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dimanche, 16 juillet 2006
Festival de cinéma de Ouagadougou : «La Victoire aux mains nues» censuré
«Côte d’Ivoire: Festival ciné droit libre : "La victoire aux mains nues" censuré
Fraternité Matin (Abidjan)
http://www.fratmat.net/content/detail.php?cid=5OHL916RD0U
http://fr.allafrica.com/stories/200607130795.html
12 Juillet 2006
Publié sur le web le 13 Juillet 2006 :
Sidiki Bakaba a dénoncé la censure dont son film a été l’objet à Ouaga.
Le documentaire qui retrace le massacre de jeunes Ivoiriens par l’armée française, en novembre 2004, ne sera pas à la 2ème édition du festival " Ciné Droit Libre ", prévu du 13 au 16 juillet à Ouagadougou, au Burkina Faso. Cette information a été portée à la connaissance du public lors d’un point de presse organisé hier, au Palais de la Culture. La raison évoquée dans un courrier par la Société SEMFILMS, organisatrice de ce festival est que " le Centre Culturel Français (CCF) Georges Méliès de Ouagadougou qui abrite le festival a refusé que ce documentaire soit diffusé dans ses locaux ". L’argument avancé est " que le film ne requiert pas toutes les normes éthiques pour être diffusé dans ses locaux ". M. Sidiki Bakaba et son épouse Ayala se sont indignés d’une telle interprétation qu’ils ont affirmé avoir du mal à comprendre.
Pour eux, en acceptant de retirer ce film sur demande du Directeur du CCF de Ouagadougou, les organisateurs sont en porte-à-faux avec l’objectif de ce f estival. A savoir, la promotion des droits de l’Homme et la liberté de la presse. M. Sidiki Bakaba se dit d’autant plus indigné que son film soit retiré d’un tel festival, pendant que le documentaire " Télé guerre ", qui est un film sur la télévision des forces rebelles à Bouaké, soit à l’affiche. Le cinéaste ivoirien a réaffirmé son désir de se rendre dans ce pays frère qu’est le Burkina, si le Président Blaise Compaoré l’y invite.
"La victoire aux mains nues" a été projeté dans de nombreux pays d’Europe et d’Amérique. Il est à ce jour doublé en anglais et la version italienne est en voie d’achèvement.»
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Le film :
http://www.midici.com/midi/?midi=detailart&idart=1460 :
«La victoire aux mains nues
Ce qui s’est passé sur l’esplanade de l’hôtel Ivoire d’Abidjan en début de novembre 2004 ne signifie rien d’autre que le décir des peuples africains de adapter les termes de leurs relations avec leur métropole. Un nouveau partenariat. Plus personne ne veut du pacte colonial. "La victoire aux mains nues", - film documentaire réalisé par Sidiki Bakaba - retrace ce réveil des Ivoiriens qui se fait dans la douleur mais avec dignité et fierté.
« Il vaudrait pour nous de savoir à quoi l’on est enchaîné pour pouvoir se détacher par la suite». C’est par cette phase anecdotique que le réalisateur donne lui-même le rôle que doit jouer cette œuvre cinématographique engagée. A regarder de bout en bout ce documentaire long de 104 minutes, on ne peut se garder de commentaires et d’émotions. Mon voisin lui n’a pas pu tenir, il a fondu en sanglots, il avait un accent d’un pays du centre, je crois qu’il n’est pas Ivoirien mais il a pleuré pour être solidaire de la cause d’un pays frère. Il s’est certainement efforcé de se contenir mais il n’a pas pu quand l’écran géant défilait ces images fortes des gens qui tombaient. Que leurs voisins soulevaient en larmes tout en scandant l’hymne national. Comme dans une fiction. Comment dans la douleur, le peuple a voulu continuer sa lutte, tout est bien perçu dans «La victoire aux mains nues » du cinéaste ivoirien. Cette jeune manifestante atteinte par une balle et évacuée au CHU mais qui avertit avec foi qu’« il y en a plein (comme elle) dehors ; si je me lève d’ici demain, j’irai marché (…) ; c’est qu’il va tuer tout le monde ». Dans un autre témoignage, un jeune homme handicapé mais qui a tenu à participer aux manifestations de novembre, a dit avec toute sa foi patriotique pour son pays que « Nous demandons aux Français, si nous leur devons quelque chose, qu’ils nous le disent maintenant et nous Ivoiriens, nous allons cotiser la somme que nous leur devons une bonne fois pour toute et nous serons enfin en paix ». Sans commentaires.
«La victoire aux mains nues » n’offre pas que des moments de tristesse aux spectateurs. Ceux qui ont eu le privilège d’assister à cette avant-première ont eu à le constater. On a eu bien plaisir à revoir les images des grandes manifestations du peuple ivoirien sur la place de la République au Plateau. Des manifestations hautes en couleur par le nombre, la participation de toutes sortes de nationalités. Un tour d’horizon est aussi fait sur l’histoire de la Côte d’Ivoire. Ecouter le président Félix Houphouët-Boigny, proclamer l’indépendance de la République de Côte d’Ivoire, avec à ses côtés, le superviseur français : le top départ du pacte colonial ; revoir l’opposant Laurent Gbagbo en meeting pour annoncer la politique de refondation aux populations.
Dans « La victoire aux mains nues », Sidiki Bakaba n’a rien voulu survoler. Le Dr. Alassane Dramane Ouattara n’a pas manqué à la partie. On peut voir le premier ministre des « 100 jours pour convaincre » se défendre - avec ironie - de ne rien savoir d’un document intitulé «La charte du Nord ». C’était en 1992 au cours du débat télévisé « le journal du jeudi » sur les ondes de la RTI. Bédié dans son tout premier discours à la nation lors de son accession à la « va vite » en 1993 et les temps forts de la transition du général Robert Guéï jusqu’à la prise du pouvoir par le président Laurent Gbagbo, tout est passé en revue. Idem pour le forum de la réconciliation et le « 19 septembre » noir. Le tout couronné par la triste mais riche période de conflits. Cocktail de témoignages édifiants !
Avec « La victoire aux mains nues », le cinéaste ivoirien, Sidiki Bakaba, donne une lecture vivante de l’exception ivoirienne.
Fiche technique
Durée : 104 mn
Réalisation : Sidiki Bakaba
Documentation : Ayala Bakaba
Assistante : Yasmine Magoné
Images : Sidiki Bakaba, Charles Olivier de Gballet, Gnahoua Dablè Olivier et Ibrahim Sanou
Textes : Bernard Binlin Dadié
Tableaux: Justin Oussou
Production: Képri Créations
Avec la participation du Palais de la Culture d’Abidjan
Hermann Aboa»
09:33 Publié dans Articles de presse | Lien permanent | Commentaires (0)
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