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lundi, 09 octobre 2006

«Comment Gbagbo a ruiné les espoirs des rebelles»



Notre Voie
lundi 9 octobre 2006 - http://news.abidjan.net/article/?n=216783

Par
Augustin Kouyo Envoyé spécial à Abuja :

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Il est 20h20 min le vendredi 6 octobre, au Transcorp Hilton d'Abuja. Pierre Schori, Gérard Stoudmann, Rodolphe Adada et Charles Konan Banny discutent debout et rient aux éclats sous les regards des journalistes et des membres des délégations des différents pays venus au sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Juste à côté, dans la vaste salle des congrès de l'hôtel, réunis autour d'une table en U, onze chefs d'Etats de la sous-région et trois représentants de leurs présidents planchent sur la crise ivoirienne depuis près de neuf heures. Après avoir dressé un sévère réquisitoire contre le régime de Laurent Gbagbo et proposé qu'il soit dépouillé de tous ses pouvoirs au profit du Premier ministre, les personnalités citées plus haut ont été priées de sortir de la salle afin de permettre aux chefs d'Etat et à leurs représentants de travailler entre eux. Mais contrairement à ce que nous avions écrit, et selon des sources crédibles, Charles Konan Banny a été autorisé, à la demande du président Gbagbo, à assister à cette séance au cours de laquelle le projet de résolution préparé par la CEDEAO a été discuté.
Dans le hall, tout le monde s'impatiente. Parce que, la réunion traîne en longueur. Les journalistes guettent tous les mouvements. Et se ruent vers l'entrée de la salle des congrès à chaque fois qu'un président sort pour aller se soulager. On se demande ce qui fait traîner les choses. Il a fallu attendre jusqu'à 21h 20 min pour voir la longue attente prendre fin avec l'annonce de la fin du sommet.
Le communiqué final montre clairement que faute d'avoir réussi à dépouiller leur collègue Laurent Gbagbo de ses pouvoirs, les chefs d'Etat de la CEDEAO ont opté pour le statu quo ante en indiquant que la résolution 1633 reste le seul cadre de règlement de la crise ivoirienne. En réalité, les choses n'ont pas été aussi simples pour eux face à la perspicacité de leur homologue ivoirien.

La tentative de coup d'Etat

Dès que les chefs d'Etat se sont retrouvés entre eux, lecture a été faite du projet de résolution. Un projet qui attribue les pouvoirs de l'exécutif au Premier ministre et fait du président de la République un président protocolaire. Et qui remet également en cause la légitimité de l'Assemblée nationale. La réaction du président Gbagbo est immédiate. Il menace de claquer la porte si ses homologues chefs d'Etat n'abandonnent pas ce discours qui n'est rien d'autre que celui du chef rebelle Soro Guillaume. Cette menace a le don de faire prendre conscience aux membres de la CEDEAO du risque d'échec qui se profile à l'horizon. Le président Gbagbo leur distribue des exemplaires de la Constitution ivoirienne puisqu'ils soutiennent qu'ils ne l'ont pas lue. Le reste ne sera plus qu'une partie de démolition d'un complot préparé dans les officines de la Ffrançafrique. Laurent Gbagbo expliquera et expliquera à ses homologues qu'il tient ses pouvoirs de la Constitution ivoirienne et non de quelque autre institution que ce soit. Et que nul ne peut se permettre de les lui arracher. Au final, le sommet a adopté des recommandations à transmettre au Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine. Des recommandations qui sont fondamentalement différentes de celles contenues dans le projet de résolution. Le rêve de la France et de ses valets d'avoir en Côte d'Ivoire un Premier ministre doté de tous les pouvoirs de l'exécutif a été brisé. Tout comme le sommet a mis fin au désir de certains de dissoudre l'Assemblée nationale.
On comprend la déception des rebelles qui attendaient que le sommet prononce la fin du mandat de Gbagbo. Mais le camp présidentiel a le triomphe modeste. Puisqu'il y a encore d'autres étapes dans les prochains jours. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, bien sûr, mais aussi, le Conseil de sécurité des Nations unies. Il s'agira surtout pour le président Gbagbo de faire comprendre au monde entier qu'il tient ses pouvoirs de la Constitution de son pays et qu'il a assez fait la volonté de la rébellion.
Rendez-vous est donc pris pour Addis-Abeba le 17 octobre.
»


 

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