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lundi, 26 mars 2007

Avant le départ de Chirac - La France "drague" Gbagbo



Le Courrier d'Abidjan
- No 972 du Samedi 24 Mars 2007 - http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=13521 :

par Israël Yoroba :

"Une heure. C’est environ le temps qu’a duré l’entretien que le président de la République, Laurent Gbagbo, a accordé à Charles Josselin, sénateur et ancien ministre français de la Coopération.
Au sortir de cette rencontre, le sénateur socialiste s’est voulu clair sur les sujets qui ont meublé la discussion avec le Chef de l’Etat. «Nous avons parlé de l’actualité en France et aussi de celle de la Côte d’Ivoire». Selon le président des cités unies de France, l’actualité politique française – et son évolution – est étroitement liée à celle de la Côte d’Ivoire au regard des liens entre ces deux pays. «Nous sommes venus réaffirmer notre rôle dans le renouvellement d’un dialogue entre la France et la Côte d’Ivoire», a déclaré l’ancien ministre. Selon Charles Josselin, le départ de Chirac et la nouvelle donne ivoirienne (l’accord de Ouga) devraient favoriser un retour à la normalisation des relations Ivoiro-françaises. «La nouvelle conjoncture en France et la nouvelle orientation de la résolution de la crise doivent favoriser un nouveau dialogue entre la Côte d’Ivoire et la France. (…) Car, c’est sure qu’en France il y aura des changements et cela pourra certainement favoriser cette reprise de la collaboration», a-t-il déclaré. En tout état de cause, la France fait les «yeux doux» au Président ivoirien, sachant que le pouvoir français changera de main. Cette attitude démontre qu’en réalité, le parti socialiste - convaincu de l’élection de son poulain, Ségolène Royal – prépare le terrain d’une reprise des relations bilatérales entre la Côte d’Ivoire et la France. C’est certainement pour la France l’occasion rêvée de négocier également le depart des 8000 soldats français (camouflés sous le manteau onusiens) qui devront retourner tôt ou tard chez eux. Surtout quand Chirac sera parti."



samedi, 17 mars 2007

La fin de la Franç-Afric Avec?



Lu sur www.alterinfo.net - http://www.alterinfo.net/LA-FIN-de-la-Franc-Afric-Avec-_a...& :


"Le départ de la scène politique Française coinciderait-il aussi avec la fin de la Franç-Afrique? C'est le doux espoir que caressent de milliers de personnes en Afrique, victimes du bras asphixyant de la politique africaine de l'Elysée.



En n'annonçant hier son intention de ne pas se représenter pour un troisième mandat à la magistrature suprême de la France, le président Chirac faisait ses adieux à la scène politique de son pays, après 12 ans d'une politique dont le bilan, d'après les experts, est mitigé. Ce qui signifie, dépouillé de toute démagogie et hypocrisie, chaotique. A part une partition dissonante, la tendance était au consensus comme seuls les départs savent les susciter. Pour ceux qui suivent la politique africaine de la France, la question est de savoir si ce départ coinciderait aussi avec la fin de la nébuleuse et asphyxiante Franç-Afric. Ce que souhaitent toutes les populations victimes de cette mafia institutionalisée.

Dans ce discours dont l'émotion était palpable et qui en a d'ailleurs suscité chez certains de ses détracteurs, le président Chirac adressant ses 6 messages aux Français et en tant que défenseur et fidèle de la Franç-Afric comme on pouvait s'y attendre, n'a pas oublié de faire un clin d'œil à cette nébuleuse qui plombe le continent africain, en rappelant les responsabilités de la France dans le monde.

Que veut donc dire responsabilités de la France dans le monde pour Jacques Chirac !? Quand on sait l'incapacité de celle-ci à infléchir les positions de quelques grandes puissances sur plus d'une question. Son incapacité à défendre la justice et la paix dont elle prétend être éprise. Son acharnement à maintenir le chaos en Afrique en y jouant les troubles fêtes par l'imposition des dictatures, celles qui permettent à cette France aimante de spolier et piller les matières premières et réduire à la mendicité et à l'exil de milliers d'individus.

Jacques Chirac est conscient que la seule influence que la France peut encore exercer (pour combien de temps encore!?) dans quelques endroits du globe se limite à son paternalisme étouffant en Afrique, pour ne pas dire de son envie de recolonisation du continent.

L'occupation de la Côte d'Ivoire et l'acharnement de la France à évincer un GBAGBO pourtant démocratiquement élu et qui ne veut plus se plier aux injonctions de l'occupant de l'Elysée sont les modes d'expression de la responsabilité de la France. Inutile de rappeler ici les divers foyers de tensions entretenus par la France en Afrique au nom des responsabilités de la France dans le monde.
Les exactions de ELF, AREVA ,le Groupe Bolloré dont les « activités » dans les politiques intérieures et les dégâts dans les populations ne sont plus un secret pour les avertis.

Ce que l'on pourrait souhaiter est qu'avec le départ de Jacques Chirac de la scène politique de la France, c'est toute la politique Franç-Africaine de la France dans le continent africain qui s'en va avec un de ses plus ardents défenseurs. Ceci dépend aussi des Africains, de ceux des Africains qui ne veulent plus subir ce paternalisme colonial qui se présente sous le masque de l'amitié FRANCO-AFRICAINE."


 

lundi, 12 mars 2007

Propos de Hermann Yaméogo, opposant burkinabè, après l'accord de Ouagadougou


Dans San Finna N°404 du 12 au 18 Mars 2007 - http://www.sanfinna.com/ProcesAvril.htm (article de Thierry Nabyouré)

- Hermann YAMEOGO, Président de l’UNDD :

« Je suis de ceux qui félicitent l’idée de ce dialogue direct et plus encore sa conclusion par un accord. Vous n’êtes pas sans ignorer que nous en appelions depuis plusieurs années non seulement à la mise à plat des problèmes entre les protagonistes autour d’une table ronde mais aussi à l’implication du chef de l’Etat burkinabé pour donner des chances sérieuses de règlement durable de la crise. Aujourd’hui, c’est chose faite. Après avoir emprunté le chemin des écoliers, on a fini par accepter que la solution de la crise passait par Ouaga. Je suis d’autant plus enclin à croire que c’est mieux parti que les autres fois parce que les seuls et vrais protagonistes de la crise, puisque c’est ainsi qu’il faut voir les choses, se sont retrouvés devant témoins pour fumer le calumet de la paix. Nous retiendrons que Guillaume Soro est le seul responsable de la rébellion, celui qui comme ça un jour, sans parrains, a pris les armes pour tenter de renverser le régime légal ivoirien. Nous retiendrons aussi que c’est faute d’avoir pu venir à bout du président Gbagbo qu’il s’est donné les moyens de transformer le coup d’Etat en sécession de fait et d’alimenter sans aucune intervention extérieure, une guerre suivie d’une situation de ni guerre ni paix, qui a duré jusqu’à la conclusion de l’accord. Il est donc normal qu’il soit l’interlocuteur privilégié comme ailleurs des hommes comme Savimbi, John Garang ont été les interlocuteurs privilégiés des gouvernements angolais et soudanais. Comme par ailleurs, l’accord rencontre la bénédiction de la France, du Burkina Faso, de la CEDEAO, de l’Union Africaine, des Nations Unies sans compter la classe politique ivoirienne et les médias ivoiriens toutes tendances confondues, on peut dire ‘Inch Allah’ que ça devrait aller comme sur des roulettes ».


vendredi, 09 mars 2007

La presse française analyse l’accord de Ouagadougou



Le Courrier d'Abidjan —  Mardi 6 Mars 2007 — http://www.lecourrierdabidjan.info/ :

«Revue de presse – Le Monde admet que la France, soigneusement tenue à l’écart des négociations, a échoué là où d’autres réussissent. Mais se réjouit de ce que le successeur de Chirac n’aura pas à gérer le bourbier ivoirien. Tout en prétendant que «l’arithmétique électorale» est contre Gbagbo, le quotidien envisage une réélection du numéro un ivoirien. Le site Internet de RFI voit l’accord de Ouaga comme le signe d’une revanche de Gbagbo contre la communauté internationale.»

Cf. les articles du Monde et de RFI : http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=13128 — pour juger sur pièce l'analyse que fait Le Temps des réactions suscitées en France par l'accord de Ouagadougou.

 

 

 

mercredi, 07 mars 2007

«Accord de Ouagadougou - La France veut tout saboter»



«Accord de Ouagadougou - La France veut tout saboter»


Le Temps — mercredi 7 mars 2007 — http://news.abidjan.net/article/?n=240361

par
J. L. Dimaert :

«Prise de court, la France a décidé de tout mettre en œuvre pour nuire à la bonne application de l'accord de paix de Ouagadougou. Les médias aux ordres et les égéries de la chiraquie ont été mobilisés à cette fin.

Que veut la France ? La question mérite d'être posée. Au moment où tous les Ivoiriens veulent chanter la paix à 'unisson, voilà que des oiseaux de mauvaise augure, suscités par la bande à Chirac, tentent de jeter le trouble dans les esprits.
Ce sont, d'abord, les médias aux ordres (RFI, AFP et autres I Télé) qui, dès le dimanche 4 mars dernier, en début d'après-midi, ont embouché leurs trompettes aux nouvelles funestes pour dire que les accords " laissaient de côté les problèmes les plus importants de la crise ivoirienne ". Et nos " experts des questions ivoiriennes " (depuis leurs luxueux bureaux parisiens) d'expliquer, de façon éhontée, que l'accord de Ouaga avait fait l'impasse sur des questions aussi importantes que l'identification ou le désarmement !
Dans cette première phase de la campagne, on a relevé deux choses. D'abord, le fait que des organes de presse aussi puissants que ceux de France soient obligés de prêcher le faux pour savoir le vrai, prouve que les négociateurs de Ouagadougou ont su respecter les consignes de discrétion à eux données. De cette première réflexion découle la seconde observation : la complicité et l'harmonie qui ont présidé aux travaux de la capitale burkinabé, entre les différentes délégations ivoiriennes a plus que surpris la France. Elle en a été effrayée. En effet, que le camp présidentiel fasse le black out, cela, Chirac peut le comprendre. Mais que Soro et ses hommes jouent le jeu de la discrétion au point de ne rien lui communiquer, l'a fait tiquer. Les Ivoiriens (tous les bords confondus) ne seraient-ils pas en train de lui faire un bébé dans le dos ?
La seconde phase de la campagne de sabotage va se mettre en route avec l'entrée en scène de l'armada diplomatique française. Pendant que tout le monde, à travers le monde, applaudissait le coup d'éclat ivoiro-ivoirien, Mmes Alliot Marie et Girardin, deux ministres du pouvoir Chirac n'ont pas hésité à jouer aux rabat-joie. La première, ministre de la défense de France, faute d'avoir réussi à coaliser l'Afrique de l'Ouest contre le pouvoir Gbagbo, brandit, de manière grossière, la menace d'une occupation armée de la Côte d'Ivoire par la France. Quand à Mme Girardin, elle a commencé par tenter d'effrayer les forces nouvelles en laissant entendre que la France pourrait les laisser en tête-à-tête avec les FANCI. Autrement dit, cette bonne femme voulait que Soro sache qu'en s'alliant avec Gbagbo, il perdait l'amitié de la France ! Ce n'est pas tout. Comme à son habitude, RFI qui aime bien jeter de l'huile sur le feu partout où elle le peut, y est allée de sa part d'intoxication. Ainsi la fameuse " radio mondiale ", depuis la signature de l'accord de Ouaga, compense son manque d'information par la diffusion d'éléments qui se contredisent d'un journal à l'autre.
La France doit comprendre qu'elle a joué et perdu. Elle ne peut évincer Gbagbo. Pas plus qu'elle ne peut entraver la marche irréversible de la Côte d'Ivoire vers sa renaissance dans la paix et le travail harmonieux de ses fils désormais réconciliés. Ce que la France a de mieux à faire, aujourd'hui, c'est de se réconcilier avec la Côte d'Ivoire et son peuple. Chirac (et avec lui, toute la classe politique française) doit avoir l'humilité de reconnaître qu'elle a été injuste envers un pays dont la loyauté lui était totalement acquise. La France doit faire son mea culpa au peuple de Côte d'Ivoire qu'elle a injustement volé, tué et humilié. Chirac doit comprendre que les Ivoiriens refusent, désormais de subordonner leur épanouissement aux humeurs des différents locataires de l'Elysée. Pour cela, il faudrait autre chose que des théories fumeuses " d'experts " qui ne connaissent de la Côte d'Ivoire que le nom de sa capitale économique, Abidjan. La France doit comprendre que pour contrecarrer la marche de la Côte d'Ivoire vers son destin, il en faut plus que des campagnes médiatiques de dénigrement. La France doit, enfin, méditer ce conseil que lui prodiguait, il y a quelques mois, Laurent Gbagbo : aucun Africain, encore moins un Ivoirien, ne se mettra de son côté, pour combattre la Côte d'Ivoire. Que Soro ait préféré sa patrie à la " douce France ", devait mettre du plomb dans certaines têtes.»



«
Suppression de la zone de confiance et départ des soldats français - La ministre Alliot-Marie inquiète pour son pays»


Le Temps — mercredi 7 mars 2007 — http://news.abidjan.net/article/?n=240364

par Simplice Allard :

«L’éventualité du retrait des soldats français de la Côte d`Ivoire prend l`allure d`un cauchemar pour les autorités françaises. Malgré l`irréversibilité du processus, la ministre française de la Défense Mme Michèle Alliot-Marie tente de s`y opposer par des déclarations qui traduisent un état d`esprit frileux.

"Un plan de retrait ne se fait pas comme ça en claquant des doigts, en l`espace d`une heure. C`est quelque chose que nous allons voir dans les prochaines semaines. " Mme Michèle Alliot-Marie, ministre française de la Défense commentait ainsi un des points de l`Accord de paix signé à Ouagadougou, au Burkina Faso, entre la Présidence et la rébellion ivoirienne, sous l`égide du Président du Faso, M. Blaise Compaoré. A y voir de près, ces propos traduisent une profonde inquiétude des autorités françaises de partir de la Côte d`Ivoire, sans y avoir glané le moindre laurier, le moindre butin de guerre, sans gloire. Mais en y laissant plutôt une bonne partie du prestige de son armée, à travers des rites sacrificiels humains et des actes de grand banditisme, tels les casses de banques, les pillages des ressources forestières et minières. Cette armée forte de 6 mille hommes est arrivée en Côte d`Ivoire avec pour mission de s`interposer entre les belligérants. A l`invitation du Président ivoirien Laurent Gbagbo dès le déclenchement de la crise en 2002. Cela, après que les autorités françaises eurent refusé d`actionner l`Accord de Défense entre leur pays et la Côte d`Ivoire. Un Accord datant des années coloniales et critiqué par le régime des Refondateurs en place en Côte d`Ivoire depuis octobre 2000, parce que faisant la part belle aux français, au détriment des ivoiriens.
L`aboutissement à un accord de paix entre la Présidence et la rébellion, est un réel soulagement pour les populations ivoiriennes. C`est donc tout naturellement qu`il est accueilli dans l`allégresse. Toute la classe politique ivoirienne y compris la société civile ne boude pas en ce moment l`avènement de la paix, obtenue après un mois de discussions, pour la première fois sans accroc, entre la Présidence et la rébellion ivoirienne, sous les auspices du Président du Faso. Ce, d`autant plus que, dans son annexe, cet Accord regorge d`un certain nombre d`éléments positifs, susceptibles de faciliter un retour rapide à la normalisation du pays. " Suppression de la zone de confiance et mise en place des unités mixtes. Commencent une (01) semaine après la formation du gouvernement ". Dit le point cinq (5) de l`annexe. La formation du gouvernement elle, intervient cinq (05) semaines après la signature de l`Accord ". Signé à Ouagadougou la capitale burkinabé, le dimanche 4 mars 2007, il prévoit la formation d`un nouveau gouvernement en remplacement de celui de Banny, probablement aux alentours du 8 avril 2007. Au point 4.2 de l`article quatre (IV) concernant la restauration de l`autorité de l`Etat et du redéploiement de l`administration sur l`ensemble du territoire national, MM. Laurent Gbagbo pour la Présidence de la République et Guillaume Soro pour la rébellion insistent sur le fait que
" Le redéploiement de l`administration et des services publics se fera par l`ensemble des ministères concernés, sous l`autorité du Premier ministre, dès la suppression de la zone de confiance et l`établissement des postes d`observation... "
Cette volonté des deux parties ivoiriennes traduit leur détermination à vite réunifier leur pays. Car, vouloir la suppression de la zone de confiance pour la remplacer par des " postes d`observation ", revient à exiger le départ des forces dites impartiales qui administrent une partie du territoire ivoirien d`est en ouest et du nord au sud. Cela est reconnu par tous. Le ministre burkinabé de la Sécurité, M. Djibril Bassolé, un des architectes du pacte de paix signé entre les ivoiriens ne croit pas si bien dire.
" La zone de confiance telle qu`instituée, est comme une ligne de partage du pays (la Côte d`Ivoire). Evidemment, dans le cadre de la normalisation et de redéploiement de l`Administration sur toute l`étendue du territoire, on ne pouvait pas maintenir cette zone qui coupe le pays en deux. C`est la raison pour laquelle les deux parties se sont entendues pour supprimer cette zone de confiance." On comprend donc tout le remords des autorités françaises qui, à l`instar de leur ministre de la Défense Mme Alliot-Marie, n`entendent pas partir de la Côte d`Ivoire sur un simple "claquement des doigts". Doit-on comprendre cela comme une menace ? L`exécution effective de l`Accord de paix nous situera davantage.»






lundi, 05 mars 2007

Accord de Ouaga : c'était donc si simple ?

 

Il suffisait donc que l'on mette à l'écart la "communauté internationale" et élyséenne pour qu'elle accepte de se retirer !? Adieu veaux, vaches, cochons et Marcoussis ? - :

"Côte d'Ivoire: Paris envisage "un retrait de la communauté internationale" après l'accord de Ouagadougou"

AP | 04.03.2007 | 22:43 -
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/
20070304.FAP7591/cote_divoire_
paris_envisage_un_retrait_de_la_communaute.html
 :

"La ministre française déléguée à la Coopération, Brigitte Girardin, a estimé dimanche que la communauté internationale pouvait désormais envisager un "retrait" de Côte d'Ivoire après l'accord signé à Ouagadougou entre le gouvernement et la rébellion.

La ministre française, dont le pays compte 3.350 militaires en Côte d'Ivoire dans le cadre de l'opération Licorne, a également exprimé l'espoir que cet accord permette d'aboutir, "avant la fin de l'année", à des élections "démocratiques, transparentes et libres" dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

Interrogée sur France-Info pour savoir si cet accord inter-ivoirien signifiait la fin de l'opération Licorne, Mme Girardin a répondu: "Oui, et même je crois que, dès maintenant, on peut envisager effectivement un retrait de la communauté internationale, sans doute progressif, mais je crois que maintenant les conditions sont réunies pour que les Ivoiriens eux-mêmes arrivent à surmonter leurs difficultés".

"La communauté internationale, je l'espère, n'aura plus rien à faire maintenant sur ce dossier ivoirien", a martelé la ministre française déléguée à la Coopération. "J'espère que cet accord est conclu de bonne foi, sans arrière-pensées et (...) que nous allons arriver, avant la fin de l'année, à des élections démocratiques en Côte d'Ivoire."

Mme Girardin a qualifié cet accord de "très grand succès" pour les Ivoiriens et a notamment souligné qu'il prévoyait des "modalités très précises" qui laissent espérer une mise en oeuvre effective. "Si vous regardez le détail de cet accord, c'est vraiment sur tous les sujets sur lesquels la résolution 1721 avait prévu des dispositifs que l'accord précise des modalités pratiques (...): comment identifier la population, comment désarmer", a-t-elle noté.

Ces sujets constituaient, selon elle, le coeur de la crise ivoirienne. "On était dans une situation de blocage sur les différents sujets qui sont les ingrédients de la crise ivoirienne, notamment le problème de l'identification de la population", a souligné Mme Girardin.

Plus généralement, la ministre s'est félicitée du climat de confiance retrouvé entre Ivoiriens. "C'est une très grande satisfaction pour nous de voir que les Ivoiriens ont retrouvé cette confiance entre eux qui leur manquait et se sont en quelque sorte appropriés toutes les solutions que la communauté internationale avait préconisées", a-t-elle dit.

Outre les 3.350 militaires français de l'opération Licorne, quelque 7.100 soldats sont présents en Côte d'Ivoire dans le cadre de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). AP"

 

jeudi, 01 mars 2007

"Activisme suspect de Paris avant la signature de l’«accord de Ouaga» - Comment la France veut torpiller le dialogue direct"



Le Courrier d'Abidjan - Mercredi 28 Fevrier 2007 - http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=13000

par Anassé Anassé :


"Et revoilà la France ! Paris entre en action, au moment où les négociations inter-ivoiriennes de Ouagadougou tirent à leur fin, et où tout semble être bouclé dans la capitale burkinabé. Brigitte Girardin, ministre française déléguée à la coopération, effectue une «mission commandée» ce mercredi à Ouaga, et demain jeudi à Abidjan.
Selon l’AFP qui donne l’information, «Mme Girardin doit s’entretenir mercredi (dans la capitale burkinabé) avec le président Blaise Compaoré, nouveau médiateur dans la crise ivoirienne, puis avec le chef de la rébellion des Forces nouvelles, Guillaume Soro, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi». Jeudi à Abidjan, en prélude à la 13ème réunion du Groupe de Travail international (GTI) qui se tiendra vendredi dans les locaux de l’ONUCI, la ministre française déléguée à la Coopération rencontrera d’autres acteurs de la crise ivoirienne. Notamment «le Premier ministre Charles Konan Banny et certains membres de l’opposition présents à Abidjan, dont Alassane Ouattara, président du Rassemblement des républicains (RDR)», poursuit l’Agence France Presse.
Pourquoi la France décide-t-elle maintenant d’entrer directement en scène dans le «dialogue direct ?», s’interrogent certains observateurs de la crise ivoirienne. L’objectif de la mission de Mme Girardin est simple : Paris veut avoir un droit de regard sur l’accord – qu’on dit déjà prêt – que s’apprêtent à parapher le président ivoirien Laurent Gbagbo et le chef rebelle Guillaume Soro, demain jeudi (ou après-demain vendredi) à Ouagadougou.
Au début des négociations inter-ivoiriennes, l’Elysée qui avait donné sa caution au dialogue direct par la voix de Michel de Bonnecorse, chef de la cellule africaine de la présidence française, a laissé le «facilitateur» Blaise Compaoré mener les pourparlers à sa guise. Les deux délégations ivoiriennes (camp présidentiel et rébellion) vont donc tomber d’accord très rapidement sur certains points qui représentaient pourtant des positions inconciliables il n’y a pas si longtemps. Ainsi, Dakoury-Tabley (chef de la délégation rebelle) et Désiré Tagro (émissaire du président Laurent Gbagbo) s’entendent sur l’identification, le processus électoral (recensement des électeurs), le DDR, la réinsertion des combattants, etc. ; autant de points de discorde qui sont aplanis entre les deux camps.
Puis vint le sommet Afrique-France – ou Françafrique, c’est selon. A son retour de Cannes, le président burkinabé, qui a fait l’objet de pressions de Jacques Chirac, change de méthodologie. Blaise Compaoré élargit les discussions à d’autres acteurs du conflit ivoirien : Licorne, l’ONUCI, le RHDP (Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, dont les intérêts sont défendus par le secrétaire général du PDCI-RDA, Alphonse Djédjé Mady). Le dialogue devient donc indirect… Malgré ces présences «inutiles» dans la capitale burkinabé, la fumée blanche n’est pas loin de sortir de Ouagadougou. C’est à ce moment précis que Paris décide d’intervenir.
En envoyant sa ministre déléguée à la Coopération rencontrer successivement Compaoré, Soro, Banny, ADO (et peut-être Bédié), Jacques Chirac veut certainement faire capoter les négociations de Ouagadougou afin de se remettre au centre du dossier ivoirien. L’échec des pourparlers de Lomé, et Linas-Marcoussis qui s’est ensuivi, restent encore vivaces dans les esprits."