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dimanche, 08 octobre 2006

Deux articles «coupés» sur blogs.nouvelobs.com

 



Articles disparus (c’est reparti). Cela faisait longtemps (relativement) que les ciseaux de nouvelobs.com ne s’étaient pas manifestés ! C’est le retour : deux articles viennent de sauter de mon blog : http://blogs.nouvelobs.com/Delugio/.

La «coupure» du premier tend bien à confirmer ce qu’y redoute son auteur. Il s’agit d’un article du Temps intitulé «La légitimité selon Alliot-Marie». Où une telle façon de «couper» une information ne peut que renforcer l’idée que les Ivoiriens sont fondés à s’interroger sur ce qui ressemble fort à une préparation médiatique du public français concernant un possible passage à l’acte militaire : tous les efforts diplomatiques et d’ «agit-prop» menés depuis Paris en vue du renversement de Gbagbo ayant échoué lamentablement.

La «coupure» du second peut ne pas surprendre. Il s’agit d’un article du
Courrier d’Abidjan, signalant que Gbagbo vient de gagner un nouveau procès contre la presse française, à nouveau devant justice française, pour diffamation. C’est son énième procès gagné de la sorte. Il s’agit cette fois de Libération, qui est à son tour condamné aux dommages et intérêts.
Cette coupure-là relève-t-elle de la solidarité des désinformateurs ?

Les articles «coupés» :



1) Le Temps — vendredi 6 octobre 2006 - http://news.abidjan.net/article/?n=216351 :

«La légitimité selon Alliot-Marie

La messe ne pouvait se dire sans le mot de la grande prêtresse. ça y est. Mme Alliot-Marie a parlé. En usant, sans rougir, d'informations mensongères. Pour elle, des provocations contre les Forces Licorne se prépareraient. Mais, comme toujours, " la France ne se laisserait pas faire. Parce que son action est… légitime, car elle se fait au profit de l'Afrique ". Bien, Madame. Mais question : pourquoi, un pays aussi légaliste que la France, peut-il, décider de rester de force dans un pays tiers dont les responsables demandent son départ ? Comment cette France, si légaliste, a-t-elle pu renier sa signature en refusant de mettre en œuvre les accords de défense qui la lient à la Côte d'Ivoire ? Comment la France, protectrice de la légalité devant l'Eternel, a-t-elle pu légaliser une rébellion armée ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi….
Non, Madame. La France a, depuis un certain 19 septembre 2002, quitté le chemin de la légalité. La France qui a " rétabli la légalité " au Gabon, en 1967, n'a rien à voir avec la chiraquie que Mme Alliot-Marie représente. Car, à défaut d'être démocratique, cette France là, respectait ses engagements. Avant de parler de légalité, Madame, souvenez-vous, toujours, du mensonge dont vous et un certain de Villepin avez usé pour ne pas assumer vos devoirs. Drôles de " légalistes chiraquiens ", pour qui, il n'y a que les imposteurs et les bandits armés qui méritent attention et soutien !
Jean-Louis Dimaert»



2) Le Courrier d’Abidjan Parution N° 834 du Vendredi 6 Octobre 2006 — http://www.lecourrierdabidjan.info/page_article.php?id=15... :

«Gbagbo gagne son procès contre Libération

Diffamation : A la suite de la publication, le 04 octobre 2004 dans le quotidien français Libération d’un article intitulé «Le coup des bougies», qui accusait le président Gbagbo d’être responsable de la mort de Jean Hélène, une citation en diffamation devant le Tribunal Correctionnel de Paris avait été délivrée à l’encontre de M. Serge July et de Libération. La Cour d’Appel de Paris vient de rendre sa décision en faveur du président ivoirien dans cette affaire.

Le 21 octobre 2003, Jean Hélène, journaliste, correspondant en Côte d’Ivoire pour RFI tombait sous les balles assassines du sergent de Police Séri Dago qui continue à ce jour de purger sa longue peine de 17 années d’emprisonnement sans bénéficier d’aucune remise de peine. Malheureusement, dans cette affaire où de nombreux observateurs avaient unanimement salué la tenue irréprochable du procès qui s’en est suivi, le quotidien Libération va publier dans sa livraison du 04 octobre 2004 un article intitulé «Le coup des bougies» qui incrimine gravement le président Laurent Gbagbo. Sous la plume de Pierre Marcelle, le quotidien Libération va intoxiquer une partie de son lectorat qui n’a pas nécessairement connaissance des circonstances de l’assassinat du journaliste Jean Hélène qui remontait de surcroît à une année. En lui faisant croire qu’un président d’une République africaine, maltraité dans les médias français, était le meurtrier d’un journaliste, soit en qualité d’auteur, soit en qualité de commanditaire. Sous l’appellation à tout le moins méprisante de «Gbagbo l’Ivoirien», Pierre Marcelle ne s’embarrasse de fioritures pour le taxer à la fois «d’assassin du journaliste Jean Hélène» avant de le voir «plausiblement impliqué dans l’opération Julia à laquelle il prêta un aéronef». Fatigué d’une presse française qui lui cherche à tous les coups noise, Gbagbo n’a pas voulu laisser passer cette affaire sous silence. Aussi, a-t-il saisi Me Pierre Haïk, Avocat à la Cour, aux fins d’engager une action en diffamation contre Serge July et la société Libération. Mais par jugement rendu le 18 novembre 2005, le Tribunal avait débouté le président Laurent Gbagbo et relaxé Serge July ; considérant que les propos poursuivis relevaient du registre de l’opinion et de la polémique et n’étaient donc pas diffamatoires. Toute chose qui a soulevé le courroux de Me Pierre Haïk qui a vivement dénoncé les procédés malhonnêtes utilisés par le Conseil du journal pour tenter de travestir la réalité de ce dossier au motif que les propos poursuivis relevaient de la «polémique» et «de la liberté d’expression» et n’étaient à ce titre pas diffamatoires. A son tour, Me Pierre Haïk a interjeté appel contre cette décision qui a donc été plaidée devant la Cour d’Appel, le 29 juin dernier. Dans un courrier que Me Pierre Haïk a adressé à son client, et dont Le Courrier d’Abidjan a obtenu copie, l’avocat de Gbagbo s’est réjoui du nouvel arrêt que la 11ème Chambre de la Cour d’Appel de Paris vient de rendre en faveur du président de la République. «Je me réjouis de cette décision tant il me semblait intolérable que des propos aussi graves puissent être impunément tenus à votre encontre dans les colonnes d’un quotidien français». Dans l’attente de la copie intégrale de l’arrêt de la Cour d’Appel de Paris, Me Pierre Haïk a bien voulu donner la primeur de la décision rendue par la Cour à son client tout en exprimant sa grande joie de voir cette Cour contredire les premiers Juges. «La 11ème Chambre de la Cour vient de rendre un arrêt dans lequel elle reprend notre argumentation et infirme le jugement des premiers Juges, considère que les propos tenus à l’encontre du Président Laurent Gbagbo sont bien diffamatoires, condamne en conséquence solidairement Serge July et la société Libération à lui régler la somme de 1 Euro au titre de réparation symbolique et 1 500 Euros au titre de l’article 475-1 du Code de procédure pénale, ordonne la publication sous quinzaine dans le journal Libération de la mention de cette condamnation». Comme on le voit bien, tout comme dans l’affaire des escadrons de la mort, Gbagbo vient une fois encore de gagner son procès contre un organe de presse au service d’une guerre à l’hivernage, perdue d’avance. Après les organes de presse, les véritables commanditaires hexagonaux de la guerre contre Gbagbo vont-ils perdre la face ?
Nazaire Séry»