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mercredi, 07 mars 2007
«Accord de Ouagadougou - La France veut tout saboter»
«Accord de Ouagadougou - La France veut tout saboter»
Le Temps — mercredi 7 mars 2007 — http://news.abidjan.net/article/?n=240361
par J. L. Dimaert :
«Prise de court, la France a décidé de tout mettre en œuvre pour nuire à la bonne application de l'accord de paix de Ouagadougou. Les médias aux ordres et les égéries de la chiraquie ont été mobilisés à cette fin.
Que veut la France ? La question mérite d'être posée. Au moment où tous les Ivoiriens veulent chanter la paix à 'unisson, voilà que des oiseaux de mauvaise augure, suscités par la bande à Chirac, tentent de jeter le trouble dans les esprits.
Ce sont, d'abord, les médias aux ordres (RFI, AFP et autres I Télé) qui, dès le dimanche 4 mars dernier, en début d'après-midi, ont embouché leurs trompettes aux nouvelles funestes pour dire que les accords " laissaient de côté les problèmes les plus importants de la crise ivoirienne ". Et nos " experts des questions ivoiriennes " (depuis leurs luxueux bureaux parisiens) d'expliquer, de façon éhontée, que l'accord de Ouaga avait fait l'impasse sur des questions aussi importantes que l'identification ou le désarmement !
Dans cette première phase de la campagne, on a relevé deux choses. D'abord, le fait que des organes de presse aussi puissants que ceux de France soient obligés de prêcher le faux pour savoir le vrai, prouve que les négociateurs de Ouagadougou ont su respecter les consignes de discrétion à eux données. De cette première réflexion découle la seconde observation : la complicité et l'harmonie qui ont présidé aux travaux de la capitale burkinabé, entre les différentes délégations ivoiriennes a plus que surpris la France. Elle en a été effrayée. En effet, que le camp présidentiel fasse le black out, cela, Chirac peut le comprendre. Mais que Soro et ses hommes jouent le jeu de la discrétion au point de ne rien lui communiquer, l'a fait tiquer. Les Ivoiriens (tous les bords confondus) ne seraient-ils pas en train de lui faire un bébé dans le dos ?
La seconde phase de la campagne de sabotage va se mettre en route avec l'entrée en scène de l'armada diplomatique française. Pendant que tout le monde, à travers le monde, applaudissait le coup d'éclat ivoiro-ivoirien, Mmes Alliot Marie et Girardin, deux ministres du pouvoir Chirac n'ont pas hésité à jouer aux rabat-joie. La première, ministre de la défense de France, faute d'avoir réussi à coaliser l'Afrique de l'Ouest contre le pouvoir Gbagbo, brandit, de manière grossière, la menace d'une occupation armée de la Côte d'Ivoire par la France. Quand à Mme Girardin, elle a commencé par tenter d'effrayer les forces nouvelles en laissant entendre que la France pourrait les laisser en tête-à-tête avec les FANCI. Autrement dit, cette bonne femme voulait que Soro sache qu'en s'alliant avec Gbagbo, il perdait l'amitié de la France ! Ce n'est pas tout. Comme à son habitude, RFI qui aime bien jeter de l'huile sur le feu partout où elle le peut, y est allée de sa part d'intoxication. Ainsi la fameuse " radio mondiale ", depuis la signature de l'accord de Ouaga, compense son manque d'information par la diffusion d'éléments qui se contredisent d'un journal à l'autre.
La France doit comprendre qu'elle a joué et perdu. Elle ne peut évincer Gbagbo. Pas plus qu'elle ne peut entraver la marche irréversible de la Côte d'Ivoire vers sa renaissance dans la paix et le travail harmonieux de ses fils désormais réconciliés. Ce que la France a de mieux à faire, aujourd'hui, c'est de se réconcilier avec la Côte d'Ivoire et son peuple. Chirac (et avec lui, toute la classe politique française) doit avoir l'humilité de reconnaître qu'elle a été injuste envers un pays dont la loyauté lui était totalement acquise. La France doit faire son mea culpa au peuple de Côte d'Ivoire qu'elle a injustement volé, tué et humilié. Chirac doit comprendre que les Ivoiriens refusent, désormais de subordonner leur épanouissement aux humeurs des différents locataires de l'Elysée. Pour cela, il faudrait autre chose que des théories fumeuses " d'experts " qui ne connaissent de la Côte d'Ivoire que le nom de sa capitale économique, Abidjan. La France doit comprendre que pour contrecarrer la marche de la Côte d'Ivoire vers son destin, il en faut plus que des campagnes médiatiques de dénigrement. La France doit, enfin, méditer ce conseil que lui prodiguait, il y a quelques mois, Laurent Gbagbo : aucun Africain, encore moins un Ivoirien, ne se mettra de son côté, pour combattre la Côte d'Ivoire. Que Soro ait préféré sa patrie à la " douce France ", devait mettre du plomb dans certaines têtes.»
«Suppression de la zone de confiance et départ des soldats français - La ministre Alliot-Marie inquiète pour son pays»
Le Temps — mercredi 7 mars 2007 — http://news.abidjan.net/article/?n=240364
par Simplice Allard :
«L’éventualité du retrait des soldats français de la Côte d`Ivoire prend l`allure d`un cauchemar pour les autorités françaises. Malgré l`irréversibilité du processus, la ministre française de la Défense Mme Michèle Alliot-Marie tente de s`y opposer par des déclarations qui traduisent un état d`esprit frileux.
"Un plan de retrait ne se fait pas comme ça en claquant des doigts, en l`espace d`une heure. C`est quelque chose que nous allons voir dans les prochaines semaines. " Mme Michèle Alliot-Marie, ministre française de la Défense commentait ainsi un des points de l`Accord de paix signé à Ouagadougou, au Burkina Faso, entre la Présidence et la rébellion ivoirienne, sous l`égide du Président du Faso, M. Blaise Compaoré. A y voir de près, ces propos traduisent une profonde inquiétude des autorités françaises de partir de la Côte d`Ivoire, sans y avoir glané le moindre laurier, le moindre butin de guerre, sans gloire. Mais en y laissant plutôt une bonne partie du prestige de son armée, à travers des rites sacrificiels humains et des actes de grand banditisme, tels les casses de banques, les pillages des ressources forestières et minières. Cette armée forte de 6 mille hommes est arrivée en Côte d`Ivoire avec pour mission de s`interposer entre les belligérants. A l`invitation du Président ivoirien Laurent Gbagbo dès le déclenchement de la crise en 2002. Cela, après que les autorités françaises eurent refusé d`actionner l`Accord de Défense entre leur pays et la Côte d`Ivoire. Un Accord datant des années coloniales et critiqué par le régime des Refondateurs en place en Côte d`Ivoire depuis octobre 2000, parce que faisant la part belle aux français, au détriment des ivoiriens.
L`aboutissement à un accord de paix entre la Présidence et la rébellion, est un réel soulagement pour les populations ivoiriennes. C`est donc tout naturellement qu`il est accueilli dans l`allégresse. Toute la classe politique ivoirienne y compris la société civile ne boude pas en ce moment l`avènement de la paix, obtenue après un mois de discussions, pour la première fois sans accroc, entre la Présidence et la rébellion ivoirienne, sous les auspices du Président du Faso. Ce, d`autant plus que, dans son annexe, cet Accord regorge d`un certain nombre d`éléments positifs, susceptibles de faciliter un retour rapide à la normalisation du pays. " Suppression de la zone de confiance et mise en place des unités mixtes. Commencent une (01) semaine après la formation du gouvernement ". Dit le point cinq (5) de l`annexe. La formation du gouvernement elle, intervient cinq (05) semaines après la signature de l`Accord ". Signé à Ouagadougou la capitale burkinabé, le dimanche 4 mars 2007, il prévoit la formation d`un nouveau gouvernement en remplacement de celui de Banny, probablement aux alentours du 8 avril 2007. Au point 4.2 de l`article quatre (IV) concernant la restauration de l`autorité de l`Etat et du redéploiement de l`administration sur l`ensemble du territoire national, MM. Laurent Gbagbo pour la Présidence de la République et Guillaume Soro pour la rébellion insistent sur le fait que
" Le redéploiement de l`administration et des services publics se fera par l`ensemble des ministères concernés, sous l`autorité du Premier ministre, dès la suppression de la zone de confiance et l`établissement des postes d`observation... "
Cette volonté des deux parties ivoiriennes traduit leur détermination à vite réunifier leur pays. Car, vouloir la suppression de la zone de confiance pour la remplacer par des " postes d`observation ", revient à exiger le départ des forces dites impartiales qui administrent une partie du territoire ivoirien d`est en ouest et du nord au sud. Cela est reconnu par tous. Le ministre burkinabé de la Sécurité, M. Djibril Bassolé, un des architectes du pacte de paix signé entre les ivoiriens ne croit pas si bien dire.
" La zone de confiance telle qu`instituée, est comme une ligne de partage du pays (la Côte d`Ivoire). Evidemment, dans le cadre de la normalisation et de redéploiement de l`Administration sur toute l`étendue du territoire, on ne pouvait pas maintenir cette zone qui coupe le pays en deux. C`est la raison pour laquelle les deux parties se sont entendues pour supprimer cette zone de confiance." On comprend donc tout le remords des autorités françaises qui, à l`instar de leur ministre de la Défense Mme Alliot-Marie, n`entendent pas partir de la Côte d`Ivoire sur un simple "claquement des doigts". Doit-on comprendre cela comme une menace ? L`exécution effective de l`Accord de paix nous situera davantage.»
15:35 Publié dans Articles de presse | Lien permanent | Commentaires (2)