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vendredi, 31 décembre 2010

Posts de "Ter repetita" (sur n.obs.com) partis en 404

 

25.12.2010

Et... Joyeux Noël à toutes et à tous !

Et par dessus-tout,

éviter l'étape guerre

 

 

Pause Noël jusqu'à fin 2010...

 


23:49

 

24.12.2010

Les fossoyeurs de la Côte d'Ivoire

 

Article sur le blog Saper Aude via le blog Etc.

 

Souvent des pays éprouvent le besoin d’inviter des tiers à les accompagner dans le processus électoral. Pour observer, valider s’il le faut, et parfois même départager quand telle disposition est expressément convenue entre les parties en lice. Or donc de mémoire d’homme aucun peuple, sauf à y être contraint, n’a accepté de céder sa souveraineté au point d’autoriser ladite tierce partie- au demeurant étrangère- de se substituer aux institutions consacrées par sa Loi fondamentale. C’est la Constitution, et elle seule, qui produit le droit. Et non pas une supra-autorité internationale, quelque crédit qu’on lui reconnût. En matière d’élection le dernier mot revient, en cas de litiges, à la Cour suprême ou, pour le cas de la Côte d’ivoire à la Cour constitutionnelle. L’arrêt de cet organe est péremptoire et sans appel advenant même qu’il se fut trompé. Dura lex sed lexla Loi est dure mais c’est la loi !


C’est toutes ces subtilités, pourtant à la portée de tout diplomate en herbe, que le représentant de l’Onu en Côte d’Ivoire semble n’avoir jamais comprises. Des trois choses l’une : le sieur Youn-jin Choi a été totalement dépassé par des événements à l’aboutissement desquels il n’était pas préparé ; ou bien était-il en service commandé : valider vaille que vaille et coûte que coûte la victoire d’Alassane Dramane Ouattara somme toute le choix de l’Occident ; ou alors s’est-il senti, en toute bonne foi "investit d’une mission" humanitaro-messianique, à savoir sauver le pauvre peuple ivoirien en mettant de facto "sous tutelle onusienne" les institutions du pays.


Au vrai nul, ne serait-ce que par compassion, ne souhaite au commettant de Ban-Ki-Moon de s’être laissé emporter dans une telle dérive néocolonialiste. Mais son empressement, et les médias internationaux avec lui, à certifier les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI), que venait cependant d’annuler la Cour constitutionnelle, laisse perplexe. C’est un Youn-jin Choi manifestement ulcéré qu’on a vu revendiquer avec aplomb son inamovible statut acquis de droit divin : Certificateur je fuscertificateur je demeure !
Un surprenant zèle qui confine à la profession de foi ; sinon qu’à la naïveté…


Qu’on se rappelle seulement : En 2000 c’est la Cour suprême des États-Unis qui trancha en faveur du candidatGeorge W. Bush face à Al Gore dans une présidentielle litigieuse. Aucune instance étrangère ne s’opposa publiquement à ceci que tous, tout bas, désapprouvèrent. De ce même pays on sait aussi qu’il a considérablement affaibli l’institution du Tribunal Pénal International(TPI) en refusant d’y souscrire ; au motif qu’aucune juridiction étrangère n’est qualifiée pour juger des citoyens américains. Ce qui ne les empêche pas d’être "déçus" que les pays africains n’exécutent pas les arrêts de ladite cour ; précisément en ce qui concerne le mandat d’arrêt visant le Soudanais Omar El-Béchir par une juridiction dont ils se défient eux-mêmes.


Mais les États-Unis ne sont pas à un paradoxe près…


Or donc que dire de l’Union européenne et de leurs médias qui se sont précipitamment engouffrés dans la brèche ouverte par Youn-jin Choi comme si l’une et les autres n’attendaient que cela : le "feu vert" de l’Onu en Côte d’Ivoire(ONUCI). Une diligente prise de position qui ne peut que prêter à suspicion. Et qui a jeté le peuple ivoirien dans la confusion.


Ce genre d’ingérence, qui dit son nom, a été à l’origine de la radicalisation de bien des pays.

A titre de comparaison, au même moment en Guinée-Conakry voisine, les protagonistes de l’élection présidentielle ont patiemment attendu l’arbitrage de la Cour Suprême- qui entendait les doléances et récriminations de l’un et l’autre candidat- et se sont ralliés à son verdict !
Si cette cour a affirmé les résultats de la CEI guinéenne, c’est qu’elle avait également le pouvoir de les infirmer. Une logique qui tombe pourtant sous les sens; mais pas pour tous, à l’évidence.



Faites ce que je vous dis de faire


Mais ne faites surtout pas ce que je fais ». Tel semble être le leitmotiv de la communauté internationale à l’endroit d’Abidjan. En France, pays qui se pose aujourd’hui en porte-voix (ou porte-flingue) à la dissidence deLaurent Gbagbo, aussi bien les juges de la Cour suprême que le président de la Cour constitutionnelle sont nommés par le chef de l’État. Autre fait : hors de France qui s’étonne de ce que Nicolas Sarkozy se soit arrogé le droit de nommer le président de France Télévisions ?


Au Canada le Premier ministre nomme aussi bien les juges, les sénateurs et même le Gouverneur-général. Cette personnalité, qui représente la monarchie britannique au Canada, y est d’office le chef de l’État et des armées…
De nombreux autres pays tous réputés démocratiques sacrifient au même procès quant à la nomination des juges ainsi que des hauts dirigeants des instances publiques sans que ceci ne constitue sujet à débats sur la scène internationale. Car c’est une pratique courante et somme toute banale. Seuls ceux qui aujourd’hui croient gagner à la diaboliser affichent leur vertu offensée dans une hypocrite indignation digne de grands tragédiens. Autrement d’où vient-il que cette prérogative soit réservée aux uns mais pas aux autres ? L’on peut légitimement se demander si la communauté internationale aurait tant rué dans les brancards s’il s’était agi de la Guinée-Bissau, du Vietnam, du Costa-Rica ou du Rwanda…


Mais la Côte d’Ivoire, pour son malheur, est "un pays qui compte" en Afrique et dans le monde. L’occasion ne se présentera peut-être pas de si tôt d’installer à sa tête quelqu’un- Ouattara fut un haut-cadre du Fonds monétaire international(FMI)- qui a l’habitude d’obtempérer aux injonctions de l’Occident. A contrario Gbagbo est vu par tous comme un "empêcheur d’assujettir en rond".


Mais déjà la suspicion point dans les rangs même des partisans de Ouattara. Dans un reste de sursaut patriotique d’aucuns parmi eux s’interrogent sur l’indépendance dont jouirait un président qui devrait tout à l’Occident. Des relents de soumission, de compromission et de collusion entament inexorablement chaque jour le socle sur lequel tente de s’élever la stature de leur candidat. En jouant l’opportune carte de la communauté internationale contre les institutions de son propre pays Alassane Dramane Ouattara réveille les vieux démons de "l’ivoirité" que dressa jadis devant lui son actuel allié Henry Konan Bédié. C’est ce dernier qui, en faisant douter de sa nationalité ivoirienne, le disqualifia de toute participation à une élection présidentielle. Jusqu’à ce que Laurent Gbagbo refermât cette boite de pandore permettant ainsi à Ouattara d’être enfin candidat à la controversée présidentielle qui semble tenir le monde entier en haleine.



Les fossoyeurs de la Côte d’Ivoire


Aujourd’hui c’est devenu un secret de polichinelle qu’Alassane Ouattara ne fut pas étranger à la guerre civile qui consacra une décennie durant la partition de la Côte d’Ivoire en deux entités dont les traces demeurent encore vivaces. Dans les esprits et sur la réalité géographique. Puisqu’il ne s’en cache réellement plus- il n’a de cesse de brandir le spectre de la rébellion s’il n’obtient pas gain de cause- on peut craindre qu’il n’hésite pas à déclencher à nouveau la lutte armée. Il tient à le faire savoir à demi-mots, il évoque sans le dire le tragique précédent qui plongea le pays dans la désolation. Il tient à récolter les bénéfices qui sont rattachés à la guerre.


Il présente aux Ivoiriens le choix entre lui et le chaos. Mais cette fois-ci Ouattara dispose de l’aval, et peut-être déjàdu soutien logistique de la communauté internationale, pour ce faire.


On peut aisément imaginer les fossoyeurs de la Côte d’Ivoire savourant enfin leur vengeance sur Gbagbo ; triomphant sans états d’âme et surtout sans péril aux antipodes des souffrances que seuls les Ivoiriens appréhendent. Ils pensent avoir démontré avec suffisance sinon qu’avec mépris que les institutions "pseudo-démocratiques" des pays africains doivent demeurer subordonnées à la volonté de la communauté internationale. Une façon de remettre au gout du jour l’anecdotique incapacité des populations obscurantistes africaines de se prendre en charge. Alors même qu’une nouvelle génération de dirigeants du Continent, dont Laurent Gbagbo, s'applique à faire oublier ce caricatural déterminisme. Avec le risque que ceux que cela dérange leur tombent dessus à bras raccourcis. Mais c’est le prix à payer, autrement il faut encore courber l’échine…


Le plus troublant dans cette saga c’est qu’Alassane Ouattara acquiesce à l’idée que les institutions de son pays soient considérées comme désuètes puisqu’elles ne lui offrent pas le pouvoir promis par des instances plus…éclairées. L’Histoire, hélas, lui sera comptable de cette posture- suspecte désinvolture vis-à-vis d’un peuple dont on se réclame- qui rappelle par trop l’allégeance de certains leaders africains au colon qui leur "accorda" l’indépendance.


La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui ne mérite pas telle injure. L’Afrique refuse cette imposture.


EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ

14:10

 

Côte d'Ivoire - Les longues dents des jeunes loups

Article sur le blog Saper Aude via le blog Etc.

 

Guillaume Soro et Charles Blé Goudé ont longtemps joué à se faire peur, ainsi que tout Ivoirien le sait. L’anecdote fait remonter leur inimitié aussi loin qu’à l’époque où ils étaient étudiants à l’Université, à Abidjan. Que le fait soit vrai ou faux, il demeure que l’ambition politique qui dévore chacun est née et s’est accrue dès leur première passe d’armes. Car il y eut bien cette première fois où leurs chemins se croisèrent et se séparèrent. Avec la tenace promesse de croiser à nouveau les fers « quand on aura trente… » ainsi que le dit la chanson ! Et ce temps semble être venu, un temps dont il faut souhaiter qu’il soit seulement celui d’une confrontation ; et non point celui de la déflagration. Parce qu’entretemps Soro a d’ores et déjà engagé toutes ses (dernières) forces dans l’épreuve comme s’il n’avait plus rien à perdre. Or donc de l’autre côté on voit un Blé Goudé serein- il détient un portefeuille, lui, et annonce qu’il veut mettre les jeunes au travail- tout le contraire de ce qu’il a toujours été. Le ton s’est inversé, l’agitateur n’est plus Blé Goudé, le modéré n’est finalement plus Soro. La roue parait avoir définitivement tourné.

Les statures et les statuts semblent avoir désormais été changés. Ils étaient interchangeables, les deux hommes se valant jusque dans la réalité de ce jeux des rôles. Mais on comprend que Soro ait été surpris, lui qui se croyait à tort supérieur à son éternel rival. À croire qu’il aura perdu son temps sans vraiment rien comprendre, ivre de gloire dans sa "tour d’ivoire", cette "Primature" qui lui sort par tous les pores telle la marque du sot. ! Les deux jeunes loups de la scène politique ivoirienne se font aujourd’hui face, cependant qu’en arrière les deux véritables sphinx (Gbagbo et Ouattara) s’observent en chiens de faïence. Ils ont chacun distribué toutes leurs cartes et attendent beaucoup des "As"- ou plutôt des "Jokers"- qui s’escriment en ce combat singulier annoncé de longue date. Mais dans cette joute épique Soro, qui détenait déjà le pouvoir, a été à son détriment trop tôt jeté dans l’arène politique. À trop vouloir préparer le terrain pour Ouattara- raison pourquoi il évoluait obséquieusement auprès de Gbagbo- il s’est brûlé les ailes. Il l’aura désormais difficile pour prendre un nouvel envol. Gbagbo y veillera, il faut le croire. Quant à Charles Blé Goudé, bien qu’ayant fait la preuve de sa loyauté en militant avec un rare zèle, son mentor n’a jamais voulu le voir servir dans le gouvernement Soro. Comme s’il voulait le protéger de toute velléité de compromission. Goudé, pourtant combattant aguerri, était gardé en réserve pour des temps…plus tumultueux. Ces temps- on y est désormais- tout porte à croire que Gbagbo les subodorait, ou que du moins il les appréhendait. Il n’ignorait pas qu’il logeait au milieu de lui le loup (Soro) et se doutait bien qu’à la première occasion- les élections qui se profilaient- ce fauve qui ne savait plus cacher ses dents trop longues chercherait à ne faire qu’une bouchée de lui. Ceci rappelle" la trahison" d’un certain Sarkozy au profit de Balladur face à Chirac. Soro rêve peut-être d’un scénario semblable qui le porterait au pouvoir suprême dans un proche avenir. Avec ou sans Ouattara. De préférence sans celui-ci. Le modèle français, le "modèle Sarkozy", existe pour l’encourager dans cette voie.

Sauf qu’en Côte d’Ivoire telle chose est loin de survenir : il y a toujours Ouattara, Bédié, et trop de prétendants au trône pour que Guillaume Soro ne réussit jamais à les supplanter. Contrairement à ce qu’il croit secrètement il n’est pas le mieux placé pour diriger la Côte d’ivoire dans la prochaine législature. Surtout que rien n’empêche que Gbagbo- qui vraisemblablement finira l’actuel mandat en dépit de tous et de tout- peut toujours se succéder à lui-même, retardant encore les aspirations des uns et des autres. Soro passerait alors son tour.
Et plusieurs autres tours avant d’affronter…Charles Blé Goudé !


Redistribution des cartes

Laurent Gbagbo vient enfin d’abattre la carte qu’il dissimulait dans sa manche. En nommant Blé Goudé au ministère de la jeunesse il compte sur l’influence de ce dernier sur cette incontournable force que son rival et lui appellent maintenant ouvertement à la rescousse. La jeunesse ivoirienne est assidument courtisée par les deux leaders pour manifester, ou pour contrer les manifestations du camp adverse. Cette jeunesse constitue aujourd’hui la pièce maitresse de la stratégie des "deux présidents". C’est son ardeur au bénéfice de l’un ou l’autre adversaire qui fera la différence bien plus que les imprécations et les interventions intempestives de la communauté internationale. Et d’ailleurs, contre cette posture d’un âge que l’on croyait révolu, de plus en plus de voix s’élèvent pour les dénoncer comme une honteuse ingérence. Menaces et ultimatums ne sont là que pour rappeler ce donné : la communauté dite" internationale" ne regroupe qu’un agrégat de bien-pensants, tous occidentaux, et qui peine à faire entendre raison à l’Iran des Mollahs, à la Corée du Nord et à la Birmanie, courbant l’échine devant la Chine, insultée au quotidien par Hugo Chavez le Vénézuélien ! Ce Tribunal post-colonialiste, ce groupe de procureurs et des proconsuls pénétrés de Vérité ne portent généralement la charge que sur les Africains dont regorgent les cellules duTribunal pénal International(TPI). Comme s’il ne se passait rien dans les territoires occupés de la Palestine, comme s’il ne s’est jamais rien passé à Guantanamo et Abou Graïb. À ce moment même Hashim Thaçi, ancien leader politique de l’Armée de libération du Kosovo(UCK) et actuel premier ministre de cette entité livrée clef en mains par la communauté internationale, fait les frais d’un rapport du Conseil de l’Europe.

Dick Marty, un Suisse membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, l’y accuse d’avoir protégé des réseaux criminels liés à l’UCK, se livrant à des trafics de drogue et d’organes (sur des Serbes et des Albanais). « Les grandes puissances- c’est-à dire la communauté internationale- connaissaient l'existence d'un trafic d'organesmais ont fermé les yeux », ajoute-t-il en substance. Les vertueuses indignations de ladite communauté internationale sur un sujet aussi grave ont sans doute été couvertes par le crépitement des armes automatiques à Abidjan !Pis, et à la honte de l’Afrique, il ya la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest(CDEAO) et l’Union africaine (UA) enrégimentées, peut-être également sous la menace et les ultimatums, pour cautionner une position qu’elles ne tiennent pourtant pas à l’égard du Soudanais Omar El- Béchir. Ce dernier serait-il vraiment plus…fréquentable que Laurent Gbagbo ? Mais ce qui prête le plus à rire, dans le drame, c’est la sortie de Raïla Odinga, premier ministre du Kenya, dernier pays où l’on vit El-Béchir se pavaner en toute liberté. Or donc on sait qu’Odinga ne doit d’être à son poste qu’à la faveur d’une effusion sanguinaire. D’ailleurs une instruction judiciaire du TPI est actuellement ouverte en rapport avec des massacres perpétrés par son camp et celui de son rival de président sur les populations civiles…

Quant à Nicolas Sarkozy, affairiste invétéré et avéré, il lui faudra plus que la Côte d’Ivoire pour faire oublier les révélations sur ses liens troublants avec l’héritière de l’Oréal, la veuve Béthencourt. Mais pas seulement : pour fidéliser le vote de l’extrême-droite, ce fils d’immigré hongrois n’a pas hésité à jeter le discrédit sur le pays d’adoption de son père. Le monde entier a assisté révulsé, et il y a seulement peu, aux pratiques racistes dont ont été victimes les Rroms (ou "Gens du voyage") en France. Voilà un donneur de leçons dont la commissaire aux droits de l’homme de l’Union européenne (UE) a vertement tancé la moralité.

Ils sont désormais légion, en Afrique comme en Occident, à tenter de se refaire une nouvelle virginité sur le dos de Laurent Gbagbo. Alors même que le président ivoirien ne devrait répondre de rien devant le retour en force de l’impérialisme occidental des vieux temps, et de ses vassaux africains en mal d’amour et de légitimité. L’Occident tient si peu en estime les Ivoiriens et les Africains qu’il est décidé à mépriser pour une énième fois leurs "institutions corrompues". Afin de réinscrire au feuilleton son influence sur le continent noir. Aussi pour dire le droit en lieu et place des institutions locales, pour imposer un statu quo qui n’aurait jamais du changer à leurs yeux, pour créer un dangereux précédent dont aucun leader africain à l’avenir ne pourrait se libérer, pour que dans l’esprit de la jeunesse africaine soit prêté à confusion l’entendement entre souveraineté nationale et souveraineté internationale ! Pour faire croire que c’est l’Occident qui détiendrait la première et dispense la seconde à sa guise. Et que hors de la volonté occidentale- la communauté internationale- il n’y a point de salut !


Un pays sans Soro

Cette tragédie que la communauté internationale alimente sans états d’âme ne devrait profiter in fine qu’à Soro, le seul qui aurait tout à perdre si Ouattara et Gbagbo parvenaient à un accord.

Car le fait n’est pas exclu. Sauf méprise, Laurent Gbagbo n’obtempérera probablement pas aux injonctions des Occidentaux et des leurs affidés de la CDEAO et de l’UA, parmi lesquels on trouve des dictateurs notoires et des repris de justice. Alassane Ouattara est assez intelligent pour s’en douter même s’il espère fortement le scénario inverse. Mais il est également soucieux de la néfaste image que son adoubement par les étrangers laisserait sur une grande partie des Ivoiriens. Il pourrait donc être tenté de saisir la main tendue par son rival. Quant à Henry Konan Bédié, que l’on entend de moins en moins, il en est sûrement à se demander ce qu’il fait au milieu de cette galère. La neutralité après le premier tour du scrutin n’aurait-elle pas mieux valu pour lui en définitive que cette dernière sortie politique ratée et associée à la débâcle que vit actuellement le pays. Celle-ci n’eut-elle pas pu être évitée s’il s’était abstenu de supporter Ouattara ? Une question qui doit tourmenter ses nuits et celle d’Henriette sa femme.

Au vu de tout, le sort de la Côte d’ivoire serait différent- et forcément meilleur- sans Guillaume Soro dans le décor. Son ambition est telle qu’il finira par se détourner de Ouattara quand ce dernier ne fera plus son affaire. Qui a bu boira. Il connait désormais le goût du pouvoir et ne voudra jamais plus que, tel le vampire pour le sang, s’abreuver à cette source vitale. Gbagbo le connait bien. Advenant une nouvelle partition du pays Ouattara n’y gagnerait rien, Soro, à la tête de ses milices des Forces nouvelles n’aurait aucun intérêt à partager un pouvoir qu’il peut détenir seul. À Ouattara de savoir s’en défier à temps en assurant ses arrières. Car lorsque Soro, qui est d’ores et déjà dans la position du kamikaze, verra son avenir politique bouché par des tractations le laissant hors-jeu il sévira.

On verra alors l’ange déchu vouloir entrainer dans sa perte tout le peuple ivoirien dans un marasme indicible. Il y est fermement décidé, même s’il ne détient pas le destin du peuple ivoirien entre ses dents de loup. Il appartient aujourd’hui à Gbagbo et Ouattara d’arrêter les velléités destructrices de cet homme. Guillaume Soro est dangereux pour la Côte d’Ivoire.

Gare à qui le soutient et l’encourage dans ses sombres desseins.

Comme tout éléphant, la Côte d’ivoire a la mémoire longue.

EMERY UHINDU-GINGALA

14:09

 

Guerre et Paix

 

Lu sur le blog "Crise Ivoirienne - ou comment l'ONU prend la démocratie en otage"

 

Pourquoi faire la guerre puisqu’il faudra bien finir par faire la paix ? Voilà une question que le gouvernement de la république du Golf ne semble pas se poser, tant la politique de Ouattara est ancrée depuis des années dans la violence. Cette politique s’appuie sur trois éléments récurrents que l’on voit ressurgir ces derniers jours.

Le charnier
Avec Ouattara, tout commence et se termine par un charnier. D'abord le charnier de Yopougon en 2000, médiatisé à souhait par la fidh et rsf, dont l’enquête qui n’aboutira pas ne sera pas parvenue à écarter la thèse gênante d’une manipulation de la part du RDR. On stigmatise déjà les « médias de la haine » pro-gouvernementaux à grands coups d’obscures ONG telle que « prévention génocide » pour laquelle la Côte d’Ivoire est une aubaine. C’est dans ce cadre, en 2001, qu’est produit le film de benoit Scheuer «Côte d’Ivoire, poudrière identitaire» , dont la scène du charnier attribuée à un supposé massacre en Côte d’Ivoire avait été tournée au Rwanda. C’est grâce à ce génocide virtuel qu’Alassane Ouattara recrute ses rebelles.

Le rebelle
Dans l’incapacité de se présenter à l’élection présidentielle avant que le président Gbagbo ne lui permette en 2005, Ouattara ne pouvait concrétiser son ambition que par la violence. Il finance une rébellion armée dont les cadres sont les gardes du corps des cadres du RDR qui parvient à prendre le Nord de la Côte d’Ivoire en 2002. Cette fois ci, le massacre des gendarmes perpétré par les rebelles est bien réel. Il n’empêche que Ouattara maîtrise déjà les rouages des médias, et sa rébellion apparait héroïque aux yeux des journaux français acquis à sa cause. Sa propagande n’a pas changé. Il suffit de lire l’Est –Républicain du 17/12/2010 pour retrouver la figure du rebelle héroïque :

Le visage enduit de cirage noir, les cheveux enserrés dans un filet retenu sur la nuque, la poitrine bardée de cartouchières, son fusil-mitrailleur équipé de deux chargeurs scotchés ensemble, son couteau de commando sur la cuisse, il monte au front en faisant le signe de la victoire. Ce «Rambo» africain, militaire des Forces Nouvelles (ex-rebelles du Nord), qui constituent la garde rapprochée du président élu Alassane Ouattara, veut en découdre. Il pense qu’il sera facile de faire fuir l’armée régulière, embusquée avec ses blindés au-dessus de l’hôtel du Golf, en bordure de la lagune Ebrié, au cœur d’Abidjan. Comme certains de ses camarades, il pense peut-être que les balles ne peuvent pas le traverser. « Les balles arrivent sur nous mais elles ne rentrent pas, alors on avance, on avance et, en face, ils fuient, ils ont peur », confie un militant pro-Ouattara, les yeux brillants. En Afrique, la réalité des choses se mélange avec la pensée magique. Après un feu nourri, échange de rafales de mitrailleuses et de roquettes, tirées au RPG, à genoux dans les buissons, les premières victimes tombent de part et d’autre. Ce « Rambo » dont l’histoire ne retiendra pas le nom, attaquant au cœur vaillant cinq minutes plus tôt, a reçu une balle en plein ventre. Quatre soldats le traînent dans la poussière. Il ne crie pas, ne se plaint pas, ses mains crispées sur la blessure qui pisse le sang. Mais son regard s’affole. En quelques minutes, il meurt.

La mort. Dominique de Villepin a eu beau baptiser la rébellion « Force Nouvelle », la violence est son seul mode d’expression, la mort son aboutissement. Dans la zone nord où règne pillage et prébende, c’est par une extrême violence que la rébellion fait régner sa « justice ». En organisant les marches du 16 et du 17 décembre, Alassane Ouattara avait prévu d’envoyer à la mort les jeunes du PDCI-RDA en les envoyant en première ligne contre les FDS gouvernementaux tandis que les rebelles armés ouvriraient le feu. Les jeunes du RDA n’ont pas marché, et ce sont ses rebelles que Ouattara a dû sacrifier pour alimenter son prochain charnier mensonger à grand renfort de propagande. C’est encore la guerre que le premier ministre de Ouattara souhaite pour la Côte d’Ivoire, la mort pour cadeau de Noel aux ivoiriens tandis qu’il s’offre une publicité indécente dans un journal satellite de Jeune Afrique.

Face au droit de la force, Laurent Gbagbo oppose la force du droit. [...] Suite et article en entier ici.

14:09 |

 

A propos des amis français de Gbagbo : réponse de Théophile Kouamouo à Pierre Haski

 

Sur Le blog de Théophile Kouamouo

Avant toute chose, je voudrais commencer ce post par une mise au point : je connais, j’aime beaucoup et j’admire Pierre Haski, pour la subtilité de sa vision de la France et du monde et pour le talent intuitif qu’il met à construire Rue89, un média que j’aime et auquel je contribue.

Mais je suis tout de même un peu dérangé par son dernier papier sur la Côte d’Ivoire, sur « ces conseillers blancs qui soutiennent Gbagbo ». Ces « curieux appuis » se trouvent « à droite, très à droite », ce qui serait étonné pour une cause qui se réclame du panafricanisme et est très hostile à la Françafrique.

Pourquoi l’angle de ce papier me dérange-t-il ? Déjà parce que j’estime que l’analyse n’est pas poussée très loin. Lue rapidement, elle peut laisser croire qu’il n’y a plus guère que les vieux chevaux de retour de la droite et de l’extrême droite qui ont des sympathies (forcément embarrassantes) pour le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI). Il est vrai que Pierre Haski a fait un papier, il y a déjà plusieurs jours, sur les amis qui restent encore à Gbagbo au Parti socialiste… Il est difficile d’écrire sur ceux qui, à gauche, se taisent par peur de représailles médiatiques et de procès en sorcellerie de la part des gardiens du fameux « cercle de la raison ». Mais il me semble que les prises de position de la classe politique française sur la Côte d’Ivoire traduisent en partie une nouvelle fracture politique hexagonale et peut-être européenne, qui pourrait devenir centrale et remettre en cause le clivage gauche/droite : elle sépare les « nationalistes » et les « internationalistes tendance Grand Soir » des « mondialistes », si l’on peut dire.

Jean-Marie Le Pen et Henri Emmanuelli ont deux points communs : ils se démarquent de l’hallali anti-Gbagbo de la classe politique française ET ils ont tous fait campagne contre le traité constitutionnel européen. [...] Article en entier et suite et ici.

 

14:09

 

Lu sur Alger républicain

 

Sur Alger républicain, un article de Kader Badreddine via Résistances Côte d'Ivoire :

 

 

Côte d’Ivoire Des ingérences impérialistes insolentes pour perpétuer des rapports de domination anachroniques

Une campagne de désinformation sans précédent est orchestrée pour justifier l’intervention étrangère en Côte d’Ivoire et placer à la tête de ce pays, Alassane Ouattara, un larbin totalement dévoué aux intérêts des multinationales. Ancien DG adjoint du FMI, ancien premier ministre d’Houphouët-Boigny, en 1990, exécutant à ce titre du plan d’ajustements structurels imposé par cette institution, plan qui a plongé, comme partout ailleurs, le peuple ivoirien dans une profonde détresse sociale, Alassane Ouattara est la marionnette nominée par les grandes puissances pour diriger la Côte d’Ivoire et veiller à ce que leurs juteuses affaires ne soient pas menacées par l’arrivée au pouvoir d’hommes incontrôlables. En dépit de leurs rivalités pour le contrôle du monde, les grandespuissances impérialistes française et américaine se sont entendues pour écarter Gbagbo coupable à leurs yeux de mener une politique nationale préjudiciable à leurs intérêts.

Après des années de tractations et de calculs savants les différentes forces en présence ont fini par accepter d’organiser une élection présidentielle dont le 2 ème tour s’est tenu le 28 novembre dernier. Ces puissances ont au préalable manœuvré de sorte à placer au sein d’une commission électorale qualifiée d’indépendante une majorité de représentants ayant pour mission de valider par tous les moyens une prétendue victoire de Ouattara. Au mépris de la Constitution ivoirienne qui prévoit que la proclamation des résultats électoraux est du ressort du Conseil constitutionnel, c’est donc cette commission qui a proclamé Ouattara vainqueur. Qu’importe qu’aucune preuve sérieuse n’ait été avancée pour certifier l’absence de fraude et la sincérité des chiffres donnés ! Les USA, la France, suivie rapidement du SG de l’ONU se sont dépêchés de proclamer qu’ils ne reconnaissaient que Ouattara comme nouveau chef d’Etat. La machine de propagande internationale s’est aussitôt mise en route pouraccréditer l’idée que cette décision soi-disant conforme à la volonté du peuple ivoirien est celle de la « Communauté internationale ». Ni la Chine, ni la Russie, ni l’Inde, ni de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, qui forment ensemble les 3 quarts de la population du monde n’ont droit au chapitre. Bref, ne sont éligibles au statut de « communauté internationale », dont la parole vaut ordre exécutoire, que les USA, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, en somme la même poignée de puissances coloniales etimpérialistes qui ont précipité par deux fois les peuples dans une effroyable guerre mondiale pour faire main basse sur les marchés, les matières premières, le pétrole et le gaz.

Depuis la mise en route de leur machine de propagande et de mensonges, les agences de presse ne cessent de marteler les mêmes phrases stéréotypées que reprennent en boucle les télés, les radios et même les journaux algériens dans un réflexe aplaventriste devenu mécanique : « Ouattara est le président démocratiquement élu et reconnu par la communauté internationale après proclamation des résultats du scrutin par la commission électorale indépendante ». Quand le Conseil constitutionnel est évoqué, les agences de presse ajoutent systématiquement la mention « acquis à Gbagbo » pour enlever tout crédit aux résultats qu’il a officiellement proclamés.

Tout y est dit et Gbagbo doit quitter les lieux « avant la fin de la semaine » en vertu de l’ultimatum de Sarkozy. Ce dernier qui veut jouer le rôle de va-t-en guerre en chef contre les peuples ne lui pardonne pas d’avoir joué en 2002 les multinationales pétrolières américaines contre leurs rivales françaises. Un crime que d’avoir ouvert la chasse gardée des capitalistes français à d’autres ! Autre crime encore plus insupportable de Gbagbo : il a cette fois-ci osé ouvrir les routes qui mènent au pétrole du Golfe de Guinée aux grands ennemis que sont la Chine et la Russie ! Pour lui infliger la correction méritée, Sarkozy s’est décidé à faire aujourd’hui cause commune avec les USA. Ces derniers acceptent le marché tant ils sont d’accord pour mener les peuples à coup de drônes et de missiles. Ils semblent d’autre part détenir des données qui les ont convaincus que Ouattara finira par échapper à l’emprise française et à basculer de leur côté. Sarkozy qui a reçu l’an dernier Ouattara pour finaliser le plan de « débarquement » de Gbagbo et de reprise en main de la Côte d’Ivoire par son entremise est au contraire persuadé que la bourgeoisie compradore inféodée à l’impérialisme français constituera le meilleur rempart contre l’entrée des USA sur les terres de la Françafrique. A condition cependant de commencer par nettoyer le terrain des « trublions » en obtenant dans l’immédiat l’éviction du président ivoirien actuel quitte à l’envoyer, s’ils persiste dans son nationalisme, dans une prison de La Haye pour « crimes contre l’humanité ». Les services subversifs de l’impérialisme savent à perfection les provoquer comme ils l’ont montré en Yougoslavie au terme d’une série de manipulations de l’opinion internationale qui ont conduit à l’emprisonnement des dirigeants serbes opposés à la présence de l’OTAN dans leur pays.

Par son intervention inhabituelle sur la scène internationale et la mise en garde préventive contre des crimes « anticipés », le président de la Cour Pénale internationale n’aura fait que dévoiler un aspect de ce plan machiavélique étudié dans ses moindres détails.

On aura saisi l’essentiel de l’enjeu des luttes en Côte d’Ivoire quand on a compris que le fond du problème réside dans les questions suivantes : qui va contrôler les ressources pétrolières découvertes au large de ce pays ? Quel est l’homme sur qui compter pour la perpétuation de rapports de domination et le maintien de la Côte d’Ivoire dans son état de néo-colonie, 50 ans après une indépendance formelle obtenue sans luttes ni sacrifices ? Au-delà de la Côted’Ivoire, les néo-colonialistes ont surtout peur que l’exemple ivoirien fasse tâche d’huile et que les peuples de la « Françafrique » se mettent l’un après l’autre à affirmer leur aspiration à une véritable indépendance en commençant par chasser les marionnettes de la grande bourgeoisie française.

La référence « au respect du choix démocratique du peuple » est risible dans la bouche des dirigeants des puissances impérialistes qui ont couvert et soutenu sans état d’âme des dictatures cruelles dans le monde tant qu’elles font prospérer les affaires de leurs capitalistes.

Dans tous les cas, même si Gbagbo a des liens étroits avec les socialistes français, lesquels n’ont brillé que par leur zèle à défendre le système néo-colonialiste, même si ses alliances passées laissent planer un petit doute sur les objectifs qu’il défend, la lutte qui s’engage entre les puissances impérialistes et la grande masse du peuple ivoirien, révoltée par l’arrogance des anciens colonisateurs et décidée à ne plus tolérer les rapports de domination et d’exploitation, cette lutte est en train de créer un mouvement d’ensemble qui dépasse les calculs mesquins des hommes politiques. Ceux-ci n’auront servi en fin de compte qu’à jouer le rôle de détonateur dans une région devenue un enjeu stratégique dans la lutte pour le contrôle des ressources énergétiques africaines. L’impérialisme veut infliger une leçon aux peuples. Il veut couper court au processus libérateur ivoirien pour dissuader les autres peuples d’Afrique de prendre en main le contrôle de leurs ressources naturelles à un moment où la crise du capitalisme met aux abois la grande bourgeoisie.

Les peuples auront le dernier mot quelles que soient leurs éventuelles défaites temporaires dans la destruction d’un système impérialiste condamné par l’histoire.

A supposer que Ouattara ait remporté de quelques voix les élections grâce au formidable appui financier et médiatique de l’impérialisme, la légitimité historique n’est pas de son côté. Elle n’est pas du côté des larbins des classes possédantes quand bien même une masse plus ou moins importante de gens trompées par la propagande des nantis et rivées à l’intérieur d’un horizon tribal et confessionnel borné leur accordent leurs suffrages. Elle est du côté du peuple qui secoue les chaînes de la domination impérialiste et des chefs qui dirigent son combat dans cette voie. Les grands bonds en avant des peuples vers le progrès ne se décident pas dans les urnes. En général celles-ci ne font qu’entériner les processus d’émancipation déjà accomplis pour l’essentiel. Le devoir des forces de progrès est de soutenir la lutte des peuples pour leur libération nationale.

De toute évidence, celle-ci ne fait que commencer en Côte d’Ivoire.

Kader Badreddine via alger-republicain.com

14:06

 

De l’usage diplomatique des vrais et faux génocides

 

 

In Le Nouveau Courrier N°160 du 22 Décembre 2010 Gérard Koné

C’est un médiaplanning qui fait froid dans le dos. A peine le gouvernement ivoirien a-t-il demandé le départ des forces onusiennes de son territoire que nous faisons face à une avalanche d’informations (à prendre avec de grosses pincettes) sur des « enlèvements », des « violations massives des droits de l’homme », voire des « marquages » de maisons dont les hôtes, d’une certaine ethnie, devraient être tués dans le cadre d’un remake du Rwanda.


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L’idée est la suivante : il faut absolument montrer que le départ des forces internationales entraînerait des massacres épouvantables, voire un génocide. Dans le cas d’espèce, en dépit des diverses incitations médiatiques (notamment de la séditieuse ONUCI FM, dont le contenu sera bientôt étudié par des chercheurs) et de cette dyarchie artificiellement créée pour faire bouillir la marmite des haines locales, les Ivoiriens ne s’entretuent pas encore pour de sombres passions tribales. Il n’empêche : on peut les aider de diverses manières, y compris en allumant la mèche, à travers des provocations bien senties et des artifices diaboliques.

La mauvaise foi médiatique n’ayant pas de limite, on tronquera par exemple les propos de Jacqueline Oble ou de Charles Blé Goudé, qui mettent en garde contre un plan machiavélique préparé par l’ONUCI pour se légitimer à travers des massacres provoqués. On les présentera comme des sombres individus qui menacent la « communauté internationale » d’un génocide.

Ces passions macabres s’expliquent. Face au principe sacro-saint édicté par le droit international – la non-intervention dans les affaires intérieures des Etats –, un concept fait son bout de chemin : le droit d’ingérence. Il ne peut s’exercer, estiment ses défenseurs, qu’en cas de crimes contre l’humanité face auxquels brandir l’argument de la souveraineté de la Nation serait une non-assistance à peuple en danger. Qui peut s’opposer à un tel concept plein de bon sens et de compassion ? C’est au nom du droit d’ingérence que le mandat global des Casques bleus, qui était subordonné à leur impartialité face aux forces en présence, au consentement des parties en conflit et à la limitation de l’usage de la force à des fins de légitime défense, a été élargi à l’utilisation des armes dans le cas où les populations civiles sont en danger. C’est dans la même logique que l’Acte constitutif de l’Union africaine permet de mettre entre parenthèses la souveraineté d’un pays en cas de génocide, notamment.

Les meilleures intentions du monde sont toujours perverties. Le « plus jamais ça » poussé par l’Afrique après le cauchemar rwandais, devient désormais un fonds de commerce pour les services secrets et les impérialistes de tout poil, qui utilisent désormais (et de manière très cynique) l’éventualité du sang versé comme une variable d’intervention. Pour pouvoir s’imposer aux peuples du Sud, il est plus que jamais utile de faire pleurer dans les chaumières, quitte à fabriquer de toutes pièces une réalité médiatique manichéenne. Après la République virtuelle du Golf, il est question d’accoucher d’un génocide virtuel.

Un retour à un passé récent permet de mieux comprendre ce qui se passe actuellement. Quand, après le coup d’Etat avorté du 19 septembre 2002, il fallait faire avaler à l’opinion l’idée de l’invasion de la Côte d’Ivoire par des forces internationales et la nécessité d’une interposition équivalant à une partition de fait, de nombreux éditorialistes en France ont théorisé – déjà ! – sur le spectre du Rwanda. Puis la thématique a disparu aussi vite qu’elle était apparue : l’objectif était atteint.

Un peu plus loin dans l’Histoire, l’on se souvient aisément que la presse française, pour légitimer la rébellion pétrolière que De Gaulle et ses alliés africains menait contre le Nigeria dans la région du Biafra, a utilisé la même technique. Maurice Robert, responsable des services secrets français à l’époque, l’a confessé dans un livre-entretien.  « Ce que tout le monde ne sait pas, c'est que le terme de "génocide" appliqué à cette affaire du Biafra a été lancé par les services. Nous voulions un mot choc pour sensibiliser l'opinion. Nous aurions pu retenir celui de massacre, ou d'écrasement, mais génocide nous a paru plus ''parlant''. Nous avons communiqué à la presse des renseignements précis sur les pertes biafraises et avons fait en sorte qu'elle reprenne rapidement l'expression ''génocide''. Le Monde a été le premier, les autres ont suivi. » En 1982, pour pouvoir légitimer leur combat contre les sandinistes au Nicaragua, l’Amérique de Ronald Reagan a crié au génocide. Face à l’absence d’éléments de preuve, elle a diffusé dans la presse une photo témoignant d’un « massacre d’Indiens Miskitos », une ethnie locale. Or il s’agissait d’un cliché pris bien avant l’arrivée au pouvoir des sandinistes… lors d’un tremblement de terre. De nombreux intellectuels de gauche – comme le gouvernement sandiniste du Nicaragua – tombèrent dans le panneau et jouèrent, à l’époque, le rôle «d’idiots utiles » au service de l’impérialisme le plus réactionnaire. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil…

 

12:18

 

Retour au "trac" (= panneau de référencement sur la page d'accueil de n.obs.com - retour éphémère !)

 

Surprise dans ma boîte mail ce matin, qui m'invite à interrompre ma pause de Noël : je viens de recevoir le "code d’activation" demandé il y a une semaine, lors de l'effacement de mon blog du "trac", pour ouvrir un nouveau blog qui apparaisse audit "trac" ! C'est Noël !

 

Effet soutien d'autre blogueurs du Nobs ? (Merci à vous tous qui vous reconnaîtrez, y compris à ceux qui l'ont fait avec réserve quant à la voix alternative que je peux représenter concernant les événements en Côte d'Ivoire, voix alternative et, je le conçois, bien étrange pour plusieurs...)

 

Effet JM Bouguereau ? Commentant son article sur la Côte d'Ivoire (à sa demande - dernier commentaire sous son article), avec lequel je suis en désaccord, j'en avais profité pour lui demander d’intervenir auprès de la "modération"... (Merci en tout cas à lui pour son accueil dans son espace "commentaires".)...

 

Effet retard dans le courrier ? Une semaine après demande...

 

Bref, quoiqu'il en soit, ce premier message est un essai de visibilité...

 

Voilà de quoi tracter "Une Bourriche" (1)

remorqueur.jpg

10:51 

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