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mercredi, 23 mai 2007

Sarkozy se rapproche de Gbagbo



Normalisation des relations Côte D'ivoire – France ::
Sarkozy se rapproche de Gbagbo

Le Matin d’Abidjan
Mercredi 23 Mai 2007 —
http://www.lematindabidjan.com/visual_article.php?num_act...

par Mireille Abié :

«
Le départ de Jacques Chirac va-t-il permettre la normalisation des relations entre la France et la Côte d'Ivoire? Tout porte à le croire. Basile Boli un des hommes de main du nouveau président français est venu en éclaireur. Il a été reçu hier au palais présidentiel par le Chef de l'Etat.

Basile Boli fait partie de l'équipe qui a fait campagne pour l'élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République française. Hier, en fin d'après midi, l'ancien international a été reçu en audience par le Président Laurent Gbagbo. L'entretien entre les deux hommes a duré une heure. Au sortir de cette rencontre avec le Chef de l'Etat, Basile Boli dit être venu rendre "une visite de courtoisie au Président Laurent Gbagbo, pour lui exprimer que la France reste toujours l'amie de la Côte d'Ivoire". Puis d'expliquer aux ivoiriens pourquoi il a apporté son appui médiatique et idéologique à Sarkozy pendant la présidentielle française : " J'ai apporté au nouveau Président de la France une certaine force médiatique et idéologique, parce que j'avais confiance en lui. J'avais donc le devoir de venir expliquer à ma famille comment les élections se sont passées et pourquoi j'ai soutenu ce candidat". Ça c'est la version officielle. Car si l'ex sociétaire de l'Olympique de Marseille et de l'équipe de France n'a pas voulu en dire plus, en précisant que "aucun dossier" n'a pour l'instant été abordé, il reste évident qu'il a été essentiellement question de la normalisation des relations Côte d'Ivoire-France. Des sources proches du Palais révèlent d'ailleurs que cette visite est en réalité "une prise de contact Gbagbo-Sarkozy ". Et en la matière, Basile Boli l'un des principaux piliers du nouveau chef d'Etat français en matière de politique africaine, était la personne la mieux indiquée pour favoriser le rapprochement entre le successeur de Chirac et son homologue ivoirien. Puisque, en plus d'être un homme du sérail sarkoziste, Basile Boli est avant tout ivoirien : " Je suis un enfant de la Côte d'Ivoire même si je suis de nationalité française ". Fort de cet atout, il a donc été envoyé en éclaireur. Et la mine radieuse qu'il affichait au sortir de la rencontre avec le Chef de l'Etat en dit long sur l'issue de cet entretien avec le locataire du Palais du Plateau. Il n'est donc pas exclu que dans les jours à venir l'axe Paris-Abidjan soit ''réchauffé''. Pour rappel, les relations entre la Côte d'Ivoire et son ancienne métropole se sont considérablement brouillées depuis novembre 2004. Après la destruction de la quasi-totalité des engins de la chasse ivoirienne et le massacre de jeunes patriotes par la force Licorne sur ordre express de Jacques Chirac. Depuis les deux hommes ne s'étaient plus parlés. Et les différentes tentatives de rapprochement n'avaient rien donné, jusqu'à ce que l'ancien n° 1 français quitte le palais de l'Elysée. Aujourd'hui, on peut le dire, c'est un nouveau soleil qui se lève dans le ciel des relations entre Paris et Abidjan.»





mercredi, 16 mai 2007

Chirac – Sarkozy : la question de la succession



Françafrique : le réseau Chirac, la relève Sarkozy? par Survie


Afrikara
— 15/05/2007 http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1761&PHPSESSID=a5218a8515e1c631539a557b98e14cde
:

Alors que les amitiés d’un chef d’Etat nouvellement élu sur la promesse de rupture et de changement radical, commencent à interroger les spécialistes, les acteurs réputés françafricains, attitrés des relations délétères entre le continent noir et l’ancienne métropole affichent leur proximité avec M. Nicolas Sarkozy. Ainsi d’Omar Bongo Ondimba qui s’est déclaré à plusieurs reprises ami du nouveau président depuis les années 90, rencontré à la mairie de Paris. Vincent Bolloré n’est pas, dans la liste, le moins disant françafricain.

Les liens avec M. Sassou Nguesso président congolais fuitent dans la presse, ceux d’un aspirant à la rupture avec ce que l’Afrique compte de plus archaïque dans l’imaginaire du pouvoir et les pratiques caractéristiques de ce que les médias nomment les républiques bananières : coups d’Etats, guerres civiles, enrichissements ostentatoires, clientélismes outranciers, …

[...]


Françafrique : le réseau Chirac, la relève Sarkozy?, par Survie

«Nicolas Sarkozy a promis d’être à côté de ceux qui souffrent sous la dictature, il a promis la rupture avec la Françafrique, il a fait part de son indignation face aux liens personnels affichés entre la présidence française et un certain nombre de chefs d’Etats africains.

Nicolas Sarkozy s’est pourtant rendu à plusieurs reprises pendant sa campagne dans la résidence particulière personnelle de Omar Bongo, il a également su manifester publiquement son amitié à Denis Sassou N’Guesso (respectivement bourreaux et tortionnaires des populations du Gabon et du Congo Brazzaville)...

Enfin, en choisissant d’aller fêter sa victoire électorale à bord d’un Falcone, puis d’un Yacht de luxe mis à disposition par son ami Vincent Bolloré dont une des principales ressources est intrinsèquement liée au pillage des richesses naturelles (comme le bois) du continent africain, ainsi que d’une politique de monopole de ses infrastructures (à l’instar du port de Douala au Cameroun), Nicolas Sarkozy confirme et renforce les craintes relatives à ses intentions profondes en matière de refonte de ces relations franco-africaines, intentions déjà solidement compromises par son héritage pasquaien au Conseil général des Hauts de Seine, brillamment illustré par son mariage, où en compagnie de Charles Pasqua, il choisi pour témoin Bernard Pinault et Martin Bouygues, autre célèbre "bienfaiteur" du continent...

Dans le même registre, notons que Martin Bouygues a également été désigné parrain de son plus jeune fils. Quant à Serge Dassault "paisible" fabricant d’armes et d’aéronautique qui, avec Lagardère, détient prés de 70% de la presse nationale, il s’en tient à de simples "relations amicales"... Nicolas Sarkozy, déclarait d’ailleurs en 2005 : « j’ai tous les patrons de presse avec moi.", tout un programme...»




P.S. : cf. ici : http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=929 la retranscription d’une conférence organisée le 14 mars 2007 à Grenoble par le groupe local de Survie en Isère, sur les liens présumés entre Nicolas Sarkozy et la Françafrique.


Et concernant la relation avec la Côte d’Ivoire, cf. :



Déjà en 2003 dans la crise franco-ivoirienne : alliance Sarkozy-Bouygues-Ouattara et lâchage d’Eric Besson !

Deux articles édifiants — et d’une actualité étonnante — datés de mars 2003 dans deux journaux ivoiriens :



1) L'Inter – 19 mars 2003 :

« Comment le couple Ouattara s’est préparé - Les hommes clés de leur réseau - Des témoignages inédits » :

« Alassane Ouattara, le leader du RDR, veut gouverner la Côte d'Ivoire. Depuis le début des années 1990 où il caressait ce rêve, il s'est donné les moyens de ses ambitions. Patiemment, il s'est tissé, avec le soutien ferme de son épouse, un important réseau relationnel. Quant aux moyens financiers, c'est ce qui manque le moins à Alassane et Dominique Ouattara. Aujourd'hui, plus que jamais, le couple ADO pense que l'heure a sonné pour lui. Il active tous ses réseaux dans un seul et unique but : faire partir Gbagbo. Le vendredi 12 avril 2002, la France était à une dizaine de jours de la présidentielle. Jacques Chirac, candidat à sa propre succession, dépêche pour sa campagne en Côte d'Ivoire, M. Pierre Bédier, le secrétaire général adjoint aux fédérations du Rassemblement pour la République (RPR) [Pierre Bédier, depuis, a connus certains… aléas]. Après avoir sollicité au cours d'une rencontre à l'hôtel Ivoire, les suffrages des Français de la Côte d'Ivoire pour son candidat, M. Bédier met son séjour abidjanais à profit pour rencontrer certains hommes politiques du pays notamment l'ancien chef de l'Etat Henri Konan Bédié et le président du Conseil économique et social, M. Laurent Dona Fologo. Le 15 avril, à la veille de son départ pour la Guinée, prochaine étape de son périple, il est reçu à 12h30 mn par Alassane Dramane Ouattara à son domicile. Au cours de cette rencontre, le leader du Rassemblement des Républicains a lâché une phrase sibylline dont seules les oreilles avisées ont pu mesurer toute la portée : "le feu est sous les cendres," avait murmuré ADO à son hôte français. Interrogé par un confrère sur la situation en Côte d'Ivoire, M. Bédier confiera à son tour au journaliste : "Vous vivez une paix précaire". Cinq mois après, plus précisément le 19 septembre 2002, Abidjan, Bouaké et Korhogo se réveillent sous les coups de feu nourris. Ce qui avait les allures d'un coup d'Etat manqué s'est vite révélé être une guerre bien préparée pour faire sauter le régime en place. Après cinq mois de canonnade, la diplomatie semble progressivement prendre le pas sur les armes. D'Accra à Marcoussis en passant par Lomé et Dakar, les efforts de paix se sont multipliés. Aujourd'hui, on en est à la formation d'un gouvernement dit de réconciliation nationale. Peu à peu, les masques tombent, les têtes fortes de la rébellion et celles qui jusque-là n'ont pas voulu s'afficher, sortent de l'ombre et, fait notable, elles sont toutes des proches du RDR. Mais cela suffit-il pour faire d'Alassane Ouattara le parrain de la rébellion ? Certainement pas, cependant, malgré un assouplissement ces derniers temps, la position longtemps affichée par le RDR et la rébellion demeure le départ par tous les moyens du président Gbagbo. Exfiltré du pays après un mois passé à la résidence de l'ambassade de France à Abidjan, ADO, depuis son exil parisien, poursuit sans relâche, ce qu'il prépare depuis plus d'une décennie : l'accession au trône. Son premier soutien dans cette lutte pour le pouvoir exécutif reste avant tout son épouse Dominique Ouattara née NOUVIAN, celle qu'il épouse officiellement en 1991 ; car bien avant cet acte, les deux êtres se connaissaient parfaitement. (...) Pourtant, c'est à cette jeune blonde que le premier président de la Côte d'Ivoire va confier dans les années 1980 la gestion de ses biens immobiliers et celle d'une partie du patrimoine immobilier de l'Etat. Grâce à sa structure, l'Agence immobilière de Côte d'Ivoire (AICI) implantée un peu partout notamment à Abidjan (Plateau), Paris (Avenue Victor Hugo), Cannes (Gray d'Albion) et aux Etats-Unis, elle s'est rapidement imposée dans le milieu de la gestion immobilière. Dans les années 1990, elle rachète les salons Jacques Dessange aux USA et en fait un véritable battage médiatique sur RFI. Cette dame, qui trône aujourd'hui à la tête d'un vaste empire immobilier, vient de vendre il y a trois mois en France pour le compte de la succession de Félix Houphouët-Boigny des biens immobiliers d'une valeur de 19,5 millions d'euros soit environ 13 milliards de FCFA. Il s'agit plus précisément des villas de Marne la coquette. Selon les confidences d'un diplomate à la retraite, L'Etat ivoirien aurait l'intention de commander un audit pour "voir clair" dans la gestion de son patrimoine. Depuis quelque temps, c'est Omar Bongo, le président gabonais, qui lui a confié la gestion d'une partie de ses biens immobiliers. L'antenne AICI-Gabon est gérée par Philippe Nouvian, le frère de Mme Dominique Ouattara, qui a dû quitter la Côte d'Ivoire sur la pointe des pieds quand ça n'allait plus entre le couple Ouattara et les autorités de la transition militaire. Lors de la privatisation par Alassane Ouattara en 1991 de la CIE et de la SODECI, Bouygues immobilier aurait donné des avantages à l'AICI (France), Jacques Foccart en était d'ailleurs informé. Du monde des affaires, aux arcanes de la politique, le couple tisse et exploite un solide réseau relationnel En vendant en 1992 à Bouygues les deux sociétés d'Etat que sont la CIE (Electicité) et la SODECI( Eau), Alassane Ouattara savait bien qu'il faisait d'une pierre deux coups : traiter affaires avec le géant français du béton et profiter par conséquent des multiples relations politiques du puissant bétonneur. Le soutien sans faille dont jouit ADO aujourd'hui de la part de Nicolas Sarkozy n'est pas fortuit, car Martin Bouygues n'est autre que le parrain du fils de Sarkozy, tout puissant ministre français de l'Intérieur. C'est à travers ce jeu des alliances que les couples Sarkozy et Ouattara sont devenus désormais amis. Mais ce soutien de Sarkozy au mentor des Républicains n'est pas dénué de calculs politiques. En 2007, Chirac sera au terme de son second et dernier mandat ; "Sarko" voudrait naturellement tenter sa chance à la présidentielle. Si en 2005, date prévue pour la présidentielle en Côte d'Ivoire, ADO passe, il peut se montrer bien reconnaissant, vu sa puissance financière, à l'endroit de son bienfaiteur. A l'heure de "la grande collecte de fonds" destinée à alimenter le budget de campagne, le geste du "président Ouattara" et celui naturellement de Bouygues pourraient sauver. Faire d'ADO, le poulain de la France pour 2005 On avait à tort pensé que les réseaux Foccart n'allaient pas survivre à la mort de celui qui avait longtemps fait et défait des chefs d'Etat en Afrique. A la mort en 1996, de Jacques Foccart, des nostalgiques de ce passé peu glorieux de la politique française comme l'avocat Robert Bourgi, ancien professeur et coopérant à la Fac de Droit de l'Université d'Abidjan, veulent réactiver ces réseaux au grand dam de la nouvelle donne de la politique française "l'Afrique aux Africains". C'est lui qui coordonne le lobbying de Mme Dominique Ouattara pour son mari. En reconnaissance, la présidente de "Children of Africa" l'a remis en selle auprès d'Omar Bongo, qui lui avait entre-temps tourné le dos (financièrement s'entend). Dans ce réseau relationnel chargé de "booster" la candidature de Ouattara, il y a outre les ténors comme Nicolas Sarkozy et Bouygues, Dominique Strauss-kahn, l'ancien argentier sous Mitterrand, Michel Camdessus, l'ex-patron d'ADO au FMI aujourd'hui conseiller de Chirac pour le nouveau partenariat africain pour le développement (NEPAD). Les deux principaux parrains en Afrique sont Blaise Compaoré du Burkina Faso et le Gabonais Omar Bongo. Kadhafi serait lui aussi de ce réseau. Ceux qui soupçonnent le guide de la Jamahiriya arabe libyenne estiment que seule une puissance financière comme la Libye pouvait injecter autant de milliards dans l'achat d'armement pour la rébellion ivoirienne. Or, fait curieux, la récente tournée d'inspection" du guide libyen dans la sous-région notamment son séjour à Bamako où il était arrivé le 16 mars dernier, a coïncidé avec la présence d'Alassane Ouattara et celle des rebelles. Ceci pouvait-il expliquer cela ? On ne peut fermer ce "cercle des amis" (les vrais) de Alassane Dramane Ouattara sans évoquer un nom et pas des moindres : Pierre Mazeaud, le chef d'orchestre de la table ronde de Linas-Marcoussis. Cet avocat et ancien ministre français est un vieil ami d'Omar Bongo, le chef de l'Etat gabonais. Au sommet de Klébert, ces deux hommes ont pesé de tout leur poids pour arracher des concessions et imposer ce qu'ils voulaient imposer. A la lueur de tout ce qui précède, on comprend aisément que, aussi bien à Linas-Marcoussis qu'à la Rue Klébert, les dés étaient pipés. Enfin le rôle des médias Que vaut ce beau travail de lobbying s'il n'est pas relayé par la presse ? Au plan médiatique, le couple n'a rien laissé au hasard. Depuis le début de la crise ivoirienne, le traitement de l'information par la presse étrangère a offusqué le pouvoir qui réduira au silence certaines chaînes internationales. La presse écrite française n'a pas non plus échappé aux critiques des tenants du pouvoir. Le mois dernier, le chef de l'Etat avait exprimé son exaspération face aux attaques dont lui et son épouse ont été victimes de la part de ces journaux. Il avait même annoncédes poursuites contre La Croix et Le Monde [poursuites suivies, depuis, de condamnations par la justice française pour diffamation]. Tout en vilipendant le couple Gbagbo, ces journaux français faisaient pratiquement l'éloge de Dominique et d'Alassane Ouattara qu'ils présentent comme des victimes de la politique "ivoiritaire" du pouvoir FPI. (...)



2) Notre Voie (mars 2003) :

« Un Français répond au journal Le Patriote » [sur le lâchage, par un certain… Eric Besson, des socialistes ivoiriens !] :

« En passant, vendredi 7 mars, devant le marchand de journaux comme chaque jour, je jetais un coup d'œil aux premières pages exposées, et quelle ne fut pas ma stupéfaction de lire sur “Le Patriote” en gros titre, “Gbagbo lâché par les Socialistes français”, en titre moyen “C'est un dictateur”, en caractères très minces “Selon un député P.S.”, et ensuite encore bien lisible “Son élection est imparfaite”. “Il est incapable de se placer au-dessus des radicaux”.
De la part d'un journal que certains appellent “le soi-disant Patriote”, car il n'a aucun rapport avec les vrais patriotes qui manifestent pour la libération de leur pays, on peut s'attendre à divers procédés de mensonges, mais celui-ci est très élaboré, car il mise sur le fait que beaucoup de lecteurs ne lisent pas attentivement les textes des articles, en particulier tous ceux qui passant lisent les titres sans acheter le journal. Ainsi, la fausse nouvelle se répand !
Si l'on prend soin de bien lire le rapport de mission de Régis Passérieux qui est l'objet de ce gros titre, on peut affirmer que rien dans ce texte ne désavoue le Président Gbagbo. C'est un rapport très bien écrit, un peu difficile à lire car sans sous-titre, d'où peut-être l'idée du gros titre mensonger ? Il se veut très objectif et donc à certains paragraphes apparaît l'influence (téléphonique) d'Alassane Ouattara et de Guillaume Soro, ainsi que des rencontres avec Louis Dakoury-Tablé et Henriette Diabaté. C'est le cas en ce qui concerne l'insécurité à Abidjan qui serait d'après eux plus grave que normale, ce qui sous-entendrait (mais l'expression n'est même pas écrite) de prétendus “escadrons de la mort”. Le seul reproche à faire sur ce point du rapport est qu'il ne reprend pas l'excellente argumentation du Président : à qui profite ces crimes sur des personnes n'ayant aucun rôle notable ? Sûrement pas au Président. Les victimes vivantes ne gênaient pas le président Gbagbo, mortes elles lui font le plus grand tort, car elles servent la propagande des agresseurs et du RDR. Donc à qui profitent ces crimes ? Voilà une bonne question qui aurait pu figurer dans ce rapport. Mais il rappelle quand même que c'est le Président Gbagbo qui vient à nouveau de faire appel à une mission d’enquête et de saisir la Cour pénale internationale sur toutes les exactions commises en Côte d’Ivoire.
Tout bon lecteur peut donc constater que ce rapport de mission de ses amis Socialistes est favorable au Président Gbagbo et que rien n’y justifie le gros titre de première page du soi-disant “Patriote”. Mais plus vicieux encore est le moyen titre “C’est un dictateur” en caractères gras, et “selon un député PS” presque illisible, car cela vise à faire croire que c’est le rapport de mission socialiste qui comporterait cette incroyable affirmation. Or ce sous-titre bien lisible est extrait d’un article de “Libération” donné en page 2 sous le titre “Gbagbo divise les Socialistes”. Ce journal français, qui prétend être de gauche, depuis longtemps hostile au Président Gbagbo et souvent hostile au Parti Socialiste, ce journal “gauchiste” qui sème la division à gauche et roule pour les multinationales finançant l’agression de la Côte d’Ivoire, n’a rien trouvé de mieux que de citer les paroles (exactes ou non) d’un seul député socialiste (lecteur sans doute trop assidu de “Libération”) qui se serait laissé aller à dire que “Gbagbo serait un dictateur”. Ce Monsieur Eric Besson qui de la Drôme n’a probablement jamais mis les pieds à Abidjan, et peut-être même jamais en Afrique (à moins que ce soit chez le dictateur Compaoré) se permet d’assener cette contre-vérité sans la moindre explication [depuis, on sait qui est cet Eric Besson qui à l’époque avait été l’initiateur du lâchage des socialistes ivoiriens par les socialistes français : décidément le lâchage, ça le connaît]. Et il suffit qu’un journaliste peu scrupuleux de “Libération” en tire la conclusion d’une “division du PS” pour qu’un journal manipulateur d’informations (le soi-disant “Patriote”) place la malheureuse petite phrase en première page ! Si ce socialiste là avait voyagé, il aurait constaté qu’à Abidjan la presse est abondante et entièrement libre, plus que dans les autres pays, et même en temps de guerre beaucoup trop libre, car des journaux soi-disant “Patriote” se permettent de titrer, alors qu’ils sont affichés partout (avec les autres), que le Président serait un “dictateur”. A-t-on vu pareille liberté, même dans nos démocraties données pourtant comme exemplaires ? Monsieur Besson dira peut-être. “mais son élection est imparfaite” comme en première page du “Patriote” alors il devrait compter les chefs d’Etat africains aussi bien élus que le Président Gbagbo. Combien sont en place suite à un coup d’Etat (souvent soutenu par la France) ? Combien organisent eux-mêmes leur réélection (j’ai entendu dire que Compaoré avait été réélu avec une participation de 19% de l’électorat) ? Combien dont l’élection a été organisée par leur adversaire ont été élus avec plus de 59,7% des voix ? Certains objecterons qu’une “vedette politicienne”, A. Ouattara avait été interdit de se présenter par feu le Général Guéï (organisateur des élections, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat avec l’accord de la France). Mais que représentait Alassane Ouattara en dehors de certains riches musulmans, comme lui-même, ivoiriens et burkinabés (car loin d’être exclus, ils tiennent le commerce et les transport, et la moitié des professions libérales), et d’une partie des burkinabé installés en Côte d’Ivoire, la plupart analphabètes (comme au Burkina) : cela faisait environ 15% des voix qui ont reçu d’Alassane Ouattara la consigne de s’abstenir. Il ne faut pas oublier que ce politicien avait été mouillé dans un certain nombre d’affaires du temps de la “dictature éclairée” d’Houphouët-Boigny, donc le peuple a été heureux de voter pour un homme nouveau, et pour un programme vraiment démocrate. Le programme de Laurent Gbagbo qui, rappelons-le, était proscrit quand Ouattara profitait de la place de Premier ministre d’Houphouët pour conforter sa fortune. Les électeurs ivoiriens se souviennent de tout cela, même si la presse française et un député socialiste veulent l’ignorer.
Entre parenthèses, il serait intéressant que le Parti socialiste lance une enquête pour établir comment la presse française que l’on croyait “libre” peut-elle se vendre à une cause aussi mauvaise que celle de putschistes et de leur agression armée contre la République ivoirienne ? Comment ces médias peuvent-ils être devenus inobjectifs au point de “matraquer” une information sur un éventuel “escadron de la mort” commandité par le gouvernement pour “liquider” une dizaine de personnes qui vivant ne le gênaient pas, et de refuser d’informer que sur centaines de civils et de prisonniers massacrés par les assaillants, les militaires rebelles et leurs mercenaires depuis le matin du 19 septembre jusqu’à maintenant ? Quand le MPIGO et autres disent pour les exactions récentes de l’Ouest, que ce sont des civils qui se massacrent entre eux, ils oublient que dans les zones occupées c’est à eux de faire régner l’ordre, et que tous les témoins mettent en cause leurs mercenaires libériens, comme d’ailleurs dans les attaques contre les villages en zone loyaliste. De ça, les médias français tardent à parler, pourquoi ? Ne serait-il pas possible de créer en France à côté de ces médias vendus aux trusts, une presse indépendante ?
Revenons à la presse “trop” indépendante de Côte d’Ivoire (Trop en temps de guerre) et aux procédés de désinformation par titres truqués du soi-disant “Patriote”. Même le titre moyen de première page est un mensonge : dans le rapport de Régis Passérieux, il n’est nulle part écrit “il est incapable de se placer au-dessus des radicaux”. Le texte exact est, “Cette analyse ne saurait exonérer le pouvoir légitime de sa responsabilité dans sa capacité à dépasser la crise et à se placer au-dessus des forces qui poussent à la radicalisation”. Il n’y a là, si on sait lire, que la reconnaissance de la capacité du Président à s’élever au-dessus des rancunes radicales, et un encouragement à continuer de négocier autant que possible.
Le soi-disant “Patriote” prouve par cette manipulation des titres qu’il n’a rien à dire de sérieux contre le Président Gbagbo, et qu’il cherche à lui nuire par tous les moyens, même les plus opposés à la déontologie journalistique. On peut se demander si ces procédés de désinformation et de diffamation ne vont pas s’aggraver avec un ministre de la Communication lui-même spécialiste de la propagande contre le Président et ses proches.

Quelle sera la prochaine étape ?…

Depuis le 19 septembre 2002, un plan de destruction de la Côte d'Ivoire est en exécution dont les différentes étapes, comme les pièces d'un gigantesque et macabre puzzle, se mettent en place par petites touches, soigneusement et patiemment, au fil du temps. Ce puzzle a pour partie visible les chefs terroristes, transformés pour les besoins de la cause en vedettes planétaires, par des médias étranges mais non moins mondialement connus, et qui visiblement passent à la caisse auprès des commanditaires, avant et après chaque basse besogne de déformation de la vérité. La partie visible, c'est aussi certains pays voisins, fournisseurs d'armes et de mercenaires, à qui l'on a promis le paradis terrestre pour leurs peuples, une fois la Côte d'Ivoire entièrement détruite.
La partie invisible de ce puzzle rassemble comme dans un panier à crabes, la horde des commanditaires véreux et des concepteurs mafieux du programme de destruction de la Côte d'Ivoire, parmi lesquels hélas, une grande puissance bien connue des Ivoiriens. Mais de la même manière que les enfants dont nos sages disent “qu 'ils savent courir mais ne savent pas se cacher”, cette grande puissance a beau être ingénieuse dans la conception des sales complots dans les ténèbres, son dos nu est demeuré honteusement exposé au soleil, depuis le matin de l'apocalypse en Côte d'Ivoire. En effet, au vu et au su de toute personne dotée d'un minimum d'intelligence, cette puissance a constamment joué au “Baby-sitter” des terroristes en leur assurant une protection rapprochée, et en mettant gracieusement à leur disposition toutes sortes de moyens de transport.
Et la cerise sur le gâteau, c'est quand un de ses ministres profère des menaces à peine voilées, contre le Président élu de l'Etat souverain de Côte d'Ivoire pour que celui-ci installe les terroristes aux postes-clés de ministres de la Défense et de l'Intérieur, et se dessaisisse lui-même, de toutes ses prérogatives présidentielles au profit d'un Premier ministre plutôt imposé que consensuel. Pour nous qui trouvions cela immoral et insensé, le ministre en question explicita sa théorie politique en ces termes: “Toutes les fois que contre un pays donné, une coterie d’Etats (voyous ?) voisins ou lointains, lèveront une armée de rebelles terroristes disposant d'une puissance de feu supérieure (ou supposée telle) à celle de l'armée régulière de ce pays, alors automatiquement les ministères de la Défense et de l'Intérieur doivent être attribués aux terroristes” ! Un vrai ministre des affaires étranges ne légiférerait pas mieux, n'est-ce pas ?
Mais contre toute attente, cette théorie a reçu l'aval de toute la communauté internationale pour qu'elle soit expérimentée pour la première fois en Côte d'Ivoire avec, au sortir de la réunion d'Accra, l'entrée triomphale et triomphante des terroristes au gouvernement, par la seule force des armes. Et au moment où commanditaires et concepteurs du complot sablent le champagne sur les bords de la Seine, le sourire leur fendant les joues jusqu'aux oreilles, le peuple ivoirien meurtri espère, quant à lui, retrouver bientôt la paix. Mais les patriotes doivent rester vigilants et se poser la question suivante : Accra représente-t-il la dernière pièce du puzzle ? En d'autres termes, les commanditaires et concepteurs de ce plan macabre ont-ils déployé tant d'énergie, usé de tant de stratégie, et dépensé tant d'argent, pour se contenter seulement des portefeuilles ministériels des terroristes ? La raison et la logique commandent que nous répondions par la négative à cette question. Cela légitime dès lors cette autre interrogation: Alors, si les accords d'Accra ne représentent pas la dernière étape du puzzle, quel en sera la prochaine pièce, comment sera-t-elle abattue, et quel effet cela aura-t-il sur la vie de la Nation ivoirienne” ? Sans avoir de réponses précises à ces questions, nous pouvons cependant considérer certaines décisions récentes du “grand ordonnateur” du supplice ivoirien, la France (puisqu'il faut finalement la nommer), comme un message codé pour nous dire qu'elle rendra bientôt la vie en Côte d'Ivoire encore plus épouvantable et que seuls les terroristes auront droit à un visa pour se mettre à l'abri sur son sol.
Aussi chers patriotes, sur notre chemin à la rencontre de la paix, devons-nous garder constamment un œil ouvert sur l'agencement des différentes pièces du puzzle français de destruction de la Côte d'Ivoire. Peut-être alors arriverons-nous à percer à temps la théorie sous-jacente, et à pouvoir anticiper, pour bloquer définitivement l'engrenage de cette machine macabre et infernale. Haut les cœurs ! »

Docteur Desquith Etienne
Chercheur mathématicien
Maître de Recherche à l'Université de Cocody



mercredi, 09 mai 2007

Retour sur un pugilat ministériel



«La privatisation de l’État»

Le Courrier d'Abidjan No 1001 du Lundi 30 Avril 2007 — http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=14175

par Théophile Kouamouo :

«Cela fera bientôt deux semaines qu’un évènement inédit s’est déroulé à l’Hôtel du Golf d’Abidjan, et a défrayé la chronique. Deux ministres se sont battus ! Deux ministres issus de la rébellion, Moussa Dosso et Youssouf Soumahoro, respectivement titulaires des portefeuilles de l’Enseignement technique et du Commerce, se sont affrontés physiquement et publiquement, se donnant coups de poing sonores et coups de têtes rageurs. Au centre de leur bataille : un conflit d’intérêts.
Dans le gouvernement Banny, Moussa Dosso était ministre du Commerce et Youssouf Soumahoro ministre de l’Enseignement technique. A l’ère Soro, ils ont été invités à intervertir leurs fonctions. Mécontent d’avoir été écarté d’un poste «juteux», Youssouf Soumahoro a réagi en vidant les locaux du ministère qu’il quittait à contrecoeur. Affirmant avoir équipé entièrement le ministère après qu’il ait été saccagé par les étudiants de la FESCI, en pleine période de belligérance, il a tout ramassé : meubles, documents, climatiseurs, etc…
Son camarade-ennemi a contre-attaqué en sollicitant un cabinet d’huissiers chargé de constater le pillage de son lieu de travail. Finalement, Moussa est allé, dans un esprit belliqueux, à la rencontre de Youssouf. Injures, cris… et coups !
On pourrait analyser ce développement de l’actualité en se disant qu’après tout, il ne s’agit que d’une «extension du domaine de la barbarie». A Bouaké, les rebelles ont littéralement démonté de nombreux édifices publics, dont l’Université. Alors, un cabinet ministériel…
Mais les choses sont plus graves et moins manichéennes que cela. La partie de boxe non conventionnelle entre Youssouf Soumahoro (qui s’était déjà négativement signalé en 2004 en agressant notre consoeur Danielle Tagro et notre ex-photographe Thierry Gouégnon, dont il avait confisqué le matériel de travail) est une illustration d’une maladie du pacte national, qui s’est aggravée avec la crise militaro-politique déclenchée le 19 septembre 2002. Il s’agit de la privatisation de l’Etat.
L’Etat-nation démocratique contemporain, tel qu’on l’enseigne dans les facultés de droit, est une sorte de «mutuelle de citoyens». Rendus égaux par le droit de vote, les membres de la collectivité se choisissent des représentants qui, dès qu’ils arrivent au pouvoir, s’engagent à se soumettre à la notion d’intérêt général. Ils s’engagent à garantir l’impartialité de l’Etat. Ce modèle de gouvernance n’est pas universel.
Il existe (et il a existé dans le passé) des monarchies de droit divin, entièrement dévouées à la satisfaction du Prince. Le très vaste Congo a été, il n’y a finalement pas si longtemps, la propriété personnelle d’un homme, le roi de Belgique, qui y avait droit de vie et de mort sur ses sujets.
L’idéal républicain est un combat de tous les jours. Le parti unique a été combattu par les peuples africains parce qu’il avait dégénéré en monarchie déguisée. Nos pays étaient transformés en propriétés personnelles de «pères de la Nation» concentrant entre leurs mains tous les pouvoirs, pouvant faire d’un clochard un milliardaire et d’un milliardaire un clochard. Malheureusement, le multipartisme a accentué le phénomène de privatisation de l’Etat. Acculés, les anciens partis uniques ont mis toute leur énergie à écarter tous ceux qui ne pensaient pas comme eux du processus de décision mais aussi de distribution de la richesse nationale. L’intérêt général, qui pouvait être accepté dans le cadre du parti unique (le Prince n’ayant pas de concurrent déclaré à frustrer) est devenu un scandale pour une oligarchie effrayée. Ainsi, pour faire disparaître «l’autre», un Etat africain transformé en camarilla (le Rwanda d’Habyarimana et de l’akazu) a planifié un génocide…
Dans de nombreux pays d’Afrique, la crise de l’Etat républicain et les calculs de grandes puissances à la recherche de matières premières à piller ont accouché de nombreuses guerres de partition, d’occupation et de prédation. Liberia, Sierra Leone, République démocratique du Congo, puis finalement Côte d’Ivoire… Dans ces pays, des groupes privés se sont installés sur de larges pans de territoire, les ont exploités sans aucune obligation vis-à-vis des populations et en lien direct avec des multinationales étrangères. En Côte d’Ivoire, pendant près de cinq ans, des associations armées non reconnues légalement (MPCI, MPIGO, MJP…) ont mis en coupe réglée le Nord et une partie du Centre et de l’Ouest. D’autres associations armées non reconnues ont soutenu un Etat républicain qui ne pouvait pas faire face efficacement à des adversaires «sans contraintes». Profitant de l’affaiblissement de l’Etat, et exerçant sur lui un chantage subtil, des réseaux mafieux ont prospéré en son sein, négociant les contreparties de leur soutien. Les accords de Linas-Marcoussis sont venus accentuer la tendance : chaque parti politique ayant au moins un élu et chaque mouvement ayant pris les armes contre la République avait gagné, en France, un bout du pays et/ou du gouvernement. «La chèvre broute là où elle est attachée», dit le proverbe. Il a été appliqué méthodiquement par les profiteurs de guerre, qui ont fini par se détacher de leur groupement pour s’approprier personnellement certains espaces publics. Ainsi, le ministère de l’Enseignement technique «appartenait» à Youssouf Soumahoro, du moins dans son esprit. Les Youssouf Soumahoro sont légion dans la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui, et pas seulement au sein du MPCI…
Il est plus que jamais urgent qu’une coalition de citoyens et de leaders déterminés mette hors d’Etat de nuire tous ceux qui ont arraché des «brins d’Etat» pour les transformer en biens personnels. Il est plus que jamais urgent de consolider la République.»





mardi, 08 mai 2007

«Les passeistes»



Le Matin d'Abidjan
— mardi 8 mai 2007 —
http://www.lematindabidjan.com/visual_editorial.php?num_editorial=454

par Pierre Lemauvais :


«Sarkozy remporte son duel contre Ségolène Royal au 2ème tour de la présidentielle française. Il n’en fallait pas plus pour quela droite ivoirienne, muette comme une cape depuis l’avènement de Soro à la primature, manifeste bruyamment sa joie de voir un homme du sérail succéder à Chirac. Il faut dire que ces derniers temps, le soutien de la France officielle a beaucoup manqué à Bédié, Ado et autres membres du RHDP dans leur combat perpétuel contre Laurent Gbagbo. C’est pourquoi les journaux proches du RHDP ont vite fait d’inviter Sarkozy dans le débat ivoirien. C’est à peine si l’on ne lui intime pas de venir chasser Gbagbo, en digne héritier des réseaux françafricains et chiraquiens. Comme si le nouveau locataire de l’Elysée n’avait pas déjà assez de problèmes avec la violence qui s’est installée dans la rue française dès l’annonce de sa victoire. Surtout que le contexte dans lequel il parvient au pouvoir ne lui laisse pas une grande marge de manœuvre pour casser du Gbagbo. Sarkozy qui refuse publiquement d’assumer l’héritage de Chirac a d’ailleurs beaucoup à faire pour gagner la confiance de l’Afrique qui voit en sa victoire la consécration du racisme et de la politique des charters. Dans ce sens, Bamako et Dakar représentent pour lui un souci plus grand que la Côte d’Ivoire de Gbagbo où les Français négocient leur retour après leur rapatriement massif par Chirac en 2004. Ceux qui continuent de croire que les réseaux Foccart sont encore d’actualité devraient revenir à la réalité avant qu’il ne soit trop tard. Réveillez-vous ! Le parrain a perdu l’ultime combat sur l’esplanade de l’Ivoire. Le trône n’est plus à Paris. C’est à Abidjan qu’on prend désormais les décisions importantes pour le peuple ivoirien. Et non ailleurs. C’est ça la vérité.»






samedi, 05 mai 2007

«Liberté de la presse : Même en crise, la Côte d'Ivoire respecte le droit des journalistes»



Le Temps
N° 1210 du 04-05-2007 — http://www.letemps-ci.com/?action=lire&id=2618

par Guehi Brence :

«Malgré la crise qu'elle traverse, la Côte d'Ivoire ne figure pas dans le top 10 des prédateurs de la liberté de la presse des cinq dernières années.

Les "ivoiro-pessimistes" seront sûrement dans de petits souliers. Puisqu'ils n'auront pas encore de quoi à dépeindre Gbagbo en noir. En le traitant avec amnésie, de prédateurs de la liberté de la presse. Hier, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le rapport produit par le CPJ-le Comité pour la Protection des Journalistes basé à New-York vient en quelque sorte, laver le pouvoir ivoirien des souillures calomnieuses des Menars de RSF et autres ONG satellites basées à Abidjan. La Côte d'Ivoire ne figure pas dans le top 10 des pays où la liberté de la presse s'est considérablement détériorée ces cinq dernières années. Alors que depuis cinq ans, ce pays traverse une crise sans précédent. Il est vrai que des journalistes ont perdu la vie dans ce conflit. Il est aussi vrai que des rédactions ont été attaquées. Mais cela ne peut être mis sur le compte du pouvoir. C'étaient des actions isolées. Puisque malgré la crise, le président Gbagbo est resté fidèle à ses convictions, à savoir le respect de la liberté des journalistes. La Côte d'Ivoire est pratiquement le seul pays au monde qui en pleine guerre, a laissé paraître librement des journaux faisant l'apologie de la rébellion. Il est même arrivé que les médias d'Etat généralement dans ces conditions au service du pouvoir, basculent dans l'opposition. Ce qui est inimaginable ailleurs. Durant près de 3 ans, cet anormal est pourtant devenu normal ici, au nom de la paix. Mais surtout grâce à la grande hauteur d'esprit du chef de l'Etat. C'était malheureusement sans compter avec le cynisme teinté de racisme de Robert Renard, habité par la folle prétention de voir les chefs d'Etat des pays du Sud à ses pieds. Depuis plusieurs années, il organise à Paris, des manifestations hostiles au pouvoir ivoirien. Sûrement parce qu'il faut ça pour donner à son ONG, l'illusion d'être importante dans le monde. Le rapport du CPJ vient en effet de le faire mentir en voyant de plus près les critères de choix. "Pour déterminer les tendances de l'état de la presse, explique le rapport, le CPJ a analysé des données recueillis dans le monde entier de 2002 à 2007. Ses analystes ont évalué la situation dans sept catégories : la censure gouvernementale, le harcèlement judiciaire, les poursuites pénales pour diffamation, les assassinats de journalistes, les attaques physique contre la presse, les emprisonnements de journalistes et les menaces contre la presse". Les pays comme l'Irak et la Somalie ont été exclus à cause de leur situation sociale "hors de la norme". Seul point d'ombre de ce rapport, c'est l'Afrique qui se "taille la part du lion" dans le top 10 avec 5 pays : l'Ethiopie, la Gambie, la RDC, l'Egypte et le Maroc. La Russie et l'Azerbaïdjan sont quant à eux les deux pays épinglés en Europe de l'Est. Le Pakistan et le Thaïlande sont pour leur part en tête de liste en Asie. En Amérique Latine, le Cuba est le seul à être indexé.»




lundi, 26 mars 2007

Avant le départ de Chirac - La France "drague" Gbagbo



Le Courrier d'Abidjan
- No 972 du Samedi 24 Mars 2007 - http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=13521 :

par Israël Yoroba :

"Une heure. C’est environ le temps qu’a duré l’entretien que le président de la République, Laurent Gbagbo, a accordé à Charles Josselin, sénateur et ancien ministre français de la Coopération.
Au sortir de cette rencontre, le sénateur socialiste s’est voulu clair sur les sujets qui ont meublé la discussion avec le Chef de l’Etat. «Nous avons parlé de l’actualité en France et aussi de celle de la Côte d’Ivoire». Selon le président des cités unies de France, l’actualité politique française – et son évolution – est étroitement liée à celle de la Côte d’Ivoire au regard des liens entre ces deux pays. «Nous sommes venus réaffirmer notre rôle dans le renouvellement d’un dialogue entre la France et la Côte d’Ivoire», a déclaré l’ancien ministre. Selon Charles Josselin, le départ de Chirac et la nouvelle donne ivoirienne (l’accord de Ouga) devraient favoriser un retour à la normalisation des relations Ivoiro-françaises. «La nouvelle conjoncture en France et la nouvelle orientation de la résolution de la crise doivent favoriser un nouveau dialogue entre la Côte d’Ivoire et la France. (…) Car, c’est sure qu’en France il y aura des changements et cela pourra certainement favoriser cette reprise de la collaboration», a-t-il déclaré. En tout état de cause, la France fait les «yeux doux» au Président ivoirien, sachant que le pouvoir français changera de main. Cette attitude démontre qu’en réalité, le parti socialiste - convaincu de l’élection de son poulain, Ségolène Royal – prépare le terrain d’une reprise des relations bilatérales entre la Côte d’Ivoire et la France. C’est certainement pour la France l’occasion rêvée de négocier également le depart des 8000 soldats français (camouflés sous le manteau onusiens) qui devront retourner tôt ou tard chez eux. Surtout quand Chirac sera parti."



samedi, 17 mars 2007

La fin de la Franç-Afric Avec?



Lu sur www.alterinfo.net - http://www.alterinfo.net/LA-FIN-de-la-Franc-Afric-Avec-_a...& :


"Le départ de la scène politique Française coinciderait-il aussi avec la fin de la Franç-Afrique? C'est le doux espoir que caressent de milliers de personnes en Afrique, victimes du bras asphixyant de la politique africaine de l'Elysée.



En n'annonçant hier son intention de ne pas se représenter pour un troisième mandat à la magistrature suprême de la France, le président Chirac faisait ses adieux à la scène politique de son pays, après 12 ans d'une politique dont le bilan, d'après les experts, est mitigé. Ce qui signifie, dépouillé de toute démagogie et hypocrisie, chaotique. A part une partition dissonante, la tendance était au consensus comme seuls les départs savent les susciter. Pour ceux qui suivent la politique africaine de la France, la question est de savoir si ce départ coinciderait aussi avec la fin de la nébuleuse et asphyxiante Franç-Afric. Ce que souhaitent toutes les populations victimes de cette mafia institutionalisée.

Dans ce discours dont l'émotion était palpable et qui en a d'ailleurs suscité chez certains de ses détracteurs, le président Chirac adressant ses 6 messages aux Français et en tant que défenseur et fidèle de la Franç-Afric comme on pouvait s'y attendre, n'a pas oublié de faire un clin d'œil à cette nébuleuse qui plombe le continent africain, en rappelant les responsabilités de la France dans le monde.

Que veut donc dire responsabilités de la France dans le monde pour Jacques Chirac !? Quand on sait l'incapacité de celle-ci à infléchir les positions de quelques grandes puissances sur plus d'une question. Son incapacité à défendre la justice et la paix dont elle prétend être éprise. Son acharnement à maintenir le chaos en Afrique en y jouant les troubles fêtes par l'imposition des dictatures, celles qui permettent à cette France aimante de spolier et piller les matières premières et réduire à la mendicité et à l'exil de milliers d'individus.

Jacques Chirac est conscient que la seule influence que la France peut encore exercer (pour combien de temps encore!?) dans quelques endroits du globe se limite à son paternalisme étouffant en Afrique, pour ne pas dire de son envie de recolonisation du continent.

L'occupation de la Côte d'Ivoire et l'acharnement de la France à évincer un GBAGBO pourtant démocratiquement élu et qui ne veut plus se plier aux injonctions de l'occupant de l'Elysée sont les modes d'expression de la responsabilité de la France. Inutile de rappeler ici les divers foyers de tensions entretenus par la France en Afrique au nom des responsabilités de la France dans le monde.
Les exactions de ELF, AREVA ,le Groupe Bolloré dont les « activités » dans les politiques intérieures et les dégâts dans les populations ne sont plus un secret pour les avertis.

Ce que l'on pourrait souhaiter est qu'avec le départ de Jacques Chirac de la scène politique de la France, c'est toute la politique Franç-Africaine de la France dans le continent africain qui s'en va avec un de ses plus ardents défenseurs. Ceci dépend aussi des Africains, de ceux des Africains qui ne veulent plus subir ce paternalisme colonial qui se présente sous le masque de l'amitié FRANCO-AFRICAINE."


 

lundi, 12 mars 2007

Propos de Hermann Yaméogo, opposant burkinabè, après l'accord de Ouagadougou


Dans San Finna N°404 du 12 au 18 Mars 2007 - http://www.sanfinna.com/ProcesAvril.htm (article de Thierry Nabyouré)

- Hermann YAMEOGO, Président de l’UNDD :

« Je suis de ceux qui félicitent l’idée de ce dialogue direct et plus encore sa conclusion par un accord. Vous n’êtes pas sans ignorer que nous en appelions depuis plusieurs années non seulement à la mise à plat des problèmes entre les protagonistes autour d’une table ronde mais aussi à l’implication du chef de l’Etat burkinabé pour donner des chances sérieuses de règlement durable de la crise. Aujourd’hui, c’est chose faite. Après avoir emprunté le chemin des écoliers, on a fini par accepter que la solution de la crise passait par Ouaga. Je suis d’autant plus enclin à croire que c’est mieux parti que les autres fois parce que les seuls et vrais protagonistes de la crise, puisque c’est ainsi qu’il faut voir les choses, se sont retrouvés devant témoins pour fumer le calumet de la paix. Nous retiendrons que Guillaume Soro est le seul responsable de la rébellion, celui qui comme ça un jour, sans parrains, a pris les armes pour tenter de renverser le régime légal ivoirien. Nous retiendrons aussi que c’est faute d’avoir pu venir à bout du président Gbagbo qu’il s’est donné les moyens de transformer le coup d’Etat en sécession de fait et d’alimenter sans aucune intervention extérieure, une guerre suivie d’une situation de ni guerre ni paix, qui a duré jusqu’à la conclusion de l’accord. Il est donc normal qu’il soit l’interlocuteur privilégié comme ailleurs des hommes comme Savimbi, John Garang ont été les interlocuteurs privilégiés des gouvernements angolais et soudanais. Comme par ailleurs, l’accord rencontre la bénédiction de la France, du Burkina Faso, de la CEDEAO, de l’Union Africaine, des Nations Unies sans compter la classe politique ivoirienne et les médias ivoiriens toutes tendances confondues, on peut dire ‘Inch Allah’ que ça devrait aller comme sur des roulettes ».


vendredi, 09 mars 2007

La presse française analyse l’accord de Ouagadougou



Le Courrier d'Abidjan —  Mardi 6 Mars 2007 — http://www.lecourrierdabidjan.info/ :

«Revue de presse – Le Monde admet que la France, soigneusement tenue à l’écart des négociations, a échoué là où d’autres réussissent. Mais se réjouit de ce que le successeur de Chirac n’aura pas à gérer le bourbier ivoirien. Tout en prétendant que «l’arithmétique électorale» est contre Gbagbo, le quotidien envisage une réélection du numéro un ivoirien. Le site Internet de RFI voit l’accord de Ouaga comme le signe d’une revanche de Gbagbo contre la communauté internationale.»

Cf. les articles du Monde et de RFI : http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=13128 — pour juger sur pièce l'analyse que fait Le Temps des réactions suscitées en France par l'accord de Ouagadougou.

 

 

 

mercredi, 07 mars 2007

«Accord de Ouagadougou - La France veut tout saboter»



«Accord de Ouagadougou - La France veut tout saboter»


Le Temps — mercredi 7 mars 2007 — http://news.abidjan.net/article/?n=240361

par
J. L. Dimaert :

«Prise de court, la France a décidé de tout mettre en œuvre pour nuire à la bonne application de l'accord de paix de Ouagadougou. Les médias aux ordres et les égéries de la chiraquie ont été mobilisés à cette fin.

Que veut la France ? La question mérite d'être posée. Au moment où tous les Ivoiriens veulent chanter la paix à 'unisson, voilà que des oiseaux de mauvaise augure, suscités par la bande à Chirac, tentent de jeter le trouble dans les esprits.
Ce sont, d'abord, les médias aux ordres (RFI, AFP et autres I Télé) qui, dès le dimanche 4 mars dernier, en début d'après-midi, ont embouché leurs trompettes aux nouvelles funestes pour dire que les accords " laissaient de côté les problèmes les plus importants de la crise ivoirienne ". Et nos " experts des questions ivoiriennes " (depuis leurs luxueux bureaux parisiens) d'expliquer, de façon éhontée, que l'accord de Ouaga avait fait l'impasse sur des questions aussi importantes que l'identification ou le désarmement !
Dans cette première phase de la campagne, on a relevé deux choses. D'abord, le fait que des organes de presse aussi puissants que ceux de France soient obligés de prêcher le faux pour savoir le vrai, prouve que les négociateurs de Ouagadougou ont su respecter les consignes de discrétion à eux données. De cette première réflexion découle la seconde observation : la complicité et l'harmonie qui ont présidé aux travaux de la capitale burkinabé, entre les différentes délégations ivoiriennes a plus que surpris la France. Elle en a été effrayée. En effet, que le camp présidentiel fasse le black out, cela, Chirac peut le comprendre. Mais que Soro et ses hommes jouent le jeu de la discrétion au point de ne rien lui communiquer, l'a fait tiquer. Les Ivoiriens (tous les bords confondus) ne seraient-ils pas en train de lui faire un bébé dans le dos ?
La seconde phase de la campagne de sabotage va se mettre en route avec l'entrée en scène de l'armada diplomatique française. Pendant que tout le monde, à travers le monde, applaudissait le coup d'éclat ivoiro-ivoirien, Mmes Alliot Marie et Girardin, deux ministres du pouvoir Chirac n'ont pas hésité à jouer aux rabat-joie. La première, ministre de la défense de France, faute d'avoir réussi à coaliser l'Afrique de l'Ouest contre le pouvoir Gbagbo, brandit, de manière grossière, la menace d'une occupation armée de la Côte d'Ivoire par la France. Quand à Mme Girardin, elle a commencé par tenter d'effrayer les forces nouvelles en laissant entendre que la France pourrait les laisser en tête-à-tête avec les FANCI. Autrement dit, cette bonne femme voulait que Soro sache qu'en s'alliant avec Gbagbo, il perdait l'amitié de la France ! Ce n'est pas tout. Comme à son habitude, RFI qui aime bien jeter de l'huile sur le feu partout où elle le peut, y est allée de sa part d'intoxication. Ainsi la fameuse " radio mondiale ", depuis la signature de l'accord de Ouaga, compense son manque d'information par la diffusion d'éléments qui se contredisent d'un journal à l'autre.
La France doit comprendre qu'elle a joué et perdu. Elle ne peut évincer Gbagbo. Pas plus qu'elle ne peut entraver la marche irréversible de la Côte d'Ivoire vers sa renaissance dans la paix et le travail harmonieux de ses fils désormais réconciliés. Ce que la France a de mieux à faire, aujourd'hui, c'est de se réconcilier avec la Côte d'Ivoire et son peuple. Chirac (et avec lui, toute la classe politique française) doit avoir l'humilité de reconnaître qu'elle a été injuste envers un pays dont la loyauté lui était totalement acquise. La France doit faire son mea culpa au peuple de Côte d'Ivoire qu'elle a injustement volé, tué et humilié. Chirac doit comprendre que les Ivoiriens refusent, désormais de subordonner leur épanouissement aux humeurs des différents locataires de l'Elysée. Pour cela, il faudrait autre chose que des théories fumeuses " d'experts " qui ne connaissent de la Côte d'Ivoire que le nom de sa capitale économique, Abidjan. La France doit comprendre que pour contrecarrer la marche de la Côte d'Ivoire vers son destin, il en faut plus que des campagnes médiatiques de dénigrement. La France doit, enfin, méditer ce conseil que lui prodiguait, il y a quelques mois, Laurent Gbagbo : aucun Africain, encore moins un Ivoirien, ne se mettra de son côté, pour combattre la Côte d'Ivoire. Que Soro ait préféré sa patrie à la " douce France ", devait mettre du plomb dans certaines têtes.»



«
Suppression de la zone de confiance et départ des soldats français - La ministre Alliot-Marie inquiète pour son pays»


Le Temps — mercredi 7 mars 2007 — http://news.abidjan.net/article/?n=240364

par Simplice Allard :

«L’éventualité du retrait des soldats français de la Côte d`Ivoire prend l`allure d`un cauchemar pour les autorités françaises. Malgré l`irréversibilité du processus, la ministre française de la Défense Mme Michèle Alliot-Marie tente de s`y opposer par des déclarations qui traduisent un état d`esprit frileux.

"Un plan de retrait ne se fait pas comme ça en claquant des doigts, en l`espace d`une heure. C`est quelque chose que nous allons voir dans les prochaines semaines. " Mme Michèle Alliot-Marie, ministre française de la Défense commentait ainsi un des points de l`Accord de paix signé à Ouagadougou, au Burkina Faso, entre la Présidence et la rébellion ivoirienne, sous l`égide du Président du Faso, M. Blaise Compaoré. A y voir de près, ces propos traduisent une profonde inquiétude des autorités françaises de partir de la Côte d`Ivoire, sans y avoir glané le moindre laurier, le moindre butin de guerre, sans gloire. Mais en y laissant plutôt une bonne partie du prestige de son armée, à travers des rites sacrificiels humains et des actes de grand banditisme, tels les casses de banques, les pillages des ressources forestières et minières. Cette armée forte de 6 mille hommes est arrivée en Côte d`Ivoire avec pour mission de s`interposer entre les belligérants. A l`invitation du Président ivoirien Laurent Gbagbo dès le déclenchement de la crise en 2002. Cela, après que les autorités françaises eurent refusé d`actionner l`Accord de Défense entre leur pays et la Côte d`Ivoire. Un Accord datant des années coloniales et critiqué par le régime des Refondateurs en place en Côte d`Ivoire depuis octobre 2000, parce que faisant la part belle aux français, au détriment des ivoiriens.
L`aboutissement à un accord de paix entre la Présidence et la rébellion, est un réel soulagement pour les populations ivoiriennes. C`est donc tout naturellement qu`il est accueilli dans l`allégresse. Toute la classe politique ivoirienne y compris la société civile ne boude pas en ce moment l`avènement de la paix, obtenue après un mois de discussions, pour la première fois sans accroc, entre la Présidence et la rébellion ivoirienne, sous les auspices du Président du Faso. Ce, d`autant plus que, dans son annexe, cet Accord regorge d`un certain nombre d`éléments positifs, susceptibles de faciliter un retour rapide à la normalisation du pays. " Suppression de la zone de confiance et mise en place des unités mixtes. Commencent une (01) semaine après la formation du gouvernement ". Dit le point cinq (5) de l`annexe. La formation du gouvernement elle, intervient cinq (05) semaines après la signature de l`Accord ". Signé à Ouagadougou la capitale burkinabé, le dimanche 4 mars 2007, il prévoit la formation d`un nouveau gouvernement en remplacement de celui de Banny, probablement aux alentours du 8 avril 2007. Au point 4.2 de l`article quatre (IV) concernant la restauration de l`autorité de l`Etat et du redéploiement de l`administration sur l`ensemble du territoire national, MM. Laurent Gbagbo pour la Présidence de la République et Guillaume Soro pour la rébellion insistent sur le fait que
" Le redéploiement de l`administration et des services publics se fera par l`ensemble des ministères concernés, sous l`autorité du Premier ministre, dès la suppression de la zone de confiance et l`établissement des postes d`observation... "
Cette volonté des deux parties ivoiriennes traduit leur détermination à vite réunifier leur pays. Car, vouloir la suppression de la zone de confiance pour la remplacer par des " postes d`observation ", revient à exiger le départ des forces dites impartiales qui administrent une partie du territoire ivoirien d`est en ouest et du nord au sud. Cela est reconnu par tous. Le ministre burkinabé de la Sécurité, M. Djibril Bassolé, un des architectes du pacte de paix signé entre les ivoiriens ne croit pas si bien dire.
" La zone de confiance telle qu`instituée, est comme une ligne de partage du pays (la Côte d`Ivoire). Evidemment, dans le cadre de la normalisation et de redéploiement de l`Administration sur toute l`étendue du territoire, on ne pouvait pas maintenir cette zone qui coupe le pays en deux. C`est la raison pour laquelle les deux parties se sont entendues pour supprimer cette zone de confiance." On comprend donc tout le remords des autorités françaises qui, à l`instar de leur ministre de la Défense Mme Alliot-Marie, n`entendent pas partir de la Côte d`Ivoire sur un simple "claquement des doigts". Doit-on comprendre cela comme une menace ? L`exécution effective de l`Accord de paix nous situera davantage.»