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jeudi, 03 août 2006

Bouaké : pourrait-on enfin savoir ?



Voilà une dépêche de l’AFP qui, en peu de mots — et quelques silences inédits —, nous dit beaucoup de ce que l’on ne peut plus nous cacher concernant les événements de Bouaké :

«
La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a émis un avis favorable à la déclassification de documents secret-défense de la Direction du renseignement militaire (DRM) sur le bombardement du camp français de Bouaké (Côte d'Ivoire) en novembre 2004.»

Le «révisionnisme évolutif» des médias français semble être désormais aussi (à en suivre l’AFP) le fait du ministère de la Défense.

On apprend dans cette dépêche (cf. plus bas) :

— que les conversations des pilotes —
donc les boîtes noires, que réclame depuis bientôt deux ans la justice ivoirienne, pour n’obtenir, semble-t-il, que du silence, voire l’insinuation par la presse qu’elles seraient en la possession des autorités ivoiriennes (qui n’ont pas eu accès aux avions détruits) — sont demandées auprès des autorités militaires françaises par la justice française ;

— que la seule fois en 80 avis, où le (la) ministre de la Défense n’a pas suivi un avis de
la CCSDN, c’est précisément pour l’affaire de Bouaké par Mme Alliot-Marie («sur un point de détail») ;

— qu’il n’est plus question concernant le (présumé) bombardement, que des pilotes biélorusses (silence éloquent en matière de «révisionnisme évolutif»). Finie la décision délibérée de la hiérarchie ivoirienne, voire venant du chef de l’État. Vraisemblablement, les pilotes biélorusses exfiltrés via le Togo commencent à être appelés à porter le chapeau : ils sont carrément nommés dans la dépêche !

— Comme le dit la dépêche, «i
l appartient maintenant à la ministre de la Défense de décider de la déclassification de ces documents»…

Je précise qu’on est là au cœur d’un des domaines de censure de mon blog sur nouvelobs.com. Deux autres domaines principaux étant le large soutient qu’obtiennent les patriotes ivoiriens dans le reste de l’Afrique (les articles de la presse non-ivoirienne, notamment celle de l’opposition burkinabé, camerounaise, ou les prise de position de quelqu’un comme l’ambassadeur d’Angola), et le large soutien populaire, en Côte d’Ivoire, de la résistance au déficit d’une rébellion en peau de chagrin dont nos médias tentent à la moindre occasion de gonfler l’importance.

La dépêche de l’AFP :


«Côte d'Ivoire: avis favorable à la déclassification de documents secret-défense sur Bouaké

PARIS (AFP) -
jeudi 03 août 2006 - 12h47 - La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a émis un avis favorable à la déclassification de documents secret-défense de la Direction du renseignement militaire (DRM) sur le bombardement du camp français de Bouaké (Côte d'Ivoire) en novembre 2004.

Cet avis, daté du 21 juillet, a été publié jeudi au Journal officiel.

La CCSDN avait été saisie par la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie le 10 juillet après une demande de Florence Michon, unique juge d'instruction auprès du Tribunal aux armées de Paris (TAP).

Mme Michon est chargée de l'instruction ouverte après le bombardement le 6 novembre 2004 par des avions pilotés par des mercenaires biélorusses du camp français de Bouaké qui avait tué neuf soldats français et un civil américain.

Elle souhaitait obtenir "la communication des enregistrements des conversations tenues entre les pilotes des deux avions Sukhoï ayant bombardé le camp, leur retranscription et, le cas échéant, la traduction de ces retranscriptions".

A la suite de cette demande, la CCSDN a émis un avis favorable à la déclassification de deux fiches de la DRM, service de renseignements dépendant du ministère de la Défense, en date des 18 et 23 novembre 2004, et d'un CD-Rom.

Il appartient maintenant à la ministre de la Défense de décider de la déclassification de ces documents.

Les quelque 80 avis de la CCSDN, depuis sa création en 1998, ont toujours été suivis par les ministres concernés, sauf en 2005 sur un point de détail par Mme Alliot-Marie toujours sur ce dossier du bombardement de Bouaké.

Huit mercenaires biélorusses, arrêtés peu de temps après le bombardement, avaient été mis à la disposition de la France pendant quinze jours sans que celle-ci n'y donne suite, selon le témoignage de l'ancien ministre de l'Intérieur du Togo François Esso Boko, qui figure au dossier d'instruction. Selon M. Boko, parmi ces mercenaires, qui ont été exfiltrés depuis la Côte d'Ivoire vers le Togo, se trouvaient les deux pilotes de Sukhoï qui ont bombardé le camp français.

La déclassification de documents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, services secrets français) a déjà permis à la justice française de prendre connaissance notamment des noms des deux pilotes, Yuri Sushkin et Barys Smahin.

L'avocat des parties civiles dans cette affaire, Me Jean Balan, a récemment demandé l'audition de Mme Alliot-Marie et du ministre de l'Intérieur de l'époque, Dominique de Villepin.»




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