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mardi, 05 septembre 2006

Pollution chimique à Abidjan et tirs à balles réelles de policiers sur des étudiants.



Silence impressionnant de nos médias. Qui fait se demander : comment fonctionnent-ils ?

Deux affaires très graves ont secoué la Côte d’Ivoire au moment où l’on nous resservait à satiété en France des conditionnels à peine modifiés depuis deux ans sur l’affaire Kieffer… Rien de bien nouveau. Rien de suffisamment significatif en tout cas, on a pu le constater, pour mobiliser de la sorte les grands quotidiens et les titres des journaux télévisés français.

En même temps, deux affaires tragiques — pollution chimique à Abidjan (ayant déjà tué) et tirs à balles réelles (faisant aussi des morts) de policiers sur des étudiants — ; deux affaires tragiques dont les échos sont affaiblis au point qu’on ne les a pas entendus…

Au moment où on a beaucoup ré-entendu parler d’une affaire connue. Comprenons-nous bien : un homme a disparu, il est bon qu’on ne l’oublie pas.

Mais pourquoi nous resservir ces nouveautés qui n’en sont pas vraiment, précisément ces-jours-ci ? À quelques semaines d’échéances importantes pour la Côte d’Ivoire. Ce qui ne peut que poser des questions, quand nos médias nous ont habitués à soulever de façon récurrente ce genre de lièvres à ces périodes, donnant l’impression — aux esprits mal tournés ! — de vouloir influencer les décideurs onusiens…

Et voilà que ressort à ce moment-là cette triste affaire dont on ne sait rien de précis, évoquant des questions de cacao. La voilà qui s’accompagne du vœu explicite, dans un grand quotidien français (Libération), de voir Gbagbo «passer la main de gré ou de force» ! Tout cela sans que l’on mentionne le trafic de cacao bien établi, celui-là, depuis la zone rebelle et exfiltré par le port du Togo dont on reçoit le chef dynastique — dans le silence de nos médias — ; trafic dénoncé par le président de l’assemblée nationale ivoirienne, et objet d’une enquête fournie, et pas réfutée, du Courrier d’Abidjan.

Au même moment, deux affaires chargées de nouveauté celles-là, hélas ; deux affaires très graves, sont passées sous silence ! À ma connaissance en tout cas, on n’en a à ce jour, pas eu écho en France :

Le déversement de déchets toxiques en grande quantité au port d’Abidjan — pollution chimique qui a déjà fait des morts et de nombreux blessés ;

Et les tirs à balle réelle par des policiers sur des étudiants, faisant de nombreux morts et blessés, cela accompagné de viols, en présence du directeur de l’école nationale de police — comme le montre un film signalé ce jour par Le Courrier d’Abidjan.

Pourquoi un tel silence ?

Développements sur les deux affaires selon deux journaux ivoiriens :



LE SCANDALE DES DÉCHETS TOXIQUES
• Deux enfants décédés
• Le désarroi des populations


Fraternité Matin — mardi 5 septembre 2006 — http://www.fratmat.net/content/detail.php?cid=M8GD1WbWD5L :

L’HISTOIRE D’UN BATEAU QUI TRAUMATISE

par Jean-Rock K-KIRINE :

« Plus de 528 m3 principalement d’hydrogène sulfuré (H2S), de la soude (NaOH) et du mercaptan, des produits très toxiques pouvant entraîner la mort, ont été déversés sur 7 sites répertoriés pour le moment à travers la ville d’Abidjan depuis le 19 août 2006. Ce sont la décharge d’Akouédo, le Plateau Dokui, Vridi canal, N’Dotré, proche du Banco, route d’Allépé après le corridor de la Gesco, et le bas-fond vers l’école de police.
Arrivée au Port autonome d’Abidjan (PAA), le vendredi 18 août 2006, au quai de la Pétroci, le navire russe battant pavillon panaméen, le «Probo Koala» a, durant plus de 30 heures, déchargé son contenu qu’il a dénommé «Slops» (eaux usées, contenant un peu de pétrole). Or, d’après les analyses réalisées par les laboratoires de la SIR pour le compte du CIAPOL, il s’agit bien d’hydrogène sulfuré, de soude et du mercaptan.
Le courrier électronique envoyé le 17 août 2006 au Capitaine N’Zi Kablan, donne quelques éléments de réponses quant au contenu du navire. Dans ce courrier, M. Jorge Marrero de la société Trafigura LTD, qui a affrété le navire, basée en Espagne, a précisé qu’il s’agissait de produits chimiques (Chimicals Slops). Il demandait par ailleurs au capitaine de prendre toutes les dispositions afin d’éviter tout problème environnemental.
L’affaire fait grand bruit aujourd’hui à tel point que M. Jean-Pierre Valentini, un des directeurs de la société Trafigura devrait fouler le sol ivoirien dans les toutes prochaines heures.
Le  Centre ivoirien antipollution (CIAPOL) qui a pris connaissance de ce document a géré le transport des déchets. Un des plus proches collaborateurs de M. Doh André, directeur de ce centre, M. Bayé Etienne, inspecteur des installations classées, a assisté aux rotations des camions, le mercredi 23 août 2006, de 22 H à 3 H du matin. Et ce, malgré les réunions tenues au sein du CIAPOL, sur le déversement du produit toxique à travers la capitale économique. Le directeur du CIAPOL affirme n’avoir pas été, lors des réunions, informé de la teneur des produits disséminés à travers la ville. Or le 21 août 2006, M. Doh transmet par courrier N° 00261/MINEF/CIAPOL/DIR/Ads, «une mise en demeure» au commandant du navire «PROBO KOALA» lui demandant de rester à quai pour que ses services procèdent aux différents contrôles et examens du produit. A cette date, il reçoit les résultats d’analyse d’échantillon qui ont été prélevés à la décharge d’Akouédo, en provenance du navire. D’un côté, le CIAPOL joue la carte du protecteur et de l’autre il supervise les opérations de déversement à travers la ville, avec la société Tommy. Cette structure spécialisée dans le vidange des eaux usées des navires, détient un agrément probatoire délivré par le ministère des Transports, N° 169/MT/DGAMP/DTMSL du 12 juillet 2006 valable pour un an.
Le 21 août 2006, la société Tommy, par le biais des transporteurs qu’elle a sous-traité pour l’aider dans sa tâche s’est présenté à la décharge d’Akouédo avec un produit industriel, en provenance de Vridi. Et pour 500 000 F cfa, en fonction du tonnage, elle a déversé sa cargaison.
Bien qu’ayant reçu des informations sur les déchets toxiques, le district d’Abidjan a délivré des autorisations de déversement de ces types de produits à la décharge.
Selon un des transporteurs, M. Bayé Etienne, un autre responsable du CIAPOL, lui aurait demandé de verser du Grésil sur les lieux du déversement pour atténuer les odeurs. Le navire, le  PROBO KOALA, aurait été refoulé avec son chargement dans cinq pays africains. Dont le dernier en date est le Nigeria. Après s’être débarrassé de sa cargaison en Côte d’Ivoire, il est en partance pour l’Estonie.
De sources informées, le navire aurait cherché pendant plus de huit mois un pays pour l’accueillir. 
Le PAA, plus précisément la capitainerie, est garante des installations portuaires de la société WAIBS, consignataire du PROBO KOALA. C’est la capitainerie également qui autorise l’accostage et l’appareillage des navires. Le commandant du port, M. Bombo, qui a été entendu par la police, n’a pas plus été inquiété, même après avoir donné l’autorisation au navire de quitter le port. Malgré les courriers soupçonnant le navire d’avoir transporté des produits autres que des Slops (eaux usées).
Il faut savoir que dans le secteur industriel, l’hydrogène sulfuré intervient dans différents processus de production. Notamment dans la fabrication de fibres synthétiques ainsi que dans les cokeries et raffineries. L’hydrogène sulfuré  obtenu lors du raffinage du gaz naturel est le plus souvent transformé immédiatement en soufre.
Sur le plan pathologique et toxicologique, surtout chez les hommes et les mammifères, le H2S est une substance irritante et un poison nerveux et cellulaire. Il provoque l’irritation des yeux ainsi que des organes respiratoires. L’inhalation prolongée de sulfure d’hydrogène peut causer la dégénérescence du nerf olfactif (rendant la détection du gaz impossible). L’inhalation du gaz, même en relativement faible quantité, peut entraîner une perte de connaissance. Des lésions au niveau des bronches, des nausées et, en forte concentration, des lésions des nerfs olfactifs, des convulsions, des engourdissements et finalement la mort par apnée. En général, les personnes atteintes sont par la suite allergiques au H2S. Les affections provoquées par le H2S font partie des maladies professionnelles à déclaration obligatoire dans les pays occidentaux. Chez les végétaux, les dommages sont peu importants. Les plantes utiles les plus sensibles à cette substance sont le navet, la tomate, le concombre et le soja.
Selon des études réalisées à la demande du ministère de la Santé français en 1981, et disponibles sur l’Internet «effets de l’hydrogène sulfuré sur l’homme (OMS 1981)», il existe deux seuils de toxicité des “seuils des effets létaux ” (S.E.L.) et des “seuils des effets irréversibles ”
Les résultats d’analyse montrent que les effets sont 8 à 10 fois supérieurs au seuil autorisé dans les deux cas.
Selon, les informations communiquées par le ministre de la Santé, il y a deux morts. Deux enfants d’une dizaine d’années.
D’un autre côté, il a fallu attendre cette catastrophe pour que la Société ivoirienne de raffinage (SIR) mette en place une nouvelle procédure d’enlèvement de Slops au quai PETROCI Holding. A savoir : la demande d’autorisation douanière comprenant une escorte douanière pour l’enlèvement des slops, le certificat d’origine du produit à enlever, le certificat de quantité délivré par un organisme agréé en Côte d’Ivoire. Et enfin, un document certifiant la destination finale des Slops et indiquant le nom de la société pour le compte de qui l’opération s’effectue.

Repères

Riposte. Dès les premiers instants, le Premier ministre a décidé de la mise en place d’un Comité interministériel qui s’est réuni le mercredi 30 août à la Primature sous la présidence du ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, M. Paul-Antoine Bohoun Bouabré.
Interpellations. Une enquête judiciaire a déjà permis l’interpellation de six personnes. Ces objectifs sont de déterminer clairement les responsabilités.
Soins. Des dispositions sanitaires ont été prises pour accueillir les populations touchées dans les principaux centres de santé que sont le CHU de Treichville et le CHU de Cocody pour la prise en charge médicale des malades. »



Quand les policiers font le lit de la rébellion à Abidjan

Le Courrier d’Abidjan Parution N° 806 du Lundi 4 Septembre 2006 — http://www.lecourrierdabidjan.info/page_article.php?id=14... :

par
Anassé Anassé :

« Danger – Le comportement irresponsable des policiers, qui ont attaqué le Campus jeudi et vendredi derniers, montre à quel point ce corps constitué chargé de maintenir l’ordre public est un bras séculier de la rébellion en zone gouvernementale.


Passée la vive émotion suscitée par la double barbarie policière sur le Campus, en fin de semaine dernière, l’on s’interroge encore sur les motivations réelles de tels agissements ; indignes d’un corps constitué chargé de maintenir l’ordre public.
Le jeudi 31 août 2006, une escouade d’élèves-policiers armés jusqu’aux dents, prenant prétexte de ce qu’un des leurs a été molesté lundi à la gare Sotra d’Adjamé par des étudiants, fait irruption sur le Campus universitaire de Cocody, pour se rendre justice. Pendant plus de quatre heures, ces élèves sous-officiers pensionnaires de l’Ecole nationale de Police, sise à moins de 50 mètres de l’Université de Cocody, violent les franchises universitaires. Ils saccagent tout sur leur passage, tirent à balles réelles et à bout portant sur des étudiants en pleins examens ; pourchassent - kalachs, revolvers et pistolets aux poings - tous ceux qu’ils rencontrent sur le Campus. Des cas de viols d’étudiantes sont même signalés. On se croirait dans le Far West américain, ou dans une série policière digne de «24 Heures Chrono»… Le bilan est lourd : un étudiant, répondant au nom de Assé Konan Olivier, inscrit en CBG 2ème année (Biosciences), après avoir reçu une balle dans la tête, a succombé des suites de ses blessures. Ce rodéo des policiers sur le Campus a également fait plus d’une vingtaine de blessés par balles, dont certains très graves.
Le lendemain vendredi, 1er septembre 2006, le président de la République Laurent Gbagbo reçoit dans la matinée – séparément – à son domicile, les responsables de la police, avec à leur tête, le ministre de l’Intérieur Joseph Dja Blé ; et le bureau national de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), conduit par son secrétaire général, Koffi Serges. Après plusieurs heures d’entretiens croisés – sans doute houleux -, le ministre de l’Intérieur annonce l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités et sanctionner les coupables. On croyait alors l’incident clos pour de bon, et le calme revenu sur le Campus, victime d’une vindicte policière hors norme. Mais, c’était mal connaître la nouvelle race de «famille kaki». Ce même vendredi en fin d’après-midi, rebelote. Les élèves sous-off refont une nouvelle descente musclée sur le Campus et dans d’autres résidences universitaires, notamment à la Cité Mermoz. En réaction à un autre accrochage survenu entre deux policiers et des étudiants, au parking de l’Université.
Depuis, des interrogations fusent de partout. Comment des élèves-policiers encore en formation peuvent-ils braver l’autorité de l’Etat, surtout après l’appel au calme lancé par leur ministre de tutelle ? Pourquoi des élèves-policiers peuvent-ils faire fi des injonctions du président de la République, chef suprême des Armées, et retourner sur le Campus pour faire régner leur loi : l’arbitraire ? Comment les élèves-policiers ont-ils pu avoir accès aussi facilement à la poudrière de leur école pour se procurer des armes de guerre, et les utiliser à deux reprises contre des civils sans être nullement inquiétés ?
De deux choses, l’une. Soit cette double expédition punitive des policiers sur le Campus démontre de la faiblesse de l’Etat et de ses institutions, à telle enseigne que le plus petit «garde floko» se croit permis de faire «sa» loi. Ou alors, ces élèves-policiers, bénéficiant de soutiens obscurs et de complicités internes, voulaient par de tels agissements, provoquer des émeutes et une insurrection à Abidjan, à l’approche du 31 octobre. Chose rêvée par le G7 pour transporter la rébellion en zone gouvernementale. L’histoire est un témoignage. Avant le 19 septembre 2002, une série d’incidents provoqués par des policiers - ils tiraient sur des chauffeurs de taxis et de gbakas pour 500 Fcfa - avait amené le gouvernement à lever les barrages sur les routes. Les assaillants en ont profité pour acheminer des armes de guerre à Abidjan, et constituer un commando pour attaquer la République. Les élèves-policiers de la présente promotion voulaient certainement rééditer l’exploit de leurs devanciers, en créant la chienlit à Abidjan pour faire le lit de la rébellion.
Certes, le directeur de l’Ecole de Police, le général Lago Daléba, a été relevé de ses fonctions. Mais le président de la République doit encore sévir. A défaut de destituer le ministre de l’Intérieur, le commissaire Joseph Dja Blé ou limoger Yapo Kouassi, le directeur général de la Police, les élèves-policiers de la présente promotion doivent être purement et simplement radiés. Car ces crimes crapuleux commis sur des étudiants aux mains nues ne sauraient rester impunis. »




lundi, 04 septembre 2006

À l’heure où l’on tait les enquêtes de la presse ivoirienne sur le trafic de cacao depuis la zone rebelle via la Burkina vers le port de Lomé…



Tandis qu'on nous a resservi les mêmes sempiternels conditionnels sur l’affaire Kieffer... au moment où Paris reçoit Gnassingbé (information et appels à manifester 'coupés' sur blogs.nouvelobs.com) dont le port sert au passage du cacao "exfiltré" depuis les zones occupées du nord de la Côte d’Ivoire; Mamadou Koulibaly, qui a dévoilé ce trafic, confirme ses affirmations, ratifiées par l’enquête de Théophile Kouamouo du Courrier d’Abidjan.
Le reportage de Soir info sur le meeting de Mamadou Koulibaly à Anyama :



Mamadou Koulibaly : «Si ce que je dis est faux poursuivez-moi !»

Soir Info — lundi 4 septembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=210671 :

«Le président de l’Assemblée nationale, Koulibaly Mamadou, est revenu à la charge, samedi dernier, au complexe sportif d’Anyama. Il y a deux semaines (le 20 août précisément), alors qu’il était au stade de la cité de la cola, le numéro 2 Ivoirien portait des accusations contre des responsables du Rassemblement des républicains (RDR). Le week-end dernier, profitant de la sortie officielle du groupe “ Femmes du nord engagées pour la paix ”, M. Koulibaly a enfoncé le clou. Il a mis au défi quiconque douterait de ses révélations, d’ester contre lui en justice. “ Si ce je dis est faux, poursuivez-moi ! Dites au ministre de la Justice qui est Mpci (Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire, une composante de la rébellion des Forces nouvelles, Ndlr) d’activer le procureur de la République pour que nous voyons clair dans cette histoire ”, a déclaré Koulibaly Mamadou, en présence de certains députés et de Charles Blé Goudé, président de l’Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national. “ Ils disent qu’ils vont porter plainte. Le ministre de la Justice est dioula. Il s’appelle Madou comme moi. Que Koné Mamadou qui est Mpci, que (Adama) Bictogo qui est Rdr viennent me prendre. Je les attends. Les gens d’Anyama veulent la vérité. Venez prendre Mamadou Koulibaly pour lui mettre les chaînes ”, a t-il défié dans un tonnerre d’applaudissements. “ Lorsque la presse a fait cas des déchets qui ont été déversés dans des eaux à Abidjan, le ministre de la Justice a été prompt. Immédiatement, il a saisi le procureur de la République. Mais pourquoi, il ne dit rien concernant le trafic du cacao alors que ce sont les mêmes journaux qui ont traités, à la même date, des deux affaires ? ”, s’est interrogé le député de Koumassi dont la quasi-totalité du discours a été fait en malinké. Au cours d’un meeting au stade d’Anyama, le 20 août dernier, Koulibaly Mamadou a dénoncé l’implication d’Adama Bictogo dans le trafic du café et du cacao ivoirien en direction du Burkina Faso. Selon lui, le secrétaire national chargé des relations avec les partis politiques du Rdr a bénéficié de la bagatelle de 250 milliards de F cfa pour les besoins de la cause. Concernant Ally Coulibaly, le chef du Parlement l’a accusé d’avoir corrompu un monsieur pour monter de toutes pièces l’affaire du “ charnier de Yopougon ” en octobre 2002. La direction du Rdr (Amadou Gon Coulibaly, Ally Coulibaly, Amadou Soumahoro, Adama Bictogo...) avait cru bon de réagir à ces accusations, une semaine après, soit le 26 août dernier, à la gare routière d’Anyama. “ Toutes celles qui sont venues me voir ont eu un seul mot à la bouche : ‘’Nous sommes fatiguées. Nous avons été mises dans un cul-de-sac. Nous avons été trompées. Nous voulons la paix’’. Mais on ne peut avoir la paix, sans un minimum de vérité. J’ai dit quelques vérités ici, il y a deux semaines. Ceux qui ont été indexés sont venus ici. Ils n’ont pas répondu aux accusations portées contre eux. Ils ont dit qu’ils répondront après. La réponse qu’ils ont apportée a été la bastonnade de Diabaté Bêh (membre du secrétariat général du Fpi, Ndlr) à Boundiali. Son pêché aura été d’avoir participé au meeting du 20 août dernier ”, a déploré le troisième vice président du Front populaire ivoirien (FPI), Koulibaly Mamadou.

La France accusée

“ Cela fait trois ans que l’argent du coton n’est pas remis aux paysans au nord. Il est vendu dans la sous région. 50 à 60 000 tonnes du café et du cacao quittent les zones rebelles pour ces pays. Et, c’est Jacques Chirac qui donne toute la garantie. C’est l’Etat français qui gère la réassurance de ce trafic de sorte que ces produits traversent la sous région sans problème. Et, ce n’est pas gratuit. Cela permet à Chirac de financer sa campagne. Cela permet à la direction du Rdr de se faire de l’argent. Et, les populations du nord s’appauvrissent ”, a dit l’ancien ministre de l’Economie et des Finances. “ Les populations du nord ont élu des présidents de Conseils généraux dans tous leurs départements. Au lieu de développer ces départements, avec les 2 à 3 milliards de F cfa qui étaient prévus pour le budget, ils se sont alliés aux Blancs. Sans le consentement des populations, ils ont achetés des armes (...). Ils ont dit qu’ils allaient faire partir Gbagbo en un jour. En un jour, ils n’ont pas pu. Ils ont dit qu’en deux jours, ils allaient le prendre...et ils sont allés de fausses promesses en fausses promesses Cela fait quatre ans et Gbagbo est toujours là ”, a moqué le baron du parti au pouvoir. “ Ceux qui sont à Azaguié ne peuvent pas dire qu’ils n’y a pas de Dioula à Azaguié. Il y a des Dioula à Daloa. Ils viennent certes du nord, mais ils sont Dioula de Daloa. Il y a des Dioula partout en Côte d’Ivoire. Tu te dis leader et tu dis qu’il n’y a pas de Dioula à Anyama (...). Tous ceux qui disent qu’il n’y a pas de Dioula en Côte d’Ivoire ne connaissent pas la Côte d’Ivoire. Or, ils veulent diriger la Côte d’Ivoire. Que la direction sache qu’il y a des Dioula partout en Côte d’Ivoire ”, a réagi le chantre du franc-flottant. “ Ils disent qu’il n’y a pas de Dioula à la tête de l’Etat. Si tu veux être un grand, il faut aller à l’école. Or, au lieu de faire partir les enfants à l’école, ils détruisent les écoles ”, a fustigé M. Koulibaly. Qui dit douter de la thèse selon laquelle le parti de M. Ouattara défend la cause des musulmans.

“ Ce que j’ai vécu à Kong ”

Selon lui, il a été, avant la guerre, à Kong, dans le département de Ferkessédougou, par deux fois. “ La première fois, j’ai été bien accueilli par l’imam, le chef de village, le chef de canton et la population. Avant de demander les nouvelles, l’imam m’a dit d’aller faire mes prières à la mosquée. Ce que j’ai fait. Là-bas, ils m’ont fait part de leurs difficultés. Ils m’ont dit : Madou, aide-nous ! ”, a raconté le chef du parlement Ivoirien. “ Une fois à Abidjan, j’ai pris attache avec tous les cadres et élus de Kong. C’est ainsi que j’ai été à Marcory-résidentiel, chez Gaoussou Ouattara (le frère aîné du leader du Rdr, Alassane Ouattara, Ndlr). Il m’a demandé de lui permettre de préparer le voyage. Je l’ai relancé plusieurs fois. Une semaine, deux semaines, trois semaines...ne voyant pas de réaction positive, j’ai pris des caméras de la télévision et j’ai pris la direction de Kong ”, a t-il expliqué. A en croire Koulibaly Mamadou, des conseillers municipaux, sur instruction de leur maire Gaoussou Ouattara, lui ont fait voir des vertes et des pas mûres. “ Une fois à Kong, ils m’ont interdit de filmer la ville. Etant chez l’imam, l’heure de la prière arriva. L’Imam, le chef de village et le chef de canton ont demandé qu’on parte à la mosquée. Les envoyés de Gaoussou Ouattara se sont opposés. Ils ont dit que Gaoussou ne voulait pas du tout que je prie à la mosquée de Kong. Et, nous sommes restés là jusqu’à ce que la prière finisse ”, a regretté le parrain de la sortie officielle du groupe “ Femmes du nord engagées pour la paix ”. Et de poursuivre : “ Sur le chemin du retour, je suis allé chez le sous-préfet de Kong pour lui faire les civilités. Et, j’en ai profité pour faire ma prière. Quand nous avons quitté Kong, en pleine brousse, un homme à bicyclette nous barre la voie. Je descends les vitres et il me dit ceci : ‘’Je suis venu de la part des sages de Kong. Ils disent qu’ils n’ont pas du tout apprécié ce qui vient de passer. Ils me chargent de vous dire que si vous venez ici la prochaine fois, allez voir directement la famille des Coulibaly et ils verront si vous ne serez pas reçu’’ ”. Pour Koulibaly Mamadou, un parti qui dit défendre les musulmans ne se comportent ainsi. C’est pourquoi, il a demandé à tous ceux qui ont tourné le dos au Rdr -surtout à la vingtaine d’association des femmes présente à la cérémonie- d’investir les cours, les quartiers, les villages, les communes, les sous préfectures, les préfectures pour expliquer leur décision. De la sorte, s’est-il convaincu, le chef de l’Etat français verra que les musulmans et les nordistes ne soutiennent pas le Rdr. Et, la donne changera avec le retour de la paix en Côte d’Ivoire, a terminé Koulibaly Mamadou.
par Sylla ARUNA »




À remarquer, sur l’affaire Kieffer : le seul média français, à ma connaissance, à avoir confronté ses sources, les témoins, est TF1, journal de 20h00 samedi 2 septembre, présenté par Claire Chazal, qui donne ici des leçons à plusieurs journaux français, dont on doit constater qu’ils se contentent de dire, sans plus même s’en cacher, leur désir de voir le pouvoir élu ivoirien être démis «de gré ou de force» ! (cit. Libération sic !) (Cela a été relevé sur ce blog ainsi que sur http://delugio.zeblog.com/, notamment ces derniers jours pour cette même affaire Kieffer). Le reportage de TF1 valait donc d’être mentionné : Tony Oulaï, principal mis en cause, relâché par la justice française «parce que rien n’a pu être retenu contre lui», s’y voit accorder tout simplement, lui aussi, la parole :
http://s.tf1.fr/FluxJt/jt20d02092006/jt20d02092006r05.asx (Si le lien ne s'ouvre pas, le copier et le coller, à l'onglet "fichier" de votre lecteur médias, dans "ouvrir une url").




samedi, 02 septembre 2006

Les arcanes du plan élyséen pour la Côte d’Ivoire en regard de la réception annoncée de Faure Gnassingbé

 

(CENSURÉ SUR blogs.nouvelobs.com)

Les arcanes du plan élyséen pour la Côte d’Ivoire dévoilés ?

Est-ce par naïveté ? Car on n’ira pas jusqu’à penser qu’il est chargé de mission pour cela ! Toujours est-il que Thomas Hoffnung de Libération nous livre ce qui ressemble fort au motif de l’agitation de ces derniers jours contre le pouvoir élu ivoirien — entre l’affaire Kieffer, le plan Bongo, et la proposition chiraquienne de changer l’électorat.

Développement sur : http://delugio.zeblog.com/


L’opposition française à la réception élyséenne de Faure (suivi de "lettre à J. Chirac")

À l’heure où le Président de la République française réclame la confection de nouvelles listes d’électeurs en Côte d’Ivoire, il s’apprête à recevoir à l’Élysée le Togolais Faure Gnassingbé, pour lequel les confections diverses de listes d’électeurs n’ont pas suffi à le faire accéder au pouvoir : il a fallu, pour l’y faire accéder, aussi l’appui de bourrages et vols d’urnes, l’appui de l’armée et de la violence, et la ratification de la «communauté internationale»...

La suite sur : http://unevingtaine.hautetfort.com/ (01.09.06)



L'appel à manifester contre la réception à l'Élysée du dictateur togolais, publié sur le blog de Brigitte (http://blogs.nouvelobs.com/brigitte/)  a disparu  aussi.
On le retrouvera ici : http://www.ufctogo.com/article.php3?id_article=1475
Ou ici : http://medda.over-blog.com/
Apparemment, il ne fait pas bon de mettre en ligne certaines choses en France
(?).



vendredi, 01 septembre 2006

L’opposition française à la réception élyséenne de Faure Gnassingbé (suivi de "lettre à J. Chirac")


À l’heure où le Président de la République française réclame la confection de nouvelles listes d’électeurs en Côte d’Ivoire, il s’apprête à recevoir à l’Élysée le Togolais Faure Gnassingbé, pour lequel les confections diverses de listes d’électeurs n’ont pas suffi à le faire accéder au pouvoir : il a fallu, pour l’y faire accéder, aussi l’appui de bourrages et vols d’urnes, l’appui de l’armée et de la violence, et la ratification de la «communauté internationale».

Bonne nouvelle : diverses associations et partis politiques se mobilisent (dans le silence des grands médias français) pour protester contre cette assomption dans les ors élyséens du successeur et fils de…

Hélas, il est à craindre qu’il ne faille demander à plusieurs des organisations signataires de la lettre ouverte ci-dessous et de l’appel à manifester (publié entre autres sur : http://blogs.nouvelobs.com/brigitte/) de faire encore un effort. Avec une question : si leur effort, et surtout ceux du peuple togolais aboutissaient, les organisations signataires seraient-elles capables de ne pas dénigrer le vrai pouvoir élu togolais — aujourd’hui dans l’opposition ! — dans la tâche qu’il aurait à mener pour recréer le pays ?

Le parallèle ivoirien permet, hélas, d’en douter. Dès que l’opposition à la Françafrique a pu, à grand-peine, accéder au pouvoir gagné dans les urnes, la bien-pensance parisienne (et nombre des organisations et partis signataires de l’heureux appel d’aujourd’hui en faveur du Togo) s’est dressée contre lui ! Et cela jusqu’à ce jour : au moment où elle proteste contre la réception de Faure Gnassingbé à l’Élysée, elle ne dit pas un mot contre la proposition de ce même Élysée (à laquelle souscrit Faure, n’en doutons pas : Bongo lui-même s’en est fait le porte-parole) de confectionner de nouvelles listes électorales en Côte d’Ivoire !

C’est que le pouvoir ivoirien a dû mettre les mains dans la réalité concrète, s’atteler à construire un pays en le prenant en l’état où l’avait laissé la Françafrique. Et ça, c’est une autre paire de manches… qui apparemment, non seulement indiffère la bien-pensance, mais la rebute un peu, au point de regarder cela de haut, quand ce n’est pas dénigrer ceux qui s’y attèlent.

À ma connaissance, seul le pouvoir ivoirien s’est concrètement mouillé, par les prises de positions fermes de Mamadou Koulibaly (jugé extrémiste par la Françafrique) en faveur de la vraie légalité togolaise, aujourd’hui reléguée dans l’opposition.

Ce qui pose une question : la bien-pensance parisienne (dont quelques-unes des organisations signataires de la lettre ci-dessous) cherche-t-elle le bien du peuple togolais (ou ivoirien) ou se contente-t–elle de prendre des poses avantageuses qui ne mangent pas de pain ?



Lettre ouverte à Jacques Chirac, Président de la République française

Monsieur le Président,

Nous apprenons avec amertume et consternation que vous vous apprêtez à recevoir Faure Gnassingbé en visite officielle.
La diaspora togolaise, tous les Africains et leurs amis démocrates français condamnent avec véhémence cette invitation.
Les Togolais n’ont pas oublié le rôle néfaste que vous avez joué dans la sous-région en favorisant l’accession de Faure Gnassingbé au pouvoir, alors qu’ils ont massivement voté pour le candidat unique de l’Opposition, Bob Akitani.
Les Togolais n’oublieront pas non plus de si tôt, le soutien continu de la France pendant les 40 ans de dictature de son funeste père, Gnassingbé Eyadéma.
Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que lors de l’élection truquée du 24 avril 2005, élection que le monde entier a pu suivre à la télévision quand la presse internationale en faisait écho, des dysfonctionnements graves ont été notés : vol d’ urnes par les militaires, intimidation et massacre de la population, exactions à l’endroit des journalistes et des observateurs, bourrage des urnes, etc.
Ces exactions se sont soldées par l’assassinat de plus de 1500 Togolais et de plus de 50 000 réfugiés dont la plupart se trouvent encore au Bénin, au Ghana et au Burkina Faso, fuyant la machine répressive criminelle de Faure Gnassingbé et de l’armée tribale mise en place par son défunt père avec l’aide de la France.
Monsieur le Président, vous savez sûrement que les différents rapports des organisations des droits de l’homme ont condamné les agissements de ce régime et demandent que justice soit rendue.
A ce jour, rien n’est fait pour l’instauration de la paix au Togo.
Tout cela ne vous a pas empêché de lancer une invitation officielle à Faure Gnassingbé alors que logiquement ce dernier devrait être traduit devant une Cour internationale de justice.
Monsieur le Président, sachez que les Africains et en particulier les Togolais ne sont pas dupes de votre mépris pour l’Afrique et les Africains.
Monsieur le Président, vos agissements poussent les peuples africains qui, au demeurant, sont de tempérament paisible, à choisir la voie de la violence pour se libérer. L’exemple de la Côte d’ivoire en témoigne.
Cette invitation du jeune dictateur est un affront de plus, non seulement pour le peuple togolais, mais pour l’Afrique entière.
Monsieur le Président, les Togolais n’accepteront pas le diktat de la France qui se permet de leur imposer leurs dirigeants.
Le temps du néocolonianisme est révolu même si vous continuez à penser que l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie. Le peuple togolais exige la liberté : aucune manœuvre, aucune légitimation ne peut le détourner de cette aspiration.
Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de nos sentiments les plus sincères.
Paris le 24 août 2006

PREMIÈRES ORGANISATIONS SIGNATAIRES :
Les Organisations de la Diaspora Togolaise en France (CDPA, CTR, RNDP, UFC, ACT, Sursaut Togo, CACIT, ARECA,TEC,GAD, Aube Nouvelle...), COFANZO (Burkina-Faso), Les Verts, Parti Communiste Français, Mouvement des jeunes socialistes, Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement, Survie, Mouvement des Indigènes de la République, Comité de Soutien au Peuple Togolais, la Ligue Communiste Révolutionnaire, La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (Togo), et l’Association des Travailleurs Maghrébins de France ...




mercredi, 30 août 2006

«L’ultime bataille de Chirac contre Gbagbo»



Après les effets d’annonces médiatiques (genre sempiternels mêmes conditionnels sur l’affaire Kieffer qui permettent de masquer le détournement de cacao via le port des «amis personnels»)….

Après les «dossiers de presse» se voulant «appui» à ce dont on rêve…

… Voilà le cœur du problème enfin dévoilé. Le porte parole-attitré de l’Élysée en Afrique — alias «le rigolo» — vient de reprendre du service pour nous expliquer un étrange «plan» ; tandis que le maître nous explique tout haut que, puisque le peuple ivoirien n’est pas d’accord avec lui, il faut le changer !… Lire ci-dessous :



«L’ultime bataille de Chirac contre Gbagbo»

Le Courrier d’Abidjan Parution N° 801 du Mardi 29 Aout 2006 — http://news.abidjan.net/presse/courrierabidjan.htm

par Silué Nannougou

«
Listes électorales – A l’occasion de la conférence des ambassadeurs de France, Jacques Chirac lance une campagne sur des listes électorales «renouvelées» en Côte d’Ivoire. Il vient au secours du bloc rebelle, qui n’a pas pu intégrer son électorat illégal lors des audiences foraines.

Le président français, Jacques Chirac (qui quitte le pouvoir en avril prochain) est sans doute en train de mener sa dernière bataille dans le cadre de la guerre au long cours qu’il mène contre le numéro un ivoirien, Laurent Gbagbo, depuis le 19 septembre 2002.
Il s’agite de plus en plus pour une «nouvelle liste électorale». Taillée sur mesure en vue d’obtenir l’installation d’Alassane Ouattara au pouvoir. Chose qu’il n’a pas réussi par les armes.
Selon l’Agence française de presse (AFP), Chirac a déclaré hier, lors de la conférence annuelle des ambassadeurs de France, qu’ «en Côte d'Ivoire, il n'y pas d'autre sortie de crise que des élections ouvertes et sincères fondées sur des listes électorales renouvelées».
Cette sortie de l’Elysée répond à un seul objectif : venir au secours du bloc rebelle quant au dossier de la confection des listes électorales. On se souvient que le président Mbeki a déjà tranché cette question. Et ce, depuis le 11 juillet dernier dans un courrier adressé au président Gbagbo. A cette date, le président sud-africain a indiqué que l’Institut national de la statistique (l’INS) est la seule structure habilitée à confectionner le listing électoral.
La suite a été un tir groupé du bloc rebelle, regroupé au sein du RHDP, contre le président ivoirien.
Ayant tenté en vain de faire fléchir le successeur de Nelson Mandela, le bloc rebelle a finalement posé le problème à «Papa Chirac». Convaincu que de toute façon, sans un tripatouillage de la liste électorale, Bédié et Alassane mis ensemble ne peuvent pas gagner la prochaine l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
Dès lors, une intervention musclée de Chirac s’avère obligatoire pour parachever le coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002. Au moyen de «listes électorales renouvelées ». Confectionnées et taillées à la mesure pour l’évincement de Gbagbo.
Ainsi le bras de fer entre les présidents français et sud-africain est-il de nouveau engagé. Annonçant des débats houleux lors de la toute prochaine réunion du Conseil de sécurité.»



mardi, 29 août 2006

Un présumé ravisseur de Kieffer aurait aussi participé aux attentats du 11 septembre



En arrière-plan
(ce qu’on ne nous dit pas :) Un suspect, Tony Oulaï, rappelle dans une lettre à Jacques Chirac publiée ce
matin par L’Intelligent d’Abidjan, qu’outre le fait d’être suspecté pour l’enlèvement de Kieffer, il a été accusé d’avoir été impliqué dans les attentats du 11 septembre (et a été emprisonné aux USA pour cela) !

Au premier plan : la rencontre de l’Onu du 15 septembre approchant, l’AFP livre des informations au conditionnel sur les liens que suppose RFI au conditionnel entre le pouvoir ivoirien et les meurtriers de Kieffer ! (sic)

Comme chaque fois qu’une échéance importante pour la Côte d’Ivoire s’annonce, les médias français se déchaînent contre le pouvoir ivoirien. Cette fois, à l’approche de la rencontre de l’Onu du 15 septembre c’est l’affaire Kieffer qui resurgit, avec rien de nouveau ! Répercutée dès les titres par les journaux télévisés du soir, l’AFP annonce que «les ravisseurs et meurtriers présumés de Kieffer auraient été identifiés» (au conditionnel), disant confirmer une information — tout aussi conditionnelle — de RFI (sic).


Citation :

Titre de la dépêche :

«Côte d'Ivoire : les ravisseurs et meurtriers présumés de Kieffer auraient été identifiés» — mais qui notera le «présumé» et le conditionnel ?

Dans le contenu de la dépêche :


«PARIS (AFP) - mardi 29 août 2006 - 18h14 - Les auteurs de l'enlèvement et du meurtre présumé du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, disparu le 16 avril 2004 à Abidjan, auraient été identifiés par le juge français Patrick Ramaël, a indiqué mardi une source proche du dossier.

Le juge Ramaël, en charge de l'enquête, a en sa possession une liste de dix-sept personnes qui auraient participé à l'enlèvement, la séquestration, l'exécution ou le transport du corps, a précisé à l'AFP Bernard Kieffer, le frère du disparu, qui se trouvait à Abidjan en août avec le juge.

Certains d'entre eux seraient d'anciens combattants du FLGO (Front de libération du grand Ouest), une milice favorable au président ivoirien Laurent Gbagbo, active dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, a précisé une source proche du dossier, confirmant une information de Radio France Internationale (RFI). {…}»


Etc., etc., c’est-à-dire (sans compter l’évocation du 11 septembre qu’on tait — juge-t-on que ça ferait peu sérieux ?) rien de nouveau que ce qu’on nous dit — au conditionnel — depuis deux ans : «des proches de Gbagbo "seraient" en cause».

Seule nouveauté significative pour nous ressortir cette première nouvelle sur les télés françaises concernant la Côte d’Ivoire — visant à mettre à mal Gbagbo, naturellement et comme les autres fois —  seule nouveauté depuis la dernière «information» : l’échéance d’une rencontre de l’Onu sur la Côte d’Ivoire pointe à l’horizon. La batterie du dénigrement se met donc en branle…

La dépêche, qui tombe aux heures de grande écoute, reprend un article où Le Nouveau Réveil (organe de l’opposition bédiéiste de la mouvance politico-rebelle,
reprenant RFI, cité par l'AFP - serpent qui se mord la queue) citait il y a deux jours le frère du journaliste disparu.

Et, pour bien nous laisser penser qu’Oulaï serait en France pour échapper "aux griffes de Gbagbo", on oublie de préciser que c’est alors qu’il était à Dakar qu’il a été "exfiltré" pour la France où il a été arrêté en région parisienne, puis emprisonné, avant d'être relâché.

Publié donc deux jours avant la dépêche de l’AFP qui n’y ajoute rien, l’article du Nouveau Réveil, ou de RFI, ne dit rien de plus significatif que ce que l’on sait depuis deux ans. Ce matin, L’Intelligent d’Abidjan publiait donc une lettre de Tony Oulaï à Jacques Chirac. Lettre dans laquelle Oulaï, qui nie tout ce dont on l’accuse, rappelle qu’on l’a aussi accusé d’être complice de Zacharias Moussaoui pour le 11 septembre : chose que nos médias se gardent de rappeler (jugent-ils que ça ne ferait pas sérieux ?) — de même qu’ils se gardent de rappeler que Oulaï pourrait être compromettant pour une autre affaire : celle du présumé bombardement de Bouaké, où il était parmi les pilotes.

Cela sans négliger que puisque avec l’affaire Kieffer, il est question de cacao, on a là un bon moyen de noyer l’information importante de la semaine sur le trafic, passée sous silence en France, avec des informations autrement concrètes, et qui impliquent de tout autres poissons. Cf. l’enquête de Théophile Kouamouo : http://unevingtaine.hautetfort.com/archive/2006/08/28/la-...

Que n’attend-on pas d’avoir de vraies informations, pas au conditionnel, quelles qu’elles soient — plutôt que de nous livrer toutes les rumeurs allant dans le sens que l’on souhaite à la veille de rencontres significatives, comme celle de l’Onu du 15 septembre ?




lundi, 28 août 2006

La presse française évoquera-t-elle cela ?



«Trafic de "cacao de la guerre": les preuves qui accablent Bictogo et le RDR»



Le Courrier d’Abidjan Parution N° 798 du Vendredi 25 Aout 2006 — http://news.abidjan.net/presse/courrierabidjan.htm :

par
Théophile Kouamouo :


«Révélations – Adama Bictogo, «homme d’affaires» d’Alassane Ouattara, a été accusé par le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, d’être au centre d’un vaste trafic de cacao de contrebande passant par le Burkina Faso et le Togo. «Le Courrier d’Abidjan» révèle ici les détails de son «business de la honte».


Un meeting. Il a juste fallu un meeting du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Mamadou Koulibaly, au cours duquel il a fait des révélations sur l’implication d’Adama Bictogo, proche d’entre les proches d’Alassane Ouattara, dans le trafic du «cacao de la guerre» (de la zone rebelle au Togo en passant par le Burkina Faso) pour que la panique s’empare du concerné et de toute la nébuleuse RDR-MPCI.
Depuis dimanche dernier, date du meeting de Mamadou Koulibaly, Adama Bictogo se signale par un activisme médiatique sans précédent. Tout y passe. La santé mentale de Mamadou Koulibaly est mise en doute. Ses origines ethniques font l’objet de commentaires ambigus tendant à le présenter comme «traître à la cause». Son «irresponsabilité», son «inconstance», sa «misère morale» sont stigmatisées. Se considérant diffamé, Bictogo ne va pourtant pas jusqu’à annoncer clairement une plainte contre le président de l’Assemblée nationale. A la question du quotidien DNA, «quand est-ce que vous allez porter plainte ?», il répond de manière évasive : «Mon avocat est en train de voir les voies à suivre. Les dispositions vont être prises. Pour l’heure, je ne sais pas quand je le ferai. En tout cas je me réserve le droit de porter plainte contre lui.»
Adama Bictogo sait bien que porter la polémique sur le terrain judiciaire reviendrait, pour lui, à ouvrir une boîte de Pandore très compromettante pour lui.
En effet, son rôle central dans le trafic des «fèves du sang» est confirmé par de nombreuses sources au sein de la finance internationale, et par des documents ultra-confidentiels dont Le Courrier d’Abidjan a obtenu copie. Votre journal préféré est sur les traces du business honteux d’Adama Bictogo depuis plusieurs mois. Le 5 octobre 2005, nous avons publié les résultats de nos premières investigations et recoupements.

Un appartement de 300 millions dans une banlieue chic de Paris

Nous avons révélé, à l’époque, l’existence d’une filière d’exportation, en contrebande, du cacao cultivé en zone rebelle à travers le Burkina Faso et le port de Lomé et le rôle d’Adama Bictogo dans ce commerce crapuleux. «Adama Bictogo, proche d’entre les proches d’Alassane Ouattara, a toujours su combiner combat politico-militaire avec profits privés gigantesques. Le conseiller spécial du ministre de l’Agriculture ne vient-il pas d’entrer en possession, le 27 août 2005, d’un appartement de 3 millions de FF (300 millions de F CFA) à Courbevoie, en région parisienne, à l’adresse 1, square Henri Regnault ? En tout cas, son amour du risque profite à l’internationale de la guerre dont son maître à penser, Alassane Ouattara, et le «tuteur» Blaise Compaoré sont des actionnaires de référence : ses comptes à la banque d’affaires d’origine britannique HSBC en France ont été fermés en septembre 2002, étant jugés «préoccupants» et «indésirables», en raison d’un soupçon de trafic d’armes ou de blanchiment d’argent.
Quelques jours plus tôt, la guerre éclatait en Côte d’Ivoire… Quoi qu’il en soit, Adama Bictogo est un des «hommes d’affaires» du bloc rebelle, chargé de trouver des «bons filons» permettant de rémunérer de la meilleure manière le pillage systématique des zones acquises à la force de la kalach et désormais protégées de facto par l’armée française. Parmi ces zones, celles de Man, Danané, Vavoua, Bangolo, riches en cacao et en café. Comment exporter ces matières premières souvent extorquées sans aucune autre forme de procès aux paysans qui les exploitent ? La réponse est toute trouvée : transiter par le Burkina Faso, à partir du «port sec» de Fengolo, pour déboucher sur d’autres ports ouest-africains, notamment celui de Lomé. (…) Pour exporter de manière efficiente les «fèves de la guerre», Adama Bictogo écume les places financières européennes avec une carte de visite qui le présente comme le «conseiller spécial du ministre de l’Agriculture» ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, qui est en vérité son associé dans ses activités crapuleuses, lui fournissant une «couverture». Une sorte de brevet de respectabilité (…) . A priori, les officiels d’un pays servent les intérêts de ce pays, dans le respect de la loi de ce pays… Dans ses pérégrinations, Adama Bictogo entre en contact avec la SOEXIMEX. C’est une entreprise de vente de produits alimentaires et agroalimentaires, ainsi que de distribution de pièces de rechanges et de vente de véhicules automobiles (marque COGEFO). Depuis sa création, elle est détenue par un actionnaire unique, une holding se trouvant au Luxembourg (COFIDA), elle-même détenue par la famille Dagher-Hayek. La SOEXIMEX exerce principalement en direction de l’Afrique et du Moyen-Orient, où elle bénéficie d’un réseau de relations qui se sont solidifiées au fil des années. Mais le début du XXIè siècle est difficile pour le groupe dont les bureaux en France se trouvent au 31/33 rue Pleyel, à Saint-Denis. D’un chiffre d’affaires de 117 millions d’euros en 2002 (un peu moins de 80 milliards de F CFA), la SOEXIMEX est passée à un chiffre d’affaires de 83 millions d’euros en 2003 (un peu plus de 50 milliards de FCFA), soit une chute de près de 30%. Les causes de cette anémie ? La parité euro-dollar, qui affaiblit la compétitivité des exportateurs européens, mais également les exportateurs de pièces détachées asiatiques, qui raflent des parts de marché en raison de leurs bas prix.
La déstabilisation de la Côte d’Ivoire et la création d’un marché sauvage dans le Nord du pays, sans fiscalité, sans entraves, constituent une aubaine pour la firme européenne. La concurrence est faible, les majors soucieuses de leur image ne se bousculant pas. Les marges sont bien plus importantes. Les relations avec les maîtres des lieux (notamment Adama Bictogo, qui est le seul interlocuteur de la firme, et a montré qu’il sait se faire respecter et obtenir le cacao en maintenant les profits maximum pour ses partenaires outre Méditerranée) facilitent les choses. Les fèves transitent par le Burkina Faso, les rebelles et l’armée burkinabé se mettant au garde-à-vous à la vue des camions de Bictogo. SOEXIMEX n’intervient qu’à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, où elle paie directement Adama Bictogo, lequel remplit ipso facto son compte dans ce qui fut «le pays des hommes intègres». Les bénéfices de Bictogo sont tellement grands qu’il est en train d’implanter une usine de conditionnement de cacao à Bobo-Dioulasso pouvant traiter 500 tonnes par jour (ce qui montre bien que la «nébuleuse» compte poursuivre la guerre et la partition de la Côte d’Ivoire pendant longtemps), dont le responsable, français, est bien connu des milieux spécialisés en Côte d’Ivoire : Jean-Luc Desverchère. (…) Après l’escale de Bobo-Dioulasso, le cacao est acheminé jusqu’au port de Lomé, en quatre jours environ. Il ne reste plus qu’à SDV, l’armateur détenu par la multinationale française Bolloré, liée par contrat d’exclusivité à SOEXIMEX, à acheminer les «fèves de la guerre» sur les marchés européens. Les jolies petites têtes blondes qui mangeront du chocolat à Noël auront-ils un souvenir pour les enfants soldats et déplacés de guerre qui sont la contrepartie de ce commerce de la honte ? Le business est aussi immoral que juteux. Il permet à SOEXIMEX de voir son chiffre d’affaires remonter à 116 millions d’euros, à peu près la performance de 2002, l’activité illégale en Côte d’Ivoire dopant littéralement les résultats. L’appétit vient en mangeant, d’autant plus que les promesses d’Adama Bictogo se font de plus en plus mirobolantes. En 2005, SOEXIMEX veut exporter 80 000 tonnes de cacao (14 000 tonnes ont déjà été sorties durant les premiers mois de l’année)», écrivions-nous.

Côte d’Ivoire Fruit : une entreprise basée… au Burkina Faso !

A ce stade de notre enquête, nous savions que la SOEXIMEX avait contacté une de ses banques traditionnelles, le Crédit lyonnais, pour le financement de la traite de cacao. Nous savions aussi que des fortes sommes, tournant autour de 50 milliards de FCFA, étaient mobilisées en France dans un but d’acheminement vers le compte de l’entreprise d’Adama Bictogo à Ecobank Burkina Faso. Dans le maquis complexe des montages financiers douteux, nous pensions que cette somme provenait uniquement de cet établissement financier français.
Nous en savons désormais plus tant sur les montages financiers permettant de faire «tourner» l’activité illégale d’Adama Bictogo que sur l’entreprise du «conseiller spécial» du ministre de l’Agriculture, Amadou Gon Coulibaly.
Nous sommes aujourd’hui en mesure d’affirmer que la banque d’affaires française Natexis Banques Populaires a financé, dans un premier temps, l’activité de SOEXIMEX et de Bictogo pour un montant d’au moins 10 millions d’euros (environ 6,5 milliards de F CFA). Nous pouvons aussi dire que SOEXIMEX – société de négoce fondée en 1963 dont le président du directoire s’appelle Joseph Dagher et le DG du secteur négoce Lucien Dagher – travaille principalement, pour toutes les affaires de négoce, avec la Société générale et Calyon (filiale du Crédit agricole, qui vient d’avaler le Crédit lyonnais, banque historique des Dagher).
Au sujet de l’activité d’Adama Bictogo, les choses sont aussi plus claires – et plus accablantes. En effet, il a une société enregistrée au Burkina Faso, qui s’appelle… Côte d’Ivoire Fruit. Cette entreprise s’occupe de la collecte du cacao en zone rebelle, de l’acheminement à Bobo-Dioulasso (au Burkina Faso) où se trouve une usine de conditionnement, puis du transport jusqu’au port de Lomé. Il faut noter qu’Adama Bictogo, en parfait opportuniste, a créé ANEMA, une société d’import-export à Abidjan (qu’il contrôle à 51%, le reste étant entre les mains de SOEXIMEX).

Un trafic garanti par une entreprise d’Etat en France !

Si Adama Bictogo est le président directeur général de Côte d’Ivoire Fruit, Jean-Luc Desverchère, un Français bien connu dans le milieu du négoce est directeur général adjoint. La société a «positionné» deux responsables des achats à Man et à Vavoua (Martial N’Cho et Luc Erhard Kouassi). Le responsable du convoyage des fonds et produits est Souleymane Bictogo quand le responsable de l’usine de Bobo Dioulasso se nomme Souley Ouédraogo. Par ailleurs, il est bon de savoir que pour camoufler le caractère contrebandier de leurs exportations, les promoteurs de Côte d’Ivoire Fruit et de SOEXIMEX ont attribué à leur marchandise une origine inconnue jusqu’à nos jours – il s’agit d’un cacao «West Africa», là où il est de coutume d’indiquer les pays de provenance des «commodities» (matières premières).
Une fois de plus, le scandale du «cacao de la guerre» montre à quel point la France est impliquée et se réjouit de la crise en Côte d’Ivoire. Si on peut arguer que les banques qui ont financé cette activité illégale sont privées, on est forcément ahuri de voir que la police d’assurance «risques politiques» est prise en charge par la Caisse centrale de Réassurance (CCR), entreprise détenue par l’Etat français, qui «se distingue de ses concurrents en proposant, avec la garantie de l’Etat, des couvertures illimitées pour des branches spécifiques telles que les catastrophes naturelles en France et les risques de guerre (60 % de son chiffre d’affaires)», selon son site Internet. Si ce n’est pas une manière d’encourager le commerce de contrebande et la fraude fiscale en contrebande, cela y ressemble fort. «Il est un fait constant et indéniable que la prospérité qu’avait connue la Côte d’Ivoire a pu aussi bénéficier à tous les autres pays de la sous-région. De même, depuis le déclenchement de la crise en Côte d’Ivoire, des biens tels que des voitures, des marchandises et d’autres produits fabriqués dans ce pays circulent dans les pays voisins. C’est le cas du café et même du cacao dont certains pays limitrophes tels que le Burkina Faso seraient devenus exportateurs (…) Les pays limitrophes qui, soit ne découragent pas, soit s’abstiennent de sanctionner tous ceux qui participent au commerce illicite des biens souvent volés ou acquis en violation des lois et règlements, devraient être considérés comme des complices. (…) La Commission estime que tous les pays ainsi que toutes les personnes qui participent aux actes de pillages ou de recels de produits ivoiriens, devraient porter une part de responsabilité car il y a là une activité illicite et criminelle qui devrait être découragée», écrivaient en octobre 2004 les rapports de la Commission d’enquête de l’ONU sur la Côte d’Ivoire. En garantissant ce type de business, la France officielle se fait complice d’une activité considérée comme «illicite et criminelle» par l’ONU. Qui va punir la France ?
Tels sont les faits, qui ne demandent qu’à être présentés publiquement à l’occasion du procès qu’Adama Bictogo promet à Mamadou Koulibaly.»

 

*



«Un énorme trafic de cacao éclabousse le RDR, le Burkina et une grande banque française – Enquête»

Le Courrier d’Abidjan - mercredi 5 octobre 2005 — http://news.abidjan.net/article/?n=151886 :

«Comment les bras droits d’Alassane Ouattara, en complicité avec une firme européenne véreuse et un important établissement financier français – le Crédit Lyonnais – exportent frauduleusement le cacao ivoirien en passant par le Burkina Faso et le Togo. Où l’on se rend compte que les profits générés par la déstabilisation de la Côte d’Ivoire s’évaluent à plusieurs milliards de F CFA. Au cœur d’un scandale qui ne saurait rester sans suite.

Amadou Gon Coulibaly, Adama Bictogo, Koné Zakaria : un point commun caractérise ces trois membres assez connus du bloc rebelle. Ces dernières semaines, ils se font remarquer par un activisme et une pyromanie qui ne semble pas avoir de fin. Amadou Gon Coulibaly, ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture au sein du gouvernement de réconciliation nationale, clamait ainsi il y a dix jours aux transporteurs pro-Ouattara que «le 1er novembre, nous serons au Palais quand les refondateurs seront dans la rue». Quant à Adama Bictogo, il demandait à ses supporters à N’Douci de «descendre dans la rue le 31 octobre pour chasser Gbagbo.» Pendant ce temps, Koné Zakaria, sur «ses» terres de Vavoua, harcèle la population civile et menace les dignitaires religieux musulmans qui osent lui tenir tête, fait couper l’eau et l’électricité dans la ville pour punir les populations de leur tiédeur.
Outrances et violence habituelles de la coalition rebelle ? Pas seulement. Ces trois individus agissent, si l’on peut dire, en symbiose. Ils sont les artisans ivoiriens d’un énorme trafic international de cacao de contrebande, de «fèves de la guerre». L’instabilité et l’augmentation du risque Côte d’Ivoire étant une de leurs techniques pour «squeezer» le marché, faire paniquer la Bourse de New York et de Londres et augmenter les profits de la nébuleuse internationale dans laquelle ils s’insèrent, ils jouent leur rôle. Ils créent une ambiance…
En effet, nos sources au sein de la finance internationale, se fondant elles-mêmes sur des documents très précis et qui sont déjà connus des milieux politiques et diplomatiques africains, nous ont permis de remonter la filière d’une vaste opération de criminalité financière internationale, où sont impliqués des dignitaires du RDR (le parti d’Alassane Ouattara), le Burkina Faso de Blaise Compaoré, une firme de négoce basée au Luxembourg… et un grand établissement financier français !

50 milliards des caisses du Crédit lyonnais au compte d’Adama Bictogo

Les membres de cet attelage improbable sont impliqués dans un «business de la guerre» qui a permis, il y a quelques jours, le transfert, sur le compte d’Adama Bictogo à Ecobank Burkina Faso, d’une somme de 80 millions d’euros (c’est-à-dire 50 milliards de F CFA) sortie tout droit des caisses du Crédit Lyonnais de Saint-Denis, dans la région parisienne. Un pactole qui pourrait bien financer des armes supplémentaires pour la rébellion et la reprise de la guerre, étant donné que c’est le sang et les larmes des peuples d’Afrique qui a toujours nourri ce genre de trafics très juteux.
L’association Adama Bictogo – SOEXIMEX – Crédit lyonnais se fonde sur les intérêts bien compris des trois parties et des intérêts plus larges que chacune d’elles représente. Adama Bictogo, proche d’entre les proches d’Alassane Ouattara, a toujours su combiner combat politico-militaire avec profits privés gigantesques. Le conseiller spécial du ministre de l’Agriculture ne vient-il pas d’entrer en possession, le 27 août 2005, d’un appartement de 3 millions de F à Courbevoie, en région parisienne, à l’adresse 1, square Henri Regnault ? En tout cas, son amour du risque profite à l’internationale de la guerre dont son maître à penser, Alassane Ouattara, et le «tuteur» Blaise Compaoré sont des actionnaires de référence : ses comptes à la banque d’affaires d’origine britannique HSBC en France ont été fermés en septembre 2002, étant jugés «préoccupants» et «indésirables», en raison d’un soupçon de trafic d’armes ou de blanchiment d’argent. Quelques jours plus tôt, la guerre éclatait en Côte d’Ivoire… Quoi qu’il en soit, Adama Bictogo est un des «hommes d’affaires» du bloc rebelle, chargé de trouver des «bons filons» permettant de rémunérer de la meilleure manière le pillage systématique des zones acquises à la force de la kalach et désormais protégées de facto par l’armée française. Parmi ces zones, celles de Man, Danané, Vavoua, Bangolo, riches en cacao et en café. Comment exporter ces matières premières souvent extorquées sans aucune autre forme de procès aux paysans qui les exploitent ? La réponse est toute trouvée : transiter par le Burkina Faso, à partir du «port sec» de Fengolo, pour déboucher sur d’autres ports ouest-africains, notamment celui de Lomé. Ce trafic a été vivement critiqué par le pré-rapport de l’ONU (jamais publié officiellement par les services de Kofi Annan), et dont a fait état le président ivoirien Laurent Gbagbo dans son dernier discours à la Nation. Le rapport disait : «Il est un fait constant et indéniable que la prospérité qu’avait connue la Côte d’Ivoire a pu aussi bénéficier à tous les autres pays de la sous-région. De même, depuis le déclenchement de la crise en Côte d’Ivoire, des biens tels que des voitures, des marchandises et d’autres produits fabriqués dans ce pays circulent dans les pays voisins. C’est le cas du café et même du cacao dont certains pays limitrophes tels que le Burkina Faso seraient devenus exportateurs (…) Les pays limitrophes qui, soit ne découragent pas, soit s’abstiennent de sanctionner tous ceux qui participent au commerce illicite des biens souvent volés ou acquis en violation des lois et règlements, devraient être considérés comme des complices. (…) La Commission estime que tous les pays ainsi que toutes les personnes qui participent aux actes de pillages ou de recels de produits ivoiriens, devraient porter une part de responsabilité car il y a là une activité illicite et criminelle qui devrait être découragée.»
Pour exporter de manière efficiente les «fèves de la guerre», Adama Bictogo écume les places financières européennes avec une carte de visite qui le présente comme le «conseiller spécial du ministre de l’Agriculture» ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, qui est en vérité son associé dans ses activités crapuleuses, lui fournissant une «couverture». Une sorte de brevet de respectabilité, car la race des serviteurs de l’Etat organisant le pillage sans vergogne de son économie n’est pas très répandue dans le monde. A priori, les officiels d’un pays servent les intérêts de ce pays, dans le respect de la loi de ce pays…

Une usine de traitement de cacao à… Bobo-Dioulasso

Dans ses pérégrinations, Adama Bictogo entre en contact avec la SOEXIMEX. C’est une entreprise de vente de produits alimentaires et agroalimentaires, ainsi que de distribution de pièces de rechanges et de vente de véhicules automobiles (marque COGEFO). Depuis sa création, elle est détenue par un actionnaire unique, une holding se trouvant au Luxembourg (COFIDA), elle-même détenue par la famille Dagher-Hayek. La SOEXIMEX exerce principalement en direction de l’Afrique et du Moyen-Orient, où elle bénéficie d’un réseau de relations qui se sont solidifiées au fil des années. Mais le début du XXIè siècle est difficile pour le groupe dont les bureaux en France se trouvent au 31/33 rue Pleyel, à Saint-Denis. D’un chiffre d’affaires de 117 millions d’euros en 2002 (un peu moins de 80 milliards de F CFA), la SOEXIMEX est passée à un chiffre d’affaires de 83 millions d’euros en 2003 (un peu plus de 50 milliards de FCFA), soit une chute de près de 30%. Les causes de cette anémie ? La parité euro-dollar, qui affaiblit la compétitivité des exportateurs européens, mais également les exportateurs de pièces détachées asiatiques, qui raflent des parts de marché en raison de leurs bas prix.
La déstabilisation de la Côte d’Ivoire et la création d’un marché sauvage dans le Nord du pays, sans fiscalité, sans entraves, constituent une aubaine pour la firme européenne. La concurrence est faible, les majors soucieuses de leur image ne se bousculant pas. Les marges sont bien plus importantes. Les relations avec les maîtres des lieux (notamment Adama Bictogo, qui est le seul interlocuteur de la firme, et a montré qu’il sait se faire respecter et obtenir le cacao en maintenant les profits maximum pour ses partenaires outre Méditerranée) facilitent les choses. Les fèves transitent par le Burkina Faso, les rebelles et l’armée burkinabé se mettant au garde-à-vous à la vue des camions de Bictogo. SOEXIMEX n’intervient qu’à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, où elle paie directement Adama Bictogo, lequel remplit ipso facto son compte dans ce qui fut «le pays des hommes intègres». Les bénéfices de Bictogo sont tellement grands qu’il est en train d’implanter une usine de conditionnement de cacao à Bobo-Dioulasso pouvant traiter 500 tonnes par jour (ce qui montre bien que la «nébuleuse» compte poursuivre la guerre et la partition de la Côte d’Ivoire pendant longtemps), dont le responsable, français, est bien connu des milieux spécialisés en Côte d’Ivoire : Jean-Luc Desverchère.

2000 rotations de camions de 33 tonnes

Après l’escale de Bobo-Dioulasso, le cacao est acheminé jusqu’au port de Lomé, en quatre jours environ. Il ne reste plus qu’à SDV, l’armateur détenu par la multinationale française Bolloré, liée par contrat d’exclusivité à SOEXIMEX, à acheminer les «fèves de la guerre» sur les marchés européens. Les jolies petites têtes blondes qui mangeront du chocolat à Noël auront-ils un souvenir pour les enfants soldats et déplacés de guerre qui sont la contrepartie de ce commerce de la honte ?
Le business est aussi immoral que juteux. Il permet à SOEXIMEX de voir son chiffre d’affaires remonter à 116 millions d’euros, à peu près la performance de 2002, l’activité illégale en Côte d’Ivoire dopant littéralement les résultats.
L’appétit vient en mangeant, d’autant plus que les promesses d’Adama Bictogo se font de plus en plus mirobolantes. En 2005, SOEXIMEX veut exporter 80 000 tonnes de cacao (14 000 tonnes ont déjà été sorties durant les premiers mois de l’année). La grande traite arrive à grands pas. L’entreprise contacte donc sa banque, le Crédit Lyonnais de Saint-Denis. Qui décaisse, la semaine dernière, 80 millions d’euros (50 milliards de F CFA environ), sur le compte du bras droit d’Alassane Ouattara à Ecobank, au Burkina Faso.
A la veille du sommet du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine à Addis-Abeba, les preuves de ce trafic de la honte sont sur la place publique internationale. Elles acculent un peu plus le RDR, qui montre sa part liée indiscutable avec une rébellion meurtrière qui refuse à l’Afrique de l’Ouest la paix dont elle a droit. Elles mettent encore plus en difficulté le Burkina Faso et Blaise Compaoré, qui ne pourra pas les rejeter du revers de la main – et qui devra expliquer comment 2000 rotations de camions de 33 tonnes entre la zone rebelle et son pays n’ont pas pu attirer la curiosité de ses services… Elles créeront à n’en point douter un séisme au Crédit Lyonnais, banque qui a longtemps alimenté la rubrique des scandales politiques en France, qui a été rachetée par le Crédit agricole et a investi des sommes mirobolantes dans une campagne de publicité où elle affichait son nouveau logotype… et sa nouvelle virginité. Le Crédit Lyonnais, obsédé par ses commissions, ne savait donc pas à qui il donnait de l’argent ? L’établissement financier n’a-t-il pas indirectement financé les achats d’armes de la rébellion, en lui fournissant du cash ?
En s’impliquant dans cette transaction sulfureuse, le Crédit Lyonnais ne met-il pas en danger les intérêts et la réputation de sa filiale ivoirienne, la SIB ? La France, en tant qu’Etat, déjà sur la sellette, acceptera-t-elle d’ouvrir une information judiciaire sur cette affaire, dès que la justice ivoirienne s’en saisira ? Cette histoire sans morale donne en tout cas de l’épaisseur à l’accusation de Thabo Mbeki accusant «certaines forces qui ont intérêt à perpétuer la déstabilisation de la région». C’est que la guerre en Côte d’Ivoire alimente des comptes en banque à Paris et à Ouagadougou. Entre autres…
Théophile Kouamouo »



samedi, 26 août 2006

Quand Tiken Jah tente de se justifier : laborieux et édifiant



Lecture de l’interview de Tiken Jah Fakoly par L'intelligent d'Abidjan 25/08/06 — http://news.abidjan.net/h/209108.html


(CENSURÉ SUR blogs.nouvelobs.com)

«{…} Gbagbo, tout le monde est conscient de sa lutte. La liberté de la presse est de son combat. Il méritait de gouverner la Côte d'Ivoire. Mais, il n'a pas eu la chance de rentrer par la grande porte. {…}»


C’est Tiken Jah Fakoly qui dit cela ! Bonne nouvelle il a enfin compris, pourrait-on penser… D’autant qu’à la question de Firmin Koto, qui l’interviewe,

«Que penses-tu de la politique extérieure par rapport à la Côte d'Ivoire?»

il va carrément répondre :

«Je pense que la politique extérieure a un impact négatif dans ce qui arrive à la Côte d'Ivoire. C'est clairement une guerre économique entre le colonisateur et notre pays. Le paradoxe c'est que l'Afrique est le continent qui a le plus de ressources au monde. J'ai lu récemment que les ressources minières représentent 75% dans le monde. Il est donc clair que l'Afrique est convoitée par les Occidentaux. C'est pourquoi, il faut que les dirigeants africains parlent d'une seule voix pour défendre les intérêts de l'Afrique. C'est vrai que la France pourrait soutenir une opposition ou une rébellion contre un pouvoir qui n'est pas en accord avec elle. J'ai l'habitude de dire que si nous sommes unis, ça va faire mal. Si les Ivoiriens étaient unis et qu'ils avaient mis en place une bonne démocratie, transparence, justice et égalité il n'y aurait pas cette guerre aujourd'hui.»

«Penses-tu à un réel retour de la paix en Côte d'Ivoire?»

«Oui mais à condition que tout le monde soit conscient de l'intérêt de la nation. {…}»



[Sur blogs.nouvelobs.com l'article censuré, intitulé "Tiken Jah va-t-il rejoindre la République ?", se terminait ici en ces termes : La bonne nouvelle se confirmerait-elle ? Tiken Jah va-t-il rejoindre le camp républicain ?
Pas si simple… La suite sur http://unevingtaine.hautetfort.com/]



Quand il vient de dire, un peu plus haut :

«{…} Gbagbo, tout le monde est conscient de sa lutte. La liberté de la presse est de son combat. Il méritait de gouverner la Côte d'Ivoire. Mais, il n'a pas eu la chance de rentrer par la grande porte. Après son élection dans des conditions calamiteuses, la première chose qu'il aurait dû faire était de prononcer un message d'unité. Ceci en promettant qu'après son mandat tous les partis allaient se présenter pour qu'enfin il y ait des élections justes et transparentes en Côte d'Ivoire.»


Sachant, comme le lui dit Firmin Koto, que Gbagbo n'a jamais terminé ce mandat en bonne et due forme — quand Tiken Jah vient de dire cela, on se dit : bon, tout va bien, il a enfin compris, il va donc pouvoir prendre son courage à deux mains, franchir le pas et dire qu’il s’est fait avoir et qu’il rejoint à présent le combat des patriotes.

Mais non, ce pas, il ne le franchit pas. Il a compris, mais ne l’a dit qu’au conditionnel : «C'est vrai que la France pourrait soutenir une opposition ou une rébellion contre un pouvoir qui n'est pas en accord avec elle».

Ce qui lui permet de se contorsionner tout au long de l’interview et de ne pas aller au-delà d’une réponse agacée à la question :

«Peux-tu dire franchement quelle est ta position par rapport à la rébellion?»

«{…}
Une fois pour de bon, j'aimerais dire que je n'ai aucun lien avec la rébellion. Mais, je comprends leur combat. {…}»

Et, en regard des trois années passées, c’est le moins qu’on puisse dire en effet : «il comprend leur combat» dont il a fait la promotion sur tous les continents, ce qui, disent les mauvaises langues — comme Alpha Blondy, rappelle-t-il —, lui a valu comme récompense au goût néo-colonial, le trophée des «victoires de la musique».

Voilà ce qu’il faut donc justifier, et qu’il est si difficile à présent de justifier. C’est ainsi que lorsque à sa remarque selon laquelle — en substance — Gbagbo aurait dû l’écouter (sic) et faire en sorte «qu'après son mandat tous les partis allaient se présenter pour qu'enfin il y ait des élections justes et transparentes en Côte d'Ivoire», Firmin Koto lui rétorque :

«Gbagbo n'a jamais terminé ce mandat en bonne et due forme…»

Tiken Jah bredouille, en guise de justification, cette étrange réponse :

«Oui, mais les dés étaient pipés au départ avec le forum de la réconciliation que j'appelle le forum de la distraction. Et c'est de là qu'est parti tout ce malaise. Au cours du forum de la réconciliation nationale, tous les partis et les couches sociales étaient représentés. Malheureusement, Laurent Gbagbo a refusé d'appliquer les résolutions de ce forum. C'est pas sérieux. La réalité est là. C'est pour cela que je dis que je comprends le problème des rebelles. Ce qu'on aurait pu obtenir par les revendications musicales a été finalement mais malheureusement obtenu par les armes. Toutes les avances en passant par l'acceptation de la candidature d'Ado. Nous avons chanté, Alpha, Fadal, moi et bien d'autres, mais personne n'a voulu nous écouter.»

Ah bon Gbagbo n’a pas appliqué les résolutions du forum ? — alors qu’il a fait entrer au gouvernement, et pas à des postes de figurants, des représentants de tous les partis, y compris celui d’ADO pour lequel la rébellion prendra les armes !

Ultime tentative d’auto-justification de Tiken Jah qui a aussi parlé de son exil au Mali parce que sa sécurité ne serait pas assurée en Côte d’Ivoire — renvoyant pour cela à Camara H, dont le public français se souvient du cadavre passé en boucle en 2003 dans tous les journaux télévisés pour contrer les manifestations pro-Gabgbo au lendemain de la tentative de coup d’État de Marcoussis. Allusion donc, mais sans précision supplémentaire de Tiken Jah, aux fameux «escadrons de la mort» que Le Monde avait envoyés alors dans les pattes de Gbagbo. Pas de précision supplémentaire parce que Tiken Jah sait très bien que, depuis, Le Monde a été condamné pour cela. Et Tiken Jah sait vraisemblablement que cela n’avait aucun sens pour les partisans de Gbagbo, d’aller casser un possible impact médiatique mondial des manifestations monstres en sa faveur en tuant un opposant et en exposant son cadavre sur le terre-plein central d’une route archi-fréquentée !

Tandis que Tiken Jah a oublié de dire que ça c’était dégradé pour Gbagbo bien avant le forum de réconciliation, en fait au jour même de son intronisation — avec le fameux charnier de Youpougon, dont éclate aujourd’hui que c’était un montage, comme les fameux «escadrons de la mort».

Tiken Jah le sent bien : il s’est fait avoir en prenant parti pour la rébellion, ou, selon ses termes, «en la comprenant». Mais que ne le dit-il pas clairement ?!




vendredi, 25 août 2006

2000...



Dans une chronique précédente, la comparaison me semblait s’imposer entre les 150 soldats qui arrivaient au Liban et les 5000 de la Licorne en Côte d’Ivoire.

Au moment où 170 soldats débarquent annonçant donc, non pas les 200 d’abord promis, mais finalement 2000 soldats français, la mise en perspective par rapport à la présence française en Côte d’Ivoire me semble prendre un sens nouveau non-négligeable. Je passe sur le nombre, et j’en viens à un parallèle significatif dans le problème : le désarmement.

Si, comme en Côte d’Ivoire, la force internationale tergiverse au Liban concernant le désarmement des «milices» — dixit le Président Chirac —, à savoir concrètement le Hezbollah, on débouchera sur la situation qu’on a promue en Côte d’Ivoire en n’exigeant jamais concrètement le désarmement de la rébellion et en ne fermant jamais la frontière-passoire par laquelle elle s’approvisionne en armes. Une rébellion, ou une milice, qui ne désarme pas, surarme !

Ça se voit en Côte d’Ivoire, ça s’est vu au Liban, où, non désarmé, le Hezbollah n’a fait que surarmer. Ce qui ne fait que pourrir une situation — pour des lendemains qui déchantent toujours plus faux.

Au point que c’est à se demander si ce n’est pas ce qu’on cherche ! — cela en regard de la façon dont on laisse calomnier ceux qui sont dans la légalité… Ainsi, pour la Côte d'Ivoire : légendes, promues par les médias français contre les patriotes, sur des «escadrons de la mort de Gabgbo», le concept français d’ «ivoirité», le charnier de Yopougon, autant de clefs de voûte d’un dénigrement médiatique, qui ont fait tant de mal… et qui aujourd’hui s’écroulent les unes après les autres.

Ainsi, Mamadou Koulibaly annonçait les aveux de l’exécutant de la macabre mise en scène du charnier de Yopougon. Notre Voie publie aujourd’hui son témoignage — tandis qu’on se souvient que la ministre-Marcoussis de la justice (mentionnée ci-dessous par le personnage) avait décidé en son temps de stopper l’enquête…


«
Charnier de Yopougon: Abou Kamagaté (le convoyeur des corps) raconte»

Notre Voie - 8/24/2006 7:36:54 PM — http://news.abidjan.net/h/208876.html :

«Dans le mois de mars 2003, Abou Kamagaté, 67 ans, de nationalité malienne, chauffeur de son état, est arrivé de son Mali natal pour, a-t-il annoncé, rencontrer les autorités judiciaires ivoiriennes. Des entretiens qu’il a eus avec ses hôtes, il ressort que M. Kamagaté est arrivé du Mali rien que pour faire des révélations sur le charnier de Yopougon. En exclusivité, nous vous proposons quelques-unes de ces révélations qui vont, sans nul doute, provoquer un séisme dans le microcosme politique ivoirien.

“Je suis Abou Kamagaté, chauffeur de camion-benne. Précisément, je livre du sable de construction. Je travaillais à la gare de sable d’Abobo, un quartier où j’ai habité, avant de la quitter précipitamment pour m’installer au Mali. Mon départ est lié à l’affaire du charnier de Yopougon. Affaire que j’ai contribué à monter de toutes pièces.
Tout a commencé dans la nuit du jour où le général Robert Guéi a capitulé devant la mobilisation des Ivoiriens. Cette nuit-là, Kaba, un ami coxer à la gare routière d’Abobo, m’a approché pour qu’on fasse un travail. Nous avions l’habitude de travailler ensemble dans le cadre de la livraison de sable. Cette fois-ci, Kaba est venu louer mes services pour un autre type de travail. A savoir transporter, non pas du sable, mais des cadavres sur recommandation de M. Ally Coulibaly, responsable de la Communication du RDR. Kaba m’a dit qu’Ally Coulibaly proposait 50 millions FCFA et souhaitait que les cadavres soient déposés derrière la MACA. J’ai tout, de suite, accepté de faire le travail.
Dans la même nuit, Kaba a fait venir six personnes qui m’ont rejoint à la gare de sable d’Abobo. Je ne les connaissais pas. Deux personnes sont montées devant et, le reste, derrière la benne que j’ai acquise en héritage de mon frère aîné Adama Kamagaté, décédé à la MACA.
Sur indication de Kaba, nous nous sommes rendus devant la pharmacie Sainte Odile (Dokui) d’Abobo. Nous avons ramassé les corps qui jonchaient le sol pour les mettre dans le camion. Je suis allé les déverser au lieu indiqué par Ally Coulibaly. Puis nous sommes allés à Cocody. Comme je ne connais pas le quartier, je ne suis pas en mesure de préciser les endroits exacts. J’ai fait cette nuit-là trois voyages. Les corps que nous avons déposés étaient habillés. Une fois le travail fini, je suis allé descendre les six personnes que Kaba avait envoyées à la gare de sable, exactement devant le domicile d’Adama Sanogo. Restés à deux, Kaba est venu me chercher à la gare de sable pour m’envoyer au domicile d’Ahmed Bassam. A 16 h, j’ai été reçu par Alassane Dramane Ouattara (ADO) et Ally Coulibaly. Ils m’ont félicité en me disant que “j’ai fait du bon travail”. ADO, tout en posant sa main sur mon épaule, m’a présenté à un Blanc en ces termes : “Voici le monsieur qui a déposé les corps au lieu indiqué. Allez faire votre travail!” Dans le salon d’Ahmed Bassam, se trouvaient, outre lui-même, Henriette Dagri Diabaté et Adama Toungara. C’est au domicile d’Ahmed Bassam que Kaba m’a remis les 50 millions FCFA. Il les a reçus des mains d’Ally Coulibaly. En me remettant l’argent, Kaba a ajouté que “je devais, dans les trois jours qui suivent, quitter la Côte d’Ivoire”. Puis Ally Coulibaly m’a donné trois documents en me recommandant de les garder soigneusement : un passeport, un billet d’avion, puis une interdiction de séjour sur le sol ivoirien.
Ce jour où je quittais Abidjan, j’ai été escorté jusqu’à Pogo dans une 4X4. Une fois à Sikasso, j’ai décidé de me construire une maison. J’ai donc remis la somme de 500.000FCFA à un de mes frères officier de police pour acheter un terrain. C’est lui qui m’a dit que l’argent était faux. On s’est rendu compte que les 50 millions FCFA étaient de faux billets. J’ai compris que Ally Coulibaly, ADO et autres m’avaient nargué. Ecœuré, j’ai décidé d’effectuer le voyage de Sikasso à Abidjan pour venir porter à votre connaissance ces faits. Il faut que les Ivoiriens sachent que l’affaire du charnier est du faux, tout comme les 50 millions F CFA que j’ai reçus pour ramasser les corps”.

Propos recueillis par Allan Aliali »



jeudi, 24 août 2006

Au MEDDA : merci pour ce message



Mes remerciements à Christian Bailly-Grandvaux, du MEDDA, pour le signalement de mon blog http://delugio.zeblog.com/, et pour l’action du MEDDA dans ce combat qui n’est pas facile à faire comprendre. Je me souviens ainsi que la publication de cet article : http://medda.over-blog.com/article-155480.html sur mon blog http://blogs.nouvelobs.com/Delugio/ avait été refusée en son temps par la censure de blogs.nouvelobs.com…
Tous mes encouragements au

MEDDA Mouvement Européen de Défense de la Démocratie en Afrique
Pour une redéfinition des relations Europe-Afrique
http://medda.over-blog.com/ :


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Mardi 22 Août 2006
Un BLOG a voir absolument

Chèr(e)s ami(e)s,

Le combat de l'Afrique contre l'impérialisme n'est pas terminé, loin de là. Malheureusement, les Français ne se sentent pas concernés par les situations qu'engendrent le néo-colonialisme et les réseaux politico-maffieux (principalement ceux de la droite française) en terre africaine.

Pourtant, on nous parle d'immigration à longueur de journée et de ces soi disant méfaits. Si les africains et autres populations sur-exploités se sentaient bien chez eux, dans une véritable démocratie qui vit avec l'exploitation rationnelle et juste des ressources de son pays, je peux croire qu'il n'y aurait aucune immigration clandestine des ces peuples vers les pays occidentaux. Voit-on des américains des USA immigrés clandestinement en Europe?
L'Afrique détient les plus grandes richesses du monde actuellement et reste pourtant le continent le plus pauvre. Cet anachronisme devrait nous faire réfléchir sur ce que deviennent ces richesses et à qui elles profitent.

Pour cela, les français doivent s'interesser de près aux causes de ce déséquilibre, et avec l'aide de l'internet aujourd'hui, ils ne devraient pas avoir de peine à trouver les réponses, car ces dernières ne se trouvent pas dans les médias de grande diffusion mais sont facilement accessible sur le Net.

Dans cet objectif, je vous livre ci dessous, l'adresse d'un blog sérieux et riche d'analyses pertinentes. N'hésitez pas à propager cette adresse autour de vous, d'inciter vos proches, amis, collègues à y aller faire un tour ainsi que sur le blog du MEDDA bien sur.

http://delugio.zeblog.com/

Votre dévoué
Christian Bailly-Grandvaux»