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« Ça ressemble à une fable de La Fontaine | Page d'accueil | Mais pour qui roule l’AFP ?! »

mardi, 22 août 2006

Après les «escadrons de la mort» et l’«ivoirité», le «charnier de Yopougon» :



Le troisième pilier du dénigrement de la Côte d’Ivoire républicaine en train de s’écrouler à son tour...



En commun avec les deux autres, ce lieu central de la diabolisation de la Côte d’Ivoire républicaine a trouvé sa caisse de résonance (au minimum) dans les médias français et françafricains.

Le Monde a été condamné par les tribunaux français pour sa promotion des fameux «escadrons de la morts de Gbagbo» — condamnation qu’en général les Français ignorent. Le concept d’«ivoirité» promu par la presse française quasi-unanime (seul Bernard Debré s’était opposé à l’époque à cette caricature) a fait long feu.

Quant au charnier de Yopougon, dont la découverte au moment de l’investiture de Gbagbo était promue par RFI, on savait déjà par les autopsies qu’il recelait quelques bizarreries, comme la présence de fusillés décédés par noyades…

Mamadou Koulibaly vient de porter le coup fatal à ce troisième pilier du dénigrement, promu via les médias français :


«Les graves révélations de Mamadou Koulibaly» titrait hier Le Courrier d’Abidjan Parution N° 794 du Lundi 21 Aout 2006 — http://news.abidjan.net/presse/courrierabidjan.htm :

«Charnier de Yopougon – Le président de l’Assemblée nationale, le Pr. Mamadou Koulibaly a dévoilé, hier au cours d’un grand meeting au stade d’Anyama, comment le charnier de Yopougon a été monté de toute pièce par les déstabilisateurs de la Côte d’Ivoire. Et pourquoi le chef des hommes qui ont exécuté l’opération à Abidjan s’est repenti, après avoir été expatrié au Mali.
La Côte d’Ivoire a en sa possession des preuves importantes sur le charnier de Yopougon (la plus grande commune de Côte d’Ivoire), a expliqué le président de l’Assemblée nationale, le Pr. Mamadou Koulibaly. Selon lui, les cadavres présentés comme étant des gens massacrés par le pouvoir du président Gbagbo sont en réalité des corps des événements qui ont suivi l’élection présidentielle de 2000.
"Ce sont les morts des massacres perpétrés par Boka [Yapi] et ses hommes qui ont été ramassés pour constituer le charnier de Yopougon (…). Et l’autopsie a clairement montré que ces gens n’ont pas été tués au même endroit et de la même manière. On a découvert que certains sont morts par noyade, certains ont été asphyxiés, d’autres ont été tués par balles ou à l’arme blanche…" {…}
Le Pr. Mamadou Koulibaly précise surtout que «le monsieur qui a été chargé de mener l’opération était allé au Mali quelques temps après avoir fait le travail qui lui était confié. Mais il est revenu à Abidjan parce que ceux qui lui ont demandé de ramasser ces cadavres pour eux l’ont trompé. Ils lui ont remis 10 millions de francs de faux billets…. Nous sommes allés avec lui chez le juge. On l’a filmé avec les témoins. {…}»



Cf. plus bas, l’article de
Fraternité Matin - 21 août 2006.


La nature des réactions de la presse d’opposition politico-rebelle ne fait que donner l’impression d’un net désarroi ; ce qui confirme le sentiment que Mamadou Koulibaly n’a pas lancé de tels propos à la légère.

Exemple, Le Patriote, journal du RDR de Ouattara, propose pour toute contradiction — http://news.abidjan.net/h/208278.html — :
— l’idée paradoxale que Mamadou Koulibaly appelant les populations du Nord à rejoindre sans crainte la République, prônerait de la sorte la sécession !
— que son report du témoignage de l’homme chargé de l’opération selon lequel les 57 cadavres du charnier ont été entassés là à dessein est à assimiler aux propos de Le Pen faisant de la Shoah un détail de l’histoire ! Dernier clin d’œil désespéré au public français et françafricain, qui a été jusque là si fidèle pour soutenir le dénigrement de la République ivoirienne…


Les populations du Nord, elles, ne suivent pas cette argumentation désespérée :

«
Touré Moussa (chef central des Malinké d`Anyama) - “Nous sommes d`accord avec Mamadou Koulibaly”»
titre ainsi Notre Voie - 8/21/2006 — http://news.abidjan.net/h/208237.html.


Quand on sait que dans l’opinion africaine en général — témoin, les réactions à l’interview de Gbagbo au Cameroun (cf. 2e article ci-dessous) — les effets du dénigrement médiatique orchestré sont passés, il ne manquait plus que ce dernier coup, et le ralliement de plus en plus net des populations des zones occupées au camp républicain (que Le Patriote tente de présenter comme «sécession»), pour que l’isolement de la thèse médiatique françafricaine ne soit ignoré que des Français.

Je ne désespère cependant pas d’un sursaut. Et je renvoie à l’appel du Pr Maurice Gnagne au Pr Bernard Debré — http://delugio.zeblog.com/ — pour que l’on perçoive bien qu’il n’y a rien d’anti-Français dans ce retournement de situation… mais qu’il serait temps de se réveiller.


******


Fraternité Matin - 21 août 2006 -
«Les révélations de Mamadou Koulibaly - Crise ivoirienne»

http://news.abidjan.net/article/?n=208131 :

«Le président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly était hier face aux ressortissants du nord du pays, résidant à Anyama.
Ce sont plusieurs centaines de Malinké et Sénoufo qui ont pris d’assaut le stade municipal de la capitale de la colas, pour écouter leur “ fils et frère ”, venu leur expliquer les tenants et aboutissants de la crise ivoirienne.
Contrairement à ses interventions habituelles, le président Mamadou Koulibaly a entretenu pendant près d’une heure ses parents en malinké pour mieux passer son message.
Evoquant les raisons de la crise ivoirienne, le président de l’Assemblée nationale a indiqué que la rébellion a menti aux nordistes en leur faisant croire que le combat qu’elle mène est le leur. C’est-à-dire entre nordistes et sudistes ou entre musulmans et chrétiens. Faux, explique Mamadou Koulibaly, pour qui la crise ivoirienne n’est rien d’autre que la traduction de l’intérêt géo-politique de la France qui est en jeu sur le territoire ivoirien. Pour l’orateur, le vrai adversaire de la Côte d’Ivoire dans la crise qu’elle traverse est la France. Qui dans sa volonté d’imposer un Chef d’Etat en Côte d’Ivoire pour continuer de piller les richesses, a armé des rebelles pour défendre leurs intérêts, comme cela a toujours été depuis la colonisation. Et le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara, est le cheval sur lequel mise la France. Puisque ce dernier avec la politique de privatisation dans les années 90, a permis à la France d’avoir des structures stratégiques, telles que l’eau et l’électricité.

Charnier de Yopougon
LA CONFESSION DU METTEUR EN SCÈNE DÉJÀ EN FILM

Dans sa course à la déstabilisation de la Côte d’Ivoire, la France a utilisé plusieurs stratégies dont le charnier de Yopougon, pour salir le pouvoir en place.
A ce sujet, la vérité est enfin connue, à en croire le président Mamadou Koulibaly. Qui a révélé que le principal auteur de ce charnier monté de toutes pièces par le RDR est enfin connu. Bientôt le film témoignage sera diffusé sur les antennes nationales.
Selon le président de l’Assemblée nationale, un propriétaire de camion de sable aurait été approché en 2000 par Aly Coulibaly le porte-parole du RDR, pendant la crise qui a suivi l’élection du Président Gbagbo, afin que ce transporteur ramasse et assemble des cadavres dans la forêt du Banco, contre la bagatelle de 10 millions de francs CFA. Seulement le salaire promis a été payé en faux billets de banque. L’auteur du prétendu charnier s’en rendra compte seulement pendant son exil au Mali où tous ces billets ont été refusés sur le marché. S’étant donc senti floué, explique le président de l’Assemblée nationale, ce transporteur dont l’identité n’a pas été révélée a décidé de se mettre à table.

Trafic café-cacao vers le Mali et le Burkina
BICTOGO A REÇU 250 MILLIARDS
Revenant à la crise elle-même, Mamadou Koulibaly a expliqué à “ses parents”, que contrairement à ce qui leur a été dit, la situation conflictuelle que vit le pays ne profite qu’à certains individus dont Adama Bictogo du RDR, qui aurait reçu 250 milliards, pour le trafic de cacao et café qu’organise la rébellion vers le Mali et le Burkina.
Face donc à tout ce que le président de l’Assemblée nationale a qualifié de mensonge et d’endoctrinement des populations du nord, il a demandé à “ses parents”de ne pas céder aux discours tendant à opposer les musulmans aux chrétiens et le nord au sud. “Evitez les discours tribalistes”, a lancé le président Mamadou Koulibaly aux nordistes. Avant de les inviter à véhiculer ce message à leur frères restés dans les zones occupées. Pour lui, dès que les Malinké diront non aux mensonges de la rébellion, la guerre finira en Côte d’Ivoire.
Le président de l’Assemblée nationale a profité de sa présence à Anyama pour traduire au Chef de l’Etat, la volonté des jeunes de cette cité de tourner le dos à toutes velléité d’association aux mouvements rebelles. “M. le président, les jeunes d’Anyama disent que l’erreur est humaine. Mais ne pas la reconnaître est grave. C’est pour cela que les populations d’Ayama disent qu’elles ne veulent plus être les têtes de pont de la rébellion au sud”. Le président de l’Assemblée nationale était accompagné à Anyama par le Directeur général du Port, Marcel Gossio, du secrétaire national de la JFPI Konaté Navigué et de certains députés du groupe parlementaire FPI.
Auteur: Marc YEVOU»



Le Courrier d’Abidjan
Parution N° 795 du Mardi 22 Aout 2006 — http://news.abidjan.net/presse/courrierabidjan.htm :

Article de
Benjamin Silué :

«Constat - Après son interview sur la télévision privée camerounaise Canal 2, la côte du président de la République de Côte d’Ivoire est montée dans l’opinion publique camerounaise. Au pays de Paul Biya, on comprend mieux le combat que Laurent Gbagbo mène pour l’Afrique.

Un véritable événement. C’est ainsi que les observateurs ont qualifié l’interview du président Gbagbo à la chaîne de télévision privée camerounaise Canal 2. Alors que le même jour, pratiquement à la même heure, le FC Barcelone de la superstar Samuel Eto’o disputait un match contre l’Espanyol, où joue le gardien camerounais Carlos Kameni, la majorité des téléspectateurs a préféré regarder l’interview du président Gbagbo.
Qu’ont-ils retenu ? «Dans le fond, les Camerounais connaissent très bien la crise ivoirienne, et les explications de Gbagbo les confortent dans l’idée qu’ils ont : un coup d’Etat manqué qui se mue en rébellion», explique un analyste qui a effectué une enquête d’opinion rapide. Le flou engendré par la propagande de RFI et consorts existe tout de même, et les mises au point du numéro un ivoirien sont bienvenues, selon un autre observateur.
«Les Camerounais ont été séduits par sa simplicité, et sa fierté d’être un enfant du ghetto qui n’accepte pas que d’autres souffrent comme il a souffert hier», entend-on également.
Le Forum des lecteurs du quotidien Le Messager, qui a publié l’entretien en intégralité, montre également le point de vue des Camerounais sur la question. Un lecteur affirme par exemple : «Je pense que le président Gbagbo est sincère et il faut le soutenir. On ne peut pas soutenir la rébellion dans un pays au point de lui dérouler un tapis rouge et demander au président élu de céder son pouvoir aux putschistes. La communauté internationale devait aider la Côte d’Ivoire à se débarrasser des putschistes. Le pouvoir doit être pris par les urnes. Les Européens encouragent en Afrique ce qui ne peut faire l'objet d'un rêve chez eux. Je souhaite bon courage à Gbagbo. Qu'il tienne bon», écrit un lecteur. Les débats dans les forums camerounais sur Internet (cameroon-info.net, cameroonlink.net, etc…) laissent également entrevoir la même tendance.
Selon nos informations, de nombreux membres du gouvernement camerounais, mais aussi de la société civile, ont appelé l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Cameroun, Paul Ayoman, pour lui traduire leurs félicitations et leur admiration envers le président Gbagbo. «J’en suis à me demander pourquoi ne l’avoir pas fait plus tôt, pourquoi ne pas le faire dans d’autres pays ? Cette crise est aussi une guerre de communication. Et il n’y a pas mieux que ce genre de communication, où des Africains parlent à d’autres Africains des problèmes d’un pays d’Afrique. Sans intermédiaires», nous a par exemple confié un journaliste camerounais.»




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