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samedi, 17 février 2007

"Comment faire rentrer la Françafrique et ses crimes dans les élections de 2007?"



Afrikara.com - 21/09/2006 - http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=14...

"Il n’est plus besoin de revenir sur le demi-siècle au moins de crimes françafricains, ce système parallèle et criminel qui gère et oriente les anciennes possessions françaises, dans le sens de la corruption des processus démocratiques, le pillage des ressources africaines, et le blocage de l’émergence au développement de ces nations. Un des problèmes, et savoir-faire stratégique de cette architecture prédatrice qui structure de façon invisible voire occulte les relations afro-françaises, réside dans l’absence de publicité des crimes, de leur identification, et de la mise cause directe et individuelle des participants. Entreprises, partis et personnalités politiques africaines et européennes, se défilent du regard démocratique des sociétés qui leur accordent mandat et honorabilité. Le silence et les mensonges d’état font partie du crime mais ne l’épuisent pas.

Quitte à ce que, en connaissance de cause des électeurs français choisissent sans détour de prolonger les crimes de la Françafrique , estimant qu’il y va de leurs intérêts, au quel cas ces crimes auraient une légitimité populaire, il est néanmoins nécessaire démocratiquement que les citoyens en soient informés et en apprécie les contours, conséquences éventuelles.

Il est plus que probable que le résultat d’une mise à nue du système ne soit pas à l’avantage des françafricains, sinon ils ne se donneraient pas tant de peine pour subvertir les faits, les masquer, financer des éditions, papiers, journalistes à la solde pour donner des pillages en Afrique les versions les moins dérangeantes pour l’élite au pouvoir. Et d’élite il est souvent question : entre les financements occultes des campagnes électorales qu’aucun candidat des partis de gouvernement n’ignore, puisque ELF a toujours arrosé d’abord la droite gaulliste puis la gauche et la droite sous Mitterrand, respectant d’ailleurs les factions telles que les Balladuriens parmi lesquels ont comptait un certain Nicolas Sarkozy de fraîche rupture… ; les soutiens actifs aux autocrates, les privatisations des opérations militaires et barbouzeries, le sac françafricain ne manquerait pas de grain à moudre devant une cour de justice.

En attendant, tous ceux qui sont contre l’application de ce régime d’exploitation qui broie des vies et des existences depuis la fin formelle des colonies le financent tout de même par les impôts directs et indirects. Les Congolais de France ou Français d’origine congolaise ont par exemple contribué au financement de la guerre qui a détruit leur pays, menée par ELF société d’état à son profit via Sassou Nguesso actuel président du Congo-Brazzaville et de l’Union africaine…

Un certain nombre d’associations tentent d’attirer l’attention sur cette question, derrière la bannière de la campagne « Etat d’urgence planétaire » sur les élections présidentielles et législatives de 2007.publiée le 18 mai 2007. Le CRID (Centre de recherche et d’information pour le développement) coordonne cette campagne d’interpellation des candidats sur les relations Nord-Sud, Survie, qui est membre du Comité de pilotage, est investie dans ce projet et tout particulièrement sur la thématique de la politique de la France en Afrique. Objectif un contrôle citoyen et parlementaire de la politique africaine de la France.

Il s’agit de jouer sur l’interpellation des partis politiques et des candidats, et sur la mobilisation citoyenne, relativement aux enjeux de la solidarité internationale. Cela fait 20 ans que le CRID s’inscrit dans cette démarche, la vérité oblige à relever que les résultats ne sont pas mirobolants. Chaque année voit les décisions nationales françaises prises en catimini, dans des officines parallèles, résultant dans l’envoi de troupes à l’étranger, de forces spéciales, de déstabilisation ou tentatives de déstabilisations de régimes -Côte d’Ivoire. L’arrivée d’un vote des originaires des colonies devenus français pourra peut-être changer la donne, si un travail de sensibilisation citoyenne parvient à construire et animer une attention électorale nouvelle sur la question.

Certes les moyens manqueront toujours pour de telles initiatives, mais elles ont le mérité d’exister, de pousser le principe démocratique jusqu’au bout et confronter le principes de la république des Droits de l’Homme à leurs contradictions, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Tchad ou en Birmanie.

A terme il faudra aussi que les interpellations de politiques, le contournement des médias françafricains financés par les Bouygues, Bolloré, Total, Orange et autres prédateurs en terre africaine, soient relayés par des actions, propositions pesant directement et en permanence sur le champ politique. De fait les changements apparaissants sur la scène géopolitique africaine, avec l’augmentation du nombre d’acteurs étrangers difficiles à coaliser avec les anciens [Malaisie, Chine, Inde, Brésil,…] rendront probablement un service involontaire à ceux qui ne supportent plus la survivance criminelle de cette régulation afro-française. Ces changements ne seront pas automatiquement synonymes d’amélioration du bien-être des Africains si ceux-ci n’innovent pas dans les stratégies politiques, géopolitiques et économiques."



mardi, 13 février 2007

Les porte-voix d’un Président sortant : après Pierre Péan, Brigitte Girardin



Le propos de Benjamin Silué sur le
livre-entretien de fin de mandat réalisé avec le journaliste Pierre Péan, titré «L’Inconnu de l’Elysée», vaut pour Brigitte Girardin qui affirme avec un aplomb qui confine au «toupet» : «l'après-Chirac inquiète les Africains» — propos qui devient le titre de son interview au Figaro.
Effectivement, sachant les successeurs probables de Chirac, il y a de quoi s’inquiéter… mais pas exactement pour les raisons qu’avance Brigitte Girardin !
Apparemment, le Président français a décidé de préparer une retraite vraisemblable et se donne des porte-voix !
Où, en guise de scoop, et comme en-tête de programme explicatif de l’œuvre mémorable de Chirac en Afrique (mais pas exactement pour les raisons qu’y ont vu les peuples africains — dont il connaît si bien l’âme), la
ministre déléguée au Développement nous explique d’emblée — comme la Françafrique le répète depuis sa création — que «ce que l'on appelle la ‘Françafrique’ n'existe plus depuis longtemps»… Il n’y a en effet qu’à vérifier par les faits (Benjamin Silué en rappelle quelques-uns)…
Une interview d’une énormité qui se
passe de commentaires supplémentaires — et qui vaut d’être citée intégralement ! — :


LE FIGARO
Propos recueillis par ALAIN BARLUET ET PIERRE ROUSSELIN.
Publié le 12 février 2007
http://www.lefigaro.fr/international/20070212.FIG00000029...


«Le ministre délégué au Développement évoque les thèmes qui seront évoqués au sommet France-Afrique qui s'ouvre mercredi à Cannes.



LE FIGARO. - Les relations entre la France et l'Afrique ont-elles évolué ?

Brigitte GIRARDIN. -
Ce que l'on appelle la « Françafrique » n'existe plus depuis longtemps. Nous avons désormais avec les pays africains une relation de partenariat. Nous n'imposons plus nos projets de coopération, nous en discutons. Nous nous inscrivons dans leur stratégie de développement. Avec la réforme de la coopération, nous avons mis fin au saupoudrage qui faisait que nous déversions de l'argent sans évaluer ce que nous faisions. Désormais, chaque année, nous évaluons chaque projet. C'est un respect que nous devons tant aux Africains qu'aux contribuables français. Chaque euro dépensé doit l'être avec efficacité.

En quoi notre approche de l'aide au développement a-t-elle changé ?

Nous avons changé nos méthodes. Mais surtout, nous sommes parvenus à convaincre que l'aide budgétaire, même accrue, ne suffira pas à éradiquer la pauvreté ou combattre le sida. Non seulement, nous avons donc doublé notre effort budgétaire d'aide au développement par rapport au gouvernement Jospin, mais, surtout, le président Chirac a été le premier à ouvrir la voie de financements innovants pour le développement : avec la taxe sur les billets d'avion, on dispose ainsi de ressources stables et prévisibles qui permettent d'élaborer de véritables stratégies de développement. Et au-delà de cet effort de solidarité, il y a aussi une prise de conscience qu'en aidant le Sud on s'aide soi-même. Par exemple, on ne réglera pas le problème de l'immigration clandestine uniquement par une politique sécuritaire et répressive, sans une politique de développement pour que ces populations aient des perspectives, d'emploi notamment, dans leur pays d'origine.

Peut-on parler d'un recul de la France en Afrique ?

C'est une idée répandue qui ne correspond absolument pas à la réalité. En termes d'aide, il y a un problème de visibilité dans la mesure où nous consacrons une part plus grande de nos interventions à l'aide multilatérale. Mais nous avons, en fait, quasiment triplé notre financement des projets d'aide bilatérale. Pour rectifier cette impression qui n'est pas juste, j'ai créé un nouveau logo France Coopération qui figure maintenant sur tous les projets où il y a de l'argent français.

Si la France n'est plus le « gendarme de l'Afrique », conserve-t-elle néanmoins suffisamment d'influence pour résoudre les crises ?

Que la France ne soit plus « le gendarme de l'Afrique » est une très bonne chose. Le monde a évolué. Nous avons des accords de défense et de coopération militaire que nous honorons avec les pays africains. Nous participons aussi à des opérations de maintien de la paix de l'ONU, comme en Côte d'Ivoire, ou de l'UE, en RD Congo. De plus en plus, nous intervenons aussi bien dans le cadre d'opérations de l'ONU, que des enceintes régionales africaines, ou encore en appui technique à la formation des armées africaines. En Côte d'Ivoire ou ailleurs, un même processus se dessine : les Africains prennent eux-mêmes en main leur destin et s'impliquent dans les crises régionales pour essayer de les résoudre. Ils portent ensuite leurs propositions devant l'ONU qui intervient pour les aider à sortir des crises qu'ils traversent.

En Côte d'Ivoire, cela ne fonctionne pas...

Il y a des crises que la communauté internationale n'arrive pas à résoudre parce qu'il manque le minimum de volonté des partenaires concernés d'y parvenir. On ne peut pas se substituer aux Ivoiriens et faire le travail à leur place. Espérons que la relance actuelle du dialogue aboutira à une véritable sortie de crise et à des élections libres. Et n'oublions pas que les forces de l'ONU appuyées par les soldats français de Licorne ont permis d'éviter des massacres et la guerre civile. Notre souhait comme celui de la communauté internationale est d'arriver au plus vite à une situation où la présence de Licorne et de l'Onuci ne sera plus nécessaire.

Les Africains s'inquiètent-ils d'un départ de Jacques Chirac du pouvoir ?

Pour tous les chefs d'État et les ministres africains que je rencontre, l'image de Jacques Chirac est exceptionnelle. Ils sont inquiets parce qu'ils ne veulent pas perdre le meilleur avocat qu'ils n'ont jamais eu. La dimension personnelle et affective de ses relations avec l'Afrique est unique.»





lundi, 12 février 2007

La dernière imposture de Jacques Chirac, «ami de l’Afrique»



Le Courrier d'Abidjan - Lundi 12 Fevrier 2007 - http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=12678

par Benjamin Silué :

"La perspective de la retraite politique rend-elle le président français fou ? Ou pense-t-il que les «Français sont des veaux», selon l’expression du général Charles De Gaulle ? En tout cas, dans un livre-entretien de fin de mandat réalisé avec le journaliste Pierre Péan, titré «L’Inconnu de l’Elysée», le président français tente de se poser en avocat de l’Afrique libre. Il n’hésite pas à insulter des faits connus de tous ceux qui ont un peu de culture – ce qui revient à injurier ses compatriotes, qu’il tient pour des demeurés.
Jacques Chirac explique qu’il a été un fervent soutien de l’ANC – «à l’insu de tous», relève tout de même le journaliste Perre Péan. «J'ai été militant de l'ANC de Mandela depuis la fin des années 60, le début des années 70. J'ai été approché par Hassan II, le roi du Maroc, pour aider au financement de l'ANC», raconte Jacques Chirac. «Qui pourrait confirmer votre engagement ?», demande Pierre Péan. «Mandela», réplique le locataire de l’Elysée. «Il était en prison. Qui d’autre ?», insiste le journaliste. «Probablement Desmond Tutu», ajoute, pince-sans-rire, Jacques Chirac. L’ancien archevêque du Cap porteur de valises ? Pourquoi pas ?
Jacques Chirac nous raconte que Hassan II était son vis-à-vis dans ce soutien. «Il a soutenu l'ANC dès le départ. Le souverain, qui avait une fortune personnelle importante, versait de l'argent à l'ANC (...) Il avait constitué un réseau de gens qui aidaient au financement de l'ANC. Il m'avait choisi pour cela...», affirme M. Chirac, sans autres précisions.

Quand Chirac glorifiait Buthelezi

Le président français sait-il qu’il subsiste des traces de l’interview qu’il avait donnée à Jeune Afrique Economie au début des années 1990 et dans laquelle il citait, parmi ses amis africains, Mangosothu Buthelezi, leader de l’Inkhata Zulu, au milieu de dictateurs françafricains ? Dans la même interview, il traitait l’ANC de parti tribal xhosa avec une virulence qui avait laissé ses interviewers perplexes. De plus, Hassan II, l’ancien roi du Maroc (décédé et qui ne peut donc plus témoigner), a été plusieurs fois accusé par des dignitaires de l’ANC de soutenir l’apartheid. Ainsi, en 1962, lors d’une tournée maghrébine, Nelson Mandela avait été reçu par Bourguiba (Tunisie) et Ahmed Ben Bella (Algérie), tandis qu’Hassan II le snobe et interdit à tout officiel de son pays de le recevoir. Pendant l’apartheid, le Maroc achetait des armes sud-africaines. Dès qu’il est arrivé au pouvoir, Mandela a en toute logique choisi le camp de l’allié algérien et du Polisario «progressiste» contre le Maroc hostile. Jusqu’à présent, le Maroc et l’Afrique du Sud ont des relations notoirement mauvaises, qui influent d’ailleurs sur les relations entre le Maroc et la Côte d’Ivoire… Hassan II, chef d’un réseau de financement de l’ANC ? Il a bien caché son jeu ! On se souvient également que Jacques Chirac était Premier ministre lors de l’assassinat à Paris de Dulcie September, perpétré conjointement par les services secrets français et sud-africain du temps de l’apartheid !

L’homme de la Françafrique dénonce le pillage des matières premières du continent

Jacques Chirac, dans son dernier livre-entretien, fustige la colonisation et l’exploitation de l’Afrique. «L'esclavage a toujours existé en Afrique au profit des Arabes et avec la complicité de chefs locaux. Puis est venue la traite, qui a duré quatre siècles. Cela a été un phénomène massif, perpétré également avec la complicité de chefs tribaux. On a pris les meilleurs on a pillé le sang des Africains», souligne M. Chirac.
«Et puis après on a dit que les Africains n'étaient bons à rien. Ensuite est survenue la deuxième +calamité+, les curés et les imams qui se sont rués sur les bois sacrés et ont détruit l'expression culturelle», poursuit-il. La troisième «calamité internationale» a été celle des «antiquaires».
Evoquant les Africains, il assure qu'«après leur avoir volé leur culture, on leur a volé leurs ressources, leurs matières premières en se servant de leur main-d'oeuvre locale. On leur a tout piqué et on a répété qu'ils n'étaient bons à rien. Maintenant, c'est la dernière étape : on leur pique leurs intelligences en leur distribuant des bourses, et on persiste à dire de ceux qui restent: +ces Nègres ne sont décidément bons à rien+"».
Imposture monumentale ! Jacques Chirac peut critiquer la traite négrière, il n’était pas là. En revanche, il fait partie de ceux qui ont pillé l’expression culturelle des Africains. L’on se souvient qu’il avait reçu, au début de son premier mandat, un masque malien volé. L’on sait aussi que son musée des Arts premiers contient le fruit de nombreux pillages en Afrique. Par ailleurs, Jacques Chirac est au cœur de tous les réseaux volant les ressources et les matières premières de l’Afrique, comme le démontrent d’excellents ouvrages tels que La Françafrique et Noir silence de François-Xavier Verschave et Afrique : pillage à huis clos de Xavier Harel ?
De qui se moque donc le futur ex-président français ?"



 

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mercredi, 07 février 2007

Étrange arrestation


Le Matin d’Abidjan & L'humanité


Le Matin d’Abidjan
— mercredi 7 février 2007 — http://news.abidjan.net/h/236209.html :

«
Incarcération d’un jeune patriote a Paris - Ce que la justice française lui reproche»

par
Philippe Kouhon :

«Le mystère qui entoure jusque là l’arrestation d’un jeune pariote ivoirien à Paris reste entier. Au point que la presse française qui semblait n’accorder aucune importance au sujet a décidé de s’y interesser. Cela fait deux semaines que le jeune patriote ivoirien, Yapo Assi Innocent dit Kalaï est écroué à Paris. Interpellé à son domicile en banlieue parisienne le 23 janvier dernier, "Kalaï ne sera pas de nouveau entendu par la justice française avant fin février", avait averti maître Carine Bourdier, l'avocate commise d'office et qui a assisté le jeune prévenu, le premier jour de l'instruction. C'était le jeudi 25 janvier, le jour de son incarcération à la prison parisienne de la santé. Depuis, sa compagne peine à obtenir de la juge d'instruction, un permis de visite. De leur côté, les deux avocats désignés par les proches de Kalaï ont dû batailler fort pour arriver à rencontrer leur client et organiser la défense des juges d'instruction et des avocats; qui ont prétexté du secret d'instruction pour justifier son action; nous avons donc pu en savoir davantage sur les motifs de l'arrestation du jeune patriote. Une source proche du dossier nous a en effet confié ceci : "Le jeune ivoirien aurait appartenu à un groupe de manifestants qui ont pillé et saccagé un Lycée français à Abidjan lors des évènements de novembre 2004… Mais sur les photographies prises sur les lieux, on voit juste un groupe de jeunes manifestants devant plusieurs appartements…On ne sait pas où exactement… Dans tous les cas, ni la police, ni la gendarmerie, encore moins la justice, n'ont de preuves formelles de la participation de votre ami à ces actes… Seulement ils savent qu'il (Kalaï) en sait beaucoup…Et espèrent qu'il parlera ". Et d'ajouter : " C'est d'ailleurs sur plainte du directeur du lycée français, rapatrié en France aux premières heures des évènements, en même temps que plusieurs autres familles françaises vivant en Côte d'Ivoire, qu'une commission rogatoire a été ordonnée par la juge Ducos (affaire civile)…Ce qui est différent de l'enquête de la juge Florence Michon du tribunal aux armées qui s'occupe des affaires militaires telles que le bombardement du camp français de Bouaké". Au moment de l'interpellation déjà, deux des gendarmes qui ont effectué le déplacement du domicile du jeune couple ivoirien disaient revenir d'Abidjan. Dès les premières heures de leur interpellation, il avait été proposé à Kalaï de collaborer en échange d'un titre de séjour. Véritable chantage qui rappelle les cas de IB (l'un des chefs de la rébellion ivoirienne) et Tony Oulai (un déserteur de l'armée ivoirienne), interpellés en France dans le cadre d'une "atteinte à la sûreté de l'État ivoirien", écroués puis relâchés avec en prime, des cartes de séjour. Ce, après avoir été maintenus longtemps à la prison de la santé et utilisés comme appâts; soit pour renouer avec Abidjan, soit pour tenter d'incriminer Laurent sur des sujets comme les évènements de novembre 2004 à Bouaké et Abidjan. Les patriotes ivoiriens résidant en l'Europe se disent "très préoccupés" par l'arrestation de l'un des leurs. Depuis donc l'incarcération à Paris du jeune Yapo Innocent Assi, ils sont nombreux à venir aux nouvelles. Des appels de Londres, Allemagne, Suisse, Autriche, USA, Italie, Belgique…sont enregistrés chaque jour, par le petit comité parisien de soutien à sa cause. Le week-end dernier, ils ont appelé à une mobilisation pour la "libération de leur camarade". Et au dire du président du comité, Pacome Zégbé, les patriotes ivoiriens veulent se faire entendre lors du prochain sommet France-Afrique (14-17 février à Cannes), surtout en prenant une part active aux manifestations qui rentrent dans le cadre du contre-sommet, à Paris, à Cannes et à Lyon. De son côté, l'ambassade de Côte d'Ivoire en France, qui a reçu ce week-end, la réponse à sa note d'explication auprès du Quai d'Orsay souhaite jouer sa partition. "Maintenant que nous avons la réponse des autorités françaises, nous allons faire ce qui est de droit", nous confiait, S.E.M. Hyacinthe Kouassi.»


L'humanité :

«Étrange arrestation

Depuis le 23 janvier, un jeune partisan de Gbagbo est détenu à la Santé. Les Ivoiriens de Paris, partisans de Laurent Gbagbo, s'organisent pour protester contre l'arrestation, le 23 janvier, d'Innocent Yapo et son incarcération à la prison de la Santé. Il a été arrêté à son domicile des Yvelines puis interrogé par les gendarmes, sur ses activités en Côte d'Ivoire, en novembre 2004. Dans le contexte d'une rébellion ''tenant'' toute la partie nord du pays, cette date marque le bombardement du camp de la force française ''Licorne'' à Bouaké, par deux avions pilotés par des mercenaires ''slaves'', qui a causé la mort de neuf militaires français. Le doute subsiste sur le déroulement de l'opération. La justice ivoirienne demande, entre autres, l'autopsie des neuf morts. En représailles, en novembre, intervient la destruction au sol, de l'aviation ivoirienne par l'armée française, puis des manifestations antifrançaises réprimées par les soldats de ''Licorne'' dans Abidjan, avec 67 morts ivoiriens. Du 4 au 13 janvier dernier, trois magistrats ivoiriens sont venus à Paris, rencontrer le juge d'instruction du tribunal des armées pour demander l'exécution de commissions rogatoires internationales pour l'audition de militaires français. Mais la démarche n'a pas abouti, comme le révèle l'interview du procureur d'Abidjan réalisée le 17 janvier par Philippe Kouhon, corres-pondant en France du Matin d'Abidjan. C'est dans ce contexte qu'Innocent Yapo a été arrêté pour un dossier présenté par la juge d'instruction comme "une affaire d'État". On lui reprocherait vol et pillage en réunion avec voie de faits, sur la base de témoignages de Français qui se sont portés partie civile dans la destruction de leurs biens, lors des mani-festations d'Abidjan. Les Ivoiriens de Paris dénoncent une provocation alors que la situation semble se détendre dans leur pays. Jacques Chirac, ayant invité Laurent Gbagbo au sommet France-Afrique, à Cannes, du 14 au 16 février, le maintien en détention de ce ''témoin'', voire de ce ''lampiste'', semblerait plutôt mal venu. Surtout après le refus de la justice de coopérer à l'enquête ivoirienne.»



lundi, 05 février 2007

Règlement de la crise ivoirienne - Le rôle du Burkina Faso



macotedivoire.info - 05-février-2007 - http://www.macotedivoire.info/alaune.php?action=lire_mess...

par Armand Bohui :

"Plusieurs observateurs de la crise ivoirienne se demandent pourquoi les discussions se passent au Burkina Faso et si le dialogue est véritablement direct. Des précisions méritent d’être faites…
Certains diront : "c’est de là-bas qu’est partie la guerre et c’est encore de là bas que devrait venir la paix. Ils ont certainement raison. Car il est constant que le Burkina Faso, pays frère de la Côte d’Ivoire a quelque chose à avoir avec la guerre imposée à la Côte d’ivoire depuis bientôt cinq ans.

Au plus fort des combats entre les rebelles et les loyalistes, des éléments de l’armée régulière du Burkina Faso ont été pris, y compris des civils qui ont participé aux cotés des rebelles à combattre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) de Côte d’Ivoire. Concernant les rebelles ivoiriens, c’est au Burkina Faso qu’ils ont établi pour certains leurs bases et c’est surtout dans ce pays frère qu’ils ont été entraînés. Le Burkina de Blaise Compaoré n’est donc pas étranger à la guerre qui se passe en Côte d’Ivoire. Le Président Blaise Compaoré lui-même s’est plusieurs fois prononcé sur la crise ivoirienne sans précaution, estimant à la suite du président français, que le président ivoirien dont le pays a été attaqué doit faire l’objet de poursuites judiciaires. Tous ces souvenirs font que des ivoiriens n’arrivent pas à comprendre pourquoi le règlement de la crise devrait se passer au Burkina Faso. Ils s’interrogent sur le rôle exact du président du Faso dans cette crise.

Blaise n’est pas médiateur

Dans le processus initié par le président ivoirien, il n’y a pas de médiation. Le président Blaise Compaoré dont le pays abrite les négociations inter-ivoiriennes n’est pas un médiateur et ne remplace aucunement le président sud-africain Thabo Mbeki. Au cours de leur dernier sommet, la CEDEAO et l’UA ont demandé au président burkinabé de faciliter "le dialogue direct" entre le Président de la République de Côte d’Ivoire et la rébellion. Par conséquent le Chef de l’Etat Burkinabé n’est que facilitateur. En demandant au président Compaoré d’être facilitateur, les Africains sont conscients que cette requête se justifie. Ils savent qu’au Burkina Faso, les rebelles ivoiriens seront à l’aise et aussi en sécurité. Il reste à savoir si on peut parler de "dialogue direct" dans un autre pays.

Le dialogue est-il direct ?

Dans le cadre de règlement de la crise proposé par le président ivoirien, il y a cinq propositions. La plus importante est de l’avis de beaucoup d’analystes, "le dialogue direct". Cela signifie que les rebelles doivent être face-à-face avec le Président de la République. L’essentiel étant de discuter sans intermédiaire, le lieu importe peu. Pourvu que les discussions se passent entre les seules deux parties. C’est pourquoi il faut estimer que le dialogue est direct."