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lundi, 05 février 2007

Règlement de la crise ivoirienne - Le rôle du Burkina Faso



macotedivoire.info - 05-février-2007 - http://www.macotedivoire.info/alaune.php?action=lire_mess...

par Armand Bohui :

"Plusieurs observateurs de la crise ivoirienne se demandent pourquoi les discussions se passent au Burkina Faso et si le dialogue est véritablement direct. Des précisions méritent d’être faites…
Certains diront : "c’est de là-bas qu’est partie la guerre et c’est encore de là bas que devrait venir la paix. Ils ont certainement raison. Car il est constant que le Burkina Faso, pays frère de la Côte d’Ivoire a quelque chose à avoir avec la guerre imposée à la Côte d’ivoire depuis bientôt cinq ans.

Au plus fort des combats entre les rebelles et les loyalistes, des éléments de l’armée régulière du Burkina Faso ont été pris, y compris des civils qui ont participé aux cotés des rebelles à combattre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) de Côte d’Ivoire. Concernant les rebelles ivoiriens, c’est au Burkina Faso qu’ils ont établi pour certains leurs bases et c’est surtout dans ce pays frère qu’ils ont été entraînés. Le Burkina de Blaise Compaoré n’est donc pas étranger à la guerre qui se passe en Côte d’Ivoire. Le Président Blaise Compaoré lui-même s’est plusieurs fois prononcé sur la crise ivoirienne sans précaution, estimant à la suite du président français, que le président ivoirien dont le pays a été attaqué doit faire l’objet de poursuites judiciaires. Tous ces souvenirs font que des ivoiriens n’arrivent pas à comprendre pourquoi le règlement de la crise devrait se passer au Burkina Faso. Ils s’interrogent sur le rôle exact du président du Faso dans cette crise.

Blaise n’est pas médiateur

Dans le processus initié par le président ivoirien, il n’y a pas de médiation. Le président Blaise Compaoré dont le pays abrite les négociations inter-ivoiriennes n’est pas un médiateur et ne remplace aucunement le président sud-africain Thabo Mbeki. Au cours de leur dernier sommet, la CEDEAO et l’UA ont demandé au président burkinabé de faciliter "le dialogue direct" entre le Président de la République de Côte d’Ivoire et la rébellion. Par conséquent le Chef de l’Etat Burkinabé n’est que facilitateur. En demandant au président Compaoré d’être facilitateur, les Africains sont conscients que cette requête se justifie. Ils savent qu’au Burkina Faso, les rebelles ivoiriens seront à l’aise et aussi en sécurité. Il reste à savoir si on peut parler de "dialogue direct" dans un autre pays.

Le dialogue est-il direct ?

Dans le cadre de règlement de la crise proposé par le président ivoirien, il y a cinq propositions. La plus importante est de l’avis de beaucoup d’analystes, "le dialogue direct". Cela signifie que les rebelles doivent être face-à-face avec le Président de la République. L’essentiel étant de discuter sans intermédiaire, le lieu importe peu. Pourvu que les discussions se passent entre les seules deux parties. C’est pourquoi il faut estimer que le dialogue est direct."

 



 

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