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mercredi, 27 décembre 2006

Apres les propositions du Chef d’Etat - La rébellion dans l’embarras



Soir Info
— mercredi 27 décembre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=229885 :

«L’attitude silencieuse de la rébellion ivoirienne sur les nouvelles propositions de sortie de crise de Laurent Gbagbo, plus d’une semaine après le discours du chef de l’Etat, reste sujette à divers commentaires. C’est que, pour qui connaît les rebelles ivoiriens, prompts à réagir à la moindre déclaration de M. Gbagbo depuis quatre ans que dure la crise, leur mutisme actuel face à la nouvelle vision de sortie de crise du président Gbagbo, apparaît, en effet, comme une attitude d’approbation. Il faut le dire tout net ; la rébellion ivoirienne est aujourd’hui dans l’embarras, tiraillée qu’elle est entre la volonté de négocier avec le pouvoir de Gbagbo pour définir un nouveau cadre de sortie de crise- quitte à ce qu’elle y gagne quelque chose- et l’envie de rester aux côtés d’une opposition politique du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) qui s’est mise en vacances il y a quelques jours. Mardi 19 décembre dernier, c’est un Laurent Gbagbo, requinqué par l’échec de ses opposants politiques à bloquer l’application des décrets présidentiels sur l’affaire des déchets toxiques, qui a tendu la main à ses opposants armés. Le président ivoirien a souhaité l’instauration d’un dialogue direct avec les rebelles du nord, en vue, dit-il, du désarmement et de la réunification du pays. “ Les rebelles ont déjà dit, à maintes reprises, pourquoi ils ont pris les armes. Après les différents accords, la Côte d’Ivoire a satisfait à toutes leurs demandes. Mais ils n’ont toujours pas dit pourquoi ils n’ont pas encore déposé les armes ”, a déclaré M. Gbagbo, pour qui tous les accords signés et toutes les résolutions adoptées ne visaient qu’une chose : le désarmement. Et le chef de l’Etat d’annoncer qu’il entendait, au cours de ce dialogue, demander directement à ceux qui ont pris les armes contre leur propre pays de les déposer et de libérer le pays. “ La Nation leur tend une fois encore la main”, a-t-il ajouté En tout cas, Gbagbo s’est fermement engagé à discuter avec les dirigeants de la rébellion. “S’il ne tenait qu’à moi, ces discussions devraient avoir commencé depuis la semaine dernière. J’avais entamé les démarches en ce sens. Je souhaite que d’ici fin janvier 2007 au plus tard, les discussions soient achevées et qu’elles aboutissent au désarmement, pour que, enfin les élections prévues puissent se tenir ”, a espéré Laurent Gbagbo.
Saisir la perche Si les Forces nouvelles, officiellement invitées à la table de négociation du pouvoir, n’ont pas réagi jusque-là, laissant croire qu’elles sont tout au moins intéressées par l’instauration d’un dialogue avec le président Gbagbo, ce n’est pas le cas pour le Rhdp, l’allié naturel de la rébellion. En tout cas, le Rhdp qui n’a pas attendu longtemps pour réagir, a estimé que les propositions de M. Gbagbo “ visent à s’attirer la caution des Forces nouvelles, à créer les conditions de la guerre civile, à budgétiser la prise en charge de ses patriotes, à absoudre ses amis bourreaux des Ivoiriens et à faire de la récupération politicienne quant au traitement du dossier des déplacés et victimes de guerre.” L’opposition politique, qui ne se sent pas concernée par le message du président Gbagbo, a rejeté purement et simplement les nouvelles propositions de sortie de crise du chef de l’Etat, s’opposant de facto à l’instauration d’un dialogue direct Gbagbo-rébellion. Un dialogue que voudrait voir engagé pourtant Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles. C’est qu’en voulant parler directement avec la rébellion, le chef de l’Etat offre là une opportunité au secrétaire général des Forces nouvelles qui pourrait s’en saisir pour ‘’vendre’’ à un prix élevé son mouvement. Il pourrait, par exemple, demander et obtenir le poste de Premier ministre du président Gbagbo. Il l’avait réclamé d’ailleurs fin 2005, après l’échec de Seydou Diarra, prétextant qu’il y avait deux protagonistes dans la crise ivoirienne : le pouvoir de Gbagbo et la rébellion des Forces nouvelles. Au lendemain de l’adoption de la résolution 1721, Guillaume s’était convaincu que ce n’est ni l’Onu, ni l’Ua, encore moins la Cedeao, qui peuvent contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Le patron des rebelles ivoiriens, qui estimait avoir joué sa partition, avait alors demandé aux opposants politiques de faire leur part de travail pour contraindre Gbagbo à quitter le pouvoir. Aujourd’hui, tout indique que Guillaume Soro ne mise plus vraiment sur leaders du Rhdp, qui éprouvent du mal à mettre en difficulté un Laurent Gbagbo plus que jamais à la barre. Le secrétaire général des Forces nouvelles serait donc favorable à un dialogue avec le président Gbagbo, un dialogue qui exclu l’opposition politique. Mais à la vérité, les choses ne seraient aussi aisées pour le chef rebelle qui, il faut le dire, prend ainsi de gros risques. Il pourrait faire face à des grincements de dents au sein de son mouvement, contestation qui pourrait aboutir à une nouvelle décomposition de la rébellion après la guerre contre les partisans du sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit IB. Guillaume Soro devra donc convaincre les durs de son mouvement sur la nécessité d’un dialogue avec le pouvoir. Il lui faudra, surtout, composer avec les appuis externes et internes des Forces nouvelles, une rébellion aux multiples ramifications. Pour tout dire, si le secrétaire général des Forces nouvelles entend saisir la perche politique à lui tendue par le président Gbagbo, il devra user de tact, pour éviter de se faire ‘’manger’’ par sa rébellion Dans tous les cas, Guillaume Soro, qui parlera le 1er janvier à Bouaké, se prononcera sur les cinq propositions de sortie de crise du président Gbagbo.»



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