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lundi, 16 octobre 2006

Crise ivoirienne : la Déclaration du CNRD



Notre Voie
— lundi 16 octobre 2006 — http://news.abidjan.net/presse/notrevoie.htm :


Le Président de la République qui est demeuré à son poste conformément aux dispositions constitutionnelles, vient de participer à la réunion au sommet de la CEDEAO, convoquée sur la crise ivoirienne. Cette réunion s'est tenue à quelques jours de l'échéance fixée par la résolution 1633 du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour la réalisation de la feuille de route du Premier Ministre Charles Konan Banny.
A l'occasion de cette importante réunion et dans la droite ligne de son discours de rupture prononcé devant les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) à la veille de la rencontre de New York, le président de la République a brillamment défendu, devant ses pairs de la CEDEAO, sa solution de sortie de crise.
Aujourd'hui, les Ivoiriens et les amis de la Côte d'Ivoire notent avec satisfaction que le cercle des africains, soutenant le combat du peuple de Côte d'Ivoire pour sa dignité et sa liberté s'agrandit de jour en jour, tant au niveau des dirigeants politiques qu'à celui des populations.
Le CNRD (Congrès National de la Résistance pour la Démocratie) qui s'est engagé, depuis sa création, à convaincre l'ensemble de nos compatriotes sur l'impérieuse nécessité d'unir le pays autour de l'idéal républicain, sans considération de chapelle politique, se réjouit d'être de plus en plus entendu. En effet, de nombreux dirigeants et hauts cadres de partis politiques membres de la coalition politico rebelle du G7 se rangent publiquement du côté de la république et de la légalité. Ces cadres se démarquent en masse des positions incongrues de certains partis politiques (dont ils sont membres des instances) qui ont pris fait et cause pour la rébellion et pour la prise du pouvoir par les armes.
Persistant dans sa folie destructrice du socle de la nation et se refusant à tout retour en arrière après être allé si loin, la coalition politico rebelle du G7 n'a d'autre recours que de s'en prendre aux personnalités et chefs d'état africains de la trempe des Présidents Thabo M'beki, Konaré, Amadou Toumani Touré, etc. qui ont choisi d'œuvrer à l'éveil d'une Afrique longtemps marginalisée et humiliée.
Au mépris de toute règle diplomatique, de tout code de bonne conduite, ils couvrent de leur venin ceux qu'ils adulaient hier. Parallèlement, ils feignent de ne pas voir que leurs parrains, d'ici comme d'ailleurs, croulent sous le poids des scandales sur fond de trahison, de manigances et de coups bas, révélant ainsi leur vrai visage. Ils sont un véritable danger pour l'émancipation de l'Afrique et pour la démocratie.
Les récentes déclarations de Soro Guillaume qui invite ses alliés de l'ombre à "ne plus compter sur les instances que sont la CEDEAO, l'Union Africaine et les Nations Unies pour mener le combat à (notre) place et à ne plus demander à la communauté internationale d'enlever Gbagbo du pouvoir à ( notre) place" achèvent de convaincre les Ivoiriens que ce sont des pouvoirs extérieurs à la Côte d'Ivoire qui constituaient l'essentiel de la capacité de nuisance de la rébellion.
La crise ivoirienne reste et demeure une tentative de coup d'état qui s'est muée en une rébellion. Cette rébellion doit donc être condamnée et c'est parce que cette condamnation n'a pas été sincère que les accords de Linas Marcoussis ont été un échec dans leur application.
Le CNRD (Congrès National de la Résistance pour la Démocratie) rappelle que personne, ni aucune puissance ne peut venir à bout de la résistance d'un peuple et de sa soif de justice, si pauvre soit ce peuple.
C'est sans doute faute de l'avoir compris que le Premier Ministre Charles Konan Banny a échoué dans sa mission. Il a échoué malgré le soutien franc et sincère du Président de la République qui l'a doté de tous les pouvoirs et moyens nécessaires à l'accomplissement de ladite mission.
Maintenant qu'il a reconnu son échec, il serait logique que le Premier Ministre Charles Konan Banny remette sa démission au Président de la république.
Contre toute justice et sagesse il a choisi le sentier du positionnement personnel, ratant le boulevard de son propre futur politique.
Le Premier Ministre Charles Konan Banny est venu compliquer l'état du problème; il restait à faire le désarmement. Lui, était plus soucieux de:
- plaire à son mandant extérieur et faire sa volonté au détriment des intérêts de son pays. En conséquence, on a pu constater :
- une grande complaisance à l'endroit de la rébellion et de ses alliés;
- sa duplicité dans une alliance stratégique avec le GTI en vue du délitement de l'état;
- son refus obstiné de collaborer avec l'Assemblée Nationale.
- user de méthodes dilatoires pour masquer le refus de ses mandants d'aller à la paix. On peut relever ainsi:
- le parachutage de la "concomitance" du désarmement et de l'identification, non prévue dans aucun accord;
- la préférence de l'illégalité à des fins électoralistes;
- la recherche effrénée de pouvoirs supplémentaires alors que sa nomination ne repose sur aucun suffrage populaire;
- la tentation à défier vainement l'autorité du Président de la république, démocratiquement élu.
- voyager en quête de soutiens extérieurs pour le renforcement de ses pouvoirs, même quand le front social était en ébullition;
Ironie du sort et comme une cerise sur la gâteau de son échec, le Premier Ministre Charles Konan Banny dont le premier engagement à ce poste a été de débarrasser le district d'Abidjan de ses ordures, termine sa mission dans un district qui n'a jamais été aussi sale qu'aujourd'hui avec en sus le scandale des déchets toxiques.
Le Congrès National de la Résistance pour la Démocratie (CNRD)
- salue à nouveau la grandeur d'esprit et la courageuse fermeté dont continue de faire preuve SEM le Président de la République dans son nouveau plan de résolution de la crise ivoirienne;
- félicite le Président de la république, SEM Laurent Gbagbo pour sa très brillante participation à la réunion de la CEDEAO qui lui a valu l'admiration de ses pairs;
- assure le Président de la république, SEM Laurent Gbagbo de son total soutien et de sa disponibilité à poursuivre le combat de la résistance pour la libération et la dignité de notre peuple;
- remercie les chefs d'état et les peuples africains pour leur soutien au peuple de Côte d’Ivoire dans sa juste et légitime quête de liberté, de dignité et de progrès économique et social et les assure de son infinie reconnaissance;
- remercie particulièrement et solennellement le président Thabo M'beki de la république sœur d'Afrique du Sud, pour son soutien juste et constant dans le combat que mène le peuple ivoirien pour sa souveraineté;
-invite solennellement et respectueusement le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union Africaine à endosser le plan de sortie de crise proposé par le Président Laurent Gbagbo, seul moyen de cessation des souffrances des populations et de la surenchère du bloc politico rebelle dont les actions sont aux antipodes de la morale;
- prie le Président de la république, SEM Laurent Gbagbo de bien vouloir former un gouvernement de salut national, dès lors que le processus de sortie de crise tel que défini par la Résolution 1633 des Nations Unies est un échec.
- demande, en raison de leur rôle nocif dans la résolution de la crise ivoirienne, la dissolution immédiate du GTI et le départ de la force Licorne et au besoin son remplacement par des forces africaines;
- demande que le médiateur de l'Union Africaine, le président Thabo M'beki, pour sa parfaite connaissance du dossier ivoirien et son esprit d'équité, soit la seule personnalité, en dehors du chef de l'état ivoirien, à présenter aux institutions internationales, tout texte, tout dossier ou projet de résolution sur la crise ivoirienne;
- exige la suppression de la zone de confiance et son passage sous contrôle gouvernemental pour que cessent les pires souffrances qu'y subissent les populations et que se fasse la réunification du pays;
- exige la démission du Premier Ministre Charles Konan Banny ;
-félicite le peuple de Côte d’Ivoire pour son combat exemplaire désormais connu et respecté à l'extérieur de nos frontières;
- invite tous les ivoiriens, toutes tendances politiques confondues, à continuer de se mobiliser pour faire échec au plus long coup d'état de l'histoire contemporaine;

Fait à Abidjan le 12 Octobre 2006
Le Congrès National de la Résistance pour la Démocratie (CNRD)