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vendredi, 01 septembre 2006

L’opposition française à la réception élyséenne de Faure Gnassingbé (suivi de "lettre à J. Chirac")


À l’heure où le Président de la République française réclame la confection de nouvelles listes d’électeurs en Côte d’Ivoire, il s’apprête à recevoir à l’Élysée le Togolais Faure Gnassingbé, pour lequel les confections diverses de listes d’électeurs n’ont pas suffi à le faire accéder au pouvoir : il a fallu, pour l’y faire accéder, aussi l’appui de bourrages et vols d’urnes, l’appui de l’armée et de la violence, et la ratification de la «communauté internationale».

Bonne nouvelle : diverses associations et partis politiques se mobilisent (dans le silence des grands médias français) pour protester contre cette assomption dans les ors élyséens du successeur et fils de…

Hélas, il est à craindre qu’il ne faille demander à plusieurs des organisations signataires de la lettre ouverte ci-dessous et de l’appel à manifester (publié entre autres sur : http://blogs.nouvelobs.com/brigitte/) de faire encore un effort. Avec une question : si leur effort, et surtout ceux du peuple togolais aboutissaient, les organisations signataires seraient-elles capables de ne pas dénigrer le vrai pouvoir élu togolais — aujourd’hui dans l’opposition ! — dans la tâche qu’il aurait à mener pour recréer le pays ?

Le parallèle ivoirien permet, hélas, d’en douter. Dès que l’opposition à la Françafrique a pu, à grand-peine, accéder au pouvoir gagné dans les urnes, la bien-pensance parisienne (et nombre des organisations et partis signataires de l’heureux appel d’aujourd’hui en faveur du Togo) s’est dressée contre lui ! Et cela jusqu’à ce jour : au moment où elle proteste contre la réception de Faure Gnassingbé à l’Élysée, elle ne dit pas un mot contre la proposition de ce même Élysée (à laquelle souscrit Faure, n’en doutons pas : Bongo lui-même s’en est fait le porte-parole) de confectionner de nouvelles listes électorales en Côte d’Ivoire !

C’est que le pouvoir ivoirien a dû mettre les mains dans la réalité concrète, s’atteler à construire un pays en le prenant en l’état où l’avait laissé la Françafrique. Et ça, c’est une autre paire de manches… qui apparemment, non seulement indiffère la bien-pensance, mais la rebute un peu, au point de regarder cela de haut, quand ce n’est pas dénigrer ceux qui s’y attèlent.

À ma connaissance, seul le pouvoir ivoirien s’est concrètement mouillé, par les prises de positions fermes de Mamadou Koulibaly (jugé extrémiste par la Françafrique) en faveur de la vraie légalité togolaise, aujourd’hui reléguée dans l’opposition.

Ce qui pose une question : la bien-pensance parisienne (dont quelques-unes des organisations signataires de la lettre ci-dessous) cherche-t-elle le bien du peuple togolais (ou ivoirien) ou se contente-t–elle de prendre des poses avantageuses qui ne mangent pas de pain ?



Lettre ouverte à Jacques Chirac, Président de la République française

Monsieur le Président,

Nous apprenons avec amertume et consternation que vous vous apprêtez à recevoir Faure Gnassingbé en visite officielle.
La diaspora togolaise, tous les Africains et leurs amis démocrates français condamnent avec véhémence cette invitation.
Les Togolais n’ont pas oublié le rôle néfaste que vous avez joué dans la sous-région en favorisant l’accession de Faure Gnassingbé au pouvoir, alors qu’ils ont massivement voté pour le candidat unique de l’Opposition, Bob Akitani.
Les Togolais n’oublieront pas non plus de si tôt, le soutien continu de la France pendant les 40 ans de dictature de son funeste père, Gnassingbé Eyadéma.
Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que lors de l’élection truquée du 24 avril 2005, élection que le monde entier a pu suivre à la télévision quand la presse internationale en faisait écho, des dysfonctionnements graves ont été notés : vol d’ urnes par les militaires, intimidation et massacre de la population, exactions à l’endroit des journalistes et des observateurs, bourrage des urnes, etc.
Ces exactions se sont soldées par l’assassinat de plus de 1500 Togolais et de plus de 50 000 réfugiés dont la plupart se trouvent encore au Bénin, au Ghana et au Burkina Faso, fuyant la machine répressive criminelle de Faure Gnassingbé et de l’armée tribale mise en place par son défunt père avec l’aide de la France.
Monsieur le Président, vous savez sûrement que les différents rapports des organisations des droits de l’homme ont condamné les agissements de ce régime et demandent que justice soit rendue.
A ce jour, rien n’est fait pour l’instauration de la paix au Togo.
Tout cela ne vous a pas empêché de lancer une invitation officielle à Faure Gnassingbé alors que logiquement ce dernier devrait être traduit devant une Cour internationale de justice.
Monsieur le Président, sachez que les Africains et en particulier les Togolais ne sont pas dupes de votre mépris pour l’Afrique et les Africains.
Monsieur le Président, vos agissements poussent les peuples africains qui, au demeurant, sont de tempérament paisible, à choisir la voie de la violence pour se libérer. L’exemple de la Côte d’ivoire en témoigne.
Cette invitation du jeune dictateur est un affront de plus, non seulement pour le peuple togolais, mais pour l’Afrique entière.
Monsieur le Président, les Togolais n’accepteront pas le diktat de la France qui se permet de leur imposer leurs dirigeants.
Le temps du néocolonianisme est révolu même si vous continuez à penser que l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie. Le peuple togolais exige la liberté : aucune manœuvre, aucune légitimation ne peut le détourner de cette aspiration.
Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de nos sentiments les plus sincères.
Paris le 24 août 2006

PREMIÈRES ORGANISATIONS SIGNATAIRES :
Les Organisations de la Diaspora Togolaise en France (CDPA, CTR, RNDP, UFC, ACT, Sursaut Togo, CACIT, ARECA,TEC,GAD, Aube Nouvelle...), COFANZO (Burkina-Faso), Les Verts, Parti Communiste Français, Mouvement des jeunes socialistes, Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement, Survie, Mouvement des Indigènes de la République, Comité de Soutien au Peuple Togolais, la Ligue Communiste Révolutionnaire, La Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (Togo), et l’Association des Travailleurs Maghrébins de France ...




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