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« Quel degré de toxicité ? | Page d'accueil | Les déchets toxiques comme arme de guerre économique. On a bien lu des histoires de pollution de la chaîne alimentaire dans la presse française… »

vendredi, 15 septembre 2006

Contre l’appel du pied des médias français à la révolte contre la République, le peuple ivoirien ne se trompe toujours pas de cible



Le ministre ivoirien des Transports, Anaky Kobena — de la mouvance politico-rebelle —, accessoirement fondateur de la Compagnie Tommy ayant «traité» les déchets toxiques du Probo Koala, a subi aujourd'hui une prise à partie vigoureuse de la part du peuple ivoirien (cf. ci-dessous l’article de
Fraternité Matin).

Effet imprévu de l’appel du pied des médias français en Afrique au soulèvement contre le pouvoir ivoirien suite à la pollution ! C’est que dans les cercles français des médias et autres «spécialistes» de la Côte d’Ivoire, «pouvoir ivoirien» égale Gbagbo.

Et voilà, oh stupeur ! que le peuple ivoirien est mieux renseigné que nos «spécialistes». Pas plus tard qu’hier, Libération (relayant RFI et le journal d’opposition Le Jour - qui aujourd'hui convoque Le Monde ! -, un article du dossier de Libération étant repris aujourd’hui par les journaux d’opposition Autres et Le Patriote de Ouattara – si ce n’est pas une histoire de serpent qui se mord la queue !), Libération livrait à la vindicte populaire, en les nommant, les lampistes «proches de Gbagbo» qui viennent d’être «suspendus» sans autre forme de procès par le 1er ministre — qui doit tout de même donner des gages à la «communauté internationale» élyséenne qui l’a placé à son poste.

Libération les a livrés dans une citation… du ministre des Transports précisément, dont à aucun moment le journal «progressiste» ne rappelle, ni le nom, ni, encore moins, le fait qu’il est le créateur de la société Tommy incriminée dans l’épanchement des déchets toxiques à Abidjan, ni a fortiori le fait qu’il appartient à l’opposition politico-rebelle. En revanche Libération décrète que les coupables sont ceux qui ne lui ont pas refusé l’autorisation de créer sa société — et Libération de nommer l’élue (ça, Libération ne le dit pas !) FPI Mme Gbagbo, et les responsables du port et des douanes, qu’Anaky, intégralement cité par Libération, ne manque pas de charger nommément, Libération précisant qu’ils sont «proches de Gbagbo».

Les voilà donc aujourd’hui «suspendus» sans autre forme de procès, tandis qu’Anaky n’est nullement inquiété par la justice. Il est vrai que le ministre de la Justice, comme celui des Transports (et comme Libération si l’on en croit ses articles), appartient à la mouvance politico-rebelle françafricaine…

Et voilà que le peuple ivoirien, lui, victime de la pollution, s’y trompe moins que prévu ! Contre l’attente apparente de la Françafrique et de ses médias, les victimes de la pollution s’en prennent, outre à ceux que médias français et de l’opposition ivoirienne désignent à sa vindicte, à celui qui est resté à l’abri — même pas nommé par les médias pro-français…

Reste qu’on n’entend pas parler, dans les médias français, de l’appartenance politique du ministre pris à partie — quand on répète à l’envi que le DG du port est FPI et «proche de Gbagbo» : nos faiseurs d’opinion savent très bien que ce silence induit le public français à imaginer qu’Anaky aussi est du FPI. Ainsi Le Monde de ce jour, qui en outre — ne manquant au passage une nette prise de parti pour Banny qui se voit opposé à Gabgbo — se pose en fin d’article en interprète {original en regard du texte} de la Constitution ivoirienne en décrétant que le mandat de Gbagbo est terminé !

Sachant les moyens de retentissement de la presse française, qui alimente largement la presse ivoirienne d’opposition (cf. ci-dessus), la situation n’en reste pas moins fragile, les appels du pied persistant (voir pour aujourd’hui, 15.09, les dépêches l’Afp en boucle), en vue de l’échéance d’octobre, à appuyer vigoureusement quelques manifestations de colère aussi compréhensibles que désordonnées…



«LE MINISTRE ANAKY BLESSÉ, LES ODEURS SE REPANDENT DANS LA VILLE»

Fraternité Matin 15 septembre 2006 — http://www.fratmat.net/content/detail.php?cid=RC5zzy24029 :

«Affaires des déchets toxiques : »

par Barthélemy Kouamé :

«Le scandale des déchets toxiques connaît depuis ce vendredi matin un rebondissement. Plusieurs habitants de la ville d’Abidjan se plaignent de la propagation des odeurs desdits déchets. Le ministre des transports, Innocent Anaky Kobena, a fait les frais de la colère des populations de la Riviera, dans la commune de Cocody.

« La ville est gâtée. On ne peut plus respirer », entendaient-on ce matin au « carrefour de la vie », un célèbre endroit de la commune de Cocody. Plusieurs personnes, le nez dans le creux de la main, tentaient vainement d’avoir un véhicule de transport en commun. Au même moment, un véhicule de police faisait retentir sa sirène. La situation semblait confuse à cet endroit, autour de 10h (GMT).

Les populations manifestent dans plusieurs endroits de la ville contre la réapparition et la propagation des odeurs dues au déversement des déchets toxiques. C’est dans l’une de ces manifestations que le ministre des transports, dans le gouvernement démissionnaire, est tombé aux environs de 08h. Innocent Anaky Kobena, selon ses proches venait de quitter sa résidence au « Génie 2000 », dans la commune de Cocody pour se rendre à la levée du corps de son jeune frère décédé il y a trois semaines. « Le ministre et son épouse ont été molestés, blessés. Leur véhicule a été incendié », a déclaré Joël N’Guessan, Vice-Président du MFA, le parti du ministre Anaky, interrogé par téléphone à 10h30.

Selon M. N’Guessan, le ministre Anaky est maintenant hors de danger. « Sa garde l’a conduit au camp militaire d’Akouédo d’où le général Mangou (Philipe, chef d’Etat major des FANCI) est allé le chercher par hélicoptère à 10h », a ajouté le vice-président du MFA.

Ce vendredi, de nombreux habitants d’Abidjan affirment être touchés par les déchets toxiques. « Un camion citerne est venu à 3h du matin déverser les déchets dans une fosse à Angré extension », a témoigné Honoré Kouamé, riverain. « On sent fortement l’odeur des produits au petit marché d’Angré », a affirmé une jeune dame sous couvert d’anonymat. « Des déchets ont été déversés à la Riviera hier nuit, et maintenant nous ne pouvons plus resté à la maison », a indiqué Narcisse Aka., un habitant de la Riviera Palmerais, dans la commune de Cocody.

Notons que dans une adresse à la nation, livrée hier soir, le premier ministre Charles Konan Banny a suspendu plusieurs personnalités. Il s’agit du ministre des transports, du directeur général des douanes, du directeur général du Port autonome d’Abidjan et du gouverneur du district d’Abidjan. »




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