Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Refus d’aller à New York : Gbagbo contacte Ivoire Forum | Page d'accueil | Contre l’appel du pied des médias français à la révolte contre la République, le peuple ivoirien ne se trompe toujours pas de cible »

vendredi, 15 septembre 2006

Quel degré de toxicité ?



medium_toxique.JPG«
L’immunité diplomatique de l’ambassadeur de France est-elle efficace contre les émanations toxiques ?»

C’est une des questions (cf. la photo : au centre, l'ambassadeur de France) que pose, dans Notre Voie, Jacques Silué, Maître-assistant à l’Université d'Abidjan, en regard d’un certain nombre de faits concernant l’affaire des déchets toxiques.

Si les médias français ont été très silencieux en France, on l’a constaté, jusqu’à la démission du gouvernement puis jusqu’au moment où l’affaire leur a semblé pouvoir être mise à profit pour attaquer la résistance ivoirienne ; la rupture du silence des médias français en Afrique s’est faite d’une autre façon : pour déplorer que les Abidjanais ne manifestent pas de façon marquée contre le Président !

Et Jacques Silué d’énumérer un certain nombre de faits curieux. Une liste que l’on peut dire non-exhaustive : il se limite aux bizarreries manifestes. On pourrait ajouter par exemple le fait étrange que des déchets à l’odeur si excessivement nauséabonde aient été déversés en plein cœur d’Abidjan et en plusieurs endroits bien choisis ! Les pollueurs sont généralement plus discrets…


L’article :




Notre Voie
No. 2488 14 septembre 2006 — http://news.abidjan.net/presse/notrevoie.htm :

«
Les déchets toxiques d'Abidjan ont déjà, en très peu de temps, fait couler beaucoup d'encre et de salive. L'affaire est certainement grave puisqu'elle a provoqué mort d'hommes et fait de nombreux malades sans parler des désagréments causés par des déménagements forcés (à ne pas confondre avec le déplacement massif de populations). Comme si l'on recherchait à donner à cette affaire toxique un retentissement médiatique encore plus fort, on en a amplifié l'apparente gravité avec la dissolution spectaculaire du gouvernement, une première dans l'histoire de la Côte d'Ivoire. L'affaire a même réussi à noyer le sommet de Yamoussoukro mais surtout la réunion du GTI. Mais au moment où la justice s'active pour déterminer les responsabilités et que les experts cherchent à déterminer la nature et le degré de toxicité des déchets, il faut garder la tête froide et re-examiner cette affaire à travers le prisme de la crise ivoirienne qui nous a habitué aux intrigues les plus inattendues.

Spontanéité de l'aide ; empressement à répondre à la demande d'aide ; les experts français ne portent pas de masques

La période
L'affaire des déchets est survenue à un moment quelque peu crucial de la vie politique ivoirienne en crise, précisément à quelques jours seulement de la tenue de la réunion mensuelle du GTI qui, on le sait, avait été curieusement décalée de quelques jours comme pour respecter quelque timing. Mais profitant de l'effet gazeux des déchets, le GTI a réussi à annoncer son remake de tentative de noyautage des institutions républicaines en entreprenant de placer la résolution 1633 au-dessus de la Loi fondamentale ivoirienne.

La bizarre manifestation du jeudi 07
Dans la nuit du mercredi 06 au jeudi 07, les organisateurs de la ville morte pour cause de dissémination de déchets toxiques se sont employés à effrayer et à ameuter les populations. Ces organisateurs, sans le moindre début de preuve, n'ont pas hésité à affirmer que les déchets étaient radioactifs et qu'ils avaient déjà fait 77 morts ! En réalité, un chiffre voulu très précis pour le rendre plus vraisemblable aux fins de frapper suffisamment l'imaginaire des Ivoiriens et les convaincre à sortir massivement. La mobilisation n'ayant pas atteint le niveau des démonstrations de forces patriotiques, RFI dont tout le monde connaît l'impartialité, n'a pas pu s'empêcher de s'étonner de la timidité des populations abidjanaises, se plaignant presque de la torpeur des manifestants. Quelque chose à méditer sereinement.

La sérénité des ressortissants européens
La sérénité des ressortissants européens est tout aussi déconcertante. En effet, lorsque l'on connaît le haut niveau d'éveil écologique des occidentaux souvent témoins, eux, de fréquents accidents dus aux accidents industriels aux émanations toxiques dévastatrices, on ne peut que s'étonner de n'avoir ni entendu aucune instruction des chancelleries européennes à destination de leurs ressortissants qui leur sont si chers, ni observé le moindre signe de panique chez ces derniers. Connaissant le degré de conscience écologique très élevé des occidentaux, on devrait observer, ne serait-ce qu'un début de rapatriement ou au moins de relocalisation. Rien de tout cela, curieux non ? Et si nos frères occidentaux étaient relativement bien informés de la modicité de la teneur toxique des déchets au point que ceux dont les bureaux sont situés à Vridi, une zone normalement affectée, continuent d'aller au boulot sans montrer la moindre inquiétude ?

L'immunité diplomatique protégerait-elle l'ambassadeur de France ?
Un autre détail qui n'a peut-être pas échappé aux observateurs attentifs, c'est cette image du journal télévisé de 20 h du vendredi 08 septembre reprise à “la une” de Fraternité matin du samedi 09. L'image montre très clairement le Premier ministre Banny, la ministre déléguée à la Coopération française, le ministre de l'Environnement et quelques membres de la délégation filmée sur le site “normalement très intoxiqué” d'Akouédo arborant strictement des masques de protection contre les émanations supposées toxiquement mortelles. Chose curieuse, l'ambassadeur de France n'en a point. Sans doute, son immunité diplomatique est-elle, elle aussi, efficace contre les émanations toxiques. Ou bien le diplomate français saurait-il que les déchets n'ont pas le caractère hautement toxique qu'on veut leur attribuer ?

La spontanéité de l'aide française et l'enchaînement des événements
En outre, les experts français dépêchés depuis la Gaulle et qui se sont montrés d'une extraordinaire spontanéité seraient-ils eux aussi vaccinés contre nos déchets au point de se passer de masques de protection ? Enfin, la rapidité d'acheminement de l'aide matérielle française signifierait-elle qu'ils étaient déjà prêts à intervenir bien avant la révélation de l'affaire des déchets ? Ce ne sont que des interrogations, même si elles peuvent paraître violentes. Dans les catastrophes, revoyons aussi la chaîne des sociétés citées dans l'affaire.

Une structure d'accueil spéciale pour les déchets
Le cas de la société Tommy mérite qu'on s'y penche aussi. Cette société, qui s'est portée volontaire pour le traitement des déchets toxiques, a entamé sa procédure de constitution légale il y a seulement trois mois. C'est-à-dire juste après le départ même des déchets d'Europe... Avant même que l'on ne soit situé sur les conclusions des investigations judiciaires, n'a-t-on pas des raisons sérieuses de croire que cette société a été mise sur pied dans le seul but de servir de structure d'accueil aux déchets ? Et pour quelle fin ?

Du charnier de Yopougon aux déchets toxiques d'Abidjan
On aurait finalement tort d'accuser de paranoïa ceux qui ont déjà trouvé des similitudes troublantes entre les déchets d'Abidjan et le fameux charnier de Yopougon annoncé, en son temps, dans l'espoir d'un soulèvement populaire. Dans le cas des déchets toxiques, ceux qui ont compté sur un soulèvement de la population, soulèvement qui, selon leurs calculs, aurait dû être aiguillé par une conscience écologique aiguë se sont peut-être trompés. La crise imposée aux Ivoiriens depuis quatre ans ne leur donne justement plus le loisir de s'inquiéter de considérations écologiques. Ils sont comme immunisés contre l'inattendu “Didiga”. Il ne faut peut-être pas donner tort à ceux qui pensent que derrière les déchets toxiques se cache un plan B de renversement du pouvoir en Côte d'Ivoire. Le président Gbagbo avait d'ailleurs relevé avec amertume qu'“après avoir livré la guerre militaire à la Côte d'Ivoire, on lui servait à présent des déchets
toxiques”.

Comme on le voit, certains faits, comportements et indices autour des tas de déchets toxiques sont si intrigants que l'on peut être amené à se demander si, finalement, les gestionnaires internationaux et nationaux de déchets toxiques ne recherchaient pas beaucoup une toxicité politique, à défaut de la toxicité chimique qui, en réalité, est sans commune mesure avec la radioactivité dévastatrice de l'accident nucléaire de Tchernobyl dont les effets avaient été ressentis à des milliers de kilomètres du site sibérien… Alors vigilance ! ! !

Une contribution de Jacques Silué S..
Maître-assistant
Université d'Abidjan»



Suites «judiciaires» (outre les suites médiatico-diplomatiques déjà constatées dans les jours précédents)… : la suspension des responsables du port et des douanes «proches de Gabgbo». Quid du créateur de la société Tommy, le ministre d’opposition politico-rebelle ?


«Banny a-t-il le pouvoir de suspendre des DG?»


Le
Temps - 15/9/2006 - http://news.abidjan.net/article/?n=212811

«On croyait le Premier ministre Charles Konan Banny en tandem avec le Président Laurent Gbagbo. En tout cas, c`est ce qu`il a laissé croire. Mais sa énième sortie hier, à la télévision nationale laisse entrevoir un conflit d`autorité dont souffre le Gouverneur de la BCEAO. En effet, au moment où le peuple ivoirien attend un nouveau gouvernement qui éloignerait le vide crée suite à l`affaire des déchets toxiques, Banny a encore outrepassé ses pouvoirs de Premier ministre du gouvernement de transition. Il a non seulement pris le contre-pied de la décision du Président de la République de ne pas "s`immiscer dans les affaires d`ordre judiciaire ", mais il a court-circuité et le procureur de la République et le procureur militaire commissaire du gouvernement qui poursuivent leurs enquêtes {cf. article ci-dessous}. On est alors en droit de se poser la question de savoir que veut Banny ? Pourquoi ne va-t-il pas dans le sens de la justice comme le conseille le Président de la République ? Banny aurait-il des documents que n`auraient pas le procureur de la République et le commissaire du gouvernement et qui prouveraient que ceux qu`il a suspendus " provisoirement " sont coupables dans l`affaire des déchets toxiques ? Qu`est-ce qui justifie cette précipitation avec laquelle il sanctionne, alors que même le Président de la République s`en est remis à la justice et que cette justice n`a pas encore bouclé son enquête ? Banny a-t-il le pouvoir de démettre des hautes fonctions de l`Etat à la place du Président de la République ? A ce qu’on sache, seul le Président de la République a le pouvoir discrétionnaire de nommer à des hautes fonctions de l’Etat et de démettre. Banny voudrait-il montrer aux Ivoiriens qu`il est de connivence avec le GTI qui lui demande de ravir le pouvoir au Président Gbagbo ? Que veut donc Banny et de quoi parle-t-il - lui dont l`action s`arrête à la démission de son gouvernement et qui devait reprendre à la composition d`un nouveau - quand il s`immisce dans une affaire qui dépasse son pouvoir ? Les jours à venir nous situeront.
Simplice Allard»



«Mesures transitoires/ Gossio, Gnamien Konan et Amondji suspendus»


Le
Temps - 15/9/2006 - http://news.abidjan.net/article/?n=212809

«Comme prévu, le Premier ministre Charles Konan Banny s'est adressé hier, à la Nation. Il a fait savoir des mesures transitoires et indiqué la réouverture provisoire de la décharge d'Akouédo; le temps de débarrasser le district d'Abidjan des tas d'immondices visibles dans tous les coins de rues. En outre, le Premier ministre Banny a annoncé la formation du nouveau gouvernement pour les prochaines heures. Non sans mentionner que les opérations d'enlèvement des déchets toxiques et de dépollution vont commencer le 17 septembre prochain. Toujours au titre des mesures transitoires, il a annoncé la suspension des Directeurs généraux du Port autonome d'Abidjan (PAA) et des Douanes. Que sont respectivement, Marcel Gossio et le Colonel Major Gnamien Konan. De même que le Gouverneur du district d'Abidjan, Pierre Djédji Amondji et le Directeur des Affaires maritimes du ministère des Transports. " Ces mesures conservatoires en accords avec les règles de la gestion administrative, pourront entraîner la révocation des concernés si les enquêtes établissent leur culpabilité. Qu'une distinction à cet égard, soit faite entre responsabilité et culpabilité", a conclu le Premier ministre Banny.
B. M»





Commentaires

Tout ce qu'il faut savoir, et divulguer sans limite! Merci Delugio!

Écrit par : brigitte | vendredi, 15 septembre 2006

Les commentaires sont fermés.