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vendredi, 26 janvier 2007
Autour de Bouaké et de l'Hôtel Ivoire
Ci-dessous, lu dans Le Matin d'Abidjan, mais pas lu dans les journaux français, qui confirment cependant le malaise en dénichant un "instructeur" français des pilotes slaves des Sukhoï (tiens, on ne savait pas qu'il y avait aussi, en plus des "Slaves", des - ou au moins un - Français...). C'est L'Express qui a découvert et interviewé ledit "instructeur", L'Express repris par tous les autres qui continuent d'en rajouter dans le "révisionnisme évolutif".
On arrête (cf. ci-dessous) des patriotes ivoiriens à Paris, tout en cherchant à prévenir ce dont on laisse à penser que ça va finir par éclater concernant Bouaké : Gbagbo n'avait rien à voir - non plus peut-être que les Sukhoï (on refuse toujours l'autopsie des soldats français tués)...
Le Matin d'Abidjan - Vendredi 26 Janvier 2007 :: http://www.lematindabidjan.com/visual_article.php?num_act...:
"TRIBUNAL DE PARIS HIER
Juges français et jeunes patriotes se battent"
par Philippe Kouhon
(Correspondant Europe) :
"Interpellé tôt le mardi dernier en banlieue parisienne, Yapo Assi Innocent a passé 48h de garde à vue dans les geôles de la brigade criminelle de la gendarmerie sise à la porte de Bagnolet (20e arrondissement) au 154, boulevard Davout. Hier matin, il a été entendu par deux juges d'instructions aux affaires pénales de Paris avant d'être écroué vers 17h à la prison de la santé dans le 14e arrondissement. Madame Ducos et M. Sommerer qui ont entendu le jeune patriote se sont heurtés à un groupe de jeunes patriotes ivoiriens de Paris qui étaient présents dans les locaux du tribunal, peu avant l'instruction. Il est 10h, en effet, quand nous nous pointons au palais de la justice dans le 4e arrondissement (M° Cité). Sur place, une dizaine d'Ivoiriens attendaient. " Le jeune Yapo Assi Innocent sera bel et bien entendu ce matin à 11h dans le cabinet de la juge d'instruction, Mme Ducos ", apprend-on des services du greffe. Nous sommes conduits au 2e étage porte D rejoints par cinq autres Ivoiriens visiblement très au courant de l'affaire dont la compagne ivoirienne de Kalaï. Nous nous informons auprès de la garde d'entrée de la juge en question. " Vous n'avez pas à être là. C'est une affaire sérieuse et ici ce n'est pas une galerie publique ", nous lance , un garde visiblement sur les nerfs. " J'ai appris que mon compagnon sera assisté par un avocat commis d'office. Je souhaiterais le connaître car de mon côté j'en ai commis un autre ", explique la compagne du patriote dont nous taisons pour l'instant le nom pour des raisons de sécurité. Cinq minutes plus tard, trois autres Ivoiriens arrivent dans le hall. Et alors que le groupe échangeait avait la garde du cabinet de la juge, deux personnes sortent du cabinet, pour prendre un café dans le hall. Ce sont Mme Ducos, assisté de M. Sommerer. Nous engageons une discussion avec les deux juges qui, très vite, s'énervent devant l'intransigeance de la foule qui leur faisait comprendre que l'avocat commis d'office pour assister Kalaï et dont tout le monde ignore l'identité n'avait pas l'assentiment des proches de l'accusé. Les Ivoiriens, en majorité des jeunes gens, les informent qu'ils ont pris avocat pour défendre le mis en cause : Me Françoise Cotta. " Elle n'est pas mieux que celui que nous avons choisi pour Yapo. D'ailleurs, cet avocat fait partie des douze meilleurs du barreau ", rétorquent les deux juges. A dire vrai, ils connaissent bien l'avocate pour sa propension à défendre ceux qui sont traqués par les autorités françaises. Surtout quand ils appartiennent à des minorités. Pour une telle affaire donc, la justice française n'avait aucun intérêt à permettre que la défense du prévenu soit assurée par un avocat de la notoriété de Me Cotta. " Que reprochez-vous au jeune ", risquons-nous. "C'est une affaire de secret d'Etat. Nous n'avons aucune information à vous donner. Monsieur Yapo est majeur. Il saura se défendre", répondit l'un des juges. Et d'ajouter: " Vous devez savoir de quoi il est question si vous êtes des vrais Ivoiriens. Tout ce que je peux vous dire, c'est que c'est une affaire très compliquée. " Une rude discussion débute alors entre le groupe d'Ivoiriens et les deux juges. Conséquence : très vite, la gendarmerie qui s'est déployée en grand renfort éjecte la dizaine d'Ivoiriens du palais. Avec nos compatriotes, nous nous retrouvons donc dehors, malgré notre carte de presse que nous exhibions. Tant le groupe se rend au cabinet de Me Cotta Françoise. Elle accepte de nous écouter et nous promet de tout faire pour savoir davantage un peu plus tard. Rendez-vous est pris pour 18h30. Finalement, nous apprendrons que l'avocate commise d'office n'était qu'une secrétaire de conférence très intégrée dans le système. A la fin de l'audience, il s'est juste contenté de dire un mot à la compagne du prévenu : " C'est moi qui vient d'assister votre copain. Mais pour des raisons de secret professionnel, je ne vous en dit pas plus. Vous êtes libre de prendre un autre avocat… " Me Cotta qui est très réputée dans ce genre d'affaires et qui a eu le temps d'introduire une de ses substituts dans le réseau nous révélera : " J'ai eu des accrochages avec la juge Ducos. Elle fait un blocus total. J'ai dû envoyer au palais Me Talia Coquis qui rapporte que Yapo se porte bien et qu'il est incarcéré à la prison de la santé. Il ne sera pas entendu à nouveau avant février prochain. C'est une détention provisoire qui peut se tendre sur plusieurs mois. Mais j'aurai connaissance du dossier lorsque lui-même me désignera. " Et de poursuivre : " Selon les informations en ma possession, Yapo serait cité dans l'affaire de l'Hôtel Ivoire, une conséquence du bombardement du camp français de Bouaké en novembre 2004. J'ai aussi vu Me Bourdié Carine qui l'a assisté. Elle a dit que la juge d'instruction ne s'opposera pas à une demande de permis de visite." Il est 20h quand nous quittons le bureau de Me Françoise Cotta, rue du Louvre (1e arrondissement de Paris). Vu les raisons avancées pour justifier cette arrestation, il est clair que c'est l'Etat ivoirien qui est visé. Le pouvoir en place à Abidjan qui hésite à porter plainte contre la France meurtrière de Chirac est averti."
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