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mardi, 31 juillet 2007

«Flamme de la paix à Bouaké hier: La guerre définitivement enterrée»



Notre Voie
- mardi 31 juillet 2007 - http://news.abidjan.net/h/259413.html

par
Faustin Yao K. envoyé spécial à Bouaké :

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Plusieurs milliers d’Ivoiriens ont assisté hier au stade municipal de Bouaké à la cérémonie d’incinération des armes dénommée « Flamme de la paix » en présence du Premier ministre Guillaume Soro, du président Laurent Gbgabo qui était accompagné de six chefs d’Etat africains. Le stade municipal de Bouaké qui abritait hier la cérémonie d’incinération des armes dénommée “Flamme de la paix”, a refusé du monde. Présents dans la ville depuis la veille, plusieurs milliers d’Ivoiriens ont joint hier à Bouaké leurs voix à celle du président Laurent Gbagbo qui, depuis l’arrêt des hostilités par les militaires, n’a de cesse de déclarer que la guerre est terminée. Hier à Bouaké, plusieurs milliers de personnes ont définitivement enterré la guerre. “La guerre est finie”, ont repris en chœur comme un seul homme, quelque de 35 000 personnes. Cela, à la demande du président Laurent Gbagbo qui, dans une brève allocution, a tenu à saluer la présence de l’ex-Premier ministre Seydou Diarra et de Mme Thérèse Houphouet-Boigny, veuve du premier président de la Côte d’Ivoire. Après quoi, il a déclaré que la “Flamme de la paix” marque le début de la phase de préparation des élections. Au Premier ministre qu’il a encouragé à « transformer l’essai de Bouaké », le chef de l’Etat a déclaré qu’il donnera des consignes pour que la Côte d’Ivoire parvienne vite aux élections. L’évocation des élections par le chef de l’Etat a été accueillie par des vivats et des applaudissements des milliers de jeunes et femmes en délire dans un stade archicomble.
Vêtus pour la plupart aux couleurs du drapeau national, ils avaient commencé à occuper très tôt les gradins du stade municipal de Bouaké, malgré la fine pluie qui a arrosé la capitale du Centre. Ils sont venus en voiture et à moto. Mais c’est surtout en marchant que le gros lot du public s’est rendu au stade à cause des barrages de sécurité dont les premiers se situaient à quelques kilomètres avant le lieu de la cérémonie. Ainsi donc, plusieurs centaines de femmes patriotes ont-elles fait le trajet à pied en chantant ou en scandant des slogans en hommage au Premier ministre et au président de la République. A peine installées sur les gradins que les amazones de Bro Grébé ont commencé à mettre l’ambiance, rivalisant avec les nombreux groupes arrivés avant elles. Groupes qui avaient installé plusieurs banderoles et pancartes tout le long de la grille de sécurité.
Sur le côté droit de la tribune officielle, le masque Zaouli esquisse des pas de danse provoquant un délire dans le public. Très vite, l’ambiance monte et la holà parcourt le stade. Après un premier essai réussi selon certains, plusieurs autres holàs ont été faites cette fois avec la participation des diplomates, les membres du gouvernement et autres personnalités présentes dans la tribune d’honneur. Les premiers rangs de la tribune d’honneur étaient occupés par les généraux Philippe Mangou et Soumaila Bakayoko. Sur la même rangée, on pouvait voir les présidents Faure Gnassingbé du Togo, Nino Viera de la Guinée Bissau, Yahi Boni du Bénin, Amadou Toumani Touré du Mali, le facilitateur Blaise Compaoré du Burkina Faso et Thabo Mbeki d’Afrique du Sud. Etaient également présents à leurs côtés, les représentants des présidents du Ghana, du Sénégal, du Niger et de l’Angola.
L’étage au dessus de la loge présidentielle était occupé par les ambassadeurs, les chefs des missions diplomatiques et les représentants d’organisations internationales. A droite, étaient assis les membres du gouvernement et les présidents d’institution. Tandis que le côté gauche était occupé par les parlementaires, les élus, les représentants des partis politiques, les directeurs de société et autres diverses personnalités. Les gradins justes en dessous de la loge présidentielle étaient occupés par les journalistes. Tout ce beau monde suivait le Zaouli, lorsque, peu avant 11 heures, les premiers artistes sont annoncés. Tour à tour, Wédji Ped, Malou Amley, les descendants de Sakoloh et le duo Yodé-Siro arrachent des applaudissements à la foule. C’est alors qu’arrive le doyen Amédée Pierre, accompagné pour l’occasion du comédien Léonard Groguet. Quand arrive la prestation de l’artiste Lato Crespino, les femmes applaudissent à tout rompre. Annoncé comme l’avocat- défenseur des femmes, les premières notes de sa musique provoquent un délire dans le stade. L’artiste en rajoute à l’ambiance par le tour de l’air de jeu qu’il fait en jonglant avec un ballon de la tête et des pieds. Il est 11 heures 38 min lorsque le maître de cérémonie annonce l’arrivée du président de la République et du Premier ministre aux abords du stade. Rapidement, les clameurs et les chants s’élèvent dans tout le stade. “Gbagbo ayooo ! Gbagbo ayooo !”, peut-on entendre dans un stade en liesse. L’orchestre de la Gendarmerie qui s’était entre temps positionné sur la piste d’athlétisme devant la tribune entonne un air. “C’est le genre de musique qui rythme les grands hommes dans les grandes occasions. Après ce que je viens de voir, je peux quitter la presse”, confie un confrère très enthousiaste. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro entament un tour d’honneur sous les applaudissements de la foule. A son passage devant chaque groupe, les pancartes et les banderoles sortent accompagnées de cris de toutes sortes. La tension monte et l’émotion est visible sur plusieurs visages.
En regardant vers la loge présidentielle, on peut apercevoir les yeux recouverts de Bailly José, chargé de surveiller le siège réservé au chef de l’Etat. Accoudé sur le siège présidentiel, l’homme, les yeux rouges, étouffe quelques sanglots et s’essuie les larmes. Il croise les bras et regarde le chef de l’Etat qui achève le tour du stade en compagnie de Soro. Au même moment, les sapeurs pompiers et le SAMU transportent une dame sur un brancard. Renseignement pris, elle est tombée seule en pleurant. Plusieurs autres personnes seront régulièrement transportées par les services de santé tout au long de la cérémonie. Invité à prendre la parole après l’exécution de l’hymne national par la musique de la Gendarmerie, le Premier ministre est accompagné par quelques « Soro ayooo ! Soro ayooo ! » vite stoppés par la rapidité avec laquelle le Premier ministre rejoint le pupitre. « Messieurs les présidents, regardez ce peuple debout, ce grand peuple qui crie sa soif de paix. La paix est là à Bouaké. Après Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire et Yamoussoukro, capitale politique de notre pays, nous décrétons Bouaké capitale de la paix », a expliqué le Premier ministre. Avant d’ajouter que “Si hier nos turpitudes nous ont conduits à la guerre, aujourd’hui notre détermination doit nous conduire à la paix”. Guillaume Soro qui estime que l’arrivée du Président Laurent Gbagbo à Bouaké après cinq ans d’absence, signifie que le pays est réunifié. Il a alors a invité les déplacés de guerre à retourner chez eux. En outre, il a demandé pardon aux parents des victimes de la guerre.
Poursuivant, le Premier ministre a affirmé que la grande mobilisation des populations à l’occasion de la Flamme de la paix est un motif d’encouragement qui doit conduire les uns et les autres à aller de l’avant dans la sortie de crise. “Nul n’a le droit de ramer à contre courant du processus de paix. Tournons le dos aux intrigues et aux attentats. Que chacun comprenne bien que ce processus est irréversible”, a-t-il indiqué. Estimant que le temps est venu d’avancer dans la justice en n’excluant personne.
Après la fin de leurs interventions, le chef de l’Etat et le Premier ministre ont procédé à l’incinération d’un lot de 2000 armes. Cela, au terme d’un cérémonial auquel ont pris part les généraux Phillippe Mangou et Soumaïla, Bakayoko, des éléments des FDS, des FAFN et des forces impartiales. »


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