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vendredi, 25 août 2006

2000...



Dans une chronique précédente, la comparaison me semblait s’imposer entre les 150 soldats qui arrivaient au Liban et les 5000 de la Licorne en Côte d’Ivoire.

Au moment où 170 soldats débarquent annonçant donc, non pas les 200 d’abord promis, mais finalement 2000 soldats français, la mise en perspective par rapport à la présence française en Côte d’Ivoire me semble prendre un sens nouveau non-négligeable. Je passe sur le nombre, et j’en viens à un parallèle significatif dans le problème : le désarmement.

Si, comme en Côte d’Ivoire, la force internationale tergiverse au Liban concernant le désarmement des «milices» — dixit le Président Chirac —, à savoir concrètement le Hezbollah, on débouchera sur la situation qu’on a promue en Côte d’Ivoire en n’exigeant jamais concrètement le désarmement de la rébellion et en ne fermant jamais la frontière-passoire par laquelle elle s’approvisionne en armes. Une rébellion, ou une milice, qui ne désarme pas, surarme !

Ça se voit en Côte d’Ivoire, ça s’est vu au Liban, où, non désarmé, le Hezbollah n’a fait que surarmer. Ce qui ne fait que pourrir une situation — pour des lendemains qui déchantent toujours plus faux.

Au point que c’est à se demander si ce n’est pas ce qu’on cherche ! — cela en regard de la façon dont on laisse calomnier ceux qui sont dans la légalité… Ainsi, pour la Côte d'Ivoire : légendes, promues par les médias français contre les patriotes, sur des «escadrons de la mort de Gabgbo», le concept français d’ «ivoirité», le charnier de Yopougon, autant de clefs de voûte d’un dénigrement médiatique, qui ont fait tant de mal… et qui aujourd’hui s’écroulent les unes après les autres.

Ainsi, Mamadou Koulibaly annonçait les aveux de l’exécutant de la macabre mise en scène du charnier de Yopougon. Notre Voie publie aujourd’hui son témoignage — tandis qu’on se souvient que la ministre-Marcoussis de la justice (mentionnée ci-dessous par le personnage) avait décidé en son temps de stopper l’enquête…


«
Charnier de Yopougon: Abou Kamagaté (le convoyeur des corps) raconte»

Notre Voie - 8/24/2006 7:36:54 PM — http://news.abidjan.net/h/208876.html :

«Dans le mois de mars 2003, Abou Kamagaté, 67 ans, de nationalité malienne, chauffeur de son état, est arrivé de son Mali natal pour, a-t-il annoncé, rencontrer les autorités judiciaires ivoiriennes. Des entretiens qu’il a eus avec ses hôtes, il ressort que M. Kamagaté est arrivé du Mali rien que pour faire des révélations sur le charnier de Yopougon. En exclusivité, nous vous proposons quelques-unes de ces révélations qui vont, sans nul doute, provoquer un séisme dans le microcosme politique ivoirien.

“Je suis Abou Kamagaté, chauffeur de camion-benne. Précisément, je livre du sable de construction. Je travaillais à la gare de sable d’Abobo, un quartier où j’ai habité, avant de la quitter précipitamment pour m’installer au Mali. Mon départ est lié à l’affaire du charnier de Yopougon. Affaire que j’ai contribué à monter de toutes pièces.
Tout a commencé dans la nuit du jour où le général Robert Guéi a capitulé devant la mobilisation des Ivoiriens. Cette nuit-là, Kaba, un ami coxer à la gare routière d’Abobo, m’a approché pour qu’on fasse un travail. Nous avions l’habitude de travailler ensemble dans le cadre de la livraison de sable. Cette fois-ci, Kaba est venu louer mes services pour un autre type de travail. A savoir transporter, non pas du sable, mais des cadavres sur recommandation de M. Ally Coulibaly, responsable de la Communication du RDR. Kaba m’a dit qu’Ally Coulibaly proposait 50 millions FCFA et souhaitait que les cadavres soient déposés derrière la MACA. J’ai tout, de suite, accepté de faire le travail.
Dans la même nuit, Kaba a fait venir six personnes qui m’ont rejoint à la gare de sable d’Abobo. Je ne les connaissais pas. Deux personnes sont montées devant et, le reste, derrière la benne que j’ai acquise en héritage de mon frère aîné Adama Kamagaté, décédé à la MACA.
Sur indication de Kaba, nous nous sommes rendus devant la pharmacie Sainte Odile (Dokui) d’Abobo. Nous avons ramassé les corps qui jonchaient le sol pour les mettre dans le camion. Je suis allé les déverser au lieu indiqué par Ally Coulibaly. Puis nous sommes allés à Cocody. Comme je ne connais pas le quartier, je ne suis pas en mesure de préciser les endroits exacts. J’ai fait cette nuit-là trois voyages. Les corps que nous avons déposés étaient habillés. Une fois le travail fini, je suis allé descendre les six personnes que Kaba avait envoyées à la gare de sable, exactement devant le domicile d’Adama Sanogo. Restés à deux, Kaba est venu me chercher à la gare de sable pour m’envoyer au domicile d’Ahmed Bassam. A 16 h, j’ai été reçu par Alassane Dramane Ouattara (ADO) et Ally Coulibaly. Ils m’ont félicité en me disant que “j’ai fait du bon travail”. ADO, tout en posant sa main sur mon épaule, m’a présenté à un Blanc en ces termes : “Voici le monsieur qui a déposé les corps au lieu indiqué. Allez faire votre travail!” Dans le salon d’Ahmed Bassam, se trouvaient, outre lui-même, Henriette Dagri Diabaté et Adama Toungara. C’est au domicile d’Ahmed Bassam que Kaba m’a remis les 50 millions FCFA. Il les a reçus des mains d’Ally Coulibaly. En me remettant l’argent, Kaba a ajouté que “je devais, dans les trois jours qui suivent, quitter la Côte d’Ivoire”. Puis Ally Coulibaly m’a donné trois documents en me recommandant de les garder soigneusement : un passeport, un billet d’avion, puis une interdiction de séjour sur le sol ivoirien.
Ce jour où je quittais Abidjan, j’ai été escorté jusqu’à Pogo dans une 4X4. Une fois à Sikasso, j’ai décidé de me construire une maison. J’ai donc remis la somme de 500.000FCFA à un de mes frères officier de police pour acheter un terrain. C’est lui qui m’a dit que l’argent était faux. On s’est rendu compte que les 50 millions FCFA étaient de faux billets. J’ai compris que Ally Coulibaly, ADO et autres m’avaient nargué. Ecœuré, j’ai décidé d’effectuer le voyage de Sikasso à Abidjan pour venir porter à votre connaissance ces faits. Il faut que les Ivoiriens sachent que l’affaire du charnier est du faux, tout comme les 50 millions F CFA que j’ai reçus pour ramasser les corps”.

Propos recueillis par Allan Aliali »



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