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mercredi, 15 août 2007

Lu sur le site de Greenpeace: «Accord atomique Franco-Lybien : La France irresponsable»



Lu sur le site de Greenpeace


26 juillet 2007


Paris, France — Le 26/07/07 - Greenpeace dénonce fermement l'accord de coopération atomique entre la France et la Libye et la vente d'un réacteur nucléaire au pays dirigé par le colonel Kadhafi. Cet accord pose un énorme problème de prolifération nucléaire et se situe dans la droite ligne de la politique française d'exportation irresponsable de sa technologie nucléaire.


« Officiellement, le réacteur vendu à la Libye aurait pour but de dessaler l'eau de mer pour l'alimentation du pays en eau douce. De qui se moque t-on ? La motivation profonde des Etats à accéder au nucléaire a toujours été un enjeu de pouvoir comme l'a encore récemment montrer le Brésil à travers le discours du Président Lula annonçant il y a 15 jours la relance du nucléaire dans son pays : « [Avec le nucléaire] je pense que nous allons être beaucoup plus considérés, comme nation, comme la puissance que nous voulons être » » s'indigne Frédéric Marillier, chargé de la campagne énergie à Greenpeace.

Prolifération nucléaire
Greenpeace s'alarme du début de relance du nucléaire au niveau mondial qui pose une difficulté majeure en termes de prolifération nucléaire. Les exemples pakistanais et indiens détenteurs de la bombe nucléaire – ou plus récemment nord-coréen et iranien – illustrent ce risque lié au développement du nucléaire. La longue liste des pays souhaitant aujourd'hui accéder à cette technologie(1) montre l'ampleur du bouleversement en terme de sécurité mondiale que représentera une généralisation accrue du nucléaire et l'impossibilité de contrôles internationaux déjà problématiques actuellement(2).

La diplomatie atomique française
Après Giscard d'Estaing et Chirac qui avaient conclu des accords avec l'Iran du Shah, l'Irak de Saddam Hussein, ou encore l'Afrique du Sud de l'Apartheid, c'est au tour du gouvernement Sarkozyste de se lancer dans la dissémination nucléaire.

« A travers cet accord, ce sont les vieux démons de la diplomatie atomique française qui resurgissent » déclare Frédéric Marillier, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France. « Pour bien positionner la France dans la course aux ressources naturelles de la Libye, pétrole et gaz en tête, on troque du nucléaire sans se préoccuper de la sécurité mondiale. »

Enfin, Greenpeace fustige les propos de Claude Guéant qualifiant le nucléaire « d'énergie renouvelable ». « Nous aurons à cœur, notamment dans le cadre du Grenelle de l'environnement, de rappeler au gouvernement que le nucléaire est un risque majeur pour l'environnement et la santé et une pollution irréversible notamment à travers ces déchets ingérables » conclut Frédéric Marillier.

Areva a besoin d'uranium
La Lybie l'ancien Etat-voyou, incarnation jadis du terrorisme d'Etat, est redevenu fréquentable. Mieux, il est, affirmait récemment le porte-parole de l'Elysée, un « partenaire stratégique » de la France notamment quand Areva a besoin d'uranium. Selon le journal « Le Monde », le président français a signalé qu'"un deuxième projet" était actuellement en cours, "la recherche avec les Libyens pour savoir s'il y a des ressources en uranium en Libye". "On en a trouvé au Niger [Petit oubli de Greenpeace concernant
cet autre aspect des relations franco-nigéro-lybiennes ?]. Le contexte géologique est le même. Areva a besoin d'uranium", a-t-il ajouté, estimant les stocks d'uranium libyens actuels à plus de 1 600 tonnes. Selon Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, des ingénieurs d'Areva ont déjà procédé à "un premier repérage (...) il y a trois semaines ou un mois pour étudier exactement la faisabilité de l'opération". "Pour les centrales nucléaires, il n'y a pas cinquante constructeurs en France, il n'y en a qu'un seul, Areva", a ajouté M. Guéant. Un porte-parole du groupe nucléaire français a confirmé qu'il avait bien été sollicité. Un programme franco-libyen de recherche et de prospection dans le sud du pays va être lancé.

(1) Algérie, Azerbaïdjan, Bangladesh, Biélorussie, Chili, Egypte, Géorgie, Ghana, Indonésie, Iran, Jordanie, Kazakhstan, Malaisie, Maroc, Namibie, Syrie, Thaïlande, Tunisie, Turquie, Venezuela, Vietnam, Yémen, etc.

(2) « Une renaissance mondiale du nucléaire (...) dépasserait totalement les capacités de l'Agence internationale de l'énergie atomique à surveiller les puissances nucléaires » estime une étude du cercle de réflexion Oxford Research Group
.



Suite de l’accord atomique Franco-Lybien : Selon Bernard Kouchner, la fourniture d'un réacteur à Tripoli est une "hypothèse". Jusqu’où ira l’irresponsabilité française ?

Par Greenpeace France, mardi 31 juillet 2007 à 18:17.

PARIS, 31 juil 2007 (information AFP) -Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a estimé ce mardi que la livraison par la France d'un réacteur nucléaire à la Libye n'était encore qu'une "hypothèse". Greenpeace est effaré de constater le manque de sérieux et de préparation du gouvernement français sur des dossiers aussi sensibles que le nucléaire. Jusqu’où ira leur irresponsabilité ?

« Nicolas Sarkozy est certes un « champion » de la communication à tout va mais sur un dossier aussi complexe que le nucléaire ça fait froid dans le dos de constater que l’Elysée n’a aucune notion de la dangerosité et des conséquences d’un tel accord avec un pays comme la Libye » s’indigne Fréderic Marillier chargé de la campagne énergie de Greenpeace.

« Le ministre des affaires étrangères fait marche arrière et contredit les déclarations de l’Elysée. Nous exigeons donc du gouvernement qu’il annule officiellement la livraison du réacteur nucléaire à la Libye et que dorénavant, tout projet d’accord de coopération sur le nucléaire soit rendu public et discuté au minima par le parlement » rajoute Fréderic Marillier.

Ci-dessous la dépêche AFP : "Il y a eu des grincements (en Allemagne) en particulier parce qu'on a évoqué l'hypothèse, qui n'est pas du tout avérée", de la fourniture d'un réacteur à la Libye, lors du voyage du président Nicolas Sarkozy à Tripoli mercredi dernier, a déclaré M. Kouchner à l'issue d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. M. Kouchner a insisté devant la presse sur le fait que le document signé lors de ce voyage n'était "pas un protocole", mais un simple "mémorandum d'engagement, un cadre éventuel" pour un "éventuel réacteur nucléaire". "Je vous rappelle que c'est pour désaliniser l'eau de mer, ce n'est pas pour faire la guerre, et que c'est contrôlé complètement", en particulier par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), "si cela se fait, et il n'est pas sûr que ça se fasse (...) personne n'en sait rien", a-t-il dit.

"Il n'y a pas eu de rapport entre la firme qui pourrait le faire et la Libye, donc c'est une perspective", a poursuivi M. Kouchner. Le chef de la diplomatie française a reconnu "qu'en Allemagne en effet on a protesté", et indiqué qu'il avait parlé lundi au téléphone avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier. "Il y a des décisions qui ne font pas plaisir", a-t-il ajouté, interrogé sur les critiques allemandes. L'accord nucléaire franco-libyen, signé dans la foulée de la libération des infirmières et du médecin bulgares détenues en Libye, a suscité de vives critiques en Allemagne, dans la quasi-totalité de la classe politique comme dans la presse. En France, l'opposition de gauche et les écologistes ont émis des critiques identiques. Il est notamment reproché à cet accord de ne pas avoir fait l'objet d'une concertation européenne et d'aggraver les risques de prolifération du nucléaire à usage militaire.




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