces internationales de Côte d’Ivoire serait un coup "terrible"» aurait-il dit (selon Soir Info - 9/20/2006 8:57:59 PM http://news.abidjan.net/h/213848.html)… Cela quand quelques jours avant, l’Élysée faisait valoir son désir de retirer Licorne.

Entre temps Gbagbo avait répliqué à cette «menace» qu’il serait temps, en effet, de retirer les troupes «d’interposition» — sachant très bien qu’elles se s’interposent plus qu’entre deux parties d’un pays dont le nord est tenu par une rébellion qui ne représente qu'elle même — les défections se multipliant jusqu’en haut lieu. Dernier exemple, Mme Enise Kanaté (ex-RDR), députée-maire de Mankono : «Je suis partie au FPI parce que je suis fatiguée de mentir aux populations {…} j'ai compris que le président Gbagbo avait raison» (dépêche de l’AIP San Pedro, 18 sept 2006).

Et
Douste-Blazy de juger cependant «terrible» la possibilité du départ de Licorne (on ne peut s’empêcher de se souvenir qu’il déclarait il y a quelques semaines que l’Iran était un facteur stabilisant : voilà les menaces des urnes ivoiriennes plus «terribles» que les menaces nucléaires…)

Pour les urnes, Douste contresigne les déclarations de l’Élysée, histoire de faire porter la responsabilité du report des élections sur les patriotes, qui les réclament instamment : il faut en premier lieu, dit-il, changer les listes électorales pour «
des listes électorales nouvelles et claires». Il est vrai que la Françafrique a une certaine expérience en matière de listes électorales «nouvelles et claires». On l’a vu récemment au Togo : «De la distribution sélective des cartes d’électeur à la proclamation de faux résultats en passant par le gonflement évident du fichier électoral, le processus a été vicié et entaché de beaucoup de fraudes» (Rodrigue KPOGLI — http://blogs.nouvelobs.com/brigitte/ — 20.09.06). Cela avec pour résultat : «après chaque fraude électorale, on nous sort{…} cette idée de gouvernement d’union nationale, …une fabrication de la françafrique qui vise à légitimer une autorité illégitime voire inexistante…» (ibid.).

Quoiqu’il en soit, l’Onu n’a pas marché, quand bien même les rebelles, ayant la voie libre en l’absence de représentants ivoiriens issus des urnes, tentaient encore de prétexter leur refus de désarmer par la question de l’ «ivoirité» (selon Nord-Sud), prétexte qui ne marche plus auprès de quiconque : les rares médias français qui font écho à ce revers françafricain en termes d’«échec de l’Onu à sortir le processus de paix ivoirien de l'impasse» (Le Monde) ne prennent même plus la peine de mentionner cette thématique qui fit antan leurs choux gras.

Reste que ce recul face au peuple ivoirien risque de n’être que provisoire…





mercredi, 20 septembre 2006

Sortie de crise en Côte d'Ivoire: Des élus américains soutiennent Gbagbo et la Côte d’Ivoire républicaine



Le ''Congressionnal Causus for Côte d'Ivoire'', constitué d'élus américains, vient d'adresser à Kofi Annan une lettre par laquelle ils demandent le désarmement en vue d'organiser des élections pour la fin de la crise dans ce pays. Pour ces élus américains, la Côte d'Ivoire ne peut jamais retrouver la vraie paix dans «des arrangements ne tenant pas compte de la souveraineté du peuple de Côte d'Ivoire».

Le texte de la lettre :


Son Excellence Monsieur
Kofi A. Annan
Secrétaire général des Nations Unies
ONU, New York

Excellence,

C'est avec beaucoup d'amertume qu'en notre qualité de leaders du Groupe de pression bipartite du Congrès américain pour la Côte d'Ivoire, nous vous écrivons pour évoquer la situation qui prévaut en ce moment dans ce pays. Nous convenons avec vous que la résolution de la crise actuelle au Moyen-Orient, pour plusieurs raisons, fait l'objet d'une plus grande attention de la part de la diplomatie internationale. Mais notre préoccupation est que si l'apparente crise politique en Côte d'Ivoire est délaissée - ou si la communauté internationale succombe à la tentation de chercher une solution temporaire à cause d'engagements pris ailleurs - un pays autrefois jugé comme étant l'ancre de la stabilité démocratique et de la prospérité économique en Afrique de l'Ouest pourrait connaître une crise plus profonde.
Nous croyons que l'ONU et la communauté internationale dont elle exprime la volonté collective ont une obligation solennelle de voir les élections démocratiques organisées en Côte d'Ivoire. C'est absolument impératif que l'avenir du pays en crise soit résolu par des élections libres et démocratiques plutôt que des arrangements ne tenant pas compte de la souveraineté du peuple de Côte d'Ivoire, mais basés sur un équilibre des forces militaires. Ce principe doit être le point de repère des interventions internationales en Côte d'Ivoire, parce que tout manquement à ce principe ne pourra qu'entraîner la violence et la terreur, et de cette façon motiver à la création de groupes armés en Côte d'Ivoire et ailleurs leur permettant de continuer la poursuite de leurs objectifs politiques par la force des armes.
Ce n'est pas un principe abstrait dans le cas de la Côte d'Ivoire. L'obstacle fondamental à l'organisation d'une élection démocratique aux dates prévues est le refus des groupes armés non soumis au contrôle gouvernemental de se conformer à leurs engagements de désarmement - un refus qu'ils ont répété constamment à travers le processus de paix, montrant ainsi clairement que cela fait partie de leur propre stratégie pour l'accession au pouvoir. La logique qui sous-tend leur refus de désarmer, tout en occultant leurs obligations quant aux accords qu'ils ont signés, est simple. C'est leurs armes, plus qu'aucun soutien politique établi, qui leur ont fait gagner une place à la table qui va façonner l'avenir de la Côte d'Ivoire. Et, ils croient que s'ils peuvent venir à bout de la patience de la communauté internationale, ils peuvent atteindre leurs objectifs initiaux sans se soumettre à la volonté du peuple. Nous encourageons fortement le désarmement de tous les rebelles et des milices afin que les élections puissent se faire.
Nous sommes donc particulièrement préoccupés par des discours à vous attribués dans les média stipulant que le destin du gouvernement du président Laurent Gbagbo sera décidé par une réunion du Groupe de travail international sur la Côte d'Ivoire devant être convoquée à New York le 20 septembre 2006. Pour notre part, nous pensons que le GTI n'a aucun pouvoir de décider du destin d'un gouvernement légal et constitutionnel. Nous craignons que la suggestion selon laquelle le destin du gouvernement dépendrait de la question de l'organisation ou non aux dates prévues des élections du mois d'octobre sera une motivation chez les rebelles de maintenir leur refus de désarmer, précisément pour empêcher qu'une élection ne se tienne.
En tant qu'Américains, amis de la Côte d'Ivoire, nous soutenons la politique de notre gouvernement pour la démocratie et le pouvoir de la loi sur toute autre considération dans le monde. Nous ne ménagerons donc aucun effort, en notre qualité de membres du Congrès américain, pour assurer qu'une solution démocratique soit trouvée à cette crise et que les élections soient organisées. Nous avons confiance en ce que vous, en tant que garant de la préoccupation de la communauté internationale pour aider les Ivoiriens à échapper au cauchemar des quatre années passées, partagez nos inquiétudes, et nous attendons avec impatience votre entière coopération sur cette question.
Considérations distinguées.

Congressman John
Boozman,
Vice-président Caucus
Congressman
G. K. Butterfield,
Vice-président Caucus

(Traduit de l'anglais par : Jean-Claude Dogo)


Groupe parlementaire américain (CAUCUS) pour la Côte d'Ivoire Co-presidé par :
John Roozmen
GK.
Butterfield
Membres :
Philip English
Gregory Meeka
Cynthia MCKlnney
Donald Payne
John Conveys
Juanita Millender MC Donald
Pet.
Seacions


Mercredi 20 Septembre 2006, dans
Notre Voie : http://news.abidjan.net/presse/notrevoie.htm
Le Matin d’Abidjan : http://www.attieke.com/lematindabidjan.com/visual_article...
Le Temps : http://news.abidjan.net/article/?n=213542 ;  http://news.abidjan.net/article/?n=213541




mardi, 19 septembre 2006

Échec et désarroi de la «communauté internationale» élyséenne

 

«Le général Bentégeat révèle -"L’onde de choc souhaitée par la France n’a pas eu lieu"

Le Temps - mardi 19 septembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=213347 :

« Le déversement des déchets toxiques à travers le District d'Abidjan est- elle seulement la résultante d'une course effrénée des commanditaires vers le gain facile ? En tout cas, c'est ce que tente de nous faire croire le Premier ministre, Charles Konan Banny, à travers ces différentes adresses à la Nation. Mais après la sortie des autorités françaises dans ce que les Ivoiriens appellent le " déchetgate ", cette piste semble de plus en plus improbable. Et, la thèse d'un complot ourdi pour faire contrebalancer les Institutions de la république par un soulèvement populaire, comme le soutiennent certains analystes politiques, est plus que jamais à l'ordre du jour. Dans cette optique, les propos du chef d'Etat-major de l'armée française, le général Bentégeat sur les ondes de TV5, le dimanche dernier, finissent de convaincre les plus sceptiques. " Cette situation devait créer une onde de choc de la part des populations civiles et de la classe politique afin de demander des comptes au régime en place. Mais cela n'a pas été le cas (…). Cette inaction donne l'impression que le peuple ivoirien est devenu fataliste. " Dixit le CEMA français. Fort de cela, les ivoiriens doivent continuer à demeurer vigilants face à l'évolution de cette crise. Pour l'heure, les enquêtes en cours, telles que initiées par le premier ministre, doivent aller jusqu'à leur terme afin que tous ceux qui ont trempé dans cette affaire, à quelque niveau que ce soit, pour le compte des déstabilisateurs de la Côte d'Ivoire subissent toute la rigueur des lois ivoiriennes et internationales.

Jean David C.»


On n’a pourtant rien négligé, pas même la diffammation :

Reporters sans frontières - 9/18/2006 5:40:43 PM — http://news.abidjan.net/h/213303.html :

«Trois journalistes du Jour Plus condamnés à une lourde amende, leur avocat fait appel» {suspensif}

Il n’était pas besoin d’être grand clerc pour savoir que cette façon d’accuser Mme Gabgbo et donc de viser le Président dans l’affaire des déchets toxiques relevait de la stratégie du jet d'encre. N’empêche que cela a servi Libération dans la guerre psychologique contre les patriotes ivoiriens.



Sanctions :

AFP - 9/18/2006 6:16:49 PM — http://news.abidjan.net/h/213306.html : «Côte d’Ivoire: report des sanctions contre deux proches de Laurent Gbagbo»

«Le Conseil de sécurité a différé l'adoption de sanctions contre deux nouvelles personnalités ivoiriennes proches du président Laurent Gbagbo, dans l'attente d'une réunion de haut niveau mercredi à l'ONU sur la Côte d'Ivoire, a-t-on appris lundi de source diplomatique.
Les sanctions visant l'ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan, chef du parti présidentiel, le Front populaire ivoirien (FPI), et le président du Parlement, Mamadou Koulibaly, qui devaient devenir effectives lundi matin, "ne sont pas entrées en vigueur", a déclaré à l'AFP cette source, qui a souhaité garder l'anonymat. {…}»


Le premier média à avoir lancé la suggestion élyséenne est Le Monde, dès le 06.09:

«L'ONU s'apprête à sanctionner des proches du président Gbagbo»
LE MONDE | 06.09.06 | 14h44  •  Mis à jour le 06.09.06 | 14h44
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3212,36-810017@51-627396,0.html

«Ce n'est plus qu'une question de jours, assure-t-on dans les milieux diplomatiques. Dès la semaine prochaine, si ce n'est avant, les Nations unies devraient sanctionner trois personnalités, toutes proches de la présidence ivoirienne, pour leur rôle dans les violences qui ont secoué le pays en juillet. "Il s'agit de gros poissons, des amis du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo", assure une source diplomatique française sans vouloir citer les noms.
Selon d'autres sources, le comité des sanctions de l'ONU viserait notamment l'ancien premier ministre Pascal Affi N'Guessan, l'actuel chef du parti présidentiel, le Front populaire ivoirien (FPI), et le président du Parlement, Mamadou Koulibaly. {…}»

Fraternité Matin : http://news.abidjan.net/article/?n=211364 — ne s’y était pas trompé, qui titrait l’article du Monde (repris intégralement) :

«Paris veut neutraliser Gbagbo - Gestion de la transition»

Et la presse française d’aller de report en report de ces sanctions certaines — RFI est même passée du conditionnel du Monde à un indicatif !
D’ «avant la fin de la semaine» du 6 au 9, on est passé au «début de la semaine» suivante, puis «avant jeudi», puis «jeudi dans la journée», puis «avant la fin de la semaine» du 11 au 16, puis «au début de cette semaine». Finalement c’était bien de l’intox !

 

 

Et, enfoncement final, Gbagbo ne va pas à New York — ce qui dérange la «communauté internationale» élyséenne au point que le journal de Ouattara Le Patriote se fend, hier, d’une Une toute barrée de la seule annonce du contraire, en ces termes : «Gbagbo ira bel et bien à New York» ! — que la Présidence ivoirienne dément tranquillement aujourd’hui :

Soir Info - mardi 19 septembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=213443 :

«Réunion sur la Côte d’Ivoire - Gbagbo persiste : “ Je n’irai pas à l’ONU ”

"Le Président de la République a dit devant l’armée et la nation le jeudi 14 septembre 2006 qu’il ne prendrait pas part au mini-sommet sur la Côte d’Ivoire prévu à New York le mercredi 20 septembre 2006. Contrairement à des rumeurs que s’échinent à colporter certains médias, le Président Laurent Gbagbo confirme qu’il ne se rendra pas à New York, protestant ainsi contre l’attitude désinvolte du Groupe de Travail International." Le porte-parole de la Présidence de la République.»

 

 

lundi, 18 septembre 2006

Les déchets toxiques comme arme de guerre économique. On a bien lu des histoires de pollution de la chaîne alimentaire dans la presse française…



«Prétendue contamination des produits ivoiriens / Vers le grand retour des produits périmés importés»


Le Temps — lundi 18 septembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=213147 :

par Bamba Mafoumgbé :

«Dans la mouvance de la crise des déchets toxiques, la Côte d'Ivoire risque de devenir le dépotoir des produits périmés.

Il ne se passe de jour sans que des chaînes de télévision et de radio via Internet, ne donnent des informations alarmantes, sur le scandale de "l'affaire déchets toxiques". En effet, dès que cette crise a éclaté au grand jour, avec la démission du gouvernement du Premier ministre Banny, des informations envoyées à des internautes vivant aux Etats-Unis d'Amérique (USA) faisaient état de l'impossibilité de consommer le poisson ivoirien et le thon ivoirien dont le Port automne d'Abidjan (PAA ) est le premier exportateur en Afrique. Une autre rumeur allait même plus loin, pour dire que les produits des industriels ivoiriens de la volaille étaient aussi contaminés. Depuis, cette campagne a pris de l'ampleur. Avec un message émanant du Bureau pour la Coordination des Affaires humanitaires, (OCHACI) repris parfois en boucle sur des chaînes de télévisions françaises accessibles sur le bouquet. Y compris des journaux de ce même pays. Ce message dit ceci : " 11 sites de déversements des déchets toxiques sont identifiés à ce jour mais d'autres risquent d'être découverts. Des sources sûres indiquent qu'un nombre important de déchets ont été déversés en mer et dans la lagune ainsi qu'à proximité des zones maraîchères, ce qui redouble les inquiétudes quant à de possibles effets polluants sur la chaîne alimentaire ". Une information maladroitement exploitée par des intérêts qui en veulent à la Côte d'Ivoire. A la vérité, il s'agit à travers cette campagne insidieuse, de remettre en cause, la qualité des produits d'origine Côte d'Ivoire, dont les conserves de thon produites par des industriels du thon dont certains ont repris récemment leurs activités. Ce, après un long moment de fermeture. C'est le cas de la Société Conserve de Côte d'Ivoire, (SCODI) qui a été repris par le Groupe OMKA, (Omais et Mohamad (Khachab). Chez Castelli Côte d'Ivoire, spécialisée dans la fabrication de conserve de thon à destination du marché de l'Union européenne (UE). Tout comme à Bertrand Rochet Export (BPE) qui conditionne et traite les fruits de mer, avant de les acheminer vers les grandes surfaces, l'heure est à la sérénité. Surtout qu'aucun cas de mort suspect de poisson n'a été découvert sur la mer ou sur la lagune comme c'était le cas lors de la marée noire provoquée par la Canadian Natural Resource (CNR). Mieux , du côté des aviculteurs tel que, Coco-Service, dont les environs ont reçu la visite des marchands de déchets toxiques, le service de communication de cette société est formel: "jusqu'à preuve du contraire, nos œufs et la production de pondeuses reformées sont toujours de très bonne qualité. Et aucun cas de mort suspect de pondeuse n'a été enregistré ".
A la vérité, cette campagne a un double objectif. Primo, saper la qualité des produits ivoiriens comme les œufs, les conserves de thon et les produits de l'industrie avicole. Deux secteurs qui offrent à la Côte d'Ivoire, non seulement des entrées fortes de devises mais aussi, des emplois. Rappelons que le port de pêche à lui seul traite annuellement plus de 400.000 tonnes de poissons dont environ 200 mille tonnes, y compris les poissons frais, emprunte les circuits de la distribution. En plus, les autres secteurs d'activités, en particulier ceux de l'informel, contribuent largement au développement du poisson en Côte d'Ivoire. Ces secteurs sont entre autres, la réparation de filets, les laveurs de cales et les trieurs de poissons. Le tout avec une offre de plus de 2500 emplois permanents en majorité des femmes et plus de 1000 travailleurs occasionnels en période de grande production. Du côté des armateurs de la pêche fraîche, ils emploient plus de 2000 salariés dont des marins et font vivre plus de 1500 personnes. En outre, il convient de préciser que la filière poisson, c'est en terme économique, un chiffre d'affaires annuel de 230 milliards de F CFA. Dont 9 milliards de F CFA pour les 14 armements à la pêche locale qui traitent par an, plus de 30 mille tonnes sur un total de 400 mille tonnes. Si le gouvernement n'y prend garde, ce petit poumon essentiel de l'économie ivoirienne , risque de prendre du plomb dans l’aile. Il en ira de même certainement du cacao ivoirien et des produits dérivés tels que le chocolat. En les présentant comme impropres à la consommation. Secundo, face à cette nouvelle donne, en attendant de juguler la crise et traiter les sites, la communauté internationale, les ONG opérant dans l'humanitaire et la défense du Droit des consommateurs vont se saisir de tous les cas de morts d'animaux et pertes en vies humaines pour confirmer la thèse "d'improprété", pour réclamer le retrait des produits "made in Côte d'Ivoire" des grandes surfaces. Ce, aussi bien en interne qu'à l'étranger. Entre-temps, les consommateurs ivoiriens, très friands des effets de mode, seront contraints à se mettre aux produits importés. Non seulement d'origine douteuse mais parfois avariés et refoulés des marchés occidentaux. Citons entre autres, les produits laitiers, les abats de volaille et même des produits pharmaceutiques. Qui profiteront ainsi de la situation, pour non seulement envahir le marché mais aussi concurrencer les entreprises locales dont certaines ont momentanément fermé du fait de la nuisance causée par les fameux déchets toxiques. Sans attendre, les résultats d'une quelconque enquête et des analyses, "tous les conteneurs de fruits et légumes en provenance de la Côte d'ivoire et à destination du marché UE sont soumises à une analyse stricte dont le coût est de 459 mille FCFA, soit 700 Euros par conteneur ", nous a indiqué un transitaire opérant dans le secteur ananas et bananes.
Déjà, en plus des manifestations d'humeur qui perturbent beaucoup, les jours ouvrables, il convient d'ajouter que depuis quelques jours, une dizaine d'entreprises et établissement financiers situées dans la zone industrielle de Vridi, où se trouve un site de déchargement des fameux déchets ont délocalisé temporairement leurs activités. Si elles n'ont pas carrément fermé. Toutes choses qui, selon un chef d'entreprise rencontré sur place, risquent de grossir le lot des travailleurs mis en congé technique et partant, la vague des manifestants qui obstruent par moments des artères de la commune de Cocody dont l'un des villages, Akouédo et ses environs sont sinistrés du fait de la présence de plusieurs infectés. Toutes les conditions de l'agitation sociopolitique à grande échelle, étant réunies, il ne restera qu'aux pyromanes tapis dans l'ombre, de passer à l'acte. Ainsi, après les déchets toxiques, la Côte d'ivoire va être une destination des produits de grande consommation périmés. A l’image du Nigeria qui est spécialisé dans l'importation des déchets d'ordinateurs pendant que le Togo ou le Bénin se distinguent dans l'importation des véhicules d'occasion et les équipements électriques hors d'usage.
Les entreprises membres de la Confédération Génération des Entreprises de Côte d'Ivoire, (CGECI), la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire (CCICI) et les structures paraétatiques comme Codinorm, le LANEMA et la Direction de la Promotion de la Qualité (DPQN) sont interpellées.»



Et par ailleurs :


«En partance pour la France - Deux patrons de Trafigura arrêtés» {puis disparus ?…}

L'intelligent d'Abidjan — lundi 18 septembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=213191 :

par Ismaël Dembélé :

«Venus en Côte d'Ivoire pour disent-t-ils apporter leur assistance aux autorités ivoiriennes, les principaux responsables de la société Trafigura qui tentaient de partir en catimini vers Paris Samedi soir, ont été interpellés.
Le vol Air France du samedi 16 septembre en partance pour Paris a décollé sans deux de ses passagers, en l'occurrence Claude Gauguin et Jean Pierre Valentini. Responsables de la société Trafigura qui a affrété le navire Probo Koala, les concernés sont considérés comme des témoins clé dans l'enquête en cours. A ce titre le procureur a autorisé le report de leur départ afin qu'ils soient entendus sur procès verbal.
Les responsables de la sécurité à l'aéroport ont voulu éviter la même légèreté qui a conduit le directeur des opérations maritimes du Port actuellement à la Maca, à autoriser le départ du Probo Koala. Alors que le Ciapol avait demandé l'arraisonnement du navire pollueur, le colonel Bombo avait mis en avant des questions de procédure. En dépit donc des pressions et des intimidations, les responsables de Trafigura n'ont pas pu partir et les responsables de la sécurité de l'aéroport ont exigé un ordre écrit avant tout embarquement éventuel de Claude Chaudin et de Jean Pierre Valentini.
De nombreux observateurs se demandent si Mme Safiatou Bah N'Daw a entendu ces témoins clé, qui durant leur séjour à Abidjan ont été aperçus à plusieurs reprises du côté de la Primature. Ils s'étonnent aussi de ce que le procureur de la République prompt à conduire en prison Tibet Bi et des journalistes,n'ait pas été très vigilant sur la question afin de faire entendre sur PV,les patrons de Trafigura venus de façon volontaire contribuer à la manifestation de la vérité.
Samedi nuit, des personnalités et des ministres seraient intervenus en vain pour obtenir l'embarquement des patrons de Trafigura dans l'avion Air France. Comme si la légèreté coupable et la négligence ayant conduit au déversement des déchets ne suffisaient pas. Comme si le chef de l'état et le premier ministre prêchent dans le désert lorsqu'ils parlent de sanctions.
Mieux, c'est Eugène Kouadio en personne, chef de cabinet du Premier ministre, qui s'est rendu à l'aéroport pour chercher les responsables de Trafigura et exiger la restitution de leurs passeports. Ce qui leur a permis de se fondre dans la nature alors qu'ils étaient attendus à la PJ.
»




vendredi, 15 septembre 2006

Contre l’appel du pied des médias français à la révolte contre la République, le peuple ivoirien ne se trompe toujours pas de cible



Le ministre ivoirien des Transports, Anaky Kobena — de la mouvance politico-rebelle —, accessoirement fondateur de la Compagnie Tommy ayant «traité» les déchets toxiques du Probo Koala, a subi aujourd'hui une prise à partie vigoureuse de la part du peuple ivoirien (cf. ci-dessous l’article de
Fraternité Matin).

Effet imprévu de l’appel du pied des médias français en Afrique au soulèvement contre le pouvoir ivoirien suite à la pollution ! C’est que dans les cercles français des médias et autres «spécialistes» de la Côte d’Ivoire, «pouvoir ivoirien» égale Gbagbo.

Et voilà, oh stupeur ! que le peuple ivoirien est mieux renseigné que nos «spécialistes». Pas plus tard qu’hier, Libération (relayant RFI et le journal d’opposition Le Jour - qui aujourd'hui convoque Le Monde ! -, un article du dossier de Libération étant repris aujourd’hui par les journaux d’opposition Autres et Le Patriote de Ouattara – si ce n’est pas une histoire de serpent qui se mord la queue !), Libération livrait à la vindicte populaire, en les nommant, les lampistes «proches de Gbagbo» qui viennent d’être «suspendus» sans autre forme de procès par le 1er ministre — qui doit tout de même donner des gages à la «communauté internationale» élyséenne qui l’a placé à son poste.

Libération les a livrés dans une citation… du ministre des Transports précisément, dont à aucun moment le journal «progressiste» ne rappelle, ni le nom, ni, encore moins, le fait qu’il est le créateur de la société Tommy incriminée dans l’épanchement des déchets toxiques à Abidjan, ni a fortiori le fait qu’il appartient à l’opposition politico-rebelle. En revanche Libération décrète que les coupables sont ceux qui ne lui ont pas refusé l’autorisation de créer sa société — et Libération de nommer l’élue (ça, Libération ne le dit pas !) FPI Mme Gbagbo, et les responsables du port et des douanes, qu’Anaky, intégralement cité par Libération, ne manque pas de charger nommément, Libération précisant qu’ils sont «proches de Gbagbo».

Les voilà donc aujourd’hui «suspendus» sans autre forme de procès, tandis qu’Anaky n’est nullement inquiété par la justice. Il est vrai que le ministre de la Justice, comme celui des Transports (et comme Libération si l’on en croit ses articles), appartient à la mouvance politico-rebelle françafricaine…

Et voilà que le peuple ivoirien, lui, victime de la pollution, s’y trompe moins que prévu ! Contre l’attente apparente de la Françafrique et de ses médias, les victimes de la pollution s’en prennent, outre à ceux que médias français et de l’opposition ivoirienne désignent à sa vindicte, à celui qui est resté à l’abri — même pas nommé par les médias pro-français…

Reste qu’on n’entend pas parler, dans les médias français, de l’appartenance politique du ministre pris à partie — quand on répète à l’envi que le DG du port est FPI et «proche de Gbagbo» : nos faiseurs d’opinion savent très bien que ce silence induit le public français à imaginer qu’Anaky aussi est du FPI. Ainsi Le Monde de ce jour, qui en outre — ne manquant au passage une nette prise de parti pour Banny qui se voit opposé à Gabgbo — se pose en fin d’article en interprète {original en regard du texte} de la Constitution ivoirienne en décrétant que le mandat de Gbagbo est terminé !

Sachant les moyens de retentissement de la presse française, qui alimente largement la presse ivoirienne d’opposition (cf. ci-dessus), la situation n’en reste pas moins fragile, les appels du pied persistant (voir pour aujourd’hui, 15.09, les dépêches l’Afp en boucle), en vue de l’échéance d’octobre, à appuyer vigoureusement quelques manifestations de colère aussi compréhensibles que désordonnées…



«LE MINISTRE ANAKY BLESSÉ, LES ODEURS SE REPANDENT DANS LA VILLE»

Fraternité Matin 15 septembre 2006 — http://www.fratmat.net/content/detail.php?cid=RC5zzy24029 :

«Affaires des déchets toxiques : »

par Barthélemy Kouamé :

«Le scandale des déchets toxiques connaît depuis ce vendredi matin un rebondissement. Plusieurs habitants de la ville d’Abidjan se plaignent de la propagation des odeurs desdits déchets. Le ministre des transports, Innocent Anaky Kobena, a fait les frais de la colère des populations de la Riviera, dans la commune de Cocody.

« La ville est gâtée. On ne peut plus respirer », entendaient-on ce matin au « carrefour de la vie », un célèbre endroit de la commune de Cocody. Plusieurs personnes, le nez dans le creux de la main, tentaient vainement d’avoir un véhicule de transport en commun. Au même moment, un véhicule de police faisait retentir sa sirène. La situation semblait confuse à cet endroit, autour de 10h (GMT).

Les populations manifestent dans plusieurs endroits de la ville contre la réapparition et la propagation des odeurs dues au déversement des déchets toxiques. C’est dans l’une de ces manifestations que le ministre des transports, dans le gouvernement démissionnaire, est tombé aux environs de 08h. Innocent Anaky Kobena, selon ses proches venait de quitter sa résidence au « Génie 2000 », dans la commune de Cocody pour se rendre à la levée du corps de son jeune frère décédé il y a trois semaines. « Le ministre et son épouse ont été molestés, blessés. Leur véhicule a été incendié », a déclaré Joël N’Guessan, Vice-Président du MFA, le parti du ministre Anaky, interrogé par téléphone à 10h30.

Selon M. N’Guessan, le ministre Anaky est maintenant hors de danger. « Sa garde l’a conduit au camp militaire d’Akouédo d’où le général Mangou (Philipe, chef d’Etat major des FANCI) est allé le chercher par hélicoptère à 10h », a ajouté le vice-président du MFA.

Ce vendredi, de nombreux habitants d’Abidjan affirment être touchés par les déchets toxiques. « Un camion citerne est venu à 3h du matin déverser les déchets dans une fosse à Angré extension », a témoigné Honoré Kouamé, riverain. « On sent fortement l’odeur des produits au petit marché d’Angré », a affirmé une jeune dame sous couvert d’anonymat. « Des déchets ont été déversés à la Riviera hier nuit, et maintenant nous ne pouvons plus resté à la maison », a indiqué Narcisse Aka., un habitant de la Riviera Palmerais, dans la commune de Cocody.

Notons que dans une adresse à la nation, livrée hier soir, le premier ministre Charles Konan Banny a suspendu plusieurs personnalités. Il s’agit du ministre des transports, du directeur général des douanes, du directeur général du Port autonome d’Abidjan et du gouverneur du district d’Abidjan. »