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mercredi, 26 septembre 2007

Le président de la de l'UA demande la suppression des bases militaires en Afrique



Discours de rupture au Conseil de sécurité : Konaré, président de la Commission de l'Union africaine demande la suppression des bases militaires en Afrique

Fraternité Matin — 26 Sep 2007 — http://news.abidjan.net/presse/fratmat.htm

par
Abel Doualy :

« 
Nos envoyés spéciaux l'ont annoncé dans notre édition d'hier : " Paix et sécurité en Afrique, débats houleux en perspective". Ils ne croyaient pas si bien dire car la rencontre du Conseil de sécurité de l'ONU provoquée, hier, par le Président français, Nicolas Sarkozy, s'est voulue un moment de vifs échanges entre les dirigeants africains et leurs partenaires occidentaux. En somme, un discours de rupture tenu par les différents intervenants. Dont le président de la Commission de l'Union africaine, Alpha Oumar Konaré, qui a demandé " la suppression (pure et simple) des bases militaires en Afrique". Cette position rejoint celle de tous ceux qui oeuvrent à la pleine souveraineté de l'Afrique. Mais personne n'avait jamais osé l'exprimer aussi clairement avant la crise ivoirienne au cours de laquelle la Côte d'Ivoire et son Président ont su se dresser contre tous ceux qui n'avaient pas encore compris que le glas du néocolonialisme avait sonné.
Selon M. Konaré, si les financements et autres aides au développement sont nécessaires au continent africain, ils ne doivent pas servir de prétexte aux puissances étrangères pour s'ingérer dans les affaires intérieures des Etats d'Afrique. Des propos courageux qui ont été également tenus par le Président sud-africain, Thabo Mbeki, premier à prendre la parole à cette rencontre. Il a fait remarquer qu'il est bon que les partenaires au développement apportent de l'aide aux Etats moins développés.
Mais, affirme-t-il, lorsque l'Afrique démontre sa capacité à se prendre en charge et à régler elle-même ses problèmes, comme c'est le cas de la Côte d'Ivoire depuis la signature de l'Accord de Ouaga, il faut l'y encourager plutôt que de lui poser d'interminables obstacles dans le seul but de la voir échouer et de proclamer ainsi son immaturité et donc la nécessité pour elle de demeurer accrochée à des tutelles étrangères.
Initiateur de la rencontre, le Président Sarkozy a souhaité que les Africains prennent en main leur destin. Il a prôné, en outre, "un partenariat renforcé entre l'ONU et l'Union africaine au service de la paix". Car, soutient-il, l'Afrique doit être aidée par le monde entier. C'est pourquoi, Nicolas Sarkorzy et ses interlocuteurs se sont appesantis sur les crises au Darfour, en Somalie, etc.. Ils se sont félicités de quelques embellies dans certains Etats : la Côte d'Ivoire est progressivement en train de sortir de la crise ; la Sierra Leone vient d'organiser avec succès son élection présidentielle qui a porté au pouvoir l'opposant Ernest Bai Koroman à la satisfaction de la communauté internationale. Le Chef de l'Etat français, à l'instar de ses autres pairs intervenus hier à la tribune de l'ONU, recommande le strict respect de la personne humaine et des droits de l'homme. Il demande que soient punis tous ceux qui se livrent, à travers le monde, aux violations des droits de l'homme et autres actes criminels. »




jeudi, 20 septembre 2007

Affaire Kieffer — la sœur de Tony Oulaï s’exprime



« La grande sœur de Tony Oulaï : "Kieffer est bel et bien vivant" »

Fraternité Matin — jeudi 20 septembre 2007 — http://news.abidjan.net/article/?n=265946


par Phil Nomel :

« La disparition du journaliste franco-canadien constitue un casse-tête chinois. Pendant que les uns le disent assassiné, les autres pensent le contraire. Le journaliste Guy-André Kieffer est-il encore vivant ou a-t-il été assassiné sous l’ordre du jeune capitaine d’aviation Jean-Tony Oulaï? Cette question, mille fois répondues et mille fois mises en doute, a été remise à plat par une parente de l’accusé. Madame Wayoro est la grande sœur du capitaine Oulaï. Elle vit depuis des années aux Etats-Unis. Nous l’avons jointe pour en savoir plus sur son frère.
“Ecoutez, cette affaire de Guy-André Kieffer, c’est un montage grossier (...) pour atteindre et casser le couple présidentiel ivoirien. Sinon, ces accusations portées contre Tony (le capitaine Jean-Tony Oulaï) ne sont pas fondées. D’ailleurs, regardez vous-même. On accuse quelqu’un du meurtre d’un citoyen français et c’est dans ce pays que le meurtrier vit depuis des mois, libre de tout mouvement. Soyons sérieux.” Celle qui s’exprime ainsi n’est autre que Mme Léoncine Wayoro, la grande sœur du capitaine d’aviation Jean-Tony Oulaï, actuellement en exil en France et qui fut nommément cité dans l’assassinat du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer. Le 23 août dernier, la chaine publique française, TF3, dans un document diffusé, a présenté Berthé Seydou comme étant un témoin oculaire dans l’assassinat du journaliste franco-canadien. Ce dernier se présentant comme le chauffeur du capitaine Oulaï a indiqué, avec force détails, les derniers moments du journaliste. Au dire de M. Berthé, le capitaine Oulaï aurait donné l’ordre de mitrailler le journaliste après quelques jours d’incarcération dans plusieurs habitations d’Abidjan dont la Présidence ivoirienne. Disparu depuis le 16 avril 2004 d’Abidjan, Guy-André Kieffer était un journaliste indépendant qui écrivait dans plusieurs journaux français. Au moment de sa disparition, il mènerait des investigations sur la gestion de la filière café-cacao en Côte d’Ivoire. Cette disparition a exacerbé les relations ivoiro-françaises déjà assez… hérissées depuis les fusillades de l’armée française le 6 novembre 2004. Mais pour Mme Wayoro, cette débauche d’énergie de la diplomatie française ne répond qu’à un seul et unique objectif, celui de nuire à un homme, le Président Gbagbo. “Quand on lit leurs commentaires et autres analyses, il est montré que M. Légré serait le dernier à avoir vu M. Kieffer. Mais pour la presse française, M. Légré n’a plus d’identité à lui, il faut inclure forcément et insidieusement Mme Simone Gbagbo qui est l’épouse du Président de la République. Dans tous leurs documents télévisés, quand les journalistes français parlent de cette affaire, ils ne font que montrer la photo de Mme Gbagbo, alors qu’ils parlent de Michel Légré”, indique-t-elle. Avant d’ajouter: “Allez-y comprendre quelque chose?”
Répondant aux accusations de M. Berthé, Mme Wayoro affirme que “cette affaire n’est pas un scoop comme la presse française a voulu le faire croire”. “C’est d’ailleurs sur la base de cette information que mon frère a été arrêté à Paris sur ordre du juge d’instruction Patrick Ramaël. Mais vous savez que Tony a été libéré. C’est qu’après enquête et autres vérifications, aucune preuve fiable n’a été trouvée aux propos mensongers du sieur Berthé. La preuve en est que mon jeune frère vit en France, se déplace sans être inquiété”, soutient-elle. De Tony Oulaï, elle rejette l’idée que son frère soit un assassin. “Mon frère n’est pas un meurtrier”. Se référant au livre de la Première dame, “Paroles d’honneur”, Mme Wayoro observe que “quand vous lisez ce livre au chapitre ayant trait à cette affaire Kieffer, Mme Gbagbo ne fait même pas mention de Tony Oulaï. Cela veut dire qu’elle n’avait même pas un soupçon quant à l’implication de Tony dans cette affaire.”Pour elle, la France gagne à ce que cette affaire perdure pour nuire au mieux à l’image du couple présidentiel. “La France sait la vérité dans cette affaire. Elle sait que Guy-André n’est pas mort mais qu’il a été extrait de la Côte d’Ivoire via le Nigeria pour la Suisse. Il n’est donc pas mort, selon nos enquêtes personnelles. Il vit soit au Nigeria, soit à Genève. Mais la vérité finira par se dévoiler”. Oui, comme le disait l’économiste Erik Orsenna, “les seules vérités qui vaillent sont des vérités lentes.” »





mercredi, 12 septembre 2007

Mamadou Koulibaly: "Gbagbo vient avec l'indépendance économique"



HIER FACE AUX MILITANTS DU PDCI A ABOISSO
 
Mamadou Koulibaly: "Gbagbo vient avec l'indépendance économique"

Le Matin d’Abidjan Lundi 10 Septembre 2007

http://www.lematindabidjan.com/visual_article.php?num_actualite=8639

Propos recueillis par S.O

Le Pr. Mamadou Koulibaly poursuit son œuvre de recrutement de militants dans les partis adversaires, pour le compte du FPI. Invité samedi par des démissionnaires du PDCI, il a apprécié la justesse du départ massif du plus vieux parti ivoirien. Le combat de l'Ivoirien, a-t-il sensibilisé, est d'œuvrer à l'indépendance économique du pays.

Aujourd'hui, tous ceux qui ont pris la parole ont dit : " nous, on est PDCI, nous sommes nés PDCI, nos parents sont nés PDCI, nos arrières parents sont nés PDCI. Mais aujourd'hui, après avoir compris, nous avons décidé de rejoindre la République, de rejoindre le FPI, de rejoindre le combat du président Gbagbo. " C'est une très grande journée pour Aboisso. Dans l'esprit de beaucoup de gens, Aboisso, c'est PDCI, un point, un trait. Un vieux m'a dit : "Ici à Aboisso, on naît PDCI et on meurt PDCI". Mais le soleil a changé. Vous qui êtes venus, je vous encourage, allez retransmettre le message à tous ceux qui n'ont pas fait le déplacement. Quand on dit : " hier, j'étais PDCI. Aujourd'hui, j'ai compris, je deviens FPI ", ce n'est pas une injure. Il y en a qui disent qu'ils sont houphouétistes, qu'ils sont néo-houphouétistes, mais ils font comme si le travail fait par Houphouët et celui qui se fait actuellement sont totalement différents. Ils font comme si ce sont deux présidents de deux pays différents. Houphouët a gouverné ce pays, il est mort. Gbagbo est venu, il gouverne un autre pays. Alors que c'est le même, c'est la même Côte d'Ivoire… Houphouët était le premier président de la Côte d'Ivoire. Il a fait ce qu'il pouvait. Il a été député en France, il a été ministre en France au moins quatre fois. Il a été ministre d'Etat en France. Il a siégé dans le gouvernement français à côté de De Gaulle. Il a été maire d'Abidjan. Il a été Premier ministre de Côte d'Ivoire avant d'être président de la République. C'est lui qui, à l'Assemblée nationale française, a fait un discours pour dire aux Français. " Moi, je suis de Côte d'Ivoire, ce que vous faites en Côte d'Ivoire dans cette période coloniale est inacceptable et inhumain. Le travail forcé, c'est de l'esclavage. Je ne peux pas accepter cela. La force que vous imposez à mon peuple est insupportable, je ne peux pas accepter cela ". Houphouët l'a dit, les Français l'ont combattu et puis ils ont fini par comprendre que ça ne pouvait plus continuer. Ils lui ont donné l'indépendance. Ils ont arrêté le travail forcé. L'indépendance qu'ils ont donnée à Houphouët, ils lui ont dit : " On va te donner le pays, tu vas le gérer, mais il faut savoir que la gestion que tu vas faire, c'est pour nous Français que tu vas le faire. Ce n'est pas le peuple de Côte d'Ivoire qui te nomme président, mais c'est moi De Gaulle qui décide que tu vas gouverner la Côte d'Ivoire. Le travail que tu vas faire, c'est ce que moi je vais te dire de faire. L'argent que tu as dans ton pays, c'est pour moi d'abord. Ce que je veux, je te rends ça après. S'il y a de l'or, du diamant, du pétrole, s'il y a des matières premières. C'est pour nous les Français d'abord. Pour ça, nous allons envoyer des militaires à Abidjan. Ils vont s'asseoir au 43e BIMA à Port-Bouët, pour surveiller ce que tu fais et tu dois le faire bien. Si tu dérailles, on va te rappeler à l'ordre. Si tu es droit, si tu travailles pour nous, on va te garder longtemps ". Ce que je suis en train de dire, c'est un papier qu'Houphouët a signé. Mais le jour où il signait, il n'avait pas le choix. Le travail forcé, nos parents portaient les cailloux, ils tiraient le bois et il y avait d'autres parents qui chicotaient ceux qui portaient les bagages. Vous rendez-vous compte ! Moi je porte le bagage et puis Aman Kadjo, est derrière moi, il me tape, et le Blanc nous regarde. Un frère frappe un autre frère et lui, il est content. Il fait comme le comédien. Il va voir Aman Kadjo, il dit : " Mamadou, c'est un faux type. C'est un esclave, toi tu es un noble. Toi tu es un roi, il faut le commander ". Et puis il vient me voir, il dit : " Aman Kadjo, c'est un faux chef, il faut que tu comptes sur moi et puis on va voir comment s'arranger ". Aman Kadjo et moi, on fait des palabres tous les jours et lui il prend l'or, le diamant, le pétrole. Il prend tout, il s'en va chez lui, il construit son pays et puis nous, on est dans la pauvreté ici. Houphouët a obtenu, pour les Ivoiriens, cette indépendance. Mais on ne lui a pas tout donné. Quand il vivait, vous qui étiez du PDCI, vous le savez, il disait : " Un jour, une nouvelle génération d'Ivoiriens naîtra qui va reprendre ce combat jusque-là où moi je n'ai pas pu arriver. Je me suis contenté de l'indépendance, mais je sais très bien que l'indépendance qu'on m'a donnée n'est pas une bonne indépendance. Il faut que je forme des gens, que je construise des écoles, que les gens aillent à l'école, ainsi, un jour, ils pourront parler d'égal à égal avec vous les Français. Je ne serai peut-être plus vivant, mais je suis convaincu que la formation de la jeunesse, c'est déjà une première solution pour obtenir plus tard, l'indépendance économique. Moi j'obtiens pour vous l'indépendance politique. J'ai signé les accords, les accords coloniaux, mais je sais que ce n'est pas tout ".

L'idéal d'Houphouët foulé aux pieds
Voilà ce que Houphouët nous a dit. Ceux qui ne connaissent pas et qui crient partout qu'ils sont Houphouétistes ne retiennent pas ça d'Houphouët. Ce qu'ils retiennent, c'est le parti unique. Houphouët est président, il n'y a pas d'autres candidats. Houphouët est président, il nomme des gens partout. Houphouët est président, il construit son village. Houphouët est président, il laisse les gens s'amuser. Ça, ce n'est pas le bon côté qu'Houphouët voulait qu'on retienne de lui. Etre houphouetiste, ce n'est pas dire : "Au temps d'Houphouët, on faisait ceci, aujourd'hui, on ne peut plus faire ça". Non ! les vrais houphouétistes doivent comprendre quel était le discours profond d'Houphouët. La mission qu'il leur a confiée, c'est d'arracher, dès que cela sera possible, l'indépendance économique de la Côte d'Ivoire. Ce n'est pas de se coucher sur l'héritage que lui Houphouët a laissé. Il a travaillé, il a laissé son héritage. Il vous dit : "Travaillez, prenez de la peine, c'est le fonds qui manque le moins ". Ça veut dire qu'il y a l'argent dans le pays. Ce n'est pas l'argent qui manque. C'est le travail et l'intelligence qu'il nous faut. " Moi j'ai pu signer le papier. On ne nous chicotte plus. On nous paie même souvent. On ne prend plus le café, le cacao et le bois pour partir. On nous donne un peu d'argent. C'est ce que j'ai pu faire. C'est l'indépendance politique. Mais ce n'est pas tout. Les houphouétistes s'arrêtent, ils disent : " Houphouët a tout fait, donc nous on est bien. On va s'asseoir, les Français n'ont qu'à faire ". Gbagbo Laurent dit non, ce n'est pas ce qu'on doit retenir d'Houphouët. Gbagbo dit : " Houphouët a obtenu l'indépendance politique, moi il me faut arracher l'indépendance économique ". Gbagbo vient donc avec l'indépendance économique, il vient avec la liberté. Les houphouétistes peuvent-ils nous dire ce qu'ils apportent par rapport à l'héritage d'Houphouët ? Ce n'est pas suffisant de dire : " Je suis houphouétiste… ". C'est de dire : " ce que Houphouët a fait-là nous, on ajoute ceci ou cela". Alors, moi je suis d'accord avec vous. Vous quittez le PDCI, c'est bien. A partir de maintenant, allez partout dire que quitter le PDCI, ce n'est pas trahir Houphouët.

Suivre Gbagbo pour l'indépendance économique
Houphouët a fait une part. Gbagbo est venu. Ce qu'il ajoute à ce qu'a fait Houphouët, c'est ce qui est bon pour nous. Nous allons le suivre pour obtenir la liberté économique. Nous tous en Côte d'Ivoire, nous sommes quelque part les héritiers d'Houphouët. Il y a ceux qui disent : " il a construit une maison, il a une plantation, il a un compte en banque, nous on va s'asseoir, on va bouffer ça. " Et il y a nous, qui disons qu'il a construit une maison, il a fait une plantation mais tout ça, c'était pour les Français, nous allons leur dire que c'est pour nous, qu'ils laissent, nous allons gérer nous-mêmes. Si nous nous trompons, ou si nous réussissons, ce n'est pas un problème. Mais ils n'ont pas besoin de nous obliger. Si Houphouët vivait encore, il allait encourager Gbagbo à prendre le papier qu'il a signé en 1959 et le déchirer. Parce que le jour où il le signait, il n'avait pas le choix. Nous, aujourd'hui, nous avons le choix. C'est pour ça votre décision est bien (…) Ce que vous avez fait est bien. Massaraba, allez dire aux gens de quitter le PDCI. Un parti politique qui ne vit que sur l'héritage statique de son fondateur est un parti qui va à la perte. Un parti politique qui n'attend que de partager le gâteau que le Père fondateur a laissé est un parti qui éclate. Depuis que Houphouët est mort, Fologo a pris une partie, il est parti. Danièle Boni Claverie, Djibo Aya Martine, tous s'en vont. Pourquoi ? Parce que ceux qui sont au PDCI ont dit : " Houphouët a tout fait, le travail est fini, on va dormir et manger ". Houphouët travaillait. On peut dire qu'il n'a pas obtenu la liberté pour les Ivoiriens. Mais il a quand même obtenu l'indépendance. On ne va pas se contenter de cette indépendance et dormir. Nous avons besoin de liberté. Nous avons besoin de liberté économique. Notre terre doit être à nous. S'il y a du fer, c'est pour nous, s'il y a du pétrole, c'est pour nous, l'eau, c'est pour nous, l'aéroport, le port, la SIR, c'est pour nous et on en fait ce qu'on veut. On n'a pas besoin d'avoir un fusil sous la tempe pour céder à qui que ce soit parce qu'il est fort. Ça c'était avant. Et je pense que si Houphouët était vivant, il aurait eu très honte de ses héritiers. Eux, ils n'ont pas compris son message. Gbagbo et les refondateurs ont compris son message. Voilà ce que je voulais vous dire à vous du PDCI qui êtes venus au FPI. Il ne faut pas perdre confiance. Nous les refondateurs, nous apportons un plus à l'héritage d'Houphouët. Eux, ils prennent l'héritage d'Houphouët pour gaspiller. Qui est mieux que qui ? Je leur laisse la réponse à cette question (…)




jeudi, 06 septembre 2007

Après le témoignage de Berthé Seydou - Le frère de Guy André kieffer rejoint Raymond Tchimou



Le Courrier d'Abidjan — No: 1103 du Mercredi 5 Septembre 2007 —
http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=15818

(Voir aussi, sur Seydou : http://delugio.zeblog.com/2007/09/4
et article ci-dessous * )

par Pierre Aimé Koffi
:

«
“Le témoignage de Berthé Seydou n’est pas nouveau. En ce sens qu’il m’avait déjà contacté, il y a de cela 18 mois à peu près, après que j’ai lancé un appel à témoin dans la presse ivoirienne. Et à l’occasion, il m’avait dit l’essentiel de ce qu’il a affirmé récemment devant les caméras de France 3. J’ai communiqué en son temps ces éléments au juge et aux enquêteurs français», a déclaré hier, mardi 4 septembre, sur les ondes de la Radio France internationale (RFI), Bernard Kieffer, frère du journaliste canadien disparu en Côte d’Ivoire depuis avril 2004, avant d’ajouter : «effectivement, dans tout ce que Berthé Seydou m’avait dit en direct puis devant les enquêteurs français l’année dernière, il était question d’informations qui lui avaient été rapportées par les membres du commando. Qui ont enlevé puis probablement exécuté mon frère. Cette année, Berthé Seydou dit maintenant qu’il a constaté un certain nombre de choses en direct. Il dit : nous avons fait ceci, nous avons fait cela (…)».
L’on se souvient que Raymond Tchimou, procureur de la République avait convié la presse, le samedi 25 août dernier, au parquet pour démontrer que le témoignage de Berthé Seydou ne fait pas avancer l’enquête. Selon le magistrat, tout ce que le témoin «oculaire» a dit a été déjà exploité. «Dans le cas de cette procédure, tous les lieux et sites dont il a fait mention dans le reportage ont été, en son temps, perquisitionnés par les juges français et ivoiriens en charge de ce dossier», (in courrier 1095), a souligné Raymond Tchimou. Pour le procureur, «ce genre d’individu profite de la crainte des parents pour les escroquer et s’enrichir. C’est donc une aubaine pour Berthé Seydou d’empocher de l’argent car la famille du disparu a promis des récompenses à qui aiderait à trouver leur époux, père et frère». Comme on le voit, l’affaire «Guy André Kieffer» ouvre toujours une nouvelle lucarne en ce qui concerne la version des faits. »

*



* Affaire Kieffer – le «scoop» de France 3, son «témoin» et l’oxymore
(Delugio 05/09/2007)

Des nouvelles du fameux « témoin » du scoop de France 3, qui aurait vu Kieffer se faire assassiner sous ses yeux.

Dans le journal ivoirien Notre Voie, Didier Depry a enquêté sur Berté Seydou (c’est le nom du « témoin » présenté par la chaîne française).

Et voilà, nous apprend-il, que Seydou est militant du RDR, qu’il a dans sa famille des cadres du RDR : son frère est vice-président RDR d’un conseil général, il est proche du ministre RDR de l’Agriculture, ami de Ouattara, qui lançait… près de Paris sa campagne électorale pour la présidentielle… ivoirienne au moment du « scoop » de France 3, qui accompagnait la réception par Sarkozy, ami de Ouattara, de la famille de G.-A. Kieffer.

Seydou se trouve en outre être réfugié en France, arrivé au motif des fameux « escadrons de la mort » restés célèbres depuis leur promulgation par Le Monde, qui depuis a été condamné par la justice française à payer dommages et intérêt au couple Gabgbo pour diffamation concernant lesdits « escadrons de la mort ».

Seydou, nous dit Didier Depry, est réfugié en France depuis lors, mais sans moyens et sans papiers. C’est sur ces entrefaites qu’il est amené à témoigner, et à corriger son témoignage devant France 3 (voir aussi la dernière déclaration de Bernard Kieffer sur cette 'évolution' de Seydou) : il devient témoin visuel du « meurtre » en tant que « chauffeur » de Tony Oulaï qui aurait exécuté Kieffer pour le compte de « proches de Gbagbo » (Tony Oulaï en France lui aussi, vient de porter plainte pour diffamation). Voilà donc un militant du RDR, opposant déterminé à Gbagbo, participant à un commando qui conduit sa victime « dans les sous-sols de la présidence » !

Rappelons que le RDR, le parti de Ouattara, est une des deux branches issues de l’ancien parti unique au pouvoir pendant quarante ans, qui se sont alliées l’an dernier lors d’un pacte anti-Gbagbo scellé à Paris (le RHDP). Branche de l’ancien parti unique qui n’a jamais admis l’alternance, et qui, à l’appui des principaux médias français, attaque régulièrement le pouvoir (élu) de Gbagbo et du FPI.

Ouattara est en outre le Premier ministre de Houphouët, qui à la demande du FMI et Paris, a opéré la privation de l’économie ivoirienne, rachetée sous sa primature par des groupes français, dont les groupes de son ami Bouygues, ami de Sarkozy par ailleurs, et de Bolloré.

Privation comportant, et c’est ici que j’en viens à l’oxymore, la cession des télécommunications ivoiriennes à… France Télécom, groupe nationalisé français comme l’ont sait.

J’ai donc fait allusion au blog de Corinne Maier et à sa note : « Le capitalisme français, un oxymore ? » : « les deux mamelles du capitalisme français, c’est nationalisme + étatisme, écrit-elle. D’ailleurs, « capitalisme français », ne serait-ce pas un oxymore, cette formule qui consiste à associer des termes qui ne vont pas ensemble ? »


Ce qui n’a pas échappé aux Belges, remarque-t-elle. Je la cite à nouveau : « Gaz de France va se marier avec Suez. La fusion entraîne la privatisation de fait de GDF. Une privatisation qui fait grincer les dents des partisans du service public, et qui s’accompagne paradoxalement d’une nationalisation… de l’électricité belge. Car Electrabel, le principal producteur d’électricité belge, déjà sous pavillon français dans Suez, sera désormais filiale d’un groupe où l’État français détiendra un peu plus de 30% du capital. On s’en chagrine et s’en inquiète en Belgique, où le journal Le Soir titre : « Sarkozy nationalise l’électricité belge », rappelant que les activités belges du groupe engendrent l’essentiel des bénéfices de Suez. »

Oxymore à la française, donc, qui n’a pas échappé non plus en son temps à l’ancien ministre de l’Economie de Gbagbo, actuel président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou Koulibaly, qui notait, à propos des nationalisations Ouattara (cet ami personnel de Sarkozy et dont le « témoin » du « meurtre » de Kieffer est un militant de son parti) : «
privatiser à Abidjan, cela peut signifier céder au secteur public français. Prenons le cas des Télécommunications. Il y a eu une compétition rude entre Américains, Asiatiques et Français. La veille du dépouillement des offres, le processus du marché fût stoppé. C’est finalement un contrat de gré à gré qui fût passé avec France Télécom. Voilà donc comment nous avons privatisé Côte d’Ivoire Télécom ! » (http://saoti.over-blog.com/article-12109623.html).

Voilà un certains nombre d’éléments qui expliquent en bonne part pourquoi, comme le remarque la journaliste Mahalia Nteby dans Le Courrier d’Abidjan, (http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=15804), cette « réactualisation » de l’affaire Kieffer arrive à ce moment précis :
« au moment où des négociations cruciales pour les intérêts de la nation ivoirienne arrivent à échéance, le gouvernement français ressort de ses cartons l’affaire Kieffer, le «journaliste» franco-canadien disparu et oublié, dont la France se souvient sporadiquement, quand ça l’arrange – de préférence à la veille de renégociations d’envergure –, et le Canada pas du tout »



dimanche, 02 septembre 2007

Doudou Diène, rapporteur des Nations-Unies contre le racisme...



SUR LE DISCOURS DE SARKOZY

« Le silence des chefs d’Etat africains est étonnant ! »*

http://www.sudonline.sn/spip.php?article4991

Genève – «Pour Nicolas Sarkozy l’homme noir est attaché à la nature, il ne peut pas faire le saut quantique de la nature à la civilisation et il est resté collé à la nature. » Nicolas Sarkozy est venu à Dakar avec un discours révisionniste. On a appris que Mbeki a remercié Sarkozy pour sa prestation à Dakar. Le rapporteur des Nations-Unies contre le racisme, le Sénégalais Doudou Diène, interrogé sur sa lecture du discours de Nicolas Sarkozy partage l’opinion de beaucoup d’intellectuels africains qui demandent à Me Wade, actuellement en vacances en Suisse, de répondre à son homologue français. Encore qu’il court le bruit au niveau de la Diaspora noire que « les Sénégalais sont des traîtres ». Certains se demandant combien d’euros Me Wade a-t-il reçu pour laisser Sarkozy perpétrer à Dakar le crime contre l’Humanité pour reprendre l’expression de l’historien Mamadou Diouf de Columbia University. Des Africains étudient par ailleurs les modalités de saisine du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme.

M. Diène, il est constant pour tout observateur averti que Nicolas Sarkozy à Dakar, a péché par ignorance, arrogance en se trompant dangereusement d’époque. Quelle est votre lecture de sa déclaration ?

« Ce n’est qu’une juxtaposition de textes différents avec des propos forts sur la culture africaine et sur l’homme africain. Deuxièmement, et le plus critique, c’est la posture politique. Comment comprendre qu’un homme d’Etat français puisse venir dire aux Africains ce qu’ils sont, ce qu’ils doivent faire. Sur ce point c’est au pouvoir politique de répondre à Nicolas Sarkozy. Cette réponse est attendue même après son départ. Le dernier élément, c’est la vision historique qu’a le Président français du Continent africain. M. Sarkozy pèche par ignorance. Il a dans sa vision historique de l’Afrique reproduit mot à mot les stéréotypes sur l’homme Noir qui a été décrit comme un être inférieur par des savants des Lumières pour légitimer l’esclavage et plus tard la colonisation. Et c’est de cette littérature qu’est née l’anthropologie du racisme anti-Noir en décrivant une absence de civilisation de l’Afrique et de l’homme Africain. Pour Nicolas Sarkozy l’homme noir est attaché à la nature, il ne peut pas faire le saut quantique de la nature à la civilisation et il est resté collé à la nature. C’est là une reproduction des vieilles constructions idéologiques qui ont été faites à l’encontre des autres peuples non-européens. Malgré tout ce qui a été fait par des scientifiques français comme africains à l’image du parrain de l’Université de Dakar Cheikh Anta Diop, que Nicolas Sarkozy a délibérément oublié dans son adresse à la jeunesse africaine. C’est un silence voulu. Un silence idéologique. »

Même quand il passe la pommade aux Africains, c’est pour mieux les rabaisser. Quand on connaît bien le débat en France, ne peut-on pas dire que Sarkozy ne s’adressait pas uniquement à la jeunesse africaine ?

« Ce discours exprime la montée de deux courants idéologiques en Occident. Premièrement, le courant du révisionnisme historique qui est en train de monter et qui a été illustré par le débat sur la « dimension positive de la colonisation ». Dans leur posture révisionniste des historiens essaient de démontrer que l’esclavage était l’œuvre même des victimes. Le deuxième courant propose une relecture ethnique des faits sociaux. Les tenants de ce courant suggèrent par exemple que l’immigration n’est plus un phénomène dont il faut avoir une lecture historique de tous les peuples mais exclusivement de peuples dont les valeurs culturelles ne sont pas en conformité avec la civilisation. Il s’agit d’intellectuels de renom comme le philosophe français Alain Finkielkraut ou l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse qui avait considéré que la révolte des banlieues était liée à la polygamie. C’est un courant assez profond. Ce que dit Nicolas Sarkozy est donc une expression politique d’un courant idéologique profondément révisionniste. Cependant, on ne peut pas accuser Nicolas Sarkozy d’être raciste. Il ne l’est peut-être pas. Le problème se trouve en France même. C’est la crise identitaire que vit la République française. Le surgissement d’un courant avant-gardiste et révisionniste est lié à une certaine idée d’une Europe blanche et chrétienne. Ces vieilles constructions identitaires sont en contradiction avec la société européenne d’aujourd’hui. »

N’est ce pas le signe avant-coureur d’un tournant historique très profond ?

« Il y a aujourd’hui une interprétation ethnique qui veut valider le retard de l’Afrique en en faisant un Continent anhistorique. Pour ces occidentaux les immigrés constituent une menace. Une seule question à Nicolas Sarkozy comment interprète-t-il le fait que des milliers d’Africains se retrouvent dans les cimetières français ? N’étaient-ils pas appelés au nom de la « mère-patrie » pour défendre la Liberté et la Démocratie ? »

Partagez-vous l’idée que Me Abdoulaye Wade doit répondre à Me Nicolas Sarkozy ?

« Il y a une interpellation des hommes politiques africains par le fait qu’un homme politique français vienne chez eux leur apporter une relecture historique de leur histoire, de leur propre être et de l’histoire de la colonisation. Leur silence est étonnant ! Le Chef de l’Etat sénégalais devrait donner son point de vue. Dans un esprit de dialogue critique, courtois mais de fond. Ce dialogue critique-là est attendu par les peuples sénégalais et africain. Et ce n’est pas seulement le Président du Sénégal qui est interpellé. De même les intellectuels africains sont interpellés. Il est temps qu’il se réapproprie la connaissance et la réécriture de leur propre histoire. Quelles sont les recherches faites dans nos universités sur l’histoire de l’Afrique ? Quels sont les efforts des autorités politiques sur l’enseignement de l’histoire africaine ? De même les intellectuels français et européens sont interpellés dans ce débat. Quels sont les travaux récents qui ont été faits sur l’histoire de la France et de l’Afrique ? Ces intellectuels doivent se positionner sur l’histoire coloniale. C’est en définitive leur propre société multiculturelle qui les interpelle. »

Par El Hadji Gorgui Wade NDOYE, (ContinentPremier ONU – Genève)



* Il n'est pas chef d'Etat, mais notons la réponse d'un responsable africain : celle du Président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou Koulibaly.