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mardi, 17 octobre 2006

«Ouverture du sommet de l’UA aujourd’hui - Des étincelles en l’air - la françafrique joue son va-tout!»



Le Matin d'Abidjan
— mardi 17 octobre 2006 — http://news.abidjan.net/article/?n=218226

Par
Guillaume N'Guettia :

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Il y a de l'électricité dans le ciel d'Addis-Abeba. Le sommet de l'UA qui s'y tient aujourd'hui, est l'occasion rêvée par Chirac et ses obligés, pour donner forme à la dislocation de l'armée, et la dilution du corps électoral. En face, le camp présidentiel veille.

"La réalité est que nous arrivons présentement dans une période où quelque chose va se passer. " Ainsi s'est exprimé hier sur les ondes de la radio locale de l'ONU, Gerard Studman. Une sortie, après celle de Pierre de Schori, à quelques jours d'intervalle, par le même canal. Et qui situe sur l'enjeu du sommet du Conseil de paix et de sécurité. A entendre le haut commissaire onusien chargé des élections, la connexion anti Gbagbo joue son va-tout à Addis-Abeba, où se tiennent les tractations. Conduite par Chirac, la nébuleuse françafricaine se jette corps et âme dans la bataille diplomatique. A défaut d'obtenir le départ de Laurent Gbagbo, Chirac et ses complices de l'ONU ne font pas mystère de dépouiller le président ivoirien de ses prérogatives. Gérard Studman reprécise cette option. " Le Premier ministre va jouer un rôle qu'il faut à l'avenir, plus important que ce qu'on a vu jusqu'à maintenant ", soutient-il, pour lever à jamais le voile sur l'ambition de fouler la Constitution au pied. C'est clair, la réunion qui s'ouvre ce mardi est capitale pour l'Elysée. Paris manœuvre ferme, en vue de démanteler les points clé du régime ivoirien. En attendant de tout finaliser à New York dans les jours à venir, la tribune de l'organe statutaire de l'Union africaine va servir de tremplin. Le haut représentant chargé des élections n'en fait pas mystère. Et deux axes majeurs sont explorés. De fait, s'accordent de nombreux observateurs, le démantèlement des Forces de défense et de sécurité dans sa nomenclature actuelle est de mise. Sous le couvert d'une ''restructuration'' aux contours des plus flous, l'Elysée et ses obligés veulent anéantir la force militaire de Gbagbo. C'est de notoriété, l'armée est dans le viseur de la coalition politico-armée. La Grande muette est accusée de faire corps avec la présidence de la République. Konan Banny est donc pressenti pour exécuter la décapitation de l'état-major des FDS, que dirige le Général Philippe Mangou. "Il faut restructurer les forces armées comme au Liberia ou en Sierra Leone", conçoit Studman, pour coller aux desiderata de la rébellion qui réclame depuis des lustres ''un état-major intégré''. Il est donc mis en œuvre, le schéma des deux pays sus-cités, où l'armée n'existait plus après de longues années de crise armée. Si ce passage en force est obtenu à Addis-Abeba, alors la voie est balisée pour dénaturer le corps électoral, au profit de Ouattara. Le processus d'identification est l'occasion pour le GTI de naturaliser en masse des ressortissants de pays voisins, et en faire des électeurs potentiels, contre les normes prescrites. Ce, après obtention de certificats de nationalité au cours des audiences foraines. Là-dessus, Gerard Studman est sans ambiguïté. " Il ne faut pas respecter la loi, parce que c'est la loi ", martèle le fonctionnaire international pince sans rire, pour marquer le dédain de l'ONU pour les prescriptions en vigueur. Il conseille de délivrer des papiers d'identité " dans des conditions flexibles. " Adieu donc le guide des audiences foraines édité par les services de la Primature, et qui a valu une volée de bois vert de la rébellion à Banny. Si le représentant de Kofi Annan est d'avis que " la Côte d'Ivoire n'est pas sous tutelle ", il prône néanmoins que la CEDEAO soit l'ange gardien de ce pays. L'organisation sous-régionale, dans le plan de déstabilisation de Gbagbo, devra veiller à l'application des pouvoirs, que la communauté internationale, qui se résume en fait à la France, veut octroyer au Premier ministre. Avant l'ouverture du sommet, la presse parisienne joue sa partition. ''Le Monde'' dans sa parution de ce week-end, dévoile le plan de sortie de crise conçu par Chirac et ses affidés au sein de la CEDEAO. Selon le quotidien, le communiqué officiel de la réunion d'Abuja est truffé de bluff. A ceux qui estiment que ce communiqué n'a pas abordé " la question clé de la répartition des pouvoirs entre le Chef de l'Etat Laurent Gbagbo et le Premier ministre Charles Konan Banny ", Le Monde qui se veut dans les secrets des dieux, apporte un démenti. " La réalité est différente. Le texte de 5 feuillets que Le Monde a pu consulter constitue un tournant. Certes les chefs d'Etat d'Afrique de l'Ouest recommandent que le ''le Président Gbagbo demeure chef de l'Etat'', mais ils préconisent de le dépouiller de tous ses pouvoirs au profit de Konan Banny ", éclaire le quotidien français. Et de préciser : " Ce dernier disposera de tous les pouvoirs nécessaires, qu'il s'agisse d'établir des listes électorales fiables, ou de désarmer les diverses milices. Pour neutraliser le chef de l'Etat, lui et ses ministres auront la possibilité de gouverner par ordonnances ou décrets-lois." Constat, le haut représentant chargé des élections et Le Monde voguent sur les mêmes eaux. Mettant à nu le projet de la Françafrique, qui vise à parachever le coup d'Etat de septembre 2002. Ceci dit, à la pratique, cette option s'avère plutôt difficile à réaliser. Dans le camp des résistants républicains, le maintien de la Constitution et les prérogatives présidentielles ne sont pas négociables. Le camp présidentiel veille. Autant dire que ce matin, il y a des étincelles dans le ciel d'Addis-Abeba.
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