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mardi, 29 août 2006

Un présumé ravisseur de Kieffer aurait aussi participé aux attentats du 11 septembre



En arrière-plan
(ce qu’on ne nous dit pas :) Un suspect, Tony Oulaï, rappelle dans une lettre à Jacques Chirac publiée ce
matin par L’Intelligent d’Abidjan, qu’outre le fait d’être suspecté pour l’enlèvement de Kieffer, il a été accusé d’avoir été impliqué dans les attentats du 11 septembre (et a été emprisonné aux USA pour cela) !

Au premier plan : la rencontre de l’Onu du 15 septembre approchant, l’AFP livre des informations au conditionnel sur les liens que suppose RFI au conditionnel entre le pouvoir ivoirien et les meurtriers de Kieffer ! (sic)

Comme chaque fois qu’une échéance importante pour la Côte d’Ivoire s’annonce, les médias français se déchaînent contre le pouvoir ivoirien. Cette fois, à l’approche de la rencontre de l’Onu du 15 septembre c’est l’affaire Kieffer qui resurgit, avec rien de nouveau ! Répercutée dès les titres par les journaux télévisés du soir, l’AFP annonce que «les ravisseurs et meurtriers présumés de Kieffer auraient été identifiés» (au conditionnel), disant confirmer une information — tout aussi conditionnelle — de RFI (sic).


Citation :

Titre de la dépêche :

«Côte d'Ivoire : les ravisseurs et meurtriers présumés de Kieffer auraient été identifiés» — mais qui notera le «présumé» et le conditionnel ?

Dans le contenu de la dépêche :


«PARIS (AFP) - mardi 29 août 2006 - 18h14 - Les auteurs de l'enlèvement et du meurtre présumé du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, disparu le 16 avril 2004 à Abidjan, auraient été identifiés par le juge français Patrick Ramaël, a indiqué mardi une source proche du dossier.

Le juge Ramaël, en charge de l'enquête, a en sa possession une liste de dix-sept personnes qui auraient participé à l'enlèvement, la séquestration, l'exécution ou le transport du corps, a précisé à l'AFP Bernard Kieffer, le frère du disparu, qui se trouvait à Abidjan en août avec le juge.

Certains d'entre eux seraient d'anciens combattants du FLGO (Front de libération du grand Ouest), une milice favorable au président ivoirien Laurent Gbagbo, active dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, a précisé une source proche du dossier, confirmant une information de Radio France Internationale (RFI). {…}»


Etc., etc., c’est-à-dire (sans compter l’évocation du 11 septembre qu’on tait — juge-t-on que ça ferait peu sérieux ?) rien de nouveau que ce qu’on nous dit — au conditionnel — depuis deux ans : «des proches de Gbagbo "seraient" en cause».

Seule nouveauté significative pour nous ressortir cette première nouvelle sur les télés françaises concernant la Côte d’Ivoire — visant à mettre à mal Gbagbo, naturellement et comme les autres fois —  seule nouveauté depuis la dernière «information» : l’échéance d’une rencontre de l’Onu sur la Côte d’Ivoire pointe à l’horizon. La batterie du dénigrement se met donc en branle…

La dépêche, qui tombe aux heures de grande écoute, reprend un article où Le Nouveau Réveil (organe de l’opposition bédiéiste de la mouvance politico-rebelle,
reprenant RFI, cité par l'AFP - serpent qui se mord la queue) citait il y a deux jours le frère du journaliste disparu.

Et, pour bien nous laisser penser qu’Oulaï serait en France pour échapper "aux griffes de Gbagbo", on oublie de préciser que c’est alors qu’il était à Dakar qu’il a été "exfiltré" pour la France où il a été arrêté en région parisienne, puis emprisonné, avant d'être relâché.

Publié donc deux jours avant la dépêche de l’AFP qui n’y ajoute rien, l’article du Nouveau Réveil, ou de RFI, ne dit rien de plus significatif que ce que l’on sait depuis deux ans. Ce matin, L’Intelligent d’Abidjan publiait donc une lettre de Tony Oulaï à Jacques Chirac. Lettre dans laquelle Oulaï, qui nie tout ce dont on l’accuse, rappelle qu’on l’a aussi accusé d’être complice de Zacharias Moussaoui pour le 11 septembre : chose que nos médias se gardent de rappeler (jugent-ils que ça ne ferait pas sérieux ?) — de même qu’ils se gardent de rappeler que Oulaï pourrait être compromettant pour une autre affaire : celle du présumé bombardement de Bouaké, où il était parmi les pilotes.

Cela sans négliger que puisque avec l’affaire Kieffer, il est question de cacao, on a là un bon moyen de noyer l’information importante de la semaine sur le trafic, passée sous silence en France, avec des informations autrement concrètes, et qui impliquent de tout autres poissons. Cf. l’enquête de Théophile Kouamouo : http://unevingtaine.hautetfort.com/archive/2006/08/28/la-...

Que n’attend-on pas d’avoir de vraies informations, pas au conditionnel, quelles qu’elles soient — plutôt que de nous livrer toutes les rumeurs allant dans le sens que l’on souhaite à la veille de rencontres significatives, comme celle de l’Onu du 15 septembre ?




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