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jeudi, 14 septembre 2006

«Le vrai plan B de la France»



Le Courrier d’Abidjan
— Parution N° 815 du 14 septembre 2006 — http://www.lecourrierdabidjan.info/page_article.php?id=14881:


par
Théophile Kouamouo :


«Analyse – De nombreux observateurs, y compris parmi les proches du président Gbagbo, pensent que les prochains rounds ne visent qu’à une réorganisation du partage du pouvoir. Pourtant, Paris se prépare à tenter le tout pour le tout pour en finir avec le numéro un ivoirien. A quelques mois de la retraite politique de Jacques Chirac…

A quelle sauce la résistance ivoirienne sera-t-elle mangée dans les prochains jours, si comme le mouton du sacrifice, elle accepte les règles d’un jeu diplomatique qui la condamne ?
La configuration prônée par Omar Bongo (Gbagbo président sans pouvoirs, ADO vice-président et chef de gouvernement, Soro premier ministre, Bédié préposé à la rédaction d’une nouvelle Constitution) étant plus ou moins écarté, tous les analystes se concentrent sur le schéma de Paris, plus ou moins «officialisé» et quasiment annoncé par le GTI : la Constitution est dissoute, Gbagbo reste président, mais Banny a des pouvoirs accrus.
Sur cette base, de nombreux acteurs des cercles politiques proches de la République pensent que la bataille d’octobre 2006 sera à peu près la même chose que celle d’octobre 2005. Et que le résultat sera à peu près le même. Le clan des «risquophobes» du camp présidentiel est d’ores et déjà dans ses petits calculs sur le partage du pouvoir, les postes de ministres et de directeurs généraux à défendre, les réflexes de survie à avoir en attendant le grand départ de Jacques Chirac en mai 2007. Et s’ils se trompaient ?
De sources concordantes, les stratèges de la Françafrique comptent bien accélérer leur machine pour obtenir une neutralisation du président Gbagbo, sans possibilité de rémission. Le décor est déjà mis en scène. Paris, qui estime pouvoir abattre ses cartes, ne fait plus semblant. La ministre française de la Coopération, Brigitte Girardin, avoue elle-même n’avoir jamais vu le président Gbagbo et n’avoir jamais demandé à le voir. Paris profère des menaces, notamment sur les listes électorales, avec la même virulence qu’en septembre 2002. Tout un scénario machiavélique est mis en place pour faire apparaître le président ivoirien comme l’obstacle à la paix.
Les stratèges du plan savent que les décrets de l’ONU ne valent pas grand-chose par eux-mêmes : la résolution 1633 ne demandait-elle pas le désarmement «immédiat» de la rébellion ? Ils ne se contenteront pas de textes onusiens alors que Kofi Annan s’en va en décembre et que Jacques Chirac suivra quelques mois plus tard. Ils essaieront de mettre la main sur l’Etat de Côte d’Ivoire par la force.
Un coup d’Etat du troisième type, à la fois mené par l’opposition politico-militaire, l’ONU et la force Licorne (chargée de mettre en application les résolutions), se prépare.
A New York, il ne s’agira pas que de mettre la Constitution en veilleuse. Il s’agira aussi de donner une «légitimité internationale» à la prise en main de l’armée par le Premier ministre. D’où la dernière salve du GTI concernant les nominations aux responsabilités «civilo-militaires». Paris prépare donc une marginalisation de la Légion de l’Honneur et la création d’un nouvel état-major fait des supplétifs de Licorne, qui viendront, sous prétexte de liquidation des «milices», terroriser les jeunes patriotes. Les jeunes patriotes liquidés, le champ serait libre dans un contexte où le camp présidentiel a quasiment abandonné tous les instruments idéologiques de l’Etat.
Ce qui est en jeu, c’est véritablement le renversement du président Gbagbo. La Constitution mise à l’écart, l’ONU pourra très vite statuer, quelques semaines après le vote du «nouvel arrangement institutionnel», sur une série de mesures criminalisant le président de la République, au point de le transformer en zombie lâché par une partie de son propre camp, corrompue par la Françafrique.
Le président Laurent Gbagbo et les patriotes authentiques sont-ils prêts à faire face au vrai plan B de la France ? Si elle se présente de manière plus sournoise, la situation actuelle est au moins aussi grave que celle de novembre 2004. Mais les patriotes ne se battront pas s’ils n’ont pas un leadership franc et conséquent. »




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