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jeudi, 01 mars 2007

"Activisme suspect de Paris avant la signature de l’«accord de Ouaga» - Comment la France veut torpiller le dialogue direct"



Le Courrier d'Abidjan - Mercredi 28 Fevrier 2007 - http://www.lecourrierdabidjan.info/a_la_une.asp?id=13000

par Anassé Anassé :


"Et revoilà la France ! Paris entre en action, au moment où les négociations inter-ivoiriennes de Ouagadougou tirent à leur fin, et où tout semble être bouclé dans la capitale burkinabé. Brigitte Girardin, ministre française déléguée à la coopération, effectue une «mission commandée» ce mercredi à Ouaga, et demain jeudi à Abidjan.
Selon l’AFP qui donne l’information, «Mme Girardin doit s’entretenir mercredi (dans la capitale burkinabé) avec le président Blaise Compaoré, nouveau médiateur dans la crise ivoirienne, puis avec le chef de la rébellion des Forces nouvelles, Guillaume Soro, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi». Jeudi à Abidjan, en prélude à la 13ème réunion du Groupe de Travail international (GTI) qui se tiendra vendredi dans les locaux de l’ONUCI, la ministre française déléguée à la Coopération rencontrera d’autres acteurs de la crise ivoirienne. Notamment «le Premier ministre Charles Konan Banny et certains membres de l’opposition présents à Abidjan, dont Alassane Ouattara, président du Rassemblement des républicains (RDR)», poursuit l’Agence France Presse.
Pourquoi la France décide-t-elle maintenant d’entrer directement en scène dans le «dialogue direct ?», s’interrogent certains observateurs de la crise ivoirienne. L’objectif de la mission de Mme Girardin est simple : Paris veut avoir un droit de regard sur l’accord – qu’on dit déjà prêt – que s’apprêtent à parapher le président ivoirien Laurent Gbagbo et le chef rebelle Guillaume Soro, demain jeudi (ou après-demain vendredi) à Ouagadougou.
Au début des négociations inter-ivoiriennes, l’Elysée qui avait donné sa caution au dialogue direct par la voix de Michel de Bonnecorse, chef de la cellule africaine de la présidence française, a laissé le «facilitateur» Blaise Compaoré mener les pourparlers à sa guise. Les deux délégations ivoiriennes (camp présidentiel et rébellion) vont donc tomber d’accord très rapidement sur certains points qui représentaient pourtant des positions inconciliables il n’y a pas si longtemps. Ainsi, Dakoury-Tabley (chef de la délégation rebelle) et Désiré Tagro (émissaire du président Laurent Gbagbo) s’entendent sur l’identification, le processus électoral (recensement des électeurs), le DDR, la réinsertion des combattants, etc. ; autant de points de discorde qui sont aplanis entre les deux camps.
Puis vint le sommet Afrique-France – ou Françafrique, c’est selon. A son retour de Cannes, le président burkinabé, qui a fait l’objet de pressions de Jacques Chirac, change de méthodologie. Blaise Compaoré élargit les discussions à d’autres acteurs du conflit ivoirien : Licorne, l’ONUCI, le RHDP (Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, dont les intérêts sont défendus par le secrétaire général du PDCI-RDA, Alphonse Djédjé Mady). Le dialogue devient donc indirect… Malgré ces présences «inutiles» dans la capitale burkinabé, la fumée blanche n’est pas loin de sortir de Ouagadougou. C’est à ce moment précis que Paris décide d’intervenir.
En envoyant sa ministre déléguée à la Coopération rencontrer successivement Compaoré, Soro, Banny, ADO (et peut-être Bédié), Jacques Chirac veut certainement faire capoter les négociations de Ouagadougou afin de se remettre au centre du dossier ivoirien. L’échec des pourparlers de Lomé, et Linas-Marcoussis qui s’est ensuivi, restent encore vivaces dans les esprits."


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