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mercredi, 16 mai 2007

Chirac – Sarkozy : la question de la succession



Françafrique : le réseau Chirac, la relève Sarkozy? par Survie


Afrikara
— 15/05/2007 http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1761&PHPSESSID=a5218a8515e1c631539a557b98e14cde
:

Alors que les amitiés d’un chef d’Etat nouvellement élu sur la promesse de rupture et de changement radical, commencent à interroger les spécialistes, les acteurs réputés françafricains, attitrés des relations délétères entre le continent noir et l’ancienne métropole affichent leur proximité avec M. Nicolas Sarkozy. Ainsi d’Omar Bongo Ondimba qui s’est déclaré à plusieurs reprises ami du nouveau président depuis les années 90, rencontré à la mairie de Paris. Vincent Bolloré n’est pas, dans la liste, le moins disant françafricain.

Les liens avec M. Sassou Nguesso président congolais fuitent dans la presse, ceux d’un aspirant à la rupture avec ce que l’Afrique compte de plus archaïque dans l’imaginaire du pouvoir et les pratiques caractéristiques de ce que les médias nomment les républiques bananières : coups d’Etats, guerres civiles, enrichissements ostentatoires, clientélismes outranciers, …

[...]


Françafrique : le réseau Chirac, la relève Sarkozy?, par Survie

«Nicolas Sarkozy a promis d’être à côté de ceux qui souffrent sous la dictature, il a promis la rupture avec la Françafrique, il a fait part de son indignation face aux liens personnels affichés entre la présidence française et un certain nombre de chefs d’Etats africains.

Nicolas Sarkozy s’est pourtant rendu à plusieurs reprises pendant sa campagne dans la résidence particulière personnelle de Omar Bongo, il a également su manifester publiquement son amitié à Denis Sassou N’Guesso (respectivement bourreaux et tortionnaires des populations du Gabon et du Congo Brazzaville)...

Enfin, en choisissant d’aller fêter sa victoire électorale à bord d’un Falcone, puis d’un Yacht de luxe mis à disposition par son ami Vincent Bolloré dont une des principales ressources est intrinsèquement liée au pillage des richesses naturelles (comme le bois) du continent africain, ainsi que d’une politique de monopole de ses infrastructures (à l’instar du port de Douala au Cameroun), Nicolas Sarkozy confirme et renforce les craintes relatives à ses intentions profondes en matière de refonte de ces relations franco-africaines, intentions déjà solidement compromises par son héritage pasquaien au Conseil général des Hauts de Seine, brillamment illustré par son mariage, où en compagnie de Charles Pasqua, il choisi pour témoin Bernard Pinault et Martin Bouygues, autre célèbre "bienfaiteur" du continent...

Dans le même registre, notons que Martin Bouygues a également été désigné parrain de son plus jeune fils. Quant à Serge Dassault "paisible" fabricant d’armes et d’aéronautique qui, avec Lagardère, détient prés de 70% de la presse nationale, il s’en tient à de simples "relations amicales"... Nicolas Sarkozy, déclarait d’ailleurs en 2005 : « j’ai tous les patrons de presse avec moi.", tout un programme...»




P.S. : cf. ici : http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=929 la retranscription d’une conférence organisée le 14 mars 2007 à Grenoble par le groupe local de Survie en Isère, sur les liens présumés entre Nicolas Sarkozy et la Françafrique.


Et concernant la relation avec la Côte d’Ivoire, cf. :



Déjà en 2003 dans la crise franco-ivoirienne : alliance Sarkozy-Bouygues-Ouattara et lâchage d’Eric Besson !

Deux articles édifiants — et d’une actualité étonnante — datés de mars 2003 dans deux journaux ivoiriens :



1) L'Inter – 19 mars 2003 :

« Comment le couple Ouattara s’est préparé - Les hommes clés de leur réseau - Des témoignages inédits » :

« Alassane Ouattara, le leader du RDR, veut gouverner la Côte d'Ivoire. Depuis le début des années 1990 où il caressait ce rêve, il s'est donné les moyens de ses ambitions. Patiemment, il s'est tissé, avec le soutien ferme de son épouse, un important réseau relationnel. Quant aux moyens financiers, c'est ce qui manque le moins à Alassane et Dominique Ouattara. Aujourd'hui, plus que jamais, le couple ADO pense que l'heure a sonné pour lui. Il active tous ses réseaux dans un seul et unique but : faire partir Gbagbo. Le vendredi 12 avril 2002, la France était à une dizaine de jours de la présidentielle. Jacques Chirac, candidat à sa propre succession, dépêche pour sa campagne en Côte d'Ivoire, M. Pierre Bédier, le secrétaire général adjoint aux fédérations du Rassemblement pour la République (RPR) [Pierre Bédier, depuis, a connus certains… aléas]. Après avoir sollicité au cours d'une rencontre à l'hôtel Ivoire, les suffrages des Français de la Côte d'Ivoire pour son candidat, M. Bédier met son séjour abidjanais à profit pour rencontrer certains hommes politiques du pays notamment l'ancien chef de l'Etat Henri Konan Bédié et le président du Conseil économique et social, M. Laurent Dona Fologo. Le 15 avril, à la veille de son départ pour la Guinée, prochaine étape de son périple, il est reçu à 12h30 mn par Alassane Dramane Ouattara à son domicile. Au cours de cette rencontre, le leader du Rassemblement des Républicains a lâché une phrase sibylline dont seules les oreilles avisées ont pu mesurer toute la portée : "le feu est sous les cendres," avait murmuré ADO à son hôte français. Interrogé par un confrère sur la situation en Côte d'Ivoire, M. Bédier confiera à son tour au journaliste : "Vous vivez une paix précaire". Cinq mois après, plus précisément le 19 septembre 2002, Abidjan, Bouaké et Korhogo se réveillent sous les coups de feu nourris. Ce qui avait les allures d'un coup d'Etat manqué s'est vite révélé être une guerre bien préparée pour faire sauter le régime en place. Après cinq mois de canonnade, la diplomatie semble progressivement prendre le pas sur les armes. D'Accra à Marcoussis en passant par Lomé et Dakar, les efforts de paix se sont multipliés. Aujourd'hui, on en est à la formation d'un gouvernement dit de réconciliation nationale. Peu à peu, les masques tombent, les têtes fortes de la rébellion et celles qui jusque-là n'ont pas voulu s'afficher, sortent de l'ombre et, fait notable, elles sont toutes des proches du RDR. Mais cela suffit-il pour faire d'Alassane Ouattara le parrain de la rébellion ? Certainement pas, cependant, malgré un assouplissement ces derniers temps, la position longtemps affichée par le RDR et la rébellion demeure le départ par tous les moyens du président Gbagbo. Exfiltré du pays après un mois passé à la résidence de l'ambassade de France à Abidjan, ADO, depuis son exil parisien, poursuit sans relâche, ce qu'il prépare depuis plus d'une décennie : l'accession au trône. Son premier soutien dans cette lutte pour le pouvoir exécutif reste avant tout son épouse Dominique Ouattara née NOUVIAN, celle qu'il épouse officiellement en 1991 ; car bien avant cet acte, les deux êtres se connaissaient parfaitement. (...) Pourtant, c'est à cette jeune blonde que le premier président de la Côte d'Ivoire va confier dans les années 1980 la gestion de ses biens immobiliers et celle d'une partie du patrimoine immobilier de l'Etat. Grâce à sa structure, l'Agence immobilière de Côte d'Ivoire (AICI) implantée un peu partout notamment à Abidjan (Plateau), Paris (Avenue Victor Hugo), Cannes (Gray d'Albion) et aux Etats-Unis, elle s'est rapidement imposée dans le milieu de la gestion immobilière. Dans les années 1990, elle rachète les salons Jacques Dessange aux USA et en fait un véritable battage médiatique sur RFI. Cette dame, qui trône aujourd'hui à la tête d'un vaste empire immobilier, vient de vendre il y a trois mois en France pour le compte de la succession de Félix Houphouët-Boigny des biens immobiliers d'une valeur de 19,5 millions d'euros soit environ 13 milliards de FCFA. Il s'agit plus précisément des villas de Marne la coquette. Selon les confidences d'un diplomate à la retraite, L'Etat ivoirien aurait l'intention de commander un audit pour "voir clair" dans la gestion de son patrimoine. Depuis quelque temps, c'est Omar Bongo, le président gabonais, qui lui a confié la gestion d'une partie de ses biens immobiliers. L'antenne AICI-Gabon est gérée par Philippe Nouvian, le frère de Mme Dominique Ouattara, qui a dû quitter la Côte d'Ivoire sur la pointe des pieds quand ça n'allait plus entre le couple Ouattara et les autorités de la transition militaire. Lors de la privatisation par Alassane Ouattara en 1991 de la CIE et de la SODECI, Bouygues immobilier aurait donné des avantages à l'AICI (France), Jacques Foccart en était d'ailleurs informé. Du monde des affaires, aux arcanes de la politique, le couple tisse et exploite un solide réseau relationnel En vendant en 1992 à Bouygues les deux sociétés d'Etat que sont la CIE (Electicité) et la SODECI( Eau), Alassane Ouattara savait bien qu'il faisait d'une pierre deux coups : traiter affaires avec le géant français du béton et profiter par conséquent des multiples relations politiques du puissant bétonneur. Le soutien sans faille dont jouit ADO aujourd'hui de la part de Nicolas Sarkozy n'est pas fortuit, car Martin Bouygues n'est autre que le parrain du fils de Sarkozy, tout puissant ministre français de l'Intérieur. C'est à travers ce jeu des alliances que les couples Sarkozy et Ouattara sont devenus désormais amis. Mais ce soutien de Sarkozy au mentor des Républicains n'est pas dénué de calculs politiques. En 2007, Chirac sera au terme de son second et dernier mandat ; "Sarko" voudrait naturellement tenter sa chance à la présidentielle. Si en 2005, date prévue pour la présidentielle en Côte d'Ivoire, ADO passe, il peut se montrer bien reconnaissant, vu sa puissance financière, à l'endroit de son bienfaiteur. A l'heure de "la grande collecte de fonds" destinée à alimenter le budget de campagne, le geste du "président Ouattara" et celui naturellement de Bouygues pourraient sauver. Faire d'ADO, le poulain de la France pour 2005 On avait à tort pensé que les réseaux Foccart n'allaient pas survivre à la mort de celui qui avait longtemps fait et défait des chefs d'Etat en Afrique. A la mort en 1996, de Jacques Foccart, des nostalgiques de ce passé peu glorieux de la politique française comme l'avocat Robert Bourgi, ancien professeur et coopérant à la Fac de Droit de l'Université d'Abidjan, veulent réactiver ces réseaux au grand dam de la nouvelle donne de la politique française "l'Afrique aux Africains". C'est lui qui coordonne le lobbying de Mme Dominique Ouattara pour son mari. En reconnaissance, la présidente de "Children of Africa" l'a remis en selle auprès d'Omar Bongo, qui lui avait entre-temps tourné le dos (financièrement s'entend). Dans ce réseau relationnel chargé de "booster" la candidature de Ouattara, il y a outre les ténors comme Nicolas Sarkozy et Bouygues, Dominique Strauss-kahn, l'ancien argentier sous Mitterrand, Michel Camdessus, l'ex-patron d'ADO au FMI aujourd'hui conseiller de Chirac pour le nouveau partenariat africain pour le développement (NEPAD). Les deux principaux parrains en Afrique sont Blaise Compaoré du Burkina Faso et le Gabonais Omar Bongo. Kadhafi serait lui aussi de ce réseau. Ceux qui soupçonnent le guide de la Jamahiriya arabe libyenne estiment que seule une puissance financière comme la Libye pouvait injecter autant de milliards dans l'achat d'armement pour la rébellion ivoirienne. Or, fait curieux, la récente tournée d'inspection" du guide libyen dans la sous-région notamment son séjour à Bamako où il était arrivé le 16 mars dernier, a coïncidé avec la présence d'Alassane Ouattara et celle des rebelles. Ceci pouvait-il expliquer cela ? On ne peut fermer ce "cercle des amis" (les vrais) de Alassane Dramane Ouattara sans évoquer un nom et pas des moindres : Pierre Mazeaud, le chef d'orchestre de la table ronde de Linas-Marcoussis. Cet avocat et ancien ministre français est un vieil ami d'Omar Bongo, le chef de l'Etat gabonais. Au sommet de Klébert, ces deux hommes ont pesé de tout leur poids pour arracher des concessions et imposer ce qu'ils voulaient imposer. A la lueur de tout ce qui précède, on comprend aisément que, aussi bien à Linas-Marcoussis qu'à la Rue Klébert, les dés étaient pipés. Enfin le rôle des médias Que vaut ce beau travail de lobbying s'il n'est pas relayé par la presse ? Au plan médiatique, le couple n'a rien laissé au hasard. Depuis le début de la crise ivoirienne, le traitement de l'information par la presse étrangère a offusqué le pouvoir qui réduira au silence certaines chaînes internationales. La presse écrite française n'a pas non plus échappé aux critiques des tenants du pouvoir. Le mois dernier, le chef de l'Etat avait exprimé son exaspération face aux attaques dont lui et son épouse ont été victimes de la part de ces journaux. Il avait même annoncédes poursuites contre La Croix et Le Monde [poursuites suivies, depuis, de condamnations par la justice française pour diffamation]. Tout en vilipendant le couple Gbagbo, ces journaux français faisaient pratiquement l'éloge de Dominique et d'Alassane Ouattara qu'ils présentent comme des victimes de la politique "ivoiritaire" du pouvoir FPI. (...)



2) Notre Voie (mars 2003) :

« Un Français répond au journal Le Patriote » [sur le lâchage, par un certain… Eric Besson, des socialistes ivoiriens !] :

« En passant, vendredi 7 mars, devant le marchand de journaux comme chaque jour, je jetais un coup d'œil aux premières pages exposées, et quelle ne fut pas ma stupéfaction de lire sur “Le Patriote” en gros titre, “Gbagbo lâché par les Socialistes français”, en titre moyen “C'est un dictateur”, en caractères très minces “Selon un député P.S.”, et ensuite encore bien lisible “Son élection est imparfaite”. “Il est incapable de se placer au-dessus des radicaux”.
De la part d'un journal que certains appellent “le soi-disant Patriote”, car il n'a aucun rapport avec les vrais patriotes qui manifestent pour la libération de leur pays, on peut s'attendre à divers procédés de mensonges, mais celui-ci est très élaboré, car il mise sur le fait que beaucoup de lecteurs ne lisent pas attentivement les textes des articles, en particulier tous ceux qui passant lisent les titres sans acheter le journal. Ainsi, la fausse nouvelle se répand !
Si l'on prend soin de bien lire le rapport de mission de Régis Passérieux qui est l'objet de ce gros titre, on peut affirmer que rien dans ce texte ne désavoue le Président Gbagbo. C'est un rapport très bien écrit, un peu difficile à lire car sans sous-titre, d'où peut-être l'idée du gros titre mensonger ? Il se veut très objectif et donc à certains paragraphes apparaît l'influence (téléphonique) d'Alassane Ouattara et de Guillaume Soro, ainsi que des rencontres avec Louis Dakoury-Tablé et Henriette Diabaté. C'est le cas en ce qui concerne l'insécurité à Abidjan qui serait d'après eux plus grave que normale, ce qui sous-entendrait (mais l'expression n'est même pas écrite) de prétendus “escadrons de la mort”. Le seul reproche à faire sur ce point du rapport est qu'il ne reprend pas l'excellente argumentation du Président : à qui profite ces crimes sur des personnes n'ayant aucun rôle notable ? Sûrement pas au Président. Les victimes vivantes ne gênaient pas le président Gbagbo, mortes elles lui font le plus grand tort, car elles servent la propagande des agresseurs et du RDR. Donc à qui profitent ces crimes ? Voilà une bonne question qui aurait pu figurer dans ce rapport. Mais il rappelle quand même que c'est le Président Gbagbo qui vient à nouveau de faire appel à une mission d’enquête et de saisir la Cour pénale internationale sur toutes les exactions commises en Côte d’Ivoire.
Tout bon lecteur peut donc constater que ce rapport de mission de ses amis Socialistes est favorable au Président Gbagbo et que rien n’y justifie le gros titre de première page du soi-disant “Patriote”. Mais plus vicieux encore est le moyen titre “C’est un dictateur” en caractères gras, et “selon un député PS” presque illisible, car cela vise à faire croire que c’est le rapport de mission socialiste qui comporterait cette incroyable affirmation. Or ce sous-titre bien lisible est extrait d’un article de “Libération” donné en page 2 sous le titre “Gbagbo divise les Socialistes”. Ce journal français, qui prétend être de gauche, depuis longtemps hostile au Président Gbagbo et souvent hostile au Parti Socialiste, ce journal “gauchiste” qui sème la division à gauche et roule pour les multinationales finançant l’agression de la Côte d’Ivoire, n’a rien trouvé de mieux que de citer les paroles (exactes ou non) d’un seul député socialiste (lecteur sans doute trop assidu de “Libération”) qui se serait laissé aller à dire que “Gbagbo serait un dictateur”. Ce Monsieur Eric Besson qui de la Drôme n’a probablement jamais mis les pieds à Abidjan, et peut-être même jamais en Afrique (à moins que ce soit chez le dictateur Compaoré) se permet d’assener cette contre-vérité sans la moindre explication [depuis, on sait qui est cet Eric Besson qui à l’époque avait été l’initiateur du lâchage des socialistes ivoiriens par les socialistes français : décidément le lâchage, ça le connaît]. Et il suffit qu’un journaliste peu scrupuleux de “Libération” en tire la conclusion d’une “division du PS” pour qu’un journal manipulateur d’informations (le soi-disant “Patriote”) place la malheureuse petite phrase en première page ! Si ce socialiste là avait voyagé, il aurait constaté qu’à Abidjan la presse est abondante et entièrement libre, plus que dans les autres pays, et même en temps de guerre beaucoup trop libre, car des journaux soi-disant “Patriote” se permettent de titrer, alors qu’ils sont affichés partout (avec les autres), que le Président serait un “dictateur”. A-t-on vu pareille liberté, même dans nos démocraties données pourtant comme exemplaires ? Monsieur Besson dira peut-être. “mais son élection est imparfaite” comme en première page du “Patriote” alors il devrait compter les chefs d’Etat africains aussi bien élus que le Président Gbagbo. Combien sont en place suite à un coup d’Etat (souvent soutenu par la France) ? Combien organisent eux-mêmes leur réélection (j’ai entendu dire que Compaoré avait été réélu avec une participation de 19% de l’électorat) ? Combien dont l’élection a été organisée par leur adversaire ont été élus avec plus de 59,7% des voix ? Certains objecterons qu’une “vedette politicienne”, A. Ouattara avait été interdit de se présenter par feu le Général Guéï (organisateur des élections, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat avec l’accord de la France). Mais que représentait Alassane Ouattara en dehors de certains riches musulmans, comme lui-même, ivoiriens et burkinabés (car loin d’être exclus, ils tiennent le commerce et les transport, et la moitié des professions libérales), et d’une partie des burkinabé installés en Côte d’Ivoire, la plupart analphabètes (comme au Burkina) : cela faisait environ 15% des voix qui ont reçu d’Alassane Ouattara la consigne de s’abstenir. Il ne faut pas oublier que ce politicien avait été mouillé dans un certain nombre d’affaires du temps de la “dictature éclairée” d’Houphouët-Boigny, donc le peuple a été heureux de voter pour un homme nouveau, et pour un programme vraiment démocrate. Le programme de Laurent Gbagbo qui, rappelons-le, était proscrit quand Ouattara profitait de la place de Premier ministre d’Houphouët pour conforter sa fortune. Les électeurs ivoiriens se souviennent de tout cela, même si la presse française et un député socialiste veulent l’ignorer.
Entre parenthèses, il serait intéressant que le Parti socialiste lance une enquête pour établir comment la presse française que l’on croyait “libre” peut-elle se vendre à une cause aussi mauvaise que celle de putschistes et de leur agression armée contre la République ivoirienne ? Comment ces médias peuvent-ils être devenus inobjectifs au point de “matraquer” une information sur un éventuel “escadron de la mort” commandité par le gouvernement pour “liquider” une dizaine de personnes qui vivant ne le gênaient pas, et de refuser d’informer que sur centaines de civils et de prisonniers massacrés par les assaillants, les militaires rebelles et leurs mercenaires depuis le matin du 19 septembre jusqu’à maintenant ? Quand le MPIGO et autres disent pour les exactions récentes de l’Ouest, que ce sont des civils qui se massacrent entre eux, ils oublient que dans les zones occupées c’est à eux de faire régner l’ordre, et que tous les témoins mettent en cause leurs mercenaires libériens, comme d’ailleurs dans les attaques contre les villages en zone loyaliste. De ça, les médias français tardent à parler, pourquoi ? Ne serait-il pas possible de créer en France à côté de ces médias vendus aux trusts, une presse indépendante ?
Revenons à la presse “trop” indépendante de Côte d’Ivoire (Trop en temps de guerre) et aux procédés de désinformation par titres truqués du soi-disant “Patriote”. Même le titre moyen de première page est un mensonge : dans le rapport de Régis Passérieux, il n’est nulle part écrit “il est incapable de se placer au-dessus des radicaux”. Le texte exact est, “Cette analyse ne saurait exonérer le pouvoir légitime de sa responsabilité dans sa capacité à dépasser la crise et à se placer au-dessus des forces qui poussent à la radicalisation”. Il n’y a là, si on sait lire, que la reconnaissance de la capacité du Président à s’élever au-dessus des rancunes radicales, et un encouragement à continuer de négocier autant que possible.
Le soi-disant “Patriote” prouve par cette manipulation des titres qu’il n’a rien à dire de sérieux contre le Président Gbagbo, et qu’il cherche à lui nuire par tous les moyens, même les plus opposés à la déontologie journalistique. On peut se demander si ces procédés de désinformation et de diffamation ne vont pas s’aggraver avec un ministre de la Communication lui-même spécialiste de la propagande contre le Président et ses proches.

Quelle sera la prochaine étape ?…

Depuis le 19 septembre 2002, un plan de destruction de la Côte d'Ivoire est en exécution dont les différentes étapes, comme les pièces d'un gigantesque et macabre puzzle, se mettent en place par petites touches, soigneusement et patiemment, au fil du temps. Ce puzzle a pour partie visible les chefs terroristes, transformés pour les besoins de la cause en vedettes planétaires, par des médias étranges mais non moins mondialement connus, et qui visiblement passent à la caisse auprès des commanditaires, avant et après chaque basse besogne de déformation de la vérité. La partie visible, c'est aussi certains pays voisins, fournisseurs d'armes et de mercenaires, à qui l'on a promis le paradis terrestre pour leurs peuples, une fois la Côte d'Ivoire entièrement détruite.
La partie invisible de ce puzzle rassemble comme dans un panier à crabes, la horde des commanditaires véreux et des concepteurs mafieux du programme de destruction de la Côte d'Ivoire, parmi lesquels hélas, une grande puissance bien connue des Ivoiriens. Mais de la même manière que les enfants dont nos sages disent “qu 'ils savent courir mais ne savent pas se cacher”, cette grande puissance a beau être ingénieuse dans la conception des sales complots dans les ténèbres, son dos nu est demeuré honteusement exposé au soleil, depuis le matin de l'apocalypse en Côte d'Ivoire. En effet, au vu et au su de toute personne dotée d'un minimum d'intelligence, cette puissance a constamment joué au “Baby-sitter” des terroristes en leur assurant une protection rapprochée, et en mettant gracieusement à leur disposition toutes sortes de moyens de transport.
Et la cerise sur le gâteau, c'est quand un de ses ministres profère des menaces à peine voilées, contre le Président élu de l'Etat souverain de Côte d'Ivoire pour que celui-ci installe les terroristes aux postes-clés de ministres de la Défense et de l'Intérieur, et se dessaisisse lui-même, de toutes ses prérogatives présidentielles au profit d'un Premier ministre plutôt imposé que consensuel. Pour nous qui trouvions cela immoral et insensé, le ministre en question explicita sa théorie politique en ces termes: “Toutes les fois que contre un pays donné, une coterie d’Etats (voyous ?) voisins ou lointains, lèveront une armée de rebelles terroristes disposant d'une puissance de feu supérieure (ou supposée telle) à celle de l'armée régulière de ce pays, alors automatiquement les ministères de la Défense et de l'Intérieur doivent être attribués aux terroristes” ! Un vrai ministre des affaires étranges ne légiférerait pas mieux, n'est-ce pas ?
Mais contre toute attente, cette théorie a reçu l'aval de toute la communauté internationale pour qu'elle soit expérimentée pour la première fois en Côte d'Ivoire avec, au sortir de la réunion d'Accra, l'entrée triomphale et triomphante des terroristes au gouvernement, par la seule force des armes. Et au moment où commanditaires et concepteurs du complot sablent le champagne sur les bords de la Seine, le sourire leur fendant les joues jusqu'aux oreilles, le peuple ivoirien meurtri espère, quant à lui, retrouver bientôt la paix. Mais les patriotes doivent rester vigilants et se poser la question suivante : Accra représente-t-il la dernière pièce du puzzle ? En d'autres termes, les commanditaires et concepteurs de ce plan macabre ont-ils déployé tant d'énergie, usé de tant de stratégie, et dépensé tant d'argent, pour se contenter seulement des portefeuilles ministériels des terroristes ? La raison et la logique commandent que nous répondions par la négative à cette question. Cela légitime dès lors cette autre interrogation: Alors, si les accords d'Accra ne représentent pas la dernière étape du puzzle, quel en sera la prochaine pièce, comment sera-t-elle abattue, et quel effet cela aura-t-il sur la vie de la Nation ivoirienne” ? Sans avoir de réponses précises à ces questions, nous pouvons cependant considérer certaines décisions récentes du “grand ordonnateur” du supplice ivoirien, la France (puisqu'il faut finalement la nommer), comme un message codé pour nous dire qu'elle rendra bientôt la vie en Côte d'Ivoire encore plus épouvantable et que seuls les terroristes auront droit à un visa pour se mettre à l'abri sur son sol.
Aussi chers patriotes, sur notre chemin à la rencontre de la paix, devons-nous garder constamment un œil ouvert sur l'agencement des différentes pièces du puzzle français de destruction de la Côte d'Ivoire. Peut-être alors arriverons-nous à percer à temps la théorie sous-jacente, et à pouvoir anticiper, pour bloquer définitivement l'engrenage de cette machine macabre et infernale. Haut les cœurs ! »

Docteur Desquith Etienne
Chercheur mathématicien
Maître de Recherche à l'Université de Cocody



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