« Les porte-voix d’un Président sortant : après Pierre Péan, Brigitte Girardin | Page d'accueil | "Activisme suspect de Paris avant la signature de l’«accord de Ouaga» - Comment la France veut torpiller le dialogue direct" »
samedi, 17 février 2007
"Comment faire rentrer la Françafrique et ses crimes dans les élections de 2007?"
Afrikara.com - 21/09/2006 - http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=14...
"Il n’est plus besoin de revenir sur le demi-siècle au moins de crimes françafricains, ce système parallèle et criminel qui gère et oriente les anciennes possessions françaises, dans le sens de la corruption des processus démocratiques, le pillage des ressources africaines, et le blocage de l’émergence au développement de ces nations. Un des problèmes, et savoir-faire stratégique de cette architecture prédatrice qui structure de façon invisible voire occulte les relations afro-françaises, réside dans l’absence de publicité des crimes, de leur identification, et de la mise cause directe et individuelle des participants. Entreprises, partis et personnalités politiques africaines et européennes, se défilent du regard démocratique des sociétés qui leur accordent mandat et honorabilité. Le silence et les mensonges d’état font partie du crime mais ne l’épuisent pas.
Quitte à ce que, en connaissance de cause des électeurs français choisissent sans détour de prolonger les crimes de la Françafrique , estimant qu’il y va de leurs intérêts, au quel cas ces crimes auraient une légitimité populaire, il est néanmoins nécessaire démocratiquement que les citoyens en soient informés et en apprécie les contours, conséquences éventuelles.
Il est plus que probable que le résultat d’une mise à nue du système ne soit pas à l’avantage des françafricains, sinon ils ne se donneraient pas tant de peine pour subvertir les faits, les masquer, financer des éditions, papiers, journalistes à la solde pour donner des pillages en Afrique les versions les moins dérangeantes pour l’élite au pouvoir. Et d’élite il est souvent question : entre les financements occultes des campagnes électorales qu’aucun candidat des partis de gouvernement n’ignore, puisque ELF a toujours arrosé d’abord la droite gaulliste puis la gauche et la droite sous Mitterrand, respectant d’ailleurs les factions telles que les Balladuriens parmi lesquels ont comptait un certain Nicolas Sarkozy de fraîche rupture… ; les soutiens actifs aux autocrates, les privatisations des opérations militaires et barbouzeries, le sac françafricain ne manquerait pas de grain à moudre devant une cour de justice.
En attendant, tous ceux qui sont contre l’application de ce régime d’exploitation qui broie des vies et des existences depuis la fin formelle des colonies le financent tout de même par les impôts directs et indirects. Les Congolais de France ou Français d’origine congolaise ont par exemple contribué au financement de la guerre qui a détruit leur pays, menée par ELF société d’état à son profit via Sassou Nguesso actuel président du Congo-Brazzaville et de l’Union africaine…
Un certain nombre d’associations tentent d’attirer l’attention sur cette question, derrière la bannière de la campagne « Etat d’urgence planétaire » sur les élections présidentielles et législatives de 2007.publiée le 18 mai 2007. Le CRID (Centre de recherche et d’information pour le développement) coordonne cette campagne d’interpellation des candidats sur les relations Nord-Sud, Survie, qui est membre du Comité de pilotage, est investie dans ce projet et tout particulièrement sur la thématique de la politique de la France en Afrique. Objectif un contrôle citoyen et parlementaire de la politique africaine de la France.
Il s’agit de jouer sur l’interpellation des partis politiques et des candidats, et sur la mobilisation citoyenne, relativement aux enjeux de la solidarité internationale. Cela fait 20 ans que le CRID s’inscrit dans cette démarche, la vérité oblige à relever que les résultats ne sont pas mirobolants. Chaque année voit les décisions nationales françaises prises en catimini, dans des officines parallèles, résultant dans l’envoi de troupes à l’étranger, de forces spéciales, de déstabilisation ou tentatives de déstabilisations de régimes -Côte d’Ivoire. L’arrivée d’un vote des originaires des colonies devenus français pourra peut-être changer la donne, si un travail de sensibilisation citoyenne parvient à construire et animer une attention électorale nouvelle sur la question.
Certes les moyens manqueront toujours pour de telles initiatives, mais elles ont le mérité d’exister, de pousser le principe démocratique jusqu’au bout et confronter le principes de la république des Droits de l’Homme à leurs contradictions, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Tchad ou en Birmanie.
16:30 Publié dans Articles de presse | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.